n° 14419 | Fiche technique | 49918 caractères | 49918Temps de lecture estimé : 29 mn | 27/05/11 |
Résumé: Catherine et Jean-Marie ne se sont pas revus après leurs dernières étreintes dans la villa. Leurs corps, leurs sens se sont desséchés, Éros est loin. Est-ce irrémédiable ? | ||||
Critères: fh bizarre amour voir fmast intermast confession | ||||
Auteur : Eroslibré (Homme passionné par Eros) Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Jean-Marie à la plage Chapitre 04 / 04 | FIN de la série |
Plusieurs mois se sont écoulés…
Le doigt s’approche doucement, aérien, prudent, prêt à s’esquiver. Il hésite à poursuivre son cheminement, il craint de ne pas être reconnu et accepté, pourtant il se pose sur le tissu soyeux. Il n’est qu’à quelques millimètres de la petite colline qui émerge tout en bas du ventre de Catherine, de son pubis plutôt prononcé et accentué par la toison blonde, indisciplinée depuis qu’elle lui consacre moins de temps. Elle écarte les cuisses, glisse dans le fauteuil et se cale contre le dossier afin d’être à son aise, elle pose ses pieds sur la table basse.
Le triangle de son string en tulle blanc envahit alors le miroir devenu depuis quelques jours le compagnon de sa sensualité délicate. Elle ne le voit pas, elle tient ses yeux clos sur des images furtives qui lui retracent, mais sans le charme de l’instant, ses dernières étreintes avec Jean-Marie. Ce moment de partage charnel est déjà loin, à la limite de l’inaccessible, comment cela a-t-il pu s’estomper aussi vite ? Quelle tristesse de vivre sans l’émoi des corps qui se frottent et se livrent au plaisir !
Catherine chasse cette pensée noire, elle doit se concentrer sur le frémissement qu’elle ressent. Son doigt avance, le voilà au-dessus de ses poils fins avec lesquels elle aime jouer, les tirer, les triturer, les tortiller, se faire mal gentiment afin d’éveiller la bête en elle. Il les abandonne très vite, il les connaît trop même s’il aime leur prodiguer de douces tortures. Il s’engage un peu plus en avant, là où transparaît cette montagnette de chair semblable à une fleur fermée dont les longs pétales épais tardent à se déployer et à délivrer une rosée bienveillante.
Il s’active sur les lèvres du sexe de Catherine, ce sont elles qu’il s’obstine à amadouer. Il les masse, il les échauffe, il les détend, il les apprivoise. Ce matin, elle en est la première surprise, elles se montrent moins réticentes. À chaque passage de son doigt, il lui paraît qu’il parvient à les désolidariser, à les décoller, à les soulever. Il se fraye un passage, un chemin étroit qui ira en s’évasant, en s’approfondissant, toujours plus accueillant et avide de goûter à un autre intrus. Catherine s’amollit, tout le bas de son corps plonge dans un univers tiède qui pourrait s’échauffer et finir par la brûler. Ce sont maintenant deux doigts qui jouent avec son sexe, curieux et insistants. Le tissu entre eux et la peau du puits d’amour les gêne, ils l’écartent et l’éloignent. Ils perçoivent alors la présence d’une humidité naissante qu’ils peuvent répandre sur toute l’ouverture en train de céder.
Catherine est saisie d’un long frémissement, elle se contracte. Elle descend son T-shirt sur son ventre, elle a froid sans pouvoir se l’expliquer. Que se passe-t-il ? Elle ouvre les yeux et son regard découvre sa main comme figée sur sa fente dénudée. Elle ne lui fait pas peur comme parfois, elle la trouve même belle mais elle se sent incapable d’aller plus loin, les images de la villa ne sont plus en elle.
Cela cogne, cela tambourine sur la capuche de mon ciré. Je sens les grêlons me frapper le crâne les uns après les autres. Il me reste encore quelques mètres à parcourir, le corps penché, le cou rentré dans les épaules, le visage constamment tourné vers le sol afin d’éviter les morsures piquantes de ce satané vent. La tempête souffle sans interruption depuis hier mais ce matin elle a perdu de sa violence, seules quelques bourrasques venues de la mer agressent la côte. Ces coups brutaux s’accompagnent de nuages noirs et gras qui, dès qu’ils atteignent le sable, se vident en quelques secondes d’une masse d’eau glaciale qui s’écrase partout avec fracas.
Ce n’est pas l’apocalypse qui doit être pire, mélange de feu, de glace, d’eau et de boue, mais je suis dessous. Ce n’est pas de l’imprudence ou une quelconque fanfaronnade, j’étouffe. L’air, le vrai, celui qui est en train de me saouler de sa pureté, me manquait. Je ne respire plus à force de combattre toutes les tensions qui assaillent mon corps depuis plusieurs jours, depuis que j’ai décidé de m’infliger une forme d’abstinence. Je me contente d’une masturbation effrénée et douloureuse afin de soulager mon corps du poids qui l’alourdit. Les tentatives de ce matin dans le lit, sous la douche, ont toutes été un échec. Ma verge se dresse rouge, raide à l’extrême, mais il n’y a rien en elle. Elle est sèche, douloureuse, crispante car elle n’évacue rien, même pas ce tout premier liquide qui sourd doucement de mon gland et annonce une montée de sève imminente. Elle est vide, je suis vide. Tout ce que je parviens à faire, c’est d’installer une douleur lancinante dans mes testicules, une pointe qui ne cesse de durcir et de s’enfoncer au plus profond de mon pubis.
Je l’ai secouée, brutalisée, martyrisée afin qu’elle se plie à ma volonté plus qu’à mon désir. Mais en plus de la douleur vrillant mon ventre, une barre enserre ma tête et cogne tout en haut de ma nuque. J’ai bien cru que mon crâne allait se fendre. Toujours rien. J’ai comprimé ma verge entre mes doigts à l’écraser, je lui ai imprimé tous les rythmes imaginables, je suis resté exsangue, brisé. Pourquoi avoir décidé de m’infliger un tel tourment ? C’est vrai, il me faut choisir entre mes amours et mettre un terme à ma quête improbable de deux amitiés et complicités féminines. Pourtant j’y crois toujours, comment peut-il en être autrement ? Enfin à mes yeux.
Je suis sorti à la recherche de la plage telle que l’ai vécue avec Catherine, il y a un an déjà. Nous sommes en plein hiver, cela n’a absolument rien à voir avec ces quelques journées d’un mois d’octobre particulièrement doux et prometteur. Il y avait eu le soleil, sans l’agressivité de l’été, une chaleur sans excès, comme ouateuse, enveloppante, une atmosphère de liberté, de quiétude. Elles se prêtaient à tout, elles incitaient à toutes les audaces. Pas d’audaces aujourd’hui, il me faut déjà lutter pour me tenir debout et presque droit. Ouf ! Je contourne enfin la pointe rocheuse qui ferme la plage de tous mes instants érotiques, j’escalade quelques rochers glissants. Je suis obligé de prendre appui sur une main mais il me semble que les morsures du vent sont moins violentes. Mon corps se détend, surpris de l’absence de résistance, il se redresse peu à peu. Je n’entends plus le bruit assourdissant sur ma tête, je peux enfin rejeter ma capuche en arrière. Quelques gouttes d’eau glacées se coulent dans mon cou, elles me font sourire, elles ne me gênent plus. J’ai vaincu les éléments naturels, c’est une petite victoire qui me redonne cependant un enthousiasme fou. Catherine, oui Catherine, comme mon cœur et mon corps avaient vibré à l’unisson du tien !
Catherine s’approche de la fenêtre, elle est pétrifiée, transie, elle grelotte presque et elle resserre sur ses épaules l’épais gilet qui descend jusque sous ses fesses et frôle ses cuisses nues. Elle sourit, qu’est-ce que cela signifie de toujours se promener les jambes à l’air avec uniquement un T-shirt, parfois rien et un string, souvent minimaliste ? Elle soupire, à moitié nue et pourtant elle n’a personne à séduire. Cela fait quelques jours qu’elle s’est réfugiée dans ce que ses amis nomment ironiquement « le cabanon » d’été, adossé à la villa magique qui lui rappelle ses étreintes avec Jean-Marie. C’est là qu’entortillée dans la couette elle a écouté la tempête qui s’est ruée sur la côte dès le milieu de la nuit. Engoncée dans la ouate, elle n’a perçu que des sifflements stridents, des secousses inquiétantes et comme de violents coups de fouet sur les volets.
Catherine a somnolé ces dernières heures, une main perdue tout en haut des ses cuisses, au creux de sa fourche. Elle a joué, exploré et trituré son sexe. Il ne s’est rien produit, le plaisir, son plaisir n’a cessé de lui échapper, de se refuser. Ses doigts ont beau avoir su se montrer habiles, insolents, audacieux, leur musique rythmée sur son clitoris, ses lèvres ou sa fente est demeurée vaine. Elle ne s’est même pas mouillée, si, un peu au départ, une humidité prometteuse qui s’est vite estompée. « Je me sèche, je m’assèche » songe-t-elle ! « Ne serai-je déjà plus femme ? Creuse et vide, sans plus aucune émotion profonde, sans envie à satisfaire ? » Même ses tétons si sensibles auparavant, ne bandent plus. D’ailleurs, il lui semble que ses aréoles s’élargissent et noircissent. Ses gros bourgeons, dont elle était si fière, se sont endormis et recroquevillés à l’intérieur de ses globes qu’elle trouve de plus en plus souvent pesants et encombrants.
Affamée de sensualité, elle a ouvert son ordinateur et s’est perdue pendant de longues minutes sur les sites d’histoires érotiques qu’elle fréquente de temps en temps afin de provoquer en elle le déclic qui aurait mis le feu à son corps. Aucun effet. Elle n’a pas osé aller lire les nouvelles de Jean-Marie, cela lui aurait paru trop cruel, si proche de lieu de sa dernière extase. À la limite du désespoir, elle a fouillé dans son sac et en a sorti son dernier jouet coquin, sa copie toute simple de sexe masculin aux pouvoirs d’ordinaire si puissants que parfois elle s’abandonnait à elle.
Catherine souffle de dépit, Éros, son compagnon pourtant fidèle, l’abandonne. Comment réagir ? Jean-Marie ! Le souvenir de leur intimité magique, éblouissante et bouleversante est en elle. Elle ne sait pas où exactement, profondément assurément puisqu’elle ne remonte plus à la surface de sa peau et qu’elle ne réussit pas à lui redonner vie y compris lorsqu’elle l’évoque intensément comme à cet instant.
Elle a envie de pleurer mais elle se retient, à quoi bon se lamenter ? N’est-elle pas responsable de sa dérive personnelle ? Elle respire profondément, elle emplit ses poumons d’un air bienfaisant qui chasse les brumes de ses trop nombreuses cigarettes. Tout à l’heure, barricadée dans ses habits anti-intempéries, elle ira affronter les éléments naturels. En quelques minutes ils la videraient, ils l’exténueraient et elle rentrerait après avoir fait ses courses, apaisée. Peut-être s’achètera-t-elle une revue coquine, enfin plus, qu’elle puisse nourrir sa libido et faire parler son corps muet depuis plusieurs jours. Elle porte ses bras à hauteur des épaules et entame une série de mouvements censés lui raffermir les seins et affiner son port.
Elle ressent une douleur à hauteur du cou et dans ses bras. N’abuse-t-elle pas de l’expédient physique ? N’est-ce pas une hérésie de préserver son corps à tout prix, une contrainte qui annihile toutes ses émotions charnelles toujours prêtes à s’exprimer ? Non, l’un ne peut aller sans l’autre. Les mouvements exécutés énergiquement ouvrent son peignoir et Catherine sent comme une fraîcheur bienvenue assaillir ses globes, son ventre et ses cuisses. Elle s’efforce de respirer encore plus profondément, focalisant tout son corps sur cet exercice, elle dompte à la perfection son enveloppe charnelle qui n’exige rien d’autre. Il lui semble que l’intérieur de la pièce n’est plus aussi sombre qu’il y a quelques minutes. Elle lève les yeux, le ciel a perdu ses terribles traînées noires qui ne cessaient de s’effilocher et de s’effondrer à la surface de l’eau ou sur la plage. Elle réalise alors qu’il y a un moment qu’elle n’a plus perçu une de ces secousses violentes du vent qui parvenaient à faire trembler son abri. Une accalmie enfin.
Catherine s’approche de la baie vitrée qui plonge directement vers la mer. Au passage, elle écarte la longue vue avec laquelle, les premiers jours, elle scrutait tous les recoins de la plage. Elle croit d’ailleurs avoir retrouvé le rocher où Jean-Marie et elle s’étaient dévorés de sexe à bouche, de bouche à sexe. Et si quelqu’un, à la même place qu’elle, avait fouillé avec cet œil indiscret, l’estran, à quels gestes intimes s’était-il abandonné en les découvrant ?
La mer est toujours grosse et turbulente, une marmite gigantesque à la surface de laquelle de gros bouillons bleus et verts, soudainement sombres, presque marrons, entrecoupés de paquets d’algues noires éclatent et se répandent, dévorant à chaque fois un autre morceau de sable. Elle distingue à quelques centaines de mètres une silhouette rouge et noire qui joue justement avec ces paquets d’eau, les évitant habilement. Catherine saisit le corps de la lunette mais elle renonce aussitôt. Qu’elle soit patiente, dans une ou deux minutes, elle pourra détailler suffisamment cette personne un peu folle qui a osé affronter la tempête. Elle pose son front sur la vitre glacée. Elle est certaine de ne pas être vue de la plage et au loin, il a trop à faire avec le vent avant de s’intéresser aux curieux.
Cette silhouette qui sautille et s’avance résolument l’intrigue. Elle ne lui est pas étrangère. Elle se souvient des minutes d’attente intense alors qu’elle était au bord des rochers et qu’elle attendait Jean-Marie. Elle l’avait vu se détacher peu à peu de la plage comme s’il émergeait du sable. Ce qu’elle avait tout de suite remarqué, c’était son bras droit, légèrement déformé et éloigné de son corps. Et là ! La respiration de Catherine s’emballe aussitôt. L’étau qui emprisonnait tout doucement son propre corps desserre ses mâchoires invisibles. Ses seins deviennent denses, lourds, ils sont de nouveau irrigués par un suc enivrant. Ses tétines pointent tranquillement, elles ne sont plus inertes, elle en distingue le sommet sous le tissu de son t-shirt. Son ventre s’assouplit et la petite piqûre, signe du désir, réapparaît au creux de son pubis, tout en bas, puis tout en haut. Elle s’estompe l’espace de quelques secondes, ressurgit enfin. Le corps de Catherine n’est plus froid, il se réveille, il émerge de sa torpeur.
Catherine écarquille les yeux, elle ne doit pas se tromper, une erreur pourrait être fatale à sa résurgence sensuelle. Il n’y a plus de doute, la silhouette a soulevé sa capuche. C’est Jean-Marie qui longe la mer furieuse et s’approche d’elle. Jean-Marie !
Jean-Marie se sent soudainement léger. Le vent ne lui fouette plus le visage et ne courbe plus son corps. Il peut se redresser, même s’il se sent toujours poussé par un souffle puissant vers l’enrochement qui protège tant bien que mal des constructions sérieusement menacées. Pourtant un de ses souhaits n’est-il pas d’habiter une villa ou un cabanon de plage et commencer à ne plus faire qu’un, enfin presque, avec la nature, exactement comme lorsqu’il avait retrouvé Catherine pour leur dernier échange charnel ? Catherine, où peut-elle bien être à cet instant ? Loin, très loin ou plus proche qu’il ne le soupçonne. Son regard abandonne les flots, ils lui paraissent perdre de leur impétuosité et s’ils sont parvenus à le mouiller, ils ne le tremperont pas et ne l’emporteront pas.
Jean-Marie reporte toute son attention en direction des ouvertures qui donnent sur la plage. La plupart sont closes, ils se sont tous barricadés, affolés ou prudents devant la puissance de la tempête. Quelques baies captent toutefois la lumière du jour qui ne cesse de gagner en intensité. Il retrouve sans peine la villa baroque à l’intérieur de laquelle Catherine avait exploré de fond en comble son intimité. Pas de volets ouverts, elle est fermée, vide et triste. Mais tout à côté, dans une construction mitoyenne, incongrue et toute bizarre, il remarque une baie disproportionnée et une forme qui semble plaquée contre la vitre. Il est encore éloigné, cependant il n’a aucun doute, le visage collé au verre est celui de Catherine. L’a-t-elle vu ? L’a-t-elle reconnu ? Jean-Marie relève sa capuche, il doit lever tous les doutes.
La silhouette quitte le bord de l’eau et se dirige vers elle, Jean-Marie l’aurait-il reconnue ? Toute sa sensualité qu’elle croyait perdue à jamais ou enfouie si profondément en elle jaillit, explose en de multiples soubresauts, sous sa peau, au-dessus de sa peau. Tout ce qui l’accablait, voûtant ses épaules, la broyant et l’épuisant, disparaît. Catherine se sent légère, elle se redresse, elle se regarde dans le miroir, son visage n’est plus le même. Sa pâleur inquiétante a laissé place à une douce rougeur et les quelques rides qui la chagrinaient se sont effacées. Ses seins sont de nouveau bien haut et ses tétons pointent vigoureusement, elle ne peut pas les ignorer. Son corps exulte, son t-shirt est d’un seul coup trop étroit et trop court pour contenir ses formes ragaillardies.
Elle songe. Ce morceau de tissu ne lui sert plus à rien, les pinces de froid qui tout à l’heure la mordaient sont des souvenirs lointains, elle a même chaud. De ses mains elle soulève sa poitrine de nouveau généreuse, prête à s’offrir. Elle la porte, la fait vibrer doucement, elle la masse par le bas, écrasant au passage ses tétines. Elle repose ses mamelons, ce qu’ils peuvent avoir durci en si peu de temps ! Elle frôle son pubis, couvert par cet étroit string en coton. Elle perçoit aussitôt la présence au creux de son entrejambe, la présence d’une humidité naissante qui trahit l’émotion, le désir intense de son corps en attente et gourmand. Catherine fait basculer son t-shirt par-dessus sa tête, ébouriffant sa chevelure, mais cela n’a aucune importance. Jean-Marie va y plonger les mains et la peigner à sa façon, soufflant en même temps un air chaud dans son cou, juste en dessous de ses oreilles, là où se déclenchent ses arcs électriques qui la font se ployer, se pâmer et se donner. Elle garde son string, il faut qu’il lui reste quelque chose à faire découvrir, séduire et conquérir.
Elle se sent comme si Jean-Marie, ses doigts, sa bouche étaient déjà sur elle, admirateurs, joueurs, explorateurs. Elle n’a plus de temps à perdre, dans quelques secondes il sera derrière la porte. Ne sera-t-il pas surpris par cette tenue coquine et effrontée ? Que va-t-il penser de moi ? Que dira-t-il après ce vide de plus d’un an ?
Jean-Marie n’a pas le temps de frapper le panneau de la porte que celle-ci s’entrouvre et que Catherine le laisse pénétrer dans une pièce vaste et lumineuse, au bout de laquelle il retrouve la mer. Là, loin derrière les vitres épaisses, elle ne peut plus l’agresser. Une bouffée de chaleur frappe son visage, ses joues le brûlent soudainement, la sueur perle sur son front, quel contraste avec la plage tourmentée ! Ses oreilles bourdonnent encore des assauts violents de la tempête même s’il se sent comme en paix. Il s’avance, la porte ferme doucement derrière lui, il se retourne.
Catherine est là, presque nue, son ventre rond uniquement barré par le triangle tout blanc de son string. Il ne sait quoi lui dire tant tous ses sens sont occupés à reprendre possession du corps de la femme qui lui fait face, ils l’avaient apprivoisée et goûtée avec un délice extrême. Elle aussi se tait. Les mots briseraient ces retrouvailles inespérées. Jean-Marie réagit enfin et ôte sa parka trempée d’eau de pluie et d’eau de mer. Il la dépose sur une chaise et s’approche de Catherine toujours immobile.
Jean-Marie recule un peu, il n’est pas nécessaire qu’ils demeurent si proches de la porte et presque dans l’obscurité. Catherine s’avance doucement, elle l’enveloppe de ses yeux et sourit. Lui, de son côté, ne parvient pas à détacher son regard de la poitrine opulente et frémissante de son hôtesse. Il la trouve plus riche, plus charnelle, plus mûre encore que lors de leur dernier rendez-vous à quelques mètres de là. Peut-être idéalise-t-il cette partie de l’anatomie de sa compagne tant il a été frustré de ne pas pouvoir se livrer sur elle à tous ses fantasmes ? Les mamelons lui semblent plus sombres, d’un rose très foncé qui tranche avec la blancheur de la chair. Elle ne s’est pas exposée au soleil cet été. Pourquoi, elle qui vouait pourtant comme un culte à ces moments intenses qui donnaient vie à tout son corps ? Jean-Marie retient sa main, il ne peut pas la toucher mais la boire et la manger des yeux.
Catherine n’est plus qu’à quelques centimètres de Jean-Marie. Son corps est en feu. Elle ressent l’assaut des flammes sous sa peau, tout le long de ses membres, au cœur de sa poitrine, au fond de son ventre et de son sexe. Ces tressaillements, ces picotements traduisent le retour en vagues puissantes de sa sensualité. Elle n’est plus glaciale, insensible et comme éloignée de son enveloppe charnelle. Elle renaît, au-delà de toutes les caresses, qu’elle s’est parfois prodiguées afin de ne pas oublier cette part essentielle d’elle-même. Elle se tend, frémit, se détend, tremble de plus en plus fort. Elle sent la sueur poindre sur son front, sur ses tempes, au-dessus des lèvres de sa bouche, tout en haut de sa poitrine, là où se seins prennent naissance. Le désir la consume à nouveau, elle souffre de cette attente insoutenable qui la déchire et attise tous ses sens à lui en faire mal.
Il faut qu’elle déshabille Jean-Marie, qu’elle retrouve la peau de son compagnon, ses muscles, son torse puissant, ses membres fermes qui savent si bien l’emprisonner, l’enfermer à la briser et son membre épais, dur et doux à la fois. Vite ! Qu’il frotte son bouton, qu’il déjoue les pièges des lèvres de sa vulve, encore repliées mais déjà trempées.
Catherine attrape par le bas la polaire de Jean-Marie, elle la fait glisser le long de son torse sans le toucher même si elle en meurt d’envie. Elle devine au passage les contractions du corps masculin, lui aussi assailli par le désir. Ses gestes sont précis et s’accélèrent, tant elle est excitée par les trésors qu’elle va révéler dans la lumière. Chemise et T-shirt tombent rapidement sur le parquet.
Catherine pose une main chaude sur ma poitrine, au-dessus de mon cœur. Elle la plaque et s’enfonce dans mon corps. Je sens ses doigts fermes qui tentent d’attraper toutes les palpitations qui s’échappent à grande vitesse de ma cage thoracique.
Catherine s’est rapprochée insensiblement. Son corps est attiré par le mien. Elle n’oppose aucune résistance, elle se laisse guider par la force de son désir, palpable aux soubresauts qui agitent son corps, aux lèvres de sa bouche qui se crispent, à son sourire qui se fige. Les pointes de ses seins érigées à l’extrême, grosseurs roses violacées, parcourues de filets rouges et traversés de minuscules crevasses, sont proches des miennes, ridicules par rapport aux siennes mais aussi fermes. Elles vont s’affronter, leur combat ne sera pas meurtrier mais libérateur. Un contact foudroyant, une décharge puissante, il va nous inciter à nous explorer à nouveau, doucement, longuement, tendrement. En serons-nous capables ? J’ai cru un instant que nous nous serions précipités l’un sur l’autre, sauvagement, brutalement, allons-nous nous livrer peu à peu sans nous blesser.
Voilà, elles se frottent, se bousculent, se donnent de petits coups ; s’enfoncent les unes dans les autres. Une douleur diffuse est apparue dans mon ventre et envahit ma poitrine. Elle me réchauffe, elle déclenche des élancements qui me piquent sous la peau. Je suis tenté d’échapper à ses tétons diaboliques. Catherine saisit une de mes pointes entre ses doigts, elle la pince gentiment. Elle la tire, l’étire, la comprime à nouveau, accentuant sa pression chaque fois que j’essaie d’esquiver cette caresse plus agressive. Je la laisse jouer, je lui accorde toute liberté pour appréhender ce qui lui a tant manqué. Son visage est contre le mien, les souffles de nos respirations se mélangent. Nous nous nourrissons de notre air chaud, lourd d’envie et de désir.
La bouche de Catherine est maintenant tout contre mon oreille gauche. Elle se souvient, c’est la plus sensible, les terminaisons sensuelles qui parcourent mon lobe, lorsqu’elles sont émoustillées, attisent et démultiplient les réactions de mon corps. Ses lèvres mutines se saisissent de ma chair si sensible. Elles l’avalent, l’engouffrent dans sa bouche. C’est brûlant, je me tords sous une déferlante de plaisir. Je sens sa langue qui lèche goulûment ma peau, s’insinue dans tous les recoins et engage sa pointe au creux de mon oreille, curieuse des effets qu’elle va produire. Je suis d’un seul coup parcouru par des milliers d’étincelles qui éclatent dans tous les sens. C’est trop fort, insupportable, elle risque de me faire jouir aussitôt. Je me recule un peu mais un pinçon plus appuyé que les autres me plaque de nouveau à elle. Elle comprend mon geste de refus et sait qu’elle doit prendre son temps, tout son temps que nous nous libérions de l’esclavage des heures, que tout soit laissé à l’initiative de nos deux corps. Une autre main court sur ma poitrine, toute chaude maintenant, sur mon ventre qu’elle palpe cherchant à deviner le lieu de naissance de toutes mes émotions charnelles. Elle bute sur la ceinture de mon pantalon. Elle descend encore et caresse dans un va-et-vient, appuyé et vigoureux, mon sexe dont les contours se dessinent nettement sous le tissu de mon jean.
Je ne suis pas en reste, j’ai aussi faim de m’accaparer son corps qui m’avait tant ému. Mes mains affamées sur ses fesses toutes rondes et fraîches. Je pétris son postérieur, je veux qu’il se souvienne de moi, de mes doigts qui emprisonnent, impriment leur empreinte, massent savamment la masse généreuse qui s’offre à moi et se laisse travailler. Je me bats plusieurs fois avec la ficelle de son string, qui bien que très fine, m’empêche de prendre totalement possession de sa fente profonde et de côtoyer son anus qui se prépare déjà à une investigation plus osée.
Je ne lui laisse pas le temps de poursuivre ses réflexions étranges, porteuses d’amertume, de dépit et de lassitude. Ma bouche se plaque sur une de ses tétines, se colle sur la peau soyeuse. Je déploie mes lèvres aussi largement que possible, mais je ne parviens pas à avaler complètement son sein qui tente d’échapper à ma bouche. Je l’aspire pourtant, je sens son téton dur comme de l’acier heurter la pointe de ma langue, sage pour le moment. Je le tète, obsédé par la quête d’un liquide inconnu dont j’aimerais découvrir le goût et l’odeur. Je dois lui faire mal, elle se tortille mais mes mains bien à plat sur ses fesses et au cœur de sa faille, où elles titillent son anus la bloquent contre mon corps. Catherine n’a pas d’autre échappatoire que de se précipiter sur ma verge, elle commence de défaire la ceinture de mon pantalon, je l’aide comme je le peux, occupé que je suis à traire ses seins avec ardeur.
Je les abandonne enfin. Ses deux tétines sont au comble de leur grosseur, violettes, boursouflées comme l’aréole qui les entoure, tant elles ont été agressées par ma langue et mes lèvres, mâchées, mâchouillées, mastiquées sans répit. Ses seins sont incroyablement fermes, ils ne bougent pas, au sommet de leur plaisir, de ce plaisir ardent qui fait que Catherine se tient cambrée, prête à se briser. Sa bouche est entrouverte, les lèvres sèches, les yeux clos, les paupières lourdes. Je ne sais pas si elle respire. Elle s’anime enfin. Elle tangue deux ou trois fois, sa main parvient à déboutonner la braguette de mon pantalon qu’elle commence d’écarter et de faire glisser sur mes hanches. Elle émerge de cette première bouffée d’extase. Elle l’a happée intensément car ce moment éblouissant lui manquait. Elle me regarde mais elle est encore dans cet ailleurs qu’elle souhaiterait ne plus jamais quitter.
Ses gestes sont précis, mon membre ne va pas lui échapper. Mon pantalon est sur le plancher, j’ai un peu de mal à libérer mes pieds. Me voilà libre, enfin presque.
J’aurai aimé une Catherine moins pressée, qu’elle comprime sans impatience mon sexe encore prisonnier de sa coque de tissu. C’est cet instant que je préfère, celui qui me transporte chez Éros. Ses gestes, à cet instant, ne sont pas aussi précis et directs que lorsque ma queue est totalement dénudée, offerte et consentante. Elle frôle, cajole, dorlote mon vit qui, échauffé, émoustillé, électrisé par ces attouchements toujours plus rapides, se déploie, se tend et étouffe. Elle l’a saisi et le branle doucement en le compressant fermement. Je gémis, c’est agréable, bouleversant, je recouvre toutes les sensations charnelles qui s’étaient enfuies de mon corps. Elle devine aux vibrations qui traversent et agitent ma tige qu’elle peut poursuivre sa quête érotique. Elle attrape le tissu léger de mon string, un voile noir transparent qui commençait à s’éloigner de mon ventre, elle l’écarte, elle le soulève en heurtant le corps rigide de mon membre. Sans attendre, sans lui accorder un regard, elle s’empare de mon membre à pleine main. Elle l’enferme, l’emprisonne dans sa pince de chair douce, chaude et parsemée de quelques traces humides. Elle le tient fermement, c’est son outil de plaisir, elle se l’approprie en captant sa vie intérieure. Il est là, prisonnier au creux de sa paume. Elle fait corps avec lui. Il se loge dans cet étui charnel naturel, il s’y insère. Elle possède cette part de moi-même, nous ne faisons plus qu’un.
Je relâche ma pression sur ses fesses tout en laissant un doigt à l’orée de son anus tout émoustillé. Mon autre main trouve aussitôt son ventre, le renflement accentué de son pubis que j’apprécie tant. Je trouve qu’il exprime une extrême féminité, une sensualité exacerbée qui ne peut être contenue. Sa rotondité parfaite me semble une œuvre d’art sensuelle, un appel à la toucher, à la palper, à la tâter. J’éloigne son string doux et chaud mais trop opaque à mon goût. Je suis fou des effets et de jeux coquins qu’appellent toutes les transparences, des plus légères aux plus nettes. Je pose un doigt tout au centre de sa toison, au sommet de la naissance de sa vulve, là où naît sa faille.
C’est à cet instant que Catherine se met en mouvement sur mon membre. Tout en maintenant sa prise, elle descend au-delà de ma tige et saisit mes testicules à pleine main. Ses doigts se referment sur eux. Elle les étire, comme si elle voulait les désolidariser de ma verge. Elle les tourne, les retourne, elle les masse, les modèle entre ses doigts. Elle les écrase doucement l’un sur l’autre, puis elle les remonte à la base de mon sexe. Elle les relâche, ils sont douloureux, lourds et tendus à éclater. Catherine poursuit jusqu’à mon anus. Elle s’arrête tout au bord de ma cavité. Elle le frôle légèrement, elle en fait le tour plusieurs fois, passe et repasse sur mon orifice encore endormi et peu sensible à ses attaques charnelles. Elle l’abandonne, elle reviendra le voir, peut-être ne sera-t-il plus assoupi.
Tandis qu’elle prolonge cette caresse découverte, je suis moi aussi descendu tout le long de son sexe. Je le retrouve avec beaucoup d’émotion et de fébrilité. J’hésite, je crains d’être pressé de conclure, pourtant je m’enhardis. Il est là, je le devine si près de moi, succession de sommets et de dépressions. Je le parcours rapidement, je le côtoie à peine, je l’ignore presque, je me retrouve tout aussitôt à quelques millimètres de mon autre main en train de butiner son anus. Je reprends ma course, plus aventureux, nettement plus curieux. Je repasse sur les lèvres de son sexe qui se contractent comme si elles cherchaient à me cacher quelque chose mais cela ne dure pas. Elles se laissent enfin séduire par la douceur de mes doigts et je comprends qu’elles cèdent à la tentation, elles s’ouvrent, se détachent les unes des autres. Il me suffit à chaque fois d’appuyer un peu plus, de les forcer sans brutalité, de les accompagner. Je sens le vide qui se crée et qui m’attire. Je résiste à cet appel et je retourne tout en haut de sa vulve et je m’attarde de nouveau sur son bouton totalement découvert, à vif, vulnérable.
Je le caresse savamment, j’insiste sur ses abords que je devine particulièrement sensibles. Je les masse, je m’appesantis, je creuse toujours plus profondément tout autour de ce bijou qui s’impatiente d’être ainsi effeuillé et négligé. Maintenant qu’il est à bout, je me jette sur lui. Je le frotte, je cours sur lui, je l’attrape entre mes doigts, je le pince, je le triture afin qu’il continue de grossir et de se gorger de plaisir. Le ventre de Catherine ne cesse de se tendre, de se durcir, de s’éloigner de mon corps pour le retrouver aussitôt. Je titille frénétiquement son bouton tandis qu’un doigt plonge un peu plus bas et commence prudemment de pénétrer dans sa fente qui mouille intensément et semble se répandre jusque sur ses cuisses. Je découvre à l’intérieur de sa caverne sensuelle une barre étrangement dure, une grosseur qui m’a toujours fasciné. Comment peut-elle, tout en s’inondant de son jus qui maintenant suinte de partout et recouvre à chaque passage mes doigts d’un nectar chaud et collant, se transformer en un bloc de pierre ?
Elle gémit longuement, elle râle de plus en plus fort. Je ne comprends pas les mots qu’elle prononce. Elle se creuse, elle se cambre, elle se referme sur elle-même avant de se relâcher subitement, j’ai parfois l’impression qu’elle me repousse ou qu’elle refuse de se livrer complètement. Ses épaules, son dos, le creux de ses reins se couvrent de sueur et mes doigts glissent sur sa peau qui se trempe peu à peu. Je parviens enfin à m’engager dans son anus. Je reste là, à l’entrée, à l’orée de sa cavité mystérieuse et envoûtante. Je suis à la fois possesseur et prisonnier de ce premier anneau de chair. Je ne veux pas aller au-delà, partir à la recherche d’autres sensations. Je suis persuadé que le plus émouvant sensuellement est ici, au contact de ce cercle qui sous la pression la plus infime de mes doigts se resserre et se desserre. Une légère rosée vient accompagner mes assauts, elle va accélérer ma prise de pouvoir sur son intimité, pourtant je n’abuse pas de cet avantage.
Bousculée, fragilisée par mes caresses entreprenantes, Catherine poursuit pourtant la traite de mon sexe. Elle l’a rapidement porté au faîte de son érection. C’est un manche véritable qu’elle manipule avec dextérité et fermeté. Sa main commence toujours par enfermer et presser mon gland comme si elle voulait l’essorer et faire couler mon jus, elle termine sa course sur mes testicules qu’elle comprime de plus en plus vigoureusement, puis elle repart. Elle surmonte à nouveau le sommet de ma queue, tout violet, congestionné d’un afflux de sang. Elle le loge au creux de sa main, elle le polit avec ardeur, il doit étinceler, briller d’autres feux pas encore allumés. Elle s’attarde sur lui, sur sa tête dont elle écarte chaque quartier de chair. Elle agrandit à loisir la minuscule fente qui sépare presque en deux cette boule magique et majestueuse. L’œil qui s’ouvre largement attire toute son attention, que cherche-t-elle ? Que vient-elle de découvrir ? Il est là ! Les prémices de mon sperme affluent et se répandent en une mousse transparente sur toute la surface de mon gland, ils mouillent sa paume, ses doigts. Je contemple aussi ce premier liquide sourdre de façon aussi abondante, que va-t-il rester en moi ?
Catherine y mêle sa salive qui tombe toute chaude sur le sommet de mon membre et sur sa main. Elle crache encore et encore, elle me recouvre de son liquide tout blanc. Elle m’enduit avec le mélange de nos sucs, elle fait couler cet onguent intime le long de ma verge. Elle coulisse ainsi de plus en plus vite sur mon vit qui vibre, qui rugit, qui hoquette brutalement et qui parfois tente de fuir la pince implacable de sa main.
Elle poursuit sa quête, je la caresse toujours plus profondément, j’introduis à chacune de mes descentes plusieurs doigts dans son vagin trempé, submergé. Elle frémit et crie dès qu’ils sont en elle, insistants, trop curieux, peu respectueux, ils astiquent la protubérance mystérieuse qu’ils viennent de révéler au hasard de leurs palpations. Catherine s’affole dès qu’ils passent sur ce bouton intérieur.
Nos deux corps sont saisis de longs frémissements, de haut-le-cœur, de tensions bizarres, toujours plus fortes, plus violentes, de moins en moins espacées. Le plaisir est là, notre plaisir, une onde merveilleuse qui nous avait fuis si longtemps et que nous n’arrivions plus à reproduire en dépit des multiples artifices. Il jaillit de partout, il nous bouleverse, il est à la fois douloureux et bon. Nos corps accrochés l’un à l’autre entament un tangage incohérent. Je sens que les muscles de mes cuisses et de mon dos se tendent, se crispent, s’endolorissent. J’ai l’impression que ma main qui s’active sur son sexe, qui n’est plus qu’une pierre couverte d’eau, est folle et ne la touche plus. Une douleur traverse mon bras et je crains d’abandonner, de l’abandonner.
Je ferme les yeux, je tente désespérément de calmer ma respiration, de dompter tout mon être, peine perdue. Je crois que je ne la possède plus, c’est à cet instant que Catherine se plie en deux plusieurs fois. Elle s’agrippe à moi, ses ongles griffent mon dos, mes reins, mes épaules et tentent de rejeter mes mains. Elle a laissé tomber mon sexe qui darde entre ses cuisses. Elle me pince, elle me frappe, rien n’y fait, je ne maîtrise plus mes doigts qui la font sombrer dans un égarement érotique intense. Elle va s’évanouir, j’en suis persuadé, je l’enferme encore plus fort contre moi et j’éjacule. J’expulse un premier jet puissant, brûlant qui éclabousse nos deux corps, nos ventres, nos toisons déjà bien humides, collées et froissées, nos jambes défaillantes, son sexe qui attend ce moment, impatient qu’il est de s’abreuver à ce miel humain. D’autres jets suivent moins abondants, clairs pour finir en gouttes épaisses puis toujours plus fines. À chaque fois, je me tends et me détends comme si je pouvais parvenir à dominer ma mécanique intérieure. Une ultime gorgée de sève opaque et grasse me surprend. Je suis inépuisable, ces moments de passion charnelle m’ont régénéré.
Surprise quelques secondes par la violence de ma délivrance et par la hauteur atteinte par ma première giclée Catherine ne perd plus rien de tous les bouillonnements de mon piton volcanique qui pointent tout au sommet de la faille qui entaille mon gland. Ce sont de grosses gouttes qui sourdent lentement. Elles s’épanouissent, s’étalent sur la chair violacée et surchauffée qui ne les retient pas. Les doigts de Catherine s’emparent instantanément de ce suc. Graissés par cet onguent bienvenu, ils massent fermement mon membre qui conserve toute sa rigidité. Elle prend tout son temps maintenant pour parcourir mon sexe. Il ne combat plus, il s’est rendu et lui a offert en guise de rançon plus de semence qu’elle n’en espérait, un ruissellement magique, un lait cosmique pour calmer toutes ses angoisses charnelles.
Tandis que je me libérais et que je l’inondais outrageusement, Catherine s’écoulait elle aussi sur mes doigts, au creux de ma main. Bouillant et collant, son jus se répand en quelques secondes. Généreux, abondant, son liquide la trempe et amollit toutes ses chairs, il brise aussi la barre inquiétante de dureté qui encerclait l’entrée de sa vulve. J’entre plus profondément dans son vagin, j’y glisse, je m’engouffre, aspiré par une force mystérieuse qui me guide. Je me retire lentement, insensiblement, je reviens, je m’enfonce toujours plus écartelant les parois de son puits. Elle gémit, elle se crispe encore et plaque son visage au creux de mon cou, prête à me mordre afin de tempérer mon intrusion.
À la limite de l’épuisement, endolories, nos deux mains, dégoulinantes, luisantes, échauffées par ces flux de sperme et de cyprine se trouvent enfin. Elles se referment l’une sur l’autre, elles se serrent, elles se frottent, elles cherchent à se transmettre la crème qui les recouvre. Nos doigts avides s’en mêlent à leur tour et participent à ce mélange érotique, à cette fusion des liquides. Nos sucs ne font plus qu’un et je porte mes doigts à hauteur de la bouche de Catherine. Elle m’offre les siens. Nous nous dégustons, nous avalons et nous absorbons ces longs bâtons de chair de peau et d’os. Nos lèvres excitées, gourmandes, les emprisonnent et les mordent afin de les maintenir au fond de nos gorges afin que le nectar, fruit de nos intimités s’y répande abondamment. C’est doux, sucré, plus épais que nos salives, cela chatoie sur et sous nos langues, cela enflamme le creux de nos joues.
Nos bouches, nos langues se lassent pourtant de ces drôles de sucettes qui sont déjà asséchées. Elles se retrouvent et s’activent comme jamais, trop heureuses de baigner l’une et l’autre dans un univers aussi doux et onctueux. Nos corps se sont rapprochés, la pointe de ma verge se loge naturellement contre le sexe entrebâillé de Catherine. Ils s’épousent, s’avalent eux aussi puis ne bougent plus, figés dans cet instant de plaisir. Nous nous balançons dans une étreinte qui semble ne pas devoir prendre fin.
La violence de la tempête, la noirceur irréelle du ciel se sont envolées tout au long de notre fusion. Le temps exécrable, inhumain, accompagné de ces instants de solitude parfois longs et pénibles, a soudainement perdu toute réalité. Ils nous sont devenus des étrangers tandis que nous avons redécouvert la puissance et la folle énergie de tous nos sens. Cette rencontre improbable, cette étreinte tempétueuse n’a été ni vaine ni éphémère, elle a fait voler en éclat, lorsque nos sexes explosaient de plaisir, la lourde chape du quotidien qui peu à peu nous transformait en deux plantes en train de s’assécher.
Nous sommes là, entre fusion et confusion, incapables de nous détacher, de séparer nos deux peaux. Sans y prendre garde, nous nous sommes rapprochés du lit grand ouvert, fouillis de draps encore tièdes et froissés. Nous sommes tombés, enlacés, imbriqués, toujours avides.
Nos corps se sont démêlés lentement puis à nouveau tendrement emmêlés. Nos bouches furieuses et assoiffées ont très rapidement trouvé leur source. L’extase inespérée s’est prolongée au-delà de notre raison.