Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 15153Fiche technique21900 caractères21900
Temps de lecture estimé : 13 mn
11/09/12
Résumé:  Petite bonne chez un notaire, Martine se découvre.
Critères:  hplusag fplusag fsoumise fdomine soubrette fmast portrait -fsoumisaf
Auteur : Dame_Helia  (Il ne me reste que l'écriture...)            Envoi mini-message

Série : Domination

Chapitre 01 / 03
Découverte

Je suis née au début des années cinquante, dans une famille ouvrière du Vimeu, en Picardie. À la mort de mon père, ouvrier dans l’usine de filature, j’avais à peine quinze ans. Il me fallut alors quitter l’école et aller travailler à l’usine pour aider ma mère à élever mes deux petits frères ; les quelques ménages qu’elle faisait étaient loin de suffire à nos besoins.

Pendant trois ans, j’ai trimé huit heures par jour dans cette fabrique de toile de sacs à pommes de terre et à charbon et le dimanche, j’allais aider la boulangère à l’heure de la sortie des messes. C’est là que j’ai rencontré la belle-sœur de ma patronne, elle-même boulangère dans la ville d’à côté. Après avoir vu le travail que j’étais capable d’abattre, elle proposa de m’embaucher à temps plein comme bonne à tout faire chez elle. La paye était un peu plus faible qu’à l’usine, mais j’étais nourrie et logée, aussi ma mère accepta à contrecœur, de me voir partir à la ville.


Ma nouvelle patronne était une femme très active, toujours aimable et surtout extrêmement patiente. Elle savait expliquer calmement ce qu’elle voulait, aussi en quelques mois, j’étais devenue une vraie maîtresse d’intérieur, sachant cuisiner, faire les courses et assurer tout l’entretien de la maison.

Je travaillais dur, bien sûr, mais après la saleté, le bruit et les stress de l’usine, sans parler des attouchements et des injures des ouvriers, j’avais l’impression de vivre un rêve. Je commençais aussi à bien m’exprimer, abandonnant mon patois picard pour parler « comme la radio ».


Le soir, tout le monde se couchait tôt et j’en profitais pour lire énormément. Au début, j’ai dévoré les « Harlequins » que la patronne me prêtait, puis je passai aux « beaux » livres de collection de la bibliothèque du salon que personne n’avait jamais ouverts. Je découvris ainsi Maupassant – un régal ! –, les contes de Voltaire et bien d’autres classiques.

Je finis même par avoir du temps libre dans la journée que j’allais passer au magasin. Voir du monde, parler et servir les clients, c’était pour moi comme une récompense.


C’est là que je fis la connaissance de Jeanne.


Jeanne était une grande femme, froide et toujours vêtue de noir. Elle venait tous les jours acheter un pain, un « joko », et le dimanche, en plus du pain, elle achetait un fraisier pour le dessert. C’était la gouvernante du notaire, Me Duveyx, dont l’épouse, paraît-il, était incapable de s’occuper de sa maison. Dès la première fois que je l’avais vue, j’avais été frappée par ses yeux. Des yeux d’un bleu intense, en complète contradiction avec son attitude effacée, des yeux de femme forte, maîtresse de sa vie. Elle aussi semblait me rechercher, elle s’arrangeait toujours pour que ce soit moi qui la serve et, à chaque fois, j’avais droit à un sourire radieux qui effaçait complètement le côté revêche de sa figure.


Un dimanche, elle me prit à part pour me demander :



Ma patronne avait, bien entendu, remarqué ce petit dialogue et, dès le premier vide de client, elle me questionna pour savoir. Je lui expliquai et, comme moi, elle ne voyait pas de quoi il pouvait s’agir, mais elle ne fit aucune difficulté pour que je m’absente.




* *

*



La cloche de l’abbatiale toute proche finit juste de sonner trois coups lorsque j’arrive en face de l’étude. Un instant, je cherche des yeux la porte d’entrée du domicile qui est à demi dissimulée dans un renfoncement. Je sonne. J’entends des pas claquer dans un escalier puis la porte s’ouvre sur Jeanne qui m’accueille d’un sourire.



Devant moi, un petit couloir sombre. À droite, une porte qui donne certainement dans l’étude et au fond un large escalier que nous escaladons en silence. Nous arrivons dans un vaste corridor qui dessert une série de pièces sur la droite, comme sur la gauche. Certaines portes sont vitrées, donnant une luminosité suffisante pour ne pas allumer. D’un coup d’œil, je distingue des tableaux, une armoire-bibliothèque et un grand bahut avant de pénétrer dans une grande cuisine où m’entraîne Jeanne. Elle me fait signe de m’asseoir sur l’un des bancs qui entourent une grande table au centre de la pièce. Je ne sais où donner du regard entre la super cuisinière à gaz, l’immense réfrigérateur, l’évier aux multiples robinets, toutes les casseroles et tous les ustensiles suspendus aux murs. Jeanne est devant moi, souriante devant mon effarement :



Je reste un instant en silence, reprenant mes esprits puis je réponds sans réfléchir :



Mon intuition s’est révélée exacte lorsque j’ai vu le sourire s’épanouir sur le visage de Jeanne.



Elle met de l’eau à chauffer dans une bouilloire, verse des feuilles de thé dans la passoire d’une théière toute culottée par l’usage, dispose deux tasses devant nous puis s’assoit en face de moi.



Devant mon hoquet de surprise, elle lève la main doucement pour couper toute réaction de ma part.



Comme j’allais parler, elle lève encore la main pour ajouter :



Entre deux, elle avait fait infuser le thé, qu’elle sert maintenant. Perdue dans mes pensées, je sirote mon thé en silence. Jeanne m’observe derrière ses cils, un petit sourire accroché à ses lèvres. Je n’ai encore pratiquement pas parlé. Ça me démange de dire quelque chose, n’importe quoi, pour montrer à Jeanne que j’ai une personnalité, que je ne suis pas un pion que l’on déplace à volonté. L’idée me vient naturellement :



Elle me montre le premier étage avec, côté rue, les pièces à vivre des patrons, salle à manger et grand salon. Côté cour, ce sont les pièces de service, outre la cuisine, une large buanderie et un cellier, le tout équipé de matériel ultramoderne.

Au second, ce sont les chambres. Un côté pour Madame, l’autre côté pour Monsieur. Au troisième, en mansardes, une grande chambre d’amis, deux petites dont la chambre de Jeanne et un grenier.




* *

*



La décision n’était pas facile à prendre. La paye était attirante, mais la perspective de vivre en recluse ne m’enchantait guère. Le magasin, les papotages avec les clientes, les regards curieux et parfois coquins de certains clients, la gentillesse de ma patronne, tout cela me manquerait.

Par contre, je serais totalement maîtresse de l’entretien d’une maison. La seule exigence de Me Duveyx était de pouvoir vivre selon ses habitudes et surtout, que rien ne vienne chambouler le train-train de sa vie bien réglée. Quant à Madame, je n’avais pas réussi à interpréter les sous-entendus de Jeanne mais j’avais quand même compris qu’elle était très portée sur la religion et qu’elle ne s’occupait jamais de la maison.


Bien entendu, je n’ai rien dit à la boulangerie. J’inventai le pieux mensonge d’un coup de main donné à Jeanne pour déplacer des meubles et ce fut tout.

Le dimanche suivant, je réussis à réunir mes frères et une tante autour de ma mère pour parler de l’affaire. La décision fut vite prise, mes désirs personnels étaient de peu de poids devant le salaire proposé : il fallait accepter de travailler chez le notaire ! Le lendemain, je rencontrai Jeanne à nouveau pour lui donner mon accord.


La boulangère a beaucoup pleuré. Le boulanger est même sorti un instant de son fournil pour me dire qu’il me regretterait. Il a fallu presque un mois pour qu’ils me trouvent une remplaçante et j’ai pu partir vivre chez le notaire.




* *

*




Ce lundi d’automne, me voici dans le grand salon, en face de Me Duveyx et de Madame. À côté de moi, Jeanne est souriante et me présente à mes futurs patrons.

Très impressionnée, je me tiens raide dans la petite robe noire que Jeanne m’a fait acheter. J’arrive à balbutier un vague « Bonjour Madame, bonjour Monsieur » pendant qu’ils m’examinent de la tête aux pieds. Monsieur prend la parole :



Il se tourne alors vers son épouse et lui jette un regard interrogateur. Madame semble sortir d’un songe :



Monsieur a un petit sourire d’excuse et me regarde.



Jeanne et moi nous retirons et elle m’emmène dans ma petite chambre pour que je puisse m’installer. Tout en me regardant vider ma valise, elle s’assoit sur le lit pour bavarder un peu :



Mon rangement est vite fait. À mon tour, je m’assois sur le lit pour faire le point.

Monsieur est un petit bonhomme, légèrement rondouillard, au crâne déjà presque entièrement dégarni. Tout semble rond chez lui, sauf ses yeux, futés, matois, il ne doit pas être facile à rouler !

Madame est une grande femme, aux cheveux auburn sévèrement relevés en chignon. Elle est habillée ce jour-là d’une lourde robe longue en velours vert émeraude fermée jusqu’au col. Cette robe n’arrive cependant pas à masquer une silhouette élancée et une poitrine généreuse. S’il n’y avait pas ses yeux absents et son teint terreux, totalement vierge de maquillage, ce serait une très belle femme.


Après un dernier regard sur mon nouveau « chez-moi », je descends rejoindre Jeanne.




* *

*



Voilà six mois que je suis dans cette maison et, en fin de compte, je m’y plais bien. Je suis rarement bousculée ; même quand Monsieur et Madame reçoivent, je suis prévenue longtemps à l’avance. Jeanne ne passe plus que de temps en temps, pour dire bonjour et j’arrive à trouver du temps pour papoter quand je fais les courses, le matin.


Cet après-midi, l’air est doux et le soleil brille, c’est bien agréable après l’hiver rigoureux que nous venons de vivre. Il est trois heures, la vaisselle est finie ; j’ai entendu la porte d’entrée claquer, Madame a dû sortir pour aller à l’église ; je vais profiter du beau temps pour aérer sa chambre et faire le ménage.


Le panier d’ustensiles d’une main et l’aspirateur de l’autre, je grimpe au second en sifflotant doucement. Arrivée à la porte de Madame, je frappe, par acquit de conscience et je pénètre dans la grande chambre. Comme d’habitude, c’est sombre, les rideaux sont tirés et les fenêtres hermétiquement closes. Je vais pour ouvrir tout ça quand j’entends nettement des geignements en provenance de l’oratoire de Madame. Elle ne serait donc pas sortie ?


Curieuse, je m’approche de la porte et tends l’oreille. Des halètements entrecoupés de gémissements, j’avais bien entendu ! Je suis une fille de la campagne et, si je n’ai jamais couché avec un homme, je n’ignore rien des choses du sexe. Je suis sûre qu’il s’agit d’une femme en train de jouir…


Sans réfléchir, j’entrouvre la porte doucement et j’aperçois Madame, couchée sur le tapis, complètement dépoitraillée avec sa combinaison roulée sur son ventre. Le majeur de sa main droite s’affole en rotation rapide sur son bouton de plaisir et sa main gauche agite dans son sexe un objet que je distingue mal. Ses paupières à peine ouvertes laissent voir le blanc de ses yeux révulsés et elle agite la tête de gauche à droite en geignant.

Je savais bien que ça existait, mais c’est bien la première fois que je vois un tel spectacle ! Et ça m’excite ! Je reste là, serrant les cuisses convulsivement et n’osant pas bouger. Au bout d’un petit moment cependant, Madame ouvre les yeux et me voit. Stupéfiée, elle s’immobilise un bref instant, avant de retirer brusquement un crucifix ruisselant d’entre ses cuisses et de se couvrir la poitrine de la main droite.

Elle resserre les jambes instinctivement et rougissante, elle bégaye :



Je ne sais ce qui m’a pris alors. Moi qui ai toujours été très polie, voire obséquieuse avec Madame, je lui lance :



Elle se met à genoux devant moi en pleurant et se serre contre mes jambes. Implorante, elle me supplie :



Je sens monter en moi un trouble profond qui me bouleverse, une excitation bien plus puissante que celle que je ressens lorsque je me caresse le soir dans mon lit. J’attrape Madame par les cheveux et la traîne dans sa chambre ; je m’assois sur la chaise de la coiffeuse et je la couche sur mes cuisses.

Et je frappe, je frappe de toutes mes forces, je lui administre une fessée magistrale. Madame geint mais se laisse faire. On dirait qu’elle aime ça ! Et moi aussi, j’aime ça. Je serre les cuisses sur mon sexe en feu jusqu’à ce qu’un orgasme me secoue.


La pression retombe alors tout à coup et je fais relever Madame. Elle se tient debout devant moi, honteuse, un avant-bras sur sa poitrine et l’autre main sur sa toison, elle baisse la tête, pleurant toujours et murmure :



Cela m’est venu d’un seul coup. J’avais lu récemment qu’hélios désignait le soleil. Le symbole du soleil me plaisait : il est chaud, brûlant même, mais c’est aussi la source de la vie.



Elle retire la combinaison qui avait tire-bouchonné à sa ceinture et, complètement nue, elle se jette encore à genoux devant moi, presque prosternée :



Elle se relève, va chercher ses vêtements qu’elle dépose sur le lit, en face de moi et, les yeux baissés, pleurant toujours doucement, elle s’habille lentement. Je peux ainsi la détailler sans avoir l’air insolent.

C’est vraiment une très belle femme : sa poitrine vigoureuse se balance doucement et ses hanches sont larges. Son ventre bien rond, mais ferme, surmonte une toison fournie et très sombre, aux reflets roux. Ses cheveux, dénoués, couvrent entièrement son dos jusqu’à la naissance des fesses.

Une fois ses sous-vêtements enfilés, elle change de combinaison puis me regarde avant de prendre sa robe de velours. J’interviens :



Elle me regarde avec des yeux battus, va dans son armoire et me présente une robe légère, aux motifs fleuris. D’un signe de tête, je lui donne mon accord.



Je reprends toutes mes affaires de ménage, mon aspirateur et m’en vais dans la chambre de Monsieur. Là, avant d’attaquer le ménage, je m’assois sur le lit, éberluée par ce qui vient de se passer. J’ai agi d’instinct, sans réfléchir, mais je commence à prendre conscience de la situation. Il va falloir jouer serré si je ne veux pas perdre ma place et, pire, me voir flétrie d’une réputation sulfureuse qui me forcerait à m’exiler loin des miens.


Mon bon sens reprend le dessus : il ne sert à rien de se faire du souci à l’avance. Je me mets au ménage, ce qui me vide l’esprit.



(À suivre…)