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Découverte

Dimanche 02/08/2015

Je viens de quitter Éric. Rien ne va, rien n’allait entre lui et moi depuis trop longtemps. Rien n’avançait. Et surtout pas lui. J’y croyais pourtant. Pas lui, visiblement. Pff, pas évident. C’est en tout cas sûrement pas avec lui que j’aurais pu faire ma vie. Et le stage qui commence demain. Neuf semaines en réa. Qu’est-ce qui m’a pris d’avoir choisi ce stage. J’ai pas envie d’y aller. Va falloir faire bonne figure. Je me sens pas. Vivement le diplôme. Aller, je me couche, faut être en forme. Lever 5 h. Début 6 h 45 !

Lundi 03/08/2015

Pff, je suis crevée. C’est dur la réa. Ça sonne de partout, ça bipe, c’est le feu. Je sais pas comment elles font pour bosser là. Et 12 h, en plus !

Je suis tombée sur une infirmière sympa. Maryline. Elle a fait ses études dans la même école que moi. P… elle gère. J’ai pas arrêté de la suivre. De courir derrière elle, en fait. Elle a commencé à m’expliquer pas mal de choses mais c’est chaud. Je croyais que c’était du chinois ce qu’elle me racontait. Je suis morte ! Allez, je me couche. Le bon plan c’est que je bosse pas jusqu’à jeudi. En fait, je vais suivre Maryline sur son roulement. Le mauvais plan c’est que je bosse les WE. Pff.

Mardi 04/08/08

Éric a voulu me téléphoner encore trois fois aujourd’hui. Il comprend pas que c’est fini ? Vive Apple. J’ai pu configurer tous les paramètres d’un coup et ça y est, il est effacé de mes contacts de partout. Il n’existe plus pour moi. J’ai même trouvé une appli grâce à Sylvie qui me permet d’effacer son visage sur toutes les photos. Adieu pauvre cloche ! Y’a juste sur Facebook que ça marche pas. Faudra que je m’y colle demain.

Demain justement je file à la plage avec les filles. On va draguer. J’aurais pas dû leur dire que je l’avais largué. Elles vont pas me lâcher maintenant. Sylvie veut me caser avec son frère. Elle a pas compris que NON, JE NE VEUX PAS ! Marjo a le feu au cul ces temps-ci mais je vois pas pourquoi je devrais l’avoir moi aussi. Et Val se fout de moi et de mes histoires de cœur. Heureusement qu’elles ne savent pas tout. Comment leur dire ? Et en fait, pourquoi leur dire ? Hein petit journal ?

Mercredi 04/08/08

Je suis morte ! Je suis rouge pivoine. Un vrai homard ! On s’est régalées. Elles m’ont foutu la honte. Elles draguent vraiment n’importe qui et n’importe comment. J’étais déjà rouge à cause de leurs conneries.

On s’est retrouvées sur une petite plage isolée. Ça va qu’on était en semaine parce que c’est tout petit. C’était plus calme qu’à la grande plage, avec moins de passage et de mecs. C’est moins craignos aussi. Mais ça les a pas empêchées de mater un max. Marjo a aussi récupéré pas mal de 06. À mon avis sa soirée va être chaude, encore une fois. Pourquoi j’arrive pas à être comme elle ? Y’en avait un qui était plutôt pas mal mais c’est encore elle qui l’a branché. Pourtant il me jetait des coups d’œil de temps en temps. Tant pis, c’est comme le bus, j’attendrai le suivant…

À un moment ça a bien sûr parlé cul. J’ai l’impression d’être une extra-terrestre. Et l’une avec ses pipes, et l’autre avec ses mecs par centaines. Beurk. J’avais l’air con quand elles m’ont demandé ce que je préférais comme queue comme elles disent, large ou longue, avec ou sans poils. Qu’est-ce que j’en sais moi ? Mais comment leur en parler ? Du coup j’ai inventé n’importe quoi mais je sais pas si Sylvie ne se doute pas de quelque chose. Bon je vais me coucher, je me lève tôt demain.

Jeudi 04/08/08

Ça y est j’ai fait ma première gazométrie. C’est pas sorcier mais j’étais bien contente de moi. Et Maryline m’a félicitée. Elle est chouette comme encadrante. Elle est calme. Je me dis que dans quelques mois ce sera à moi d’encadrer. C’est chaud !

Bon aller, je me couche.

Vendredi 05/08/08

On a pas mal discuté avec Maryline. Elle est vraiment super. Elle m’a raconté qu’elle a rencontré son mari (le mari de Maryline…) à l’école d’infirmière. Et même que Bonnet était à leur mariage. Trop drôle.

Elle a presque trois enfants comme elle dit, puisque son mari avait déjà deux fils. Elle m’a montré des photos. Le grand va rentrer en CM2, le deuxième en CE2. La petite est trop mignonne. Elle va rentrer à l’école cette année. Son mec est vieux ! 42 ans. Le choc par rapport à elle. Il est pas mal. Trop maigre, mais pas mal.

Ce soir elle m’a proposé ce déposer mes affaires dans son vestiaire. On s’est changées ensemble. P… faut savoir qu’elle a eu un minot ! Elle me racontait qu’elle s’est pas mal mise au sport après la naissance de sa petite, un peu poussée par son mari et que depuis elle y a pris goût. Ils ont l’air de pas mal partager de choses ensemble. Je me sens trop moche à côté d’elle. Et puis mon petit bateau était nul comparé au boxer d’un autre monde qu’elle avait.

Elle a un tatouage sur le bas du dos. On dirait une sorte de soleil avec un lézard enroulé autour. Y’a une partie qui était caché par son boxer. C’est joli même si on voit pas tout.

Enfin, bon, je suis morte. Repos pendant trois jours maintenant. La grasse mat’m’appelle.

Samedi 06/08/08

Humm, le pied. Il fait beau, il est tard, j’ai rien à faire, je bulle au lit. Cette nuit j’ai rêvé pas mal. Toujours ces rêves bizarres. Ils me font peur et honte mais en même temps je me réveille toute trempée. Je viens de me caresser comme une folle. Je crois que j’ai crié. La voisine du dessous doit me prendre pour une folle.

Au programme du WE pas grand-chose. Je sais pas ce qu’auront prévu les filles. On verra bien.

Dimanche 07/08/08

Encore ces rêves bizarres. Je dois pas être normale. Faudra que j’en parle aux filles. En fait non j’aurai trop honte !

Lundi 08/08/08

Il vient de m’arriver un truc trop strange. Ce soir on se changeait avec Maryline et quand elle a enlevé son haut je l’ai sentie trop gênée. Je pensais que c’était d’être en soutif devant moi et qu’elle allait se tourner de dos mais elle a fait le contraire comme si elle voulait pas me montrer son dos. Ce qu’elle avait pas vu, c’est le miroir derrière elle. Elle avait deux traces comme des traces de fouet dans le bas du dos. L’une semblait même avoir saigné. Je sais pas ce qui lui est arrivé. J’ai fait comme si j’avais rien vu, j’ai vite filé. Le pire c’est qu’elle était comme d’hab’au boulot. Je comprends juste pourquoi elle s’est battue pour avoir le tabouret et pas la chaise ce midi.

Mardi 09/08/08

Ça y est. Cette nuit Maryline était dans mes rêves. C’est comme si, pour une fois c’est elle qui se faisait fouetter et pas moi. Je me suis encore réveillée trempée. J’ai vite pris une douche avant d’aller bosser.

Dans les vestiaires on s’est changées ensemble. Et pareil, la gêne et les marques dans le miroir. Elles ont bleuies et ne saignent plus. Et on a passé le reste de la journée comme si de rien n’était. Par contre elle était speed ce soir. Elle devait se faire un resto avec son mec ce soir. Ses parents gardaient les petits. Elle avait un ensemble d’un autre monde, avec un string de folie et un soutif assorti. Ça doit valoir ce que l’hôpital me file chaque mois… Elle m’a fait comprendre qu’après le resto ça serait chaud. Tu parles, quand son mec va tomber sur son dos, ça risque d’être chaud en effet…

Vendredi 14/08/08

Les traces de Maryline se sont sacrément estompées. On voit quasiment plus rien. Elle doit avoir une super crème. Je lui ai demandé si son resto avait été bon. Visiblement le resto et la soirée ont été au top pour elle. Soit elle ment bien soit son mec est au courant pour son dos. S’il faut c’est lui qui lui a fait. En fait ça doit être ça. J’en mouille rien que d’y penser.

Samedi 15/08/08

C’est la sainte Maryline. Je lui ai souhaité aujourd’hui. On s’entend trop bien toutes les deux. On rigole souvent pour des conneries. Visiblement je bosse bien et elle me fait confiance pour pas mal de choses. C’est agréable. Elle m’apprend un max sur le respirateur, sur les états de choc, sur tout en fait.

Dimanche 16/08/08

Ce matin j’ai eu trop honte. On se changeait quand pour déconner je lui ai demandé si son mari lui avait fait sa fête hier soir. Elle m’a dit rêveuse « oui, si tu savais ». Puis elle a rougi un peu et est passée à autre chose. Je me suis sentie trop conne.

Je sais pas trop ce qu’elle voulait dire par là. J’ose pas la questionner. Mais ça me donne trop envie. On dirait que mes rêves sont réels pour elle. Aller. Rêve pas trop ma fille. Au dodo, demain shopping avec les filles.

Mardi 18/08/08

On s’est baladées en ville, avec les filles. On a fait des folies, comme d’hab’. Sylvie avait besoin de s’acheter des soutifs. On est passé dans une boutique. Je me suis lâchée. J’ai pris un ensemble crème. Heureusement il était en promo, ça coûte un max ! Je l’ai vite essayé ce soir. Ça me va trop bien. Ça change du coton. C’est agréable à porter.

Du coup j’ai pensé à Maryline. Est-ce que je vais oser lui parler ? La questionner sur ses marques ?

Mercredi 19/08/08

J’arrive pas à lui parler. Mais elle m’attire. Pas physiquement mais par ce qu’elle vit, ce qu’elle est.

Jeudi 20/08/08

Ce soir son mari devait la récupérer à la sortie du boulot. Encore un resto. Les petits chez ses parents à lui. Visiblement ils y vont souvent. Elle a pris une douche au vestiaire et avant elle voulait me montrer la tenue qu’elle avait prévue. Encore un ensemble tip top, une petite robe d’enfer, des sandales pas dégueu. En déballant le tout, y’a un truc bizarre qui est tombé par terre, un genre de piercing énorme avec un rubis genre un centimètre de diamètre. Si c’est un vrai ça doit valoir bonbon. Quand il est tombé par terre j’ai cru qu’elle se fissurait. Elle l’a vite ramassé et a filé à la douche. J’avais jamais vu un truc pareil. Et c’est con mais j’ai jamais vu qu’elle avait un piercing au nombril ou ailleurs.

Vendredi 21/08/08

Trois heures sur le net mais j’ai trouvé le bijou. Je suis restée sur le cul. C’est le cas de le dire. Ça s’appelle un rosebud. J’ose même pas expliquer là où ça se met. Ça doit faire mal. Ou pas, je sais pas en fait. Mais en tout cas c’est chaud. Vu la taille de celui que j’ai vu c’est au moins un taille L. Faut se sentir.

Samedi 22/08/08

Je viens de passer des heures sur des sites de vente d’articles cochons. C’est fou tout ce qu’on trouve. Y’a des trucs à vomir. D’autres ridicules. Les tenues d’infirmières sont à pleurer. Je m’imagine pas bosser comme ça. Mais bon est-ce que c’est mieux que ces tenues à la con de l’hôpital ?

J’arrête pas d’aller sur les pages SM. Y’a des trucs qui font peur. Je sais même pas comment à quoi servent certains.

Aujourd’hui, à la plage, ça parlait encore mecs et cul. À un moment Véro a déliré justement sur le SM mais vu les commentaires des unes et des autres j’ai fermé ma gueule et j’ai surtout pas parlé de Maryline. Est-ce que je suis différente d’être attirée par ça ? Et Maryline, est-ce que je rêve ou est-ce qu’elle aussi est dans ce délire ?

Lundi 24/08/08

Aujourd’hui c’était trop calme. Un seul patient. Et pas lourd du tout. Du coup on s’est raconté nos vies. Au début c’était light mais après je me suis lâchée. On a parlé mecs. C’est fou mais je me sens trop en confiance avec elle et c’est franchement moins lourd qu’avec les copines. Du coup je lui ai avoué que, ben, j’attendais encore l’amour. Quand elle m’a questionnée je lui ai dit qu’à part en images, je n’avais pas encore vu le loup.

• — Rien de rien ?
• — Rien de rien, du tout.
• — Et tu voudrais ?
• — Oui mais pas à n’importe quel prix.
• — C’est-à-dire ?
• — Les copines parlent de leur première fois comme d’un truc qu’elles se sentaient obligées de faire. Et le plus souvent elles le faisaient avec un mec qui n’y connaissait pas grand-chose et qui les confondait avec une actrice porno. Résultat : rapide, douloureux, frustrant. Et le con qui se la pète croyant être Rocco Siffredi.
• — Je vois. Et toi comment tu l’imagines cette première fois ?
• — Je sais pas trop mais j’ai envie que ce soit différent. Que je sois prise en main par quelqu’un qui s’y connaisse déjà.
• — Prise en main, hein ? Pourquoi pas…
• — Qu’est-ce que tu veux dire ?
• — Rien. Je réfléchissais c’est tout…
• — Et toi, raconte, ta première fois ?
• — Non, ça c’est tabou. C’est à moi !
• — T’es pas drôle. Parle-moi, je sais pas alors. De toi et de ton mari, ou de vos soirées-resto pourquoi pas.
• — Houlà jeune fille, tu sais pas dans quoi tu te lances là.
• — Bon alors et toi, ta vie sexuelle ? Tu peux pas me dire que t’as pas vu le loup.
• — Non ça c’est sûr.
• — T’as plein de trucs à me raconter alors.
• — Plus que tu ne crois, jeune fille. Mais je suis pas sûre que tu sois prête à les entendre.
• — Si… dis-moi.
• — Pas ici. Les murs ont des oreilles. Et ils ne fait pas bon qu’elles entendent tout.
• — Alors où ?
• — Mercredi tu fais quoi ? Je t’emmène à la plage ?
• — Ouais, ça marche.

Mercredi 26/08/08

Super journée. Trop bien. On a passé la journée ensemble avec Maryline. Elle est au top. Elle croyait me bluffer en m’amenant sur une petite plage qu’elle connaissait, qui était en bas de chez eux quand ils étaient étudiants et là, c’était là où on était avec les filles la semaine dernière. Je l’ai bien eue là.

Par contre quand on s’est mises en maillot j’ai vraiment été bluffée. C’est une bombe ! Elle est vraiment super bien foutue. Comme elle s’est rendue compte que je la matais un peu, elle a rigolé et m’a dit qu’elle remerciait vraiment son mari de l’avoir bougée question sport et qu’elle remerciait sa fille qui lui avait gonflé la poitrine après l’accouchement. Son maillot me permettait de voir un peu plus de son tatouage, d’autant que quand elle se met sur le dos, elle baisse le bas pour ne pas avoir trop de marque de bronzage. C’est bien un lézard, ou plutôt une espèce de salamandre qui entoure le soleil stylisé. Seuls une patte et la queue disparaissent dans son bas.

Elle avait prévu quelques trucs à manger et on a commandé des sushis dans une boutique qu’elle connaissait, juste en haut de la plage. Un régal.

Comme y’avait pas trop de monde on a pu parler toutes les deux, sans crainte d’être entendues. On a parlé de nos mecs, du sien en fait et de mes pitoyables petits ex. Rouge comme une pivoine je lui ai posé des questions sur ce qu’elle aimait faire avec son mari. Et rouge comme une pivoine j’ai écouté ses réponses. En effet ils doivent pas s’ennuyer. Fellation, sodomie, elle a tout testé. Et pas que testé visiblement, mais plutôt fait et refait, vu que ça semble lui plaire. Si j’ai bien compris il jouit même dans sa bouche et elle le boit. Je sais pas comment elle fait. Je crois que ça me dégoûterait trop.

À voir ma tête elle a compris à un moment que ça me choquait un peu. Elle m’a demandé ce que j’en pensais. Je lui ai dit que ça me dégoûtait un peu et qu’elle devait vraiment aimer son mari pour accepter qu’il lui fasse tout ça. Elle m’a dit que oui, elle aimait son mari mais qu’en fait c’est surtout qu’elle avait eu envie de découvrir ce qu’il pouvait lui faire découvrir et que, comme elle dit, « tant qu’on n’a pas essayé on peut pas savoir ». Comme il est plus âgé qu’elle, il avait plus d’expérience et il l’a guidée vers de trucs dont elle n’avait jamais entendu parler ou même parfois imaginés.

On a pas mal parlé de lui, d’eux, d’elle. Quelque part je l’envie. C’est sûr qu’avec un mec plus âgé qu’elle c’est plus facile. C’est pas Éric qui aurait pu me faire découvrir tout ça, pas en confiance comme elle. On n’a pas le même caractère c’est clair. Je sais pas si j’oserais faire tout ça, ou même juste essayer mais je me sentirais plus de le faire avec quelqu’un qui connaît déjà et qui prend son temps plutôt qu’avec un mec de mon âge qui a vu ça une fois dans un film X.

Quand je lui ai dit ça, elle a eu un petit sourire en coin. Elle m’a dit que tout n’avait pas été aussi simple ni rose, qu’il y avait des trucs (lesquels ?) qu’ils ont essayé un peu à l’aveuglette tous les deux, etc., etc. Elle m’a demandé si j’aimerais avoir moi aussi quelqu’un pour m’apprendre. C’est clair ! J’ai dit.

• — Et jusqu’où es-tu prête à aller ?
• — C’est-à-dire ?
• — Qu’est-ce que tu veux faire, pas faire ? Qu’est-ce qui te tente ? Quels sont tes tabous ?
• — Heu, je sais pas. Faut que je donne une réponse à tout ? J’en sais rien en fait. Jusqu’où je peux aller ? Je sais même pas où je vais. Faut que tu m’expliques un peu là. Je sais même pas ce que tu entends par tabou.
• — Homme. Femme. Un partenaire. Plusieurs. Fellation. Sodomie. Godes. SM. Films. Des thèmes, y’en a pleins. Des fantasmes et des tabous aussi. À toi de voir ce que tu veux faire avec ton corps.
• — Et t’as fait tout ça toi ?
• — Si tu savais… Mais c’est de toi qu’il s’agit, pas de moi.
• — Ben en fait ça me tente mais ça me fait trop peur en même temps. Mais pourquoi tu me demandes ça ? C’est pas toi qui va me faire tout ça.
• — Moi non, mais je peux t’aider à rencontrer des gens qui seraient prêts à t’aider, à t’initier en quelque sorte.
• — Et pourquoi ils feraient ça ?
• — Pour le plaisir bien sûr, jeune ingénue. Le tien mais surtout le leur. Qu’est-ce que tu crois. Une jeune vierge sans défense, ça attire. Ça excite.
• — Et qu’est-ce que j’y gagne, moi ?
• — Du plaisir bien sûr. La découverte de plaisirs dont tu n’as pas la moindre idée. Tu peux rester en périphérie de ce monde comme la plupart des autres greluches, comme tes copines telles que tu me les décris. Ou jouer dans la cour des grands.
• — Et toi, qu’est-ce que tu y gagnes ?
• — Ça c’est mon affaire. Mais je ne serais pas forcement perdante non plus.
• — Il te faut une réponse tout de suite.
• — Non, pas forcément. On a le temps d’en reparler. Tu viens te baigner ? Il fait chaud maintenant.

Et on est allées se baigner. Elle avait raison, j’avais franchement chaud d’un coup. On a fini la journée en parlant d’autres choses, de ses enfants, des études, du métier. C’était trop agréable. Là je suis vidée. Je sais pas trop quoi penser, quoi faire. Tu veux pas m’aider petit journal ? Je n’ai personne d’autre à qui me confier.

Jeudi 27/08/08

J’ai passé une nuit d’enfer, avec des images chaudes. Des femmes nues, des sexes de partout. On se serait cru dans un porno mais en plus réel, en moins trash, moins porno justement. J’ai même cauchemardé en pensant aux marques de fouet dans son dos. J’imaginais que c’est moi qui les recevais. Je me suis réveillée en sueur mais pas que. J’étais trempée en même temps. J’ai eu du mal à me rendormir. Limite j’ai dû me caresser pour y arriver. Heureusement que je bosse pas aujourd’hui.

Je sais pas quoi penser de la conversation d’hier. Est-ce que je dois accepter ou non ? Et qu’est-ce que je dois accepter. Jusqu’où je suis capable d’aller ? Est-ce que j’en ai envie ? Je pensais que mon premier mec serait celui que j’ai décidé, que j’aimerais. En même temps si je l’ai jamais fait quand je le rencontrerai, j’aurai vraiment l’air trop con. À 22 ans je suis à la bourre, par rapport aux autres. Et puis j’ai l’impression de rien connaître.

Vendredi 28/08/08

On a passé la journée de boulot sans reparler d’avant-hier. Comme si de rien n’était. Comme si l’on ne s’était rien dit. Ça faisait trop bizarre. Je sais pas quoi faire.

Samedi 29/08/08

Même chose qu’hier. Le boulot était chaud. On s’est pas arrêtées. On n’a pas eu le temps de se dire quoi que ce soit. Mais j’ai été trop forte. J’ai trouvé une excuse bidon pour avoir son numéro et je lui ai donné le mien. Pourquoi j’ai fait ça en fait ? Maintenant à chaque fois que je vois l’iPhone je pense à elle et je suis tentée de l’appeler.

Dimanche 30/08/08

Encore une journée de dingue. Moi qui croyais que le week-end était plus cool. Ben, pas là. On a passé une grosse partie de la vacation à courir dans tous les sens. Une perfusion à changer puis celle de la dame à côté. Un ballonnet qui fuyait et qu’il a fallu changer. Plus tout le reste. Quand on a enfin pu se poser un peu j’étais cuite. Comme en plus je dors mal, j’étais limite sur le point de pleurer des nerfs. On a un peu parlé. Et là je me suis lâchée. Je lui ai dit que j’y connaissais rien à tout ça et que je savais même pas à quoi ça ressemblait un sexe. Alors quant à savoir comment on faisait… Elle a rigolé et m’a demandé si je voulais des conseils. Carrément ! J’ai répondu.

On a été reprises par le boulot et on n’a pas pu en reparler. Dans le vestiaire y’avait du monde et du coup elle m’a juste dit qu’elle m’appellerait pendant la récup. Ça fait au moins 50 fois que regarde ce P… de téléphone… Dans quoi je me lance, bordel ?

Lundi 31/08/08

Elle m’a appelée. Elle m’a invitée à manger chez elle. Y’aura pas les enfants. Je sais pas quoi me mettre, je vais être à la bourre.