Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14195Fiche technique34319 caractères34319
Temps de lecture estimé : 19 mn
26/12/10
Résumé:  Quand l'amitié bascule et fait place à une relation plus intime, plus intense.
Critères:  fh fsoumise hdomine sm init -initiatiq
Auteur : Umi            Envoi mini-message

Série : Séances

Chapitre 01 / 03
Première séance

Thé et petits gâteaux sur une table basse. Les deux convives assis côte à côte sur un canapé d’osier. Elle très classe, lui très strict.



Il remplit de nouveau les tasses de fine porcelaine.



La voix est frémissante.



Il y eut un silence, qu’elle brisa.



Il lui sourit.



Le teint de la jeune femme s’empourpra. Son cœur battait fort. Les mots se bousculaient à ses lèvres mais elle réussit à garder son empire et à conserver le silence, pour rien au monde elle n’aurait voulu troubler la réflexion de l’homme. Elle savait que c’étaient les secondes où se jouait son sort.



Elle se tut. L’atmosphère avait changé, l’air était plus froid.



Elle s’exécuta.

Pour la première fois, il se tourna vers elle et la regarda droit dans les yeux. Jamais il ne l’avait regardée de cette façon. Elle comprit qu’il existait un autre homme à l’intérieur de celui qu’elle croyait connaître, un homme qui lui faisait peur et qui la fascinait, un homme qu’elle appelait de ses vœux, peut-être pour son malheur. Reculer était hors de question.



Ses yeux plongés dans les siens, elle sentait le pouvoir hypnotique de son interlocuteur, l’ascendant qu’il avait pris sur elle depuis ces deux minutes qui la bouleversaient plus qu’elle n’aurait su le dire.



Elle baissa les yeux devant son expression courroucée.



Son air était à présent celui d’un gourmet devant un mets délicat et convoité. Elle se sentait défaillir.



Il la fixa et elle hocha la tête en guise d’assentiment.



Elle rougit de nouveau, se mordant la lèvre.



Elle se leva et commença à s’éloigner. Il contempla sa démarche féminine et sa croupe ondulante.




Sa main trembla lorsqu’elle la posa sur la poignée de la porte. Face à elle, un grand miroir dans lequel elle pouvait se voir en pied trônait près d’un grand lit. Elle découvrit la perruque : bleue, coupe mi-longue. La lumière provenant de la fenêtre la faisait luire de reflets électriques.


Elle était dans un état second, ne sachant plus qui elle était ni où elle était, déjà pleine de désir pour un jeu dans lequel elle savait qu’elle allait se perdre totalement. Jusqu’où cela irait-il ? Jusqu’où l’homme assis dans le salon la mènerait-il ? Elle l’aimait et était prête à lui prouver.


Lentement, avec un mélange d’appréhension et d’excitation, elle ôta sa robe qu’elle posa sur le dossier d’une chaise. Peur et attirance de l’inconnu irrémédiablement se bousculaient dans son esprit. Sous-pull et collants allèrent rejoindre la robe. Elle était à présent en sous-vêtements. Le miroir renvoyait l’image d’une jeune femme à la peau blanche qui tranchait avec le noir de l’étoffe en fines dentelles. Elle se tourna et se retourna, se mirant dans le miroir, épiant chaque parcelle de son corps qu’elle avait méticuleusement épilé avant de venir.


C’est alors qu’elle aperçut la laisse. Un frisson la parcourut. « Que suis-je en train de faire ». L’espace d’un battement de cœur, elle eut envie de renoncer, de se rhabiller de s’enfuir de la maison. Mais son envie de goûter à « l’interdit », de tester et pousser ses limites était plus forte que tout. Elle s’empara de la perruque qu’elle eut un peu de mal à positionner afin d’obtenir un résultat satisfaisant. Encore une fois, elle se contempla longuement essayant de dompter cette nouvelle silhouette que renvoyait son reflet. Elle sourit nerveusement. Puis se rapprochant du miroir, elle entreprit de revêtir son beau manteau de fourrure. La panoplie se complétait enfin par des bas, noirs également.


Elle avait les mains moites lorsqu’elle prit la laisse entre ses doigts. Elle la contempla, la tournant et la retournant dans tous les sens. Enfin, son fantasme prenait corps. Elle en avait rêvé de ce collier serti d’un anneau. En sortant de cette pièce, elle y laissera sa liberté à tout jamais. Une envie de rébellion s’empara d’elle. « Tu es folle, arrêtes ça tout de suite, reste libre ». Mais au moment où elle franchit le seuil vers l’inconnu, cette idée disparut aussi vite qu’elle était venue. Elle avait envie d’entendre Sa voix lui donner des ordres, elle avait envie de Le sentir, elle avait envie de s’abandonner corps et âme.




Lorsqu’elle referma la porte de la chambre, elle avait du mal à contrôler sa respiration. La tête lui tournait. Elle flottait presque en apesanteur.


Se tenant à présent au milieu du salon, elle dévisagea l’homme qui l’attendait. Leurs regards se croisèrent. Elle baissa les yeux, se cambra et tout en fermant les paupières, d’une main fébrile, tendit sa laisse vers son nouveau Maître.



Elle était revenue dans la pièce, qui s’était modifiée durant son absence. Tandis qu’elle prenait son temps à se changer, ainsi qu’il lui avait été ordonné, les lourds rideaux avaient été tirés. Une tenture rouge recouvrait le mur blanc, lui servant de toile de fonds. Il avait suffi de la dérouler depuis le plafond où elle était astucieusement roulée. Des miroirs complétaient le dispositif, permettant de la contempler sous divers angles, renvoyant son image à l’infini. Des candélabres aux bougies noires brûlaient. Lui était toujours assis à la même place, comme s’il n’avait pas bougé. Il fermait les yeux. Elle prit place, respira profondément, prit la pause et prononça le code.


Il ouvrit les yeux. Le nouveau monde s’ouvrait. Son décor, son personnage, son drame. Il était le dieu de cet univers. Elle était sa marionnette, jouet, poupée. Bien sûr, il avait aussi des responsabilités vis-à-vis de sa créature. Il fallait lui donner souffle, l’animer, la faire vivre et vibrer. Nulle hâte. Il était le maître du temps. Celui-ci se déroulerait à son rythme. Ici, personne ne pouvait contrecarrer sa volonté. Il était seul avec le pouvoir. Elle patienterait aussi longtemps qu’il le désirerait.


Il laissa la sensation d’énergie l’envahir, comme une drogue hallucinogène. Son mental s’éleva pour se mettre au diapason de son nouveau statut. Il devenait le Maître. Il capta l’attente de l’apprentie, sourit à l’évocation de tout ce qui devait se passer dans son esprit et dans son corps. Elle était tendue, excitée, effrayée, dans l’expectative. Elle était belle aussi. À sa convenance.



Elle se cabra sous l’insulte, fouettée par la proximité du tutoiement. Il jouit de sa révolte, de sa dignité outragée. Elle n’avait pas imaginé qu’il puisse la rabaisser par une pique aussi ignoble. Il se permettait de la prendre en faute et de la juger, lui reprochait son infidélité alors que c’est à lui qu’elle en faisait l’offrande. Elle se sentait trahie et humiliée. Perdue dans un monde de ténèbres, ses paupières étaient closes, ses pensées filaient à toute vitesse.


Elle était sûre qu’il lisait en elle. N’était-ce pas le moyen de l’éprouver ? Si elle prononçait le « stop » fatidique dès les premières secondes de la joute, elle ferait la preuve qu’elle ne méritait pas sa confiance, qu’elle n’était qu’une petite fille capricieuse. Elle ravala donc sa fierté et attendit la suite, ne sachant de quelle nature serait la prochaine attaque. Elle réalisait, mais un peu tard, que toute à son imagination enflammée, elle n’avait pas pris pleinement la mesure des risques qu’elle encourrait.


Elle s’était bercée d’imagerie romantique et gothique, saoulée de clichés. La surprise était grande, la réalité toute autre, plus immense, nettement plus crue et intense. Elle se tint sur ses gardes, en proie à un vrai sentiment de danger. Elle comprit lentement qu’il lui permettait aussi de s’identifier à cette nouvelle personne qu’elle devenait. Elle était effectivement habillée comme une prostituée. Elle avait laissé choir son accoutrement d’aristocrate, habituée des salons mondains. Elle ne pouvait plus prétendre au respect dû à son rang, de sa propre volonté. Son époux aurait fait une syncope en la découvrant ainsi. Ou aurait-il apprécié le spectacle ? Tous les hommes étaient-ils ainsi ? En somme le meneur de jeu n’avait fait qu’énoncer un fait.



Il frappa dans ses mains. Le déclic se fit. Elle tenta d’apprivoiser son personnage, de faire corps avec lui, actrice unique d’un théâtre privé. Elle quitta sa posture et se déhancha d’une manière qu’elle espérait tentatrice et de circonstance. Elle osa une main sur la hanche, écarta légèrement les jambes.



Ce tutoiement qui l’avait saisie dès le départ, symbole d’une frontière définitivement franchie, l’aidait à présent à s’oublier, à se modifier, au gré des indications qui lui étaient données.



Elle le fit et fut soufflée. Elle ne reconnaissait pas la femme qu’elle voyait. Elle sentit un rejet instinctif en son for intérieur, le besoin de faire marche arrière, de redevenir ce qu’elle était jusqu’ici, la personnalité qu’elle connaissait et qu’elle présentait au monde. Elle se cramponna pour ne pas perdre le fil, rester telle qu’il la voulait. Au fond, n’était-elle pas ressemblante à un de ces multiples fragments de verre brisé où sa psyché s’était reflétée ? N’était-elle pas un des possibles dont elle s’était grisée durant ces rêveries solitaires, ces phantasmes narcissiques où elle se perdait avant de mourir de plaisir ? Aimait-elle ce qu’elle avait sous les yeux ? En réponse télépathique, il reprit la parole.



Ces mots exprimaient tellement la chose qu’elle se sentit fondre, et avec elle ses dernières préventions. Elle sentit qu’elle pouvait s’abandonner sans plus de retenue à cet homme qui semblait suivre pas à pas chacun de ces tremblements internes, qui la connaissait si bien qu’il anticipait chacun de ces pas. Ou qui connaissait tout bonnement le fonctionnement des femelles en chaleur dans son genre. Sans doute n’avait-elle rien d’original. Il avait dû en voir défiler des novices, toutes sur le même modèle et d’une banalité affligeante. Il suffisait de pratiquer et une psychologie primaire devait se dégager avec l’habitude.


Évanoui, le mythe fabuleux. Elle préféra oublier ces considérations navrantes, qui risquaient de la rendre distraite, et se concentra sur le présent comme il l’avait prescrit. Son expérience était au moins unique à ses propres yeux. Et peut-être jouissait-il des infimes différences entre ses différentes partenaires ? Elle l’espérait.



Elle n’eut aucun mal à jouer sa partie. Elle n’avait plus qu’une envie au ventre : faire jouir son maître. Son plaisir passait à présent par le sien, inextricablement lié. Elle voulait le mener à l’éjaculation afin de se délivrer elle-même. Elle savait qu’elle ne serait assouvie que lorsqu’elle ferait couler le jus dont elle devenait avide. Toute son âme se tendait dans cet unique but : exciter son maître, le satisfaire, être la parfaite solution à son désir, le fourreau adéquat de son extase, l’esclave idéale dans laquelle il se répandrait.



Elle obéit et écarta langoureusement les pans de la fourrure blanche. Il n’avait plus besoin de lui rappeler son rôle, elle était pleinement devenue cette putain des boulevards. La seule différence tenait dans le fait qu’elle ne désirait qu’un seul client et ne voulait pas de son argent, seulement qu’il se serve d’elle toute la nuit.



Elle fit de son mieux. Il l’arrêta d’un geste, elle n’était plus qu’à un mètre de lui. Ses mains lui indiquèrent d’ouvrir plus largement le manteau. Il la détailla du cou jusqu’aux chevilles, elle sentait la caresse brûlante de ses prunelles, elle se demandait si l’abondante humidité qui perlait d’elle était visible.



Jamais elle n’avait fait cela mais elle ne perdit pas de temps à se demander si elle serait ridicule. Elle fit aller ses hanches de droite et de gauche, suggestivement, puis imprima des mouvements de rotation, formant des huit avec sa croupe, telle une danseuse de cabaret oriental. Elle plia les genoux et descendit, ses mains prenant appui sur ses cuisses. Remontant, elle effleura son sexe, ses seins, l’allumant toujours de ses iris dévoyés, strip-teaseuse de peep-show.



Elle se sentait divinement bien. Elle constatait qu’elle avait capté l’attention de son maître et obtenait son approbation. Ce qu’il voyait lui convenait et elle était la raison de sa satisfaction.

Elle lui faisait l’amour par sa danse, et elle-même se sentait prête à jouir, il aurait suffi qu’il la touche pour qu’elle explose.



Il la rendait folle, la maintenait au bord du gouffre. Elle avait envie de supplier. Qu’il la prenne, qu’il l’emplisse, qu’il la baise, qu’il se déverse en elle brutalement. Qu’il gicle sur elle, chaleur visqueuse, délectable, qu’il la laisse se couvrir de sa crème. Elle était une panthère en rut, réclamant une saillie. Elle n’était plus qu’orifices affamés.



Enfin, il allait lui donner sa nourriture. Elle allait pouvoir communier avec l’hostie sacrée.



En prononçant ses mots, il avait saisi sa laisse et l’enroulait autour de son poignet. Il tirait légèrement sur le collier, provoquant une impression enivrante. Elle mourrait d’envie qu’il l’amène de cette manière jusqu’à sa verge, de force. Qu’il lui enfonce dans la bouche et qu’il se branle en elle. Qu’il l’agrippe par les cheveux et imprime les va-et-vient à son rythme. Dieu, comme elle désirait une giclée abondante, qui coulerait sur son menton et ses seins. Elle voulait sa gorge pleine, son visage maculé. Qu’il jouisse fort et longtemps.



Une gifle retentissante la fit valser sur le sol.



Prise en faute d’elle ne savait quel crime, elle se releva et rejoignit le centre de la pièce.



Pourquoi était-il si furieux ? Qu’avait-t-elle fait qui puisse le mécontenter à ce point ? Était-ce pure cruauté gratuite ? Elle tentait de retenir ses larmes, qui pourtant roulaient sur ses joues. Elle ne songeait plus à se rebeller, soumise à l’injustice, elle se sentait comme une enfant. Juste au moment où elle allait pouvoir lui témoigner son amour.



Il l’agrippa par le collier et l’étrangla en la secouant.



Fou de rage, il enfourna sa main entre ses cuisses et la pénétra de ses doigts sans le moindre ménagement.



Elle éclata en sanglots tandis qu’il la ramonait sauvagement, la maintenant toujours par le collier de cuir noir aux pointes d’argent, elle suffoquait.



Ses mains se portèrent à ses fesses, qu’elles ouvrirent au maximum, exposant l’entrée interdite de l’église. La tirant vers le bas par le collier, elle se plia en deux. Abandonnant son vagin douloureux, il se mit à la fesser à grands coups, lui arrachant des cris au milieu de ses pleurs. C’était une vraie punition à laquelle elle avait droit, un strict châtiment corporel. Elle ferait attention à tenir sa langue la prochaine fois, et ne l’utiliserait qu’à bon escient, quand on lui demanderait. Elle acceptait cependant. Elle aurait aimé lui appartenir dans la jouissance, mais elle lui appartenait pareillement dans la souffrance, à présent.


Il lui fit exécuter un tour sur elle-même, la faisant virevolter, arrimé solidement au collier. Il plongea ses doigts dans sa bouche, les introduisant jusqu’à la gorge, les tournant en tout sens. Rien ne lui était épargné, elle était sa chose, ne pouvant esquisser un geste de défense sous peine d’encourir des sévices plus violents encore. Il pénétra son anus avec deux doigts qu’elle venait d’enduire de salive.



Elle gémit mais ne répondit pas.



Il lâcha le collier et enfouit trois doigts dans son sexe, la violant doublement. Elle crachotait, emplissant d’air ses poumons. Chavirant, molestée, elle n’avait plus de repère, d’attache, ballottée dans l’ouragan du maître qui exerçait sa rage, la dominant sans limite.



Un flot de mots qu’elle ne contrôlait plus s’extirpa de sa bouche, entrecoupé de hurlements. Oui, elle aimait ça, elle ne voulait pas qu’il s’arrête, il lui faisait mal et elle était sa chienne, sa pute, sa salope, son esclave. Qu’il fasse d’elle ce qu’il voulait.


Elle ne savait plus qu’elle parlait, elle ne savait plus qu’elle avait mal, elle était en transe, possédée, le cerveau disjoncté.


Il se calma enfin. Soudainement, il cessa de l’embrocher et elle chuta, recroquevillée, à l’instant où il se retira d’elle.


Lorsqu’elle entendit le bruit d’une fermeture éclair, elle leva un visage pathétique, ruiné de larmes. Elle reprenait espoir. Peut-être l’autoriserait-il à lui être agréable, après l’avoir sévèrement disciplinée ? Elle pourrait se faire pardonner en se montrant bonne lécheuse et suceuse. Sans doute, son aspect lamentable l’exciterait-il, preuve qu’il régnait sans partage sur sa soumise ?


Elle s’apprêtait à s’agenouiller quand elle reçut un jet d’urine en pleine face. Le coup ultime, la dernière banderille plantée dans la dépouille agonisante du taureau. Il pissait sur elle, criblant son corps de cette chaleur acide, n’épargnant nulle superficie.



Il lui signifiait son congé. Pourtant, au-delà de l’effondrement de toute sa personne, elle ressentait encore le besoin vital de partager le plaisir de son maître. Elle se sentait incomplète, inachevée, indigne de sa nouvelle condition. Elle se hissa sur les genoux et tendit les mains vers lui.



Il lui tourna brusquement le dos. Elle lui savait gré de ne pas contempler la maladresse de son départ, humiliée et brisée, moralement et physiquement.


Elle se lava longuement avec de l’eau très chaude. Elle n’avait que des marques légères, qui s’estomperaient vite et se maquilleraient aisément. Elle se rhabilla plus rapidement que la fois précédente. Ajustant sa robe dans le miroir, elle retrouvait son ancienne allure, sa physionomie habituelle, cette silhouette connue qu’on associait avec elle. Elle n’y voyait plus qu’un déguisement, un camouflage qui dissimulait à la société sa vraie nature, lorsqu’elle était à demi-nue dans le salon magique, à la merci du maître.




N’osant pas réapparaître, hésitante, intimidée, elle toqua à la porte de la chambre avant de sortir. Elle fut la victime d’un enchantement. Rien ne s’était produit. Les rideaux étaient ouverts, donnant vue sur le jardin et la lumière d’une douce fin d’après-midi. Plus de candélabres ni de bougies, la tenture avait été repliée, les miroirs rangés.


Une nouvelle théière fumante reposait sur la table basse, a ses côtés une nouvelle provision de gâteries au chocolat. Lui avait repris son flegme superbe, le gentleman habituel.



Elle s’assit et saisit la tasse qu’il lui tendait. Ils sirotèrent le breuvage à petits coups discrets, puis il s’enquit :



Elle cherchait les phrases appropriées, ne les trouvant pas elle ne sut que répondre :



Il lui présenta l’assortiment de pâtisseries.



Il la regarda et elle sentit une bouffée, un retour de flamme, en lisant dans ses yeux quelque chose de celui qu’il était vingt minutes auparavant.



Il eut une moue d’amusement, comme devant une parole d’enfant.



Elle se sentait soulagée. Ainsi donc, il ne lui tenait pas rigueur, il pardonnait sa faute. Elle s’enhardit à oser :



Il sourit.



Ils éclatèrent de rire.