Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14485Fiche technique35947 caractères35947
Temps de lecture estimé : 21 mn
21/07/11
Résumé:  Depuis quelques années belle-maman et moi avons une relation plus qu'amicale, la situation est-elle réellement viable ?
Critères:  fplusag alliance cérébral voir confession -amourcach
Auteur : Ducfranck            Envoi mini-message

Série : Belle-maman

Chapitre 04 / 04
Ma Belle-Maman

– 1 –



Belle-maman n’a jamais su – car j’ai toujours eu peur de lui avouer – que je raconte certaines de nos escapades coquines sur la toile, malgré la secrète envie qu’elle soit ma relectrice. Pourquoi avoir peur, me diriez-vous, puisque j’entretiens avec ma belle-mère des rapports très complices. Cela est très simple à expliquer, mes textes ne sont que purs fantasmes.


La seule chose véridique est le début du premier texte, lorsque je lorgne sans vergogne ses divins atouts. Je pourrais écrire des pages et des pages de situations où j’ai maté son postérieur et sa poitrine, le tout agrémenté de petites allusions. J’en suis toujours au stade voyeur. J’aime regarder sa lingerie qui sèche sur l’étendoir à côté de la porte d’entrée, j’aime découvrir ses nouvelles tenues en discutant avec elle, j’aime être en sa présence, j’aime notre complicité, nos taquineries mais jamais je ne sauterai le pas. J’ai trop peur de décevoir le monde qui m’entoure, trop de trouille m’envahit pour affronter la situation, trop de lâcheté pour affronter mes envies.


Il est tout de même plus simple de se réfugier dans un texte en changeant les prénoms ; partager ses fantasmes avec d’autres les fait presque vivre. Je pourrais presque y croire, mais lorsque je me trouve face à elle la réalité me rattrape. Je vois bien qu’elle ne s’exhibe pas, c’est moi qui force le destin pour lui voler son intimité. Encore ce week-end, j’ai plongé avec délice mon regard dans son décolleté. Quel plaisir de voir la dentelle comprimer sa poitrine menue que j’aimerais tant caresser.


Je me remémore ces instants en regardant ma boîte mail : « Tiens, un message de REVEBEBE ». Celui-ci m’annonce que la nouvelle suite de « Belle-Maman » que j’avais imaginée est refusée car en dehors des critères et trop glauque. Il est vrai que je me suis laissé emporter par les commentaires de certains lecteurs et j’ai écrit plus leurs envies que les miennes. Merci aux correcteurs de m’avoir évité une situation bien plus embarrassante qu’elle ne l’est déjà.


Quelques semaines après cet épisode, j’ai, bien entendu, mis ce nouveau tome à la corbeille. J’ai commencé à le réécrire complètement en essayant de ne pas trop me rapprocher de l’épisode numéro 3 qui est celui qui annonce certaines dérives et qui me correspond le moins. Le premier paragraphe terminé et relu, je vais consulter ma messagerie. Quelques spams et bricoles sans intérêt, je m’apprête à tout vider lorsque un message arrive. Il est tout frais et je l’ouvre machinalement ; c’est une personne qui a lu la saga « Belle-Maman » et qui me félicite. Je réponds dans la foulée en la remerciant de ses commentaires.


S’ensuit un échange de messages où la dame – oui c’est une dame, enfin j’aime à croire que s’en est une – m’avoue qu’elle aussi a une liaison avec son gendre. Je finis par écrire que, pour ma part, c’est du fantasme, que la seule partie réelle est ma tendance à poser mes yeux où ils ne devraient pas. Échanges de plus en plus intimes et ce, sur plusieurs semaines. Nous parlons de sa relation, de mes envies, elle me donne même des conseils pour aborder ma belle-mère. En bref, une discussion très sympathique et constructive.



oooOOOooo




Je ne vois plus ma belle-mère du même œil, j’essaie de déceler en elle les comportements que me décrit ma correspondante : voir si, dans son regard, elle ne m’invite pas à aller plus loin. Mais je ne ressens pas une attirance de sa part. Il faut dire que les tensions mère-fille au sujet de l’éducation de la petite (eh oui, j’ai une fille, pas un garçon) sont à leur paroxysme. Le beau-père et moi, ne sommes que spectateurs des joutes verbales, tenues bien entendu hors de portée de l’enfant. Ça se calme aussi vite que ça arrive mais cela a le don de poser une chape de plomb sur l’ambiance générale.


Pour ma part, je suis ferme avec belle-maman et le lui fais comprendre sans utiliser cri ni engueulade, j’ai bien changé depuis le dernier clash. Je ne lui laisse pas faire ce qu’elle veut avec ma fille et, lorsqu’elle va à l’encontre de ce que les parents disent, je m’interpose. Bref, j’ai plus de dialogue avec belle-maman qu’en a ma femme.


Par contre, le changement c’est que je l’aide à mettre la table, à débarrasser, je la taquine sur sa cuisine, bref, je m’entends pour le mieux avec elle. Il nous arrive même, à de trop rares occasions, d’avoir une discussion en tête-à-tête. J’apprécie ces moments, malheureusement ils ne sont qu’éphémères, je ne peux avoir belle-maman pour moi seul. Pourtant lors de ces entrevues, j’entrevois une certaine attirance, de petites choses qui me mettent en émoi. Réalité ou mon esprit tordu qui me joue des tours ? Je ne sais pas. Ce dont je m’aperçois, c’est que lorsqu’elle vient à la maison ou que je vais chez elle pour récupérer mon enfant, ses tenues sont moins prudes que lors des repas familiaux. Bien entendu, elle ne porte pas le voile intégral en société mais il est vrai que les jupes et robes sont plus légères lorsque son mari et sa fille ne sont pas dans le coin.


J’ai pensé au début qu’elle avait un amant pour changer de comportement ainsi, mais en me remémorant le moment où la nouvelle belle-mère s’était révélée, je me suis aperçu qu’il était survenu juste après notre clash. Coïncidence ? Peut-être, je préfère penser qu’elle n’a personne et que le jeu qui s’installe entre nous n’est pas dû à une nouvelle rencontre, mais plutôt parce qu’elle m’apprécie.


Depuis que j’ai commencé les conversations avec ma correspondante, Jacqueline, ma timidité envers belle-maman s’effrite peu à peu. J’adore toujours plonger mes yeux sous sa jupe mais je prends autant de plaisir à la flatter. Que ce soit par des compliments ou par une petite caresse furtive durant nos chastes baisers sur les joues.



oooOOOooo




Petites anecdotes.



Suite à un concours de circonstance, il s’avère que le plus simple, ce jour-là, est que je déjeune chez mes beaux-parents. La discussion est tout ce qu’il y a de plus honnête mais bifurque lorsque Madame décide de plier les affaires qui sont sur l’étendoir. S’ensuit une description détaillée de sa nouvelle passion pour les bas et les strings. Jamais de sa vie elle n’avait pensé en porter et maintenant elle en porte tout le temps. Elle m’avoue ça comme si elle s’adressait à sa fille ou à une amie.


--- o ---


Une autre fois ma femme et sa mère reviennent de la chambre de cette dernière après y avoir passé plus de trois quart d’heure. Comme j’ai trouvé le temps long, j’ai demandé ce qu’elles faisaient.



Je ne dis rien et continue à m’abrutir devant la télévision lorsque belle-maman passant derrière le canapé me propose :



--- o ---


Dernièrement, je lui ai fait les trois bises réglementaires de ma région tout en mettant ma main sur son flanc. Rien de méchant jusque-là, mais ma main était plus haut que d’habitude et « malencontreusement » ma paume est venue s’appuyer sur son sein, c’était divin surtout qu’elle n’a eu aucune réaction de recul. J’avais déjà essayé une variante consistant à poser la main à la naissance des fesses, toujours sans être vilipendé. Laisser sa main sur le flanc en caressant du bout des doigts, une seconde supplémentaire, est un plaisir que je m’octroie parfois.


--- o ---


L’exercice consistant à se dire bonjour est tout de même un instant fugace qui permet pas mal d’audace. Si je dirige bien ma bouche, je peux embrasser sans peine la commissure de ses lèvres, j’avoue adorer ce genre de situation mais j’essaie de ne pas en abuser.


--- o ---


Elle n’est pas en reste et a parfois des gestes du même genre avec ses mains parfaitement manucurées. Elle ne manque pas de m’enlacer et de m’embrasser, elle adore les bisous et le clame haut et fort.


--- o ---


Elle a toujours des attentions à mon égard, à tous les niveaux et c’est troublant car jamais elle n’avait été si prévenante.


--- o ---


Belle-maman répète régulièrement qu’elle est comme moi qu’elle s’en fout du jugement des gens. C’est vrai que je me fous royalement de ce que peuvent penser les gens à propos de mon physique, et en particulier, de mon ventre de quadragénaire faisant du sport mais aimant la bonne chère. « Ça ne nous dérangerait pas d’aller à l’Espiguette (plage connue pour ses naturistes) ! » dit-elle en parlant de nous deux.



oooOOOooo




Elle aime taquiner et être la cible de mes moqueries, quel que soit le sujet. Je n’énumère pas tout, c’est juste pour donner une idée de notre relation. Deux personnes sur la même longueur d’onde, qui se comprennent parfois à demi-mot, le tout dans une ambiance tout de même assez équivoque. Enfin, c’est ce que je pense, mais ne suis-je pas un peu présomptueux de penser que cette femme a une quelconque attirance pour moi ? Ce petit jeu de séduction est bien plus qu’un jeu pour moi, mais avec toutes les implications qui peuvent découler d’une quelconque maladresse de ma part, je préfère ne rien tenter de plus. Je suis déstabilisé dès que je la vois, même si je fais tout pour ne rien laisser transparaître.


Dois-je faire ressentir mes sentiments à belle-maman comme le suggère Jacqueline dans ses messages ou dois-je ne rien faire et continuer nos petits jeux anodins ? Voilà le genre de questionnement qui m’interpelle régulièrement et pour lequel j’ai du mal à trouver une réponse tant les répercussions peuvent être catastrophiques. Je ne peux me permettre de mettre en jeu autant de personnes, de casser tous les liens qui nous unissent. De longues heures de réflexion et de travail sur moi m’attendent.


J’ai même fait l’effort d’aller consulter un psychologue, mais jamais je n’ai réussi à aborder le sujet ; donc, au bout d’une dizaine de séances, j’ai arrêté de m’y rendre. D’ailleurs était-ce la bonne solution, le bon praticien ? Tous les témoignages sur les relations belle-mère / gendre que j’ai pu trouver ne font pas état d’amour charnel. La seule solution que j’ai trouvée pour l’instant est l’écriture. Cela permet de vider mon cerveau des turpitudes qui l’assaillent.




– 2 –



Voilà deux mois que la correspondance avec Jacqueline a commencé. Les missives sont moins nombreuses mais le dialogue existe toujours. Je me rappelle ce mercredi-là, car je suis resté un peu plus tard au boulot et j’en ai profité pour aller voir l’adresse e-mail dédiée à REVEBEBE et donc à la correspondance que j’entretiens avec une fidèle lectrice (je me pose aussi la question : serait-ce elle ?)


Cela fait quelques jours que je ne m’étais pas connecté et, après avoir fait le tri, je tombe sur le message de trois nouveaux lecteurs. Je les lis tous et fais une réponse adaptée sauf à un, car ses demandes d’échange de sous-vêtements et de photos sont plus que limite ! Je trifouille quelques bricoles sur le net et j’ai déjà une réponse.


En substance le correspondant continue de me dire à quel point, en tant que lecteur, il avait apprécié le début du premier récit. Je ne sais si c’est une femme ou un homme qui m’écrit, les phrases sont courtes, directes mais pas en langage texto. Nouvel envoi de ma part. Le retour met quatre minutes à arriver, j’ai bien regardé l’horloge car je suis curieux de connaître ce que peut bien me répondre la personne.


Échanges brefs mais agréables, je ne vois pas le temps défiler, heureusement que je ne dois pas aller chercher ma fille aujourd’hui. Puis, au fil des missives, je commence à me douter de l’identité de la personne qui m’écrit. Je ne saurais dire ce qui m’a mis la puce à l’oreille mais certains termes, la façon d’amener les sujets me font penser que l’inconnu est une dame et que celle-ci est certainement l’héroïne du texte dont elle a fortement apprécié le début.


Je suis soudé sur ma chaise, des gouttes, que dis-je, des cascades descendent de mes tempes, mon cœur bat à tout rompre. Je regarde les dernières phrases sans les lire et me demande si je ne rêve pas. Le temps de réaction a dû être long mais j’ai fini par envoyer une question sans aucun rapport avec le fil de la conversation. L’attente m’a parue interminable, et j’ai cru me faire dessus lorsque j’ai enfin pu lire ce seul mot qui clignote encore dans mon esprit :


« Gagné ! »


Tout s’envole dans ma tête, je suis réellement en panique, complètement perdu. Je suffoque, ouvrir la fenêtre n’y fait rien, la chaleur moite est insupportable. Tout est noué dans mon corps, mon ventre, ma poitrine, les muscles des jambes se tétanisent. Je suis au bord du malaise, je n’en ai jamais eu mais je suis sûr que j’en ai tous les symptômes. Je veux bien comprendre qu’elle ait apprécié le début du premier récit mais le reste ? Jamais ces textes n’auraient dû tomber sous ses yeux, jamais elle ne va sur internet. Comment se fait-il qu’elle ait réussi à me reconnaître ?


Que faire ? Répondre sûrement mais quoi ? des excuses, peut-être, je me lance.


« Je suis désolé »


« C’est nul ça ! » me dis-je, sans envoyer le courriel. « Aucune imagination, allez, creuse-toi un peu ! ». L’enfer, je suis en enfer, la fournaise brouille mes idées, fait bourdonner mes oreilles de petit obsédé, assèche ma bouche et bloque mes articulations. Je n’arrive pas à remplacer ma mini-phrase. Lamentable ! voilà le mot qui me caractérise à ce moment-là. C’est dingue d’avoir autant d’idées dans la tête et de ne pas pouvoir aligner quelques mots sur un écran. Qu’est-ce que cela aurait été si je me trouvais en face d’elle aujourd’hui ? Je n’ose l’imaginer, liquéfié dans tous les sens du terme.


Il n’y aura pas de suite, je n’enverrai rien, ne recevrai plus rien. Je suis retourné chez moi comme un zombie, n’ai rien pu avaler et suis parti au lit dans la foulée. Ma femme s’est inquiétée au point de faire venir le médecin de famille. Bien gentil celui-là avec son surmenage, il me flanque un arrêt de travail jusqu’à la fin de la semaine. Papier que mon épouse s’empresse de mettre dans son sac en me disant qu’elle ira le poster dans la boîte aux lettres de mon travail avant d’aller au sien. J’ai eu beau protester je savais que je resterais ici. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, je me suis sustenté au petit déjeuner comme un automate.



oooOOOooo




Le moment tant redouté, je reconnais entre mille le toquer léger sur la porte. C’est belle-maman qui vient chercher notre fille. J’ai eu beau dire à mon épouse que je m’occuperai de la petite mais rien n’y a fait, il faut que je me repose donc sa mère viendra comme d’habitude s’occuper de la petite le matin et le midi. J’étais en train de finir de faire déjeuner notre petite furie donc je me lève pour aller ouvrir. Je tremble comme une feuille en tirant la poignée.


Elle est devant moi, toute joyeuse comme à son habitude, elle me fait la bise et fonce voir sa petite fille. Je pensais à un moment de silence gêné ou n’importe quelle réaction, mais là, j’en suis encore plus troublé. Elle réagit exactement comme tous les jours. Normalement, je devrais m’habiller et partir travailler, comme je reste figé dans l’entrée elle demande :



Puisqu’elle prend en charge ma fille, je file me réfugier dans la salle de bain. Je tourne le verrou et prends une douche très chaude à la limite du supportable. Il n’y a que comme ça que j’arrive à reprendre un tant soit peu mes esprits. Elle tape à la porte pour me dire qu’elle emmène sa petite fille à l’école. « Enfin seul » soupiré-je à voix basse. Je finis de me laver et une érection commence à poindre. Le frottement de mes doigts emplis de savon y est pour quelque chose, surtout que mon cerveau moins embrumé commence à m’envoyer des images de ma belle-mère. Lorsqu’elle est apparue tout à l’heure, je n’avais pas remarqué sa tenue, sous la douche tout me revient. Une robe noire, à plusieurs niveaux, un peu bouffante, se terminant en forme de sphère autour des cuisses. Jambes nues puisqu’il fait beau, le tout rehaussé par des chaussures hautes à talon compensé. Tenue originale que je ne connaissais point, rien de pigeonnant ou d’extravagant, mais elle la porte merveilleusement bien.


Une petite séance solitaire pour me remettre les idées en place, voilà ce que je fais en pensant à la femme qui m’a démasqué. L’excitation l’emporte sur mes questionnements, je me masturbe frénétiquement jusqu’à un orgasme puissant et abondant. Puis retour sous le jet salvateur dont j’ai réduit le débit d’eau chaude. Je me suis prélassé en me convainquant que tout ceci en resterait là, que notre train-train reprendrait ses droits.


C’est la tête plus légère que je sors, séché, de la salle de bain pour aller m’habiller dans la chambre. Nous sommes début juin, il fait beau et je jette mon dévolu sur une tenue farniente, vieux bermuda en jean, tee-shirt, lui aussi délavé, et une superbe paire de tongs qui ne jure pas avec le reste de la tenue. Je me suis décidé à prendre mon appareil photo et à m’amuser à faire des photos macro d’insectes et de fleurs dans le jardin. Une activité pas éprouvante, qui me videra l’esprit et me fera passer le temps sans avoir à m’abrutir devant la télé ou mon clavier.


Je prends le sac à dos contenant le matériel ainsi que le trépied et me voilà parti. Lorsque j’arrive devant la baie vitrée menant à la terrasse, je m’aperçois que celle-ci est ouverte. Je suis étonné qu’elle ne soit pas fermée mais je sors tout de même et, tournant la tête vers le salon de jardin, je vois belle-maman patientant, une tasse de café entre les mains et posée sur ses jambes croisées.


Catastrophe, je perds à nouveau mes moyens, je suis encore trop fragile pour assimiler cette nouvelle situation. Rien à voir avec mes fantasmes, je suis à l’origine de tout cela mais je ne maîtrise absolument pas la tournure des événements. Je n’arrive pas à la regarder en face, je baisse mon visage vers le sol. Je relève mon visage du fait que dans mon champ de vision, je m’aperçois qu’elle bouge. Lentement elle porte la tasse à ses lèvres tout en décroisant ses jambes en dévoilant subrepticement une portion de tissu sombre. Je n’en verrais pas plus, car elle se lève aussitôt.



Déboussolé je suis. Mon cervelet recommence à turbiner de façon chaotique, le cauchemar continue. Cela n’a rien à voir avec mes envies, mes rêves, la dure réalité me réveille et des millions de suppositions viennent troubler mes pensées. Il est clair que madame n’est pas choquée par les lectures de mes fantasmes, sinon son comportement aurait été autre. Une nouvelle angoisse surgit : « Putain, elle a dû lire tous mes textes ! » m’exclamé-je tout haut. Elle me connaît par cœur, tous mes travers, toutes mes perversions. Quelle galère, je ne peux plus rien cacher, mes textes me mettent à nu. Je ne jouerai pas avec mes objectifs aujourd’hui, je me laisse tomber sur une chaise et je pense, pense, pense…



oooOOOooo




Je suis à nouveau dérangé par la dame qui revient, un sac à la main. Notre petite ne va pas à la cantine et c’est belle-maman qui cuisine pour le midi. D’habitude elle fait ça chez elle pour éviter un aller-retour mais elle a changé pour aujourd’hui afin que je puisse me « reposer ». J’ai le sac à dos et le trépied sur les genoux quand elle se moque :



Que puis-je faire d’autre que la larve et effectuer les besognes qu’elle me désigne ? Je ne la regarde plus en face comme avant, je fuis son regard, si je pouvais je me tapirais sous la table. La honte m’étreint, je dois avoir le visage pivoine jusqu’au bout des oreilles. Aucune excitation quelconque ne m’étreint, je ne suis plus qu’un pantin décervelé, pitoyable.



Ma fille Julie est à ma droite en bout de table tandis que Brigitte me fait face. J’essaie de garder une certaine assurance devant l’enfant et ne pas paraître trop coincé. J’arrive presque à me détendre, je claque quelques vannes qui font sourire la grand-mère. « Elle va me faire craquer », me dis-je en regardant ses yeux verts malicieux. Nous débarrassons rapidement pour profiter et jouer avec la petite.


Durant le jeu, je n’ai rien vu, pas d’exhibition de sa part, ce qui me permet de souffler un peu, de ne plus être sous la pression d’une vision, aussi enchanteresse soit-elle. Je conduis même ce petit monde à l’école.


Le retour, très court, a été un moment silencieux. Cet espace confiné et intime inhibe les allants de Brigitte et je ne parle même plus de mon propre ressenti. Je reste au volant lorsqu’elle sort du véhicule, je ne manque pas de jeter un coup d’œil vers son entrejambe pour vérifier que je ne peux rien voir apparaître, mes réflexes reprennent vite le dessus je trouve. Je me lève à mon tour pour rentrer chez moi, je pensais être seul durant les trois heures qui suivent mais c’est mal connaître belle-maman qui me suit à l’intérieur.



François se dégonfle comme une baudruche, de toute part. Voilà l’effet que m’ont fait ces deux phrases. Pourtant il va bien falloir tirer tout cela au clair, elle va vouloir des explications sur mes écrits. « Je suis très, très mal ! ».


Nous prenons place sur deux tabourets, assez près l’un de l’autre, nous faisant face avec un coude appuyé sur la partie banque de la cuisine. Pas de parole, juste des regards, parfois nous portons la tasse à la bouche pour nous donner une prestance. Son assurance n’est plus aussi perceptible, il faut que je commence, que je dise quelque chose. Pas la peine d’échafauder des excuses alambiquées, il faut se lancer.



« Pas de mensonge, continue de dire la vérité même si cela est difficile » m’encouragé-je en remarquant le doux sourire se dessiner sur son visage. Je baisse mes yeux pour continuer à parler plus sereinement. Je fixe sa main posée sur le tissu de sa robe et dont la pointe des doigts effleure la peau de sa cuisse. Ses doigts larges sont rehaussés de superbes ongles taillés avec un petit brillant emprisonné dans le vernis sur chaque. Cette image est gravée dans ma mémoire, je paierais pour avoir un cliché de cette scène.



Elle prend son temps pour donner une réponse, je sens qu’elle a pensé des heures à ce qu’elle veut me dire. Comme moi, le plus dur est de sortir le premier mot, il est très compliqué de parler sincèrement, il est beaucoup plus aisé de poser des questions ou de tarabuster. Elle termine son breuvage, pose délicatement la tasse sur le plateau puis dévoile un sourire engageant avant de dire ce qu’elle a sur le cœur.



Belle-maman se tortille sur sa chaise comme une enfant sur le point d’avouer la pire bêtise de son existence. Je trouve son minois d’autant plus craquant. Je ne sais dire pourquoi, mais je sais que ce qui va suivre ne sera pas un camouflet. J’ai l’intuition que sa longue inspiration augure un agréable monologue.



Effectivement sa folie transparaît par un acte que je n’aurais pas cru possible si rapidement. Sa main restée sagement sur le tissu, serre celui-ci et le remonte inexorablement. Son visage est rosé, ses yeux sont clos mais elle continue de remonter sa menotte. Je ne verrai que le haut de ses cuisses serrées mais cette vision est pour moi une de plus belle qui m’ait été de voir. Elle s’offre avec une douceur telle, que j’ai envie de la prendre dans mes bras pour la remercier. Je n’ose pas la toucher pour ne pas casser cette ambiance pesante mais au pouvoir érotique démesuré.



Sur ces derniers mots, elle soulève ses fesses sans desserrer les jambes et remonte sa robe bouffante autour de sa taille. Je ne peux rien deviner mais sa position est vulnérable, elle me prouve par cet acte qu’elle souhaite poursuivre notre jeu. Je suis à la fois aux anges et effrayé par ce qui nous arrive. J’ai tellement imaginé ce moment, durant de longues années, qu’à ce moment-là je n’arrive pas à comprendre toute la portée de son geste. C’est plus tard dans la soirée que j’arriverai à assimiler tous les tenants et aboutissants.


Brigitte me demandera de la laisser seule, de changer de pièce pour ne pas que je la voie partir. J’accède à sa demande et pars m’enfermer dans le garage pour finir quelque bricole. Je resterai dans la remise longtemps après que sa voiture ait quitté notre terrain. Une joie indescriptible m’assaille malgré l’appréhension que j’ai d’affronter ma femme. En fait, à la maison, tout se passera bien, je suis allé chercher ma fille à l’école, lorsque ma femme est revenue du travail, elle s’est félicitée d’avoir appelé le médecin au vu de ma mine.


J’ai pu dormir la nuit suivante, même si elle fut encombrée par divers rêves les uns plus loufoques que les autres.



oooOOOooo




Le lendemain, dernier jour de semaine travaillé, je suis toujours en arrêt de travail et comme ma chère épouse prend soin de moi, elle ne décommande pas sa mère.



Comprenez-bien qu’après une telle tirade je ne pouvais pas décemment refuser la proposition.


Je suis sur les starting-blocks ce matin, lavé, rasé et habillé (pas comme la veille…), j’attends mon fantasme. Elle arrive bien en avance, Julie n’est pas encore réveillée. J’ouvre la porte avec une humeur à l’opposé de mes craintes de la veille. Je tiens son épaule droite et nous faisons claquer les trois bises de bienvenue. Elle part déposer son cabas sur la table de la cuisine et je la regarde s’affairer sans bruit. Elle porte le superbe treillis kaki que j’adore, son postérieur est superbement mis en valeur. Le tee-shirt à manches mi-longues épouse son buste et son ventre plat sans cacher la lingerie fine.


Je ne manque pas de la complimenter, elle me répond à demi-mot, presque gênée. La journée se passera ainsi, j’ai l’impression de nager dans du coton, à la fois solide mais qui se dérobe aussitôt. Nous ne savons pas quoi nous dire, pas comment aborder notre nouvelle relation. Rien de ce que j’ai pu écrire et fantasmer ne peut m’aider maintenant que je vis réellement la situation.


Je reprends mon travail le lundi suivant et notre train-train. Rien à se mettre sous la dent, nous sommes dans une période d’approche, chacun essaie de tester l’autre, de l’apprivoiser. Un mot, un coup d’œil, une mimique bien placée et nous jaugeons l’autre. Période longue mais ô combien agréable. Par contre, nous ne communiquerons plus par messagerie, tout passe par la parole ou les regards.




– 3 –



Pendant ce laps de temps, j’ai réussi à écrire deux petites histoires sans prétention. Lorsqu’elles ont été publiées, j’en ai parlé à ma belle-mère un matin pendant que je rassemblais mes affaires pour partir travailler. Cela faisait quelques jours qu’elle mettait des tenues sexy comme à l’époque de mes activités de voyeur, même si je n’avais pas vu plus que la dentelle de quelques soutiens-gorge. Elle m’avait avoué à demi-mots qu’elle aimerait lire d’autres récits. J’ai sauté sur l’occasion pour coucher deux petites nouvelles qui me trottaient dans la tête.



La rosée gagnant ces pommettes a été la réponse que j’attendais, je suis parti bosser en espérant qu’elles allaient lui plaire.



oooOOOooo




Je me sens léger depuis quelque temps, tout le monde me fait des réflexions sur ma bonne humeur, que ce soit ma femme ou mes collègues. C’est vrai que je me sens bien, je n’ai plus ce poids qui m’ennuyait, maintenant je partage le secret avec mon fantasme. Je suis soulagé, bien dans ma peau, bien sûr il y a une difficulté que je n’avais pas auparavant, ni Brigitte d’ailleurs, comment allons-nous réagir vis-à-vis de mon épouse si cela doit aller plus loin ?


Julie n’a pas école ce matin, d’ailleurs elle a dormi chez une petite copine car c’est sa mère qui les accompagne pour la sortie à la Ferme aux Crocodiles. Je suis chez moi, je prends mon temps pour déjeuner et partir au boulot. C’est tellement rare d’être au calme à cette heure-ci. Je mange une tartine de confiture de framboises en me demandant si Brigitte a apprécié mes nouveaux récits. « Il faudra attendre demain », me dis-je juste avant que ma rêverie ne soit interrompue par un tapotement sur la porte.


« Oulà elle est venue me voir ! », je cours jusqu’à la porte pour lui ouvrir. Son sourire est éclatant et lui faire la bise est un bonheur, surtout lorsqu’elle me glisse dans l’oreille combien mon imagination la trouble.



Je prépare l’expresso et me retourne pour la voir assise sur un des tabourets. Depuis que nous avons passé notre pacte, c’est la première fois qu’elle revient se mettre à cette place en ma présence. Je manque déglutir hors de ma bouche en voyant sa jupe courte ne plus cacher la lisière de ses bas et une bande de chair non négligeable.



Difficile à assumer, je comprends et ne la retiens pas lorsqu’elle s’éclipse. Je me permets juste de lui dire qu’elle est superbe et qu’elle égaie ma journée.




– 4 –



Nous avons décidé, après discussion, que rien de plus ne serait dévoilé. Nous préférons vivre en secret notre relation. Nous ne savons pas si cela va aboutir à quelque chose de plus charnel, le temps fera les choses, nous ne sommes pas pressés.


Merci d’avance de ne pas demander à nous rencontrer ou à échanger quoi que ce soit.