Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 13777Fiche technique29278 caractères29278
5031
Temps de lecture estimé : 21 mn
23/03/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Explications entre Marc et Sophie ; arrivée surprise d'un intrus...
Critères:  #policier #sorcellerie fh voir fmast fellation
Auteur : Divine      Envoi mini-message

Série : L'accident

Chapitre 07
Pas vu, pas pris...

Résumé des épisodes précédents :


Un an auparavant, fuyant une rupture difficile, Sophie Hash, jeune prof d’Italien, a demandé sa mutation dans les Pyrénées. Quelques semaines plus tôt, miraculeusement rescapée d’un terrible accident de voiture, Sophie tombe sous le charme de son sauveteur, Marc Ginest, pompier volontaire. Mais leur rapprochement est laborieux, malgré les efforts de la jeune femme.


À l’occasion d’une balade en montagne, ils rencontrent par hasard un cousin de Marc, Thomas, étudiant déluré de dix-huit ans. Sophie apprendra de sa bouche ce qui est arrivé au lac de Matemale l’été précédant – les circonstances étranges de la noyade de Manon, la fiancée de Marc. Pour le faire parler, Sophie a initié avec Thomas un jeu érotique qui les échauffe bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Au point de lui faire ressentir pour l’ado une attirance physique proprement surnaturelle. Celui-ci la rejoint sous sa tente en pleine nuit, où ils partagent des moments intenses. Au matin, Thomas est parti, sans un au revoir. Sophie, qui regrette cette aventure initiée par un désir brutal, en est d’abord surprise, puis presque soulagée.


Lors de leur retour à Lancroix, le pompier et l’enseignante, surpris par les orages, sont pris en stop par d’étranges gitans. Durant le trajet, un cauchemar effroyable assaille l’enseignante. À son réveil, elle ressent à nouveau un appel physique… pour Marc, cette fois ! Sophie est persuadée que le pompier ressent les mêmes sentiments, les mêmes envies qu’elle, mais qu’il la tient volontairement à l’écart. Après cette aventure avec son jeune cousin, comment faire pour se rapprocher de Marc, qu’elle considère comme l’homme idéal ?


En rangeant son sac de rando, elle tombe sur un mot laissé par Thomas. Une simple adresse mail. Sophie décide de reprendre contact avec l’ado, l’occasion pour elle de le cuisiner un peu plus sur le passé mystérieux du pompier. Thomas lâche alors une bombe : Manon n’est pas la seule à qui il est arrivé malheur. Laure, la précédente fiancée de Marc, est également morte juste sous ses yeux. Avant de raccrocher, Thomas insiste pour revoir l’enseignante. À contrecœur, Sophie accepte un rendez-vous le samedi suivant. Mais avant cela, elle décide de mettre les choses au point avec Marc. Elle veut entendre les explications du pompier sur les étranges coïncidences reliant ces deux morts… et son propre sauvetage. Il est temps pour eux de jouer carte sur table.






Depuis près d’une semaine, Fred Nollier dormait mal, ce qui n’arrangeait pas son humeur. Il se réveillait plusieurs fois par nuit, hagard, poisseux d’une sueur acre et puante. Des songes étranges le tourmentaient. Il ne se souvenait que de bribes, où revenait sans cesse une jeune femme terriblement tentante. Non contente de l’avoir largué un an plus tôt, Sophie hantait à présent tous ses rêves. Pour couronner le tout, aujourd’hui, une heure avant l’aube, une folle l’avait appelé, le tirant du mauvais sommeil dans lequel il avait fini par sombrer. La voix rauque, craquelée comme un vieux vinyle, la vieille avait simplement dit :



En face de lui, Le gars menotté couina soudain :



Après un bref échange de regards avec Fred, Jeannot balança une mandale surprise au type, un noir d’une vingtaine d’année, qui en tomba de sa chaise. Le mec se releva tant bien que mal, un filet de sang au coin de la bouche. Il gémit :



L’autre, le teint terreux, dégoulinant de peur, obtempéra aussitôt. Fred se leva et vint se placer derrière le black, refermant sa large paluche sur sa nuque, le forçant à baisser la tête vers la petite table devant lui, couverte de photos. Pris sous différents angles, les clichés montraient une adolescente allongée sur le pavé, à moitié à poil. Couverte de sang, elle avait le ventre ouvert du pubis au sternum. De la cavité abdominale dégorgeait un chapelet visqueux d’intestins. Parmi les organes déposés en vrac sur le sol, près de la victime, on distinguait un foie, large pièce brune et sanguinolente.



Plié en avant, les yeux exorbités, le visage à dix centimètre des photos, le black se mit à pleurer sans bruit.


Excédé par le cinéma de son client, Fred fit jaillir son arme de service, un lourd MR73 aux méchants reflets métalliques. Dans un voile rouge, il se vit en train d’abattre la crosse du revolver sur la tête du noir, encore et encore, jusqu’à lui exploser le crâne, jusqu’à ce que la matière cervicale gicle de la frêle coquille d’os broyés. Au dernier moment, il se reprit, se contentant d’appliquer le canon de l’arme sur sa nuque.



Ce n’était pas une menace en l’air, il allait le faire. Il allait réellement laisser le calibre 357 régler son compte à ce fils de pute, éviter à la justice, toujours trop lente, d’avoir à se prononcer, après des années de procédures. Il n’aurait qu’à dire que le mec avait résisté, qu’il avait tenté quelque chose. Jeannot le couvrirait…


Décidément, Fred était de bien méchante humeur ce soir-là.



Le policier écarta son flingue avant de rengainer. Il n’avait pas entendu entrer le patron de la PJ. Ce con-là risquait de lui faire passer un sale quart d’heure…



-- oOo--



L’air était frais en cette fin mai, dans ce jour hésitant à s’éteindre. Je me tenais devant l’immeuble de Marc, encore un peu essoufflée, le doigt hésitant à quelques centimètres de sa sonnette. Toute la semaine, j’avais ruminé les mêmes questions. Mais sans prendre le temps de réfléchir à ce que j’allais lui dire, me rendis-je soudain compte. On verrait bien selon l’inspiration du moment.


J’avais laissé plusieurs messages sur son répondeur, l’invitant chez moi pour un autre apéro, puis lui demandant simplement de me rappeler. Requêtes restées sans réponse. Quand je l’avais croisé en ville, il m’avait évité. J’avais même envisagé d’aller le voir sur son lieu de travail, à la médiathèque. Je n’avais pas osé. Puis, ce jeudi soir, une impulsion subite m’avait jeté hors de chez moi. J’avais pris le chemin des hauts, décidant de débarquer à l’improviste dans sa tanière de pompier.


Ce n’était pas maintenant, au seuil de sa porte, que j’allais reculer. Non, certainement pas ! J’actionnais sans plus attendre la gâchette de mon destin.



-- oOo--



Une stridence brutale déchira l’air dans le studio de Marc Ginest. Pas de réaction. Une nouvelle sonnerie retentit, vingt secondes plus tard. Marc s’approcha du boîtier de commande, circonspect comme s’il s’attendait à ce qu’il le morde.


Dans l’interphone, une voix déterminée grésilla avec un soupçon d’impatience :



Le pompier ferma les yeux. Il ne pouvait pas la laisser venir à lui. C’était criminel, tout simplement. Elle allait se perdre, dans ses bras. Ils pouvaient fuir au bout du monde que cela ne changerait rien ; le rêve se terminerait de toute façon en cauchemar. La passion étrange qui les ferait fusionner dans un crescendo délirant, Sophie la paierait au prix de sa vie. Quoi qu’il fasse, une mort aussi inattendue que violente la lui arracherait.


Mieux valait… Quoi ? Ne pas répondre ? Rester au bord du chemin, la regarder vivre, être heureuse sans lui ? Sans même savoir si, au bout du compte, ce serait suffisant pour qu’elle échappe à la malédiction ?


Il y avait une troisième solution. Affronter Kalia, obtenir d’elle qu’elle lève le maléfice.



Sophie n’eut pas besoin de sonner une troisième fois. Marc actionna l’interrupteur. Avant même que sa main retombe, il entendit s’amenuiser dans le hall de l’immeuble l’écho des pas pressés de l’enseignante.



-- oOo--




Fred ne répondait pas. Il était assis dans un grand bureau rempli de plantes vertes, regardant un point au mur, un mètre au-dessus du crâne du patron.



Fred Nollier se tassa dans son siège. L’Inspection Générale n’attendait que ça pour le foutre à la porte. Trop de casseroles au cul, trop de violences pour lesquelles on l’avait épinglé. Et le grand patron le savait…



Soulagé de s’en tirer à bon compte, il se leva, n’attendant pas qu’on le congédie. Il avait la main sur la poignée de la porte quand l’autre l’interpella une dernière fois.



Les épaules du policier s’affaissèrent. Il sortit sans un mot.



-- oOo--



Tandis que Marc s’affairait au-dessus du petit plan de travail, nous préparant un thé au jasmin, je regardais autour de moi avec curiosité. Ainsi, c’était donc à cela que ressemblait l’appartement d’un pompier-bibliothécaire… Une série d’étagères murales supportant tant bien que mal des rangées de livres trop lourdes, tandis que, de-ci de-là, quelques plantes mettaient une touche de verdure dans cet environnement un peu froid, typiquement masculin.


Au mur, des photos. Marc en tenue de pompier, à l’entraînement. Marc devant son camion, avec des collègues rigolards. Finalement, deux clichés attirèrent mon attention. Sur l’un posait une jolie blonde, l’air quelque peu timide. L’autre montrait une rousse éclatante, aux magnifiques yeux verts. Manon et… comment déjà ? Laure !



Il disposa les tasses avec habileté, servant le thé avant d’ouvrir un paquet de gâteaux secs. J’attaquais bille en tête, avant de faiblir.



Marc fixait le mur sans rien dire, le regard douloureux. J’eus un peu honte d’y être allé aussi fort. De quel droit lui jetais-je son passé au visage, l’accusant d’être responsable, au moins en partie, de ces deux tragédies ? Je réalisai seulement à quel point j’étais tendue, agressive. Au moment de me pencher vers lui pour le réconforter, il finit par répondre.



Et c’était vrai. Tellement de choses me troublaient, il y avait tant de questions sans réponses que je ne savais plus quoi penser. Je le regardais à la dérobée ; absorbé par ses souvenirs, les yeux baissés, Marc tournait lentement la cuillère dans sa tasse. Cet homme n’avait rien d’un coupable. Il avait pourtant un secret, c’était évident. Aussi évident que son souhait de le garder pour lui. Seul un électrochoc pouvait le forcer à parler.



Le pompier me jeta un regard confus. J’étais tombée juste… Frissons.



J’attirai sa tête contre mon buste, ignorant ses mises en garde. À son contact, la même chaleur étrange, la même langueur fébrile m’envahit. Je désirais cet homme, j’éprouvais une exigence impérieuse, plus forte que toute logique, de le sentir en moi. Tout comme Thomas, le week-end dernier.



Je soudai mes lèvres aux siennes. Marc tenta de résister, puis céda, répondant à mon baiser. Il se leva, sans rompre notre étreinte, et je sentis soudain ses mains prendre possession de mon corps. J’éprouvais une joie sauvage. Nous nous dirigions au jugé vers son canapé-lit, dans lequel nous nous effondrâmes. Tandis qu’il me déshabillait, j’arrachais ses vêtements. Ondulant des hanches, je l’aidais à retirer mon jean, quand il s’interrompit net devant la tâche d’humidité poissant ma culotte.



Au moment où je m’emparai de son membre triomphant, il se dégagea, sans brutalité, insensible aux suppliques de mes mains avides. Je poussais un râle de frustration. Marc me tuait !



Je le défiais du regard, ne voulant qu’une chose, reprendre là où nous nous en étions arrêté.



J’étais partagée entre la crainte et la joie. Marc venait d’avouer ses sentiments, mais, dans le même temps, il évoquait une menace aussi effrayante qu’incompréhensible. Avant que je ne puisse protester, il enfonça le clou.



Se relevant, il commença à se réajuster en évitant mon regard. À moitié nue face à cet homme qui me rejetait, je me sentis soudain très mal à l’aise. Je n’arrivais pas à saisir les raisons qui le poussaient à faire ça, mais une chose au moins était claire, il ne voulait pas de moi ! Une sourde colère m’envahit. Marc ne s’était pas expliqué, il ne me faisait pas assez confiance pour ça. Quel que soit son rôle dans la mort de ces deux filles, j’aurais pu essayer de le comprendre, de l’aider. Mais là, en refusant de communiquer, il fermait la porte à tout !


Je me redressai à mon tour, me rhabillant rapidement. Blême de frustration, je me dirigeai vers la porte du studio. Marc ne dit pas un mot, ne fit rien pour me retenir. J’attendis d’avoir quitté son appartement pour laisser échapper mes larmes. Repoussée par celui à qui je m’étais offerte, je me sentais honteuse, salie.



-- oOo--



Fred Nollier contemplait la valise couleur saumon posée sur le matelas. La présence de la Delsey, ouverte et vide, avait quelque chose d’incongru, de menaçant. Le bagage sentait encore le neuf ; en dehors de quelques rares week-ends à la campagne, le policier ne quittait que rarement la région parisienne.


Sophie le lui avait assez reproché. Elle lui avait proposé plusieurs séjours, loin, en amoureux. Toujours en vain. Quand ils ne se retrouvaient pas chez elle, Fred se contentait de la baiser là, dans cet appart glauque, sentant le renfermé. Sur la fin, ils avaient fait ça dehors, dans des lieux publics, au risque de briser la carrière de Fred ou celle de l’enseignante. Plus d’une fois, ils avaient failli se faire surprendre. Excité par la soumission de sa jeune amante, le policier n’avait eu de cesse de repousser les limites, explorant avec elle de nouveaux jeux pervers… jusqu’à aller trop loin.


Il n’avait eu aucun mal à retrouver Sophie. Une recherche rapide lui avait permis de la localiser à Lancroix, gros bourg des Pyrénées. Ainsi, elle était partie aussi loin que possible de Paris. Et de lui. Quand il avait tenté de la retenir, elle n’avait rien voulu savoir. Il lui avait trop souvent fait le coup des regrets.


Et maintenant, que s’apprêtait-il à faire ? Plus d’un an après, qu’espérait-il, que cherchait-il vraiment ?



Tel un automate, il commença à enfourner des affaires dans la valise. Au fond de son crâne, une voix empoisonnée murmurait sans cesse :



-- oOo--



Les heures avaient passé, puis les jours. Tout ce temps s’était écoulé dans une sorte de brume morose, sans que je m’en aperçoive vraiment.


Le mystère entourant Marc restait entier. Il m’avait simplement repoussée avec un conte à dormir debout. Je regrettais amèrement de m’être rendue chez lui ; cela n’avait fait qu’empirer la situation. J’avais décidé de ne plus le rappeler, n’ayant plus rien à faire avec lui. J’essayais de ne même plus penser au pompier, ce qui était impossible.


Je regardais la télé sans vraiment la voir, affalée devant un documentaire insipide que je n’avais pas la tête à suivre, quand on frappa à ma porte. La poisse ! Aucune envie d’ouvrir… Je fis ce que je fais toujours : je me recoiffai à la hâte, vérifiai mon apparence dans la glace, puis, un sourire collé au visage, me dirigeai vers la porte. C’est tout moi, ça. Incapable de laisser un importun dehors, s’il peut se douter que je suis là !


Une silhouette familière se détachait sur le fond sombre de la nuit. L’espoir emballa mon cœur.



Qui était-ce ? J’ouvris la porte en grand, essayant de distinguer les traits de mon visiteur. Surprise ! Sac au dos, un casque à la main, un motard me faisait face.



Je me rappelai brusquement que l’on était samedi soir. Mince, déjà !



Thomas hésitait à me faire la bise, ne sachant pas s’il devait plutôt m’embrasser. Je ne l’aidai pas. Il se pencha finalement vers moi, pour un résultat mitigé. Tout aussi décontenancée que lui, je m’en voulais un peu de ne pas être plus chaleureuse. Après tout, le pauvre était en droit d’être dépité ; la dernière fois qu’on s’était vu, j’étais nettement plus démonstrative.


Au moment où il franchissait le seuil, un mouvement de l’autre côté de la rue attira mon attention. Ma voisine d’en face, en planque derrière sa fenêtre, ne loupait rien de la scène. Cette veuve décrépie était aussi indiscrète que sa nièce, Clotilde, la pétasse rousse prof d’Anglais. Lançant un regard noir à la vieille femme, je refermai aussitôt ma porte.


Thomas avait posé son casque et son sac, accroché son blouson.



Ne me lâchant pas des yeux, il s’était rapproché avant de prendre mes mains dans les siennes.



On courait droit à la catastrophe ! La présence enveloppante de l’étudiant, tout proche de moi, éveillait un démon au creux de ma fourche, me rappelant mes faiblesses du week-end. Moi qui croyais ne pouvoir plus rien éprouver, après ma déconfiture avec Marc…


Je m’esquivai en direction du sofa, ne laissant pas mon Roméo tirer avantage de cet état second. Dédaignant le fauteuil que je lui proposais, Thomas s’installa avec moi dans le canapé. Aussitôt, il commença un discours fleuve sur les sentiments qu’il éprouvait à mon égard. Je pensais à toutes les esquives possibles, dire que je n’étais pas bien, me lever pour lui préparer quelque chose à manger ou à boire…


Puis, soudain, je ne pensai plus. Je sus ! C’était moi, qui avais faim ! L’instinct de prédation me fit saliver. La nourriture était là, tendre à souhait, prête à être consommée !


Coupant court, j’enjambai Thomas, m’asseyant à califourchon sur lui. Interrompu net au beau milieu d’une phrase, il se figea de stupeur. Je me jetai sur lui, l’embrassant sur le visage, le front, les joues, tout en défaisant la boucle de son ceinturon. Une ferveur extatique m’avait envahie, je me sentais des envies cannibales. Tandis que je plaquais ma bouche à son cou, là ou pulse l’énergie vitale de la jugulaire, une pensée horrifiante me traversa l’esprit : mordre dans la chair offerte, plonger mes dents dans la chaleur de cette gorge, la fouailler de mes incisives jusqu’à ce que le sang gicle entre mes lèvres…


Nausée brutale. Non ! Ce n’était pas d’une frénésie de meurtre, dont mon corps avait envie. Ce n’était pas ce liquide-là, que je voulais sentir couler dans ma bouche. Je rampai hors du canapé, m’accroupissant entre ses cuisses. Thomas, les prunelles brillantes, à la fois inhibé et fasciné, ne me lâchait pas des yeux. Je dégageai son sexe et commençait à le branler lentement.



Un sourire carnassier découvrit mes dents. Et encore, il n’avait rien vu !



-- oOo--



La tante de Clotilde n’était pas seule à épier Sophie. Garé un peu plus loin comme pour une opération de surveillance, Fred Nollier observait le chalet de l’enseignante. Il s’étira dans l’inconfort de la Punto, louée la veille à l’aéroport de Perpignan. Ressassant ses souvenirs, il attendait depuis des heures qu’elle sorte pour l’aborder. En parlant à son ex, le policier espérait clarifier ses sentiments. Problème : Sophie n’avait toujours pas pointé le bout de son nez et Fred n’osait pas sonner chez elle. Une rencontre en terrain neutre était préférable, quitte à devoir patienter.


Un flash de lumière balaya soudain la rue, suivi d’une pétarade. Surpris, Fred se rencogna dans l’habitacle, se faisant le plus discret possible. Une petite cylindrée s’arrêta juste devant chez Sophie. Le motard – jeans clairs, blouson de cuir foncé, sac à dos – descendit souplement puis alla toquer chez son ex. Au bout d’un long moment, la porte finit par s’ouvrir.


Là, le choc ! Sophie, plus belle que jamais… Le flic avait sa réponse. À défaut de l’aimer encore, il la désirait toujours autant.


Après un bref échange, le type embrassa Sophie, maladroitement. Fred sentit une pointe de jalousie, dure et vive, le transpercer. Pour tout dire, l’idée ne l’avait même pas effleuré qu’elle soit avec quelqu’un d’autre. Mélancolie acide, sentiment d’impuissance. Il y a un an, c’était lui que l’enseignante accueillait ainsi au pas de sa porte… Un peu tard, pour les regrets.


De là où il se trouvait, Fred ne distinguait pas bien l’homme à la moto. Au moment de franchir le seuil de la maisonnette, son visage apparut enfin en pleine lumière.



Pendant un instant, Fred cru s’être trompé. Mais non ! Tout trahissait une désarmante jeunesse, chez ce rival inattendu : des traits fins, une démarche désinvolte, une posture un rien voûtée. Quel âge avait-il ? Moins de vingt-ans, c’était certain. Un élève préparant le bac, venu prendre des cours de soutien ? Des cours drôlement particuliers, vu sa façon de l’embrasser…


Que foutait Sophie avec ce branleur ?



Il devait en avoir le cœur net. Une fois la lumière éteinte chez la vieille rombière en face, Fred se glissa hors de la voiture. Silencieux comme un fauve, il fila dans l’obscurité rejoindre le chalet. À l’arrière, un volet entrouvert lui permit de risquer un œil. Un spectacle incroyable l’attendait.


Accroupie aux pieds du mystérieux blouson noir, Sophie exécutait une fellation endiablée. Cramponné au canapé, jeans sur les genoux, visage tendu au plafond, l’autre se tenait arqué pour lui enfoncer sa pine au plus profond de la gorge. Des bruits de succion étouffés se mêlaient aux encouragements et aux râles.


De là où il se trouvait, Fred voyait nettement son ex soulever et abaisser la tête en rythme, engouffrant la queue du type tout en se doigtant la chatte, une main dans la culotte. Il la vit jouer avec ses boules, gardant juste la pointe de son dard entre les lèvres, avant d’enfoncer lentement l’imposante érection dans sa gorge, jusqu’à la garde. L’autre, plaquant à deux mains la tête de Sophie sur son nœud, lui donnait de furieux coups de boutoir.



Fasciné par la sauvagerie de Sophie, sa fureur à sucer ce mec, il ne pouvait détacher les yeux de la scène. Elle n’avait jamais manifesté une telle hargne avec Fred, un tel don d’elle-même. Sa résolution à récupérer son ancienne maîtresse en fut décuplée. Qu’elle le veuille ou non, Sophie serait de nouveau à lui. Et, vu sa ferveur à pomper le premier venu, il ne prendrait pas de gants avec elle, n’irait pas par quatre chemins avant de la défoncer à nouveau comme une chienne.


Lorsque le mec déchargea dans sa gorge, avant de s’écrouler sur le canapé, ruisselant de sueur, Sophie ne s’interrompit même pas. Les yeux fermés, elle savourait ce moment. La jeune femme finit par relever la tête avec un sourire satisfait, s’essuyant la bouche du revers de la main avant de s’asseoir à côté du type. Sophie avait glissé une main dans sa culotte et se caressait doucement, attendant qu’il récupère.



Pour toute réponse, la brune sourit avec malice, empoignant la queue flasque de son compagnon sans cesser ses propres caresses. L’engin ne tarda pas à redresser fièrement la tête.



Du caoutchouc pour se la faire, songea Fred, de plus en plus échauffé. Non ! Rien à voir avec un paquet de capotes. Le mec tenait à la main… un appareil photo ! Et du genre balèze.



Sans un mot, l’enseignante passa les pouces sous les bords de sa culotte. Soulevant les fesses, elle la fit glisser à ses pieds, en prenant tout son temps. Puis elle humecta un doigt, écarta les cuisses et commença à se masturber, sans aucune pudeur. Elle ne cachait rien, ne s’occupant même plus de son voyeur tandis que les flashes crépitaient. Paupières mi-closes, Sophie s’appliquait simplement à se faire du bien…



À suivre…