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Temps de lecture estimé : 23 mn
01/05/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Flora a percé à jour le manège d'Eloïse, mais celle-ci ne s'en est pas rendu compte et accepte l'invitation à déjeuner de la jeune femme.
Critères:  fff grp copains collègues vengeance jalousie cunnilingu double partouze théatre humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - La nouvelle Eloïse

Chapitre 04 / 05
Roméo et Juliette - La nouvelle Eloïse - Acte IV

Les personnages principaux :


Juliette

Cassandra : la meilleure amie de Juliette


Roméo

Eloïse : la meilleure amie de Roméo ; elle vit avec Juliette et Roméo

Siriac : le meilleur ami de Roméo et le petit ami de Cassandra


Flora : une collègue de Roméo

Daphné : la sœur de Flora


Marcel : le patron de Roméo et Flora


Les personnages secondaires


Esteban, Théo, d’autres garçons : des amis de Flora





LA NOUVELLE ELOÏSE



Résumé de l’acte I : Eloïse est partie pour un long voyage de quatre mois à travers toute l’Amérique. Juliette et Roméo se languissent de son absence et comptent les jours avant son retour. Flora continue régulièrement de tenter de séduire Roméo, qui résiste péniblement aux avances de la jeune femme. Tous deux sont envoyés une semaine en stage à l’étranger, au grand désespoir de Juliette.

Quand Eloïse revient enfin, Siriac ne la reconnaît qu’à peine ; elle a beaucoup changé physiquement, mais est plus belle que jamais. Lors d’une soirée de retrouvailles entre amis, Eloïse avoue qu’elle n’a pas résisté quatre mois sans sexe et a craqué pour un jeune homme.

Le lecteur apprend finalement qu’en fait d’avoir craqué pour un jeune homme, Eloïse a enchaîné les expériences sexuelles débridées ; mais également que Roméo a succombé à Flora pendant son stage et que Juliette elle-même a trouvé du réconfort dans les bras d’une autre femme pendant l’absence d’Eloïse.


Résumé de l’acte II : Au sein de leur entreprise, Flora et Roméo sont promus au service des Ressources Humaines. Ils doivent s’adjoindre les services d’une secrétaire. Eloïse décide de postuler, sans toutefois prévenir Roméo. Elle profite de son changement d’allure pour leurrer Flora en s’inventant le personnage de Lisa, et parvient à séduire Marcel (le patron de Flora et Roméo) qui l’embauche au poste de secrétaire. Roméo n’est pas très content mais ne la trahit pas auprès de Flora ; Juliette est perplexe ; Eloïse s’amuse grandement de la situation.


Résumé de l’acte III : Eloïse, sous les traits de Lisa, passe sa première journée de travail avec Roméo et Flora ; celle-ci ne l’a toujours pas reconnue et pense pouvoir profiter de Lisa pour faire craquer son collègue. Mais elle surprend Eloïse et Roméo en train de faire l’amour ; furieuse contre lui, qui se refuse à elle mais s’abandonne à une secrétaire inconnue, elle provoque le jeune homme en faisant sous ses yeux l’amour avec Lisa. Roméo ne parvient plus à se retenir et rejoint les deux jeunes femmes. Mais alors qu’Eloïse s’est absentée, son portable sonne ; Flora le regarde machinalement et, apercevant affiché le nom de Siriac, découvre finalement la véritable identité de Lisa.






Acte IV, scène 1

Vendredi 1 juin, 16 h 10

Le lieu de travail de Flora et Roméo

(Eloïse)



(Eloïse est assise à son bureau et pianote sur l’ordinateur. Flora entre, suivie de Roméo.)



Eloïse (changeant sa voix) : Alors ? Tout s’est bien passé ?

Flora : Ça a été.

Roméo : Ouais. Mais on a du boulot…


(Flora s’approche d’Eloïse. Elle la regarde avec intensité. On devine qu’elle fait un effort pour se contenir.)


Flora (se forçant à paraître aimable) : Dites, Lisa… comme je vois que nous nous entendons plutôt bien et que je devine que vous ne connaissez pas encore grand monde en ville, que diriez-vous que nous mangions ensemble ce soir ?


(Roméo écarquille des yeux incrédules.)


Eloïse (élucubrant une excuse en hâte) : Ah… euh… c’est très gentil à vous. Mais… mais la cousine de ma mère, chez qui je loge, voudra certainement que je lui raconte comment s’est passée ma première journée de travail…

Flora : Eh bien que diriez-vous de demain midi ?

Eloïse : Euh…

Flora : Vous n’avez certainement rien de prévu, ce week-end ?

Eloïse : Euh… non… Je pensais peut-être aller au cinéma… ou à la piscine…

Flora : Excellente idée ! Eh bien venez donc déjeuner à la maison et nous ferons tout ça ensuite…

Eloïse : Euh… vous croyez ?

Flora : Mais oui, ça me fait plaisir.

Eloïse : Je… je ne voudrais surtout pas déranger…

Flora : Avez-vous une voiture ? Si vous voulez, je peux même passer vous prendre.

Eloïse : Ah… euh… non, je crois que je saurais me débrouiller pour venir…


(Dans le dos de Flora, Roméo fait de grands gestes de dénégation. Eloïse roule des yeux impuissants en haussant discrètement les épaules.)


Flora (s’asseyant à côté d’Eloïse) : Tenez, je vous montre comment venir chez moi.






Acte IV, scène 2

Vendredi 1 juin, 18 h 50

Le salon de Flora

(Flora, Daphné)



(Toutes deux sont assises dans le canapé et discutent.)



Daphné : Mais tu es vraiment sûre que c’est elle ?

Flora : Oui, elle a grossi un peu, même de visage, a changé complètement d’allure et de coiffure, mais j’en suis sûre, c’est elle !

Daphné : Ça me paraît délirant que tu l’aies pas reconnue…

Flora : Oui, je suis verte ! Quand je l’ai vue la première fois, j’ai trouvé qu’elle lui ressemblait, mais c’est tout… (enragée) : Et là, ce coup de fil…


(Un silence.)


Daphné : Mais du coup, ça m’étonnerait qu’elle vienne…

Flora : Si elle vient pas, je balance tout à mon chef et on la fout dehors ! Mais si elle veut garder un minimum de crédibilité, elle viendra.

Daphné : Et alors ? Qu’est-ce que tu comptes faire ?

Flora (pensive) : Je sais pas encore… La piéger, d’une façon ou d’une autre…






Acte IV, scène 3

Vendredi 1 juin, 19 h 20

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Roméo, Eloïse)



(Ils sont assis dans le canapé et dégustent un apéritif en discutant.)



Eloïse (à Juliette) : Tu aurais dû voir comment elle était dégoûtée ! C’était excellent !

Juliette (soucieuse) : Mouais… J’espère que vous allez pas trop jouer avec le feu, quand même…

Roméo (rassurant) : T’inquiète ! On est là pour se surveiller mutuellement…


(Eloïse lui lance un regard mi-espiègle mi-accusateur.)


Roméo : Bon, par contre…

Juliette (inquiète) : Oh là là !

Roméo : …mademoiselle Lisa est invitée à déjeuner demain midi chez Flora…

Juliette : Hein ?!? Ben j’espère que tu l’as envoyée chier !

Roméo (amusé) : Pas vraiment…

Juliette (colérique) : Quoi !?! Tu vas quand même pas y aller !

Eloïse (cartésienne) : Je n’ai pas le choix. Si je n’y vais pas, ça va forcément paraître louche…

Juliette (hors d’elle) : Eh ben tant pis, ce sera louche ! T’as qu’à dire à cette salope que tu ne l’aimes pas, ou je sais pas quoi d’autre ! Tu l’appelles et tu lui dis que t’as autre chose de prévu !

Eloïse : Mais non, je suis censée être arrivée en ville il y a peu de temps et ne connaître personne.

Juliette : Eh ben tu lui dis que tu es malade !

Eloïse : Mais de quoi tu as peur ? Il ne va rien se passer.

Juliette : Mais j’hallucine ! On dirait Roméo !

Roméo : Eh ! oh ! j’ai rien fait, moi, hein !


(Eloïse lui lance un regard mi-accusateur mi-espiègle.)


Juliette : Ben non ! Jamais ! Avec Flora, tout s’est toujours remarquablement bien passé !


(Un silence.)


Eloïse : De toute façon, mademoiselle Lisa a déjà prévenu Flora qu’elle était chaste et résolument hétérosexuelle.


(Roméo tousse discrètement.)


Juliette : C’est censé me rassurer ?

Eloïse : Mais t’en fais pas, j’y vais, je reste une heure ou deux, et je reviens, et voilà tout !


(Juliette soupire, peinée.)


Juliette (à Roméo) : Mais dis-lui, toi, que c’est n’importe quoi !

Roméo : Je lui ai déjà dit, ma puce ! J’ai passé la moitié de l’après-midi à essayer de lui faire comprendre que c’était idiot !

Eloïse : Écoutez, j’y vais pour qu’il soit dit, pour garder toute sa confiance, pour qu’elle ne se doute de rien, pour pouvoir continuer à la manipuler, et pouvoir continuer à la faire enrager…

Roméo : Parce que là, t’as l’impression de la manipuler ?


(Juliette lève des yeux inquiets vers Roméo. Eloïse poursuit sans prêter attention à sa remarque.)


Eloïse : Je vous promets qu’il va strictement rien se passer.


(Roméo lui lance un regard parfaitement incrédule. Juliette lui lance un regard triste.)






Acte IV, scène 4

Samedi 2 juin, 12 h 20

Le salon de Flora

(Flora, Daphné)



(Daphné achève de dresser la table du salon pour trois personnes. Flora va-et-vient autour d’elle, perplexe.)



Daphné : À mon avis, elle viendra pas…

Flora : Elle viendra ! Par fierté ! Elle est sûre que je ne me doute de rien, elle va continuer à jouer son petit jeu jusqu’au bout…


(On sonne justement.)


Flora : Tiens !


(Flora sort. Daphné attend patiemment. Flora revient, portant un dessert emballé, suivie d’Eloïse. Daphné écarquille de grands yeux en l’apercevant.)


Flora (accorte, à Eloïse) : Je vous présente Daphné, ma sœur. Daphné, voici Lisa, notre nouvelle secrétaire.

Eloïse (comédienne et changeant sa voix) : Bonjour ! C’est vrai que vous avez un air de famille…


(Daphné s’approche d’Eloïse pour lui faire la bise. Flora dépose le dessert sur la table, puis s’approche derrière Eloïse.)


Flora (chuchotant à l’oreille d’Eloïse) : Laissez-moi vous débarrasser.


(En frôlant excessivement tout son corps, elle lui retire son veston qu’elle lance sur un fauteuil, puis repose ses mains sur les hanches de son invitée.)


Flora (à Daphné) : Tu as vu comme elle est belle ?

Eloïse (se dégageant doucement avec une pudeur feinte) : Oh vous me flattez…

Flora (à Daphné) : Non seulement, c’est une vraie petite merveille, mais en plus, c’est une bombe qui n’a pas froid aux yeux. Si tu savais ce que nous avons fait hier avec Roméo…


(Eloïse sourit d’un air gêné. Flora s’approche encore d’elle.)


Flora (suppliante) : Oh, Lisa, si vous saviez, je n’ai pas arrêté de penser à vous…


(Eloïse roule un instant des yeux hésitants, mais s’écarte finalement vers la table.)


Eloïse (saisissant le dessert) : Je pense qu’il vaut mieux le mettre au frais. C’est par là, la cuisine ?


(Elle s’éloigne en direction de la cuisine et sort.)


Daphné (à Flora, à voix basse) : C’est vrai qu’elle a changé… Je sais pas si je l’aurais reconnue non plus…

Flora : Ah, tu vois ? Remarque, ça me rassure…

Daphné : Mais tu crois pas que t’en fais un peu trop ?

Flora : Si… mais j’aime bien…


(En souriant, Daphné sort à son tour vers la cuisine. Les deux jeunes femmes reviennent bientôt.)


Flora (désignant une chaise à Eloïse) : Installez-vous. Daphné, tu veux bien nous sortir l’apéritif ?


(Daphné sourit et retourne vers la cuisine. Flora laisse Eloïse s’installer puis, debout derrière elle, lui masse doucement les épaules.)


Flora : Alors, Lisa ? Qu’avez-vous pensé de votre première journée de travail ?

Eloïse (hésitante) : Euh… fort instructive… J’ai…


(Flora descend ses mains jusqu’à la poitrine d’Eloïse qu’elle caresse doucement.)


Eloïse : Euh… je… je ne crois pas que…

Flora : La grosse queue de Roméo ne vous a pas trop manqué ?


(Elle intensifie ses caresses.)


Flora : Moi elle m’a manqué. Hier soir, je me caressais en repensant à nos ébats…


(Elle embrasse Eloïse.)


Eloïse (tout bas) : Euh… et… mais… et votre sœur ?


(Daphné revient justement avec une bouteille de champagne et trois coupes. Elle la débouche et sert sans paraître prêter attention à Flora qui a glissé une main dans le chemisier d’Eloïse et continue de la caresser et de l’embrasser. Daphné dépose deux coupes pleines devant Eloïse et garde la troisième, puis s’assoit. Flora cesse ses caresses et saisit une coupe qu’elle donne à son invitée.)


Eloïse : Merci.


(Flora prend une autre coupe et trinque avec Eloïse, puis avec Daphné, et boit sa coupe presque entière d’une traite. Eloïse boit une ou deux gorgées. Flora repose son verre et embrasse de nouveau ardemment Eloïse.)


Flora (ardente) : J’ai très envie de vous, Lisa…


(Eloïse regarde tour à tour ses deux hôtesses, peu assurée. Daphné, amusée, se lève et s’approche des deux jeunes femmes. Sans un mot, à son tour, elle embrasse chaleureusement Eloïse tandis que Flora lui déboutonne son chemisier.)






Acte IV, scène 5

Samedi 2 juin, 14 h 20

Le salon de Flora

(Eloïse, Flora, Daphné)



(Les trois jeunes femmes sont vautrées nues sur le canapé, Eloïse au milieu, les cuisses enlacées dans celles de Daphné et la tête posée sur celles de Flora. Sur la table trônent deux bouteilles de champagne, l’une vide, l’autre aux trois quarts entamée.)



Daphné (éreintée) : Euh… on va peut-être manger, non ?

Flora : Non, mais je reprendrai bien du champagne. Vous en revoulez, Lisa ?

Daphné (amusée, se levant) : Tu continues à la vouvoyer, après ça ?

Eloïse (amorphe, changeant sa voix) : Pourquoi pas…


(Daphné va remplir deux coupes en finissant la bouteille.)


Flora (à Eloïse) : Vous avez du tempérament… On dirait que vous avez fait ça toute votre vie. Daphné a raison, on va manger un morceau puis on passera aux choses sérieuses…


(Eloïse et Daphné lui lancent un regard inquiet.)


Eloïse (se levant) : Euh… je crois que je vais d’abord aller aux toilettes.

Flora (désignant une porte) : Prenez ce couloir, c’est à gauche. La porte d’après, c’est la douche. N’hésitez pas. Et si vous voulez être plus tranquille, il y en a une à l’étage.

Eloïse (ramassant sa culotte) : Merci.


(Elle sort. Flora se précipite sur un téléphone et appuie plusieurs touches à toute allure.)


Daphné (à voix basse) : Tu fais quoi exactement, là ?

Flora (à voix basse, souriant) : Eh bien, je téléphone, tu vois bien…

Daphné (à voix basse) : Tu as très bien compris ma question !

Flora (à voix basse) : Chhut !

Daphné (à voix basse) : En tout cas, je la savais pas comme ça, la miss…

Flora (au téléphone) : Allô ? Oui, salut, c’est Flora. … Dis, je suis avec ma sœur et une copine, et on s’ennuie un peu, là…


(Daphné soupire puissamment en écarquillant les yeux.)


Flora (au téléphone) : Ben je sais pas, d’ici une heure ? … Et si tu as des copains qui s’ennuient aussi… … Oh ben n’importe, trois ou quatre, je te fais confiance…


(Daphné lève les yeux au ciel et soupire à nouveau, puis sort par la porte qu’avait prise Eloïse.)


Flora (au téléphone) : Eh ben impec ! … Oui, okay, à tout’ !


(Elle raccroche et repose son téléphone d’un air satisfait. Elle fait ensuite quelques pas dans la pièce, l’air perplexe. Daphné revient.)


Flora : Elle est sous la douche ?

Daphné : Oui.

Flora : Parfait ! Ça me laisse le temps de passer un autre coup de fil…


(Elle reprend son téléphone et compose un numéro.)


Daphné : Euh… je veux pas dire, mais… s’ils viennent déjà à quatre ou cinq, ça va peut-être aller, non ?

Flora : Chhhhut !


(Un silence.)


Flora (au téléphone) : Allô, Roméo ?






Acte IV, scène 6

Samedi 2 juin, 14 h 35

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Roméo)



(Roméo, vautré dans le canapé, ronfle devant la télé. Juliette, debout un téléphone à la main, va-et-vient dans le salon.)



Juliette (glaciale, au téléphone) : Non, c’est pas Roméo ! … Qu’est-ce que tu lui veux ? … De quoi ? … Chez toi ? Tous les trois ? Mais tu as perdu la tête, ou quoi ? … Comment ça, pour faire la paix ?! Tu me prends pour une conne ?


(Roméo s’éveille, alerté par les paroles et le ton « frais » de Juliette.)


Roméo : C’est qui ?


(Juliette lui lance un regard hostile et branche le haut-parleur.)


La voix de Flora (au téléphone) : … avec Lisa, là, notre nouvelle secrétaire ; Roméo a dû t’en parler, non ?

Juliette (au téléphone, agressive) : Si !

Roméo : Eh attends, du calme !


(Juliette lui lance un regard « défavorable ».)


La voix de Flora (affable) : Et j’ai organisé un petit pot, avec des collègues, pour fêter notre promotion. J’aimerais que vous soyez là aussi, Roméo et toi, et aussi Eloïse.

Juliette (hargneuse) : Tu te fous de moi ? Quand je remettrai les pieds chez toi, ce sera pour te tuer !

La voix de Flora (amusée) : Oui, moi aussi, je t’aime…

Juliette (carnassière) : Grrrrrrraaaaaahhh !

Roméo : Attends, arrête de t’énerver et passe-la-moi.

La voix de Flora : Bon, allez, je te laisse, il faut que je prépare tout. Mais rassure-toi, ce n’est pas un guet-apens, cette fois. C’est juste un pot. Faites comme vous voulez, après tout. Mais si vous venez, venez vers seize heures trente. Bisous !


(Juliette raccroche en tremblant. Roméo s’approche affectueusement d’elle. Elle l’éjecte brutalement.)


Juliette : Ne me touche pas !

Roméo : Mais… Juliette, qu’y a-t-il ?

Juliette (hors d’elle, allant s’asseoir sur le canapé) : Il y a que j’en ai marre de cette grosse salope et de tous vos plans débiles !

Roméo : Mais là c’est pas…


(Un silence. Il a l’air d’hésiter. Il finit par prendre son téléphone.)


Roméo : Attends, je vais la rappeler.


(Il appuie plusieurs touches.)


Juliette : Pour quoi faire ? C’est hors de question que j’y aille.

Roméo : Chut, arrête de brailler !






Acte IV, scène 7

Samedi 2 juin, 14 h 40

Le salon de Flora

(Daphné)



(Daphné est assise dans le canapé et téléphone.)



Daphné (au téléphone) : Non, c’est Daphné. … Oui, elle est là, mais attends, elle est aux toilettes. … Si, si, je suis au courant. …


(Flora entre, toujours nue.)


Flora : C’est qui ?

Daphné (au téléphone) : Ben je sais pas trop, je crois qu’il y a pas mal de monde ; c’est pour fêter votre promotion.

Flora (s’asseyant à côté de Daphné) : Ah !

Daphné : Oui, c’est une sorte d’apéro dînatoire. … Non, non, inutile d’apporter quoi que ce soit.

Flora (amusée) : Demande-lui s’ils viennent tous les trois.

Daphné (au téléphone) : Vous venez tous les trois ? … Bon, ben faites au mieux. … Oui. … D’accord. … Eh ben à tout à l’heure, alors. … Salut.


(Elle raccroche.)


Flora : Alors ?

Daphné : C’est rigolo, j’entendais Juliette qui râlait derrière…

Flora : Oui… je sens qu’on va bien s’amuser, s’ils viennent.

Daphné : Et s’ils viennent pas ?

Flora : Ben on s’amusera quand même, mais un peu moins…

Daphné (amusée) : Il m’a quand même dit qu’Eloïse était malade et qu’elle était pas sûre de venir.

Flora : Putain, il doute de rien !

Daphné : Ben remarque, jusqu’à hier soir, t’avais rien vu, je crois…


(Eloïse entre, en peignoir, les cheveux humides.)


Eloïse (changeant sa voix) : Je me suis permis de vous emprunter un peignoir.

Flora : Vous avez bien fait. Vous avez trouvé de quoi vous laver ?

Eloïse : Oui. Elle est super, la douche.

Daphné : En même temps, il fallait ça, ici ; elle sert énormément…

Flora (souriant) : On passe à table ?

Daphné : Oui, j’ai la dalle !

Eloïse (à Flora) : Mais… euh… vous mangez nue ?

Flora : Si vous voulez…






Acte IV, scène 8

Samedi 2 juin, 15 h 40

Le salon de Flora

(Eloïse, Flora, Daphné, Esteban, Théo)



(Eloïse est assise dans le canapé entre Esteban et Théo qu’elle masturbe doucement. Flora et Daphné sont debout face à eux et les regardent, amusées.)



Daphné (à voix basse, à Flora) : Elle prend son rôle drôlement à cœur, hein…

Flora (à voix basse) : Oui, ça me fait marrer. Si elle savait qu’on sait, je crois qu’elle hésiterait. Mais là, en plus, elle y prend du plaisir, ça se voit… Elle a pas besoin de se forcer. C’est tout de même une sacrée salope !


(Daphné regarde curieusement Flora.)


Flora (à voix basse) : J’espère que l’autre grognasse va venir. J’imagine déjà sa tronche quand elle verra ça… Ce qu’il y a, c’est qu’il faudrait plus de monde, encore. (à haute voix, à Théo) : Qu’est-ce qu’ils font, tes copains, ils viennent pas ?

Théo : Si, ils devraient arriver…


(Un silence. Eloïse masturbe de plus en plus vivement les deux garçons. Flora regarde une pendule.)


Flora (à voix basse) : On est dans les temps, tout va bien.

Daphné (à voix basse) : Je crois que j’ai une idée qui devrait te faire rire…

Flora (curieuse, à voix basse) : Vas-y, raconte.


(Daphné se penche à l’oreille de Flora et chuchote.)






Acte IV, scène 9

Samedi 2 juin, 16 h 20

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Roméo)



(Tous deux sont debout, appuyés chacun d’un côté de la table et discutent vivement.)



Roméo : Alors, c’est sûr ? Tu ne veux pas venir ?

Juliette : Définitivement, c’est hors de question !

Roméo : Tu vas me laisser aller là-bas tout seul ?

Juliette : Je t’ai déjà dit que je ne souhaitais pas que tu y ailles, mais comme tu as l’air de t’en foutre…

Roméo : Mais voyons, puisque tu doutes d’Eloïse et que tu doutes de moi, tu n’as qu’à venir ; c’est le moyen le plus simple !

Juliette : Non ! Je vous laisse à vos délires idiots !

Roméo : Mais il s’agit du boulot ! C’est juste un pot pour notre promotion !

Juliette : J’aimerais en être sûre…

Roméo : Eh ben viens !

Juliette : Si encore ce pot était en zone neutre… Mais là, pour rien au monde je ne retournerais là-bas ! J’y ai, comme qui dirait, quelques mauvais souvenirs…


(Roméo soupire.)


Juliette (se forçant à sourire) : Allez, vas-y, file, tu vas être en retard. Promets-moi seulement de…


(Elle hésite et paraît chercher ses mots.)


Roméo (contournant la table) : Ne t’en fais pas ! Je t’aime et je ne l’oublie pas !

Juliette : Je t’aime aussi !


(Ils s’embrassent tendrement.)


Roméo : Allez, à tout à l’heure…


(Il attrape une veste et un trousseau de clefs. Il est sur le point de sortir lorsque Juliette l’interrompt.)


Juliette : Roméo !

Roméo : Oui ?

Juliette : Surveille aussi Eloïse !

Roméo : Ça roule !


(Il sort. Juliette soupire. Elle va jusqu’au canapé et s’y laisse lourdement tomber en soupirant une nouvelle fois. Elle se frotte les yeux à plusieurs reprises et soupire encore. Elle finit par sembler se ressaisir, et se lève d’un air décidé. Elle va prendre son téléphone et compose un numéro.)


Juliette (au téléphone) : Cassandra ? … Oui, salut. Je te dérange pas ? … Dis, qu’est-ce que tu fais, là, t’as des trucs de prévus ?






Acte IV, scène 10

Samedi 2 juin, 16 h 25

L’appartement de Cassandra et Siriac

(Cassandra)



(Cassandra va-et-vient dans la pièce en discutant au téléphone.)



Cassandra (au téléphone) : Non, rien de spécial. … De quoi ? Tu veux qu’on t’accompagne où ? … Chez Flora ??? … Mais qu’est-ce que tu veux aller foutre là-bas ?


(Un long silence.)


Cassandra (au téléphone) : Et tu les as laissés y aller tous les deux ? Eh ben… … Et tu voudrais y aller à quelle heure ? … Bon, écoute… euh… Siriac n’est pas là, il vient de partir à l’instant faire une course. Alors soit on l’attend, soit tu passes me prendre et on y va toutes les deux. … Ben je sais pas, il m’a rien dit. Peut-être, mais… … Okay. … D’accord. … Eh ben, je me prépare, passe quand tu veux. … Ouais, à tout’ !


(Elle raccroche et compose un numéro.)


Cassandra (au téléphone) : Ah merde ! Il répond pas.


(Un silence.)


Cassandra (au téléphone) : Salut mon biquet, je voulais juste savoir où t’en étais et vers quelle heure tu pensais rentrer. Je sors faire un tour avec Juliette, donc si tu me trouves pas en rentrant, tu t’inquiètes pas. Bisous.


(Elle raccroche et sort vers la chambre.)






Acte IV, scène 11

Samedi 2 juin, 16 h 40

Le salon de Flora

(Eloïse, Flora, Daphné, Esteban, Théo, plusieurs autres garçons)



(Tous sont agglutinés plus ou moins nus et plus ou moins vautrés sur le canapé ou autour. On devine vaguement Eloïse prise en sandwich par deux garçons et occupée à lécher Daphné qui suce elle-même deux autres garçons. Flora, agenouillée à l’autre bout du canapé, est prise en levrette par Esteban et suce Théo. Une lourde musique hard-rock étouffe les cris, couinements et autres gémissements produits par les neuf personnes.)



(La sonnette retentit. Flora se libère et se lève du canapé, abandonnant les deux garçons.)


Flora (ravie) : Chouette ! Encore du monde !


(Elle baisse le son de la musique puis sort. Théo et Esteban se masturbent un instant en regardant Eloïse lécher Daphné et paraissent hésiter. Ils viennent finalement devant le canapé entre les deux jeunes femmes.)


La voix de Flora (déçue, provenant de l’entrée) : Tu es venu tout seul, finalement ?

La voix de Roméo (provenant de l’entrée) : Oui, et à te voir ouvrir la porte à poil, je me dis que j’ai bien fait…


(Flora revient, suivie de Roméo, qui s’immobilise en apercevant la troupe de mecs autour du canapé.)


Roméo : Euh… Flora…

Flora : Oui, mon Roméo.

Roméo : Si je m’écoutais, je te casserais la gueule…

Flora (souriant) : Oh oui, Roméo ! Vas-y, laisse libre cours à tes pulsions !


(Elle plaque sa main sur l’entrecuisse du jeune homme.)


Flora : Je laisse tous ces mecs à Lisa et à ma sœur et je m’occupe de toi…

Roméo (repoussant Flora et changeant de couleur) : Ah parce qu’y a encore Lisa, là au milieu ?

Flora (amusée) : Ben oui, là, regarde…


(Roméo s’approche avec dégoût. Il tente de capter le regard d’Eloïse mais celle-ci, la tête enfouie entre les cuisses de Daphné, n’a même pas réalisé qu’il était là.)


Flora (satanique) : Elle est bien, là, ton Eloïse, hein ?


(Roméo se fige et devient livide en comprenant que Flora sait désormais que Lisa est Eloïse.)


Roméo (à Flora) : T’es vraiment une putain d’enculée de salope ! Tu voulais que Juliette vienne assister à ça ?!


(Flora retourne monter très fort le son de la musique, puis revient vers le canapé. En passant à côté de Roméo, elle le fustige des yeux en suçant son majeur, ses autres doigts repliés, puis en levant vers lui son doigt d’honneur.)


Roméo (accablé) : ………. (Le son de sa voix est couvert par la musique.)


(Flora s’avance entre Théo et Esteban et pose une jambe sur le canapé. Esteban se place derrière elle et la saisit par les hanches. Roméo reste immobile, paraissant désemparé et hésitant. On entend très vaguement retentir la sonnette mais personne ne réagit.)


Flora (à Roméo, très fort pour couvrir la musique) : Mais sers-toi donc quelque chose à boire…


(Juliette et Cassandra entrent avec des yeux inquiets qui se figent en une expression de rage absolue en découvrant la scène. Juliette pousse un hurlement strident. Roméo se retourne en l’entendant et court la prendre dans ses bras, se plaçant devant elle pour lui cacher la vue du canapé. Cassandra repère la chaîne hi-fi et s’en approche pour l’éteindre. On entend désormais nettement tous les gémissements et cris de plaisir des partouzeurs.)


Flora (apercevant seulement Juliette et Cassandra) : Ah tiens, mais nous avons encore de la visite !


(Juliette se démène pour voir la scène par-dessus l’épaule de Roméo.)


Flora (sadique) : Regardez, Lisa, ça devrait vous plaire…


(Eloïse, dans un effort, parvient à relever la tête et aperçoit soudain Juliette et Roméo. Elle s’immobilise immédiatement en poussant un cri. Un silence. Tout le monde autour du canapé s’arrête de baiser et semble attendre. Roméo, tournant le dos au canapé, retient toujours Juliette qui reste bouche bée, les yeux figés par-dessus l’épaule du jeune homme sur Eloïse.)


Flora (à Cassandra) : Tu veux bien remettre la musique ?

Cassandra : Crève !


(Eloïse se sépare des deux garçons qui assaillaient son arrière-train et se redresse en s’écartant de la mêlée. Cassandra pousse soudain un hurlement horrible en découvrant Siriac, sur laquelle Eloïse était allongée. Roméo se retourne pour comprendre la raison de ce hurlement et écarquille les yeux en soupirant de nouveau en apercevant son ami.)


Flora (à Daphné, gaiement) : Ton idée était rigolote… Ça se passe encore mieux que prévu…


(Cassandra sort en pleurant. Eloïse se lève et s’approche lamentablement de Juliette et Roméo.)


Eloïse : Euh…


(En un éclair, Juliette se libère de l’étreinte de Roméo et gifle violemment Eloïse.)


Flora (s’approchant d’Eloïse, amusée) : Tout va bien, Lisa, vous n’avez pas trop mal ?

Roméo (à Flora) : Oh, ta gueule ! Tu crois pas que t’en as assez fait ?

Flora : Une dernière chose, quand même…


(Elle regarde Juliette.)


Flora : Juliette, ma chérie, je dois te l’avouer : je suis enceinte de Roméo.


(Daphné ne peut s’empêcher de pouffer bruyamment.)


Flora : Bon, okay, c’est un peu gros… Non, en fait, je ne suis pas enceinte, mais on a passé une meeeeerveilleuse semaine de stage, tous les deux. Il ne t’a pas raconté ?


(Juliette tremble, les poings crispés. Ses yeux lancent des éclairs de haine et de violence.)


Roméo (à Juliette, la retenant) : Ne l’écoute pas, c’est des conneries. Elle veut juste foutre la merde !

Flora (impétueuse) : Ah oui ? Et c’est moi qui ai commencé peut-être ? Lisa était une belle trouvaille, c’est vrai ! Ça aurait même pu marcher plus longtemps si notre charmante secrétaire laissait moins traîner ses affaires et si ce beau jeune homme…


(D’un geste, elle désigne Siriac.)


Flora : …n’avait pas essayé de l’appeler hier après-midi sur son portable.


(Roméo et Eloïse regardent Siriac. Juliette demeure crispée, les yeux aveuglés de rage et de douleur braqués sur Flora.)


Flora (plus douce) : Juliette, ce n’est pas à toi que j’en voulais le plus et tu payes sûrement pour les autres, je suis désolée. Mais ça vous apprendra, tous, à vouloir me baiser !


(Elle se retourne vers le canapé.)


Flora : Me baiser au figuré, j’entends. Au sens propre, y a toujours aucun problème pour toi, Roméo…


(Siriac se lève et va récupérer ses vêtements. Autour de Daphné, plus aucun garçon ne bande vraiment.)


Flora : Allez, bonne fin de week-end, et à lundi au boulot !


(Elle remonte sur le canapé.)


Flora : Eh bah alors, les garçons, c’est mou, tout ça !


(Elle caresse un instant Daphné et suçote tout ce qui passe à portée. Roméo saisit Juliette par les épaules et la force presque à sortir. Eloïse les suit. Siriac achève de se rhabiller et sort.)







Acte IV, scène 12

Samedi 2 juin, 18 h 15

L’appartement de Cassandra et Siriac

(Juliette, Cassandra, Roméo)



(Juliette est allongée sur le canapé, immobile, les yeux fixés sur le plafond. Roméo est agenouillé à côté d’elle. Cassandra est assise en pleurs sur un des fauteuils.)



Roméo : Juliette, parle-moi, dis quelque chose…


(Un silence ponctué par les sanglots de Cassandra.)


Roméo : Juliette ! Reste pas comme ça, tu m’inquiètes, là…

Cassandra : Je… je crois que tu devrais la laisser…

Roméo : Mais je ne veux pas la laisser ! Juliette, regarde-moi.


(Un silence. Roméo se place au-dessus du visage de Juliette.)


Roméo : Juliette… Je t’aime, Juliette ! Je t’aime !


(Elle ne bronche pas et demeure les yeux fixes.)


Roméo : Cassandra, elle m’inquiète, là, elle a les yeux dans le vide, elle réagit pas…


(Il l’embrasse tendrement sur le front.)


Roméo : Tu crois que j’appelle un médecin ?


(Pour toute réponse, Cassandra sanglote.)


Roméo : Bon, je vais déjà aller lui chercher des affaires. Tu peux l’héberger ce soir, Cassandra ?


(Cassandra acquiesce vaguement en pleurant.)






Acte IV, scène 13

Samedi 2 juin, 18 h 45

L’appartement de Juliette et Roméo

(Roméo, Eloïse, Siriac)



(Eloïse est assise sur le canapé, immobile, la tête entre les mains. Siriac est assis à la table du salon, la tête posée sur son coude. Roméo va-et-vient dans la pièce.)



Roméo : Vous êtes vraiment cons, tous les deux ! C’est incroyable !

Siriac (pitoyable) : Oui, je suis vraiment qu’une merde.

Roméo : Il suffit que l’autre truie t’appelle et hop ! tu rappliques pour te la faire ?

Siriac : Boah, là-dessus, tu devrais pas trop me faire la morale…

Roméo : Je m’en fous, je te la fais quand même ! Et quand t’as vu que cette… cette…


(Il fait un geste agacé en désignant Eloïse.)


Roméo (reprenant plus calmement) : Quand t’as vu qu’Eloïse était là-bas, ça t’a même pas arrêté ?

Siriac : Eloïse, quand je suis arrivé, elle était en train de se taper deux mecs et une nana, donc non, ça m’a pas franchement arrêté.


(Il se redresse et s’anime un peu plus.)


Siriac : Je te l’ai dit, l’autre soir. Avec Cassandra, c’est pas toujours au top, alors j’ai pas réfléchi plus que ça quand Flora m’a proposé de venir baiser chez elle.

Roméo : Ben non, ça on peut pas dire que t’aies réfléchi plus que ça…


(Siriac retombe dans sa misérable attitude.)


Roméo : Quant à Cassandra, à mon avis, ce sera pas au top non plus ces jours prochains…


(Il s’avance vers Eloïse.)


Roméo : Et toi ? Qu’est-ce qui t’a pris ?

Eloïse (soupirant) : Je ne sais pas ce qui m’a pris.

Roméo : T’as complètement disjoncté !

Eloïse : Flora s’est montrée très entreprenante et insistante ; j’ai accepté pour jouer le jeu de Lisa ; on a baisé ; elle m’a fait jouir ; on a pas mal picolé ; j’ai pas réussi à m’arrêter…

Roméo : Et tu l’as pas entendue nous appeler ? Ni appeler ce blaireau ?


(Il désigne Siriac.)


Siriac : Je t’emmerde !

Roméo (à Siriac) : Ta gueule ! T’es un blaireau !

Eloïse : Non, elle a dû faire ça discrètement. Et surtout, j’étais persuadée qu’elle ne m’avait pas reconnue.


(Un silence.)


Roméo : Eh ben ça t’apprendra à essayer de manipuler Flora…


(Un silence.)


Eloïse : Qu’est-ce que je dois faire, maintenant ?


(Roméo soupire.)


Roméo : Je sais pas.


(Il hésite.)


Roméo : Chercher un appart, peut-être…


(Elle éclate en pleurs.)


Siriac : Oh putain ! T’es un peu dur, là !

Roméo : Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse, bordel ?!? Ce sera déjà un miracle si Juliette me jette pas. Pour l’instant, elle est prostrée, elle dit rien, elle fait rien, elle a les yeux dans le vide, je me demande s’il faut que je l’emmène à l’hosto ou pas !


(Eloïse pleure de plus belle.)


Roméo : Alors dis-moi, Siriac ! Dites-moi, tous les deux, ce qu’il faut que je vous dise ?! Vous avez déconné grave, voilà ! Moi aussi, j’ai déconné grave ! Notamment, au boulot, j’aurais dû te foutre dehors tout de suite, Eloïse ! Ne jamais te laisser jouer avec Flora !


(Un silence ponctué par les sanglots d’Eloïse.)


Siriac : Maintenant on se retrouve comme des cons tous les trois… Comme avant que tu rencontres Juliette… que je rencontre Cassandra… il y a si longtemps…


(Roméo soupire. Eloïse pleurniche.)


Roméo : Mouais ben en attendant vous allez même vous retrouver comme des cons tous les deux. Moi je vais porter des fringues à Juliette et essayer de voir si elle va mieux.


(Un silence.)


Roméo (compatissant) : Tu veux que je te rapporte des affaires, Siriac ?

Siriac (piteux) : Oui, je veux bien… merci.


(Roméo sort vers la chambre.)


La voix de Roméo : Ça va aller ? Vous allez réussir à vous retenir de baiser ?


(Siriac soupire. Eloïse sanglote.)


La voix de Roméo : Sinon, au pire, y a des glaçons dans le congél…

Siriac : Je peux te prendre du whisky, plutôt ?

La voix de Roméo : Je suis pas certain que ce soit une grande idée, mais tu peux.


(Un silence.)


La voix de Roméo : Par contre, fais gaffe à Eloïse, lui en donne pas trop, parce qu’elle se contrôle plus quand elle a picolé.

Eloïse (en pleurs, criant) : Mais arrête, bordel !


(Un silence. Roméo revient en portant un sac de sport rempli de vêtements.)


Roméo : Je file. Je sais pas quand je reviens. À plus.


(Il sort. Siriac soupire. Eloïse sanglote de plus belle.)







À suivre…