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n° 13644Fiche technique16935 caractères16935
Temps de lecture estimé : 10 mn
09/01/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Cynthia participe à la mise en branle d'un projet à l'ambition colossale. Le niveau de stress atteignant des hauteurs vertigineuses, Jarmi va organiser une petite séance exclusive.
Critères:  fh grp asie collègues travail telnet jalousie voir pénétratio -extraconj -jeux
Auteur : Philipum      Envoi mini-message

Série : Ancestor

Chapitre 03 / 06
Ancestor, épisode 3/6

Mise en situation : Le concept du nouveau jeu de rôle en ligne a été choisi à l’unanimité. Nos ancêtres préhistoriques vont renaître de leurs cendres, lutter pour leur survie, et surtout, assurer la suprématie de leur descendance.








Nous avions décidé que Semona et Madan partiraient une semaine au Japon afin de représenter Za-ham au Tokyo Game Show en mi-septembre. Cela nous laissait seulement six semaines pour produire une première version de notre nouveau jeu de rôle en ligne, Ancestor. L’idée n’était pas seulement d’avoir un stand avec des démonstrations étalant les possibilités offertes par le jeu, mais aussi de laisser quelques journalistes le tester et en donner des appréciations. Il fallait faire sensation, avait décrété Semona. Un projet d’une telle ampleur, en six semaines seulement pour notre petite équipe de six développeurs, cela me paraissait complètement irréaliste.


Mais c’était sans compter sur le fait que nous vivions dans un pays libéral : en l’absence de limites légales quant aux heures de travail, je me suis laissée entraîner dans une sorte de dynamique jubilatoire ; nous travaillions intensément, jusqu’à dix-huit heures par jour, même le week-end. Ce train de vie me semblait acceptable du fait que mon mari Hérald était lui aussi complètement accaparé par son nouveau travail. En y repensant aujourd’hui, cela me paraît complètement fou. Les activités de mes journées ne laissaient place à aucune impression, aucun sentiment. La nuit, mon esprit s’enfonçait dans une sorte de torpeur stérile, jusqu’au petit matin ; et le cycle recommençait jour après jour…


Une nuit pourtant, je ne sais plus laquelle exactement mais c’était durant cette période, je fis un rêve inhabituel. J’en garde un souvenir très net, comme si cela avait été un fait réel. Je ne sais pas si cela arrive souvent à d’autres gens, en tout cas c’était la première fois que cela m’arrivait, mais à un moment donné je pris effectivement conscience dans mon rêve du fait que je rêvais, sans pour autant que cela ne me réveille ; je ressentis alors une impression indescriptible de légèreté, comme si tout devenait soudain facile. Je me trouvais dans une prairie, c’était le soir et le ciel était violet ; je me mis à faire des bonds et je me découvris capable de rester en suspension dans l’air de plus en plus longtemps ; en me concentrant, je parvins à m’envoler, et à cet instant je ressentis comme une libération de toute contrainte physique, je perçus même un son, comme lorsqu’on tire un objet de sa gaine.


Nous sentons notre corps à chaque seconde : du sang bat dans nos artères, notre souffle monte et descend, mais nous y sommes tellement habitués que nous n’y prenons pas garde ; ce n’est qu’en quittant notre corps que nous pouvons nous en rendre compte. Je ressentis son absence comme une sublime libération. J’étais devenue pur esprit.


Je survolais une ville, des tours de cathédrales illuminées. Soudain je plongeai sur un bâtiment et passai au-travers des murs pour me retrouver au plafond d’un appartement. Deux jeunes enfants jouaient, peut-être trois ; ils levèrent la tête vers moi et m’aperçurent. Ils pointèrent leurs petits bras vers moi et s’écrièrent joyeusement : « Papa, papa ! ». Je leur fis un petit signe de la main et leur souris. Puis je me réveillai, réintégrant un corps complètement détendu. Je pris un bon moment avant de pouvoir le contrôler à nouveau. Dans le contexte de cette expérience inouïe, ce qui m’intrigua le plus, c’est que les enfants se soient écriés « Papa » et non « Maman ». Peut-être voulaient-ils appeler leur père qui se trouvait dans la pièce d’à côté. Pourtant, d’une certaine manière, j’avais l’impression tenace que c’était moi qu’ils désignaient ainsi, en me voyant au plafond ; que ces enfants étaient mes enfants, dans un futur plus ou moins lointain, et qu’ils étaient tout étonnés de me voir là-haut comme un spectre leur disant bonjour.


Ce rêve fut le seul événement marquant de ces trois semaines de labeur intense qui filèrent à toute vitesse, tandis que notre projet avançait à pas de géant. Je ne pensais plus à rien d’autre, si bien que je fus presque surprise un lundi de recevoir l’invitation à la détente de Semona, intitulée cette fois

« Réunion du 25 août » :


« Chers collègues,


Vous avez travaillé comme des chefs ces dernières semaines. La prochaine réunion de mercredi, bien méritée, sera aussi une bonne occasion de faire redescendre un peu le niveau de stress pour notre santé à tous.

Jarmi a proposé de nous initier aux secrets du yoga tantrique. Pendant toute la séance, il s’agira donc de suivre attentivement ses instructions, et éventuellement d’atteindre une divine plénitude.


Amicalement,


Semona »


Me rappelant la dernière séance, je me dis qu’il n’y avait pas besoin de techniques spéciales de yoga pour atteindre une « divine plénitude » ; tout ce qu’il fallait était des beaux hommes en bonne forme et aux organes sexuels avides et prêts à l’action. Mais j’accueillis l’idée avec enthousiasme. Ce n’était probablement pas une bonne chose de laisser trop souvent aux hommes la liberté de disposer de nos corps comme ils l’entendaient ; ils auraient fini par croire que nous étions leurs jouets qui n’ont pas leur mot à dire, et auraient perdu tout respect du sexe féminin. Cela aurait aussi détruit tout plaisir, autant pour eux que pour nous. Cette fois-ci, ce serait Jarmi qui imposerait les règles de marche à suivre. Cela me paraissait plus naturel.


Le mercredi, en me réveillant tôt le matin, je m’habillai et déjeunai en vitesse comme chaque jour, pensant à toutes les tâches qui m’attendaient. Ce n’est qu’une fois assise dans le métro que je me souvins que c’était un jour de réunion charnelle. Pour la première fois, cela m’ennuya un peu. Je n’avais pas tellement envie de faire l’amour ce jour-là, je voulais plutôt avancer dans mon travail. Mais je me raisonnai : comme le disait Semona dans son email, nous avions besoin d’une petite récréation.


Ayant pris un dîner tardif, j’arrivai un peu en retard à la réunion. Une douce musique aux tons asiatiques d’instruments à cordes s’échappait de la porte entrouverte. Je trouvai mes collègues entièrement nus, assis en tailleur, en rond sur le matelas. Ils écoutaient les explications de Jarmi les yeux fermés. J’ôtai mes vêtements et fus extrêmement gênée lorsque plusieurs d’entre eux me jetèrent des coups d’œil. Je pris place dans le cercle entre Fassin et Omanetter et fis un effort pour ne pas regarder en direction des pénis qui s’élevaient plus ou moins haut d’entre les cuisses écartées des hommes. Je me concentrai sur les paroles de Jarmi.



Soudain, Argus fut pris d’un violent éternuement ; il s’excusa et Jarmi reprit.



Argus éternua encore une fois. Je risquai un coup d’œil vers lui, guignant à travers mes paupières mi-closes. Son pénis était dressé et pulsait au rythme des battements de son cœur. Madan, qui était aussi assis face à moi, avait également une érection. Il fallait que je me concentre ; je refermai les yeux.



Nous continuâmes cet exercice un certain temps tandis qu’elle énumérait les chakras. Un bref coup d’œil m’apprit que les pénis des hommes étaient retombés quelque peu.



Cette petite interruption me tira de ma somnolence ; j’avais été sur le point de m’endormir ! Je me repris et fis un nouvel effort de concentration.



Je me retrouvai presque assise sur le visage d’Omanetter, et le nez presque dans l’entrejambe de Fassin ; je ne pus m’empêcher de contempler de près son sexe qui était en train de se redresser.



Je ne sentais pas grand-chose sinon l’odeur douceâtre du sexe de Fassin. Mais je me livrai de bonne grâce à cet exercice. Au bout d’un moment, nous changeâmes de position pour nous retrouver face à face avec le partenaire qui auparavant était derrière nous ; pour moi c’était Omanetter. Son sexe était énorme. Jarmi était face à Argus.



Omanetter commença à m’effleurer la pointe des seins. Il remua imperceptiblement son bassin pour le rapprocher du mien.



C’était Semona qui se faisait pénétrer par Madan. En face de moi, Anne-Marie se dandinait au-dessus de Fassin, tout en échangeant avec lui un long baiser. Le gland d’Omanetter vint jouer timidement avec mon clitoris, et je décidai de le laisser s’attarder un peu en surface.



Jarmi se tut, probablement accaparée par l’énergie d’Argus. J’enfouis mon visage dans le cou d’Omanetter et me serrai contre lui ; il en profita pour me pénétrer un peu plus, mais comme il était à genoux ce n’était pas possible d’entrer trop profondément. Tandis qu’il effectuait des mouvements de va-et-vient en me saisissant les fesses, mon attention fut attirée par les gémissements d’Anne-Marie, qui semblait véritablement être sur le point d’atteindre la plénitude ; cela s’enchaîna sur des cris aigus de plus en plus puissants, puis un cri vibrant, très long, qui se termina dans un râle d’extase. Je ne voyais pas son visage, mais celui de Fassin me faisait face ; et là, en cet instant, je fus comme frappée d’un coup de poignard. Tandis que sa compagne jouissait encore, lui, me regardait. Droit dans les yeux ; l’expression du visage complètement neutre. Puis, en un éclair, je pus voir les bords de sa bouche frémir légèrement ; son regard s’intensifia et me transperça avec une puissance inouïe.



Omanetter sentait confusément que quelque chose clochait ; d’autant que mon corps s’était contracté et que j’avais expulsé son sexe du mien sans le vouloir. Heureusement pour lui, n’ayant pas bien suivi les préceptes de Jarmi, il avait déjà éjaculé. Je le rassurai tant bien que mal avec quelques bredouillements ; en vérité, j’étais tellement chamboulée que je ne savais plus ce que je faisais. Je tremblais de tout mon corps. Je quittai ce lieu à la hâte ; les autres n’en prirent pas vraiment note je crois, tant ils étaient sous le coup de leurs propres émotions.


Je me retrouvai assise dans le métro, hagarde, à regarder le reflet très pâle de mon propre visage dans la glace. Quelque part sous ma poitrine s’était installée une boule dure et douloureuse ; la boule remontait et menaçait de m’asphyxier. Puis, je déambulai dans des tunnels et dans des rues grises, comme un spectre égaré qui a oublié de chercher la délivrance.


Je ne pus rien avaler ce soir-là. Hérald mit mon état sur le compte du surmenage et m’encouragea à aller me coucher tôt ; je me réfugiai dans mon lit et restai allongée sur le dos, l’esprit vide et le corps rempli de billes de plomb. Je finis par m’endormir à moitié, et rêvai ou hallucinai un dragon rouge hérissé de pointes noires acérées ; du feu s’échappait de ses naseaux et il me regardait fixement. Il avait les yeux de Fassin.