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Temps de lecture estimé : 18 mn
17/08/09
Résumé:  Charlotte va encore au-devant de quelques catastrophes...
Critères:  mélo
Auteur : Lilas      Envoi mini-message

Série : L'odyssée de Charlotte

Chapitre 07
3 times and you lose

Résumé de l’épisode précédent : La veille, Charlotte a reçu une boîte de chocolats d’une façon assez mystérieuse. A-t-elle un admirateur secret ? Pas vraiment le temps de réfléchir à cette question que Vincent débarque chez elle, un bouquet de fleurs à la main. Amoureuse, Charlotte accepte de ressortir avec lui en l’entraînant dans une étreinte passionnée.





Le matin pâle me trouva aussi pâle que lui. Couchée en travers de mon lit défait, je contemplai un instant les ombres qui s’égaraient sur mon plafond en volutes grisées et floues. Dans ma hâte à fermer mon store hier après-midi, j’avais sûrement négligé de tourner la manivelle à fond. Ce qui faisait qu’un flot de lumière, encore un peu éteinte, me parvenait jusqu’au lit.

Je mis un moment à rassembler mes idées. Pâteuse (et même vaguement nauséeuse), je tournai la tête en tous sens, ayant déjà deviné que j’étais seule. Envolé le bel oiseau exotique. Mon beau pianiste avait pris la poudre d’escampette. Je fis un mouvement pour attraper mon téléphone portable sur le chevet, ce qui m’arracha un grognement et, accessoirement, réveilla des courbatures trop facilement oubliées.

Coup d’œil sur l’écran. Six heures quarante-sept. Wouahou. La nuit avait été plutôt courte !


Appuyée sur un coude, j’inspectai la pièce, cherchant un mot. Rien du tout. Bah ! Il m’appellerait sans doute dans la journée.

Je me vautrai à nouveau dans ma fatigue, ne parvenant pas à me rendormir.

Mais un son, furtif, finit par se frayer un chemin à travers ma conscience encore mal réveillée. Un sursaut me fit bondir. Comme une réaction à retardement. Quelqu’un était là, tout près, derrière ma porte. Une intuition.


Je m’assis, essayant de produire le moins de bruit possible. Les yeux agrandis, j’eus tôt fait de percevoir l’ombre qui s’allongeait sous le pas du battant. Quelqu’un était là ! Oui, j’en étais sûre désormais ! Juste là, derrière ! J’entendis à peine un froissement, puis comme un soupir. Le cœur glacé, les membres lourds, je restai immobile de longues secondes, tendue, aux aguets.


Puis je pris une décision. Je me levai brusquement et me collai au panneau.



Pas de réponse pendant un moment. Puis une voix, basse, nerveuse :



Je déglutis, prise de panique.



Raclement de gorge de l’autre côté. Je fronçai les sourcils. Se pouvait-il que…



J’ouvris la porte en grand, interloquée. Je constatai au passage, inquiète, que Vincent étant parti en douce au milieu de la nuit, il avait omis de me signaler que mon battant était resté ouvert.


Jérémy se tenait sur le seuil, encore plus pâle que la lumière des vitres qui provenait du toit.



Jérémy, droit comme un I, se tenait sur le palier, serrant convulsivement ses doigts. Il me fit un sourire contrit.



Je lui lançai un regard peu amène. Derrière les verres de ses lunettes carrées, les yeux de mon ami m’envoyaient des signaux de détresse assez particuliers. Je me sentis vaguement mal à l’aise.



Il y eut un court silence.



Une tempête se leva en moi, avec quatre trains de retard. Je croisai les bras sur ma poitrine, pour tenter de la dissimuler, tant bien que mal.



Il baissa les yeux, et enfila les mains dans ses poches.



Son regard me fit fondre de remords.



Jérémy ne parut pas franchement enthousiaste. Je fis la grimace. À la vérité, il aurait été plus content si on lui avait annoncé que sa grand-mère avait besoin de couches urinaires.



Jérémy fit mine de jeter un œil par-dessus mon épaule. Je ne l’en empêchai pas.



Il me regarda. Je le pris dans mes bras et lui fis un gros câlin, un brin maladroit. Puis je le relâchai, souriant :



Il ne répondit rien, je le sentis gêné, mais il opina, sourit, et me laissa retourner à ma couche douillette.




* * *




J’étais pas plus fraîche deux heures après, mais au moins j’avais eu mon content de sommeil. En prenant mon petit-déjeuner, je me suis mise à réfléchir. C’est pas nouveau, hein, de réfléchir, mais là, plusieurs choses me préoccupaient. Je devais me concentrer plus que d’habitude, et comme dirait Poireau, faire fonctionner mes petites cellules grises.

J’étais donc en train de mastiquer ma biscotte beurrée quand j’eus une révélation. Bien sûr ! Les cadeaux !

C’était de Jean-Phi, le père de May !




En fin d’après-midi, en approchant de l’appartement de Vincent, un drôle de pressentiment me saisit. J’avais comme un nœud dans le bide.

Et je la vis tout de suite. La voiture.

Comme foudroyée, je me figeai au milieu du trottoir. Ah ben alors ! Si je m’attendais !

Ce n’était pas possible.

Ce n’était pas possible !

Mais j’avais deviné. Je savais.

Comme un automate, je poussai le battant de la grande porte, et montai lentement les marches, me sentant plus lourde qu’une tartiflette à trois couches.


Je ne sonnai pas. J’entrai tout de suite, sans faire de bruit, et me dirigeai vers la chambre. La porte était entrebâillée, je les vis, ils étaient en pleine action, apparemment. J’eus l’impression que tout mon sang se vidait de moi par en bas. J’étais là, plantée comme une conne, n’en croyant pas mes yeux.

C’était tellement…

Tellement…

Dégueulasse.



Vincent sursauta, et bondit hors du lit, nu comme un ver, les yeux écarquillés. Le silence était écrasant. Pauline releva la tête, me regarda à travers ses mèches rousses, tombées sur le visage. Et elle sourit.


C’en fut trop pour moi.

Je fuis.



* * *



Quelques heures passèrent, très vite sans doute, et s’évaporèrent de mon esprit tout aussi rapidement. Résultat, je fus incapable de me souvenir de ce que j’avais fait durant tout ce temps. Ce temps était rayé de ma mémoire, tout comme mon amour pour Vincent était rayé de mon cœur, pour de bon, cette fois. On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre.

Du reste, j’ignorais qui était la mouche et pourquoi cette histoire de vinaigre, finalement ça voulait rien dire, mais ça me plaisait bien cette expression. Je la murmurais des fois, tout bas, et j’éclatais de rire, avant de boire à nouveau. Elle voulait rien dire, comme ma vie. C’était peut-être ça qui me faisait rire.


Pour l’heure, je contemplais fixement mon verre, et j’avais l’impression de n’être plus qu’un sac de pierres. Incapable de remuer les orteils, de fixer autre chose que ce foutu verre.

Malko, mon ami barman, se matérialisa subitement dans mon champ de vision. Sa tête était impayable. Ça me donna envie de rire, pareil.



Mais la froideur de son regard m’arrêta tout de suite dans cette voie. Je haussai les épaules en marmonnant tout bas des trucs sur les barmans qui n’avaient pas le sens de l’humour.

Malko croisa les bras sur la table, et se pencha vers moi, plantant ses yeux dans les miens :



Je lui lançai un regard acéré.



Je continuai à le fixer, sans rien dire. Je l’aimais bien, Malko. Je l’avais rencontré quand j’étais venue m’installer ici, il y a quelques années, pour mes études. C’était le copain d’une copine. Faut dire que je serais peut-être pas rentrée de moi-même dans ce café minuscule, un peu en retrait dans une petite rue, et où on passait de drôles de musiques kitsch (mais cool).


Malko était d’origine algérienne, il devait avoir dans les quarante, cinquante ans. J’lui avais jamais demandé son âge, ça se fait pas. Il s’était pris d’affection pour moi, et moi aussi, dans une moindre mesure. Au début, je venais tous les jours. Puis mes visites s’étaient espacées, quand j’avais réalisé que mon budget en prenait un sacré coup, et qu’en plus de cela, je m’attachais un peu trop à ce type, tellement sympa mais tellement… infidèle (ben oui, comme pratiquement tous les hommes que je connaissais, à part mon père. Quoique.)

Maintenant, la question ne se posait plus, vu qu’il avait divorcé. Mais j’étais pas revenue plus souvent pour autant. On ne m’y prendrait plus, à coucher avec tous les mecs libres (et pas libres) du voisinage ! J’étais redevenue Tronche de cane. Non, d’ailleurs, mieux.


J’allais devenir une bonne sœur.


Malko me rendit mon regard, sembla s’adoucir.



Malko prit ma main, se gardant bien d’afficher sa compassion. Au contraire, il serra mes doigts très fort, les yeux indéchiffrables.



Mais soudain, par-dessus son épaule, je vis entrer Pauline. Mes doigts se crispèrent sur ceux de mon ami barman.



Pauline se glissa direct sur la chaise qu’il venait d’abandonner. Pimpante, droite comme un I dans sa petite robe Kookaï. Si belle, quoi. Nous nous jaugeâmes du regard, tranquillement.



Un silence. Je me sentais mal.



Elle fit une moue dégoûtée.



Le lendemain, donc, de notre incartade. Et ce soir-là, il m’appelait pour me demander des comptes. Oh, merde alors. Les mecs étaient-ils tous obligés d’être de si foutus salauds ?

Les larmes me montèrent aux yeux, mais je les refoulai rageusement.



Un silence…

Je bus une autre gorgée d’eau. Pauline braqua son regard sur mon verre.



Pour la première fois depuis qu’elle était entrée, Pauline prit un air coupable.



Je baissai les yeux, et reposai mon verre. Calmement.



Malko profita de cet instant pour demander à Pauline si elle voulait boire quelque chose, ce qu’elle refusa. De nouveau « seules », nous nous fixâmes sans rien dire pendant quelques secondes.



Je cillai sous l’insulte. C’était de bonne guerre, ça ?



Pauline sembla réfléchir à mes paroles, puis hocha lentement la tête.



Je me figeai, et la regardai fixement. Merde alors. C’était quoi cette famille de fumistes ?



Un bref instant, son regard flamboya, rancunier. Puis elle cilla frénétiquement, et regarda ailleurs. J’avais eu le temps de deviner ses larmes. Un gros soupir gonfla ma poitrine. Ma colère tomba immédiatement. Je sentis mon cœur s’étrécir, et ma culpabilité me bouffer le bide.



L’espace d’un instant, Pauline parut sur le point de fondre en larmes. Comme quand nous étions enfants et qu’elle venait de se faire disputer par son père. Que les larmes menaçaient, à gros bouillons, mais qu’elle les retenait par-dessus tout, fière, les poings serrés.

Elle avait eu du cran. Il fallait l’avouer. Elle m’adorait, et il lui en avait fallu du courage pour aller se fourrer dans les bras de Vincent. Une trahison à la hauteur de la mienne, à vrai dire.

Quelle pauvre fille j’étais devenue ! Non mais quelle conne !



Pauline braqua son regard ébahi sur moi et ce fut ma réponse. Elle parut encore plus mortifiée.



Je me raclai la gorge. Chassant de ma tête la vision que j’avais eue d’eux, dans l’après-midi. Holà, Pauline ! N’exagère pas ! J’ai pas envie de garder cette image de vous empreinte sur mes rétines…



Pauline se mit à digérer l’information. Puis elle sourit. Mais c’était un sourire amer.



Je hochai la tête, tranquillement.

Je n’en revenais pas. C’était Pauline, ma meilleure amie, ma sœur presque, là devant moi, qui m’avouait avoir mené un double jeu pendant des semaines. Juste pour me faire chier. Juste pour me faire mal.


Ma gorge se serra.



Elle me considéra en silence, ses beaux yeux me fixant sans détour.



Je me raclai la gorge à nouveau.



Elle hocha la tête, l’air un peu absent. Elle regarda les gens autour de nous, puis finit par me fixer dans les yeux. Et cette fois, les larmes qui brillaient dans son beau regard mordoré ne pouvaient plus passer inaperçues… ne pouvaient plus être retenues…



Rien de plus con à répliquer, Charlotte ? Que ce « bien » pourri, prononcé d’un ton neutre, pendant que tu regardes tes ongles ?

Mais Pauline s’était déjà levée. Elle prit son sac, me fit un sourire incertain, et sortit. Je la suivis du regard, incapable de ressentir de la peine.



Bon sang ! Un frisson me parcourut. Malko était là, devant moi. Une bière à la main.



Je lui souris… puis éclatai finalement de rire.



Malko secoua la tête.





* * *




Là encore, le temps passa vite. J’étais dans un tel état de choc, de toute manière, que je me sentais à la fois flotter et peser comme un boulet.

L’ambiance au petit café battait son plein. Heureusement, Malko avait de l’aide bénévole. Les habitués servaient parfois les clients, quand il était trop occupé pour le faire.

J’étais allée vomir plusieurs fois, mais à minuit je jetai l’éponge.



Il me regarda jusqu’au fond des yeux.



L’invitation était tentante. J’habitais tout près, mais rien qu’à l’idée de rentrer toute seule dans la nuit, pour retrouver mon petit studio d’étudiante solitaire, j’en avais des palpitations.



Je souris.



Il me prit par le coude, et nous sortîmes par la porte de derrière, qui montait à l’étage du café, où résidait Malko.

En silence, nous montâmes les escaliers, traversâmes un couloir obscur, puis Malko me dirigea, toujours me tenant par le coude, jusqu’à une pièce faiblement éclairée. Çà et là, quelques bougies allumées. Dans un coin, à même le sol, une lampe marocaine en peau de chèvre teinte en rouge diffusait une lueur chaude qui rendait la petite pièce accueillante. Un canapé moelleux, une télé, quelques meubles, une table.



Son regard avait changé.

Était-ce dû à l’ambiance un peu érotique qui régnait ici ? J’avais l’impression qu’il me désirait. Hésitante, je fis quelques pas dans la pièce, sentant son regard suivre tous mes mouvements. En me tournant enfin vers lui, je vis son sourire.



Son sourire s’élargit.



À quelques mètres de lui, je le contemplais en silence. Pas de la même manière que d’habitude, toutefois. Je regardais ses yeux marron et brillants, sa bouche mince, la barbe grise qui bleuissait son menton. Ses cheveux fous qui ondulaient jusqu’aux tempes. Son corps bien proportionné, bien qu’un peu trop filiforme à mon goût. Oh, c’était con à dire, mais j’étais tentée. On entendait vaguement la musique et le brouhaha des conversations d’en bas. Malko croisa les bras sur sa poitrine, et me rendit mon regard.



J’effleurai le buffet d’un doigt léger, tout en marchant, réfléchissant.



Le couvent n’était finalement pas une bonne idée. Au contraire, si je cédais à mon vice, plutôt que de le repousser sans cesse ? Je pourrais devenir la maîtresse de Malko et ici, ce serait mon lupanar. Il ferait monter discrètement des hommes, avec qui je baiserais, puis ces hommes nous rendraient de grands services…

Je m’imaginai esclave de harem, avec les eunuques qui me feraient prendre des bains de lait, comme dans Astérix et Cléopâtre… un rire silencieux me secoua.



Je ne l’avais pas vu s’approcher autant. Je lui jetai un coup d’œil curieux.



J’opinai. Un long moment passa sans que ni l’un ni l’autre ne fassions un mouvement. Je pensais à toutes ces choses désagréables, voire pénibles, qui jalonnaient ma vie. Mon coup de foudre pour ce salaud de Vincent. Ma folie pour le père de Pauline. La trahison de ma meilleure amie. Ces foutus mecs qui vous avouaient avoir besoin de vous, pour ensuite baiser votre copine derrière votre dos. Ces foutus mecs qui vous avouaient n’avoir jamais trompé leur femme, alors qu’ils s’étaient tapé la bande de copines de leur fille.



Ben voilà, ça y était. La digue avait rompu. Le choc était passé. Maintenant il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer !

Malko me prit dans ses bras, doucement, et me berça. De toute façon, je n’étais plus à ce que je faisais. J’étais dans ma merde, enfouie jusqu’au cou, et provoquée par moi. Et les larmes n’en finissaient pas de jaillir, les sanglots n’en finissaient pas d’éclater.

La tête en vrac, je ne retombai sur terre qu’en sentant les lèvres de Malko sur les miennes. Je m’arrachai direct à son étreinte, et lui lançai un regard terrible, entre colère et détresse.



Malko prit un air penaud. Je partis dans un rire hystérique.



Et je me jetai sur le canapé déplié, m’étendant sur le ventre, attendant son bon plaisir. Je l’entendis approcher, puis s’allonger à côté de moi. Il me tourna doucement vers lui, et m’embrassa à nouveau. Il sentait bon, un mélange d’épices et d’alcool, c’était fort, ça me donnait le vertige, et sa langue possédait ma bouche avec passion. Je lui rendis son baiser, un long moment.

Malko abandonna mes lèvres et glissa les siennes dans mon cou, me donnant de petits baisers furtifs et légers qui me chatouillèrent. Au même instant, je sentis sa main serrer mon entrejambe, puis descendre jusqu’à l’ourlet de ma robe, et remonter par en dessous, caressant ma peau, effleurant mes genoux, puis mes cuisses nues. Des frissons me parcoururent, ma respiration s’accéléra.



Malko me fit un « chuut » péremptoire à l’oreille, continuant à me caresser d’une main. À son invitation, j’entrouvris mes jambes. À travers ma culotte de coton, il trouva ma fente et y enfonça le bout d’un doigt, appuyant fort, en même temps, sur la ligne bombée de mon clitoris, dans un mouvement de va-et-vient. Perdue et malheureuse, je le laissai faire, et me sentis envahie d’une torpeur trouble, jusqu’à ce que je me raidisse et pousse un cri, traversée par une vague de plaisir.

En revenant à moi, je m’aperçus que Malko était debout, devant le canapé, à me contempler avec ardeur et possession.



Malko me sourit, l’air amusé, se rajusta un peu. J’aperçus une belle bosse dans son pantalon, mais il se détourna aussi sec et gagna la porte.



Pas le temps de répliquer qu’il était déjà sorti. Je regardai la porte close d’un œil rond. Me laisser comme ça, toute débraillée, les sens en feu, alors que j’avais secrètement décidé de m’abandonner à mon désir ? Ah ! Eh bien, comme chevalier servant, ça craignait ! Il avait jamais appris à secourir convenablement les demoiselles en détresse ? Comment voulait-il que j’oublie mes déboires dans la débauche s’il se comportait comme un sobre prince charmant ?


Pfffou.


Quel bordel !





3 times and you lose : Travis — The boy with no name




À suivre