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10/05/12
Résumé:  Une elfe traquant un mystérieux intrus dans sa forêt découvre qu'elle en sait finalement bien peu sur ses ennemis héréditaires.
Critères:  f voir fmast fdanus aventure fantastiqu merveilleu sorcelleri -fantastiq -merveille
Auteur : Ober0n  (Qui m'aime me suive... en d'étranges contrées.)      Envoi mini-message

Série : Les Chroniques de Phrygia

Chapitre 01
Et la proie devint chasseur

Les cris des oiseaux se faisaient plus épars et les frondaisons bruissaient de moins en moins des envols soudains. C’était comme si une douce torpeur commençait à se saisir de la forêt à mesure que le ciel se parait des couleurs du crépuscule.

Mais l’astre solaire déclinant continuerait à percer la canopée de ses rayons pour encore de longs instants. Suffisamment longtemps, en fait, pour permettre à Hélyna de retrouver sa proie avant la nuit. Du moins, l’espérait-elle.


Cela faisait cinq jours qu’elle était sur les traces de l’intrus. Cinq jours qu’elle parcourait l’ancienne forêt de Sylvaar, ne se reposant qu’une poignée d’heures chaque nuit afin de rattraper la bête.


Lorsqu’elle avait découvert la carcasse du cochon sauvage méticuleusement nettoyée alors qu’il n’y avait aucun grand prédateur dans cette partie de la forêt, elle s’était immédiatement mise en chasse. Scrutant le sol pour repérer l’empreinte des pas du rôdeur, cherchant les éraflures sur les anciens troncs ou des branches basses cassées net et, lorsqu’elle avait de la chance, les restes de quelque proie.

La bête devait bien faire 1m50 au garrot mais elle était étonnamment discrète. Ce n’est que le second jour, en profitant de traces plus fraîches laissées par le grand carnivore, qu’Hélyna comprit son erreur : ce n’était pas un loup-garou comme elle l’avait d’abord supposé, mais un worg adulte de belle taille, qui plus est monté par un cavalier.


Un orc. Un orc avait donc réussi à pénétrer l’antique forêt au nez et à la barbe des éclaireurs de Boisclair, chargés de surveiller Sylvaar et l’accès aux marches de la baronnie de Koor. Quelles que soient les motivations de l’intrus pour s’enfoncer seul en territoire elfe, Hélyna ne lui laisserait aucune chance. Son peuple et celui de l’orc étaient des ennemis ancestraux et, entre eux, aucune pitié n’était attendue de la part de l’adversaire. Néanmoins, l’elfe devait reconnaître que l’orc et sa monture, étaient impressionnants de discrétion, dénotant une intelligence qu’elle n’aurait pas soupçonnée chez son ennemi.


Mais la traque s’achevait enfin : les traces laissées par le worg étaient toutes fraîches et la piste filait droit vers l’ancien gué de Brillelune. Gué qui – et l’orc devait l’ignorer – était impraticable à cause d’une crue exceptionnelle de la Brande. La bête et son cavalier ne devaient avoir que quelques minutes d’avance sur leur poursivante. L’heure de la confrontation avait sonné.


S’avisant d’un éclaircissement dans les frondaisons, Hélyna se saisit de son arc, encocha une flèche, mais sans bander complètement son arme, et avança silencieusement vers la lisière du bois, progressant rapidement parmi les ombres des arbres millénaires, l’oreille aux aguets. Avisant un vieux feuillu en bordure du gué, tel un chat, elle se hissa prestement sur ses branches jusqu’à parvenir au point idéal pour observer ses cibles sur la berge.


Protégée des regards par l’épais feuillage, elle s’avança prudemment sur l’énorme branche et aperçut, enfin, sa proie. Et un hoquet de surprise manqua lui échapper !

L’orc était en train de se baigner dans la Brande, visiblement totalement nu si l’elfe se fiait aux vêtements en train de sécher sur les branches basses d’un jeune chêne. De son poste de guet, la jeune elfe pouvait également constater que le baigneur avait déposé à proximité la selle de son worg, une cotte de mailles qui avait vu des jours meilleurs, un petit paquetage devant contenir des vivres et une large targe hérissée de pointes de bronze — émoussées pour la plupart — et zébrée de profondes entailles.


Un demi-sourire aux lèvres, c’est une Hélyna rassurée qui se dit que, sa cible ne pouvant aller bien loin et étant visiblement à sa merci, elle pouvait peut-être observer encore quelques instants celle-ci et, qui sait, en savoir plus sur ce qui amenait l’orc aussi loin de son territoire habituel.


L’elfe devait bien avouer que la vue était instructive. L’orc devait bien mesurer deux mètres et sa musculature était impressionnante. Ses bras ressemblaient à des troncs noueux et au moindre de ses mouvements, les muscles jouaient sous sa peau olivâtre. Son torse était couvert de tatouages qui formaient un entrelac complexe de caractères inconnus et de motifs apparemment abstraits. Marquages tribaux ou signes ésotériques, elle ignorait la signification de ces dessins mais elle était quasi-certaine qu’ils étaient le support d’un puissant sort de protection, sûrement de dissimulation d’ailleurs… ce qui expliquait le mal qu’elle avait eu à repérer son ennemi.


Le corps de l’orc était par ailleurs couturé de cicatrices et la moitié droite de son visage était barrée d’une profonde entaille qui courait de l’arcade sourcilière à l’arête de la mâchoire. « Récente, celle-ci… » s’étonna Hélyna malgré elle.


Mais ce qui marqua le plus l’elfe, c’était le visage du colosse : son expression était presque humaine… Il souriait de toutes ses dents en éclaboussant bruyamment le worg qui nageait non loin de lui, une expression bienveillante lui faisant plisser les yeux. Très peu de trace de la sauvagerie et de l’animalité qu’on associait généralement à l’une des races les plus belliqueuses de Phrygia.


Une queue de cheval enserrée par des anneaux de bronze retenait une chevelure noir de jais. Celle-ci comportait quelques petites tresses plus claires et était bizarrement complétée par des favoris qui mangeaient largement les joues de l’orc. Son front était légèrement fuyant mais dans l’ensemble, le visage avait des traits nettement moins prognathes que ce qu’Hélyna se serait attendue à trouver.

Les canines très proéminentes, la puissante mâchoire, le nez très peu prononcé, l’absence d’annulaire et les iris jaunes très visibles étaient en revanche là pour rappeler que ce prédateur était une race complètement distincte des nains, des humains et des elfes qui avait tous trois des ancêtres communs.


L’elfe se demanda d’ailleurs par quel prodige, sombre magie ou dégénérescence, la race orque avait pu voir le jour. Le monde de Phrygia l’avait découverte avec stupeur mille ans auparavant lorsqu’une horde barbare de plusieurs dizaines de milliers d’individus avait passé les Monts Brumeux et s’était déversée avec fureur sur les contrées du nord, annihilant tout sur son passage, traversant tout le territoire humain pour atteindre et détruire l’ancienne capitale elfe de Fen’ Nathîr.

L’antique alliance des elfes forestiers, des nains gris et des hommes du Royaume de Notterdom fut ainsi scellée à cette époque.


L’envahisseur fut finalement repoussé par-delà les Monts Brumeux au prix d’innombrables vies et le Mur d’Arthus de Protecteur avait ensuite été érigé pour séparer à jamais Notterdom du territoire des orcs.


Ce n’était qu’il y a un siècle que la menace orque était réapparue… à l’est, cette fois.

Venant de la mer par une myriade de drakkars, des milliers d’orcs gagnèrent le royaume Österdom. Le roi d’Österdom, pris de panique, en appela à l’ancienne Alliance mais, le temps que l’armée se constitue et marche sur les orcs, ces derniers s’étaient, contre toute attente, installés dans les steppes d’Agonar, une zone peu fertile, au climat froid, sec et venteux et… protégée par des falaises escarpées surplombant des canyons faciles à défendre.


Il y eut bien quelques escarmouches mais Österdom paya finalement un infime tribut à l’ennemi. De guerre lasse, l’armée de l’Alliance se retira, une fois la frontière entre Österdom et les steppes d’Agonar fortifiée.

Depuis, les éclaireurs elfes en forêt, les sentinelles naines dans les montagnes et les garnisons humaines dans les plaines surveillaient les accès vers les Quatre-Royaumes.


De leur côté, les orcs s’étaient vraisemblablement sédentarisés, sans que l’on sache exactement pourquoi ils s’étaient installés dans les steppes ni la raison de leur apparente quiétude. Ils avaient bâti plusieurs villes et, si certains prétendaient qu’ils faisaient commerce avec les insulaires de l’archipel de Jade, les ambassadeurs du grand Khân avaient toujours vigoureusement nié toute relation avec ceux qu’ils qualifiaient de bêtes sauvages.



************



Hélyna en était là de ses réflexions quand elle aperçut tout à coup le worg sortir de l’eau pour s’ébrouer bruyamment. La bête était impressionnante. Elle devait être à peu aussi longue qu’un cheval et, bien que moins haute, avait l’air tout aussi rapide. Même si Hyléna doutait que l’endurance d’une telle bête surpasse celle d’un cheval quand elle était montée, ou que sa vitesse et son agilité soient au niveau de celle d’un chat forestier, elle sentait que l’animal constituait un bon compromis. Nul besoin d’être agile comme la monture féline des elfes pour évoluer dans des steppes désolées ou d’être endurant comme un cheval capable de porter une armée sur mille lieues : les orcs ne se déplaçaient plus sur de grandes distances.

En revanche, le worg devait être un sacré prédateur à en croire la taille de sa mâchoire et un adversaire redoutable en combat monté…


C’est à ce moment que ce produisit un événement qui prit au dépourvu la jeune elfe et la troubla plus qu’elle ne l’aurait souhaité : l’orc regagna la rive en quelques brasses et sortit de l’onde d’un pas tranquille. Totalement nu.

Hyléna écarquilla les yeux de stupéfaction : la nature avait pourvu l’orc d’une arme aussi effrayante que fascinante. Ce dernier arborait une verge de dimensions impressionnantes, se balançant mollement entre ses jambes.

Incapable de détourner le regard, la jeune elfe sentit son souffle la quitter et le sang battre à ses tempes. « Comment un tel engin peut-il se frayer un chemin dans une femme sans la déchirer purement et simplement ? » pensa-t-elle.


Bien qu’elle n’eût encore connu aucun compagnon du fait de son jeune âge, Hyléna allait tout de même sur ses vingt-cinq ans — ce qui est à peine la fin de la puberté chez une elfe — et savait parfaitement à quoi s’en tenir sur les choses du sexe, ou du moins le croyait-elle. Initiée aux amours saphiques par son amie Yelyne, dépucelée lors du Rituel de Printemps à l’aide d’une verge de noyer finement ciselée, l’orgasme ne lui était pas étranger, loin s’en faut. Simplement, elle n’avait jamais connu d’homme.


Mais, jamais elle n’avait imaginé qu’une telle chose pût exister, et sûrement pas parmi les mâles de sa race, si elle en croyais les descriptions de ses amies.

Après quelques instants passés à observer l’hypnotique balancement de l’appendice, elle s’aperçut, honteuse, que sa petite poitrine était devenue très sensible au frottement de sa tunique par la faute de tétons impudemment érigés et, pire, de son entre-jambe sourdait une moiteur coupable…


Toute velléité belliqueuse l’ayant quittée, elle commença à se caresser machinalement l’entre-cuisses tout en observant l’orc. Elle frotta sa chatte contre le tissu de son pagne quelques instants, puis s’enhardit à glisser sa main sous le tissu, suivant du bout des doigts le sillon moite de ses lèvres.


Lorsque, du majeur, elle toucha la petite excroissance de chair, un frisson de plaisir lui parcourut l’échine. S’aidant également de l’index, elle entreprit un massage consciencieux qui l’amènerait aux portes du plaisir. Parfois, immisçant ses doigts plus bas, elle jouissait de la sensation honteuse de couvrir ses phalanges de ses sucs intimes avant d’y goûter, puis elle retournait taquiner son bouton, le pinçant pour de courts instants.


Au moment où l’orc, prenant son pénis à pleine main, décida posément d’uriner contre une vieille souche, l’excitation de la jeune elfe franchit un nouveau palier. Prenant appui sur la large branche, elle se mit à genoux et se redressa, la main droite toujours fichée entre ses cuisses. Une fois sûre de son équilibre, elle lâcha sa main gauche et baissa son pagne pour se caresser plus franchement.


Lorsque que le jet dru se mit à arroser l’écorce, prise d’une envie soudaine, Hyléna recueillit de son jus intime qui coulait en abondance et, la main gauche prenant le relais des caresses sur son clitoris, envoya le majeur de sa main droite appuyer sur son anus jusqu’à y pénétrer d’une phalange. Prise au confluent de deux sensations naissant pour l’une de son clitoris pincé sporadiquement et pour l’autre de son anus maintenant vigoureusement branlé par un doigt conquérant, elle se sentit devenir animale. Se penchant vers l’avant jusqu’à poser sa joue sur la branche qui la soutenait, frottant de ce fait sa poitrine contre l’écorce souple, totalement cambrée, les fesses en buse, elle s’imagina un instant prise par son ennemi dans cette position, les mains de celui-ci crochées à ses hanches, son énorme vît lui distendant le sexe.


Et c’est dans cette position de total abandon qu’un orgasme dévastateur l’anéantit soudainement. Dans un dernier réflexe salvateur, elle se mordit les lèvres pour retenir un cri de libération, alors que son sexe et son anus se contractaient autour de ses doigts. Enfin, telle une poupée de chiffon, elle s’affala sur le vieux tronc, haletante, les cuisses empoissées et les mollets et les seins meurtris par l’écorce.


Revenant doucement à elle et inquiète d’avoir manqué de discrétion, elle se rhabilla rapidement et reprit son arc, le corps encore tremblant d’émotion.


En contrebas, l’orc avait commencé à se vêtir. Enfilant des braies faites de peaux cousues, il se ceignit ensuite d’un lourd ceinturon doté d’un impressionnant fermoir de bronze lui protégeant l’abdomen. Il prit ensuite son linge de corps qu’il recouvrit d’une épaisse tunique de laine noire à son tour occultée par l’ancienne cotte de mailles. Chaussé d’épais mocassins arrivant sous le genou, il retira des sacoches de la selle plusieurs épaisses pièces de cuir renforcées de plaques de métal clouté qu’il fixa sur ses épaules, ses cuisses, ses tibias et son avant-bras gauche à l’aide d’un complexe jeu de sangles de cuir et de passants. Enfin, il sangla une protection de cuir à son poignet droit autour duquel il enroula une solide chaîne faite d’un métal noir mat.


Pour parfaire son accoutrement barbare, l’orc fixa à un baudrier lui traversant la poitrine une bandoulière contenant une série de fins couteaux de lancer et, enfin, ramassa de sous des branchages qui l’avaient jusque là dissimulée, une impressionnante hache à double tranchant qu’il fixa dans son dos.


Ainsi harnaché, le guerrier avait un air redoutable, mais Hélyna ne s’en alarma pas outre mesure : les parties non protégées étaient nombreuses et un tir bien ajusté serait plus fatal que n’importe quelle estocade par une arme de mêlée.


Une fois sellé, la large targe battant son flanc, le worg attendait, trépignant, que son cavalier donne le signal du départ. Hélyna hésitait sur la conduite à tenir. Si elle ne tuait pas l’orc maintenant, elle ne pourrait peut-être plus le rattraper. Car d’une courte chevauchée, il allait rapidement la distancer avant de traverser la rivière plus en amont : elle n’avait aucune certitude de pouvoir suivre ses traces dès lors. D’un autre côté si elle l’abattait maintenant, ni elle ne saurait ce qu’il était venu faire ici (était-il un éclaireur en avant d’un détachement plus important ?), ni elle n’aurait l’occasion de l’observer plus avant pour en apprendre d’avantage sur l’ennemi, se justifiait-elle.


Elle en était là de ses hésitations quand le worg émit un grondement sourd et que l’orc suspendit ses gestes. Un instant, certaine d’être découverte, elle s’apprêta à décocher le trait fatal avant de se rendre compte que sa cible regardait la rivière d’un air soucieux.


Puis, elle les vit. Des troncs d’arbres charriés par la rivière. Mais, voyant l’orc empoigner sa hache, elle regarda plus attentivement. Des corps. Des corps, portés par le courant vers la berge qui faisait un angle à cet endroit précis.


D’un ordre guttural adressé à sa monture, l’orc envoya celle-ci lui ramener l’un des cadavres. Docile, la bête saisit l’un d’eux par ses vêtements et le hâla jusqu’à son maître. Lorsque le guerrier se pencha vers le cadavre et le retourna sur le dos avec sa botte, Hélyna hoqueta d’effroi. Le commandeur Hérion. Le chef des sentinelles de Sentevert, son supérieur… Saisie d’une terreur soudaine, Hélyna tourna son regard vers l’amont du fleuve. Une douzaine de cadavres flottaient, tous portaient la tenue des éclaireurs de Sentevert. Ses compagnons. Le corps du commandeur était criblé de flèches à l’empennage noir. Un moment, elle pensa à une attaque orque et sa main serra son arc à s’en blanchir les articulations.


Mais l’orc avait l’air aussi dubitatif qu’elle. D’un ordre bref, il envoya son worg chercher les autres cadavres. Il les hissa sur la berge, côte à côte et commença à inspecter les corps, examinant les flèches, les blessures. Hélyna était un témoin impuissant : hésitante à regarder les morts, elle se força néanmoins à suivre les investigations minutieuses de l’orc, l’enjoignant mentalement à examiner tel ou tel corps.


Quinze elfes abattus par des archers équipés de flèches au sombre empennage. Visiblement pris par surprise. Aucun corps ennemi. Des blessures principalement faites dans le dos. L‘attaque avait pris de court les sentinelles du camp de Sentevert. Aussi brutale que rapide. Pas des orcs. Mais quoi alors ?


Quand il eut fini son travail, l’orc ramassa des branchages secs et en fit un énorme tas. L’elfe mis quelque temps à réaliser qu’il préparait un bûcher funéraire. Le barbare consacra plusieurs heures à son ouvrage et, durant ce temps, Hélyna bouillait d’envie d’aller à Sentevert. Pour retrouver ceux qui avaient fait ça. Et puis il faudrait prévenir Boisclair de toute urgence. Mais impossible de descendre de son perchoir sans se faire repérer. Ses membres la lançaient et l’angoisse oppressait sa poitrine mais elle devait attendre le départ de sa proie.


L’orc, son ouvrage fini, plaça les corps dessus. Il provoqua la colère d’Hélyna en délestant les cadavres de tout objet de valeur, armes incluses.

Pourtant, au grand étonnement de l’elfe, il garda quelques armes qu’il déposa contre la poitrine de chaque mort — qui une dague, qui une épée ou un arc — et plaça une pièce sur les paupières de chacun. Enfin il psalmodia une prière avant d’enflammer le bûcher.


S’asseyant en tailleur devant le feu, l’orc se mit alors à chanter, les yeux clos, se balançant d’avant en arrière. Une des flèches noires était plantée dans le sol devant lui. Après ce qui parut une éternité, les flammes du bûcher prirent une étrange couleur verte et les yeux de l’orc se révulsèrent. Fascinée, Hélyna assistait à ce qu’elle devinait être un rituel faisant appel à une très vieille magie. Au grand dam de la jeune femme, le chaman fut pris de convulsions et se mit à parler en elfique. Par sa voix, elle le comprenait, les esprits des morts s’exprimaient et racontaient leur histoire. Comment eut lieu l’attaque. Combien étaient les assaillants et vers où étaient-ils partis.


Enfin, l’orc tomba, inerte, sur le sol. Après de longs instants il reprit vie, le regard encore voilé. Le bûcher s’était totalement consumé à une vitesse anormalement rapide. Le chaman se releva alors péniblement. Après une dernière prière, il saisit la flèche des assassins et la fit sentir à son worg. Il se hissa sur la selle et, Hélyna le devinait, à cet instant, la proie devint chasseur…