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Temps de lecture estimé : 11 mn
05/08/10
Résumé:  Je suis un retraité de 65 ans. Mon neveu Stéphane qui veut célébrer son mariage à Lyon veut m'inviter à filmer sa nuit de noce. Étrange idée ? Qui cache peut-être autre chose ?
Critères:  fh hagé fagée couple fête amour photofilm nostalgie -amourcach
Auteur : Lucien Ramier  (Auteur amateur de récits que je veux résolument optimistes)      Envoi mini-message

Série : Reportage de Mariage

Chapitre 01 / 02
Une étrange invitation

Invitation et jour de noce dans le Lyonnais



Stéphane, c’est mon neveu. Il a la trentaine. C’est un charmant garçon qui a toujours conservé à mon égard un vif attachement.



Je le remercie en pensant toutefois, à son attitude souriante, qu’il va aussi me demander un autre service particulier.


Je suis veuf, sans enfant, et ancien commercial retraité de la photographie. Je suis toujours un passionné mordu de cet art. J’ai visité tous les clients photographes de France et de Navarre durant ma longue carrière. Stéphane, le fils de ma sœur, m’a souvent accompagné autrefois, dans son enfance, dans mes visites professionnelles. Cela lui a donné l’idée de devenir attaché commercial, comme son oncle, et même de me succéder. Il m’a toujours considéré, à tort sans doute, comme un bon photographe. Contrairement à lui, je n’ai pas suivi de stage de formation. C’est en amateur passionné de l’image que je me suis formé, sur le tas.



En écoutant ces paroles de mon neveu, ma curiosité est piquée au vif. Qui peut être ce client de Lyon avec une fille qui me connaît et que va-t-il me demander encore ?



Stéphane marque un instant de silence.


Je reste interloqué.



Cette idée a dû produire un drôle d’effet surprise sur mon visage. Cela m’inquiète et m’honore à la fois. Aller photographier ou filmer des gens qui font l’amour, pourquoi pas si je ne les connais pas. Mais faire des vidéos de la nuit de noce de mon neveu. D’où lui vient donc cette idée qui me gêne sincèrement ?


Cela ne m’est arrivé qu’une seule fois. Personne, mais absolument personne de mes connaissances ne peut le soupçonner. C’était une de mes clientes, veuve, qui m’avait demandé des photos de sa personne toute nue, un soir de passage près de Roanne. Ce que j’avais réalisé avec tant de zèle que l’idée m’était venue ce jour-là, de faire une bande vidéo sur mon VHS, en souvenir de cette magnifique soirée.




*********



Un mois plus tard, je suis à Lyon. Bien sûr que je reconnais Estelle, qui a grandi, et aussi ses parents.

Comment ne l’avais-je pas deviné ?



C’est ainsi que Gamonais m’accueille. Il m’a toujours traité comme un ami, autrefois.



La pensée que je suis ici pour prendre les photos de la nuit de noce de la fille de ce vieil ami, Gamonais, qui est là devant moi, m’effraie tout à coup. S’il savait la vraie raison de ma présence au mariage ! Je pense qu’il serait plus que surpris et il me prendrait pour un vieux satyre. Ma gêne s’accentue encore quand Madame Gamonais, son épouse, vient me saluer et m’embrasser. Je me dis que sa fille n’a pas dû lui dévoiler son intention d’avoir un film érotique de sa nuit de noce. Cette femme me semble si distinguée, si précieuse, que je devine l’aspect effaré de son visage si elle soupçonnait la vérité.



*********



Muni de mon fidèle Leica qui ne me quitte jamais, j’ai fait un reportage en règle à la mairie, et à l’église, comme il se doit. Estelle m’a conquis par son sourire, sa beauté, son intelligence. Quand elle voit l’objectif qui recherche le champ de son image, elle m’offre des poses intelligentes qui mettent en valeur la jolie silhouette toute blanche d’une belle mariée.


Une dame élégante, la cinquantaine, indique aux mariés avec discrétion les poses qu’ils doivent prendre. Ce qui me facilite le travail des prises. La précision de l’ajustement des vêtements et des poses me font deviner une professionnelle.


Les traits de son visage régulier discrètement maquillé, ne me sont pas inconnus. Je cherche dans mes souvenirs. Qui peut être cette personne qui me regarde parfois avec une telle attention et une telle insistance ?


Au fond de moi-même. Je me dis qu’elle ne me déplaît pas. Son regard insistant commence à me fasciner Dommage que je ne puisse pas en faire ma cavalière pour ce jour de noce ! Comme elle semble se prêter d’elle-même à me rendre ce service d’assistance aux prises de vue, j’espère bien faire plus ample connaissance lors du repas ou de la soirée.


Je termine les photos officielles. Nous arrivons au restaurant. Madame Gamonais, maman de la mariée, me fait l’honneur de m’inviter à prendre place à leur table. Elle me présente à ma voisine :



Je constate, surpris, que Juliette se trouve précisément être cette dame élégante qui me prête assistance dans les prises de vue. Aurait-on deviné mes désirs ? Je suis surpris d’entendre ma voisine, pas gênée le moins du monde, m’adresser la parole en souriant :



Je lui montre un visage étonné et surpris.



Comme un éclair des images oubliées me reviennent en mémoire.


« Ça y est, j’y suis ! » me dis-je. La bande VHS. Elle a dû croire que j’avais perdu la mémoire



Elle rit de bon cœur, pendant qu’elle me rappelle nos souvenirs communs, bien entendu strictement professionnels pour l’instant. Car nous évitons d’évoquer les moments d’intimités que seuls les jeunes mariés, Stéphane et Estelle, connaissent. Au regard complice qu’elle me lance, je comprends qu’elle n’a pas oublié non plus cette soirée de plaisir charnel.


Je vois tout à coup d’un œil nouveau cette femme que je viens de reconnaître. Je la trouve même plus belle qu’il y a vingt ans, lors de mes passages professionnels à Roanne. Son visage régulier est légèrement maquillé. Le joli décolleté de sa robe du mariage met en valeur sa poitrine accueillante et pour couronner le tout, le sourire qui illumine son visage me révèle son plaisir de me retrouver.



Est-ce sa compagnie ? la bonne table ? l’ambiance joyeuse de la noce ? Je sens que ma libido se réveille. Je me réjouis, alors que je reprends mon Leica pour faire les photos de toutes les tables et des invités.


L’apéritif et l’entrée délicieuse ont déclenché la bonne humeur chez tous les convives. Juliette en effet, à ma grande surprise, me propose de m’assister encore dans cette tâche pour une parfaite mise en scène. Sa connaissance des invités me simplifie le travail.



*********



Il est plus de dix-sept heures quand les convives rejoignent le jardin pendant que l’on aménage la salle pour le bal qui va suivre. D’autres invités à la fête viennent grossir la nocée maintenant. Ce sont des amis des jeunes mariés, invités au bal qui va succéder et à la soirée de fête.


Pendant ce temps de pause, je retire le Leica de son pied et Juliette me fait signe de venir la rejoindre sur un banc, alors que les gens de la noce se sont regroupés près du bar. Je suis heureux de la rejoindre dans un endroit un peu isolé, pour évoquer enfin les souvenirs de cette belle rencontre lointaine d’un soir.



Juliette soudain me prend la main dans la sienne et son regard m’en dit long sur son bonheur de me revoir. Depuis si longtemps que je vis seul, je me sens tout à coup fasciné par ce visage et nous gardons le silence comme deux êtres qui évoquent dans leur mémoire les mêmes souvenirs de bonheur.



Je crois revoir les expressions de son visage que j’ai voulu immortaliser sur la bande vidéo. Elle se rapproche de moi et me glisse à l’oreille :



Cette évocation déclenche son rire cristallin que j’aime bien.



Je veux embrasser ses lèvres. Juliette me regarde avec son beau sourire d’autrefois. Nos deux visages se rapprochent. Mais tout à coup, quelqu’un s’approche :



C’est Gamonais qui nous surprend et coupe court à nos élans amoureux. Juliette sourit et me lance avec un air entendu :



En revenant du jardin, ces souvenirs érotiques me pressent de prendre cette femme dans mes bras et de sentir son visage près du mien. Mais je dois assurer les vidéos du bal.


Auparavant, je lance à Juliette une invitation pour entrer dans le bal juste derrière les mariés. Pendant que les premiers pas de danse nous unissent, je la serre contre moi, alors que les musiciens entonnent une valse lente.


Les Gamonais ont bien fait les choses. La maman de la mariée, ne voulant pas ignorer ses origines auvergnates, a invité deux accordéonistes de son pays d’origine qui animent ce bal familial.


Je surprends tout à coup un sourire coquin sur le visage du couple des mariés qui nous regardent. Je ne peux m’empêcher de penser à un coup monté réussi de leur part.


« Réunir ces deux anciens amants, oncle et tante, le jour de leur propre noce. C’est peut-être, comme pour eux, dans l’espoir qu’ils puissent aussi vivre le meilleur ou peut-être le pire ? »