n° 12916 | Fiche technique | 17344 caractères | 17344Temps de lecture estimé : 10 mn | 11/10/08 |
Résumé: Une soirée, des amis, des cartes, une mise de trop et... | ||||
Critères: h fh fhh amour vengeance lingerie | ||||
Auteur : Encre coquine |
DEBUT de la série | Série : La dette Chapitre 01 | Épisode suivant |
La phrase avait claqué dans l’air comme un coup de fouet alors que Pierre abattait ses cartes. Une joyeuse confusion régna dans la pièce, tout le monde se gaussant de ma mine déconfite alors que je posais mon brelan d’as qui était sensé me faire gagner.
Kathy, qui avait laissé tomber le livre qu’elle lisait jusque-là sagement lovée dans le canapé, riait, elle aussi, de mon impudence, alors que mes deux compagnons de jeu se tapaient dans les mains, enhardis par un vieux rhum qui avait coulé généreusement durant toute la partie…
J’aurais pourtant dû m’en douter. La poisse ne m’avait pas quitté de la soirée à partir du départ de notre quatrième partenaire qui devait se lever tôt le lendemain. Pour être plus précis, la guigne s’était invitée à ma table lorsque nous avions commencé à miser vrai et, alors que j’avais jusque-là raflé pratiquement tous les pions de Pierre et Marc, ce sont eux qui, ensuite, s’étaient progressivement approprié le contenu de mon porte-monnaie.
J’ignorais royalement les railleries de mes camarades auxquelles se joignaient celle de ma compagne, qui n’était pas la dernière pour me faire marcher, et, devant l’heure tardive, ils empochèrent leurs gains et se levèrent pour partir, prétextant que Kathy avait l’air exténuée. Avant de nous quitter, ils se mirent d’accord pour revenir plutôt le lendemain afin que je m’acquitte de ma dette, ma dernière mise.
Leur départ en fanfare s’accompagna de quelques allusions supplémentaires bien senties, petit jeu auquel Kathy se joignit avec bonne humeur. Une fois au bout de l’allée, Pierre lança un dernier « 19h30 demain ! » et les joyeux drilles s’engouffrèrent dans le gros 4x4 de Marc, qui se mit en branle doucement avant de s’éloigner pour rendre enfin à notre campagne son calme paisible.
Les visites de ces deux-là étaient plutôt rares, mais toujours inoubliables, et accompagnées d’un tintamarre de rires et de bon esprit. Je refermai la porte et retrouvai ma douce dans le séjour où elle s’activait déjà à un rangement rapide avant d’aller se coucher. Devant ma mine boudeuse, elle vint me rejoindre et se blottit contre moi.
Ses caresses se faisaient douces dans mon dos. Nos lèvres se rencontrèrent dans un baiser d’abord tendre, mais vite fougueux. Mes mains cascadèrent sur son dos pour se poser sur son cambré délicieux. Sa bouche se détacha de mon étreinte.
Et son corps m’échappa tout entier.
Lorsque je la rejoignis à l’étage, elle était déjà couchée. Je me glissai dans les draps auprès de son corps nu. Je laissai ma main courir sur son dos avant de m’aventurer sur ses hanches. Elle se retourna pour me faire face et nos bouches communièrent encore dans un baiser guerrier, nos langues se provoquant tour à tour. Mes doigts reprenaient possession de sa peau. Mais à ma grande surprise, une de ses mains stoppa la mienne et l’écarta. N’étant pas du genre à me laisser impressionner, je repris mes caresses quelques secondes cependant avant de me voir à nouveau repousser.
Devant mon incrédulité rieuse, elle m’embrassa à nouveau avant d’ajouter :
Sa voix ne montrait aucun reproche, mais se teintait d’une certaine espièglerie doublée d’une assurance implacable et pourtant si sensuelle.
Et après un dernier baiser bouillant, elle se retourna d’une manière si décidée que je ne doutai pas un instant de sa volonté de ne pas m’accorder ses faveurs ce soir. Je lui souhaitai bonne nuit et me recouchai sur le dos.
Après tout, je l’avais bien mérité. Quel culot ! Et si jusqu’ici Kathy avait pris la chose en riant, entrant même dans le petit jeu d’allusions de Pierre et Marc, il semblait qu’elle était bien décidée à me faire regretter mon insouciance. J’avais en effet assemblé tous les ingrédients d’une mauvaise recette ne pouvant finir qu’en fiasco : la fierté de ne pas m’arrêter sur une déculottée monumentale, l’entraînement par les amis et le tout généreusement arrosé d’alcool.
Ainsi lorsque je n’avais plus eu d’autre choix que de m’avouer vaincu, force fut de constater le néant régnant dans mon porte-monnaie ; les deux compères s’étaient indignés de ma lâcheté et quand j’avais protesté de ne plus rien avoir à mettre en jeu, Pierre, dans un grand éclat de rire avait lancé :
Kathy s’était offusquée d’être vue comme une simple monnaie d’échange. Mais cela n’avait pas arrêté les deux larrons qui avaient posé tous leurs gains au centre de la table avec force d’arguments et de bonne humeur contagieuse. Ils remettaient tout en jeu sur une seule mise.
J’avais été à la croisée des feux de ma douce qui m’avertissait calmement et des deux fanfarons qui me provoquaient avec force railleries et argument dignes de vendeur de cuisine. Lorsque d’une voix claire et décidée, j’avais lâché « OK », Kathy avait simplement dit « tu l’auras cherché ».
*****
Le lendemain fut une journée ordinaire sans que ni elle ni moi ne reparlâmes de notre soirée de la veille. Chacun vaqua à ses occupations comme à chaque samedi. Vers 18 h, nous finissions un petit expresso dans le salon lorsqu’elle lança avant de se lever :
Devant mon air interrogateur, elle précisa :
J’en avais presque oublié ce qui, désormais, ressemblait après une bonne nuit à une blague de potache.
Et elle monta, me laissant bouder seul. Après quelques minutes, je tendis l’oreille. Pas de doute, elle était dans la salle de bain et prenait une douche. « Décidemment, les femmes… »
Après presque une heure, elle sortit de la salle de bain et passa dans la chambre. Quelques minutes encore et elle m’appela enfin. Je montai l’escalier. L’étage semblait tout entier baigné dans de douces effluves mêlées de savon, de poudre diverses et de parfum subtil. Je la rejoignis dans la chambre fermée.
Lorsque j’entrai, je restai bouche bée. Kathy se tenait devant la grande glace de l’armoire et finissait de se brosser les cheveux, perchée sur ses escarpins à talons aiguilles. Les douces senteurs s’étaient accentuées et venaient chatouiller mes narines, alors que mes yeux, subjugués, parcouraient ses jambes parées de bas noirs. Elle se retourna pour me faire face.
Je restai muet, envoûté comme un joaillier contemplant un diamant merveilleux dans son écrin. Ses yeux bleus, soulignés d’un léger trait de crayon jaugeaient calmement la moindre de mes réactions. Sur ses lèvres fendues en un sourire coquin qui creusait ses fossettes rieuses, un rouge flamboyant assorti à sa tenue brillait avec gourmandise.
En la regardant, je me demandais comment les magazines et notre société tout entière pouvaient se tromper à ce point. Kathy était en effet à des années-lumière de ces gravures de mode filiformes et androgynes que l’on nous sert à longueur de journée. Elle portait harmonieusement des rondeurs et des courbes à vous en faire tourner la tête et que la guêpière qui enserrait son buste ne faisait que sublimer.
Nous avions déniché ce charmant écrin une semaine auparavant lors d’un shopping coquin dans un sex-shop du centre-ville. Cette boutique était réputée pour son grand choix de lingerie de la plus sage à la plus coquine et nous avions tous deux été ravis d’y trouver de grandes tailles. Aujourd’hui, en effet, il ne fait plus bon arborer une poitrine généreuse si l’on veut pouvoir se vêtir mais ce sex-shop avait pris pour nous ce jour-là des allures de caverne d’Ali-Baba.
Depuis lors, je n’avais pas encore eu la chance de la voir porter ce vêtement, objet de tous mes fantasmes. Il s’agissait d’un savant mélange de satin et de latex d’un rouge éclatant agrémenté de dentelle noire autour des bonnets et de la taille. Le tout formait une véritable ode à la féminité. Le latex magnifiait ses formes, donnant à ses seins une arrogance peu commune, et soulignait la largeur de ses hanches tout en aplatissant son petit ventre. Le tout était fermé par un lacet en croisillons de bas en haut, noué au creux de sa poitrine. Elle était magnifique et je tremblais de la voir si séduisante. Elle sembla satisfaite, mais lança tout de même « Alors ? » et tourna doucement pour mon plaisir.
Je me régalai encore de la vue de ses longs cheveux châtains qui ruisselaient sur son dos pour mourir sur ses reins, que ses talons cambraient plus encore qu’à l’accoutumée. Ses fesses rondes s’offraient à mon avidité, simplement surplombées d’un petit triangle de dentelle assortie qui disparaissait entre les deux globes de chair blanche. Ses bas noirs et ses talons aiguilles venaient finir ce tableau magnifique d’une créature prête à être croquée, un fantasme ambulant. Lorsqu’elle me fit de nouveau face, j’avançai mes mains et les posai sur ses seins, ne pouvant résister aux appels de ces fruits si appétissants. Le latex leur donnait un galbe incroyable et je sentis immédiatement la sève monter en moi.
Je balayai la question d’un geste de la tête et lui dis qu’elle était superbe.
Et elle se recula doucement, échappant à la portée de mes mains fébriles. Au même instant, la sonnette retentit. Je me figeai, pétrifié.
Et elle me poussa dehors. Sa voix avait soudainement changé et trahissait une certaine excitation où pointait un zeste de surprise. Mon cœur battait la chamade alors que je descendais l’escalier quatre à quatre. J’ouvris la porte. Sur le seuil, Pierre et Marc attendaient dans l’indiscipline qui les caractérisait.
Et ils entrèrent sans attendre mon invitation. Nous échangeâmes des banalités et, au moment où Pierre me demandait où Kathy était, je l’entendis descendre les marches prudemment. Lorsqu’elle apparut dans l’escalier, les deux garçons s’exclamèrent :
Marc siffla, admiratif :
Je la regardai descendre les dernières marches avec grâce. Elle avait enfilé une petite jupe large et souple noire et un chemisier rouge plutôt fin au décolleté plongeant. Je priai pour qu’il ne soit pas transparent.
Je la regardais évoluer dans le séjour, ne pouvant m’empêcher de penser à ce qu’elle portait sous ses vêtements.
Elle sembla un peu surprise.
Cela ne pouvait être possible, il y avait un truc, j’en étais sûr, un coup monté… je ne sais pas comment ils s’y étaient pris mais ils avaient dû se mettre d’accord pour me faire marcher. Kathy enfila une veste légère, replaça ses cheveux dans son dos et déclara :
Je bouillais intérieurement, mort d’inquiétude. Je déposai un petit bisou dans son cou alors qu’elle se dirigeait vers la porte.
Je restai sur le pas de la porte, les regardant s’éloigner sur l’allée vers le gros 4x4. Mes yeux ne se détachaient pas de Kathy encadrée des deux larrons. Ses talons résonnaient sur les dalles du chemin, l’entraînant dans un déhanchement délicieux. Sa petite jupe ondulait autour de ses cuisses ; qu’elle était jolie ! Je les regardai jusqu’à ce qu’après avoir embarqué dans la voiture, Kathy à l’arrière, le véhicule s’éloigne. Je restai encore un instant sur le seuil puis rentrai, mort de jalousie.
Je passai une bonne partie de la soirée à me morfondre sur mon sort, essayant de me rassurer et de comprendre leur magouille. Après un repas frugal, je m’installai devant la télé, prêt à regarder n’importe quelle idiotie. Régulièrement, je jetais un œil à l’horloge mais vers minuit, je me fis une raison et décidai de monter me coucher.
Je me déshabillai à la salle de bain et rejoignis mon lit. Lorsque j’entrai dans la chambre et que j’allumai la lumière, mon regard se figea sur un petit string de dentelle rouge posé sur le lit, celui-là même que j’avais vu sur Kathy quelques heures avant. Je rageai de cette dernière provocation. Cette coquine avait décidément l’intention de m’énerver jusqu’au bout. Où était-elle d’ailleurs ? Prenaient-ils un verre en ville ou à cette heure étaient-ils sortis en boîte ? Où qu’elle soit, elle se baladait les fesses à l’air sous sa petite jupe.
À cette pensée, bien malgré moi, mon sexe se mit à gonfler alors que je m’allongeais. Je l’ignorai royalement et essayai de penser à autre chose, mais bientôt il fut bandé comme un arc et dur comme le bois. Des images commencèrent à s’imposer à mon esprit sans que je ne puisse bientôt plus les chasser. Je la revoyais devant moi, vêtue de sa guêpière de latex rouge, perchée sur ses talons aiguilles, elle se déhanchait langoureusement.
Machinalement, ma main s’était enroulée autour de mon sexe. Les images fugaces et morcelées se multipliaient maintenant pour former des films exhibant mon amour dans des postures plus indécentes les unes que les autres. Les allers-retours de ma main, plus rapides, apportaient de l’eau au moulin de mon imaginaire et je la possédais à présent, ses yeux obstrués par un bandeau noué derrière sa tête alors qu’elle se tenait à quatre pattes sur le lit bien cambrée. Mon plaisir montait, emplissant tout mon corps d’une fournaise ardente, et les mouvements sur ma verge prirent un rythme frénétique. Des bribes de pensées s’immiscèrent dans mon film. Durant quelques secondes, je fus remplacé par Pierre alors que la bouche aux lèvres rouges de ma belle s’affairait sur la verge énorme de Marc.
C’en était trop et mon corps entier se raidit, frappé de plein fouet par une puissante vague de plaisir qui me laissa à peine le temps d’attraper le petit triangle de dentelle rouge dans lequel je me déversai aussitôt dans de rapides spasmes violents.
Lorsque mes muscles se relâchèrent, je rejetai le vêtement souillé au bout du lit et oubliai doucement mon corps apaisé. Alors que je tournai encore dans les draps, pensant à mon amour qui n’était toujours pas rentrée, le sommeil vint me cueillir sans crier gare, se souciant peu de mon inquiétude.
(à suivre)