n° 13811 | Fiche technique | 27166 caractères | 27166 4587 Temps de lecture estimé : 19 mn |
13/04/10 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Réveil brutal de Sophie ; une vieille dame plutôt indiscrète ; des amants insouciants ; croissants et volupté... | ||||
Critères: #policier fh fellation 69 | ||||
Auteur : Divine Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : L'accident Chapitre 08 | Fin provisoire |
Résumé condensé des épisodes précédents :
Sophie Hash, jeune prof d’italien, miraculeusement rescapée d’un terrible accident de voiture tombe sous le charme d’un pompier volontaire, Marc Ginest. Leur rapprochement est cependant laborieux, malgré les efforts de la jeune femme. À l’occasion d’une balade en montagne, ils rencontrent par hasard Thomas, étudiant déluré de dix-huit ans et cousin de Marc. Une étrange alchimie opère entre l’enseignante et l’étudiant, à l’occasion d’un jeu érotique. En pleine nuit, celui-ci rejoint Sophie sous la tente, où ils partagent des moments intenses. Mais au matin, Thomas est parti sans un au revoir.
Malgré son aventure avec le jeune cousin de Marc, Sophie considère toujours le pompier comme l’homme idéal, et aimerait s’en rapprocher. Elle décide pour cela de reprendre contact avec Thomas, l’occasion pour elle de le cuisiner un peu plus sur le passé mystérieux de Marc. Elle apprend que deux des fiancées du pompier sont mortes dans des circonstances étranges, quelques mois seulement après qu’il les ait sauvées. À contrecœur, Sophie accepte un rendez-vous avec Thomas le samedi suivant. Avant cela, elle décide de mettre les choses au point avec Marc. Elle veut entendre les explications du pompier sur les étranges coïncidences reliant ces deux morts… et son propre sauvetage.
Marc ignore ses appels téléphoniques. Jugeant qu’il est temps pour eux de jouer carte sur table, Sophie débarque à l’improviste chez le pompier. Celui-ci lui annonce que sa vie serait menacée… s’ils avaient l’aventure qu’elle souhaite. Humiliée et bafouée, l’enseignante jette finalement son dévolu sur le jeune Thomas. Fred Nollier, l’ex de Sophie, un flic louche et violent, fait alors irruption à Lancroix. Épiant la jeune femme, il la surprend à son insu lors d’une séance photo érotique avec son jeune amant…
Je me trouvais à bord d’une voiture inconnue, fonçant en pleine nuit sur une route de montagne aussi étroite que sinueuse. L’auto enchaîna une succession de virages à un rythme démentiel. Rythmés par le ronflement furieux du moteur, les coups de volant brutaux faisaient virevolter la chaussée sombre dans le mince faisceau des phares. Au-delà de ces deux flaques de lumière, on ne distinguait rien, hormis le bitume se ruant vers nous. Seul un étroit parapet de pierre, à peine une margelle, nous séparait du précipice vertigineux s’ouvrant à moins d’un mètre de ma portière. De l’autre côté de la départementale défilait un flou de lignes brisées : les branchages des sapins, étroitement serrés les uns aux autres dans la pente abrupte.
J’avais beau essayer de hurler, aucun son ne sortait de ma gorge verrouillée par la peur. Des accélérations sournoises me plaquaient à mon siège. Comme entravée par des liens invisibles, je ne pouvais ni me débattre, ni me tourner vers le conducteur pour le ramener à la raison. Je percevais seulement sa présence à mes côtés, froide et déterminée. Pourquoi étais-je assise dans cette voiture folle, fonçant vers un enfer probable ? Comment avais-je atterri là ? Impossible de m’en souvenir.
Il faisait froid et une terrible odeur d’essence flottait dans l’habitacle.
Un éclair frappa soudain ma rétine. Juste devant nous, à la sortie de la courbe, le phare d’un véhicule venait de surgir du néant. Une moto, qui se dirigeait droit sur nous. La collision était imminente, on allait la heurter ! Un énorme coup de frein nous balança en travers de la route, puis l’avant de la voiture heurta le parapet avec une violence inimaginable. Je m’agrippai à mon siège, anticipant une chute imminente dans le ravin.
Juste au moment où on allait basculer dans le gouffre, l’action se figea dans un ralenti surréaliste. La moto nous frôla, réussissant à passer sans toucher.
VRRRRROOOOooo…
Alors que la pétarade s’éloignait, je glissai dans un sillage de draps moites et me cognai la tête au plancher. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que je me trouvais… dans ma chambre. J’étais étalée, nue, près de mon grand lit froid. La place à côté de la mienne était vide.
Depuis mon accident, j’étais victime de cauchemars récurrents, aussi réalistes qu’horribles. Au moins celui-ci s’était-il interrompu avant sa macabre conclusion, m’évitant de périr encore une fois dans une carcasse en flammes…
Je replongeai sous les draps, après avoir jeté un œil au radioréveil. À peine huit heures… C’était décidément une habitude, chez Thomas, s’enfuir de bon matin, une fois ses exploits accomplis.
Je m’étirai, avant de repenser, incrédule, à cette longue nuit d’amour, à l’embrasement surprise de mes sens, au corps longiligne de l’étudiant pesant sur le mien, à la recherche de plaisirs toujours plus enfiévrés. Des images crues se pressaient sous mon crâne. Je les repoussai. Pas encore prête à affronter ça. D’abord un bon café, dans la clarté matinale de ma cuisine.
J’enfilai un long t-shirt informe et chaussai mes mules. Pas sexy pour deux sous, mais confortable. Dans le couloir, je tombai sur un sac de motard. Thomas n’était pas parti bien loin, à moins qu’il n’ait oublié ses affaires… De toute façon, je n’avais pas l’intention de l’attendre. Tant pis pour lui !
Assise à la petite table blanche en formica, je remuais ma cuillère en silence, faisant le tri dans mes sentiments. Tintement du bol, odeur du breuvage chaud montant à mes narines. Un sourire effleura mes lèvres. Thomas… Depuis Fred, c’était le premier homme à passer la nuit dans mon lit – sans compter le camping au fond des bois.
Où cela allait-il nous mener ? Je ne me faisais guère d’illusions, l’étudiant ne semblait pas plus romantique que mon ex. J’imaginai qu’on allait se revoir, au moins de façon épisodique. Qu’on allait s’organiser une petite liaison confortable, où chacun prendrait ce qui l’arrangeait, sans s’engager. Moi, ça me convenait assez bien. Cette relation passagère, je la voyais comme une transition. Un bon moyen de ne plus penser à Marc. Et surtout, d’oublier Fred, une bonne fois pour toutes.
Fred et sa brutalité…
Au départ, le policer m’avait apporté le frisson qui manquait dans ma vie proprette de jeune enseignante. Ce petit coup de folie, c’était son empreinte, tout comme son aspect un peu louche de voyou dopé à la testostérone. Fred exprimait sans cesse une obsession sauvage, presque animale, pour mon corps. Et sans cesse, je lui cédais. Nous avons passé des nuits, des week-ends entiers à baiser comme des malades, meurtrissant nos chairs à force de ne faire plus qu’un. J’aimais quand il me poussait dans mes derniers retranchements, sur le fil du rasoir, tout près de la démence frénétique.
Seulement, je n’avais pas pris toute la mesure de ses instincts aberrants, débridés. Je n’avais pas su négocier le virage de sa violence. Le flic m’avait confondue avec une autre, une fille servile et complaisante que je n’étais pas. Quand j’ai commencé à résister, ça s’est conclu par quatre jours d’interruption de travail et un dépôt de plainte, classé sans suite. Je n’avais pas su dire stop à temps, avant qu’il n’aille trop loin. Alors, je m’étais résolue à ne plus laisser faire. La décision de ne jamais le revoir, je l’avais prise avant même de sortir de clinique.
L’ombre de Fred allait-elle encore planer longtemps sur moi ? Je frissonnai, chassant mes souvenirs comme on s’ébroue d’un mauvais rêve.
Avec Marc, je n’avais pas réussi, à me faire accepter, à balayer les doutes. Quant à Thomas, sa jeunesse me faisait peur, autant pour son immaturité flagrante que pour son incapacité à se taire, à rester discret sur notre relation.
Sur les trois pourtant, seul l’étudiant semblait « normal », transparent dans ses actions comme dans ses désirs. J’allais juste devoir être prudente pour deux. Prendre garde à ce que rien ne s’ébruite, si j’en avais encore le pouvoir…
Je songeai au petit jeu dans lequel Thomas m’avait entraînée la veille, par appareil photo interposé. Le rouge me monta soudain aux joues. Pour un amateur d’à peine dix-huit ans, Thomas était imaginatif… et plutôt bien équipé. Je le revoyais, tourbillonnant autour du canapé, puis du lit, déplaçant son appareil fixé à un pied, veillant à « shooter » selon les angles les plus chauds. Grâce à une petite télécommande, il avait même réalisé plusieurs photos de nous en pleine action…
Aussi débridée qu’une starlette du porno, j’avais accepté de m’exhiber pour lui, sans une once de pudeur. Je m’étais soumise de bonne grâce à toutes les demandes de mon voyeur, me laissant photographier dans les positions les plus compromettantes.
La première chose à faire, c’était de lui demander d’effacer ces clichés. J’espérais qu’il comprendrait, et ne m’en voudrait pas. Ensuite, et bien… il serait toujours temps de récompenser sa bonne volonté !
Mon café terminé, je me dirigeai vers la salle de bain, quittant en deux trois mouvements le peu que j’avais sur moi. Toute nue, je me glissai dans la pièce d’eau pour me faire couler un bain, en espérant que Thomas reviendrait à temps pour participer à mes jeux aquatiques…
-- oOo--
Thomas Ginest hésitait, sous le regard bleu clair et somme toute assez indifférent de la jeune fille qui, les pinces en l’air, attendait qu’il se décide.
Il jeta un œil rapide sur la file conséquente qui s’était formée derrière lui. La boulangerie-pâtisserie de Lancroix, de solide réputation, était bondée en ce dimanche matin.
Il sortit sa grenaille, compta quelques pièces et paya. Après cette nuit agitée, l’étudiant se faisait une joie de cueillir Sophie au saut du lit, avec quelques viennoiseries et un bon bol fumant. Un bol de quoi, au fait ? Que buvait-elle, le matin ? Il n’aurait qu’à farfouiller dans la cuisine pour le savoir, en espérant qu’elle ne soit pas encore levée.
Au moment où Thomas glissait le pochon odorant sous son blouson, quelque chose attira son regard sur la devanture qui jouxtait la boulangerie. Non, ce n’était pas le reflet du type entre deux âges qui, accoudé à sa portière, le surveillait fixement depuis le volant de sa Punto. Non, pas du tout. Dans la vitrine, Thomas ne voyait rien d’autre qu’un joli bouquet de roses encore en boutons.
Le policier le suivait à distance depuis le domicile de Sophie. Une filature délicate dans un bourg comme Lancroix, en temps normal. Mais là, pas vraiment ; tout à son insouciance, l’autre ne se doutait de rien, ne le voyait même pas. C’est à peine si l’adolescent avait utilisé ses rétros, après avoir enfourché sa bécane et pris la direction de l’église. Fred aurait pu le renverser dix fois, lui rouler dessus puis prendre tranquillement la tangente, sans même qu’il y ait de témoins. Oui, il aurait pu éliminer ce rival en quelques secondes, s’il l’avait voulu.
Un instant, il en avait caressé l’idée, comme un gros chat jouant avec une souris morte. Puis, sûr de sa force, il avait écarté cette option. À quoi bon prendre des risques pour un type qu’il ne connaissait même pas ?
Nollier ne savait pas encore quel rôle exact allait jouer ce jeune dans son plan, mais il avait confiance en sa bonne étoile : le moment venu, ce petit con aurait son utilité. En attendant, pour reconquérir son amante, mieux valait le garder en vie…
-- oOo--
J’entendis s’ouvrir et se refermer la porte d’entrée. Puis, plus un bruit.
Pas de réponse. N’étant pas de nature inquiète, je ne craignais pas particulièrement pour ma sécurité. D’autant qu’à Lancroix, village paisible par définition, les femmes seules se font rarement agresser à domicile. Rarement… ou jamais ? La nuance pouvait se révéler de taille ! Je m’apprêtais à sortir de la baignoire pour m’enrouler dans une serviette quand la porte de la salle de bain s’ouvrit lentement.
Je ne répondis pas, consciente de ce que mes craintes pouvaient avoir de ridicule. Et, surtout, vexée d’avoir été si facilement percée à jour.
Exactement ce qu’il me fallait. Je me mis à butiner ses joues, son menton, son nez. J’entendis un paquet choir sur le carrelage et aussitôt, la bouche de Thomas se souda à la mienne, sa langue insistante et ses mains partirent de concert explorer mon corps. Le petit salaud ne perdait pas de temps…
Plus tard, bien plus tard, nous reprenions notre souffle sur mon lit éventré. J’étais toujours à poil et loin d’être sèche. Même plutôt mouillée, par endroits.
Je me tournai sur le côté et posai ma joue sur son bras, cherchant à capter son regard. Des paillettes d’or brillaient dans ces yeux-là. Je ne l’avais encore jamais remarqué.
Je ne pus m’empêcher de sourire, flattée. Ah ! Ces mecs et leur obsession du corps féminin…
Pendant près d’une minute, il ne dit rien. Puis il se leva et partit chercher son appareil. Joli petit cul, notais-je, au passage. J’aurais dû avoir honte de moi, mais même pas.
Thomas se réinstalla sur le lit, un brin bougon. Je le regardais faire, tandis que ses doigts experts parcouraient les menus du Nikon. Enfin, il me montra l’écran LCD au dos de l’appareil. La carte mémoire était bien vide.
Je notai avec satisfaction que son membre était en train de se redresser par saccades. Infatigables, ces petits jeunes !
Le ton employé était bien dosé, plutôt juste. Tout ce que j’aime. Je me mis aussitôt à ruisseler.
Entrouvrant les lèvres, je descendis lentement vers son sexe. Thomas affichait un large sourire. Je branlai sa queue, décalottai le gland puis y portai ma bouche, sans le quitter des yeux. Après un regard particulièrement provoquant, j’enfonçai alors sa bite dans la chaleur de ma gorge. Douces comme de la soie, mes lèvres entamèrent une série d’allers et retours sur son membre, tandis que l’étudiant soupirait en caressant ma chevelure.
Sa voix tremblait d’excitation. Un brin fébrile moi-même, je l’enjambai puis abaissai ma touffe sur son visage, sans interrompre ma pipe goulue. Ce petit salaud avait-il des talents cachés pour la domination ? Je cessai soudain de penser. Un membre brûlant m’envahit sans ménagement, pilonnant ma bouche, buttant contre mon palais. Des mains brutales me plaquèrent contre ce sexe qui coulissait follement dans ma gorge hoquetante, tandis qu’un typhon baveux me démontait la chatte.
Je ne savais plus où j’étais, j’avais perdu toute notion du temps. Je n’étais plus qu’une machine à baiser, lancée à plein régime…
-- oOo--
Lucienne Delmas, la voisine directe de Sophie, occupait une sorte de musée vivant dédié au mauvais goût. Une demeure exiguë, de surcroît encombrée de meubles plus vieillots qu’anciens, qui figurait assez bien l’esprit tortueux et médiocre de sa propriétaire. Chaque centimètre carré disponible sur les vitrines ou les commodes était occupé par de petits animaux en faïence, chats, chiens et volailles diverses, grossièrement peints à la main. Cette armée endormie était disposée sur un patchwork de broderies fanées et de napperons jaunis. Un terne fatras qui constituait le domaine réservé de Lucienne, seule occupante des lieux depuis le décès prématuré de son regretté Félicien, quelques décennies plus tôt.
Dans ce temple de la décrépitude et de l’ennui, les heures s’étiraient plus lentement qu’ailleurs, dans le murmure télévisuel constant d’un antique poste Grundig (lui-même enseveli sous une quantité invraisemblable de colifichets). Quoi d’étonnant, donc, à ce que Lucienne occupa sa morne solitude en se spécialisant dans le ragot, le potin ou tout autre commérage croustillant ? Par chance, en ce début d’après-midi dominical, la vénéneuse grand-mère avait du grain à moudre…
Elle clopina jusqu’au guéridon qui, en sus d’une collection de poupées tristes, supportait son téléphone à cadran vert olive, décrocha le combiné et composa d’un doigt arthritique le numéro de sa nièce. Après l’échange des banalités quotidiennes, Lucienne en vint tranquillement à l’objet principal de son appel, savourant par avance l’effet qu’allait faire la nouvelle.
Cette pensée émoustilla les deux femmes. Un joli scandale au village, en perspective.
Lucienne se délectait par avance de la réputation de débauchée qu’elle allait tailler à l’enseignante, trop fière à son goût. Oui ! Décidément, le coup de fil à sa nièce n’était que le premier d’une longue série…
-- oOo--
Thomas était sous la douche. Nous avions passé la journée au lit, à profiter des joies simples que procurent deux corps jeunes et en bonne santé, encore au stade de la découverte mutuelle. Seules interruptions au programme, une courte pause accompagnée d’un café vers treize heure, pour dévorer les croissants ramenés par mon galant compagnon, et un long coup de fil d’Agnès, ma meilleure amie, qui continuait d’enseigner en région parisienne.
Quand Agnès m’avait demandé où j’en étais côté cœur, je ne lui avais pas parlé de Thomas.
D’une part, l’histoire qui débutait entre nous ne pouvait guère être qualifiée de « sentimentale ». En réalité, c’était… c’était quoi, exactement ? Une attraction physique réciproque, un mélange de tendresse et de désir ? En tout cas, même avec un petit « a », on ne pouvait évoquer le fameux mot. Pas encore. Du moins, pas de mon côté. Et Thomas ? À mon avis, c’était plutôt une autre lettre de l’alphabet qu’il envisageait : le « Q ». Majuscule, évidemment.
D’autre part… eh bien, je préférais cacher ma relation avec l’étudiant. Y compris à ma meilleure amie. Je n’imaginais pas que quiconque le sache, même si je voyais mal Agnès me sermonner. Ce qu’elle aurait fait, si je m’étais confiée à elle ? Telle que je la connaissais, elle aurait écouté sans rien dire, sans juger. Mais même ce silence aurait été de trop entre nous. Je ne voulais mêler aucune ombre à notre amitié… Alors, j’avais éludé sa question en quelques mots évasifs.
Il était bientôt dix-neuf heures, et j’avais faim. Pas envie de cuisiner pour deux, ça m’aurait vraiment trop donné l’impression d’être la « maman » de Thomas. Sortir manger quelque part ? Lancroix est une trop petite ville pour que l’on ne s’y fasse pas remarquer. Les gens d’ici ne sont pas plus indiscrets qu’ailleurs, ce n’est pas ce que je veux dire. Simplement, l’anonymat y est moins grand. Même si notre relation n’avait rien de répréhensible en soi, je n’avais aucune envie que mes élèves ou leurs parents apprennent que je vivais une aventure avec Thomas. Il y aurait toujours quelqu’un pour s’en indigner. Ou avoir des idées glauques, mal placées…
Donc, impossible de m’afficher dans le bourg en compagnie de l’adolescent.
Ce dimanche, quelques sandwichs vite préparés allaient suffire à régler la question. Mais pour autant, je n’envisageais pas de passer les prochains week-ends cloîtrée avec Thomas, aussi agréable que cela puisse être ! C’était peut-être le moment de programmer une visite approfondie de la côte Catalane. Ou de passer la frontière. Le programme était large : Collioure, Banyuls, Port-Vendres, l’Espagne, Barcelone… Ce n’était pas ça qui manquait, les petits hôtels de charme et les auberges typiques, susceptibles d’héberger les amours débridées d’une prof d’italien et d’un jeune étudiant…
Occupée à trancher du pain dans ma kitchenette, je ne l’avais pas entendu venir. Il passa derrière moi et posa ses mains chaudes sur mes hanches dénudées. Je me tortillai pour me libérer, puis me retournai, le couteau à la main.
Il rit et s’empara d’un sandwich, croquant à belle dent dans la croûte blonde.
Je le bourrai de coups en riant. Mes poings rebondirent comme sur de la tôle. L’étudiant avait des abdos vraiment balaises, de vraies plaquettes de chocolat !
Il avait une force impressionnante, mais savait aussi faire preuve de délicatesse. Nos bouches se rejoignirent, et cette fois-ci, ma langue partit à l’assaut la première. Ça tourbillonnait et ça s’emballait. J’en avais le souffle coupé, la tête bourdonnante. Soudain, je me rendis compte que sa queue bandée frottait contre mon ventre. Thomas me souleva sans effort, comme si je ne pesais rien…
… et m’installa sur le plan de travail, au milieu des miettes qui me piquaient les fesses.
Je n’eus pas le temps de m’en émouvoir. Il passa ses mains sous mes genoux, écarta largement mes cuisses et approcha de ma vulve entrouverte son gland, décalotté, rouge, énorme. Malgré tout le passage qu’il avait subi depuis hier – je n’arrivais plus à compter ! mon vagin s’humidifia instantanément, le traître. Un coup de rein, et aussitôt la pine de l’étudiant coulissa en moi. C’était aussi naturel que ça, comme si on l’avait toujours fait. Bonjour, bonsoir, et hop là !
Accrochée à la nuque de Thomas, je cessai de penser à l’Espagne, à Port-Vendres. À présent, la seule chose qui comptait, c’était sa bite bien dure, qui s’enfonçait violemment entre mes muqueuses trempées, me meurtrissant la chatte pour mon plus grand plaisir…
-- oOo--
Quand la porte d’entrée s’ouvrit enfin, il faisait quasiment nuit. Tiré de sa rêverie éveillée, Fred fixa son attention sur Sophie et sur le jeunot qui l’accompagnait. À présent, ces deux-là semblaient nettement plus à l’aise.
Son ex-amante escorta le jeune glandeur jusqu’à sa moto. Ils ne se tinrent pas la main, ne s’embrassèrent même pas, mais dans l’esprit enfiévré de Fred Nollier, leurs attitudes ne laissaient planer aucun doute. Ils venaient de baiser non-stop vingt-quatre heures durant. De vrais lapins de compétition !
Une envie brutale, douloureuse comme l’enfer, tranchante comme l’acier, éclata dans le cerveau du flic. Dans son sillage, une pensée homicide : se ruer hors de la voiture, sortir son flingue et les descendre à bout portant, là, comme ça, pour mettre un point final à leur insupportable complicité. Et ensuite, quoi ? Aller moisir en taule ? Se loger une balle dans la tête ?
Le temps que le flic maîtrise sa respiration, le motard avait mis son casque. Après un dernier signe de main, il fit bondir en avant son engin et quitta les lieux dans une longue pétarade.
Nollier hésitait, la main sur la portière. Soumis à la colère et la frustration, il se savait imprévisible. S’il y allait maintenant, il risquait de faire une connerie sanglante… La mort dans l’âme, il regarda Sophie franchir les derniers pas vers la sécurité de son logis.
Une fois l’enseignante hors de vue, il fit démarrer la voiture de location. Plan B. Suivre la moto.
Un peu plus tôt dans l’après-midi, Fred avait téléphoné à un de ses potes, au service des cartes grises. L’autre s’était fait un plaisir de lui dégotter toutes les infos sur le propriétaire de la Honda 125 garée dans la rue. Un certain Thomas Ginest, dix-huit ans, domicilié à Prades, mais effectuant ses études à Toulouse. Un jeune sans casier, mais qui visiblement n’avait pas froid aux yeux, question gonzesses…
Deux kilomètres plus loin, Fred rattrapa la Honda, juste avant l’embranchement pour Prades. Ginest retournait donc à la niche, chez ses parents… Le motard marquait à présent un stop, à trois voitures de distance. Le flic coula un regard fiévreux sur son sac à dos. L’idée était de suivre sa cible à la trace, pour garder l’œil sur un certain reflex numérique, à priori bourré de photos compromettantes. Et de s’assurer de l’endroit où il allait atterrir.
Toute la journée, Fred avait réfléchi à un moyen de mettre discrètement la main sur les clichés. Et surtout, à la façon dont il pouvait les utiliser pour récupérer sa maîtresse. Sa stratégie était encore floue, changeante, mais il savait qu’il allait devoir jouer serré.
En mode automatique durant l’heure de trajet qui le mena jusqu’à Prades, Nollier fantasma encore et encore sur ce qu’il ferait à Sophie, une fois celle-ci à nouveau sous sa coupe…
[À suivre…]