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Temps de lecture estimé : 20 mn
09/01/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Une femme, Chloé, découvre sa sensualité loin de son quotidien. Le dépaysement et la chaleur romaine évaporent ses repères habituels.
Critères:  fhh cocus inconnu vacances essayage amour voir exhib pénétratio fdanus -occasion -couple+h
Auteur : Loup Ferus      Envoi mini-message

Série : Week-end à Rome

Chapitre 01 / 02
Nuit romaine

Chloé est très enjouée ce soir-là, ses yeux brillent comme mille saphirs, oui enfin… ils brillent. Au restaurant, chaque bouchée est sucée, caressée avec la langue, goûtée à travers toutes les saveurs. La fourchette harponne les crevettes, les noix ou les foies de volaille (pas ensemble évidemment). Les odeurs, la décoration de la salle ainsi que l’ambiance élégante et raffinée lui donnent vie et gaîté. Le dos dressé presque cambré, elle lance son décolleté à l’assaut de tous les regards alentour. Elle est magnifique et son sourire est resplendissant.


Enchantée par cette première journée à Rome, elle savoure ce voyage comme une belle carte postale d’eau turquoise. Sa vie relativement monotone, son mari tellement conforme à toutes les banalités masculines, son existence sans relief l’empêchent d’embrasser la vie comme à ses vingt ans. Le philtre rose de l’amour s’est dissipé. Certes ses trois adorables enfants remplissent et son cœur, et tout son bonheur, mais quelque part, elle sent que le futile et le sensuel lui échappent. Anesthésiée par le tourbillon du quotidien, elle redécouvre des sensations d’un autre âge, le long de ces ruelles étroites. Une saine chaleur, un ciel bleu, des fenêtres mystérieuses en plus de l’histoire magique et éternelle de cette ville… Chloé sent le réveil de ses sens.


Attablée face à son mari, son esprit est ailleurs. La visite du Colisée, du Forum romain et de la colline du Palatin l’a émerveillée. Quelque part dans le monde antique, son esprit… romantique s’échappe et vagabonde sous le soleil brûlant. Le souvenir des intonations de la langue italienne chante à ses oreilles. Le guide romain avait été merveilleux, notamment à travers toutes ses anecdotes croustillantes bien que peu vraisemblables. L’entendre réciter son show était à mourir de rire ! Ravi de ce public si réactif devant sa théâtralisation de l’histoire, il s’engouffrait dans la caricature avec un plaisir qui, bien que payant, n’en était pas moins sincère. Tandis que le verbe était rapide et joyeux, ses regards, eux, avaient par contre un côté beaucoup plus intime et profond envers Chloé. Légèrement troublée, elle faisait un large sourire lorsque son mari demandait à Alessandro une adresse de restaurant pour emmener sa charmante épouse.



Plus tard, son mari :



Son mari, justement, un petit homme alerte au regard chafouin, le sourire au bord des lèvres, est déjà transporté sur sa chaise de restaurant. En effet, après les deux Marsalas de l’apéritif aussitôt suivis d’un rosé complètement fâché avec la modération, il pense que la béquille ne sera pas pour lui ce soir. Optimiste ou obsédé de nature, il pense mettre à son profit l’humeur radieuse de la femme de sa vie. Envahi par l’excitation de la voir si belle et épanouie, envahi par son nombrilisme… et son amour tout de même, il lui prend la main tendrement pour… quand tout à coup, sa femme la retire prestement et se redresse du haut de ses grands cheveux (cf. « jeu de mots pour les nuls »). Incrédule, le neurone cervical du mari cherche, cherche… essaie encore. Il ne comprend pas. Évidemment, il ne peut pas comprendre et imaginer l’origine de ce bonheur apparent et que sa femme s’émoustille elle-même par le seul souvenir des mots, du charisme et du charme de cet Alessandro. Justement, il entre dans la salle du restaurant et marche dans leur direction.


Non, ils ne sont pas fous ces Romains. Ils savent même très bien ce qu’ils font avec les femmes qui leur plaisent. Ils savent s’approcher sans être envahissants, créer une relation avec rien, charmer en laissant croire aux femmes qu’elles peuvent les repousser. Ils savent leur faire croire qu’elles sont toutes merveilleuses et uniques à leurs yeux. Ils s’intéressent à elles, les comprennent et deviennent leur confident avant d’être leur amant.


Le petit mari qui sent la situation lui échapper s’inquiète du regard que sa femme adresse à ce beau brun athlétique. Dans son mouvement pour s’asseoir, la main de l’Italien glisse d’ailleurs gentiment sur le dos nu de Chloé, faisant ainsi tomber la fine bretelle de sa robe sur le côté. La douceur et la largeur de sa paume diffusent chaleur et frisson dans sa poitrine. Confuse et gênée, elle laisse toutefois pendre la petite ficelle le long de son bras nu. L’étoffe flottante de sa robe laisse alors deviner la naissance de ses seins. Sa poitrine ainsi à moitié dévoilée excite son téton sous le fin tissu. Quel que soit l’horrible individu responsable de ce début d’effeuillage, elle imagine avec envie le parcours de sa langue et de ses lèvres sur ces pointes si-seulement-elle-pouvait-les-lui-offrir. Mais elle éclate de rire devant le regard incrédule de son mari. C’est vrai qu’à bien y réfléchir, la scène est complètement surréaliste. Un presque inconnu vous déshabille face à votre mari et vous appréciez tellement l’aspect sensuel du geste que vous oubliez les règles de bienséance. Alors on fait comme si de rien n’était… Pour couper court à l’ambiance trop complexe et pesante, Chloé part brusquement aux toilettes.



Chloé revient après quelques minutes, plus rayonnante que jamais.



Nul doute qu’à ce moment-là, ce petit chéri déteste un peu sa femme. Juste ce qu’il faut pour trouver son courage de héros pour la suite de la soirée.

Chloé sourit jusqu’à la fin du repas de manière éclatante et son mari en est malgré tout ému. Il l’aime et il n’y peut rien, il aime sa croix.

Le retour vers l’hôtel fut, contre toute attente, très amoureux voire… quelque peu titubant. Alain (le mari a aussi un prénom) eut bien du mal à coucher sa femme, prise de divagations mystérieuses.

La nuit est comme le jour. Sans le soleil ni la sécheresse de la canicule estivale, la température nocturne reste chaude et devient même étouffante. La moiteur romaine perle des gouttes de rosée sur les corps fatigués. L’agitation de la journée se dissipe à travers les rêves les plus angoissants. Les jambes donnent des coups imaginaires, les muscles se tendent, on se retourne, se réveille plus ou moins. L’envie de boire un verre d’eau devient impérieuse puis on se recouche dans des draps froids de transpiration.


La sensualité ondule également dans les ventres. Le fin tissu recouvrant Chloé caresse sa nudité lors de ces mouvements subliminaux. Lentement, le bas de son dos se creuse comme l’onde marine. Invisible, elle attend sa plage habituelle… ou une autre (le prince charmant). Elle gronde puis se répand sur le sable, reconnaissante. Elle dort légèrement vêtue par cette chaleur et ne cache guère que ses pieds sous le drap de soie. Les jambes jointes et tendues ; les fesses douces et maîtresses à la fois ; les épaules s’étalent puis repoussent ses bras sous l’oreiller.


L’unique bougie clair-obscure magnifiquement sa superbe silhouette. Les yeux grands ouverts, le petit mari se noie dans cette beauté trop forte pour lui. Tout à son amour, il sourit comme seuls les idiots savent le faire. L’ambiance, sa forfaiture, sa lâcheté, tout le trouble et le culpabilise. La drogue désinhibitrice semble libérer l’évanescence de sa femme adorée. Son animalité révélée, elle dévoile une impudeur inconnue et délicieuse. Les mouvements sont si infimes qu’ils sont difficiles à percevoir. Le ventre se plaît contre la soie, entraîné par les lentes contractions des fesses. Les rondeurs imposent leur envie et leur force à l’ensemble du corps. Le mari tout à son observation relève la nuisette au-dessus des reins de sa femme. LE cul magnifique se révèle éclatant dans son habit de pouvoir. La main du mari, prête à toucher le fruit défendu (4 à 5 fruits par jour qu’ils disent !), laisse le temps se (sus)pendre tout seul. Le moment est émotionnellement intense. La paume effleure le mont-blanc des fesses puis descend en immisçant quelques doigts volontaires vers l’entre monts. Tour à tour, ils survolent l’anus et ses pâquerettes. Le désir est à fleur de peau. Le corps caressé répond aux sollicitations. Les cuisses se détendent puis se referment. Les fesses repoussent cette main libidineuse ; elles s’élèvent comme propulsées par le choc de deux plaques tectoniques, les cuisses d’un côté et le creux des reins de l’autre. Le postérieur ainsi relevé s’ouvre à tous les plaisirs. Les doigts s’attardent autour de l’anus en appuyant légèrement sur ses petits plis.

Le petit mari ne compte pas son plaisir. Voir la sensualité de sa femme enfin libérée l’impressionne et renforce son amour. Il y a malheureusement un peu de dépit également dans ses pensées. Il est en effet très rare qu’il ait pu susciter un tel abandon et une telle énergie sexuelle chez sa femme lors de leurs copulations nocturnes (très nocturnes). Sa lâche satisfaction ne lui fait pas oublier le subterfuge qu’il a fallu utiliser.

Ses rêveries sont interrompues par un râle. Un râle profond :



Cela fait une petite demi-heure qu’un autre homme est dans la pièce et attend son heure. Assis dans l’obscurité, il apprécie avec gourmandise le spectacle de cette femme si vivante et sensuelle. Mais le moment est venu, il le sent. Alors, quand il entend son prénom murmuré par la belle, il sourit aussi largement que son « repas » sera magnifique. Rêveur à ses heures, il supposait que la rencontre fortuite d’hier matin avec cette belle Française avait laissé quelques ecchymoses de désir dans son petit cœur de touriste bourgeoise. Elle rêve assurément de lui. Le petit mari accepte sa défaite face au sourire d’empereur romain pendant son triomphe d’Alessandro.

Embuée dans sa réalité onirique ; Chloé ne se pose pas de question sur la présence de son guide préféré ; elle a tellement envie de vivre à travers ses sens qu’elle se laisse guider.



Totalement nu derrière Chloé, Alessandro Di Stefano s’avance, son étendard de satyre antique fièrement dressé. Il caresse les fesses de Chloé, comme pour les prévenir. Plaquant son énorme phallus dans le sillon inter fessier de la dame, Alessandro voit le mari faire presque un malaise face au tableau surréaliste qu’il a devant lui.


Un homme pratiquement inconnu, derrière sa femme le cul relevé, s’apprête à cacher son érection dans son fin fond (encore jamais exploré à ce jour vu la petite politesse dont dispose le mari pour satisfaire se femme). La photo est émotionnellement intense. Sa femme paraît comme hypnotisée par ces mains qui lui caressent la croupe, par ce sexe d’homme qu’elle ressent déjà contre ses lèvres intimes. Elle recule son corps et cherche à l’évidence la pénétration. Son corps se soulève.


Les mains d’Alessandro excitent le bas du dos de la jeune femme. Les doigts écartés, les fesses offertes, la bouche entrouverte, le mari ne reconnaît pas l’être aimé, adoré. Marié à l’église avec l’émotion naïve et humide, son amour se fond dans une admiration toute nouvelle. Le sexe dressé et même légèrement humide de confusion, il s’approche et admire le glaive victorieux qui lime-glisse le fond intérieur de sa femme.


De son côté, Chloé n’a jamais été aussi consciente de son énergie vitale. La certitude de vivre son corps, son mari humilié par un étalon transalpin ne le gêne pas. Elle est même heureuse de jouir en sa présence. Car l’amour véritable ne jalouse pas, il partage. Son cul offert comme une fleur se révèle plus féminin que jamais.


Elle se retourne, elle a envie d’aimer cet homme providentiel, de le serrer dans ses bras. Romantique et torride, elle désire l’entourer de toute sa tendresse. Les doigts écartés dans son épaisse chevelure noire, elle se laisse embrasser langoureusement, dans le cou ou sur les seins. Le lent mouvement de la virilité de son amant se répand dans son ventre et réchauffe son cœur. Sentir sous ses mains ce corps musclé et souple l’excite et la rend heureuse ; elle mordille son épaule, comme on reprend une petite part d’un gâteau délicieux. Alessandro est si doux et élégant dans sa façon de lui faire l’amour qu’une larme perle et illumine ses jolis yeux de petite chatte langoureuse. Un battement de paupières et son petit bonheur traverse son visage avant de se perdre, mouillé dans sa chevelure.


Presque amoureux, Alessandro caresse et profite de ce corps magnifique. Il embrasse les tétons, pétrit les seins et le ventre. Chloé cherche son mari ; il est juste à côté d’elle. Il la regarde et il sourit.


« Il me trouve belle », pense-t-elle. « C’est vrai, je suis belle. Pourquoi ne l’ai-je pas cru pendant toutes ses années ? Je vois également qu’il souffre. Mais il a l’air heureux de me voir aussi comblée. »


Elle lui tend la main et l’attire vers elle. Amoureux jusque dans son pénis, le mari reprend espoir de la pénétrer « profondément ». Alessandro, gentleman devant ces retrouvailles, laisse sa place et recule sur le bord du lit. L’union de ces deux amants devant lui le ravit et lui arrache à lui aussi une petite larme. Pris d’une envie impérieuse, le mari retourne doucement sa femme et la pénètre par-derrière en l’entraînant en arrière pour la prendre en levrette. Les seins libres et ballants, Chloé goûte sans honte à cette situation si particulière. Les deux hommes sont gentils avec elle et un élan de bonté l’incite à se libérer de l’étreinte de son mari pour offrir son sexe et son cul à Alessandro.


Surpris, alors qu’il pensait déserter les lieux, son sourire d’enfant sage illumine son visage et c’est avec tout son désir qu’il investit à nouveau le sexe de Chloé.

L’état de légère conscience voluptueuse qui enveloppe notre chère héroïne permet alors la libération de toute la sensualité de son corps et de son esprit. Le remplissage de son sexe par cette queue virile et conquérante la révèle à elle-même. Toute la nuit, elle offrira sa fleur d’amour, son cul, sa moule ou son intimité amoureuse selon son humeur et ses émotions. Les deux hommes l’aiment de tous leurs doigts, de toute leur queue.


Tard dans la matinée, elle ressent le doux réveil des princes, celui qui poursuit les rêves au-delà de l’inconscience. Bien prise, elle se souvient surtout de cette si douce sensation d’être comblée et reconnue dans sa sensualité. Bien baisée, ça fait du bien. Elle se souvient d’Alessandro, leur guide de l’après-midi mais aussi de son mari. Oui elle en est sûre, il était là et même bien (membré) là ! L’impression ressentie au moment d’évoquer son mari la surprend. Elle voit une virilité qu’elle ne lui connaissait pas. Et si c’était vrai ? Tellement vrai ! Non, ce n’est qu’un rêve elle en est sûre et pourtant son ventre lui crie sa vérité. Elle en a honte. C’est vrai que cet Italien lui a fait chaud dans sa féminité. Juste un fantasme, et puis son mari présent pendant ses ébats avec Alessandro, c’est ridicule.


Maintenant attablée pour le petit déjeuner sur cette terrasse couverte de bignonias, elle imagine que tous les regards sont braqués sur elle. Elle a l’impression que tout le monde sait qu’elle a gagné à la loterie ou qu’elle a tué quelqu’un, à moins que ce soit ce rêve jouissif de réalité connu de tous. Elle a crié pendant la nuit et ils ont tous entendu ? Non c’était un rêve… C’était vrai ? Non ! Mais ça le sera ! Du moins elle fera tout pour s’approcher de plus en plus de cette délicieuse réalité. Elle en a tellement envie…


Après cette nuit révélatrice, Chloé se sent bien, abonnie. Vibrante dans son corps au centre de la piazza di Spagna, elle ferait l’amour avec la terre entière. Tandis qu’un sourire intérieur électrise tout son corps, elle respire le monde d’un regard circulaire. Le décor en entier devient flou ; elle seule est nette. Tout l’univers (elle adore l’astronomie) la traverse sans violence. Elle aime les passants qui s’affairent, les touristes aux yeux levés, même son mari à nouveau en amour devant une sculpture évocatrice lui inspire un regard tendre. La chaleur lui fait du bien, elle se détend, respire amplement, sereinement. Assise sur le rebord de la fontaine, elle écarte les doigts sur la pierre rugueuse. La matière la rend vivante ; des vibrations remontent le long de ses bras nus jusqu’aux épaules puis ses seins, son ventre, son entrecuisse. La chaleur de partout. Les yeux mi-clos, elle aperçoit soudain une enseigne qui attire son attention juste sur le côté de la place. Elle représente une femme très plantureuse, peinte en doré et uniquement vêtue d’un string plus-discret-il-n’existerait-pas. Fixée en relief sur le support métallique, elle adopte une attitude généreuse envers toute l’esplanade qui se répand à ses pieds. Derrière elle, est posté un monsieur « légèrement enveloppé » (on pense à son mari évidemment) qui montre de son poing et de son doigt directif le dessous du porche symbolisant, on imagine, le retour au foyer familial et ses pénates. Quelle similitude !


Son humeur l’entraîne à suivre la direction de ce doigt et elle se laisse guider à travers une petite cour bordée d’eucalyptus, au fond de laquelle elle découvre une ravissante boutique de lingerie. Encadrée par deux petits citronniers, la porte d’entrée s’ouvre brusquement alors qu’une belle brune lance derrière elle : « Devo andare ! Guardia Negozio ! In questo pomeriggio ! ». Ses longs cheveux bruns virevoltant en tornade autour de son visage laissent sans voix le jeune homme à qui elle s’adresse. Chloé profite de la porte ouverte et franchit le seuil du magasin. Les bras encombrés de plusieurs boîtes en carton, le vendeur s’empresse de les déposer sur le comptoir et s’approche de la nouvelle cliente.


Par le petit rictus qui l’accueille, Chloé comprend que le pauvre stagiaire, neveu ou range-paquet, s’est vu soudain livré à lui-même jusqu’à la fin de la matinée et que son statut de manutentionnaire a été complété de quelques responsabilités supplémentaires. Ses efforts pour retrouver une contenance amusent beaucoup Chloé. Elle observe ses yeux noirs faisant le tour du magasin, vérifiant, imagine-t-elle, le bon ordre et la propreté que se doit d’offrir un établissement de cette classe. Rassuré, il lance, la mine réjouie :



La mine gênée en guise de réponse, Chloé lui propose d’un haussement de sourcils de la laisser naviguer à travers les présentoirs. Chaque modèle est présenté sur un mannequin de résine noire ou dorée selon la couleur du tissu.


Tandis qu’elle flâne au milieu des dentelles, ficelles, broderie d’abaca ou élastiques, le désormais vendeur en chef a repris son rangement, ce qui laisse à la jolie demoiselle le loisir de le détailler de haut en bas, et inversement. Elle rougit de sa nouvelle audace ; elle si réservée et peu intéressée par le sexe habituellement. Le jean et le T-shirt blanc cassé… voire plus cassé que blanc, sont d’une banalité indigne du raffinement italien. Toutefois, l’élégance du geste, la souplesse du corps troublent intimement cette nouvelle cliente. Une attention particulière sur le physique du garçon corrige sa première impression. Des fesses rebondies, un dos solide, des bras longs, des mains larges et puissantes ; ses dix-huit ans sont passés assurément depuis plusieurs printemps.


Prenant un string dans la main gauche, la diablesse (elle est en pleine transformation) joue différentes postures face au miroir. De rapides coups d’œil en direction du fond du magasin la renseignent sur l’intérêt qu’elle suscite. Le jeune homme a en effet arrêté son travail et la regarde, sans doute pour être prêt à répondre à toute demande de renseignements. Elle lui montre plusieurs modèles qu’elle voudrait essayer. Il tire alors sur un lourd rideau rouge. Toute luxueuse qu’elle est, cette boutique possède à n’en pas douter la plus exiguë des cabines d’essayage.


Se déshabiller et enfiler de la lingerie suppose une application et une concentration extrêmes dans de telles conditions. Surprise de l’exiguïté du local lorsque ses rondeurs d’assise touchent la paroi froide, elle décide de se retourner dos au rideau pour ne sentir que sa douce et soyeuse caresse sur ses fesses. Consciente que ce mouvement d’ondulation du tissu est à coup sûr visible de l’extérieur, elle imagine le jeune mâle attendant derrière elle. Chloé laisse choir à ses pieds tous ses sous-vêtements avant d’essayer strings et soutien-gorge. L’élastique entre les fesses, elle l’ajuste d’une manière plus précise en tirant sur le devant. Insensiblement, le velours du rideau de la cabine frôle maintenant ses épaules en plus de ses deux demi-lunes. Son esprit habituellement sous contrôle se laisse aller à des rêveries coquines. Levant son talon pour faire un pas en arrière, cela lui laisse à penser que cette fois-ci, sa silhouette et sa cambrure n’ont plus de secrets pour son petit manutentionnaire.


Sortant soudainement de la cabine en tenue plus que déshabillée, Chloé s’avance vers son jeune gladiateur, en lui expliquant qu’elle voudrait essayer un bonnet de la taille supérieure. Elle a beau articuler de ses lèvres charnues, la langue française n’a d’autre effet sur le jeune philosophe qu’un ravissement béat. À travers cette timide réaction, Chloé imagine le film que peut se faire le jeune homme. Ne comptant visiblement que sur elle-même, elle retourne devant la glace de la cabine et, sans tirer le rideau cette fois-ci, se regarde sous différents angles, autant dans le but de réfléchir à son désir d’achat que pour prolonger celui de son nouvel admirateur. Elle tire sur le string qui se tend encore un peu plus entre ses fesses. Elle prendra cet ensemble.


Le rideau tiré cette fois-ci, elle se déshabille et tend vers l’extérieur ses articles pour les donner à son jeune vendeur. Alors que sa nudité est totale, elle écarte légèrement le lourd tissu lorsque le jeune palefrenier lui prend le string et le soutien-gorge des mains. En tendant son bras sans regarder son petit vendeur, elle laisse admirer sans vices ses courbes prometteuses, sa poitrine aux tétons dressés. L’attente l’intrigue, elle tient sa lingerie à bout de bras depuis quelques secondes mais personne ne la soulage. Interrogeant de ses beaux yeux l’extérieur de la cabine d’essayage, elle sourit de l’air béat-benêt du jeune homme. Son regard remonte au ralenti (comme tous les cerveaux masculins quand ils sont reliés à leur sexe) de la fine toison soigneusement épilée de Chloé vers son ventre (de plus en plus chaud et vivant), puis vers ses seins dont sa bouche semblait vouloir sucer les tétons à la vue de sa mâchoire inférieure suspendue (suce ?) dans le vide. Ses épaules, son cou, aie ! Il croise le regard de sa cliente, tout surpris d’être démasqué. Il est vrai que Chloé a une certaine culpabilité d’avoir joué avec lui de façon si perfide et féminine. Autant prise par les remords que par le charme de ce bel Italien, elle l’invite à la rejoindre derrière le rideau. Le dos cambré, la poitrine agressive, elle tend ses bras autour de son cou et l’embrasse doucement. Sa langue douce et séductrice caresse celle du garçon qui perd un peu pied. Sentir ce corps magnifique nu contre lui l’impressionne. Les bras pendus en l’air, il trouve quelque contenance en caressant doucement les épaules puis le dos de Chloé.


Les fesses ainsi offertes à ses mains, ses mains deviennent plus fermes et plus volontaires. Le garçon humidifie de salive son majeur et masse doucement le petit orifice interdit. Chloé se contracte et signifie par ce geste son plus profond mécontentement. Mécontentement devenu fugace lorsque son amant lui parle doucement à son oreille et continue le massage doux et sensuel de son anus. Ne comprenant pas l’italien mais charmée de ces quelques mots (gentils espère-t-elle ?), elle se détend et continue à se relâcher. Elle-même a ouvert la chemise du jeune homme et caresse son large torse bronzé et imberbe. Comme si c’était naturel, elle accueille avec un sourire plein d’émotion un doigt au fond de sa chaleur féminine.


Tout n’est chez ce garçon que raideur et douceur. Elle veut son sexe en elle. Depuis quelque temps, elle n’est plus elle-même ou plutôt elle découvre progressivement sa vraie nature, sa nature généreuse, pour elle et pour les autres. Le bonheur vient chez elle car il sait qu’il sera bien traité. Elle cultive dorénavant le bonheur et répand sa récolte autour d’elle. Et le bonheur à cet instant, c’est d’avoir ce désir qui vit contre son ventre.


Mais elle ne veut pas tromper son mari, surtout depuis hier soir. Comment se sortir de cette situation ? Elle embrasse alors son bel éphèbe avec une telle douceur et une telle application qu’il comprend qu’elle est en train de s’échapper et de lui donner son cadeau d’adieu. Malgré la déception du jeune homme, elle quitte les lieux en laissant derrière elle un large sourire sur son beau visage.


Cette façon élégante de clore ce jeu de séduction équivoque et réciproque électrise la jeune femme et la rend toute guillerette. Elle se plait à imaginer ce jeune Italien rêver d’elle en souillant ses draps blancs pendant ses nuits solitaires. Cela ravira également son mari, lui qui voulait qu’elle fasse des emplettes coquines. Elle s’excite toute seule aussi en pensant au récit qu’elle lui fera… Mais elle ne lui racontera que le strict nécessaire, ou un peu plus, ou… un peu moins, elle décidera. Il est probable qu’elle en rajoutera un peu, juste pour s’amuser avec son petit mari. Rrrhh, elle a trop envie de lui.


Tout émue par son aventure, elle le rejoint, un sourire indéfectiblement accroché à ses lèvres gourmandes. Elle croise son regard et soudain elle est gênée. Que sait-il ? Il devine ? Il fantasme ? Elle est mal à l’aise ; elle qui aime tout contrôler sent que quelque chose lui échappe. Son mari la regarde différemment, il devient prédateur, également plus serein, plus sûr de lui.


Que de questions sans réponse ! Loin d’imaginer la réalité de sa nuit, elle ressent toutefois l’envie d’explorer plus avant cette scène qui l’obsède au fond de son ventre. Elle veut de l’air, de l’espace, des frissons. Pour la première fois depuis longtemps, elle veut risquer. Risquer son contrôle, sa pudeur ? Cette énergie nouvelle la surprend et elle sent très charnellement sa difficulté à canaliser ce surplus de vitalité. Elle se croit prête pour un nouvel amant, un vrai cette fois-ci. Non. D’abord elle n’a pas envie de prendre un amant, elle aurait plutôt envie d’être prise par un amant… Et puis il y a ce rêve de cette nuit qui l’obsède et qui la rapproche de son mari. Elle si droite habituellement se laisse doucement guider par ses émotions.