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Temps de lecture estimé : 16 mn
01/12/09
corrigé 12/06/21
Résumé:  Rencontre improbable – Le voile se lève sur le passé du pompier – Prédateur et proie ne sont pas toujours ceux que l'on pense - Où la dynamique des corps se révèle franchement imprévisible...
Critères:  #drame #fantastique fhh jeunes inconnu cousins profélève vacances bain amour cérébral voir exhib noculotte nopéné jeu
Auteur : Divine      Envoi mini-message

Série : L'accident

Chapitre 03
Palabres et révélations

Résumé des épisodes précédents :



Sophie échappe par miracle à un terrible accident de voiture. Sans l’intervention de Marc Ginest, un pompier volontaire, cette enseignante de 28 ans, nommée depuis quelques mois au lycée de Lancroix, aurait péri carbonisée. Deux semaines après l’accident, Sophie retrouve par hasard son sauveur dans la médiathèque du village, où il exerce en réalité les fonctions de bibliothécaire. Elle accepte avec joie le dîner que lui propose ce trentenaire au physique attrayant. Lors de cette soirée, elle tombe définitivement sous son charme. Marc la ramène chez elle, mais n’en profite pas pour l’embrasser, malgré les avances à peine voilées de la jeune femme.


Sans nouvelles de Marc durant près d’une semaine, Sophie met un mouchoir sur sa fierté et le recontacte. Elle l’invite chez elle pour un apéro, où aucun des deux ne trouve vraiment ses marques. Le pompier lui propose finalement de l’accompagner lors de ses randonnées du week-end, afin de lui faire découvrir la région. Sophie accepte avec joie – l’occasion de se rapprocher de Marc ? Leur première virée ensemble a pour cadre le lac des Bouillouses, dans le Capcir. Tandis que le fringant pompier s’adonne à son loisir favori, la pêche au coup, Sophie se retrouve, de fil en aiguille dans une situation fort délicate. Elle se fait surprendre en pleine intimité par un homme armé d’un couteau…










Le mec continuait de me mater sans un geste. Il était jeune, vingt ans au plus, une dégaine de loubard, un mauvais sourire au coin de la bouche. Marc jaillit soudain du sous-bois, juste derrière lui. Me voyant à moitié nue, le pompier s’obligea à détourner le regard. Il s’avança de biais vers mon agresseur, prêt à lui mettre la main sur l’épaule, inconscient du danger. J’aurais voulu crier, pour prévenir Marc que l’autre était armé d’un couteau. Mais, hors d’haleine, la gorge déchirée par mes hurlements, j’en étais incapable.



Marc connaissait ce type ?



Je compris alors qu’il n’y avait jamais eu le moindre danger. Le rouge vif de l’humiliation explosa sur mes joues. Quelle conne !



Ils se tournèrent le temps que je retrouve un semblant de dignité. Je surpris néanmoins Thomas, chapardant un aperçu de mes fesses avant que je ne les couvre définitivement. Le cousin de Marc me faisait l’effet d’un vilain voyeur… Depuis quand était-il là, à m’épier ? Je n’avais qu’une crainte, qu’il ait assisté à toute la scène, y compris le passage où je m’étais innocemment accroupie. En songeant au spectacle que je venais de lui offrir, j’étais morte de honte. Cet enfoiré aurait pu se signaler avant !


Je jetai un rapide coup d’œil à mon aine. C’était pire que je ne l’avais imaginé. Le tissu, plaqué à même la peau, offrait à la vue chaque détail de mes renflements intimes. De plus, une auréole douteuse s’inscrivait peu à peu sur l’étoffe claire, dévoilant la moiteur de mon buisson.


Sans plus s’occuper de moi, Marc sortit de sa musette une truite de belle taille, utilisant le poignard de Thomas pour finir de la vider. À eux deux, ils avaient pêché plus de poissons qu’on ne pourrait jamais en manger. Thomas balança la tripaille visqueuse dans un buisson, assez loin. Quelques instants plus tard, il y eut un grand bruit d’ailes. Un corbeau des Pyrénées venait d’atterrir à une vingtaine de pas, attendant que l’on s’écarte pour festoyer en paix. Le cousin agita les bras, faisant fuir le volatile qui s’arracha du sol avec un croassement furieux. Et voilà, j’avais mon explication pour le cri entendu dans les fourrés…


Finalement, ça me réconfortait. Thomas n’avait peut-être pas tout vu du tableau.



-- oOo--


C’était par hasard que le « cousin » était tombé sur Marc et moi. Naturellement, il s’était incrusté, décidant même de passer la nuit avec nous. Rien que pour ça, je le haïssais. Adieu, ma soirée, seule sous les étoiles avec mon beau pompier !

Assis sur des rochers plus ou moins plats près du lac, nous profitions de cette longue après-midi de printemps pour contempler les montagnes aux pics pelés.



Je me tus, impressionnée. Il s’agissait d’une des prépas les plus sélectives, donnant accès aux meilleures grandes écoles. Thomas Ginest était loin d’être le petit con inculte qu’il affectait d’être. Fier de son cousin, Marc se tourna vers moi avec un sourire radieux. Son expression me donnait envie de l’embrasser sur le champ — malheureusement, nous n’étions pas seuls.



Je me sentis rougir à nouveau. Passons.


Dans son genre, Thomas était pas mal. Moins musclé que mon pompier, l’étudiant était malgré tout assez bien taillé pour ses dix-huit ans. La finesse de ses traits renforçait encore l’aspect juvénile de cet adonis grivois. Son allure anguleuse me donnait, j’imagine, un aperçu de ce qu’avait dû être le corps de Marc, à l’entrée dans l’âge adulte. Et bien qu’il n’y ait pas une ressemblance flagrante entre les deux cousins, on ne pouvait nier un certain air de famille.


En tout cas, ces deux-là avaient l’air de très bien s’entendre. Thomas traitait son cousin en grand frère, le houspillant avec la gouaille et l’irrespect d’un caïd. Mais la fierté qui illuminait son regard montrait bien que Marc était pour lui un modèle.


Depuis l’arrivée fortuite du matheux, j’avais un peu de mal à trouver ma place dans la conversation. Les deux hommes parlaient de gens que je ne connaissais pas, prenant des nouvelles de leurs familles respectives et plaisantant en catalan. Je les laissais partager le plaisir des retrouvailles, les écoutant avec une politesse froide. Vu tout ce qu’ils avaient à se raconter, ça devait faire un bail qu’ils ne s’étaient pas vu.


Bref, je commençais à me faire chier. J’en voulus à Marc de ne pas s’en apercevoir.



Je prêtais l’oreille, soudain intéressée.



En vingt minutes, c’était la première fois que je prenais la parole. Ignorant le regard noir de Marc, je me tournai avec ostentation vers Thomas. Je crois que je tenais là ma petite revanche.


Voyant que le cousin hésitait à se lancer, j’eus l’idée un brin perverse de l’encourager en écartant franchement les cuisses. En l’absence de petite culotte, le tissu du short était plaqué de façon très suggestive sur mon pubis. Je capturai aussitôt toute son attention.


Ma première provocation de la soirée, et je n’en avais même pas honte. Pour ma défense, je me sentais d’humeur légère, ne pensant qu’à exciter l’imagination de mon pompier pour faire cesser sa relative indifférence à mon égard. Si j’avais su…


En tout cas, mon manège fonctionnait à merveille sur Thomas. À présent, rien ne semblait pouvoir arrêter le flot de ses paroles. Tant mieux, car j’étais suspendue aux lèvres de mon voyeur. Autant que lui aux miennes…



Moi, je me sentais plutôt flattée et je me débrouillai pour le faire savoir à l’étudiant — je sais être expressive, quand je veux…



Les similitudes entre l’accident de Manon et le mien me firent soudain éprouver un vif sentiment de malaise.



J’en eus des frissons. Fixant Marc d’un regard intense, j’essayais de décrypter les émotions piégées dans le noir de ses pupilles. Détresse. Accablement. Peur. Pourquoi ne m’avait-il rien dit de tout ça ?


Je me doutais que cette histoire était une torture pour le bibliothécaire. Ma soif de savoir était cependant trop grande pour s’en arrêter là. Suivant notre code tacite, je me penchai en avant pour offrir à Thomas une vue grandiose sur mes seins, le pressant de continuer. L’ado, qui me dévorait des yeux, reprit aussitôt son récit.


Cette fois, je sentais une drôle de chaleur me monter aux joues. Je ne rêvais pas, j’étais en train de provoquer un gamin pas plus âgé que certains de mes terminales ! N’était-ce qu’un jeu entre nous, ou avais-je déjà basculé dans le domaine de la séduction, consciente et assumée jusqu’au bout ?



Marc paraissait hypnotisé par le récit de Thomas, tout comme moi. Des larmes glacées inondaient ses yeux. À cet instant précis, il regardait directement dans l’abîme de ses souvenirs



La réaction de Marc avait interrompu Thomas, le sortant de sa transe. Je ne tardai pas à y replonger l’étudiant d’une ondulation du bassin.


L’intensité de son regard avait embrasé une région bien précise de ma zone pelvienne, pulsant à présent de sa vie propre. Je sentais que je m’ouvrais peu à peu. Thomas ne devait donc plus rien ignorer de ma morphologie intime en surchauffe, particulièrement de mes nymphes glissantes de mouille, écartelées par le short.


Je voyais très bien l’effet que ça faisait au pauvre étudiant. J’aurai dû avoir honte de mon attitude, mais ce n’était pas le cas. Je ne jouais plus, cette situation m’excitait réellement. J’étais lancée au point qu’il m’était impossible d’interrompre mes provocations. Comme possédée par le démon du stupre, je ruisselais en abondance, sans me préoccuper que ça se voie ou pas.



Coup d’œil inquiet de Thomas, sur mon visage pour changer.


Te chagrine pas, mon minet. Si quelque chose doit se passer entre nous, se sera purement physique. Et puis, je ne suis pas jalouse…


Mon Dieu ! Je venais réellement d’envisager une aventure avec l’étudiant ! Ma réaction dut lui plaire, car il poursuivit. Son sourire en disait long sur ce qu’il avait en tête me concernant.



Thomas s’arrêta soudain de parler, la gorge sèche, des larmes dans les yeux. Remords de n’avoir rien vu venir, regrets de n’avoir rien pu faire ? Il ramassa l’outre et prit une longue goulée, avant de poursuivre.



Marc intervint, comme pour mettre un point final à la conversation :



Des gens mal intentionnés… certaines choses me concernant. Ces quelques mots tournaient dans mon esprit comme des guêpes furieuses, traçant leur sillage de peur. Il en avait trop dit ou pas assez !



Les deux hommes échangèrent un regard. Cette fois, ce fut suffisant pour inciter Thomas à se taire. Marc semblait avoir décidé que le passé, tout comme la vase du lac de Matemale, avait été assez remué comme ça. Je n’osai pas le pousser dans ses retranchements, et j’étais trop secouée pour tenter de délier la langue de Thomas en jouant de mes charmes. Je restai donc comme une conne avec ma question.


Après un silence pesant, Marc finit par se lever et se dirigea vers notre campement sommaire. Nous le suivîmes sans un mot.



-- oOo--


Les garçons avaient préparé un bon feu de bois dans une aire aménagée, pas très loin des tentes. Au menu du soir, des truites à la braise, accompagnées d’une salade de pommes de terre aux cèpes. La bonne humeur était revenue sur le campement et la soirée avait été excellente. Thomas m’avait beaucoup fait rire avec ses pitreries, m’évitant de repenser aux circonstances tragiques de la mort de Manon.


Avec les dernières lueurs du jour, le froid s’était fait vif, insidieux. Penchée sur les braises mourantes, le bout de mes seins pointant comme des piques sous le tissu du sweat-shirt, je frissonnais. Pas question de dormir dehors pour profiter du ciel magnifiquement étoilé.


Il n’y avait que deux tentes pour nous trois. Après un bref conciliabule, les garçons décidèrent de se partager la grande canadienne, tandis que j’héritais de la tente igloo. J’étais assez déçue de cette répartition. J’aurais préféré dormir avec le pompier, pour me réchauffer un peu.


Évidemment, la proximité de Thomas aurait empêché quoi que ce soit de vraiment sérieux entre nous. Mais, la fatigue aidant, un flirt poussé assorti de quelques caresses polissonnes aurait suffi à mon bonheur. M’étirant avec volupté, je songeai à l’enivrement de laisser nos corps s’apprivoiser, allongés côte à côte. Cette pensée suave raviva le brasero couvant entre mes cuisses.


J’enlaçai maladroitement Marc pour la bise du soir, sous le regard de Thomas. Je n’eus pas le cran de lui glisser ma suggestion à l’oreille. Je me fis une raison, l’abandon complice serait pour plus tard.


L’attente est censée stimuler le désir… pourtant, le pompier n’avait toujours rien manifesté de concret à mon endroit. C’était l’ado qui me reluquait, pour l’instant, avec la discrétion du fameux loup de Tex Avery. J’imagine que Thomas se serait bien vu me tenir compagnie sous la couette. Dire que j’avais passé ma soirée à l’émoustiller sans vergogne… Le pauvre !


Pendant que Marc répandait un peu d’eau sur le foyer, noyant les ultimes rougeoiements, Thomas réclama son tour de se frotter à moi. Je le laissai me coller, tendant la joue avec un soupir intérieur.


Dès qu’il me toucha, je ressentis une vibration moite dans la vulve, accompagnée d’une sensation de chaleur intense, comme si un courant d’air incandescent venait de me traverser. Une véritable révélation physique ! Un appel sensuel digne d’un sortilège ! Je sus aussitôt que je ne pourrais rien refuser à Thomas Ginest, s’il lui prenait l’envie de me l’ordonner. J’en eus le souffle coupé.


Voyant que je restais appuyée contre lui, pantelante et sans plus de réactions, Thomas s’enhardit. M’embrassant dans le cou, puis dans le creux de l’épaule, il caressait mes seins, durcis par l’excitation. Ses attouchements, légers au départ, se faisaient de plus en plus pressants. Je ne pus m’empêcher de gémir.



Dès que l’ado me lâcha, je retrouvai un semblant de contrôle sur moi-même. Je croisai les avant-bras sur ma poitrine pour cacher mes mamelons, érigés comme si une équipe de rugby au grand complet s’était relayée pour les sucer et les mordre.


Waouh ! Même au plus fort de mes jeux avec Fred, je n’avais jamais connu ça ! Je ne savais même pas qu’un truc pareil pouvait exister ! C’était instantané et redoutablement efficace. Pire que ça. Effrayant, presque diabolique !


J’étais partie, shootée, comme intoxiquée par le plus violent aphrodisiaque jamais rêvé par un pervers. J’avais l’impression de faire partie de cette pub où une armée de femmes en rut convergent vers un homme torse nu, s’aspergeant de déodorant sur une plage. Je sais, c’est ridicule, mais c’était exactement cette sensation-là !


Ça n’avait pourtant rien d’artificiel, aucune substance ne pouvant susciter à ce point le désir féminin. Je dus me rendre à l’évidence. C’était bien Thomas, qui boostait mes hormones à ce niveau stratosphérique.


J’étais contaminée, mon corps quémandait déjà le retour de ses mains, mon plus violent désir était de le sentir tout proche, contre moi, en moi… Sans la présence de Marc, je lui aurais déjà sauté dessus, l’entraînant à ma suite dans la tente, pour qu’il me baise sur le champ.



Tirée de mon songe éveillé, je me rendis compte qu’un sourire me courait d’une oreille à l’autre. J’effaçai aussitôt ce signe par trop flagrant de ma large réceptivité sexuelle.



Rougissant comme une pivoine, je tournai les talons et m’engouffrai sous ma tente. J’étais morte de honte. Il n’y avait aucune chance que Marc n’ait pas vu l’expression sur mon visage. Une expression à nulle autre pareille, clamant « femelle disponible et hautement désireuse de forniquer ». Mais pas avec lui.


La personnalité de Thomas n’avait rien pour me faire flasher. Pourtant, quand il m’avait sauté dessus, j’avais réagi au quart de tour, incapable d’opposer la froideur féminine requise à son tripotage carrément lourd. Au lieu de ça, j’avais eu envie de lui comme de personne avant !


Que m’arrivait-il ? Où diable était passée ma réserve habituelle ? Je me découvrais tout à coup en complet décalage avec celle que je croyais être…




[À suivre]