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n° 14955Fiche technique18223 caractères18223
Temps de lecture estimé : 11 mn
08/05/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Après la soirée où Carole s'est donnée aux trois hommes. François la ramène chez eux pour l'explication tant attendue.
Critères:  fh extracon amour dispute vidéox nopéné nonéro -vengeance -consoler
Auteur : François G.  (H mûr qui écrit pour son plaisir à partir de faits réels)            Envoi mini-message

Série : La petite voix

Chapitre 07 / 07
L'explication

Résumé des épisodes précédents : Carole et François se sont connus au lycée. Après quatre ans de mariage, Carole tombe sous l’emprise de Jean-Pierre, un quadra bohème et pervers. Elle s’offre à lui mais François les aperçoit sans toutefois intervenir, conseillé par la petite voix. Lors d’une fête, alors que François tombe sous le charme d’Yvette, Carole se laisse entraîner dans une bergerie par Jean-Pierre et Alain. François les observe mais se contente de n’intervenir qu’à leur sortie sans dire à Carole qu’il sait tout. Furieux il repart seul à Paris et finit par accepter l’invitation d’André et Monique, un couple d’âge mûr qui l’initie à des plaisirs défendus.


De retour chez lui, la situation semble s’améliorer avec Carole car François a pris de bonnes résolutions. Malheureusement, en voulant stopper sa relation avec Yvette, il se fâche avec elle. Elle lui annonce ce que Carole n’a pas osé lui dire : elle doit repartir pour six mois dans le même IUT, proche de la maison de campagne de Jean-Pierre.


Elle lui apprend aussi qu’elle et son mari déménagent aussi pour la même ville et qu’elle va se faire un plaisir de dévergonder un peu plus Carole, en particulier en la mettant en relation avec son patron, le libertin M. Arnaud…

Après avoir appris les dernières frasques de Carole avec le couple Arnaud, François cherche toujours le moyen de récupérer son épouse. Il a de nouveau le soutien d’Yvette, mais c’était sans compter sur le retour de Jean-Pierre.


François découvre que Jean-Pierre a organisé le retour de Carole à l’IUT avec la complicité de son ami Claude, le nouveau chef de Carole. François doit accepter d’accompagner Carole une nouvelle fois chez Jean-Pierre avec Claude et Manu un autre ami qui l’aide à rénover la ferme. Mais François profite du divorce en cours de Jean-Pierre pour le faire chanter. Il filme les ébats de Carole avec les trois hommes afin d’éliminer Jean-Pierre de la vie de Carole. Reste maintenant à s’expliquer avec Carole…








Je ne dormis pas de la nuit. Je craignais un coup de Jean-Pierre. Dès l’aube, je sortis du lit en lui disant que j’allais chercher les croissants pour tout le monde. Mes trois rivaux dormaient, sans doute fatigués par leurs exploits. J’en profitais pour récupérer la caméra et la planquer dans la voiture tout en ôtant la cassette. Si J. -P. voulait piquer la caméra, il en serait pour ses frais. Je partis au village en voiture. Je pris le temps de prendre un café. Il était 8 h. Je savais que Michel, le mari d’Yvette, faisait son jogging tous les matins. Avec un peu de chance, elle serait seule. J’avais besoin de parler à quelqu’un. La cabine téléphonique du petit village était disponible.



J’expliquai à Yvette les derniers événements, mon revirement d’attitude, le chantage exercé sur Jean-Pierre, la caméra, les nouvelles frasques de Carole.



Yvette avait raccroché sur cette phrase énigmatique. En rentrant à la ferme, je croisai une voiture roulant à vive allure. C’était Claude. Un rat quittait le navire. Manu et Jean-Pierre étaient dehors en train de contempler le hangar. Manu me salua avec un sourire de vainqueur.



Jean-Pierre voulait rester seul avec moi sans doute pour une dernière tentative.



Carole nous avait interrompus. J’étais sans doute en train d’en apprendre un peu sur son mal-être. Trop tard.


On s’installa au petit déjeuner. Jean-Pierre expliqua que Claude avait dû partir car il devait passer d’urgence au rectorat. Carole dit qu’elle aurait bien aimé le saluer avant les vacances. Je me dis que si tout se passait comme je le souhaitais, elle n’était pas prête de le revoir, ni les autres non plus d’ailleurs. On repartit comme prévu en fin de matinée. Pendant le voyage, j’entrepris de lui faire raconter sa soirée. Du moins sa version de la soirée.



Belle esquive. Je la laissai dormir. Elle allait en avoir besoin. Je continuai à réfléchir sur la meilleure façon de l’amener à découvrir cette cassette accusatrice. Un sourire illumina mon visage. Une idée m’était venue, machiavélique. Après tout, Jean-Pierre s’en sortait trop bien.


Afin de rendre plausible la suite des événements, lorsque je descendis la caméra de la voiture, j’en vantais les qualités techniques dont, en particulier, la vision de nuit. J’enchaînai et j’expliquai à ma douce que, quand je l’avais montrée à Jean-Pierre, il m’avait demandé de la lui prêter la nuit dernière car il voulait, m’avait-il dit, savoir quel était l’animal errant qui venait dégrader ses clôtures. Elle avala ça sans problème, me disant même que c’était gentil de lui avoir prêté l’appareil.


Notre immeuble était désert. Les voisins partis en vacances. La grande explication pouvait commencer. Je mis la cassette dans notre magnétoscope.



Elle avait pâli. On n’en était qu’au début de la soirée. On me voyait quitter la pièce. Puis la scène où Claude sortait vérifier mon « sommeil ». Je la regardais. Elle était tétanisée.



Elle avait crié. Elle s’était précipitée sur le magnétoscope. Prête à tout pour sortir la cassette, la détruire peut-être. Je la rattrapai.



Je m’efforçais de rester calme. Je visionnais la cassette, découvrant ce que j’ai raconté plus haut. Carole pleurait en silence la tête entre les mains. À la fin, je sortis la cassette du magnétoscope. Je me plaçai en face d’elle dans un fauteuil.



Elle leva vers moi un regard ravagé par les larmes.



Le mot était lâché. On était sur le fil du rasoir. La petite voix se manifesta enfin : « Surtout ne t’énerve pas. Reste calme. Tu touches au but. Tu vas enfin pouvoir échanger avec elle ».



Ce n’était plus la Carole joyeuse dansant le fandango que j’avais en face de moi, mais une jeune femme détruite et cette destruction, j’en avais pour une grande part la responsabilité. Il fallait qu’on se parle enfin. Mais il fallait d’abord qu’elle me dise, elle, ce qu’elle avait fait. Je l’écoutais silencieux en lui tenant les mains.


Comme je m’en doutais, elle m’avoua avoir succombé à Jean-Pierre le vendredi soir précédent mon arrivée. Il la fascinait (ce sont ses mots) depuis le début et quand il avait profité de leur premier vrai moment de solitude pour vouloir passer à l’acte, elle n’avait pas résisté. Cela s’était fait le soir, au moment du coucher, sans parole. Il l’avait fixée dans les yeux devant sa porte de chambre, lui avait caressé doucement le visage puis passé les mains sur le cou, sous les cheveux. Attirée contre lui, elle s’était laissée embrasser. Il l’avait ensuite entièrement dénudée puis couchée sur son lit avant de la prendre violemment. En baissant les yeux, elle m’avoua qu’elle avait découvert cette autre façon de faire et que ça lui avait plu et qu’elle en avait eu besoin comme d’une drogue. La suite, je la connaissais quasiment jusqu’à l’épisode de la fête.


Je me fis simplement préciser ce que je supposais, c’est qu’elle voyait Jean-Pierre une fois par semaine pendant qu’elle était à l’IUT. Elle me dit qu’à la suite de la fête, elle avait réussi à l’éviter grâce à l’aide de Chantal. Elle ne connaissait pas Claude avant son arrivée à l’IUT. Elle comprenait maintenant que Jean-Pierre avait tout manigancé. Je n’allais pas l’en dissuader. Je voulais être sûr d’elle totalement, aussi j’attendais de savoir si elle allait venir d’elle-même à l’épisode des Arnaud.



Cette fois, elle me regardait sans larmes. Son regard avait changé. C’était à son tour de passer à l’attaque.



Ce fut à mon tour de pâlir. Comment était-ce possible ? Je restai silencieux. À quoi bon se défiler. C’était la soirée des explications. Elle continua.



Je restai silencieux, sur mes gardes. Pourquoi disait-elle ça ?



Et voilà ! Que dire de plus, là, maintenant. On resta un long moment silencieux. Elle n’avait plus de larmes. Elle était prostrée. J’avais la tête vide devant un tel gâchis. Cependant, on se tenait toujours les mains. La petite flamme de notre amour brûlait encore. Malgré tout.


Je m’assis à ses côtés et je la pris dans mes bras doucement. Elle laissa son corps fatigué se coller contre le mien. Sans parler je caressai ses cheveux. Je réalisai combien mon attentisme avait été coupable voire criminel. Je me maudissais d’avoir trop écouté la petite voix. J’étais aussi responsable, peut-être plus même, que Jean-Pierre de ce qui lui était arrivé. Moi aussi, j’avais joué avec elle, par manque de courage, par machiavélisme. Le seul point positif à ce moment-là, c’était que j’étais sûr de l’aimer, peut-être même plus qu’avant. Quant à elle, ce n’était pas le moment de lui poser la question. Je devais lui montrer maintenant que mon amour valait bien mieux que « l’intérêt » qu’avait pu lui manifester Jean-Pierre. Timidement, je brisai le silence.



Elle se serra un peu plus dans mes bras et tourna son visage vers le mien avec un timide sourire. Je l’embrassai doucement.





FIN DE LA PREMIÈRE PÉRIODE