n° 13042 | Fiche technique | 61083 caractères | 61083Temps de lecture estimé : 33 mn | 13/12/08 |
Résumé: Traumatisé, Ben s'interroge sur ce qu'il vient de vivre. Rêve ou réalité ? Perdu, il décide de se rendre chez son ami Max, mais une bien mauvaise surprise l'attend là-bas... | ||||
Critères: 2couples copains fellation cunnilingu 69 pénétratio double sf -sf | ||||
Auteur : Dr Lamb (Vivre, aimer, rire... Écrire...) Envoi mini-message |
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Résumé : Ben Bauer, un nostalgique du passé, accepte de suivre son meilleur ami dans un restaurant proposant de nouveaux services : restauration rapide et la possibilité de coucher avec les serveuses. D’abord réticent, ses hormones finissent par prendre le dessus, et les deux amis s’abandonnent à l’extase en compagnie de deux serveuses. Mais, en plein coït, Ben vit une expérience traumatisante qui le propulse dans un autre monde. Terrifié, il s’enfuit du restaurant, et découvre par la suite un petit mot glissé par l’une des serveuses, implorant son aide.
J’ai verrouillé toutes les serrures de ma porte d’entrée, celles manuelles et celles électroniques, mais je ne me suis pas senti en sécurité pour autant. Pas du tout même. J’ai fermé tous les volets, j’ai même été jusqu’à vérifier la fenêtre de la salle de bains. J’ai ôté mes vêtements et je les ai enfournés dans un sac à déchets, direction la désintégration. Les porter à nouveau me semblait dangereux, comme s’ils s’étaient imprégnés de ce qui s’était passé là-bas.
Mais que s’était-il passé, au fait ? Et si j’avais eu une hallucination ? Peut-être qu’ils avaient mis quelque chose dans mon café… Mais j’avais bien vu quelque chose. Cette étendue désertique et ravagée. Et cette chose en Jennifer… Ce truc rose et vivant autour de son cerveau !
La longue douche froide que je pris m’aida un peu à me calmer. Tout en me séchant, je tentai de mettre de l’ordre dans mes idées qui se bousculaient. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Jennifer m’avait glissé ce mot au moment où je me rhabillais précipitamment ; mais quand l’avait-elle écrit ? Le gardait-elle dans sa poche ? Ou l’avait-elle écrit avant de me rejoindre ? Mais pourquoi me le donner à moi ? Savait-elle que j’allais voir ces trucs ? Et si c’était tout simplement un canular ? Je ne voyais toutefois pas à quoi cela leur aurait servi de faire ça, à part à se payer une bonne tranche de rire.
Sauvez-moi. Sauvez-nous toutes.
Mais de quoi ? De ce truc qu’elle avait autour du cerveau ? Et les autres filles, avaient-elles la même chose en elles ? Et qu’est-ce que c’était, d’abord, ce truc rose ?
J’enfilai un caleçon, un jean et un tee-shirt noir. Toutes les lumières artificielles de mon appartement étaient allumées. La moindre zone d’ombre me semblait suspecte. J’allais rapidement virer parano.
Mon CommuniCa-Corp s’alluma brusquement avec un grésillement. Dans l’état de nervosité dans lequel je me trouvais, je fis un bond en arrière et me cognai le genou contre la table basse.
Je me retrouvai le cul par terre. Un message s’afficha sur le fond blanc :
Je me relevai en pestant et m’emparai de la télécommande. Une seconde plus tard, le visage de mon ami se matérialisa sur l’écran.
Il était assis dans son canapé et me scrutait avec de grands yeux, comme s’il me soupçonnait d’avoir joué la comédie pour fuir le Mc Do.
Je ne savais pas comment lui exprimer ce que j’avais vu. Je n’avais pas seulement eu cette vision d’un monde désert et chaotique ; l’espace d’une seconde, j’y avais réellement été.
Je soupirai et me laissai tomber dans mon fauteuil.
Il haussa les épaules.
La connexion se termina. Son visage fut remplacé par le noir de l’écran en veille.
Bon. Il fallait que je trouve quoi lui dire pour le convaincre. D’abord, je lui montrerais le petit mot de Jennifer. Et ensuite…
Quoi ensuite ? Pour être franc, je n’avais aucune idée de quoi faire.
J’hésitai un moment à me munir d’une arme, enfin, de quelque chose pouvant ressembler à une arme : je ne trouvai qu’un marteau dans une vieille caisse à outils, appartenant à mon arrière-grand-père. Je le coinçai dans ma ceinture, cela me rassura quelque peu. L’idée m’effleura de demander de l’aide aux forces de l’ordre, avant d’y renoncer. Jamais ils ne me croiraient. Et j’étais à deux doigts d’être placé en garde à vue. Coincé. J’étais coincé. Mon seul espoir était de convaincre Max.
Je restai une seconde planté sur le seuil de mon appartement, appréhendant pour la première fois de mettre le pied dehors. Seul. Une image de moi, suivi dans les rues désertes par une horde de serveuses de Mac Donald, me vint en tête.
Mais peut-être que…
Après tout, j’avais quitté précipitamment le restaurant. Les caméras vidéo avaient dû m’enregistrer. J’avais fui après avoir fait l’amour (si je pouvais vraiment le dire comme ça) avec Jennifer. Et s’ils se doutaient de ce que j’avais vu ? Et s’ils voulaient me retrouver… Je leur avais laissé une de mes cartes de paiement ! Je me cognai le front du plat de la main. Quel con !
Bon, je n’avais pas le temps de me lamenter sur mon sort. Je devais rejoindre Max au plus vite. Je fermai la porte de mon appartement à double tour et glissai les clés dans la poche de mon pantalon. Le couloir était silencieux et désert. Parvenu à l’ascenseur, je marquai un arrêt. Aller à pied chez Max, seul, dans les rues ? Ou prendre l’une des cabines de téléportation ?
Quitte à choisir, je préférais encore y aller à pied, en flippant, plutôt qu’entrer dans une de ces cabines et me retrouver désintégré, voyager à la vitesse de la lumière, et me réintégrer plus loin, en espérant bien sûr que mes cellules ne se mélangent pas avec celles d’un mec ou d’une nana faisant la même chose. Mon sang se glaça à cette idée.
Tant pis. Je préférais encore m’aventurer dehors.
J’appuyai sur le bouton de l’ascenseur, jetant des œillades nerveuses à droite et à gauche, comme si je m’attendais à ce que des monstres sortis de l’enfer ne viennent me prendre. Mais rien. Le couloir était silencieux comme un tombeau. Les portes automatiques s’ouvrirent et je plongeai dans la cabine de l’appareil. Alors qu’elles se refermaient et que la cabine descendait, je songeai à la merde dans laquelle je me trouvais.
Que faire ? Qui convaincre ?
Je n’étais pas un homme d’action, non. Nostalgique du passé oui, action man, non. En plus de cela, la réputation de farfelu me collait à la peau. Si j’allais quémander de l’aide, on croirait sans doute que tout était invention de ma part. Et ce n’était pas le cas ! J’avais réellement vu cette…
Bing ! La cabine s’arrêta au 34e étage. Les portes s’ouvrirent et une jeune femme entra.
Elle était blonde, les cheveux frisés. Le visage aux traits fin, bouche pulpeuse. Je mis de la distance entre elle et moi et me collai au fond de la cabine, alors que celle-ci reprenait sa descente. Ma compagne de voyage portait un jean serré, et un chemisier blanc. Très jolie.
Le type même de femme que j’avais vue…
Je déglutis bruyamment.
Au Mac Do !
Du calme, du calme !
J’entendis des mots sortir de ma bouche sans même avoir eu conscience de les prononcer :
Je hochai la tête en signe d’approbation. Son visage s’éclaira d’un sourire.
Là, je ne savais pas quoi lui répondre, ne les ayant jamais utilisées de ma vie.
Elle va dire Mac Do, Mac Do, elle va le dire, prépare-toi à ce qu’elle te saute dessus, prépare-toi !
Le soulagement qui s’abattit sur moi me fit sourire.
Nous étions parvenus en bas. Je la laissai sortir en premier. Les cabines de téléportation se trouvaient à notre gauche, en face des portes du hall de l‘immeuble.
Nous nous serrâmes la main.
Nous traversâmes le hall. Sarah se mit à programmer une des cabines de téléportation. Je restai derrière elle, à l’observer.
Elle se retourna et me fixa avec un sourire.
Elle haussa les épaules.
La porte de la cabine s’ouvrit et elle y entra. Comme toujours, je contemplai avec peur les éclairs de lumière bleue qui sortaient de l’appareil.
La porte se referma. Il y eut quelques secondes après un grand éclair jaune, puis le calme revint dans le hall. Je restai planté là, les bras ballants. Alors, tu essaies ce truc ? Ou tu sors rejoindre Max à pied ? Non, tant pis. La peur était la plus forte. Je pris mon courage à deux mains, inspirai profondément, et sortis du hall. La rue, vide et silencieuse, semblait s’étendre à l’infini. Au-dessus de ma tête, très haut, les vaisseaux passaient et repassaient sans relâche. Je me mis en marche, ne pouvant m’empêcher de jeter toutes les minutes un coup d’œil nerveux derrière moi. Au bout de cinq rues, je ne tins plus, et me mis à courir.
Max habitait à environ dix minutes à pied. En courant, je ne mis que la moitié du temps. Mes pas résonnaient sur le bitume. Les rues étaient vides, comme toujours, et aucun visage curieux ne se pointait aux fenêtres. Le manche du marteau venait battre contre ma hanche à chacune de mes foulées. Pour dire vrai, j’étais terrorisé.
De cauchemardesques images me venaient en tête : le paysage apocalyptique que j’avais vu, la chose rose enroulée autour du cerveau de Jennifer, des hordes de serveuses, vêtues de l’uniforme Mac Donald, qui sortaient des bouches d’égout, des magasins, des halls d’immeubles, et se jetaient à ma poursuite…
La peur nous ramène vraiment en enfance, impossible de le nier.
Je repassai devant le parc en pleine démolition, essayant d’oublier que cet épouvantable restaurant ne se trouvait qu’à quelques centaines de mètres de moi. Je forçai encore l’allure. Heureusement, mon habitude du jogging m’avait endurci, et je parvins enfin à l’immeuble de mon ami, sans avoir rencontré personne. Je poussai la porte du hall, passai devant les boîtes aux lettres électroniques, et m’engouffrai dans l’escalier. Jamais de ma vie je n’ai grimpé les marches aussi rapidement. Lorsqu’enfin je parvins au sixième étage, j’étais hors d’haleine. Le couloir était désert. Derrière les portes me parvenaient des rires, des éclats de voix.
Je fis halte devant la porte de Max et pressai la sonnette. Les battements de mon cœur résonnaient jusque dans ma tête. Je dégoulinais de sueur.
Sans attendre d’invitation, je pénétrai son logement et refermai la porte derrière lui.
Sans répondre, je me faufilai dans son salon. Max était tout mon contraire : son appart était une véritable déclaration d’amour à notre époque : partout, sur les murs, des babioles aussi hi-tech qu’inutiles : cadres photos numériques, trophées interchangeables, télé-visio… Il s’était même procuré l’un de ses nouveaux tapis qui changeaient de matière et de couleur toutes les dix heures. Le prix auquel il avait dû se le payer me dépassait. Même sa table de salon, dernier cri, était tape-à-l’œil : sans pied, elle flottait dans les airs et s’adaptait à la taille de ceux qui s’approchaient. Je m’écroulai dans son fauteuil, qui se mit aussitôt à me masser dans une vibration sourde.
Je le fixai, ne sachant pas par où commencer.
Il n’avait pas l’air vexé ni fâché, juste déçu. Cela me faisait mal.
Il secoua la tête d’un air navré.
Je ne savais pas comment lui expliquer ce que j’avais vécu. Les mots étaient trop pauvres pour décrire précisément ce qui s’était passé.
Je sortis de ma poche le petit mot écrit par Jennifer :
Sauvez-moi. Sauvez-nous toutes.
Il le prit d’un air suspicieux et le lut.
Il s’assit en face de moi.
J’avais un début de migraine. Mon ami déposa le petit mot sur sa table basse. Mal à l’aise, je me levai et me postai à sa fenêtre, regardant les vaisseaux qui défilaient sous mes yeux. La sonnette retentit soudain et je sursautai. Il se leva avec un sourire aux lèvres.
Il me jeta un regard pervers.
Il traversa le couloir et ouvrit la porte.
Et mon estomac me lâcha.
Un hurlement me monta aux lèvres mais je parvins à le réprimer.
L’une d’entre elles était Jennifer.
***
Max referma la porte. Il prit les deux jeunes femmes par la taille et regagna le salon. J’étais épouvanté, mais ne pouvais détacher mon regard d’elle. Jennifer ne me jeta pas un seul coup d’œil. Piégé dans la gueule du loup ! L’autre serveuse était brune, d’assez petite taille, les cheveux bruns lui tombant sur les épaules avec élégance.
Les lèvres sèches, le cœur battant, je fus incapable de répondre. Jennifer tenait à la main un sac en papier contenant la commande de mon ami, il la lui prit et la déposa sur la table basse.
Max haussa les épaules.
Sans attendre ma réponse, il saisit Jennifer par les hanches et l’attira à lui. Elle portait la même chose que tout à l’heure, lorsque je l’avais rencontrée au restaurant : paire de baskets bleues, jupe bleu ciel et tee-shirt blanc très serré. Il l’embrassa goulûment tandis que la jeune femme brune se collait à lui et passait les mains sous son tee-shirt. Je jetai un œil discret vers le couloir de la porte d’entrée, estimant mes chances : pourrais-je fuir avant qu’elles ne me sautent dessus ?
Max ne perdait pas de temps : il avait déjà glissé ses mains sous le tee-shirt de Jennifer, et caressait voluptueusement ses gros seins, tout en l’embrassant.
Max était borné, et je ne pouvais pas le laisser aux mains de ces… Ces quoi, au juste ?
Je n’avais qu’une fraction de seconde pour faire mon choix. Je devais éclaircir ça. Savoir si tout était réel, ou si j’étais définitivement cinglé.
Prends ton courage à deux mains.
La brune abandonna le couple et s’avança vers moi, balançant exagérément des hanches. Je restai sur place, tentant d’avoir l’air salace et non terrorisé. Elle se colla contre moi, glissa sa main dans mes cheveux, approcha ses lèvres des miennes, et y donna un coup de langue rapide. Un délicieux frisson me traversa. Fermant les yeux et essayant de me maîtriser, je l’embrassai, d’abord doucement, sentant sa langue effleurer ma bouche, puis de plus en plus vivement, l’attrapai par la taille pour la plaquer contre moi. Je glissai mes mains sous sa jupe pour caresser ses fesses rondes. Elle gémit, sans cesser de me prendre la bouche. Elle sentait bon. La chaleur de son corps, ses seins pressés contre mon torse commençaient à sérieusement m’exciter.
Max était vautré dans le fauteuil et Jennifer était assise sur lui.
Ma compagne passa ses mains sous mon tee-shirt et me caressa le torse, s’arrêtant pour me pincer les mamelons. Je frémis, l’embrassai dans le cou, puis l’aidai à ôter son tee-shirt blanc. Ses seins jaillirent sous mes yeux, ronds, pleins, moins volumineux que ceux de Jennifer, mais de très bonne taille tout de même. Je me baissai pour venir mordiller les pointes, les téter et les sucer, en l’écoutant gémir.
Je passai d’un sein à l’autre, laissant sur sa poitrine des traînées de salive.
Et je cherchai quoi faire, comment agir. Si je voulais découvrir si elle portait aussi une chose en elle, je n’avais pas trente-six solutions : je devais la pénétrer.
Je remontai le long de son corps, mordant ses seins au passage, la faisant crier, l’embrassai dans le cou, posant mes mains sur ses fesses que je caressai doucement. Elle glissa sa langue dans ma bouche avec frénésie, puis posa ses lèvres dans mon cou, en portant ses mains à mon entrejambe gonflé.
Je jetai un œil à Max, il avait enfoui sa tête entre les seins de Jennifer.
Ma partenaire me fit m’allonger par terre, et entreprit de baisser mon jean et mon caleçon. Je me soulevai légèrement pour lui faciliter la tâche. Enfin, elle libéra mon sexe, mais attendit que je sois entièrement nu, pour se déshabiller elle aussi. Elle fit glisser sa jupe le long de ses hanches, me dévoilant de longues jambes fuselées, et une toison pubienne savamment épilée. Elle ne gardait que ses tennis, et s’agenouilla sur moi, ses seins à hauteur de mon visage, et je redressai la tête pour venir les lécher. Elle m’enjamba et je vins frotter mon gland à son sexe un peu humide, sans cesser de téter ses mamelons érigés et délicieux.
Elle pressa ma tête contre sa poitrine, puis se baissa pour venir me lécher le visage. C’était très excitant. Elle me mordilla les lèvres, le nez, puis parsema mon torse de baisers enfiévrés, avant de se retrouver enfin à hauteur de mon organe dur comme de la pierre. Elle le prit entre ses doigts, et, sans me lâcher du regard, ouvrit grand la bouche et m’engloutit jusqu’à la garde.
La prison, humide et chaude, dans laquelle mon sexe se trouvait était divine. À chaque fois qu’elle me ressortait de sa bouche, elle faisait tourner sa langue autour de mon gland, m’envoyait dans tout le corps des décharges de plaisir presque insoutenables. Sa main palpait mes testicules.
Je fermai les yeux, essayant de réfléchir à toute vitesse, mais ce n’était pas évident. La langue de ma partenaire caressait mon gland, descendait le long de ma verge, tournait autour de mes testicules et remontait ensuite, de haut en bas. J’avais un peu de mal à mettre mes idées en place. J’ouvris les yeux et pris la belle brune par la main. Elle sortit mon gland de sa bouche, entretenant mon érection de la main, et me lançant un regard brûlant.
Elle se redressa et vint se placer au-dessus de mon visage. J’entraperçus Max. Il se tenait à quatre pattes derrière Jennifer et était occupé à lui faire un cunnilingus.
La serveuse vint s’asseoir sur mon visage, posant ses fesses sur ma bouche, et se pencha en avant de manière à pouvoir continuer de me sucer. Je n’avais jamais fait de 69 de ma vie. Je pointai ma langue dans le passage humide de son sexe, soulevant son cul pour avoir un meilleur accès. Son vagin sentait bon, il sentait la femme, il sentait le plaisir.
Je sentis sa langue revenir flatter mon gland. C’était divin. J’enfouis ma bouche entre ses fesses, passant ma langue sur le petit œillet froncé, la faisant sursauter et gémir de plaisir. Je me rendis compte que je me concentrais de plus en plus sur ce que j’étais en train de faire, et de moins en moins sur ce que je « devais » faire. Et si elle m’hypnotisait, me faisait perdre mes doutes ? Pour mieux me…
Te quoi, imbécile ? Te croquer ?
Je pointai ma langue et l’enfonçai dans son anus, effleurant son sexe humide du bout des doigts en même temps. Jennifer poussa soudain un cri rauque. Max devait être en train de la pénétrer. J’attrapai ma compagne par les fesses, passant goulûment ma langue sur chacune d’elle, descendant pour la glisser dans son vagin, effleurant ses lèvres, embrassant son clitoris. Elle gémissait de plus en plus fort, se tortillait légèrement, la bouche toujours pleine de mon sexe.
Elle cessa sa fellation, se redressa et me fit face. Je me redressai à mon tour, le sexe palpitant, plongeant ma tête entre ses seins, dévorant de baisers les pointes dressées.
Max était occupé à pénétrer Jennifer en levrette. Celle-ci avait la tête posée sur le fauteuil, les yeux clos, la bouche à demi ouverte et laissant échapper des petits cris rauques de plaisir.
Ma compagne se positionna à quatre pattes elle aussi, et me jeta un regard brûlant.
J’inspirai profondément. Le moment de vérité. Tout en me redressant, je jetai un œil aux alentours, cherchant plus ou moins ce qui pouvait me servir d’arme…
Mon marteau. Je restai une seconde interdit. Je l’avais sur moi quand les filles étaient entrées. Et…
La serveuse m’avait vu me déshabiller. Et le marteau avait disparu ! Il ne faisait donc aucun doute que c’était elle qui me l’avait subtilisé, probablement lorsque je la serrais contre moi.
Donc elle savait. Elle savait que je savais.
Mon cœur doubla sa cadence, mais je parvins à me maîtriser. Je m’approchai d’elle et l’attrapai par les hanches. Je fis glisser mon sexe le long de ses fesses, vins humecter mon gland au bord de son vagin humide, et la pénétrai jusqu’à la garde, les yeux clos, n’entendant pas son cri de plaisir, me préparant à une nouvelle vision.
J’ouvris les yeux. Max avait changé de position, il s’était assis sur le fauteuil et Jennifer était empalée sur lui, lui tournant le dos. Il lui administrait de grands coups de reins rageurs, faisant tressauter sa poitrine à chaque coup de boutoir violent.
Ma serveuse me jetait un œil suppliant. J’étais enfoncé en elle, immobile.
Elle se cambrait au maximum, m’offrant sa croupe.
Il ne s’était rien passé.
Je commençai à donner de petits coups de reins, stupéfait.
Je n’arrivais pas à y croire. J’étais toujours dans le salon de mon ami, en train de m‘envoyer en l’air avec cette serveuse. Aucune vision d’étendues désertiques, de villes abandonnées, de bâtiments détruits, de créature visqueuse dans des cerveaux…
Tout à l’heure, cela avait eu l’air si réel ! J’avais même senti le vent souffler !
Je ne pouvais me résoudre à croire que tout s’était passé dans ma tête.
Ma serveuse n’en pouvait plus, elle balançait ses fesses pour venir à la rencontre de ma verge. Je pris le rythme, plus violent, imprégnant des coups plus profonds et plus soutenus.
Rien ne se passait.
Jennifer se déhanchait de plus en plus vite en se mordant les lèvres.
Non. Je n’étais pas dingue. Elle avait bien glissé ce mot dans ma poche. C’était réel. Peut-être simplement que ma serveuse n’était pas contaminée par cette chose. Oui. Cela ne pouvait être que ça.
J’accélérai encore le rythme, tenant toujours ma compagne par les hanches, la pénétrant à toute allure, entrant et ressortant ma verge presque entièrement.
Max souleva Jennifer par les hanches, sortant son pénis gonflé de son vagin, et vint approcher le gland du bord de son anus. Elle ferma les yeux et gémit, s’agrippant aux accoudoirs du fauteuil, et il la pénétra lentement, enfonçant son sexe dans ses fesses.
Elle eut une grimace de douleur, et mon ami reprit peu à peu le rythme qu’il imprégnait peu de temps auparavant.
Je sortis ma verge du vagin brûlant, au grand dam de ma partenaire, et me redressai, le dos douloureux. Je m’approchai du couple en pleine action. Max me vit venir et sourit.
Il cessa ses coups de boutoir, de façon à ce que je puisse venir les enjamber, et me placer plus ou moins en face de Jennifer, avant de venir frotter mon gland contre son sexe palpitant.
Je ne répondis pas, plongeant mes yeux dans ceux de la belle blonde, empoignant ses seins dans le creux de mes mains, et m’engouffrai en elle, la faisant crier. C’était bizarre. Mon corps me faisait déjà mal, vu comment je devais me positionner pour pouvoir la pénétrer correctement, tout en essayant de suivre le rythme effréné de Max, qui la sodomisait.
Toujours rien. Ni vision, ni flash.
Merde !
Furieux, effrayé, j’accélérai le rythme, tandis que la deuxième serveuse s’était glissée dans mon dos et avait entrepris de passer sa langue sur mes fesses, m’arrachant de divines sensations de plaisir. J’attrapai Jennifer par les cheveux et l’embrassai goulûment à pleine bouche, lui mordant presque les lèvres.
Elle était à deux doigts de jouir. Son corps entama soudain une valse désordonnée, et elle se cambra, criant, gémissant, le corps luisant de sueur. Puis elle s’effondra sur Max, le souffle court. Je sortis ma verge de son vagin et restai debout devant le couple, ne sachant plus quoi penser. Me voyant immobile, la brune s’agenouilla devant moi et enfonça mon pénis dans sa bouche et me suça ardemment. Je fermai les yeux, essayant de comprendre pourquoi rien ne se passait.
Peut-être ne pouvais-je voir cette chose qu’une seule fois. Ou alors, on ne pouvait la voir que dans le restaurant ? Toutes mes pensées se mélangeaient et me filaient la migraine. Je n’arrivais plus à me concentrer, et en plus de cela, je sentais l’orgasme monter en moi sans possibilité d’y faire quoi que ce soit. Dans un cri aigu et ridicule, j’expulsai trois ou quatre jets de sperme dans la bouche de la brune, qui avala tout en déglutissant avec un bruit exagéré.
La violence du plaisir déferlait dans tout mon corps. Tremblant, je ne tenais plus sur mes jambes. Ma partenaire me suça encore un peu le bout du gland, dardant vers moi un regard de braise. Épuisé, déçu, frustré et terrifié, je m’écroulai dans le canapé à côté de mon ami et Jennifer. Toujours empalée sur lui, elle montait et descendait sur son sexe. La brune se redressa, avalant le reste de mon sperme souillant ses lèvres. Je tentai de m’éclaircir les idées. Que faire, maintenant ? Je regardai stupidement mon pénis qui perdait de sa raideur.
La brune se posta entre mes cuisses et s’empara de mon sexe mollissant. Du bout des doigts, elle le caressa lentement, voluptueusement.
Sans répondre, je la pris par les épaules et le fis se redresser. Elle s’allongea sur le canapé et je lui écartai les cuisses. À côté de nous, le couple avait changé de position. Jennifer faisait face à mon ami et s’empalait sur lui jusqu’à la garde, ondulant sensuellement du bassin, tandis qu’il embrassait frénétiquement sa poitrine.
J’enfournai ma tête entre les cuisses fuselées de ma compagne, et pointai ma langue dans le délicat passage humide. Du plat de la langue, je la savourais entièrement, écartant les chairs fragiles du bout de mes doigts. Les yeux clos, elle se laissait aller à mon cunnilingus.
Elle avait un goût délicieux, et je me raccrochai à cela pour ne pas paniquer. Que faire, maintenant ? Elle savait que je me doutais de quelque chose. Elle savait, pour le marteau.
Alors autant jouer le jeu jusqu’au bout. Je ne savais pas où tout cela allait me mener.
« À l’asile ! » songeai-je en effleurant son anus de la langue. Ou, encore mieux, j’allais finir dans une caverne. Triste fin pour l’homme de Cro-Magnon.
Voilà que la peur me rendait ironique.
Je posai mes lèvres sur son clitoris dardé et l’aspirai doucement. Elle se mit à gémir, se cambrant légèrement pour venir à ma rencontre.
Je tentai de refaire durcir mon pénis, me masturbant mollement de ma main libre, tandis que de l’autre j’enfonçai deux doigts dans son vagin. Elle cria et m’attira à elle par la nuque.
Plus facile à dire qu’à faire. J’avais beau me concentrer le plus possible, aucune érection en vue.
Je me redressai et me masturbai, debout devant elle. Elle s’assit face à moi et s’empara de mon sexe. Sa bouche se posa sur mes testicules et une délicieuse chaleur vint m’envahir. Je fermai les yeux, me laissant aller.
Sa langue espiègle tournait autour de mes couilles, les léchant l’une après l’autre, tandis que ses doigts masturbaient doucement mon pénis qui, au bout de quelques minutes de ce traitement divin, reprit peu à peu de la fermeté. Lorsque je me sentis prêt, j’ouvris les yeux, le cœur martelant ma poitrine au point d’en devenir douloureux. Elle se rallongea et ouvrit grand les cuisses en me provoquant du regard.
Je m’approchai et vins humecter mon gland le long de son sexe, et la pénétrai doucement, centimètre par centimètre.
Je plongeai mes yeux dans les siens, alors que Jennifer, près de moi, jouissait, criant, gémissant, se tortillant comme une damnée dans un…
FLASH !
J’étais toujours enfoncé en elle, mais… je voyais sa chair, ses os, je sentais la chaleur de son sang.
Cela recommençait !!!
Ahuri, je contemplai ses organes, sous sa peau, je voyais ses poumons, son cœur qui battait, le sang qui coulait dans ses veines.
Et lorsque je relevai mon regard vers son crâne, je sentis mes jambes défaillir. Son cerveau était « enveloppé » d’une chose rose et visqueuse, une espèce de masse de chair qui pulsait légèrement.
Mais qu’est-ce que c’était que ça ? C’était vivant ! Je tournai la tête pour prévenir mon ami que cela avait recommencé, mais… Il n’était plus là. Je n’étais plus dans son salon, mais au beau milieu d’une rue déserte. Les maisons étaient toutes détruites, à certaines il manquait le toit, comme si elles avaient été soufflées.
Je reculai vivement, surpris de me trouver habillé. La brune n’était plus là non plus. Une forte bourrasque de vent me fit presque trébucher. Partout autour de moi, des gravats, des carcasses calcinées de vaisseaux, et des corps. Des centaines de corps mutilés jonchaient le sol.
Le ciel était rouge. Rouge sang.
Personne. Pas âme qui vive.
Où que je fus, j’étais seul.
Je fis un tour sur moi-même. Mes yeux ne rencontraient que la désolation. J’étais visiblement dans un ancien quartier résidentiel. Mais où ? Quand ?
Devant moi, une maison à moitié détruite, au toit soufflé et aux fenêtres pulvérisées. Le jardin était envahi de mauvaises herbes. Il y avait un corps devant la porte d’entrée. Homme, femme ? Je n’aurais su le dire, vu qu’il manquait la tête.
Et comment allais-je retourner dans… la réalité ? Non, j’y étais dans la réalité ! Je sentais bien les graviers sous mes chaussures, le vent qui me donnait du mal à rester debout. Et l’odeur du sang, de la chair morte et calcinée.
Une sorte de vrombissement étouffé me fit lever la tête. Et pousser un cri. Un vaisseau énorme, dix ou douze fois plus imposant que les vaisseaux cargos, passait dans le ciel, très lentement, rasant presque le toit des immeubles détruits, au loin. Il passait en silence.
Entièrement noir.
Je n’eus pas le temps de finir. Quelque chose me heurta le crâne. Une vive douleur se répandit en moi, mais fut aussitôt dissipée par les ténèbres de l’inconscience.
***
Une voix dans la brume.
L’humidité. Je la sentais qui s’infiltrait à travers mes habits.
J’essayai d’ouvrir les yeux, mais une forte douleur au crâne m’en empêchait.
Une voix dans mes oreilles. J’essayai de bouger, mais n’y parvins pas. Où étais-je ? Et où était Max ?
Tout me sauta soudain à la figure. Je bondis lorsque la mémoire me revint. Enfin, pas vraiment. Mes mains attachées dans mon dos m’en empêchèrent.
J’étais ficelé à une chaise.
Encore sonné, je regardai autour de moi, ne comprenant pas ce que je voyais. La pièce dans laquelle je me trouvais était sombre, et humide ! Si humide ! De la mousse sur les murs. L’eau qui goutte du plafond -plic ploc - comme dans un ancien film de série B.
L’ampoule qui grésille.
Et devant moi, une femme.
Cette douleur vive dans ma tête ne me quittait pas. Je relevai les yeux et essayai de mettre de l’ordre dans mes idées.
Je déglutis et cela me fit mal. Mon dos et mes poignets me brûlaient.
Elle se rapprocha de moi et, sans que je comprenne comment ni pourquoi, elle me décrocha une énorme gifle qui me mit les larmes aux yeux.
Elle resta debout devant moi, à me jauger, à m’observer. Lorsque ma tête me fit moins mal, je la dévisageai. Elle devait avoir quarante-cinq ans environ. Son visage était balafré d’une affreuse cicatrice, qui commençait à sa mâchoire et semblait s’étendre jusque dans son cuir chevelu.
Le plus étrange, c’est que son visage m’était familier.
Une énorme explosion retentit au loin, faisant trembler les murs. J’en sursautai.
Elle ne répondit pas et resta silencieuse.
La terreur me faisait perdre la tête. Je voulais partir d’ici. Mais quel imbécile avais-je été de m’être fourré dans ce pétrin ! Et si jamais j’étais coincé ici ? Que je ne pouvais plus retourner « dans mon monde » ?
L’espace d’un instant, mon instinct de survie froid et primitif me fit regretter amèrement de m’être rendu chez Max pour tenter de le convaincre. Il me fit regretter amèrement de ne pas avoir fui son appartement, le laissant aux mains des deux serveuses. Et de cette chose dans leur cerveau.
Chaque mouvement de tête que je faisais m’arrachait d’épouvantables sensations de brûlures.
Je remarquai alors qu’elle tenait à la main une espèce de longue aiguille.
Une fois elle me vouvoyait, l’autre fois me tutoyait. Elle ne semblait pas capable de se décider.
Elle se rapprocha davantage.
Cette conversation sans queue ni tête me collait la frousse.
Mon sang se glaça. Je ne parvenais pas à y croire.
La femme me jeta un œil vide et éteint.
Je ne l’entendais plus. Vingt ans ? J’étais dans le futur ???
Elle me scruta attentivement.
Brusquement, je sus. Les larmes me montèrent aux yeux.
FLASH !
Plus de liens. Je me retrouvai debout, éjaculant convulsivement sur le ventre et les cuisses de la serveuse brune. Sous le choc, je titubai en arrière et atterris sur les fesses.
Les cris de Max me parvinrent aux oreilles. Il étalait sa semence sur le visage de Jennifer, les yeux clos. J’essayai de prendre ma respiration, mais n’y parvins pas. La brune, sur le canapé, semblait prise de convulsions. Son corps tressaillait comme sous l’effet de décharges électriques. On voyait le blanc de ses yeux, et elle bavait.
Je reculai vivement et me cognai au mur, nu comme un ver. Épuisé, mon ami s’effondra sur le canapé, le souffle court.
Jennifer restait debout, devant lui et s’était mise à trembler légèrement, comme sa collègue.
Je ramassai d’une main mes habits éparpillés sur le sol. La brune se mit soudain à crier, en proie visiblement à une grande douleur, et se prit la tête entre les mains.
Mon sang se glaça. Mon instinct me hurlait : « Fuis ! Fous le camp d’ici ! ».
J’enfilai mon tee-shirt et mon pantalon à la hâte. Max ne semblait pas réaliser ce qui se produisait. Il ne réalisa que quelque chose clochait qu’au moment où Jennifer s’effondra devant lui, le corps agité de convulsions.
Je sautai sur mes pieds.
Il jeta vers moi un regard un peu engourdi.
Je l’attrapai par les épaules et le secouai. Il restait amorphe, sans réaction, comme vidé de ses forces. La brune émit soudain un bruit rauque qui semblait venir du plus profond de ses entrailles. Un étrange liquide rosâtre sortait de ses narines.
Je tentai de le lever de force. Il ne tenait pas sur ses jambes et s’écroula par terre, et il était trop lourd pour que je puisse le retenir. Jennifer, près de lui, avait également un liquide rosâtre et épais qui coulait de ses oreilles. Elle beuglait comme un animal. Épouvanté, ne sachant que faire, je reculai et me retrouvai dos au mur. Le marteau se trouvait à l’entrée de la cuisine, gisant sur le sol. Avant que je ne puisse esquisser un mouvement, la brune tomba au sol, convulsant violemment, le liquide étranger sortant de ses narines, oreilles et bouche. Une flaque bourbeuse ne tarda pas à se former près de son visage, dégageant une curieuse odeur de vinaigre.
Jennifer subissait le même phénomène. Une épaisse flaque rose se formait en sortant de ses orifices. Cela semblait vivant. Je compris alors que c’était la chose qui enveloppait son cerveau, comme je l’avais vu. Mais pourquoi sortait-elle ?
Je vis alors que chaque « flaque » semblait prendre de la consistance. Elle semblait gonfler, et était agitée de petites pulsations, comme un cœur.
Et chaque flaque se divisait en deux.
Mon cœur rata un battement.
Une pour Max. Une pour moi.
La peur me paralysait. Une masse de chair en pleine formation semblait se déplacer vers mon ami, qui gisait hagard sur le sol. Et une autre se déplaçait lentement vers moi.
Incapable de fuir. Comme scotché au mur.
Jennifer et sa collègue étaient conscientes. La brune releva légèrement la tête, des larmes dans les yeux. Jennifer, qui avait roulé sur le dos, poussa un gémissement. Elles semblaient incapables de se relever.
Je n’allais tout de même pas rester planté là, à attendre que ce truc remonte le long de mon corps et ne s’empare de ma cervelle ! Mais que faire ? Tenter de tuer ces trucs, pour libérer les filles ? Mais les tuer comment ? Avec le marteau ? C’était quoi déjà, la chanson ? Si j’avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit… Un rire hystérique et caquetant s’échappa de mes lèvres. J’allais perdre la tête si je restai là, à observer ces extra-terrestres.
Comme un gosse surexcité, je sautai à pieds joints dans le but d’écraser l’une de ses choses de mes pieds nus, mais à ce moment-là, l’autre masse rose décolla littéralement du sol, et ce à une vitesse prodigieuse. Avant que je comprenne comment, je la pris en pleine face et fus expulsé en arrière. C’était chaud, et humide, et ça puait le vinaigre. Une vraie infection. Écroulé sur le sol, je m’emparai de la chose, de mes deux mains, et tentai de la dégager de mon visage. Elle m’étouffait et je sentis alors qu’elle coulait, comme si elle fondait, et elle coulait dans mes narines.
Elle allait s’emparer de moi. J’entendis Max se mettre à hurler, cris riches de souffrance et d’angoisse.
Je tentai de saisir la créature, mais sa matière était inconsistante et me glissait entre les doigts. Soudain, une brûlure dans mes narines. Une brûlure insoutenable, comme si on m’enfonçait une mèche brûlante dans le nez.
Mais c’était trop tard.
D’un coup, ce fut le noir.
Puis, ce fut une apothéose de couleurs vives qui me traversaient le cerveau, comme si j’étais prisonnier d’un kaléidoscope géant.
Du bleu, du rouge, des flashes, partout autour de moi. Je ne savais pas où j’étais. Une brûlure dans ma tête. Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Que se passait-il ?
Je sentis quelque chose d’étrange se passer alors. J’ouvris les yeux, mais ce n’était pas moi qui l’avais décidé. C’était la chose. Elle avait dû s’enrouler autour de mon cerveau, comme pour les filles. Je vis Max, écroulé sur le sol, et l’autre masse de chair qui pénétrait en lui par les oreilles et la bouche. Les deux autres regagnaient les filles encore au sol. Je voulus tourner la tête, mais ne pus le faire. Pas plus que de cligner des yeux. Le contrôle de la créature était total.
Je sentis ma main gauche se lever. Puis la droite. Puis ma bouche s’ouvrit. C’était effroyable. Je sentais mes muscles et mes membres qui obéissaient à quelqu’un d’autre. Je sentis mon corps qui se soulevait. Puis, je fus debout. J’essayai de hurler. De crier. Pas moyen.
J’étais coincé.
Soudain, mes jambes se dérobèrent. Je vis le sol qui se rapprochait à toute allure.
Bam !
Le choc me fit éclater le nez. Aucune onde de douleur. Je restai cloué au sol, hurlant dans mon crâne.
J’entendis l’une des filles qui pleurait hystériquement. Je voulus leur dire de se sauver mais n’y parvins pas.
Mais…
La chose sortait. Elle quittait mon corps.
Je parvins à tourner légèrement la tête. Je sentais quelque chose couler de mes narines. C’était chaud et visqueux. Il partait.
J’eus un haut-le-cœur et fermai les yeux.
C’était la voix de Jennifer.
Je voyais la créature maintenant. On aurait dit une longue limace d’environ vingt centimètres. Elle puait. L’épouvantable odeur de vinaigre avait envahi l’appartement. Je relevai la tête, tremblant, luttant pour ne pas m’évanouir.
La chose grimpait le long de son corps et s’approchait de sa tête. Elle ferma les yeux, les joues baignées de larmes.
Ce fut ses dernières paroles. Je contemplai, impuissant, ne sachant pas quoi faire. Mes yeux se baissèrent sur la créature sortie de moi. Elle virait vers une couleur verdâtre.
Une tumeur ?
Je fis quelques pas tremblants. Une idée, vite ! La cuisine. Je m’emparai d’une casserole et bafouillai :
Aussitôt, un petit tuyau sortit du plafond par un petit espace aménagé à cet effet. Je positionnai la casserole au-dessus, lorsqu’il fut à ma hauteur. De l’eau bouillante en sortit et vint remplir la casserole. Restriction d’eau. La merde. Lorsque la casserole fut presque pleine, je dis :
L’eau cessa de couler et le petit tuyau remonta progressivement.
Je titubai jusqu’au salon. Max était inconscient. Aucune trace de la créature. Celle qui était sortie de moi gisait, presque verte à présent, sa texture semblait devenir sèche. Peu importe ce qui s’était passé en moi, ça l’avait tuée. La brune se trouvait toujours sur le canapé. Elle était immobile, en larmes. La masse de chair rentrait en elle par la bouche et les narines. La serveuse darda vers moi un regard suppliant.
L’eau bouillante frappa la jeune femme en plein visage, inondant la créature.
La pauvre fille bondit à l’autre bout de la pièce en couinant, ses mains plaquées sur le visage. La chose rose avait lâché prise et s’était retrouvée au sol. Elle pulsait à toute allure et de la fumée sortait de sa substance, qui virait au vert, comme l’autre. La brune s’effondra contre un pan de mur, nue comme un ver, les mains se protégeant le visage. Elle glapissait, sans s’arrêter, comme une alarme. Cela me faisait mal au crâne.
Je vis soudain Jennifer qui se relevait. Toujours nue.
Un étrange sourire se dessina sur son beau visage : je compris qu’elle n’était plus maîtresse d’elle-même, et qu’à présent elle était sous l’emprise de la chose. Je reculai lentement. Max se redressait lui aussi.
Il se mit sur ses pieds avec des mouvements hasardeux.
Il regarda autour de lui, puis vit Jennifer. Et me vit moi.
Mon sang se glaça, et une épouvantable douleur me gagna le cœur. Il était contaminé. À cause de moi. Je n’avais pas su trouver les mots pour le convaincre.
Jennifer se jeta sur moi. Heureusement que je la tenais à l’œil. Je la reçus en lui envoyant la casserole en plein visage. Quelque chose craqua. Le visage en sang, elle recula, mais ne cria pas. Je bondis sur elle et lui assénai un autre coup. Puis un autre. Elle tomba au sol. Mon ami fondit sur moi à une vitesse surnaturelle. Je n’étais pas sûr d’avoir le dessus si nous devions nous affronter, il était plus grand et musclé que moi. De plus, la chose qui le contrôlait devait accélérer ses réflexes. Je lui jetai la casserole au visage, qu’il repoussa du plat de la main. Elle alla voler contre le mur.
Je n’avais plus le choix. Je devais fuir, et vite. Je contournai Max par la table et me précipitai dans l’entrée.
L’épouvante me donnait des ailes. Une idée, vite ! Où pouvais-je me réfugier ? Je déboulai dans le couloir. Max était juste derrière moi. Je sentais presque son souffle sur ma nuque. Pieds nus, je traversai le couloir, voyant soudain se dresser devant moi une cabine de téléportation.
Mais là je n’avais plus le choix. Si je n’agissais pas tout de suite, il allait me rattraper, et me faire je ne sais quoi. Je ne pouvais pas fuir à pied, c’était perdu d’avance. Je m’engouffrai dans la cabine et refermai précipitamment la porte. Max se jeta contre la cabine en hurlant de colère.
Il frappa ses poings contre la petite vitre blindée.
Et maintenant ? J’étais bien avancé, je ne savais même pas utiliser ce truc !
La cabine était étroite, je m’y sentais déjà comme dans un cercueil. Je fixai le bas de la cabine, un cercle blanc. J’allais être désintégré et reconstitué. Mon Dieu…
Max tambourinait toujours contre la cabine, les yeux exorbités.
Je vis derrière lui que Jennifer sortait de son appartement, nue, et elle accourut rejoindre son partenaire.
Aussitôt, un tourbillon de lumière vint envahir la cabine. Les visages de Max et Jennifer, défigurés par la haine, disparurent dans un rayon blanc aveuglant.
Je cherchai des yeux une poignée ou quelque chose à quoi m’accrocher, mais rien. Je fermai les yeux et me mis à hurler. Un très étrange fourmillement me parcourut le corps, mais je gardai les yeux clos. Je ne voulais pas voir.
Puis un grand flash de lumière qui m’obligea à ouvrir les yeux. Une chaleur me traversa tout entier, des orteils jusqu’à la racine des cheveux.
Et la lumière cessa.
Je me retrouvai dans la cabine de téléportation.
Paniqué, je passai mes mains sur mon corps, cherchant grotesquement si rien ne manquait. Non. J’étais entier. Intact. Je tournai la tête vers la petite vitre blindée. Max et Jennifer n’étaient plus là.
La porte de la cabine s’ouvrit, me dévoilant un couloir inconnu.
À suivre.