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n° 14930Fiche technique34626 caractères34626
Temps de lecture estimé : 20 mn
23/04/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Marie me prit un bras, Sylvie l'autre et on suivit, tête baissée malgré nos capuches, nos tuques et nos bonnets de laine, le cortège de passagers qui longeait la haute falaise dont il était impossible d'apercevoir le sommet.
Critères:  grp frousses couplus hotel trans pénétratio double fsodo échange humour aventure québec -humour -aventure
Auteur : Ingyt            Envoi mini-message

Série : La croisière maudite

Chapitre 06 / 06
On emménage sur l'île

Résumé : Paul et Marie se rendent à une fête organisée par des sosies transsexuelles, et cela tourne en orgie au moment même où une vague géante frappe le navire sur lequel ils se sont embarqués pour leur voyage de noces. Pas de décès mais beaucoup de blessés, dont Marie qui se retrouve à l’infirmerie tandis que le bateau, lui, se retrouve échoué sur une île au large du Groenland. Quant à Loric Renoir, notre voleur, il a un peu perdu la tête et discute avec Dieu tout en étant bien décidé à éliminer Marie, qu’il croit être une cambrioleuse professionnelle. Finalement, il est arrêté et expédié sous les verrous, mais peu après, il réussit tout de même à s’échapper. La situation se détériore un peu plus, le navire se déchire en deux peu à peu et les secours tardent à se pointer car la tempête fait toujours rage. Le commandant prend alors la décision de débarquer tout le monde sur l’île pour les installer dans un hôtel norvégien abandonné depuis plusieurs années.








On emménage sur l’île




Tôt le matin, on nous avait ordonné de nous habiller chaudement, ce qui n’était pas un problème vu que tout le monde s’était préparé pour une visite au Groenland, et aussi d’emporter un minimum de bagages, mais quand même tout ce qu’il fallait pour quelques jours, car la tempête allait sévir encore un bon moment. À huit heures pile, après le petit déjeuner, on nous rassembla dans le grand hall du pont A et c’était parti pour l’évacuation vers l’île. On nous fit prendre les escaliers en file indienne vers les cales.


Sac-à-dos à l’épaule, je suivais Marie qui suivait un matelot portant un revolver, un garde du corps fourni par le capitaine. Elle, elle était armée d’un gros foulard rouge et d’un bonnet assorti au cas où, car ce cher voleur, que le rouge rendait cataleptique, courait toujours. La petite blonde me talonnait, puis venait Skull et sa copine, une jolie acadienne un peu ronde, très attirante et, heureusement, on était loin du groupe de transsexuelles car elles s’engueulaient joyeusement un étage plus bas dans la file pour une vague histoire de bas nylon. Petit Jésus ! Loin devant, le commandant et ses officiers menaient la longue marche, des matelots la fermaient et ils étaient tous armés de fusils au cas où un ours polaire aurait eu une petite fringale matinale.


Aussi incroyable que cela paraisse, on allait sortir du bateau par la cale cinq. Là, il y avait une grande déchirure dans la coque donnant directement sur le pied de la falaise, nous avait-on expliqué. En y entrant je ne reconnus pas la place, tellement c’était le bordel et glacial. Il y avait un bon pied de neige au sol et de grosses stalactites de glace un peu partout. Moi et Marie on chercha le conteneur des yeux, mais on ne put le voir dans la montagne de débris couverts de neige qui s’entassaient contre la paroi du fond. Impossible de dire si le sarcophage avait résisté à ce bouleversement. L’équipage avait dégagé un chemin jusqu’à l’extérieur, et une fois passée la gigantesque fissure, très prudemment à cause de ce rebord acéré, le froid polaire nous saisit aussitôt tandis qu’on avançait sur des rochers glissants. Une neige poudreuse portée par un fort vent nous fouettait le visage et limitait notre vision à quelques pas, mais on entendait bien la mer qui se brisait sur les rochers quelque part sur notre droite derrière le bateau penché vers nous, ce qui n’était pas très rassurant. Voir ce grand navire prêt à nous écraser comme de simples fourmis donnait froid dans le dos, mais de pouvoir marcher enfin droit, sans avoir à se retenir à quoi que ce soit, fut une vraie délivrance. J’avais l’impression d’avoir dessaoulé tout d’un coup.


Marie me prit un bras, Sylvie l’autre et on suivit, tête baissée malgré nos capuches, nos tuques et nos bonnets de laine, le cortège de passagers qui longeait la haute falaise dont il était impossible d’apercevoir le sommet. Notre navire finit par disparaître dans la tourmente loin derrière nous, mais un autre apparut dix minutes plus tard, une titanesque épave. Un super conteneur géant, nous apprit Skull, et il devait être là depuis un bon moment à voir la rouille qui le dévorait, mais aucun conteneur en vue, on avait dû les récupérer depuis belle lurette. On passa sous l’arrière du bateau qui touchait la falaise et tout prêt de ses hélices, celles-ci semblaient aussi hautes que notre maison musée à trois étages de Montréal, j’avais un peu l’impression d’être dans un Fellini.


On grimpa finalement à la queue-leu-leu un escalier de béton qui nous amena à un large ponton de débarquement qui s’avançait vers la mer pour se perdre dans les bourrasques de neige. Cette fois, j’avais le sentiment de me retrouver en plein Parc jurassique, puis on gravit un autre escalier en palier qui nous conduisit au sommet de la paroi rocheuse. Une fois là-haut, malmenés par les vents plus violents, on suivit un sentier balisé par une grosse corde de nylon jaune à laquelle on devait se retenir fermement. Parfois de gros rochers noirs apparaissaient, ressemblants à d’immenses menhirs pointés vers le ciel ou à de mystérieux gardiens de cette île perdue au milieu de nulle part. Au bout d’un moment, on aperçut un panneau de métal violemment secoué par la tempête, sur lequel était écrit :


Hotellets gamle fyr

The hotel’s old lighthouse



Celui-ci apparut finalement, c’était un amoncellement hétéroclite de bâtiments collés les uns aux autres sur plusieurs étages à flanc de colline, construits en pierre brute et grosses poutres avec toit en pente couvert de neige. Cela ressemblait plus à un refuge pour alpiniste qu’à un hôtel de luxe. De la fumée s’échappait de quelques cheminées, pour être aussitôt balayée par le vent. Heureusement que notre navire était tout près, car je n’étais pas certain que tout le monde aurait pu résister à une heure de marche par cette tempête.


On dut quand même faire le pied de grue dehors un petit moment, le temps qu’ils accueillent les premiers arrivants et les dirigent vers leur chambre sans doute. On se réchauffa comme on put en se serrant ensemble tous les trois en tapant du pied, avec le garde du corps resté tout près puis, quelques minutes plus tard, la file avança et on nous accueillit finalement dans un grand hall éclairé par quelques lampes au sodium branchées sur un générateur bruyant. Sur la droite, il y avait une immense salle d’attente où un bon feu brûlait dans un gigantesque foyer. Plusieurs passagers s’y réchauffaient tandis qu’on nous octroyait la chambre 305, en nous encourageant à nous y installer à trois ou quatre personnes si possible, pour laisser de la place pour tout le monde. Du café et des repas chauds allaient être servis bientôt au bar et au restaurant de l’hôtel. Le courant serait rétabli ainsi que le chauffage dès que possible, probablement en matinée, nous apprit le commandant qui accueillait tout le monde avec ses officiers.



Je l’aimais bien cet homme, il avait promptement réagi après la rencontre avec cette vague, il savait s’organiser, mener ses hommes sans hurler et rougissait devant ma femme. Wais ! Un bon gars. On partit à la recherche de notre chambre en suivant toujours d’autres plaisanciers, mais sans notre garde du corps resté en bas.


Presque tous les murs étaient en bois verni, et de grosses poutres soutenaient les plafonds sur lesquels étaient cloués parfois toute sorte d’instruments maritimes d’une autre époque. On vit beaucoup de laminages en traversant des couloirs, des photos anciennes qui montraient soit des navires à voile en pleine tempête, soit des scènes de chasse à la baleine qui firent grimacer à peu près tout le monde. Les rampes d’escalier étaient de gros cordages, des filets de pêche pendaient çà et là, et des squelettes de mammifères marins apparaissaient à l’occasion dans des alcôves. Un squelette complet de narval avec sa célèbre corne torsadée de dix pieds de long fit sensation. Un peu plus loin, en passant devant une rangée de véritables canons du XVIIIe siècle et de gros barils de chêne remplis de boulets de six livres, on se serait cru à l’intérieur d’un bon vieux navire pirate. Wow !


Les canons pointaient au travers d’un mur par des panneaux relevés. Je jetai un coup d’œil comme les autres et vis que cela donnait non pas sur la mer mais sur une grande salle plongée dans le noir deux étages plus bas et remplie de formes plutôt inquiétantes, « probablement des squelettes de baleines » avança quelqu’un. Je n’en revenais pas que les Norvégiens aient tout abandonné ça ici, mais c’était une sacrée chance pour nous et surtout qu’ils aient décidé de construire cet hôtel incroyable au bout du monde. Un étage plus haut, en passant devant une chambre on entendit encore les trans s’engueuler, mais cette fois pour une perruque perdue ou oubliée quelque part, on continua en riant tout bas.


Comme il n’y avait pas de courant, on s’éclairait toujours à la mini-light, même si parfois des lampes tempête avaient été allumées. On prit des escaliers et des passages à n’en plus finir, un vrai labyrinthe, mais de grands panneaux indiquaient bien la direction à prendre, en anglais et en norvégien. Tandis que la foule se clairsemait au fur et à mesure qu’ils trouvaient leurs chambres, la copine de Skull entreprit de nous parler de cet hôtel avec son accent acadien des plus charmant :



En fait, c’était une immense suite avec mezzanine et toujours meublée. Apparemment ils avaient tout laissé sur place en fermant, peut-être qu’ils avaient l’intention de rouvrir un de ces jours. On eut qu’à enlever les housses de plastique couvrant les meubles. Mais ce qui surprenait le plus dans cette chambre, et ce qu’on regardait tous à présent, c’était qu’entre la cuisine ultra-moderne et le grand salon, il y avait l’avant au grand complet d’un petit navire avec le beaupré et tous ses cordages rattachés au mur, et comme figure de proue une magnifique sirène peinte en bleu et blanc dont la longue chevelure dorée ne cachait rien de sa fabuleuse poitrine. Et Skull avait déjà les deux mains dessus. Petit Jésus !



On laissa Skull avec sa nouvelle conquête pour aller visiter la mezzanine. C’était une vaste chambre avec deux lits doubles, murs en planches de pin, un grand foyer déjà rempli de bois, et une immense baie vitrée recouverte de givre et de glaçons qui devait sans doute donner sur la mer. Je soupçonnai aussitôt le commandant de nous avoir octroyé cette suite somptueuse à cause de Marie. Il y a parfois des petits avantages à sortir avec une personnalité connue. On décida de s’y installer tous les cinq.



J’en fus presque jaloux, surtout parce que ma femme lui rendait son sourire en contournant le lit du fond et… elle tomba sur le plancher en criant. Il y eut un petit temps mort puis elle se releva en jurant tout en se frottant un genou.



Petit Jésus ! Une peau d’ours polaire avec la tête et toutes ses dents, qui servait de tapis.




Pendant que les filles défaisaient leurs bagages en riant et en grelottant, je descendis au salon. Skull avait déjà allumé l’autre foyer, on alla vérifier le frigo en inox, il était rempli de nourriture surgelée.



On alla voir plus loin et on entra dans une vaste salle de bain, il y avait des bouteilles de shampoing congelé qui avaient éclaté et pas d’eau pour l’instant, il y avait même un bain-tourbillon et un sauna. De retour à la cuisine, on alluma des cierges laissés sur la table en bois rustique et quelques lampes-tempête provenant d’épaves sans doute. Le grand luxe quoi !


On se retrouva tous devant le foyer du salon, les mains tendues vers les flammes. Sur un mur il y avait un laminage de navire, un ancien trois-mâts du XIXe siècle, le Lady Anne, et juste à côté une mâchoire énorme de requin qui donnait froid dans le dos.



Skull acquiesça, ravi, en louchant vers la sirène qui semblait le fasciner. Je sautais sur place en grelottant tandis que tout le monde se regardait en souriant, et tout aussi congelés que moi, et tout à coup, on partit à courir vers la mezzanine comme si c’était une compétition. Une fois là-haut, on se déshabilla en vitesse dans l’air glacial en claquant des dents, et on se glissa sous les couvertures raidies par le froid, et tous dans le même lit, la tête sous les draps. Puis on se colla contre Marie et la belle Suzy dans la pénombre, nettement les plus chaudes du groupe.



Une bonne chaleur envahit nos corps peu à peu, on commença à tous se caresser mutuellement, à se frotter les uns contre les autres, et les premiers gémissements se firent entendre. C’était comme si chacun voulait s’accaparer au plus vite de la chaleur de l’autre. Des mamelons irisés par le froid, de la chair de poule en abondance, des bites déjà tendues et palpitantes, des pieds glacés et des mains baladeuses. Le concert de claquements de dents s’atténua peu à peu, les draps ramollirent et le plaisir d’être nu en groupe dans un même lit s’installa.


Marie se tourna sur le côté pour enlacer et embrasser Sylvie, entremêlant leurs jambes et se frottant le sexe mutuellement. Tout en la frenchant, la blonde amena son pénis à l’entrée du vagin de Marie, où Skull avait les doigts, et Sylvie la pénétra doucement tandis que le tatoué se plaquait contre son dos en agrippant sa bite.


L’acadienne avait une jolie peau de lait froid, de minuscules mamelons bruns et une magnifique toison en triangle. On se caressa tous les deux un moment en regardant faire nos compagnons de débauche. Puis elle roula sur moi en m’embrassant, mon sexe pointait entre ses cuisses tandis que je pressais ses belles fesses un peu molles tout en sentant sa grosse poitrine écrasée sur moi. Ses beaux petits yeux noisette luisaient, à demi fermés, et me fixaient quand elle s’empara de ma bite pour l’amener vers son vagin, et je commençai à la fourrer doucement en soulevant les genoux. La lumière du jour pénétrait à peine sous les draps, mais c’était suffisant pour apercevoir nos corps entremêlés qui s’agitaient de plus en plus. L’on était comme pressés de remuer pour se réchauffer. Les fesses tatouée et dures de Skull frappaient ma hanche tandis qu’il sodomisait lentement Marie que Sylvie besognait toujours.


Voir ma belle prise en sandwich par deux partenaires si peu conventionnels, un tatoué des pieds à la tête et une transsexuelle, m’excita au plus haut point, presque autant que les formes généreuses de Suzie que je caressais en la baisant avec fougue. Grisé par le plaisir, je la retournai pour m’étendre sur elle et elle ne se gêna pas pour gémir tandis que nos pubis se tamponnaient avec force.


Au bout d’un long et délicieux moment, je jouis dans le vagin humide, puis on se contenta de rester bien collés tandis que les autres terminaient également en grognant et se lamentant de plaisir, et Popa s’endormit. À mon réveil, j’étais seul dans le grand lit, et quasiment bleu. Je me rhabillai en quatrième vitesse et descendis pour trouver Marie, seule, couchée sur un sofa devant le feu. Comme il n’y avait pas de place pour deux, je me roulai en boule comme un petit chien sur un tapis devant l’âtre, et me rendormis aussitôt en entendant le bâtiment craquer sous les assauts du vent.


En avant-midi, le chauffage démarra, l’électricité un peu plus tard puis l’eau. La chambre devint rapidement très confortable. Seuls tous les deux, on en profita pour visiter l’hôtel et le musée, puis on alla souper au restaurant et on retourna à la suite.




Un peu d’histoire




Sylvie, Suzy et Skull nous avaient rejoints et nous étions tous les quatre installés sur le grand canapé devant le foyer. On regardait Marie, à genoux devant une table basse face à nous, ouvrir avec précaution le fameux cylindre provenant du sarcophage, qu’elle avait soigneusement nettoyé. Je filmais l’opération. Elle en extirpa un rouleau de papier jauni qu’elle déroula doucement sur la table, une carte ancienne. Elle posa des objets aux quatre coins pour l’empêcher de s’enrouler et commença à nous raconter l’histoire de cette carte tandis que je me levai pour mieux la voir et faire un gros plan, et je filmai Skull comme promis enlaçant sa petite acadienne.



On se pencha tous sur la carte, et effectivement le pôle Sud était en fait une série d’îles.



Suzy, Sylvie et Skull me regardaient les yeux brillants, ce qui me valut un autre beau sourire de la part de ma belle qui semblait être fière de son chum, et elle continua :



Tout le monde rit tandis que Marie rangeait la carte, après que je l’eus photographiée sous toutes les coutures, ainsi que le codex.




Un peu plus tard, un matelot vint nous annoncer que le magicien allait donner un spectacle dans le grand salon près de la réception. Marie dut m’y traîner de force tellement je trouvais ses numéros vieux et ennuyeux. Les autres préférèrent rester à la chambre. L’hôtel était bien chauffé maintenant, on avait donc plus besoin de mettre des vêtements chauds pour s’y promener.


Des rangées de chaises avaient été installées devant une minuscule estrade dans un coin, et un feu brûlait toujours dans l’âtre gigantesque. Des serveurs proposaient du vin ou d’autres breuvages. Je pris une bière et Marie un étrange cocktail bleu glacier dans lequel flottaient des petits phoques en glaçons. Par les grandes baies vitrées, on apercevait la tempête qui rugissait toujours dans la nuit. Une cinquantaine de personnes seulement s’étaient déplacées pour assister au spectacle du prestidigitateur d’une époque révolue. Le commandant, qui passait son temps entre le navire et l’hôtel pour s’assurer que tout allait bien, nous avait réservé deux sièges près de lui, évidemment. Nous voilà donc au premier rang en plus pour regarder le guignol rater ses tours, je bâillais déjà en attendant qu’il se présente, tout en me demandant si ses colombes avaient survécu au naufrage.


Un membre d’équipage, une très jolie petite femme aux cheveux noirs, s’approcha pour dire quelques mots au commandant qui se leva aussitôt pour grimper sur l’estrade et demander le silence.



Il fut chaudement applaudi tandis qu’il revenait s’asseoir.


Quelques minutes plus tard, tout le monde encouragea le magicien à barbe poivre et sel, attriqué d’un haut-de-forme, d’un smoking et de gants blancs, quand il monta sur scène. Il salua la foule et… il resta comme ça, une main sur le ventre, l’autre dans le dos, menton relevé, les yeux rivés sur Marie. Les applaudissements cessèrent peu à peu, et il y eut des raclements de gorge, des rires polis puis des murmures.



Je regardai la robe rouge de ma femme et soupirai, la pauvre n’avait pas encore compris, elle me jetait un regard intrigué en prenant une gorgée à son verre étroit. Le commandant non plus apparemment, je me levai et, à la surprise de tous, montai sur scène et d’un coup sec enlevai la barbe du magicien qui ne bougea pas d’un poil…



Puis son haut de forme et sa perruque de cheveux gris. Laissant tout ça tomber au sol, une colombe s’échappa du chapeau, se posa sur mon épaule et me mordit l’oreille avant de s’envoler.



Marie éclata de rire tandis que le capitaine bondissait sur ses pieds et aboyait des ordres pour qu’on remette ce voleur au cachot. Je pris une bonne gorgée de bière devant la foule éberluée qui ne pouvait comprendre ce qui se passait.



Quelques rire et… oh ! Une jolie grimace de ma femme. Comme il n’y avait plus de spectacle et que les gens semblaient s’ennuyer, je dis :



Tout le monde m’y encouragea, sauf Marie évidemment qui hocha la tête en soupirant.




  • — Et le sexe à la rodéo, t’as essayé Paul avec ta belle et somptueuse Marie ?
  • — Sexe à la rodéo ? Non, j’ai à peu près tout essayé avec elle, mais ça… non, c’est comment ?
  • — Tu te mets sur ta femme, tu la caresses et puis tu lui dis à l’oreille : ton parfum est le même que celui de ma secrétaire, mon amour !
  • — Et après ?
  • — Après, tu essayes de rester cinq secondes dessus…


Des rires francs, yes ! Popa était parti, mais Marie plissa les yeux, découragée de son homme apparemment, pendant que je finissais ma bière.



Encore des rires.


Pendant que toute la foule rigolait de mes blagues éculées, elle se leva et me rejoignit, ils l’applaudirent et elle me tassa d’un coup de hanche en disant à l’assistance :



Tout le monde dit oui évidemment.



Je regardais sans cesse une femme complètement saoule, buvant drink après drink, seule à sa table, en trouvant qu’elle faisait pitié la pauvre. Et là je lui demande :


  • — Tu la connais, Paul ?
  • — Oui, qu’il me dit en soupirant, c’est mon ex-petite amie. J’ai su qu’elle a commencé à boire la journée où nous avons rompu, il y a plusieurs années, et qu’elle n’a jamais été sobre depuis.
  • — Oh mon Dieu, que j’ai dit, qui aurait pu penser que quelqu’un pouvait célébrer si longtemps !


Là, ça rigola franchement, pendant que Marie me faisait un beau sourire avant de prendre une gorgée.



Les rires résonnaient jusque dans la tourmente qui s’abattait toujours sur l’île et sans répit. Non seulement la tempête ne se calmait pas, mais elle redoublait de puissance…









Vocabulaire :


une tuque : un bonnet d’hiver


wais : ouais


attriqué : attifé


conventum : réunion d’anciens élèves








Voilà ! C’était la dernière histoire de Paul et Marie. Un grand merci à tous pour avoir pris un peu de votre temps pour lire mes petites histoires et pour m’avoir laissé de si bons et de si judicieux commentaires.


Un grand merci à Mirthrandir pour le dur boulot de correction qu’il a dû se taper, à cause de mon patois québécois mais surtout de la piètre qualité de mon français écrit.


Et merci également à Revebebe d’avoir accepté tout de même de me publier.


Ingyt