n° 15187 | Fiche technique | 13636 caractères | 13636Temps de lecture estimé : 9 mn | 02/10/12 |
Résumé: Ludivine doit poser comme modèle... | ||||
Critères: voir exhib confession -jeux | ||||
Auteur : Aline Issiée Envoi mini-message |
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Résumé : Ludivine, épouse de Ben, un marchand d’art, doit se rendre chez la nouvelle « découverte » de celui-ci, un jeune artiste nommé Yann. Ludivine, qui s’ennuie parfois avec son mari, malgré l’appétit sexuel de ce dernier, est trop passive pour résister à la demande de Ben : poser pour Yann, nue si ce dernier le souhaite.
Le lendemain
J’ai failli, en me levant, renverser le seau à champagne déposé près du lit, ce qui m’a causé une légère honte. La veille, afin d’aider Ben à arriver à ses fins, j’avais eu recours à un stratagème qui m’était parfois familier. Souvent, nous allons au lit avec une bouteille de vin blanc, rafraîchie au milieu des glaçons du seau. Quand, couchés tous les deux sur le côté, Ben me prend par derrière, par lassitude je laisse négligemment traîner un bras hors du lit. Sans que Ben s’en aperçoive (la lumière est baissée au maximum, et il est derrière moi…), j’attrape un glaçon ou deux, que je passe rapidement sur la pointe de mes seins. Ainsi, ce n’est pas l’excitation, mais le froid qui les fait durcir… Quand Ben sent l’orgasme qui monte, il a l’habitude de pétrir mes seins : mes tétons durcis le persuadent, à tort, que je l’accompagne…
Je lui ai pourtant obéi, en portant la robe fourreau qu’il m’avait recommandé de mettre, pour aller chez Yann. Cette robe, tout d’une pièce, ne comporte ni bretelles, ni manches : elle est simplement maintenue par les seins, et une agrafe au dos, au-dessus d’une sinueuse fermeture éclair. Elle est aussi très courte, s’arrêtant à mi-cuisses, et ne permet guère de porter de quelconques « dessous », exigeant même d’avoir les jambes nues. Sortir dès le matin n’est guère possible « tel quel » : je passai par-dessus cette tenue un imperméable serré à la taille, me chaussai de ballerines plates – bref, tentai de passer inaperçue.
En grimpant l’escalier qui montait à l’atelier de Yann, je pensais qu’il s’agissait non d’une visite ou d’une séance de pose pour un tableau, mais d’une « présentation ». J’avais bien compris que Ben était très impressionné par ce peintre, et qu’en m’envoyant à lui, il espérait sans doute resserrer nos liens. Une présentation, pour que je sois « représentée » en peinture : voilà qui me faisait sourire.
L’atelier du peintre était banal, éclairé d’une verrière, avec des reproductions de peintres fort célèbres, et que j’aimais moi aussi beaucoup : une langoureuse amie de Modigliani, ses yeux pleins gardant la trace de la toute récente masturbation, Schiele, Klimt, mais aussi Frieda Kahlo… Rien à voir avec les tableaux abstraits qui s’accumulaient le long des murs.
Yan m’attendait, vêtu d’une sorte de blouse de travail, tachée et froissée, sur un pantalon noir. Il ne prit pas la peine de me saluer, ou de me montrer, comme il en était convenu, ses quelques œuvres plus figuratives : il s’avança tout de suite, pour m’aider à enlever mon imperméable, puis, une fois l’imperméable ôté, se recula de quelques pas, et me regarda avec ces yeux intenses qui donnaient le frisson.
Ce fut donc moi qui parlai la première :
Je rougis à peine, car j’avais non seulement envisagé, mais presque espéré cette demande. Il me semblait qu’elle était toute naturelle – mais je fis alors quelque chose d’incongru, d’instinctif. Au lieu de demander un endroit où me déshabiller, ou bien de commencer à le faire devant Yann, je lui tournai le dos : lorsque que je sentis son regard au creux de mes reins, j’ôtai l’agrafe, descendis la fermeture à glissière, laissai tomber la robe à mes pieds, et relevai, de mes deux mains, mes cheveux blonds sur la tête. Il voyait ainsi mon dos, et surtout je retrouvais la situation de notre première rencontre. J’ai attendu quelques longues secondes, avant que, d’une voix un peu plus rauque que d’habitude, Yann me demande de me retourner.
Je gardai les bras levés, les mains retenant mes cheveux, et je lui offris alors la vision de mes seins, de mon ventre, de mon pubis, sans chercher à les cacher. Je sentis ses yeux intenses qui s’emparaient de ce corps, et une grande envie de passivité, la même que celle que je ressentais si souvent, quand Ben avait envie de moi et qu’il me baisait longuement, m’envahit. J’étais prête à faire tout ce que cet homme, qui me regardait si intensément, allait me demander.
Il ne s’approcha pas, ne me toucha pas. Simplement, il me demanda de m’installer sur une sorte de sellette, au milieu de l’atelier, sous la lumière verticale qui tombait de la verrière, et commença à tourner autour de moi, en me demandant de changer de pose : agenouillée, les fesses appuyées sur les talons, ou allongée, sur un flanc ou sur l’autre, assise, debout et déhanchée, etc. Le temps s’était comme arrêté : docilement, je prenais toutes les poses que Yann me demandait, même quand il réclama de voir mes cuisses ouvertes, ou quand je dus, à demi debout, prendre mes fesses à deux mains et les entrouvrir. Je ne pensais plus au tableau, ni à Ben. Je ne pensais qu’au désir qui montait en moi : je voulais que Yann s’approche, me touche, me baise. Mais je fus, là encore, emplie de surprise.
Car Yann installa autour de moi des toiles de tissu blanc, et quelques coussins, pour me permettre d’y prendre appui, puis il approcha une palette, une petite table couverte de pots contenant des pinceaux et des brosses de toutes dimensions mais, au lieu d’approcher une toile vierge et de commencer à dessiner, ce fut directement sur mon corps qu’il traça une première ligne. Je ne pus m’empêcher de tressaillir :
Je n’eus même pas le temps de me demander comment il avait deviné ma passivité sexuelle avec mon mari : il avait déjà commencé à peindre mon corps, à grands coups de brosse d’abord. C’était une sensation vraiment étrange : malgré la température fort douce, voire très chaude de l’atelier (nous étions en été, et le soleil tapait sur la verrière), chaque ligne que Yann traçait sur mon corps me faisait frissonner. Il peignait à grands traits, concentré, ne me touchant que du bout du pinceau ou d’une brosse, parfois s’approchant à quelques millimètres de ma peau, pour dessiner un motif que je ne voyais pas, parfois se reculant et projetant vers moi des gouttes de peinture, qui coulaient ensuite le long de mon corps, et qu’il venait rattraper du bout du pinceau. L’une d’elles descendit ainsi, doucement, le long de mon sein droit, et vint s’immobiliser un instant au bout de mon aréole. Ce fut le seul moment où Yann me toucha, pour recueillir la goutte de peinture. Instantanément, mes tétons durcirent, et je n’avais certes pas besoin de glaçon pour cela…
De toute ma vie, je me souviendrai de cette séance de peinture sur ma peau, qui fut l’expérience la plus sensuelle et la plus érotique que j’avais connue jusque-là. Yann recouvrit de couleur jusqu’au plus petit centimètre de ma peau, en me faisant varier les positions. Mes poils pubiens furent recouverts, quasiment un par un, d’une peinture dorée, qui les faisait briller et miroiter. Yann peignit tout : mon entrejambes, avec une infinie délicatesse, fut ainsi caressé par les poils des pinceaux dont il se servait tour à tour. J’étais tremblante de désir, et quand le pinceau s’approcha de ma vulve, je la sentis non seulement s’ouvrir mais encore s’humidifier. Yann ne fit pas de commentaires, mais alla chercher un sèche-cheveux ! Et d’une main, il le braquait sur mon sexe, tandis que de l’autre, dès que le sirocco du séchoir avait fait son effet, il recueillait un peu de peinture sur sa palette, qu’il mélangeait à la cyprine recueillie un peu plus tôt, et continuait de me peindre… Rien ne lui échappa, même et surtout pas, la raie de mon cul : longuement, il s’arrêta sur ma rosette, je sentais la peinture venir s’étaler, et le pinceau aller et venir, ce qui me faisait trembler. Ma peau était sans arrêt en mouvement, aurait-on dit : grenue sous un coup de pinceau, puis de nouveau s’apaisant, pour frémir encore… Ce qui m’excitait aussi, c’était de ne pas bien voir, ni comprendre, ce que Yann faisait de mon corps. Mais quand il s’approchait de moi à me frôler, je voyais son sexe bander, sous le pantalon noir, et je mourais d’envie d’y porter la main. Pourtant, je ne fis rien, je suis restée passive pendant que Yann terminait son « tableau » en soulignant d’un trait noir ses contours, qui correspondaient exactement aux ourlets de ma robe, sur les seins et les cuisses.
Quand il eut fini, et que la peinture fut entièrement séchée, il approcha une grande psyché, et, m’aidant à me lever de la sellette, me prenant par les épaules, il me fit voir ce qu’il avait peint sur moi.
C’était parfaitement étrange, et magique. Rien à voir avec des motifs de tatouage, car toutes les lignes étaient abstraites. Mais cependant, dès que je bougeais, dès que ma peau réagissait, le tableau se transformait. Et il était si incontestablement érotique que toutes les lignes semblaient souligner mes seins, ou bien conduire, comme un serpent qui se serait insinué autour de mon ventre, vers mon sexe. Ma vulve était devenue comme une sorte d’explosion de couleurs, qui fonçaient au fur et à mesure qu’on s’approchait de l’ouverture de mon sexe. Mon dos était pareillement orné, et l’œillet de mon anus, quand j’écartais de mes deux mains la fente de mon cul, se signalait par un dessin en forme de fleur, qui s’épanouissait au fur et à mesure.
J’étais devenue un tableau de plaisir, ma peau une toile où les fantasmes érotiques les plus extraordinaires s’étalaient, et où les couleurs et les lignes me transformaient toutes en une sorte de sexe pantelant, appelant l’amour…
J’étais si émue, je voulus me retourner, prendre Yann dans mes bras… Mais il m’en empêcha, en allant ramasser ma robe et mon imperméable. Je ne comprenais pas : je savais qu’il me désirait, je savais que j’étais grande ouverte pour lui, je pouvais m’imaginer ce qu’il verrait quand j’ouvrirais mes jambes sous son désir : il l’avait lui-même peint…
Yann se contenta de m’embrasser voluptueusement, tournant sa langue autour de la mienne, mais sans m’enlacer, posant simplement ses mains tachées de peinture sur mes hanches. Il m’aida ensuite à me rhabiller, serra lui-même la ceinture de mon imperméable, et me dit simplement qu’il avait fini son travail pour aujourd’hui, que je devais rejoindre mon mari.
J’étais abasourdie : j’étais restée toute la journée devant cet homme, caressée par son regard et ses pinceaux, j’avais une envie folle de son corps, et j’étais renvoyée dans mes foyers. Mais, là encore, j’obéis sans mot dire. Je rentrai chez moi, la nuit était tombée, l’obscurité cachait mon émoi.
Ce ne fut qu’une fois à la porte de notre appartement que je me demandai quelle allait être la réaction de Ben.