n° 13857 | Fiche technique | 45515 caractères | 45515 7930 Temps de lecture estimé : 32 mn |
13/05/10 |
Résumé: Un moniteur séduit une épouse peu méfiante. Le mari assiste à son cocuage progressif. Il met au courant la femme du séducteur qui vient l'aider à préparer sa vengeance. | ||||
Critères: #adultère fh cocus voisins jalousie fellation cunnilingu pénétratio | ||||
Auteur : Passerose Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Atelier d'artisanat Chapitre 01 / 05 | Épisode suivant |
Rose et moi, Paul, sommes mariés depuis deux ans. Nous avons décidé d’un commun accord d’installer notre foyer confortablement avant d’avoir des enfants. Depuis peu, nous avons emménagé dans une maison neuve, située dans un lotissement de création récente. C’est une maison de plain-pied. Un sas d’entrée donne accès à la pièce de vie, partagée en salon et séjour. Au fond, à gauche, derrière la paroi du séjour, trois chambres à coucher et en diagonale du sas d’entrée un renfoncement ouvre sur deux des chambres et les toilettes. L’autre paroi intérieure de la pièce principale ouvre sur la cuisine, la salle de bain et un local technique partagé entre une partie chauffage, lave-linge, sèche-linge et une partie réservée aux compteurs. Les portes, toutes semblables, sont vitrées dans la partie haute et décorées de rideaux accrochés sur la face des pièces secondaires. La cuisine s’ouvre à l’extérieur sur une terrasse. On peut entrer dans le local technique par une porte donnant sur l’extrémité de cette terrasse. Trois grandes fenêtres percent le mur à gauche de l’entrée ; à droite, le mur aveugle reçoit le living et le téléviseur. La décoration n’est pas terminée.
Rose travaille du lundi au samedi, à mi-temps, le matin, comme vendeuse dans le magasin de confection où elle a fait son apprentissage. J’effectue mes quarante heures hebdomadaires, du lundi au vendredi, de sept heures à dix-sept heures, en respectant une pause de midi à quatorze heures. L’établissement qui m’emploie est à cinq minutes de mon domicile en voiture.
Pour nous détendre, nous avons choisi une activité de loisirs conforme à nos goûts. Chaque mardi, de 17 h 30 à 20 h 30, Rose se rend dans une salle du quartier pour se livrer à des activités variées sous la conduite de responsables d’ateliers de peinture, poterie, peinture sur soie, étain repoussé, art du bouquet, broderie, crochet, tricot, inclusion, et cetera… Essentiellement, ce sont des dames qui fréquentent ces ateliers du mardi. Le mercredi, on peut s’initier à la menuiserie, à la soudure et autres activités plus masculines. J’ai, quant à moi, choisi de pratiquer du tennis, le jeudi entre 18 h et 20 h.
Le jardin est partagé entre culture de quelques légumes et plantations de fleurs et d’arbustes des quatre saisons. Une allée de trois mètres permet d’arriver au garage accolé au mur aveugle du salon. Il est possible d’y loger deux voitures, mais actuellement nos finances font que nous n’avons qu’un véhicule. Le fond du garage sert d’atelier et de rangement.
Ainsi se déroule, entre travail, aménagement du logis, entretien du linge, cuisine, plantations et récolte dans le jardin et nos activités de loisirs, sorties cinéma et visites en famille, une vie que nous avons choisie, vie de jeunes époux amoureux et heureux.
Mardi soir, j’avais disposé la table et j’attendais le retour de Marie, humant les parfums du printemps fleuri en arpentant les allées du jardin. Deux petits groupes bavards de jeunes femmes étaient passés, discutant des activités de la soirée. Au passage, j’avais répondu aux salutations de voisines. Vers neuf heures, je décidai d’aller au-devant de Rose qui avait dû s’attarder. Je ne la rencontrai pas en route, la salle d’activité était dans le noir et fermée. Je m’engageai à continuer ma promenade en faisant le tour complet du quartier. Un couple me devançait, se déplaçant à allure lente.
Progressivement je les rattrapais et distinguais dans la pénombre que Rose raccompagnait l’un des animateurs de l’atelier qui demeurait non loin de notre maison, dans une impasse. Ils devisaient tranquillement alors que, m’étant aligné sur leur allure, je les suivais sans entendre le contenu de leur conversation. Arrivés à l’impasse de Gilles, ils s’arrêtèrent pour se donner une accolade. Rose soudain accéléra le pas et en quelques enjambées rapides pénétra dans le jardin. D’un pas tranquille, j’arrivai à ma porte, la lumière éclairait la grande salle et Rose s’employait à fermer les volets. J’entrai à mon tour pour entendre :
Tout est donc clair. Je me suis inquiété sans raison. Nous pouvons reprendre le cours de notre vie paisible. Le mardi suivant, à la même heure, dans la fraîcheur de la nuit tombante, deux petits groupes de jeunes femmes reviennent de l’atelier en riant et devisant. Rose n’en fait pas partie. J’en suis étonné, mais je m’inquiète moins. J’attends à l’entrée de la propriété, fais le tour du jardin, m’arrête à contempler les pivoines qui se referment pour passer la nuit, arrache une mauvaise herbe et finalement reviens près de la rue. À l’entrée de l’impasse Gilles et Rose s’accordent une accolade prolongée, continuent à discuter comme s’ils avaient du mal à se séparer. Enfin Rose se met à courir comme pour rattraper le temps perdu. Elle m’aperçoit et, bien qu’essoufflée, m’explique sans que je l’aie interrogée qu’elle a dû remplacer son amie Julie qui était absente ce soir. Je ne relève pas. Tout va bien.
Le mardi suivant, intrigué par l’excès de bonne volonté de Rose, je passe, un peu avant 20 h 30, devant les vitres éclairées de l’atelier. Des rires et des piaillements s’échappent par une baie qu’on referme ; derrière moi la porte s’ouvre et ces dames joyeuses sortent. L’une d’elle à haute voix rigole :
Une autre reprend aussi vite :
Les commères éclatent de rire et se dispersent en direction de la rue en petits paquets caquetants et rigolards. Je m’approche d’une fenêtre protégée par des barreaux. Gilles et Rose s’affairent à l’intérieur. Je ne dénote aucun geste déplacé. Je retourne en retrait. Les lumières s’éteignent, Rose sort en premier, jette un coup d’œil circulaire rapide, Gilles ferme la porte et ils s’en vont, l’un à côté de l’autre, comme deux bons amis. Enfin, je trouve un peu familière la façon dont Gilles pose son bras sur l’épaule de ma femme. Cette fois je ne les suis pas, je fais demi-tour par le chemin le plus court, rentre chez moi à pas rapides et, du bord du jardin, j’observe le couple qui avance lentement en remontant la rue. Les deux silhouettes sont rapprochées, le bras protecteur doit encore envelopper les épaules de Rose. À l’entrée de l’impasse se répète l’arrêt rituel. L’accolade prolongée se termine par un pudique baiser sur les deux joues, peut-être un coin de bouche. Contrarié par ce que j’ai entendu et par cette intimité grandissante, j’entre dans la maison alors que j’entends les pas précipités de Rose. Pourquoi donc courir à la dernière minute après avoir flâné ?
Rose n’insiste plus et, à la fin d’un repas avalé dans le plus grand silence coupé de soupirs et de reniflements, elle me dit un bonsoir fâché et elle se lève de son siège en baillant, rappelle que demain il faut se lever pour aller au travail, m’embrasse sur le front et se dirige vers notre chambre à coucher. Je la suis. Nous nous couchons, j’ai droit à la face arrière de ma rêveuse. Étrange.
Le mercredi, l’heure du coucher est à l’image du mardi. Étrange.
Jeudi, j’empoche la clé de la porte arrière du local technique et après une légère collation je donne un bisou à Rose. Elle est occupée à couvrir d’une toile cirée la table de la salle de séjour. À 17 h 45, je démarre pour aller au tennis. En roulant devant l’impasse, j’aperçois Gilles ; il guettait mon départ. Dans mon rétroviseur je le vois se diriger vers ma maison. Quel zèle, quelle impatience d’enseigner ! J’oublie le tennis car j’ai prévenu mes partenaires que j’avais un empêchement et je fais le tour du quartier dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour m’arrêter à cinquante mètres de mon domicile. Avant le tournant, ma voiture sera hors de vue.
Je me glisse dans le jardin, pénètre par l’arrière dans le local technique, m’assieds derrière la porte vitrée. En écartant prudemment le rideau en toile de Vichy, j’ai vue sur l’ensemble de la grande pièce. Gilles et Rose, tournés vers la lumière, me tournent le dos. Sur un quadrillage en plastique transparent, Rose reporte les points d’un modèle, compte les carrés, place une marque, recompte, pointe à nouveau. Gilles contrôle, la frôle, lui tient le bras, guide la main, pose négligemment une main au creux des reins, passe de l’autre côté de Rose, la main gauche remplace naturellement la droite sur le dos de Rose, trop attentive à son tracé pour remarquer le subtil jeu tactile auquel le professeur se livre. Il tâte le terrain, sans réaction, se détache, se poste derrière Rose toujours aussi appliquée penchée sur la table, se penche par-dessus son épaule, passe sa tête à droite de celle de son élève, fait un commentaire assez long, la main gauche sur la hanche femelle.
Ne sent-elle pas le poids de ce corps dans son dos ? Elle pose une question : il se redresse, repart sur la droite et applaudit des deux mains. À l’avant, une bosse marque son pantalon de toile fine. Rose souriante et fière se relève à son tour, s’étire bras au ciel, ses yeux pétillent du bonheur d’avoir réussi. Les encouragements du mentor la comblent de joie et, très spontanément, elle jette ses bras autour de son cou et lui applique un baiser sur chaque joue. Lui, bien entendu, ne refuse pas ce témoignage d’enthousiasme. Bien au contraire, ses deux mains se rejoignent dans le dos de Rose et la maintiennent un instant contre son corps, plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour un simple témoignage de reconnaissance. Leurs regards se croisent, ils se sourient, présentant l’image parfaite d’un couple heureux ; enfin ils se séparent, lui avec un éclat de rire sonore et elle avec une satisfaction troublée par la révélation de la proximité répétée de la chaleur de ce corps nouveau et par le contact du membre durci sur le haut de ses cuisses.
Rose sert une boisson. Face à face, ils se désaltèrent. Ils fixent le modèle sur un carré de soie recouvert d’un carbone. C’est un jeu d’enfant de reproduire sur la soie les points précédemment portés sur le plastique. Mais le professeur surveille le travail de très près, de trop près même à mon goût, il ne manque aucune occasion de frôler, toucher, palper, pétrir et d’affirmer sa présence physique, sa chaleur humaine à cette élève douée et désireuse d’obtenir d’autres encouragements. Parfois elle recule devant une pression trop appuyée, mais il ne lui viendrait pas à l’idée de protester ou de le tenir à distance. Elle m’a dit que cette attitude de familiarité était si naturelle chez Gilles que personne ne s’en offusquait vraiment. Ce n’est donc pas en ce moment privilégié, si particulier, de cours privé qu’elle irait manifester contre ces attouchements spontanés et naturels : cette attention particulière de l’enseignant bénévole la ravit au contraire.
Qui ne dit mot consent. L’animal en profite pour multiplier les contacts. À la pause suivante, vers 19 heures, ses applaudissements redoublés lui valent des signes de reconnaissance à la hauteur de ses espérance ; l’enlacement est plus long, plus serré, le baiser destiné à la joue dérape en coin de lèvres, s’ajuste, chaste encore, mais cause des ravages. Rose se retire en essuyant ses lèvres, l’air étonné et contrarié, lui se détourne pour cacher à ses yeux les effets du rapprochement sur son pantalon. Un ange passe…
Enfin ils se remettent face à la table pour l’étape suivante. Apparemment rien ne s’est passé, Rose repart dans le tracé du motif, le maître retrouve son contrôle et reprend conseils et explications, avec des échanges de regards longs qui s’interrogent, hésitent, affirment, ne savent pas. Les mains baladeuses ont repris leur ballet virevoltant, au hasard des positions, la surface parcourue s’est élargie, la fesse n’est pas plus épargnée que le creux des reins ou l’épaule. La dernière audace acceptée a été ce bras glissé sous le bras de Rose penchée, pour atteindre un point de l’ouvrage, le glissement a nécessairement touché le sein droit en un long frottement. Dans les minutes suivantes, par symétrie, le sein gauche a pu bénéficier du même traitement de faveur excitant sans que je puisse noter la moindre résistance chez la bénéficiaire. Si elle ne l’encourage pas, il faut admettre que les limites de sa tolérance ont fortement reculé. Elle ne demande pas, mais reçoit avec cette indifférence feinte que le donneur peut aisément prendre pour une approbation.
Quand Rose enfin se redresse et se détend, Gilles affiche une telle satisfaction que le visage de Rose s’illumine et qu’elle ne résiste pas à l’appel de ses deux bras grands ouverts. Elle se blottit contre lui, ses deux bras s’accrochent derrière la nuque virile et sa bouche reçoit la récompense promise aux meilleures élèves sans doute, un baiser de fiancé ou d’amant, long, qui entrouvre les lèvres et soumet la bouche à une investigation profonde. Tous ces attouchements, tous les rêves audacieux de succès et de louanges ont fait fondre les dernières frontières de la pudeur. Ce baiser est une capitulation sans conditions, un acte d’abandon total, plein de fougue.
Il y a des semaines que je n’ai pas su provoquer un don aussi complet. Gilles n’en revient pas, les bras lui en tombent, jusqu’à la croupe de Rose, s’y attardent pour flatter l’arrondi, en prendre la mesure en y faisant courir des frissons, remontent en chiffonnant la jupe par-dessus la blanche culotte « petit bateau ». La place est conquise avant le début de la bataille. Rose est tétanisée, consentante. Un doigt inquisiteur passe sous la lisière de la culotte, l’autre main déballe un sein : il est si spontané et si naturel qu’elle se prête avec une grâce infinie à ce tripatouillage indécent.
Je sors, cours à ma voiture, démarre, allume mes phares et me présente dans ma cour. D’un coup de klaxon, je confirme mon retour. Je descends de voiture lentement, sonne à la porte. Rose vient ouvrir, à travers la vitre de la porte je constate qu’elle termine de rajuster son corsage puis lisse de deux mains le bas de sa jupe. Un sourire forcé sur son visage congestionné ne laisserait aucun doute sur ses activités au plus cornu des maris. Je l’embrasse sur une joue encore collante de transpiration et me dirige vers Gilles. Il cache ses émotions en restant tourné vers la table comme si quelque chose d’essentiel s’y produisait. Il me voit tendre la main et est obligé de me faire face pour me saluer. Un homme averti en vaut deux : son érection ne peut échapper à mon regard. Je joue l’innocent, je suis jovial et j’écoute avec intérêt les compliments qu’il distribue volubilement à Rose absolument incapable de rougir tant son visage est rubicond.
Je ris avec plaisir, cocu magnifique ou presque à leurs yeux, du bon tour que je viens de leur jouer en interrompant leur délire sexuel aussi près du but.
Je leur laisse deviner… et je crois qu’ils sont très forts au jeu des devinettes à les voir cloués sur place, muets et interdits… Apparemment mon retour met fin au cours avant l’heure. Je m’assieds, armé d’une Kronenbourg et assiste au va-et-vient du rangement. Ils n’osent pas trop se regarder, semblent empruntés quand ils se retrouvent face à face, ne parlent plus mais reprennent leurs couleurs habituelles. Quand enfin Gilles serre la main de Rose pour la saluer et murmure un timide « à mardi », je me félicite d’avoir joué un aussi bon tour aux deux tourtereaux. Rose, au coucher est extrêmement tendre, son excitation n’est pas entièrement tombée.
Pour rien au monde ! Je me déclare fatigué par ma partie de tennis, tourne le dos comme elle a si bien su le faire depuis le début de la semaine. Apparemment, elle n’avait pas préparé la rencontre de ce soir dans la forme où elle l’a vécue ; mais elle n’a pas offert de résistance à l’attaque progressive infligée et a fini par succomber au charme du séducteur, heureuse et flattée peut-être de compter parmi les élues de son tableau de chasse. Allez donc comprendre toutes les manifestations de la vanité. Le carême est passé mais j’entre dans une volontaire période d’abstinence ; cocu peut-être mais pas père nourricier d’un bâtard. Je m’endors malheureux au son des soupirs de Rose en proie à un rêve érotique.
Le mardi suivant, vers 18 heures, je sonne à la porte de Gilles. Il est à l’atelier avec sa cour féminine. Une magnifique blonde, aussi blonde que ma Rose est noire de cheveux, m’accueille aimablement. Nous nous connaissons de vue seulement ; notre implantation dans le lotissement est récente. Elle sait que Rose fréquente l’atelier où son mari exerce son art. Elle est rayonnante, confiante en sa beauté, belle femme charmeuse, fière de sa réussite en amour auprès d’un homme qui se vante d’être fidèle alors qu’il est courtisé plus que la moyenne par ces dames en quête d’occupations artistiques à la mode ou d‘émotions nouvelles.
Sur son front passe une ombre, mais elle retrouve sa sérénité et m’encourage du regard à poursuivre.
Elle avait l’air consternée, mais ma dernière phrase lui arrache un éclat de rire :
Si vous voulez mesurer toute l’étendue de la félonie, il faudra attendre qu’ils soient réellement passés à l’acte. Vous pourrez alors aller sonner à la porte ou frapper aux vitres pour les interrompre. Je pense qu’il serait bon que je ne me montre pas, pour me permettre de les surprendre à mon tour en cas de récidive dans les semaines à venir. Insultez bruyamment ma femme, traitez-la d’aguicheuse et de tous les qualificatifs choisis, emmenez votre époux pris en flagrant délit d’adultère, secouez-le. Mais surtout qu’il ne sache rien de notre présence. Faites-lui jurer de ne plus recommencer, menacez-le de divorcer s’il le faut puis faites semblant de lui accorder votre pardon une toute dernière fois. Nous pourrons ensuite tester la valeur de ses serments. Je ne manquerai pas de vous tenir informée, s’il devait y avoir une suite.
Désormais, elle m’appellera Paul et je l’appellerai Sylvie. En quelques phrases nous nous sommes mis d’accord. Je la quittai et me dirigeai vers l’atelier, je voulais empêcher Rose de se dévouer une fois de trop dès ce soir. À vingt heures précises, j’assistai au départ des premières, entrai dans la salle, allai saluer Gilles fort cordialement. Comme je fixai un certain point de sa personne, il fut ennuyé. Rose m’expliqua qu’elle s’était engagée pour un nouveau remplacement ; alors que le fou rire secouait la troupe qui s’éloignait à l’extérieur. Le rangement se fit rapidement. Sitôt fini, j’entraînai mon épouse vers notre domicile par le chemin le plus court, laissant à Gilles le soin de fermer le local.
Deux jours plus tard, raquette, balles et tenue sportive : je saute dans ma voiture. Mon rétroviseur m’apprend que Gilles va au rendez-vous, attendu par Rose qui a déjà disposé une partie du matériel sur la toile cirée avant mon départ, comme pour me faire savoir que les cours continuaient. J’ai pris mes précautions pour assurer mon retour à l’observatoire. Je suis le même chemin que la semaine précédente et au même point j’arrête l’auto. Sylvie m’attend à l’endroit prévu et nous rejoignons l’arrière de la maison. Tout témoin extérieur qui a vu Gilles s’introduire constatera à notre arrivée que nous tenons une réunion !
Nous regarderons à tour de rôle en évitant les bruits. Il n’y a qu’une chaise dans notre local technique, la galanterie veut que Sylvie l’occupe. Je pourrai éventuellement observer par-dessus sa tête. À l’intérieur, son mari et ma femme sont déjà enlacés. Ils garderont les activités manuelles pour la fin. Sylvie les regarde s’embrasser avec la fougue et l’avidité d’affamés qui attendaient leur repas depuis longtemps. J’appuie sur les épaules de la blonde pour éviter une intervention prématurée. Rose a mis en musique de fond une série de slows. Étroitement enlacés, ils tournent lentement, langoureusement, en parfaite harmonie. Quand une main se libère, c’est pour s’attaquer aux boutons de chemise ou de blouse ou pour partir en exploration d’un sein ou d’une fesse. D’abord toute en retenue, Rose ose de plus en plus, s’offre aux caresses les plus directes. Le volcan est entré en éruption ; est-ce la nouveauté de la situation, la découverte de ce nouveau partenaire, qui lui donnent ces audaces que je ne lui connaissais pas ?
Sylvie les observe avec plus de curiosité que d‘indignation, elle semble avoir oublié qu’un des deux acteurs qui se déshabillent en se trémoussant est son mari. La scène l’émoustille et je dois repousser sa main qui se portait vers mon sexe. Je place ma main gauche sur sa bouche et lui rappelle que nous ne devons pas nous faire remarquer. Tiens, Rose porte des dessous que je n’avais jamais vus, string étroit à dentelle mauve et soutien-gorge de même matière qui sert de présentoir à ses tétons durcis par les succions et les caresses.
En tirant sur l’élastique du string Gilles l’a fait disparaître dans la fente culière. Quand ils sont nus, je vois pointer un pénis de taille normale dressé vers son nombril. La main de Rose s’en empare et elle l’attire vers la table. Elle dégage les pinceaux et les petits pots. Gilles est collé à son dos et lui mordille la nuque. Rose lui fait face, il place ses mains sur ses épaules, recule légèrement pendant qu’elle plie les jambes pour se retrouver à genoux en face du membre viril en érection. Nous ne voyons que le dos de l’homme. Puis, après une pipe qui n’a pu qu’accroître sa vigueur, il pousse Rose contre le bord de la table, passe ses mains sous les fesses rebondies, la soulève et la dépose sur la table, la couche sur le dos, lui relève les jambes bien haut et se penche sur le sanctuaire, la grotte qui se disait mienne. Le mouvement de sa tête s’interprète facilement d’autant que Rose entame une mélopée gratifiante pour le dispensateur de plaisir. À voix basse, je tire Sylvie de sa contemplation :
Gilles s’est redressé, a empoigné sa verge, la secoue, son bras gauche la lève et la descend à plusieurs reprises, la met en position, sa main droite prépare le terrain, et le mouvement appuyé de ses fesses le plante dans le vagin. Rose entame la mélodie du bonheur. Je tire Sylvie. Je referme à clé la porte de notre abri. Ils étaient tellement pressés de se prendre et de se donner qu’ils ont oublié de fermer la porte principale à clé. Sylvie entre innocemment en appelant son mari gentiment, marque un temps d’arrêt et pousse des hurlements pendant que je m’éclipse vers ma voiture. Je démarre, il me reste 45 minutes pour revenir au foyer. Rose aura pu mettre de l’ordre, retrouver son souffle et présenter un aspect normal. Je suis curieux de constater comment elle aura encaissé cette nouvelle interruption d’un plaisir promis mais dérangé…
20 h 10, je sonne, Rose repeignée et rafraîchie m’ouvre avec un sourire figé. Elle sort sur le seuil inspecte les alentours à la ronde puis rentre après moi, un peu rassurée de n’avoir pas vu d’attroupement.
Comme je la comprends. Se rend-elle compte du double sens de ses paroles ? La bouche parle de l’abondance du cœur. Assurément, elle aurait aimé achever ce qu’elle venait de commencer quand Sylvie est entrée. Son imagination débordante mérite d’être encouragée :
Blonde oui, aimable ? Le mot doit cacher un gros mensonge. J’entre dans ce concours, moi aussi je sais mentir :
La bonne épouse ! Ce déplacement ne la chagrine pas. L’orage est passé, le vent a chassé les nuages. Il ne reste plus de traces en dehors d’un léger tremblement des mains, un peu de sang dans le blanc de l’œil et des regards obliques vers la porte d’entrée, comme si elle craignait un retour de la mégère déchaînée qui l’a secouée et couverte de mots orduriers. Le câlin à l’heure du coucher me laisse de marbre, le jeudi soir après le tennis, je peux prétexter une saine fatigue et comme je ne tiens pas à déraper sur les sécrétions de l’amant de ma femme, je m’abstiens. Dans la masse des incertitudes qui m’écrasent, j’aurai une certitude au moins : celle de ne pas être le père de l’enfant que Rose pourrait concevoir. En effet je n’ai pas vu les amants prendre des précautions, sortir couverts comme dit De Chavanne.
Elle est en manque, ma parole, en pleine période de frustration. C’est la première fois que je me dérobe depuis notre mariage, au risque de la précipiter plus vite et plus fort dans les bras de ce bellâtre ou de tout autre homme en mal d’amour. Mais mon cocufiage depuis ce soir est consommé, j’y ai assisté avec peine et je ne peux plus supporter les attentions de la femelle en chaleur à laquelle je tourne délibérément le dos. Mon cœur dans ma poitrine est une pierre lourde, horriblement pesante. Ce qui est perdu est perdu. La face que je regarderai désormais n’est plus qu’un masque. Ses mots d’amour me soulèvent le cœur. Il n’aura pas fallu plus de deux ans de mariage pour me réduire à ce rôle infâme de mari cocu. Autant de serments d’amour, autant de gestes d’amour réduits en bouillie par cette liaison, et peut-être par d’autres. L’art de la tromperie avec lequel elle croit actuellement me laisser dans l’ignorance de son aventure amoureuse et sexuelle, pourquoi ne l’aurait-elle pas rôdé depuis notre mariage avec d’autres compagnons ?
Franchement, ces larmes de crocodile, après le spectacle de son accouplement adultère, ne me touchent plus. Car elle sait ce qu’elle a fait !
Je n’ai rien à faire à Paris mardi prochain. Si Rose et Gilles veulent se revoir, l’occasion que je leur sers sur un plateau est trop belle pour qu’ils la manquent. Je serai présent à mon observatoire, je m’y introduirai pendant la séance d’atelier d’art. Et je n’y serai pas seul. Dans un café fréquenté par des célibataires, j’ai l’intention d’en recruter trois. À la pharmacie, je dois me procurer la pilule du lendemain pour le cas où Rose aurait une nouvelle fois négligé de protéger ses rapports avec Gilles et des préservatifs à laisser traîner.
Comme convenu, le samedi matin je rencontre Sylvie au marché. Sa fureur ne l’empêche pas de me raconter qu’elle n’a pas eu à se forcer pour hurler, traiter ma femme de croqueuse d’hommes, de briseuse de ménages, de petite grue. Elle lui aurait tiré les cheveux et claqué le visage alors que ma femme atterrée n’opposait aucune résistance. Ce qui a surtout plu à Sylvie, elle en rit maintenant, c’est que, ayant menacé ma femme de la dénoncer à son mari cocu, Rose s’est jetée à ses pieds, a demandé pardon, a juré qu’elle ne recommencerait plus, a admis que c’était-elle la provocatrice, mais a supplié de ne rien dire à son mari.
Je raconte que je lui ai laissé le temps de se remettre de la tempête, qu’elle n’avait pas avancé son ouvrage parce que vous étiez venu chercher votre mari pour qu’il puisse recevoir vos visiteurs.
Immédiatement, je lui fais part de mon plan pour le mardi.
Nous nous séparons et j’utilise la liste de courses établie par Rose pour faire les achats.