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Temps de lecture estimé : 15 mn
12/01/11
Résumé:  Après un début plein de promesses, une convocation arrive.
Critères:  fh fsoumise hdomine contrainte fmast massage fellation pénétratio fsodo uro -sm
Auteur : Umi            Envoi mini-message

Série : Séances

Chapitre 02 / 03
Félicité

Résumé: Deux amis décident de devenir amants. S’ensuit une première séance de domination-soumission très prometteuse.








Elle regardait, pour la millième fois, la petite carte reçue hier, à l’heure du repas de midi. La petite enveloppe noire ne l’avait pas égarée. Elle n’avait nullement songé à un deuil, si ce n’est celui de feu sa respectabilité. Elle avait immédiatement associé cette présentation tranchée et insolite avec celui qui comptait à présent plus qu’elle-même dans son existence, l’astre autour duquel gravitait sa constellation.


Le message était laconique :



Demain 10 h, entrez et rendez-vous directement dans la chambre d’ami avant de me rejoindre au salon.



Un léger étourdissement l’avait saisie à la lecture. Sa bonne s’était enquise :



Elle l’avait congédiée, désirant se retrouver avec elle-même. Elle avait tenté de s’asseoir, s’était retrouvée à faire les cent pas dans le salon-bibliothèque, tenté d’allumer une cigarette de son mari qu’elle avait écrasée après deux bouffées qui l’avaient écœurée et provoqué une toux d’une bonne minute. Se passer de l’eau sur le visage avait été le remède, puis une longue promenade au bord du canal, afin de retrouver ses nerfs.


Une semaine s’était écoulée depuis sa dernière entrevue avec M (c’est ainsi qu’elle l’appelait lorsqu’elle l’évoquait intérieurement, c’est-à-dire à chaque instant). Elle s’était repassé, jusqu’à l’épuisement, le film de la première séance qui s’était déroulée entre eux, cherchant à puiser en elle le courage de briser un lien qui s’annonçait dévastateur. Cesser un jeu qui s’annonçait cruel, rétablir sa liberté face à un despote qui l’asservirait sans pitié, c’était l’unique choix raisonnable à faire. Elle avait voulu connaître et elle avait connu.


Elle était tombée dans le piège subtil d’un manipulateur de premier ordre qu’aucune ruse ne rebutait. Celui-ci ne l’avait-il pas effectivement obligée à surprendre une rencontre avec une jeune fille, sur le mode de la soumission pour cette dernière ? Une porte laissée entrouverte en sa présence, des éclats de voix, des mots sans ambiguïté. Elle en avait été bouleversée et s’était ensuite jetée dans la gueule du loup, avec une belle candeur.


Les choses qu’il s’était permises avec elle…


C’était pourtant un ami très sûr, depuis déjà trois années. Leurs rapports avaient toujours été très affectueux. Il avait su rapidement obtenir sa confiance et était devenu son confident. Elle s’était livrée à lui sans arrière-pensées, lui avouant tout de sa vie et notamment, de ses insatisfactions conjugales. Naïve, comment aurait-elle pu imaginer le parti qu’il escomptait en tirer ? Comment avait-il pu déceler des tendances secrètes, presque ignorées d’elle-même, enfouies sous une apparence de douce pudeur ? Elle voyait à présent un comploteur et se motivait pour le haïr, en pure perte, hélas !


Il l’avait injuriée, brutalisée, il lui avait fait des choses qui la faisaient rougir encore, il avait été jusqu’à…

Jamais elle n’aurait cru possible un tel événement. Que des personnes qu’on croise tous les jours, dans la rue, à l’église, dans les salons, se livrent à de telles activités une fois leurs rideaux tirés. Mais elle faisait partie du nombre à présent. Et jamais plus cela ne pourrait être autrement, dut-elle se retirer dans un couvent.


Le pire de tout, le plus ignoble en fin de compte, c’est qu’elle n’arrivait point à lui en vouloir et surtout… qu’un cœur dur, noir et profond au centre de son âme en réclamait bien davantage. Elle ne pouvait se résoudre à abandonner ce qui s’affirmait d’ores et déjà comme une raison de vivre. Enfin elle vibrait, enfin elle était quelqu’un, unique, loin des rites compassés de la tradition bourgeoise. Enfin, elle pouvait rire au nez de son éducation de fille de bonne famille, s’émanciper de tout l’asservissement culturel et social, pour retomber dans un autre aussitôt, mais choisi, désiré. Ainsi, elle était un monstre, une anormalité. À elle de l’assumer. Elle serait montrée du doigt, honnie et bannie, si on découvrait la vérité. Plus que tout, elle savait qu’elle n’avait plus le choix. À moins de se mentir pour le reste de ses jours, elle était intimement persuadée qu’il lui fallait cheminer sur cette voie incertaine et périlleuse.


Elle en était là de ses réflexions quand le pli lui parvint.


Eh bien soit, elle se rendrait à sa convocation. Elle se plierait à ses injonctions. Et si cela pouvait n’être qu’un feu de paille, qui la consumerait et la laisserait pantelante et carbonisée, gloire à Dieu. Elle conservait l’espoir qu’après une période d’égarement, une sorte de passage obligé dans le déroulement de sa biographie, elle rejoindrait le droit chemin, finalement assagie. Elle saurait d’expérience que cet enfer n’était pas pour elle et pourrait élire le bien contre le mal. Mensonge que tout cela, vain mensonge qui lui donnait bonne conscience et faisait avaler la pilule. Dans quelques heures, elle serait chez lui, à lui.


L’heure vint. Elle entra sans frapper, referma sur elle la porte de la chambre.


Sur le lit, un collier qu’elle ne reconnaissait que trop bien. Un miroir à main, agrémenté d’un petit trépied, système utile lorsque l’usage des deux mains s’avérait indispensable. Une paire de talons hauts, noirs et vernis. Un rasoir et de la crème, un bol d’eau et un blaireau. Mais où étaient les vêtements ? Le feu aux tempes, elle se dévêtit, la directive prenant lentement place en son esprit.


À dix heures et demie, elle s’introduisait dans le salon dont elle connaissait à présent l’agencement solennel. Ses pas résonnaient sur le dallage de marbre. Il était assis, comme en méditation. Elle se mit dans la même position que la fois précédente, se demandant si elle devait prononcer la phrase rituelle. Elle y renonça, redoutant par trop de se faire corriger. La leçon était apprise.


Après un temps qui lui parut infini, il ouvrit les yeux.


Elle était là, nue et splendide. Rasée de près et chaussée tel qu’il lui plaisait de la voir, tendant la laisse en un geste d’offrande.


D’un index, il indiqua une rotation et elle tourna sur elle-même, lui faisant don de sa nudité, lentement, pour qu’il puisse la détailler à loisir. Elle revint à son point de départ.



Elle posa mains et genoux sur la pierre froide, osant lui jeter de brèves œillades furtives et craintives, animal apeuré. Elle cherchait à l’émouvoir et l’amadouer, connaissant la violence dont il pouvait faire preuve.


Il se leva, saisit la poignée de sa laisse et la crocheta à un anneau scellé au sol. Il disparut pour revenir avec un chariot, desserte pour repas. Il saisit deux plats en argent, un petit et un grand qu’il déposa devant elle. Il en ôta les cloches. Le petit contenait une sorte de pâtée bariolée et inidentifiable dont se dégageait une odeur épicée. Le grand était rempli d’eau pour ce qu’elle pouvait en juger.



Il retourna s’asseoir. Interloquée, elle contemplait la mixture proposée. Espérait-il vraiment qu’elle aille se jeter sur un tel festin ? Où étaient couteaux et fourchettes ? Était-elle supposée se nourrir comme un vulgaire chien de garde ? Ces questions étaient bien sûr inutiles, puisqu’il était clair que c’est ce qu’il exigeait d’elle. Elles n’étaient que le symptôme de ses réticences. Une chose était certaine, il savait l’étonner et la prendre à revers. Jamais rien ne se déroulait de façon prévisible.


Il se pencha en avant et légèrement, fronça les sourcils. Elle n’eut pas besoin de rappel à l’ordre supplémentaire pour se pencher sur la nourriture. Elle huma, ce qui provoqua un petit reniflement très canin. Elle lui jeta un œil et vit qu’il appréciait. Elle darda une langue aventureuse qu’elle enfonça dans le tas grumeleux. Elle préleva une petite portion et la goûta. Cela n’avait rien d’infâme, plutôt goûteux. Il n’aurait tout de même pas décidé de l’empoisonner ? Elle se mit alors à manger et comprit tout de suite que l’on n’avait pas lésiné sur le piment. La bouche lui brûla et elle se rua sur l’eau dont elle avala une grande rasade, plongeant son visage dans le récipient.


Elle releva un visage trempé vers son maître qui avait l’air de prendre beaucoup de plaisir à cette saynète. Du menton il lui intima de poursuivre.

Elle se remit donc à manger, plus franchement, n’ayant cure du bruit qu’elle faisait puisque, elle le savait, ces sons remplissaient d’aise son maître. Elle était donc là, à quatre pattes, bâfrant et s’abreuvant comme un animal domestique, livrée au bon plaisir de M. Le liquide était sucré et elle supputait la présence d’un ingrédient particulier. Rapidement, elle vint à bout de la platée.



Elle lécha donc le plat, de façon obscène, puisque c’était son désir. Des grands parcours de langue en le regardant. Elle fantasmait sur son érection, qui devait être bien rigide à présent.



Elle s’intéressa au grand baquet qui n’était entamé qu’à moitié, malgré le caractère très relevé de ce qu’elle avait ingurgité et qui l’avait incité à boire abondamment. Elle sentait déjà les effets de toute la boisson avalée et lui jeta un regard implorant. Elle n’avait plus du tout soif.



Ce ton, elle le reconnut. Elle se mit à laper de toutes ses forces, ne s’interrompant que pour reprendre haleine. Elle aspirait l’eau goulûment, comme un paysan finirait son assiette de soupe avant de repartir au labeur. Ses longs cheveux baignaient dans l’auge. Elle ne voyait pas le bout de ce breuvage, à croire qu’il était infini. Le maître s’était levé et se tenait au-dessus d’elle, elle aurait pu lécher ses souliers. Bien que l’idée lui en vienne, elle s’interdisait toute action non réclamée.



Il s’était radouci et, accroupi à ses côtés, il la flattait comme un fidèle compagnon, passant sa main dans sa chevelure, appuyant sur sa nuque pour la courber un peu plus sur ses travaux d’absorption. Enfin, elle lapait le fonds de son abreuvoir. Sa vessie était pleine à craquer et elle se dandinait, s’inquiétant d’une solution à cet inconfort. Elle ne put s’empêcher de roter de façon sonore et prolongée, la physiologie ayant ses droits. Il n’en parut pas contrarié. Il la tenait par la mâchoire et lui tournait gentiment la tête de droite et de gauche, semblant attendre quelque chose. Elle songea un instant à uriner dans le plat en argent. Dans quelques secondes elle ne pourrait plus se retenir, ce serait impossible.


Elle se demanda si M était conscient de son embarras, mais cela ne pouvait qu’être. Attendait-il un alibi pour se déchaîner sur elle ? La forcer à boire un seau pour la châtier ensuite ? Elle pouvait, avec lui, s’attendre au pire. Elle était consciente qu’elle n’avait plus droit à lever la main pour lui faire part de son problème, cela était bon pour la séance précédente. « Stop » était hors de question. Elle ne quitterait pas sa place pour une histoire de pipi. Il voulait lui faire honte, eh bien, ainsi soit-il.


Elle contracta encore un dernier instant ses muscles puis l’écoulement eut lieu. Bientôt le flot crevassait la digue et c’est un jet libérateur qui s’échappait d’entre ses cuisses. Elle le scruta muette, inquiète du verdict qu’imposerait son tourmenteur. Non seulement celui-ci avait l’air ravi mais il mit sa main entre ses jambes pour ressentir la chaleur du fluide corporel. Elle pissait et pissait à n’en plus finir, lâchant la bonde sans frein, et il caressait l’intérieur de ses cuisses, son ventre, le sillon de ses fesses, de cette même main souillée par ses soins.


Elle se mit à rire silencieusement, de soulagement, de bien-être, amoureuse de son maître qui prenait plaisir à la voir dans son animalité la plus crue. Aucune politesse ne se dressait entre eux deux, nulle convention, aussi sommaire soit-elle. Il se permettait avec elle ce qu’on n’aurait pas conçu avec un chien. Sous ses caresses, qui remontaient jusqu’à ses seins à présent, elle jouissait de se soulager avec sa complicité, faisant de cet acte simple et quotidien un rituel d’appartenance. À deux mains maintenant, il la baptisait, la recouvrant de son propre flux intime.


Elle s’était vidée et, sans transition, il l’enduisait maintenant d’une huile épaisse et grasse. Chaque partie de son corps était pétrie sans cérémonie, avec la simplicité sans afféterie dont on aurait usé avec une jument. Elle était luisante et glissante, recouverte d’une gelée translucide qui l’érotisait au plus haut point.

Se relevant, il se débarrassa énergiquement de ses vêtements qu’il envoyait aux quatre coins de la pièce sans y prêter attention. Elle put enfin admirer sa verge, qui se balançait au gré de ses mouvements. Il s’allongea à ses côtés sur le marbre humide.



Ô sensation délicieuse, volupté exquise, elle pouvait enfin le toucher. Elle comprit qu’elle ne pouvait user directement de ses mains, puisqu’il la voulait féline. Avec gratitude et bonheur, elle se frotta à lui, se répandit par vagues ondoyantes sur son torse, ses jambes. Elle appuyait également son visage sur sa peau, ses joues, son front, sa bouche qu’elle maintenait fermée hermétiquement, par peur de se laisser aller à des attouchements qu’il n’avait pas encore mentionnés. Si elle avait pu, elle aurait ronronné. Elle s’enroulait à ses jambes comme un lierre grimpant, une liane sensuelle et dévorante. Elle emprisonna sa verge entre ses seins, puis son visage, allant de l’un à l’autre. Il mouillait, lui aussi, sa semence se mêlant à l’huile. Elle roula le pénis gonflé contre son visage, comme elle aurait aimé l’embrasser et lui prodiguer maintes douceurs buccales.


Il s’était tourné sur le ventre et elle le chevauchait à présent, glissant sur son dos et ses fesses. Elle n’oubliait pas au passage de masser sa féminité contre le corps de son amant. Sa vulve collée aux pleins et déliés, elle tanguait sur de hautes vagues de plaisir. Elle expérimentait de nouveau, le décrochage de son cortex aux abonnés absents. Elle n’était plus que désir et trouble, frontière entre chair et esprit abolie. Des reliquats d’urine s’échappaient de temps en temps, les berçant de leur chaleur amniotique.


Il décrocha la laisse de l’anneau et l’attira de nouveau au-dessus de lui. Il la fit mettre de dos, la raie de son cul en étau sur son sexe. Elle le dorlota ainsi, tandis qu’il tirait sur la chaîne pour la cambrer au maximum. Il admirait les roulements gracieux de son postérieur.



Elle ne se le fit pas dire deux fois et, d’une main respectueuse, elle se saisit du membre qu’elle introduisit délicatement dans son étui étroit. Au comble du ravissement, écrin accueillant de sa virilité, elle défaillit quand il susurra :



Elle se jeta de toute son âme dans un océan de délices. Elle aurait voulu être toutes les femmes de la création, depuis l’aube des temps, les plus belles, les plus exotiques, les plus savantes dans l’art d’aimer. Elle prenait un plaisir fou, ne concevant pas de pouvoir donner du plaisir sans le partager. Elle était aux anges, crevait les nuages dans le ciel. Son vagin était une bouche qui suçait sans relâche. Elle épousait les contours de l’épée, collant son fourreau au plus près de la lame.


Oubliant ses précautions, elle léchait le corps de l’homme, dessinant de longues lignes de salive sur son torse, ses flancs, ses épaules, au creux de ses aisselles. Elle poursuivait le massage, en interne aussi bien qu’en surface. Levant haut ses fesses rebondies avant de les projeter à nouveau. Avait-elle joui, allait-elle jouir ? Elle n’en savait plus rien, perdant le compte.


Il se félicitait de la voir si éperdue, si généreuse, si désireuse de le combler, jouait avec sa chaîne. Il captait ses yeux divagants, perdus dans un ailleurs paradisiaque. D’un habile tour de laisse, il l’immobilisa, dressée et cambrée, en selle au-dessus de lui.



Elle ne connaissait pas cette technique autrement que par ouï-dire mais elle fut prompte à trouver les mouvements qui lui permettaient d’enserrer énergiquement sa verge dans son gant de velours. Rapidement, statufiés, ils gravirent un échelon supplémentaire dans l’exploration du plaisir, soudés à une même longueur d’onde qui les maintenait à quelques millimètres d’un orgasme toujours retardé. Chaque pression devenait plus intense, montagne russe haletante. Elle craqua la première et, prise de tremblements, fut saisie par la houle qui l’entraîna au loin, semant ses particules aux points cardinaux du cosmos.


Ayant profité du spectacle de sa jouisseuse, il la questionna doucement.



Elle fit non de la tête, sonnée, mais pas au point d’entamer son vœu de mutisme.



C’est à regret qu’elle fit glisser hors d’elle, la verge toujours dressée.



Elle présenta son cul et il s’introduisit en levrette d’une poussée. Elle accusa son retour d’une exclamation étouffée.


Il la baisait à présent sans pitié, son acier la limant sans relâche. Il s’était pour ainsi dire assis sur ses fesses et la maintenait fermement à l’aide de la laisse. Il galopait sur sa monture qui poussait des cris réguliers de plus ou moins d’intensité, selon le pilonnage dont elle était la cible. Se lassant, il quitta l’entrée du devant pour s’introduire dans son cul, la saisissant aux épaules. En trois ruades, il était au fond de sa grotte. Son passage plus étroit, son manque d’habitude multiplièrent la sensation de pénétration et ce sont de véritables hurlements qui lui échappèrent, à la grande satisfaction de son violeur qui aimait qu’on accompagnât sa virilité d’une cantate appropriée. Il lui servait une litanie de mots orduriers, d’observations vulgaires qui lui semblait d’un assaisonnement raffiné. Il se cramponnait à sa poitrine qu’il malaxait sans retenue. Il se pencha à son oreille et gronda sourdement :



Il la quitta brutalement et déjà elle était sur lui, le léchant de haut en bas, prenant ses bourses entre ses lèvres, sa langue s’agitant en tout sens. Elle aspira le gland avidement. Qu’il était bon de le posséder enfin, comme elle le désirait depuis le début ! Jamais elle ne se serait crue capable d’un tel lâcher-prise. Son époux aurait eu bien du mal à la reconnaître dans cette catin déchaînée, cette ogresse assoiffée de foutre.


Elle allait et venait, jouant le rôle de vagin ou d’anus oral à présent. Elle avalait et relâchait sa bite dans un mouvement hydraulique impitoyable. Une autre fois, elle songerait aux mille et une subtilités d’une fellation sophistiquée. Qu’il vienne, qu’il vienne !


Dans un râle qu’elle bénit, il lâcha tout. Comme elle en avait rêvé la vision, la moisson était abondante, remplissant sa cavité mais débordant aussi pour couler sur le bord de sa bouche et goutter sur ses cuisses. Elle avala comme une récompense la crème qui la couronnait suceuse émérite. Elle embrassa le sexe pourvoyeur, en balaya son visage, nettoyant les gouttes qui affluaient encore. Elle atteignait et dépassait le nirvana. Elle se sentait tellement sa chienne, utile et efficace. Il s’allongea et elle se lova contre lui, la tête sur son ventre, le nez contre son sexe qu’elle regardait tendrement rapetisser. Comment cette petite chose fragile avait pu la défoncer de façon aussi guerrière ?



Il s’était relevé et avait ouvert rideaux et fenêtres. Il sortit dans le jardin, la traînant à sa suite, enchaînée, titubante sur ses hauts talons. Il la faisait passer devant lui, admirant ses courbes. Il s’assit sur un banc, près d’une fontaine pleine de chérubins. Elle s’assit dans l’herbe à ses pieds. Bercé par la chanson de l’eau, quelques oiseaux, il écarta les jambes. Docilement, elle se remit à le sucer toute en douceur.


L’après-midi s’écoulait, ils se déplaçaient dans le jardin. Il la pénétrait en diverses positions. Il affirmait sa propriété. Chaque accouplement, parfois fugace, parfois plus poussé, rappelait sa maîtrise totale sur elle, l’acceptation totale de sa compagne. Il la fit se branler sur la margelle d’un puits et elle jouit pour lui, lui dédiant le plaisir qui la saisissait, d’autant plus fortement qu’il était là pour s’en nourrir.


Elle fut triste d’avoir à se séparer de lui, mais le moyen de faire autrement ? Elle songea que si son mari avait envie d’elle cette nuit, comme il lui arrivait parfois, tandis qu’il se satisferait en elle sans un mot, anonyme, elle penserait à son maître et au bonheur qu’il lui avait dispensé.



* * * * * * *




Seule…


Une semaine s’était écoulée depuis leur dernière séance.


S percevait le manque la tarauder de plus en plus. Comme elle avait envie de sentir le cuir de la laisse sur son cou et de se laisser envahir par la voix envoûtante, enivrante de son Maître.

Elle était sa pute et voulait l’entendre lui dire les mots dégradants et si jouissifs qui la rendaient folle.


Assise sous la pergola d’où tombaient en cascade des clématites d’un indigo profond, elle rêvait de sa queue. Il la prenait par tous les orifices, la faisant hurler de jouissance. Il la traiterait de salope alors qu’elle se cambrerait afin de lui donner son cul en offrande, lui dirait qu’elle était sa chienne, son esclave et cela l’exciterait beaucoup. Elle s’imaginait prendre son membre tendu dans sa bouche et lui montrer tout le talent de suceuse dont elle était capable. Elle commencerait lentement, l’enfournant progressivement, passant sa langue sur son dard affûté jusqu’à le gober entièrement. Il lui prendrait la tête à pleine main lui intimant des mouvements de va-et-vient. Elle titillerait son gland jusqu’à l’explosion suprême et il giclerait en elle lorsque son plaisir serait au paroxysme. Elle avalerait sa substance, son jus divin, le lécherait jusqu’à ce que la dernière goutte soit avalée.


Dans la chaleur de cette fin d’après-midi, elle se branla longuement.


M lui avait ordonné de le faire chaque jour en pensant à lui. Pour commencer, elle introduisit un petit gode dans son anus qu’elle devait garder en elle le plus longtemps possible afin de l’éduquer à recevoir sa grosse queue dure, puis ses doigts plongèrent au plus loin dans son ventre, ses mains jouant avec ses seins et ses aréoles, et son clitoris déjà en feu. En guêpière de fin tulle, porte-jarretelles et talons aiguilles, elle se sentait plus que jamais femme, comme jamais auparavant elle ne l’avait été. Elle aimait faire la garce. Son esprit vagabondait alors qu’elle lisait le roman que M lui avait offert après leur seconde entrevue. Elle mouillait abondamment mais tentait de retenir au maximum la vague qui la submergerait.


Le passage qu’elle lisait au moment où l’orgasme la prit relatait une scène dans laquelle l’héroïne se faisait violemment fouetter par son Maître parce qu’elle n’avait pas suivi ses consignes à la lettre. Ils étaient au cinéma et elle devait se lever de son fauteuil afin d’ôter le jouet qu’il avait inséré dans sa chatte avant le début de la projection. Morte de trouille, elle avait trouvé un subterfuge. Ce qui déplut grandement à son Maître.


L’onde de plaisir laissa S dévastée sur le transat où elle reposait.


Pourquoi ne l’avait-il pas appelée ?


S se sentait comme une orpheline délaissée.