n° 14318 | Fiche technique | 26802 caractères | 26802 4784 Temps de lecture estimé : 20 mn |
13/03/11 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Où le marquis apprend une nouvelle surprenante : le remariage de son beau-père. Mais avec qui ? | ||||
Critères: fhhh soubrette massage -théâtre | ||||
Auteur : Caval (Homme aimant les femmes et les chevaux) |
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La scène est à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
Le style de cette pièce de théâtre essaye de reproduire la langue de l’époque (règne de Louis XIV), donc celle de Molière, de Madame de La Fayette…
Résumé des 1er et 2ème actes : Le jeune marquis de Saint-Aubin a pour maîtresse Louise du Bois. Il est le beau-fils du Comte de Touchebœuf, second époux de sa mère. Il est épris d’Amandine de Jamois dont il n’a pas encore demandé la main.
Marie de Touchebœuf, sa demi-sœur, dont la servante, Suzon, s’avère très délurée, doit se marier le jour même avec le comte de Montgaudier.
Françoise, sœur de Marie, vient d’enseigner à sa sœur l’art de donner du plaisir à un homme.
Personnages :
Le Marquis de Saint-Aubin – jeune homme d’une vingtaine d’années.
Mademoiselle Marie de Touchebœuf – sa demi-sœur, de 19 ans qui sort du couvent.
Mademoiselle Françoise de Touchebœuf – sœur aînée de Marie (demi-sœur du Marquis).
Le Comte de Montgaudier – ami du Marquis et fiancé de Marie.
Le Chevalier du Bois – ami du Marquis.
Madame Louise du Bois – Femme du Chevalier du Bois, maîtresse du Marquis de Saint-Aubin.
Le Comte de Touchebœuf – beau-père du Marquis (second époux de la mère du Marquis de Saint-Aubin, et père de Marie et Françoise. Veuf depuis quelques mois.
Suzon – femme de Chambre de Marie.
George – valet de la maison des Touchebœuf.
Alain – valet de la maison du comte de Montgaudier.
Amandine de Jamois – Jeune femme à marier dont est épris le Marquis de Saint-Aubin.
Le comte de Brancher – parrain et tuteur d’Amandine de Jamois.
Louison – chambrière de Mademoiselle Amandine de Jamois.
Le notaire.
Dans la chambre du Marquis de Saint-Aubin. Un lit à baldaquin dont les rideaux sont restés ouverts, au fond de la pièce, une petite porte, à droite une porte plus importante. Une table est dressée avec dessus les plats (viandes, légumes et entremets).
Scène 1 – Marquis de Saint-Aubin – Comte de Touchebœuf
Le Marquis de Saint-Aubin mange dans sa chambre. On frappe à la porte.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Entrez !
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Bonjour, mon beau-fils.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Bonjour, monsieur mon beau-père.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – J’ai vu sortir de votre chambre ce matin ce qui m’a semblé être une sublime créature.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – On ne peut rien vous cacher. Cette « charmante créature » m’a fait de plaisir de partager une partie de ma nuit. C’est une maîtresse aux qualités multiples : non seulement elle est belle, mais en plus, elle prend un tel plaisir dans les jeux de l’amour et les joutes de toutes sortes, qu’on ne peut sa lasser de la présence.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Et quel est le nom de cette donzelle ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Non, ne me demandez pas de vous donner son nom. C’est une femme mariée et elle tient, autant que moi, de préserver son anonymat.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Ah ! C’est une femme mariée !
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Oui. Et si elle vient partager mon lit, c’est que son mari, peu complaisant par ailleurs, ne lui donne pas entière satisfaction. Il ne connaît pas le bonheur qu’il pourrait trouver dans son lit, aussi va-t-il lui-même voir ailleurs pour trouver mieux. Mais Monsieur, étiez-vous venu pour me parler seulement de la partenaire de mes nuits ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Non en effet. J’ai une chose importante à vous dire. Vous n’êtes pas sans savoir que votre sœur, Marie, s’unit cet après-midi avec le Comte de Montgaudier.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je le sais d’autant mieux, que je m’attache au devenir de mes sœurs, et que le Comte de Montgaudier fait partie de mes amis. À présent, je pourrai le compter parmi mes parents.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Or, j’ai décidé que ce ne sera pas une union que nous allions célébrer, mais deux.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Vous voulez marier mon autre sœur, Françoise ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Non, Françoise me désespère de ne pas vouloir prendre mari, mais je ne veux pas la forcer. Je sais qu’elle est quasiment fiancée à un homme de grande qualité, mais il tarde à venir me demander sa main. Je crains que l’homme en question ne soit pas si épris d’elle qu’il veut bien le dire et qu’un jour il trouve sur son chemin un meilleur parti. Alors il n’hésitera pas à choisir la bonne fortune qui se présente à lui. De plus, je ne crois pas que la vertu de Françoise soit aussi pure que celle de Marie. Elle a certes été élevée dans un couvent, par des sœurs irréprochables de moralité, mais depuis il me semble qu’elle a oublié beaucoup de leurs principes.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Mais alors qui donc voulez-vous marier dans cette maison ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Vous ne devinez pas ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Ce ne serait pas moi tout de même ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Cela ne vous irait-il pas de prendre une épouse, alors que pour l’instant vous volez comme un papillon de fleur en fleur ? Savez-vous que le mariage est une chose sérieuse : les liens de l’hymen sont de douces chaînes, mais des chaînes tout de même. Seriez-vous prêt à vous ranger ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je le pense, si l’épouse m’agréait.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Pensez-vous que le mariage d’amour soit possible ? Cela peut être vrai dans les débuts d’une union, mais cela ne dure jamais. Voyez, j’aimais votre mère éperdument lorsque je l’ai épousée. Au fil du temps cette passion enflammée s’est émoussée, même si les sentiments ont toujours été présents, l’ardeur n’était plus la même.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Même si la passion ne dure pas éternellement, il est doux et agréable de l’avoir connue durant quelques années. Donc, si vous me donnez épouse, laissez-moi vous dire si elle me va ou non.
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Enfin il ne s’agit pas de cela. Ce n’est pas de votre mariage dont il est question aujourd’hui, mais du mien. C’est moi-même qui veux prendre femme.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Vous ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Oui, votre mère, mon épouse, est morte il y a maintenant plus de deux ans et j’ai décidé de ne pas rester veuf jusqu’à la fin de mon existence. Je prendrai donc épouse ce jour même, en même temps que votre sœur prend époux.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Et, qui est l’heureuse élue ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – La filleule de mon ami le comte de Brancher.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (en proie à une forte émotion) – Amandine de Jamois ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Oui mon fils. Je comprends votre étonnement, elle est fort jeune, mais sans aucun bien. En l’épousant, je fais sa fortune. Pour vous dire la vérité, tant qu’à me remarier, je ne souhaitais pas prendre une veille femme. Non je voulais une chair fraîche et il n’y rien de mieux qu’une vierge pour le lit d’un homme de mon âge. Excusez-moi cette franchise, mais les femmes d’expériences sont de deux sortes. D’une part, il y a celles qui aiment les jeux de l’amour et qui demandent beaucoup d’attention et d’effort, elles sont capables d’épuiser leurs partenaires ou de prendre un amant. D’autre part il y a celles qui n’aiment pas les choses du corps ; dans ce cas on se lasse très vite de leur commerce. La pucelle quant à elle ne connaît rien et elle prend ce qu’on lui donne sans comparaison possible.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (à part) – Mon Dieu, Amandine, la femme dont je voulais demander la main lors de la cérémonie de mariage. Est-ce donc possible ? (Au comte) Mais Monsieur, qu’en pense Mademoiselle de Jamois ?
COMTE DE TOUCHEBOEUF – Vous savez, il s’agit d’un arrangement entre son parrain et moi-même. La jeune fille n’a pas de dot, en me mariant avec elle je fais sa fortune, voilà tout. (à part) Il n’a pas à savoir qu’en fait ce vieux grippe-sous de Brancher me vend sa filleule pour que j’oublie l’argent qu’il me doit. (haut) Oui, je suis en affaire avec Le Comte de Brancher. À lui de persuader sa filleule. Mais j’ai à faire, donc je vous laisse finir votre repas et me retire.
Scène 2 : Marquis de Saint-Aubin
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Cela est-il possible ? Ce ne peut être qu’un mauvais rêve que je fais. Mon beau-père qui prend en mariage la femme que j’aime. Je désirais, aujourd’hui même, la demander en mariage et j’apprends ce matin qu’un autre que moi l’aura comme femme. Je sais qu’elle éprouve pour moi de réels sentiments, sinon elle m’aurait renvoyé mes poèmes et aurait fuit ma compagnie. Si elle épouse le Comte, c’est qu’elle en est forcée, que son parrain et tuteur, le comte de Brancher, en a voulu ainsi. Cet arrangement me déplaît tout particulièrement.
Mon beau-père peut prendre toutes les épouses qu’il veut dans la rue, dans le quartier, dans la ville, dans la province, dans le royaume, en Europe, dans tout le monde ou même l’univers s’il veut, mais pas elle !
Je la voulais pour moi cette belle, cet amour était celui de ma vie. Toutes les femmes que j’ai prise avec plaisir, qu’elles soient duchesses, baronnes, bourgeoises, chambrières, filles de la campagne ou putains, ce n’étaient que pour me satisfaire physiquement. Il en est ainsi également pour Suzon ou ma chère chevalière Dubois ; il n’y pas une once d’amour qui me lie à elles, ce ne sont que des relations physiques qui contentent les sens, mais non le cœur. Le véritable amour, je croyais l’avoir trouvé dans Amandine avec qui je désirais fonder une famille, avoir des enfants, la chérir comme le bien le plus précieux. Pour elle j’étais prêt à tout : finies les maîtresses multiples, finies les beuveries dans des bouges avec des serveuses aux tétins arrogants et dénudés, finies les escapades inavouables. Non, je serais devenu un mari prévenant, un amant doux sachant lui donner du plaisir et un père aimant.
Mais là tous mes projets, toutes mes bonnes résolutions s’écroulent.
Je ne peux pourtant m’avouer si vite vaincu. Il faut que je parle à Amandine au plus vite. Je vais aller la visiter le plus discrètement possible. En passant par le jardin, personne ne me verra et je pourrai l’entretenir librement.
Je ne sais ce que je dirai à Amandine lorsqu’elle sera devant moi, mais il me faut la voir avant la cérémonie. Elle ne peut sans doute pas faire grand-chose dans sa situation, elle doit accepter la décision de son tuteur, mais peut-être pourrons-nous trouver une échappatoire à la turpitude qui nous met dans l’embarras.
Ah ! Pourquoi n’ai-je donc pas parlé davantage et demandé la main d’Amandine plus tôt ? À présent tout n’est que fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux comme le mien. Dures extrémités auxquelles je suis réduit. De plus, je n’ai personne pour me conseiller sur l’heure. Je suis assassiné par cette terrible nouvelle.
Que lui dire donc : qu’elle doit refuser ce mariage ? Je suis certain qu’elle n’est pas sans le vouloir, mais le peut-elle ? Son tuteur a tout emprise sur elle et lui seul décide de sa destinée. Elle ne peut déterminer sa vie comme elle le voudrait. De mon côté, je ne suis pas sans savoir que je ne pourrai fléchir les projets de mon beau-père. Il a certes épousé ma mère alors qu’elle était veuve. Ainsi il m’a recueilli et m’a élevé, je n’ai rien à lui reprocher. Ce mariage était pour lui d’amour. Quant à ma mère, je doute qu’elle l’ait aimé véritablement. L’a-t-il rendu heureuse ? Du moins n’a-t-elle pas souffert avec lui.
Avant d’aller vers Amandine, je dois m’assurer du silence de Suzon qui connaît mon inclination pour Mademoiselle de Jamois. Il faut qu’elle reste coite si on l’interroge. Mon beau-père ignore l’amour que j’éprouvais et que j’éprouve toujours pour celle qu’il veut prendre pour épouse, et c’est très bien ainsi. Je pourrais donc l’approcher sans qu’il puisse se méfier de sa jeune compagne.
Scène 3 : Marquis de Saint-Aubin – Suzon
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (depuis la porte principale de sa chambre) – Suzon ! Suzon !
SUZON – Me voilà Monsieur. Que voulez-vous de moi ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – À plusieurs reprises, je t’ai demandé de faire porter à Mademoiselle de Jamois des plis dans le plus grand secret.
SUZON – Ce fut fait selon vos volontés, Mademoiselle de Jamois a toujours reçu vos billets dans l’instant où vous me les avez confiés.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Savais-tu ce qu’il y avait dans ces billets ?
SUZON – Je ne pouvais l’ignorer, puisque vous me les faisiez lire avant de les cacheter. Toujours des mots doux pour cette jeune et belle personne.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Et ton messager ?
SUZON – La personne que j’emploie pour porter les messages est d’une promptitude exemplaire.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Ne sera-t-il pas sans se taire ?
SUZON – N’ayez crainte, il ne dira mot.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – En es-tu si certaine ?
SUZON – Il ne peut dire mot, car il est muet.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Muet ? Mais comment alors fais-tu pour lui dire ce que tu veux ?
SUZON – Je suis seule à me faire comprendre de lui et moi de le comprendre. Donc il allait porter en toute discrétion vos billets et ensuite restait muet comme tombe. Et ce n’est pas demain qu’il retrouvera la parole, donc il ne risque pas un jour de révéler que vous entreteniez une correspondance avec Mademoiselle de Jamois.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Et toi, Suzon, il faudra que tu restes muette sur ces billets.
SUZON – Je resterai aussi silencieuse qu’une carpe dans un étang.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Puis-je avoir complète confiance en toi ?
SUZON – Monsieur, vous me chagrinez fortement. Ne vous ai-je pas démontré ma discrétion ? Je n’ai pas dis à Monsieur du Bois que sa femme était couchée avec vous alors qu’il vous visitait ce matin. Je sais bien des choses que Monsieur le comte aurait bien été heureux d’apprendre, pourtant je suis restée coite.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Il est vrai que je te traite fort mal. Viens ici que je te récompense de tes loyaux service Suzon.
Il extirpe les deux très volumineux seins de la robe de la chambrière. .
SUZON – Oh Monsieur, vous savez si bien caresser mes seins. Cela me manquera beaucoup lorsque je serai parti au service de votre sœur.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Tu aimes aussi que je les baise, que je les suce comme un nourrisson.
SUZON – Oh oui, j’aime tant cela.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Suzon, tu as les mamelles de nourrice. Ma sœur ferait bien de te prendre comme nourrice pour ses propres enfants.
SUZON – Cela me gênerait.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (tout en continuant à malaxer et embrasser les seins) – Pourquoi donc ? Je ne peux croire que cela te dérangerait de montrer des deux tétins en public pour allaiter ton enfant et celui de ta maîtresse.
SUZON – Non, ce serait même le bon côté des choses. Non, ce qui m’ennuierait, ce serait de prendre mari. Jamais votre sœur n’accepterait de confier son enfant à une servante qui met au monde un marmot sans père. Or je serais incapable de faire l’amour avec un seul homme.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Oui, tu es toujours à l’affût du premier vit qui traîne Suzon, ou de la première verge comme tout à l’heure. J’aime te baiser, j’aime quant tu suces mon membre. Je doute que je ne suis pas le seul à bénéficier de tes bons offices n’est-ce pas ?
SUZON – Vous avez raison : j’aime le sexe des mâles, les prendre en bouche, les faire grossir, et puis goûter leur jus, je n’en perds jamais une goutte. Je ne comprends pas ces pimbêches qui refusent la moindre goutte de foutre, ce délicat nectar à la douce odeur de la fleur du châtaigner. Céans, j’ai baisé avec toutes les personnes que compte cette maison : vous, votre beau-père, tous les valets, les garçons d’écurie, le cocher… Mais vous êtes parmi les rare a m’avoir tringlée par les deux trous du bas. Comme ce matin, votre sexe dans mon cul, cela me plait beaucoup. J’aime être prise également par-devant, mais cela peu porter plus à conséquence.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN –N’as-tu pas également partagé de doux moments avec certaines personnes du beau sexe ?
SUZON – Quand je n’ai pas d’homme à ma disposition, je ne suis pas sans œuvrer dans les plaisirs saphiques. Les deux autres chambrières de la maison ne s’en sont pas plaintes. J’aime caresser les seins ronds, les flatter, les rudoyer pour qu’ils durcissent, titiller un sexe ouvert, y introduire l’index, le faire bouger dedans jusqu’à ce que je sente la liqueur couler sur mes doigts. Madame votre sœur n’a pas non plus oublié les quelques nuits que j’ai passées entre ses draps : elle a un corps admirable.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Quoi ! Marie ?
SUZON – Non, Françoise. Pour ma maîtresse c’est encore un peu trop tôt. Je ne dis pas que dans quelques mois elle m’accueillera avec plaisir dans son lit, mais pour l’instant elle est encore trop dans les pudibonderies de son couvent. Tenez, ce matin, après votre départ, elle ne voulait pas même se mettre nue devant George pour prendre son bain. Il y avait aussi votre pauvre mère. Je n’ai jamais fait véritablement l’amour avec elle, mais m’occupant d’elle, j’avais tout loisir de la contempler nue au lever et au coucher. Pour l’habiller ou la dérober, mes mains pouvaient en toute innocence flatter les courbes de son corps, mais rien de plus, malheureusement, car Madame était fort belle.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Merci pour cet instant Suzon. Tu quittes cette maison et ton commerce me manquera. Tu étais si complaisante. Je suis certain que, pour ta part, dans la maison du mari de ma sœur, tu trouveras des queues qui s’offriront à ta bouche. Prends tout de même quelques précautions avec les chambrières. Si tes turpitudes venaient aux oreilles de Marie, elle serait beaucoup moins libérale que Françoise ou que moi-même.
SUZON – J’y prendrai garde Monsieur.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je pars quelque temps. Si on me demande, tu diras que tu ignores où je suis.
SUZON – Vous allez visiter Mademoiselle de Jamois ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Comment sais-tu cela ?
SUZON – Vous venez de me parler d’elle, qu’il fallait que je garde le secret de vos billets pour elle, je ne vois pas d’autres visites qui pourrait vous éloigner de la maison.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Tu as raison. Mais silence donc !
SUZON – Oh ! Je sais que votre père désire s’unir à cette jeune personne. Je pense aussi qu’il serait mieux qu’elle se marie avec vous plutôt qu’avec lui.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Suzon, tu ferais bien de penser un peu moins et de rester coite.
SUZON – Est-ce que je ne raisonne pas bien ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Oh si, trop bien même.
Scène 4 : Marquis de Saint-Aubin – Suzon – le Comte de Montgaudier – le Chevalier du Bois
Le comte de Montgaudier frappe à la porte et entre sans attendre de réponse suivit du Chevalier du Bois. Il voit le marquis en compagnie de Suzon toujours débraillée, les seins nus.
COMTE DE MONTGAUDIER – Oh, pardonnez-nous mon ami, je ne savais pas…
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – N’ayez crainte chers amis, je pelotais les beaux nichons de nourrice de cette chambrière. D’ailleurs vous, comte, sous peu vous pourrez en faire autant puisqu’elle suivra sa maîtresse, votre femme, Marie.
SUZON – Monsieur le comte veut-il se faire une idée de la chose ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Touchez, mon ami, touchez. Cela ne porte pas à conséquence. Ma sœur ne s’en sentira pas offusquée, puisqu’elle ne saura rien. Chevalier, vous pouvez vous aussi en profiter. Suzon est une fille généreuse, elle est prête à offrir ses tétons à qui les veut toucher ou sucer.
Le comte et le chevalier prennent chacun un sein, le soupèsent, le pressent, entourent la pointe pour la faire ressortir.
SUZON – Vous vous y prenez aussi bien que Monsieur le Marquis.
COMTE DE MONTGAUDIER – Il vrai que c’est une poitrine magnifique.
CHEVALIER DU BOIS – Pour ma part ce n’est pas la première fois que je caresse les seins de Suzon, mais j’y prends toujours autant de plaisir. Mais vous, qui aurez la chance de l’avoir en votre logis après votre mariage, elle est capable de bien d’autres jeux que ceux-ci. Elle a une bouche virevoltante capable de faire bander un eunuque.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Parfois elle interdit l’accès de son con, délicieusement ruisselant, mais son cul est en libre accès.
COMTE DE MONTGAUDIER – Je vois que si votre sœur est trop passive, je n’aurais pas le loisir de m’ennuyer. Oh je ne sais ce qu’il en est du reste, mais pour ce qui est de ces deux globes, ils sont tout à fait à mon goût.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – De nourrice je vous dis. Cependant Suzon, ne voudrait pas être nourrice. Elle est trop volage, ne pouvant se contenter d’un seul homme. Elle veut goûter à tous les sexes qui passent à sa portée. Même le plus gros, à lui tout seul, ne pourrait la satisfaire. Elle vous offrira ses tétons, son cul, son con, mais sachez que dans votre maison, vous ne serez pas le seul à bénéficier des ses largesses. Tout votre personnel passera dans ses bras. Aussi bien les valets que les chambrières, car elle ne fait pas de distinction entre les deux sexes.
COMTE DE MONTGAUDIER – Je ne serais pas jaloux, rassurez-vous charmante jeune fille.
SUZON – Merci Monseigneur.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Que me vaut cette visite ? Vous comte ? Nous nous verrons ce soir pour la cérémonie qui vous unira à ma sœur ? Chevalier, vous aussi vous serez de la fête n’est-ce pas ?
COMTE DE MONTGAUDIER – C’est que, Marquis, il me tarde d’être de votre famille. La beauté de votre jeune sœur est telle, que mon cœur est enflammé rien qu’à la pensée de la serrer contre moi. Je sais ce que vous m’avez dit, elle sort du couvent et n’entend rien à tout cela, mais je serai patient et m’efforcerai de l’apprivoiser progressivement.
SUZON – Puis-je disposer Monsieur ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Oui Suzon. Remballe ta belle marchandise et tu pourras sortir.
Scène 5 : Marquis de Saint-Aubin – le Comte de Montgaudier – le Chevalier du Bois
CHEVALIER DU BOIS – Excusez-moi mon ami, mais vous paraissez soucieux.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – C’est que, voyez-vous, je viens d’apprendre que mon père veut prendre femme. Il n’y aura pas un seul et unique mariage ce soir, mais deux. Le vôtre avec ma sœur et le sien avec Mademoiselle de Jamois.
CHEVALIER DU BOIS – La charmante demoiselle qui loge à deux maisons de la vôtre ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Exactement. Comme vous le dite, la « charmante demoiselle ». Elle a au moins 40 ans de moins que lui. J’enrage qu’il puisse se marier avec elle. J’avais des sentiments pour elle et je ne lui étais pas indifférent. Je pensais même demander sa main lors de la cérémonie du mariage de ma sœur.
COMTE DE MONTGAUDIER – Il est vrai que votre situation n’est pas enviable.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – C’est le moins qu’on puisse dire.
COMTE DE MONTGAUDIER – Oui, d’après ce que je sais, votre beau-père a fait un testament en votre faveur. Il dote grandement ses deux filles et, à sa mort, vous lègue la quasi-totalité de ce qui lui reste ; et il reste beaucoup : des terres donnant des rentes confortables, un petit château en province et cet hôtel particulier.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je ne vois pas le rapport avec son mariage.
COMTE DE MONTGAUDIER – Le rapport est indirect. En prenant épouse, peut-être a-t-il la volonté d’agrandir sa famille sur le tard. Or, imaginez que Mademoiselle de Jamois lui donne un fils. Il est certain, alors, que votre beau-père vous déshéritera au profit de son jeune fils. Ainsi vous perdrez tout.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je vous remercie de cet éclaircissement, mon ami.
COMTE DE MONTGAUDIER – Je m’ensauve, à ce soir pour les mariages.
Scène 6 : Marquis de Saint-Aubin – Chevalier du Bois
CHEVALIER DU BOIS – Mon ami, je compatis de tout mon cœur. Si vous étiez amoureux de cette jeune femme, le sort vous frappe cruellement. Mais je connais votre caractère, vous trouverez bien une nouvelle maîtresse. Rien que celle qui a ce corps de rêve que vous m’avez dévoilé ce matin…
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Cela n’a rien à voir. Avec Madame du…, enfin avec ma maîtresse de ce matin, je prends beaucoup de plaisir dans les jeux de l’amour. Physiquement nous prenons du bon temps et nous nous retrouvons sur la même ligne : le plaisir physique. Mais elle est mariée et son couple est la barrière qui nous empêche de mener à bien une relation durable. D’ailleurs, je ne sais pas si j’aimerais m’unir avec elle.
CHEVALIER DU BOIS – Oui, il y a des personnes avec qui on ne peut pas s’unir. Par exemple, en aucune manière vous n’auriez pu épouser ma femme.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (à part) – J’ai manqué de lui lancer le nom de sa femme à la figure, et maintenant il me parle d’elle. Ah, s’il savait. Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.
CHEVALIER DU BOIS – Donc avec Mademoiselle de Jamois, c’est tout autre chose.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Oui, je l’aime véritablement. Je souhaitais, par les liens de l’hymen, construire avec elle une famille et établir une ligne de vie où elle aurait pu cultiver à la fois l’amour qu’une femme doit à son mari et celui que nécessite les enfants. Car je voulais d’elle des enfants. Oui, c’est bien « je souhaitais » que je dois dire, car tous ses projets sont jetés à l’eau.
CHEVALIER DU BOIS – Que comptez-vous faire ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Je ne sais. J’ai une grande envie de me venger de ce coup du sort. Par exemple en devenant l’amant de Mademoiselle de Jamois après son mariage. L’idée ne serait pas pour me déplaire.
CHEVALIER DU BOIS – Malheureux, n’avez vous pas entendu ce que viens de dire de compte de Montgaudier, si vous faisiez un fils à l’épouse de votre père, vous seriez déshérité.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Il est vrai que j’ai sans doute plus de chance d’engrosser cette jeune femme que son vieil époux. Le coup du sort serait encore pire : me faire déshériter par mon propre enfant ! Alors que je pourrais d’une manière ou d’une autre obtenir les grâces de la belle, le destin pipe encore le jeu dans lequel je voudrais pouvoir être un acteur actif.
CHEVALIER DU BOIS – La situation n’est pas inédite, le roi François Ier, avant d’arriver au trône, devint l’amant de la reine, la toute jeune épouse de Louis XII, Mary d’Angleterre. C’est sa mère, Louise de Savoie, qui remit bon ordre dans cette passion, craignant que son fils, par son inconséquence ne voit le trône lui être subtilisé : manquer d’être roi car, l’enfant qu’il aurait fait à la reine serait devenu plus légitime que lui-même. Mais il se fait tard, je dois y aller. Nous nous voyons tout à l’heure pour le… enfin les mariages.
Scène 7 : Marquis de Saint-Aubin
MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Voilà une nouvelle singulière : la femme que j’aime pourrait être à l’origine de la perte de ma fortune. Si elle donne un fils à mon beau-père, il ne me restera rien de l’héritage qui devait me revenir. Depuis quelques instants, j’avais le secret de devenir l’amant d’Amandine. Elle serait ma belle-mère et moi dans la même maison, j’aurais pu avoir grand loisir d’aller la retrouver pour partager avec elle de doux moments. Mais à présent la situation est tout autre. Si jamais dans un déduit je lui fais un enfant, le comte le prendra pour le sien et si c’est un fils… pour son seul et véritable héritier.
Il va-et-vient en marchant dans la chambre.
Il faut absolument que je m’entretienne avec Amandine de Jamois. Je ne suis pas sans connaître les sentiments qu’elle éprouve pour moi, or à cette heure, son cœur doit être dans de terribles tourments.