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n° 13860Fiche technique45386 caractères45386
Temps de lecture estimé : 27 mn
15/05/10
Résumé:  Les amants, dérangés par le mari puis par l'épouse du séducteur, veulent mettre à profit un voyage du mari : c'est un piège, ils sont surpris.
Critères:  fh cocus humilié(e) vengeance pénétratio -vengeance -extraconj
Auteur : Passerose            Envoi mini-message

Série : Atelier d'artisanat

Chapitre 02 / 05
Atelier d'artisanat - 2

Résumé : Rose s’est éprise de Gilles, moniteur de l’atelier d’artisanat. Ses retards au retour des séances ont éveillé l’attention de Paul, son mari. Celui-ci finit par observer, à son domicile, les travaux d’approches du séducteur. Il intervient, sans révéler ce qu’il a vu, pour empêcher la consommation de l’adultère. Puis, en compagnie de l’épouse de Gilles, ils assistent à cette consommation. Sylvie interrompt le coït alors que Paul s’éclipse. Paul échafaude avec Sylvie un plan pour vérifier que les amants vont rester fidèles aux engagements pris devant Sylvie.



Rose revient vers 12 h 15. Elle m’enlace et m’embrasse mieux qu’elle ne le faisait depuis une quinzaine de jours, babille, s’amuse à vérifier les courses.



Le magasin de confection est situé à l’extrémité sud de la place et, du premier étage, on voit tout ce qui s’y passe. Donc Rose a surveillé mon entretien avec Sylvie. Il serait étonnant qu’elle n’ait pas reconnu mon interlocutrice. Notre rencontre l’intrigue : Sylvie m’aurait-elle raconté la version réelle de sa visite du jeudi ? La situation est cocasse, je prends plaisir à faire traîner mes réponses.



Rose pique un fard, ma question l’embarrasse. Elle craint que Sylvie ne m’ait renseigné sur son activité amoureuse avec son mari.



Elle veut me donner l’impression de faire un gros sacrifice pour m’être agréable. Elle dépose sur ma joue un baiser sonore, traîtresse ! Je sais qu’elle m’est fidèle (tiens donc), je sais qu’il n’y a rien entre elle et son amant (tiens, encore) mais je sais aussi qu’elle a juré à Sylvie de ne plus prendre de cours à domicile avec Gilles. En réalité, elle y est contrainte et sa renonciation est pure tromperie supplémentaire. Elle n’a honte de rien ! Quel masque ! Je décide de charger l’âne.



Ce contre-pied la surprend, elle ne sait que répondre et se tire cette épine du pied par un autre baiser sur l’autre joue. Gilles jouit d’un régime de faveur en matière de baisers sur la bouche ; ils lui sont réservés ! Elle a bu mon envolée avec un plaisir évident. A-t-elle saisi au passage tous les termes évocateurs de la relation amoureuse ? L’enthousiasme feint que j’ai montré va-t-il semer le doute ou la remplir de certitudes ? Ses travaux artisanaux ne méritent certainement pas un éloge aussi excessif, seule la passion qui aveugle peut lui faire gober ces propos dithyrambiques. Comment fait-elle pour ne pas soupçonner l’ironie que charrient une telle exagération et les allusions à sa conduite en compagnie du mentor ?



Elle a jusqu’à jeudi pour se sortir de ce traquenard. Ce qui l’intrigue, ce qui devrait déterminer sa conduite à venir, ce qui brouille le message, c’est ma rencontre avec la femme qui a découvert le pot aux roses de Rose. Elle a besoin de savoir ; donc elle revient à la charge.



Ma joue gauche et ma joue droite reçoivent ce grand réconfort de ma divine tricheuse. Si elle me croit, elle est soulagée.



Ne suis-je pas parfait dans ce rôle du cocu qui se réjouit de l’évolution de sa femme : Il n’est pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Moi, j’en ai trop vu pour reculer. J’entre dans le personnage que Rose m’a attribué dans son exaltation amoureuse.


Ce mardi je suis donc théoriquement dans le train de Paris. Ma voiture garée hors du passage de ma maison à l’atelier, je viens de voir Rose toute guillerette partir à ce cours collectif. Je quitte ma voiture et j’emprunte mon passage par le local technique. J’ai environ deux heures devant moi pour inspecter les lieux. Tout est propre et bien rangé. Exceptionnellement, la porte de la chambre située dans le prolongement de la façade ouest, du côté des fenêtres de la grande pièce de vie, est ouverte. Nous y avons disposé un matelas que Rose et moi utilisons à même le sol, lorsque nous accueillons pour la nuit des amis auxquels nous laissons notre chambre. Sera-t-il nécessaire d’acheter une chambre d’amis ?


Je reçois immédiatement confirmation que Rose attend un visiteur : le matelas est habillé d’un drap de coton égyptien, deux coussins brodés d’un cœur marquent l’emplacement de deux têtes et des pétales de pivoines roses ont été répandus en bordure de ce lit. C’est donc ici qu’auront lieu les ébats espérés. Un reste de pudeur a protégé le lit conjugal. Pour combien de temps ?


La porte de la chambre du milieu est, comme toujours, fermée à clé. Je l’ouvre et j’y dépose mon appareil photo, mon magnétophone que je brancherai plus tard pour enregistrer ce qui se dira dans ce lieu de consommation renouvelée de mon cocufiage. Le fil du microphone emprunte le passage des tuyaux d’alimentation des radiateurs en fonte à travers la paroi ; des liens de scotch transparent le maintiennent hors de vue et je fixe le micro à l’arrière du radiateur, froid en cette saison. Je ramène quatre sièges de jardin de mon garage. À 19 heures arrivent mes trois mousquetaires. Trois grands costauds : propres. J’ai insisté sur les consignes d’hygiène. Je les installe sur les sièges de jardin, dans la chambre du milieu et leur offre une bière. Je leur rappelle ce qu’ils auront à faire au signal que je leur donnerai. Le silence le plus total devra être observé à partir de 20 heures, sinon l’opération échouera. Sylvie arrive à son tour. Je l’installe avec les autres. Une seule consigne : attendre sans bruit mon signal et elle pourra se manifester. 19 h 57 une clé tourne dans la serrure. Portes fermées ; SILENCE ! je branche le magnétophone.


Rose pénètre dans le salon. Derrière elle, les mains sur ses hanches, Gilles demande:



Étroitement enlacés, bouches dévorantes, ils se dirigent vers le matelas.



Je sors de la chambre, fais signe aux autres de ne pas bouger.



Je me suis plaqué à la paroi. Dans l’encadrement de la porte apparaît le bas du dos de Rose, enveloppé dans une étroite frange de dentelle mousseuse : elle va se ruiner en tenues affriolantes. La minute d’après, je les entends se rejoindre en riant et chahutant sur le drap frais. Entre deux baisers gourmands, le souffle déjà court j’entends :



Ils ont sacrifié les préliminaires et plongent dans le vif du sujet : trop de contrariétés ont interrompu leurs précédentes tentatives. Cette fois ils se précipitent enfin dans cette copulation voulue. Je n’entends plus que leurs souffles. À intervalles espacés, Rose produit un « euh ! euh ! » Je m’approche. Elle serre sur ses hanches le bassin de l’homme des deux mains ; lui est en appui sur ses bras tendus posés de chaque côté de la tête permanentée de cet après-midi. Ils sont les yeux dans les yeux guettant dans le regard de l’autre la montée du désir, les vagues du plaisir. Plus rien ne compte désormais que cette quête de la jouissance physique. Les « euh » … « euh » se précipitent. Le martèlement du mâle accélère, les clapotis humides du piston sont de plus en plus fréquents.



Le grognement grave qui lui répond ne me convaincrait pas ! Je recule, ouvre la porte voisine au moment où Rose s’époumone et crie :



D’un violent coup de reins, il la désarçonne. Trop tard : le premier éclair de mon flash passe inaperçu, le second renverse Gilles sur le dos. Je tourne autour du matelas en mitraillant les deux acteurs effarés, paralysés par mon apparition et l’entrée des trois malabars qui m’accompagnent. Leur anatomie dénudée, l’érection de Gilles, la coulée blanchâtre entre les lèvres bâillantes de la vulve irritée de Rose, cuisses ouvertes, l’appareil vise tout, les yeux des témoins n’en manquent rien. Sylvie accourt, je n’ai pas eu à l’appeler. Elle se met à hurler :



Je ne peux pas empêcher les claques et le crêpage de chignon. Sur le drap souillé, ils gisent inertes, stupides, défaits. Le plus catastrophé c’est Gilles : l’apparition de sa vieille le terrorise. Rose finit par resserrer les jambes et cache son sexe des deux mains. Elle sanglote, a pris les gifles de façon passive et proteste:



Des « hooo » qui n’ont plus la même résonance. À qui s’adresse-t-elle ? À moi, à Gilles, à Sylvie ?



Ce cri a du perdre toute signification, elle dit « mon amour » comme d’autres disent « merde ».


Sitôt dit, sitôt fait. Ce scotch gris, en bandes larges, va les maintenir en position. Qu’ils se reposent et mijotent dans leur jus. Ils vont avoir le temps de réfléchir. Plus rien ne presse désormais, ils n’ont plus rien à cacher, ils vont goûter au bonheur de coucher paisiblement ensemble sur le lieu de leur amour, de partager drap et matelas dans cette chambre.


Que nous sommes tolérants, Sylvie et moi ! Nous quittons la pièce et allons nous désaltérer. Le champagne n’a pas vraiment eu le temps de descendre à la température idéale. Mais la réussite de notre plan mérite qu’on fête.



C’est Sylvie qui rompt ainsi le silence. Nous reprenons notre souffle. Je vais arrêter le magnétophone. Elle me regarde surprise, demande à entendre le contenu de la bande. Remettons à demain : je vais charger une autre cassette pour la suite, car j’ai prévu de laisser le couple attaché après l’épreuve. Ils vont avoir des choses passionnantes à se dire.


De la chambre viennent plaintes et supplications. C’est surtout Rose qui gémit et pleure. Sylvie est aussi impassible que moi.



Le travail en commun nous a conduits spontanément au tutoiement.



Elle sourit, songeuse : ce qu’elle en fera ne me regarde pas.



J’interpelle mes trois auxiliaires :



Je retourne près des amants, la pièce n’a pas été aérée, les odeurs mélangées de sueur et de sperme me soulèvent l’estomac



Je les laisse à leur méditation et vais vérifier le fonctionnement du magnétophone dans la salle voisine.



Ils explosent d’un rire gras tandis que la porte laisse filtrer les cris d’une querelle d’amoureux ! Avec Sylvie, ils sont tombés d’accord. En premier, ils assureront la livraison de Gilles dans son village, puis ils assureront la tranquillité de sa nuit. Je suis soulagé de n’avoir plus à régler cet aspect du problème. Nous prêtons une oreille aux invectives des deux gisants et nous rions.



D’une seule voix :



Je m’installe à ma machine à écrire et rédige deux petits mots :


Je, soussigné, Gilles …, reconnais avoir été surpris en flagrant délit d’adultère avec Rose … épouse consentante de Paul … ce mardi … par l’époux de ma maîtresse Rose … et par mon épouse Sylvie … Date et signature


Je, soussignée, Rose …, épouse de Paul …, reconnais avoir été surprise, à mon domicile, en flagrant délit d’adultère avec Gilles … par mon époux Paul et par l’épouse de mon amant. Date et signature.


Sylvie fait les poches de Gilles, rafle les clés et le portefeuille, ne lui laisse que ses mouchoirs. Elle fait un paquet des vêtements. Armée d’un feutre noir, elle va écrire dans le dos du mari infidèle :


« TROUVÉ NU DANS LE LIT D’UNE AUTRE »


Je remercie les intervenants, leur remets l’enveloppe promise.



Elle se laisse traîner, je la fais asseoir à la table où le flirt a débuté, j’enlève les liens et découvre ses yeux toujours en larmes.



L’assemblée rit, tous la connaissent mieux nue qu’habillée…



Ses yeux passés du noir à la lumière déchiffrent, elle se tourne vers moi et dit :



Toutes deux se dirigent vers l’endroit désigné. Rose a la démarche d’un canard. Pieds nus comme la pute de Sartre, mal assurée, sans charme. D’un signe de tête, je demande Gilles. Ils le portent jusqu’à la chaise, lui délient les mains, j’arrache sans ménagement le bandeau des yeux. La lumière l’éblouit.



Il reconnaît sa défaite et signe en espérant la clémence de sa femme qu’il ne voit pas dans la pièce. Les femmes quittent la salle de bain. Rose a passé un peignoir rose pour cacher sa nudité. Je la fais asseoir dans un fauteuil et lui fais entraver les chevilles. Sylvie me fait cadeau d’une cravache et emmène sa troupe. Gilles est de nouveau ligoté et porte un nouveau bandeau. Il a encore une soirée agitée à affronter. Sylvie est déterminée à rendre compte à ses parents des activités extraconjugales de leur fils.


De mon côté, je suis disposé à le dénoncer comme suborneur au comité de direction de l’atelier d’art, photos à l’appui. Son bénévolat au service des dames devrait s’arrêter là. Il devra chercher un autre territoire de chasse. J’ai fermé toutes les issues : nous jouerons la suite à huis clos. Rose repart en pleurs. C’est une fontaine intarissable. Mais que pleure-t-elle ? Ses amours contrariées, sa faute étalée à mes yeux, son mariage saccagé, l’atelier qu’elle n’osera plus affronter ni fréquenter, la honte d’un procès en divorce avec photos de l’adultère publiquement étalées et cette reconnaissance écrite et signée par elle, et sans doute par lui, du flagrant délit, la grossesse possible résultat de son accouplement adultère ? Je lui donne un paquet de mouchoirs en papier.



Je vais chercher le magnétophone. À sa vue elle pâlit. Je le pose devant elle sur la table du salon et je lance la première cassette : de leur arrivée jusqu’à notre intervention, on y parle de « sa tigresse », du cocu content « qui insiste pour que continuent les leçons », de la nécessité de se jeter vite sur le nid d’amour préparé. Je stoppe la cassette.



Elle est livide. Que peut-elle opposer à ses propres paroles ? Je continue, le pire arrive : les chatouilles, « fais-moi un enfant », « notre secret », « je penserai à toi en le regardant grandir » … et les bruits des ébats amoureux.

Elle se bouche les oreilles, ne veut plus entendre son délire.



Cette fois c’est un torrent de larmes qui déferle.



Voudrait-elle me défier ?



Cette fois son visage est complètement décomposé et j‘en rajoute une couche:



Tête basse, elle reste muette.