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Temps de lecture estimé : 23 mn
03/08/11
Résumé:  Franck fait une découverte déconcertante.
Critères:  fh collègues fdomine hdomine voir cunnilingu pénétratio fantastiqu -fantastiq
Auteur : Petit bouquet      Envoi mini-message

Série : Hypno-Teasers

Chapitre 01 / 04
ON / OFF

Franck approche des trente-cinq ans, et sa seule réelle histoire d’amour n’a duré que quatre ans. Christine. Il en rêve encore parfois, et c’est assez douloureux. Ils avaient une vie assez simple, aucun des deux ne se prenant la tête pour des broutilles. Ils avaient les mêmes goûts artistiques, faisant souvent des musées, des expos, des sorties « théâtre » ou autre. Sexuellement, ils étaient sur la même longueur d’onde. Franck était arrivé à un point où il se demandait s’ils ne pourraient pas aller plus loin : mariage, enfants… Et puis, brutalement, Christine était partie vivre avec un autre homme au Canada. Elle ne lui a pas trop donné d’explication. Juste un truc du genre :



Depuis, il avait multiplié les conquêtes. Il sortait tous les soirs, buvait beaucoup – beaucoup trop –, et il essayait de ramener le plus souvent possible une femme chez lui. Il était rarement en état de lui procurer le moindre plaisir. D’échec en échec, il avait sombré dans un état catatonique… C’est grâce à sa sœur qu’il s’en est sorti. Et de quelle manière ! Elle a débarqué un jour chez lui, sans crier gare, et a commencé à lui parler de ses propres soucis… de bourgeoise coincée… et que ma femme de ménage ne nettoie pas bien, et que les gens qui servent au restaurant sont beaucoup trop lents, et que je viens de me casser un ongle, c’est quasi intolérable. Il n’en revenait pas. Il était au fond du trou, au fond du puits et c’étaient les conneries de sa sœur qui lui ont fait comprendre que la vie, ben… ce n’était pas ça.


Petit à petit, il a remonté la pente. Fini de boire. Beaucoup moins de sorties. Il a trouvé un nouveau boulot, a cassé tous les liens qu’il avait avec sa vie d’avant. Radical. Il n’a gardé de cette période que son look de « mauvais garçon ». Jean, baskets et blouson de cuir.


Il travaille depuis deux ans dans une entreprise pharmaceutique assez importante qui emploie quelques milliers de personnes à travers le monde. Il est « IT », et doit s’occuper de la maintenance d’une centaine de PC. Il doit aussi se charger des vidéoconférences et des vidéo-formations.


Franck a, auprès des femmes, un certain succès. Il est plutôt mignon. Malheureusement, il n’a jamais trouvé de nouvelle « Christine ». Celles qu’il rencontre sont trop superficielles. Mignonnes, charmantes, sexy, drôles parfois, mais dès que l’on gratte un peu il n’y a rien dessous.


Il a acquis une certaine réputation au boulot. Franck est particulièrement gentil avec tout le monde. Lorsqu’on l’appelle pour un problème, il s’arrange toujours pour expliquer les choses simplement aux gens pour qu’ils comprennent leurs erreurs. Il est plutôt bien vu par sa hiérarchie et, en général, on ne l’emmerde pas trop avec des trucs chiants à faire. Sauf pour les projections. Au début, il essayait de s’intéresser aux différents sujets… mais très vite, il s’est rendu compte que cela ne rentrait pas du tout dans son domaine.



—o0°0o—




Ce vendredi, premier jour du printemps, il doit projeter une conférence qui a eu lieu la veille à Bombay. Un chercheur de l’entreprise avait trouvé une souche virale qui… en fait, il n’a rien compris à l’explication d’Isabelle de Chambly. Isabelle est une des responsables de la communication dans la société. C’est elle qui a demandé à ce que cette conférence soit regardée par une vingtaine de personnes dans la salle Rembrandt, vingt minutes plus tard. Il s’est toujours demandé pourquoi ces salles avaient des noms de peintre. Ça devait être une « bête » idée de l’architecte, histoire de donner plus de poids à son travail… Cette salle pouvait accueillir une cinquantaine de personnes, installées sur des chaises avec une petite tablette escamotable. Au fond, deux tables : l’une avec l’ordinateur qui commande aussi bien la projection que le son et les lumières de la salle et, plus en arrière encore, une autre table sur laquelle sont disposés des verres, des tasses, quelques biscuits, une machine à café quelques bouteilles de jus, d’eau et des sodas.


Cela l’emmerde au plus haut point. Il allait perdre son temps. Il essayait toujours de prendre un ordinateur portable pour consulter les sites web qui pouvaient lui donner des informations sur sa réelle passion : la programmation en PHP et les bases de données MySQL, le Web 2. 0, le XHTML et les CSS. Malheureusement cette fois-ci il n’a pas eu beaucoup de temps pour tout préparer et n’a pas su se procurer une autre machine. Il se retrouve donc au fond de la salle avec, à côté de lui, l’ordinateur auquel il ne pouvait pas toucher. La salle est plongée dans une semi obscurité qui permet aux participants de prendre des notes pendant la conférence.


Isabelle de Chambly… Cette femme a une espèce de classe naturelle. Elle doit avoir trente-cinq ans et est toujours vêtue avec beaucoup de goût. Il émane d’elle une impression de plénitude, de bien-être, de self-control. Elle a certainement quelques kilos superflus, mais aux yeux de Franck, elle est terriblement sexy… Non, ce n’est pas ça… sensuelle. Sensuelle et charnelle. Pas comme ces brindilles qui sont malades dès le moindre gramme de graisse. Ces filles qui ne s’intéressent qu’à leur balance (pas plus de quarante kilos !) et à l’aspect de leur corps (décharné). Isabelle fait partie de ces femmes qui ont l’air bien dans leur peau, pas complexée pour un sou. Brune, la peau plutôt mate, les yeux verts, pétillants… Elle a une réelle présence.


À seize heures sept, elle entre enfin dans la salle Rembrandt, prend la parole dans un anglais parfait pour expliquer aux participants la teneur de la conférence qui va être diffusée.


Elle se dirige ensuite vers le fond de la salle, juste en face de Franck, et lui demande de commencer. Ce qu’il fait, un peu à contrecœur, se demandant comment il allait pouvoir s’occuper pendant tout ce temps. Elle installe son propre portable, l’ouvre et… commence à taper. Il a tout le loisir de l’observer. Elle porte un chemisier blanc fermé par de gros boutons noirs. Une jupe, noire également, tombe juste au-dessus du genou. Il apprécie les jupes. C’est un vêtement qui permet de rêver à ce qu’il y a dessous. Ce n’est pas comme ces pantalons ultra-collants d’aujourd’hui qui ne laissent aucune place à l’imaginaire : tout est sous vos yeux… Les pantalons donnent une parfaite idée des rondeurs, les jupes n’en donnent qu’une vague idée.


À l’une ou l’autre reprise, elle lève les yeux de son écran et croise le regard de Franck. Celui-ci commence à avoir les idées qui partent côté « sexe ». Il n’a rien d’autre à faire de toute façon. Il se questionne. Que serait-ce une nuit avec elle ? Comme ce doit être bon de l’enlacer, de l’étreindre, de la déshabiller… Il a tout le loisir de la détailler, même s’il n’y a pas beaucoup de lumière. Cheveux châtain, coupe au carré, les yeux bleus verts (souriants) lui donnent l’image d’une femme heureuse.


Il trouve juste dommage qu’une mèche de cheveux lui cache un peu le visage. À ce moment précis, elle le fixe, et son regard change. Il ne peut dire ce que cela signifie… Toujours est-il que, d’un geste très lent, elle replace cette mèche derrière son oreille, lui sourit, et replonge dans son travail.


Il sourit. Amusant comme ils ont eu la même idée au même moment… Oui, Isabelle est bien mieux comme ça. Par contre, ce chemisier est un peu trop fermé. Si elle l’ouvrait un peu…


Elle se lève et lui fait un signe : Que veux-tu boire ? fait-elle par gestes. Il la rejoint à la table des rafraîchissements et ils commencent à chuchoter.



Ils se servent, l’un et l’autre, une tasse de café.



Il rougit un peu en faisant cet aveu. Elle sourit largement et lui souffle :



C’est à cet instant qu’il se rend compte qu’elle a déboutonné son chemisier. Et pas qu’un peu ! Il peut même voir la dentelle de son soutien-gorge. Malheureusement, il n’a pas trop l’occasion d’en voir plus… parce qu’il perçoit quelques bruits derrière lui. Franck se retourne et comprend qu’une personne demande à intervenir. Franck se dirige rapidement vers l’ordinateur pour arrêter la projection.


Un des participants lui demande alors de bien vouloir revenir cinq bonnes minutes en arrière et, pendant qu’il chipote sur le PC, cette personne questionne Isabelle sur la méthode utilisée pour l’extraction de l’ADN des rats utilisés pour l’expérience. Tout cela en anglais, bien entendu. Elle répond gentiment à ce scientifique qu’elle n’est pas qualifiée pour répondre à cela. Franck remarque qu’elle a placé sa main sur la gorge… sûrement pour masquer le profond décolleté avec son bras. Personne n’a rien remarqué. Le film redémarre, et tous les participants se re-concentrent sur celui-ci.


Isabelle, toujours au fond de la salle, fixe Franck intensément. Après quelques secondes, elle se dirige vers lui d’un pas chaloupé en ayant pris soin d’enlever la main de sa gorge. Elle va même jusqu’à ouvrir encore un peu plus l’échancrure de son chemisier. Il est subjugué. Et, comme un idiot, il reste là, bouche bée, sans savoir que faire.


Elle se rassied à sa place. Le regarde. Le scrute. Referme son chemisier. Sourit. Franck entend alors distinctement la voix d’Isabelle lui dire :


« Tu peux mieux faire ». Elle n’a pas bougé les lèvres. Comment a-t-il pu l’entendre ?


Il n’y comprend rien.


À ce moment, il sent sa main gauche se lever. Il est incapable de contrer ce mouvement. Il est pris de panique. Il regarde sa main se lever à hauteur de son visage, son poing se ferme, son index se tend et… il se tapote le bout du nez.


Elle se marre.


« Avec un peu d’entraînements, tu pourrais arriver à faire ce que tu veux des gens qui se trouvent autour de toi. »


Toujours la voix d’Isabelle dans sa tête…


« Rejoins-moi à dix-huit heures dans le parking. Tu sais où se trouve ma voiture, n’est-ce pas ? »


Il acquiesce.


Il est dans un état de questionnement intense. Ne sait que penser. Premièrement, Isabelle lui a obéi : la mèche de cheveux et le chemisier. Ensuite, elle lui a parlé… par télépathie ?


Elle, pendant ce temps, n’a pas quitté son ordinateur portable.


Un brouhaha le fait sortir de sa torpeur. Le film est terminé et les participants commencent à quitter la salle.


Il est presque dix-huit heures. Franck, tel un automate, quitte toutes les applications du poste de commande, éteint toutes les lumières et sort à son tour. À peine passé le pas de la porte, il entend Isabelle lui dire :


« N’oublie pas notre rendez-vous. »


Il sursaute, regarde à droite et à gauche et ne la trouve pas. Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ?


Fébrile, il se rend dans le parking, au niveau -3. Il hésite un peu… ne se rappelle plus exactement où se trouve la voiture d’Isabelle.



Il se retourne. Elle l’attend à côté de sa Fiat 500. Il est tellement avide de savoir ce qu’il va se passer, qu’il court presque dans sa direction. Il monte côté passager et elle démarre aussitôt pour sortir du souterrain.



Elle stationne son véhicule dans un entrepôt à côté d’un immeuble assez imposant. Elle passe un badge électronique devant un boîtier à côté d’une petite porte sur le côté de l’immeuble. Un petit claquement se fait entendre et la porte s’ouvre de quelques centimètres. Ils rentrent dans une pièce minuscule. À deux pas de l’entrée, il y a un ascenseur dont les portes sont ouvertes. Isabelle s’y engouffre, Franck sur ses talons, et appuie sur le bouton du dernier étage.



Pour le coup, il est un peu déçu.


Parvenu au huitième et dernier étage, les portes s’ouvrent et une lumière aveuglante envahit la petite cabine. Isabelle se dirige vers un comptoir derrière lequel une jeune fille blonde – et charmante – s’affaire. Après un bref coup d’œil, celle-ci lui dit assez brutalement, « Allez-y ». Franck est un peu déconcerté. Mais chaque chose en son temps, pense-t-il. Isabelle ne prête pas attention à la dureté de la blonde et se dirige vers une double porte qu’elle ouvre avec sa carte magnétique. Un assez long couloir parcouru de portes, toutes numérotées. Direction : la porte numéro 9. Re-carte magnétique, et là… toute l’ambiance change complètement. Ils sont dans un vestibule lambrissé. Isabelle dépose ses affaires, accroche son pardessus au petit porte-manteau et enlève ses chaussures qu’elle fait valdinguer.



N’en étant plus à une curiosité près, il s’exécute. Ils passent ensuite dans un salon terriblement luxueux. Une pièce de plus de dix mètres de côté. Un parquet chaleureux, recouvert de quelques tapis épais. Deux canapés et deux causeuses sont installés au milieu de la pièce autour d’une table basse. Une gigantesque bibliothèque occupe totalement deux pans de mur. Franck a toujours aimé ces ambiances feutrées, ces lumières tamisées. Isabelle sort une bouteille de Chardonnay d’un frigo intégré à la bibliothèque, elle l’ouvre rapidement avec une de ces espèces d’ouvre-bouteille ultra moderne qui ne demandent aucun effort… et verse le vin frais dans deux verres. Elle se dirige ensuite vers un des canapés. Elle lui fait signe de s’asseoir en face d’elle et lui tend un verre. Elle se love dans le fauteuil plutôt qu’elle ne s’assoit, elle replie ses jambes à ses côtés. Elle boit une petite gorgée, fait rouler le vin dans sa bouche, l’avale sans vraiment y penser.



Une petite pause, juste le temps de le regarder bien droit dans les yeux, et d’ajouter :



Elle le laisse digérer la nouvelle, en levant son verre de vin vers lui, comme pour trinquer. Et elle le vide d’un coup. Franck est abasourdi. Son esprit est en éveil, les rouages tournent, mais il n’arrive pas à intégrer toutes ces informations.



Elle se lève et va se resservir un verre de vin. Franck, plus par automatisme que par réflexion, termine le sien.



Il baisse la tête et voit que tous les boutons de sa chemise sont défaits. De haut en bas. Isabelle éclate de rire en voyant la tête de Franck. Il est bouche bée, les yeux écarquillés. Le pauvre, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Pourtant, c’était bien lui qui a ouvert cette chemise. Pas de doute là-dessus.



Ses premiers mots depuis qu’ils étaient entrés dans ce salon !



Isabelle arrive à passer d’un sujet à l’autre en un clin d’œil. Cette femme lui plaît de plus en plus.



Elle cherche son portable dans son sac, et passe commande. Pendant ce temps, Franck détaille les étagères de la bibliothèque. Hétéroclite. Il y a ici aussi bien des traités de physique que des livres sur l’architecture précolombienne, des manuels de mathématiques, de la philosophie allemande. De magnifiques ouvrages italiens, couverture en cuir, papier vélin…



Une curieuse sonnerie retentit. Isabelle se lève, sans se presser, et va dans le vestibule. Il entend son estomac hurler – à tel point que la tête lui tourne un peu. Elle revient avec deux cartons de pizza qu’elle dépose sur la table basse. Franck remarque qu’elle se déplace tel un félin : agile, gracieuse, rapide, sans donner l’impression d’être pressée.



Lors du repas, Franck a tout le loisir d’enfin réfléchir correctement à cette situation quelque peu étrange. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire de ce « pouvoir » ? Est-ce qu’il va réussir à l’utiliser correctement ? Autre chose… Est-ce qu’elle peut lire dans mes pensées ? Est-ce que je peux le faire ?



Franck arrête la course de sa fourchette. La bouche à moitié ouverte, l’air idiot de la crédulité. Bon sang, se dit-il, rien ne lui échappe !



Elle lui sourit tendrement et hoche la tête.



Franck continue de manger plus par automatisme – il a toujours aussi faim – que par goût. La pizza ne lui procure aucun plaisir. Une fois rassasiés, ils débarrassent la table et posent tout sur une desserte. Isabelle remplit une nouvelle fois les verres de vin blanc.



Isabelle s’installe à côté de lui, lui prend la main et le fixe intensément.



Franck s’exécute. Après une dizaine de secondes, il commence à se détendre, sa respiration se fait plus profonde, plus lente. Et puis, il entend quelques bruits, quelques bribes qui sont « hors » de lui. Il essaye de fixer son attention là-dessus. Il voit comme une porte devant lui. Encore quelque temps… Tout à coup, la porte vient de s’ouvrir et il entend distinctement :



Elle enlève sa main de la sienne, se cale dans le coin opposé du canapé. Franck a déjà fermé les yeux. Il arrive assez rapidement à cet état d’écoute, mais il a beaucoup plus de difficultés à trouver la bonne porte. Il y en a plusieurs devant lui, ne sait laquelle choisir. Il perçoit pas mal de bruits, des gens qui ont une discussion plutôt animée. Non, ce n’est pas par là. Il tourne, se retourne, comme un chien qui renifle différents endroits avant de se poser. Déjà quelques minutes qu’il cherche et il commence à perdre patience. En un instant, tout s’éclaire. Il sait, il sent quelle entrée choisir. Il se dirige vers celle-ci, la pousse un peu et un brouhaha bouillonnant inonde sa tête. Parmi ce flot, il distingue faiblement la voix de son guide. « Vingt litres dans le gras », distingue-t-il avec peine. Non, ce n’est pas ça. Il y a beaucoup trop de friture sur la ligne. « Prends-moi dans tes bras ». Oui, voilà, c’est ça !



La lumière, après ce dialogue de sourds. Franck est plutôt fatigué. Les dernières heures ont été assez éprouvantes pour lui.



Ce disant, elle s’approche de lui à pas de velours. Il ne peut bouger, sentant sa volonté baisser la garde. Sa seule volonté aurait-elle suffit ? Il est épuisé. Sa tête bourdonne. Isabelle s’approche encore, lascivement.



Isabelle, mentor attentionné, se lève et lui prépare un comprimé effervescent dans une grande quantité d’eau… Rien que le « pschhhhhhhhhhhhhhhit » qui s’en dégage lui fait du bien. Le comprimé, objet inanimé par excellence, fait une série de voltiges, acrobate effréné. Tempête dans un verre d’eau… Franck avale le breuvage avec soulagement. Les trépidations du cerveau se calment. La détente fait place à la fatigue. Franck ferme les yeux, une fois de plus, mais ce n’est pas pour les mêmes raisons. Il se sent vidé. Il n’a envie que d’une chose : dormir. En moins de trente secondes, il arrive aux portes du sommeil. Isabelle dépose une couverture sur lui et va éteindre la lumière. Elle s’installe dans l’autre fauteuil et se remémore les événements de cette journée. « Élève prometteur » pense-t-elle. Elle aussi commence à avoir sommeil. Elle va prendre une douche alors que Franck, lui, est complètement endormi.



—o0°0o—




Rien ne presse en ce samedi matin. Isabelle dort à poings fermés, tandis que Franck est éveillé depuis une petite dizaine de minutes. Et il gamberge. Il se penche sur les péripéties de la veille. Ce… don, – il ne savait pas trop comment appeler cela –, il n’en soupçonnait pas l’existence. Ensuite, que faire avec « ça » ? À quoi cela va-t-il bien pouvoir lui servir ? Il ne voit pas trop les différentes possibilités que cela pourrait offrir. Hum… Comme si c’était une option qu’il pouvait marchander…


Il se lève et se rend dans la salle d’eau. Il se déshabille et prend une douche bien chaude. C’est plutôt confortable… La douche elle-même doit bien faire un mètre sur deux. C’est une simple paroi de verre qui va du sol au plafond, le reste de la « cabine » est composé d’une arabesque en mosaïque. Et l’évacuation se fait via une petite grille sur le côté. Minimaliste.


Après quelque temps, Isabelle entre à son tour, nue, et va directement le rejoindre. Il n’a même pas le temps de réagir, pris par surprise. C’est elle qui mène la danse. Elle commence donc par se coller à son dos. Il est déjà savonné, si bien que leurs corps glissent l’un contre l’autre sans accroche. Elle passe les deux mains sur son torse et commence à le caresser. Cette sensation est plus qu’agréable, aussi bien pour lui que pour elle. Elle serre un peu plus les bras autour de lui pour que le contact de leurs corps soit plus intense. Elle loge son pubis dans ses fesses. Ensuite, elle s’empare de son sexe et le masturbe tout en douceur. Plus une caresse qu’une réelle masturbation. De lents mouvements, la main à peine fermée.


Franck éprouve déjà des difficultés à se contenir. Il se retourne et la plaque contre la paroi de mosaïque. Il lui lève les bras qu’il maintient au-dessus de la tête et l’embrasse à pleine bouche. Elle pousse quelques faibles gémissements tandis qu’il lui lèche les aisselles. Il se dirige vers sa poitrine qu’il suce avec gourmandise. Ayant lâché ses mains, elle lui attrape la tête et le pousse quelque peu vers le bas. Ce qu’il fait avec énormément de plaisir. Il est maintenant à genoux devant ce sexe qu’il va pouvoir goûter. Il lui attrape l’arrière de la cuisse et la pose sur son épaule. L’accès est ainsi nettement plus aisé. Il pose d’abord quelques chastes baisers sur cette vulve imberbe. Puis, il insère deux doigts qu’il fait aller et venir lentement. Elle soupire d’aise pendant qu’il accélère légèrement le mouvement. Son pouce vient titiller le clitoris. La respiration d’Isabelle se fait plus forte. Elle perd presque l’équilibre alors que la langue de Franck a remplacé ses doigts et qu’il fouille de plus en plus profondément son intimité. Un râle s’échappant de sa gorge annonce sa jouissance. Ce n’est pas le tout grand orgasme, mais ce n’est pas passé loin.


Franck lui laisse le temps de recouvrer ses esprits. Après quoi, il la retourne et lui embrasse les fesses. Isabelle ne veut plus qu’il la touche – trop sensible –, elle veut sentir son sexe en elle et, par commande télépathique, lui « ordonne » de la prendre. Franck a cette fois bien entendu cet ordre. Il se redresse et, alors qu’elle se cambre, n’éprouve aucune difficulté à la pénétrer. Il empoigne ses voluptueuses hanches et imprime la cadence. Cela devient bestial. Ses coups de butoir sont de plus en plus forts et, sans qu’il ne s’y attende vraiment, explose littéralement en elle. Il en a les jambes coupées. Il est épuisé. Il reste agrippé au dos d’Isabelle quelques secondes, haletant. Ensuite, il se sèche et va se coucher, nu, sur le canapé, sans se soucier du sort de sa compagne du moment. Les maux de tête sont déjà là.



—o0°0o—




Isabelle a commandé le petit déjeuner à la boulangerie du coin. Il est neuf heures et, à nouveau, Franck meurt de faim. Café et croissant… Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Quoique !


Pendant qu’ils mangent – tous les deux avec beaucoup d’appétit –, ils n’arrêtent pas de s’observer l’un l’autre. Quantité de sourires sont échangés.

Elle lui a emprunté sa chemise dont elle a juste fermé deux boutons à hauteur du nombril. Elle a aussi remis son shorty en dentelle. Elle est épouvantablement désirable. Sexy en diable ! Appétissante. Il n’a passé qu’un pantalon, et son sexe tressaille de temps en temps devant le charnel spectacle offert.


Une fois le repas terminé, il prend les devants.



Franck trépigne, tel un enfant à qui l’on a promis un nouveau jouet.



Il termine sa tasse de café et commence par fermer les yeux. La concentration est rapidement maximale. Il apprend vite. Isabelle ne peut s’empêcher d’aller « voir » ce qu’il se passe dans la tête de… son amant ? Houlà… tout cela va un peu vite, non ? Serais-je déjà amoureuse ? pense-t-elle. Pas trop le temps de tergiverser, car elle « sent » qu’il arrive rapidement à capter son attention. Elle sourit d’aise en pensant à l’étreinte de ce matin, à la façon dont elle a joui. Franck est déstabilisé par ces images-là. Il ne s’attendait pas à « voir » un orgasme féminin ! Et comme il ne comprend pas trop à quoi cela correspond, il passe son chemin… Il arrive maintenant devant les boutons qui vont lui permettre de commander les gestes qu’il a envie de lui voir faire. Toujours les yeux fermés, il réfléchit sur la manière de prendre la main. «  Je vais d’abord lever son bras », pense-t-il. Et elle lui répond :


« Pas comme ça… tu dois penser à MA place ».


Tout cela par télépathie. Un peu dérouté par la remarque d’Isabelle, il a du mal à se re-concentrer.


Elle trouve qu’il fait de plus en plus chaud. Elle lève la main pour la poser sur sa gorge, un peu comme si elle voulait prendre la température. Sa main glisse le long du sillon formé par sa poitrine, mais elle est arrêtée par les boutons de la chemise. Elle les défait.


Franck a, depuis quelques minutes maintenant, compris l’astuce. Il a entre les mains une grosse télécommande dont il sait se servir. Il a ouvert les yeux et se délecte du spectacle. Isabelle continue son effeuillage. Après s’être déboutonnée, elle se lève et se place juste derrière lui. Elle lui caresse la nuque, les épaules. Elle se penche un peu et lui suce l’oreille. Curieuses sensations. Ses mains se déplacent vers son torse et continuent leur caresse en tout sens. Elle descend encore vers la ceinture de son pantalon. S’ensuit une nouvelle passe d’armes. C’est lui qui prend le contrôle. Isabelle est émoustillée, sachant que ce n’est pas vraiment elle qui commande tout cela. Mais est-ce vraiment le cas ? Franck a déjà atteint un degré qu’elle ne touchera sans doute jamais. Ces deux-là sont dans un accord parfait. Ils sont sur la même longueur d’onde. Sexuellement parlant. Intellectuellement aussi.



—o0°0o—




Sans réellement savoir pourquoi, la charge de travail de Franck a considérablement diminué. Il a tout le loisir de tester son don au bureau. Cela l’amuse beaucoup de pouvoir faire ce qu’il veut avec ses collègues. Il devait, il voulait aller plus loin dans la recherche de ce pouvoir, savoir quelles en étaient les limites. Isabelle étant à l’étranger, il ne peut avoir de nouvelles indications pour accéder à un niveau supérieur. Il se contente de petits canulars. Il a même réussit, uniquement par la pensée, à faire jouir un homme. Beaucoup plus facile à faire qu’une femme. Le pauvre… Il a du passer par les toilettes du bureau pour se nettoyer.


Il attend avec impatience le retour de son guide.