n° 14369 | Fiche technique | 29748 caractères | 29748 5017 Temps de lecture estimé : 21 mn |
12/04/11 |
Résumé: Sur (ou à proximité de) Sa'Styria depuis quelques mois, Braise et Ardent ont vent d'une étrange rumeur qui convainc ce dernier d'entamer une randonnée dans l'arrière-pays montagneux... | ||||
Critères: #sciencefiction #initiation fh fplusag inconnu hépilé fépilée bain forêt voyage nudisme fellation cunnilingu pénétratio | ||||
Auteur : iam.knowbodies Envoi mini-message |
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Rien ne va plus, à bord du Souffle Étoile. Attaqué à plusieurs reprises par un mystérieux adversaire, les prouesses de son équipage (et en particulier de ses deux plus jeunes membres, Braise et Ardent) lui avaient jusqu’à présent permis de s’en sortir… Mais cette fois-ci, « ils » sont passés à la vitesse supérieure, assassinant le capitaine et oncle adoptif des deux jeunes gens. Ceux-ci parviennent malgré tout à s’esquiver une fois de plus et, malgré le choc du deuil, se mettent à la recherche d’informations concernant leur ennemi et les raisons de ses persécutions.
Heureusement pour eux, tout n’est pas d’un noir intersidéral ! Ils ont en effet ajouté de nouveaux aspects à leur relation, de plus en plus intime et charnelle – tant physiquement que psychiquement, puisqu’ils parviennent maintenant à partager leurs émotions et sensations, ce qui se révèle également être un atout dans d’autres domaines, comme les arts martiaux.
Convaincus d’être la cible d’une puissante organisation, ils décident de se laisser capturer à la prochaine occasion, pour savoir à quoi s’en tenir. Non qu’ils aient le choix, finalement, puisque leur adversaire ne prend cette fois aucun risque et arraisonne leur vaisseau sans coup férir. Nos héros se retrouvent effectivement aux mains de la « division Zéro », une branche secrète de l’armée. Ils sont de suite « interrogés », passant un sale moment entre les mains de leur ennemi, sans grands résultats pour celui-ci. Ardent et Braise, en revanche, profitent d’un instant d’inattention de leurs geôliers – et de leur intense entraînement –, pour se rendre maîtres de l’astronef et de son équipage !
En quelques semaines, ils ont pris la mesure du fraîchement rebaptisé Diamant Noir, et ont atteint le seul monde inconnu qu’ils aient déjà visité, Sa’Styria. Ils ont réussi à convaincre les autorités locales de les débarrasser pacifiquement de leurs encombrants captifs – avec une attention toute particulière portée à leur commandante !
***
Le rongeur s’affairait dans le sous-bois, farfouillant sous les feuilles à la recherche des divers fruits et graines dont il faisait son délice. Les temps semblaient cléments pour lui, son long pelage roux moucheté de blanc luisait de santé, ses gestes étaient vifs et assurés, la récolte abondante… La vie était belle, pour cet écurouille, ignorant qu’il était du sort qui le guettait à quelques mètres, tapis dans les hautes herbes bordant le ravin.
La jeûnette savait que sa patience serait bientôt récompensée. Parfaitement immobile depuis plusieurs heures, elle guettait l’arrivée de sa proie, dont elle avait repéré la présence la veille. À vrai dire, si tentant soit-il, ce ne serait pas un gibier facile à attraper, mais le félin savait attendre, malgré sa faim – un seul malheureux volatile en deux jours, ça ne nourrissait pas ses trente kilos. Voilà une demi-heure, son déjeuner était descendu de son gîte, haut perché dans un immense conifère, pour venir se restaurer au sol. Et depuis, ses errances gastronomiques le rapprochaient lentement mais sûrement de sa faim.
Encore quelques instants, et le chasseur jaillirait, mettant à profit la fraction de seconde de stupeur qu’éprouverait sa victime pour lui briser la nuque. Un bref éclat de violence, et il pourrait passer son après-midi à alterner agapes et siestes, allongé au soleil (pour une fois qu’il y en avait !), sur le rebord de l’escarpement… La belle vie !
Le hurlement eut un effet immédiat sur l’écurouille – il bondit sur le tronc le plus proche et disparut dans les hauteurs, déjà largement hors de portée quand la jeûnette tenta un saut désespéré… elle en aurait pleuré, si elle avait su comment s’y prendre. À défaut, elle feula sa frustration en direction du ravin, d’où était parti, fort mal à propos de son point de vue, ce tapage intempestif. Pour autant, elle avait une vague idée sur l’origine de ce genre de sons, et savait qu’il valait mieux s’éclipser discrètement tant qu’elle en avait encore la possibilité. La queue basse et le ventre vide, elle s’enfonça tristement dans les fourrés.
Cependant, du ravin montait toujours imprécations, jurons, grognements, ahanements, exclamations de douleur… mêlés de végétation froissée, coupée, déchiquetée rageusement. Au bout de longues minutes, suant et soufflant, un Ardent passablement excédé parvint au sommet de la pente et s’écroula contre un rocher, contemplant à ses pieds la saignée qu’il avait une fois de plus dû se tailler à grands renforts de bâton lesté à travers les fourrés.
Il n’avait pas vraiment pour habitude de hurler tout haut sa frustration, encore moins de s’adresser aux plantes ou aux planètes, mais là, il fallait que ça sorte. De toute façon, il n’y avait personne à des kilomètres à la ronde – du moins, à sa connaissance. Et puis c’était rageant, pour une fois que le temps était a priori plutôt sympathique, avec un beau soleil presque à la verticale, à peine masqué par quelques petits cumulus, et une température presque chaude, il fallait qu’il sue littéralement sang et eau à batailler contre une plante d’essence assurément diabolique.
Car la liacère, grande touffe de lianes aplaties coupantes comme des rasoirs, non contente d’être une plaie à traverser, affectionnait tout particulièrement les fonds de vallée bien abrités des intempéries. Et en montagne, à moins d’être un oiseau, les fonds de vallée, c’étaient souvent les seuls chemins praticables !
Décidant de s’accorder une vraie pause, Ardent s’accota plus confortablement à son rocher, contemplant non sans satisfaction le chemin parcouru depuis deux jours – une quarantaine de kilomètres à vol d’oiseau, estimait-il. Il avait laissé loin en contrebas, au Nord-est, l’avant-poste de la plaine « colonisée » d’où il était parti, une mine déjà bien enfoncée dans les contreforts des Murrayes. Un magnifique enchaînement de vallées engoncées dans des pans de montagne de plus en plus hauts et sauvages l’en séparait, légèrement rehaussé d’une fine brume bleutée. Il ne pouvait nier que les désagréments du voyage étaient largement compensés par le paysage et le plaisir d’une progression en solitaire à travers une nature pour ainsi dire vierge. Certes, il n’était pas vraiment coupé du monde – la discrète présence de sa compagne dans son esprit, sans même parler de la radio dans une poche de son sac à dos, lui rappelait qu’il « baignait » au sein d’une Galaxie remplie de billions d’êtres humains…
Mais bon, l’expérience était quand même enivrante. Depuis presque deux mois qu’ils avaient rejoint Sa’Styria, c’était de loin la plus grande randonnée qu’ils aient entreprise. En fait, ils avaient alternés petits vagabondages à bord du Diamant Noir, dans l’espace immédiat, histoire de parfaire leurs connaissances de l’engin, et séjours au sol à tour de rôle, hébergés par Pacha. C’est au cours de l’une de ces « vacances » qu‘une vague rumeur s’était faufilée jusqu’aux oreilles de Braise. Elle les avait tous deux intrigués, aussi s’était-il décidé à la vérifier dès sa prochaine descente – à défaut d’y croire vraiment (leurs observations depuis l’orbite n’étaient vraiment pas encourageantes…), elle faisait un excellent prétexte pour explorer un peu les hautes montagnes théoriquement inhabitées qui recouvraient une grande partie de l’île, en particulier à l’Ouest et au Sud.
La nuit approchait à grands pas lorsqu’il parvint au pied des parois abruptes d’un petit cirque. L’escalade semblait envisageable – mais pas dans son état de fatigue, et surtout pas de nuit. Déjà qu’une petite inattention lors de sa dernière confrontation avec une liacère lui avait valu une superbe estafilade à l’avant-bras gauche… Il était temps de reprendre des forces. D’autant que ce soir, le soleil avait plongé dans une magnifique barre de nuages noirs du plus mauvais augure ! Cette fois, la chance lui avait souri, la falaise était suffisamment « abîmée » pour lui fournir de beaux surplombs sous lesquels s’abriter des inéluctables intempéries nocturnes. Il n’aurait même pas besoin de sa tente.
Après le contact radio quotidien avec le Diamant Noir, établi plus pour la galerie que par réelle nécessité, il se mit en quête du meilleur site pour passer la nuit. Tout comme son amie, Ardent se considérait comme plutôt débrouillard. Ils le devaient évidemment à leur oncle adoptif, qui les avait très tôt entraînés à s’adapter au mieux à n’importe quelle situation, depuis un vaisseau spatial en perdition, jusqu’à un séjour en pleine brousse. Il ne lui fallut donc pas longtemps pour transformer une petite alcôve de roche en refuge agréable, coupé du vent par des branchages et réchauffé par un petit feu plein d’ardeur. Tandis qu’il le préparait, il se remémora avec nostalgie la fois où, à l’instigation d’Oscar, ils avaient tenté d’allumer une flambée « à la sauvage », c’est-à-dire sans même un malheureux briquet. Au bout d’une demi-heure, il avait abandonné, fatigué de forer un bloc de bois avec une baguette. Braise, qui n’aimait pas que quelque chose lui résiste, s’était entêtée à produire de la fumée pendant plus de deux heures, avant de finalement réussir, de mousse en brindilles, à enflammer son feu. Ils avaient tiré de cette expérience une double conclusion – d’une part, on pouvait effectivement se débrouiller en pleine nature quasiment sans outils, d’autre part, un minimum d’équipement améliorait tout de même considérablement les choses…
Au petit matin, un froid piquant le tira du sommeil. Intrigué par le silence ouaté qui régnait alentour, il émergea de son refuge pour trouver le paysage recouvert d’un manteau blanc immaculé. Dans la plaine, il devait tomber un fin crachin glacial, mais aussi haut en montagne, il s’était transformé en neige ! Heureusement, la couche n’était pas épaisse… De toute façon, il avait décidé que, s’il n’y avait rien de nouveau ce soir, il rebrousserait chemin le lendemain. Inutile de persister à courir après des chimères.
Une fois rapidement lavé au glacial et minuscule torrent qui dévalait de la falaise, il se restaura, avant d’attaquer l’escalade avec moult précautions. Bien que sa blessure se fût déjà quasiment refermée, se contentant de l’élancer légèrement, il mit probablement deux fois plus de temps qu’il ne lui en aurait fallu par temps sec à gravir les cinquante mètres d’à-pic entrecoupés de corniches fort bienvenues, car il devait en permanence dégager la neige pour trouver ou vérifier ses prises. Heureusement que la roche était assez saine, et qu’il n’avait pas plu – avec son niveau d’alpinisme, il ne se serait jamais risqué sur une paroi verglacée, surtout sans pouvoir s’assurer !
La mi-journée était largement dépassée lorsqu’il parvint enfin au sommet de l’escarpement. Il était temps, la neige commençait à fondre, et il aurait prit une belle douche s’il avait traîné un peu plus…
Reprenant son souffle, il laissa son regard courir sur ce qui serait l’ultime partie de la randonnée. Un col assez large l’attendait un peu plus haut, gardé de part et d’autre par deux pics de granit noir assez intimidants. Apparemment, il était maintenant trop haut pour la forêt et les liacères, mais il n’était pas sûr de gagner au change, au vu des denses buissons d’épineux qui tapissaient maintenant le sol…
Après un soupir dûment exaspéré, il s’apprêtait à faire au moins une tentative de traversée, lorsqu’une voix moqueuse s’éleva dans son dos.
***
L’entraînement parle. Avant même d’avoir compris la phrase, il s’est retourné, les jambes fléchies, légèrement écartées, son lourd bâton ferré en position de défense. Tout aussi instinctivement, il lance un « appel » vers Braise, la prévenant qu’il se passe quelque chose…
L’être se tient à quelques pas de lui, juste hors de portée de son allonge, souriant, nullement impressionné par sa réaction fulgurante. Alors que l’esprit de sa partenaire rejoint ses perceptions, il observe rapidement l’inconnue – car il s’agit sans conteste d’une jeune femme. Partant de ses pieds quasiment nus (dans la neige fondue !), son regard n’en finit pas de remonter le long de jambes fines et musclées, qui disparaissent in extremis sous une (très) courte jupe moulant des hanches assez minces. Un petit gilet du même tissu couleur bronze recouvre une poitrine menue, sans même daigner descendre jusqu’au nombril. Ardent en a froid pour elle. Il doit lever les yeux pour croiser son étrange regard, aux pupilles allongées en amande encadrées d’iris mordorées… Un instant fasciné, il détaille enfin le reste du visage, tout aussi délicat que le corps, un rien aristocratique peut-être, un petit menton pointu, une bouche sensuelle, des pommettes hautes, pas de cils ni de sourcils, le tout encadré de cheveux bruns, très fins, dans lesquels jouent des reflets verts sombres… Et d’où émergent deux oreilles effilées !
En somme, il ne se sent pas menacé, l’attitude de sa vis-à-vis respire la sérénité, avec un petit quelque chose d’amusé en même temps. Sa compagne restée en orbite semble partager son avis.
La femme poursuit, encore plus ironique :
Toujours méfiant, le jeune homme pousse un vague grognement pouvant passer pour un assentiment.
Cela lui vaut un magnifique sourire, lancé par dessus de biens jolies épaules…
La petite heure qui suit est essentiellement silencieuse, le jeune homme appliquant toute son énergie à rester à la hauteur de sa guide, qui l’entraîne, suivant des sentiers à peine visibles, dans une petite vallée secondaire, presqu’une gorge. Finalement, les versants s’écartent, et ils pénètrent dans une étrange forêt aux arbres toujours verts, baignés de volutes de brume de plus en plus denses à mesure qu’ils avancent. Soudain, Ardent se rend compte qu’il a trop chaud, que l’air saturé d’humidité s’est singulièrement réchauffé.
Peu après, un décor féerique se révèle à eux. Adossée à une haute paroi de granit, une eau limpide et bleutée s’étend jusque sous les frondaisons turquoise, avant de descendre en cascade un escalier blanc aux formes torturées pour rejoindre le petit torrent à fond de vallée… Des arabesques de vapeur s’élèvent de la surface liquide pour venir alimenter la brume ambiante. Des blocs de rocs émoussés émergent ça et là du sol moussu, quelques uns même du bassin d’eau chaude.
Elle le laisse admirer les lieux en silence, avant de lancer :
Et sans plus de façons, jupe et gilet choient à même la mousse. Ardent attend qu’elle se soit glissée dans la piscine naturelle, ne perdant pas une miette du spectacle – malgré sa fatigue, il sent un début de raidissement au bas de son ventre… Mais cela ne l’empêche pas de la rejoindre, toute pudeur bue. Car sa guide ne le quitte évidemment pas du regard…
Cette fois, Ardent sait à quoi lui font penser ces oreilles en pointe.
Il s’est redressé, de nouveau méfiant. Sa compagne de bain se contente d’un petit gloussement, avant de lui expliquer :
Sa voix s’est légèrement teintée de regret sur la fin de sa phrase, mais le jeune homme ne l’a pas franchement remarqué, occupé qu’il est à digérer ce qu’elle vient de dire. Avant qu’il ne rouvre la bouche sur un prévisible flot de questions, elle lui pose un doigt sur les lèvres :
Ils sont maintenant au pied de la paroi, où l’eau, très chaude, remonte le long de leurs corps, propulsée par un puissant courant ascendant. L’elfe se colle à son compagnon, le massant de façon fort suggestive, dénouant du bout des doigts les muscles encore crispés tout en ranimant ses ardeurs. Ardent baigne maintenant dans une douce torpeur érotique.
Et puis, c’est vrai que ce bain lui a fait du bien, il se sent tout revigoré. Il se retourne alors face à sa compagne, plonge ses yeux dans son regard énigmatique, et pose un petit baiser chaste sur ses lèvres. Elle lui sourit timidement, soudain muette. Prenant cela comme un encouragement, il soude à nouveau leurs bouches, de façon bien plus ferme et décidée cette fois. De ses mains, il caresse son visage, descend le long du cou sur les épaules, lui masse le dos, puis les fesses…
Elle pousse un petit gémissement lorsque sa langue force ses lèvres pour venir jouer avec la sienne… Ardent rompt enfin leur étreinte, remarquant :
Arrivé au bord du plan d’eau, il se hisse sur la berge rocheuse, puis se retourne, accroupi, pour aider la jeune elfe. Mais celle-ci, agenouillée dans l’eau jusqu’à la poitrine, a autre chose en tête.
Il la regarde, interloqué.
Pour plus de confort, Ardent s’est assis, les cuisses largement écartées pour lui faciliter l’accès à l’objet de sa curiosité. Car il s’agit plus pour l’instant d’une exploration que d’autre chose, certes débordante d’enthousiasme… Lorsque ses mains et ses yeux ont détaillé tout leur saoul ses mâles attributs, elle rapproche son visage, tentant quelques coups de langues, pour voir.
Il la laisse encore s’exercer quelques instants sur son anatomie, la guidant de quelques conseils, avant de mettre fin à la séance, sa résistance mise à rude épreuve…
Inexpérimentée ou pas, elle trouve tout de suite la position idéale, accoudée en arrière, les cuisses largement ouvertes, le surveillant de derrière ses petits seins aux fines aréoles brun sombre défendant deux petits donjons érigés d’excitation. Ardent s’est hissé à hauteur de son visage pour l’embrasser et jouer de leurs longues chevelures, neige et brun aux reflets émeraude qui les effleurent d’électriques caresses. Puis il redescend par le chemin des écoliers, ses mains, éclaireuses, reconnaissent le terrain pour ses lèvres. Il s’enivre du goût minéral de l’eau mêlée à sa sueur, du grain si fin de sa peau mordorée sous laquelle ondoient des muscles de panthère…
Subrepticement, sa langue glisse vers la poitrine menue, léchant, suçant, mordillant bientôt ses tétons dressés. Kina commence à haleter, elle sent des frissons de plus en plus intenses remonter le long de son échine. Son amant parcourt maintenant son ventre de petits bisous mouillés, bientôt resserrés aux piémonts de Vénus par l’étranglement du pubis.
Confiant à ses mains le soin de caresser les alentours, il se jette tel un affamé sur son fruit intime, déjà juteux et palpitant de désir. Fort de l’expérience acquise avec Braise, il lape à grands coups de langues ses lèvres lisses, aspire goulûment les nymphes délicates, fouaille la fente ardente, s’égare un instant sur sa petite rosette, mordille délicatement son mignon membre érectile… Aux limites de la jouissance, elle ne peut maintenant retenir de petits gémissements.
Il abandonne alors son entrejambe pour revenir à ses côtés sur la berge, ils se regardent, se sourient, s’embrassent encore, elle semble apprécier son propre parfum sur ses lèvres… Leurs mains empaument une épaule, un sein, une fesse… Il se redresse au-dessus d’elle, qui s’ouvre plus encore, avides tous deux, il la pénètre pourtant lentement, attentif à ses réactions, rien ne vient entraver sa progression, déjà ils sont encastrés l’un en l’autre. Immobiles, ils savourent l’instant, puis leurs sexes commencent tout doucement à danser langoureusement, cherchant à s’accorder, avant de glisser progressivement vers un rythme plus sauvage.
Si la taille de son amante ne facilite pas leurs baisers, il a tôt fait de découvrir qu’elle le place en revanche dans une position idéale pour honorer sa poitrine, ce dont il ne les prive évidemment pas. Le chant de leurs corps se marie à celui de l’eau toute proche, leurs parfums, aux fragrances boisées de la mousse qui supporte leurs ébats… Irrésistible, le plaisir monte en eux, et soudain, Kina se fige, la verge de son amant profondément enfouie en elle, enserrée dans l’étau de son sexe. Ardent la suit de peu, inondant son ventre, prolongeant encore leur jouissance.
***
Après un nouveau bain, ils s’installèrent au pied d’une belle boule de granit, non loin du bassin, sous la vaste ramure d’un conifère. Tandis qu’ils se restauraient des rations d’Ardent, agrémentées de quelques crudités récoltées par sa compagne, le jeune homme tenta de mettre un peu d’ordre dans ses idées.
Kina avait lâché cette dernière phrase avec un soupçon d’appréhension, et elle attendait visiblement une réaction de son interlocuteur. Après un petit silence, celui-ci lui fit comprendre son incompréhension.
Tandis qu’ils s’installaient pour la nuit, tous deux nus se partageant une légère couverture – non que la température la justifiât, mais ils savaient qu’il est difficile de s’endormir sans aucune protection, aussi symbolique soit-elle –, Ardent rumina tout ce qu’il venait d’apprendre. Finalement, après un bâillement monumental, il reprit :
Et Ardent fit mine de s’absorber dans ses réflexions. En fait, il essayait de percevoir celles de Braise – car étrangement, s’ils pouvaient aisément partager leurs perceptions et leurs sentiments, il leur était très difficile de « discuter » par ce moyen. Tout au plus pouvait-il détecter un léger intérêt mêlé de curiosité, noyés sous une épaisse couche de prudence et d’indécision… Bref, elle semblait aussi perdue que lui !
Épaule contre épaule, ils sombrèrent rapidement dans un profond sommeil, bercés par le doux chant du ruisseau.