n° 15261 | Fiche technique | 19003 caractères | 19003Temps de lecture estimé : 12 mn | 10/11/12 |
Résumé: Dans la première partie du récit, le narrateur nous raconte qu'après sa mort accidentelle, il revient et peut devenir le témoin des tromperies de son épouse. Dans cette suite, il se rend compte qu'il est passé à côté d'un bel amour. | ||||
Critères: fh collègues voir pénétratio confession humour -fantastiq | ||||
Auteur : Gérald de Saint Pierre |
Épisode précédent | Série : Sexe dans l'au-delà Chapitre 02 / 02 | FIN de la série |
Première partie de « Sexe dans l’Au-delà », n° 15183, publiée le 01/10/12
Mourir en faisant l’amour ! J’imagine vos réflexions. Quelle mort délicieuse… Celle dont tout le monde pourrait rêver… Mourir dans la jouissance, quelle plus belle manière de quitter la vie… Stop, mes amis, je vous arrête ! Mourir à quarante ans, au summum de ses moyens, alors que de si belles années vous attendent encore, n’a rien d’enviable, même en jouissant.
Après ma crise cardiaque, je me retrouvai dans un hôpital, à demi-conscient extérieur à moi-même, le personnel médical s’affairant autour de ma petite personne, deux infirmières rien que pour moi dont une particulièrement gâtée par la nature. Pourquoi faut-il que même dans les situations les plus graves, je reste obnubilé par la gent féminine. Dès qu’une femme attire mon attention et Dieu sait si l’éventail est large, je commence par la déshabiller du regard, j’essaie d’imaginer son corps, je réfléchis ensuite à la meilleure manière de l’aborder. Malheureusement, étant d’une timidité pénalisante, j’ai beaucoup de mal à concrétiser mes projets.
Mais je m’écarte du sujet. J’étais donc en train de mourir et m’éloignais progressivement de moi-même, je me dirigeais sans peur vers un tunnel lumineux. Après un moment d’absence cérébrale, je revins dans la salle de soins. J’observais alors mon corps inanimé, je le surplombais plutôt, j’étais toujours là mais invisible aux yeux des autres. Quelle fut ma stupéfaction quand je me rendis compte que je pouvais à mon gré voyager dans le temps. Le passé, l’avenir, tout m’était accessible avec une facilité déconcertante. Je pensais à un endroit, à une situation et miracle je m’y retrouvais, je pouvais non seulement observer mais aussi agir, tout en étant inexistant aux yeux des autres.
Je mis à profit cette nouvelle faculté pour voyager dans le passé et apporter enfin des réponses à mes questions de toujours. Je commençai par ce qui m’intéressait le plus, explorer le passé de Françoise. Je soupçonnais fortement ma tendre épouse de m’avoir trompé. J’eus la confirmation de ce que je redoutais. J’avais bel et bien été cocufié et dans des conditions qui n’ont rien de glorieuses pour elle. Ma Françoise, celle que j’avais tant désirée, aimée, que j’avais épousée, celle qui m’avait offert ma progéniture. Figurez-vous que je portais des cornes qui raclaient le plafond…
Quelle tristesse…
Si encore elle avait rencontré un bellâtre et qu’ils avaient filé une tendre romance amoureuse, ça aurait été dur, mais bon… je dis toujours que l’amour ça ne se décide pas et ça ne s’achète pas. Mais là, non ! Elle avait couché avec des mecs par intérêt. Quelle mocheté… Coucher n’est pas le mot exact, le mot baiser est plus approprié. Donc, elle avait baisé avec des mecs par intérêt. Le mécanicien pour qu’il répare gratuitement la voiture de sa mère et son directeur pour obtenir un poste… Ohhh… Je suppute, (c’est le cas de le dire) qu’il y a eu d’autres tromperies de la même espèce que je n’ai pas découvertes et que je ne connaîtrai jamais d’ailleurs car je ne vais pas m’amuser à passer au peigne fin toutes les années de notre vie conjugale, curiosité malsaine qui ne pourrait m’amener que des écœurements et surtout des regrets. Regrets d’avoir été si aveugle, ou plutôt si faible…
Je faisais partie de la catégorie des cocus naïfs. Il y a ces jaloux maladifs qui élaborent des scénarios de culpabilité à l’encontre de leur douce, là où il n’y a strictement rien de blâmable et puis il y a les benêts comme moi qui ont sous les yeux tous les éléments de la fourberie de leur compagne mais qui cherchent, pour ne pas à avoir à affronter la cruauté de leur sort, à nier la réalité en échafaudant des concours de circonstance à leur avantage.
J’avais dit que de tout temps, les femmes sont toujours allées vers l’argent et jusqu’au dernier jour, elles resteront à vendre, quoi qu’elles en disent. Tout dépend de l’enchère.
C’est sans doute exagéré, toutes les femmes ne sont pas des filles de joie loin s’en faut, mais vous savez, le malheur rend excessif. Quoique, pour répondre à certaines oreilles sensibles, ne dit-on pas aussi que les femmes rougissent d’entendre nommer ce qu’elles ne craignent aucunement à faire…
Bon, laissons cela, je vais vous rapporter la suite de cette histoire.
Donc, j’en étais là de mes réflexions, assis dans la position du penseur de Rodin sur le toit de la tour qui abrite les bureaux de mon entreprise. Du vingt-cinquième étage, j’observais la ville sur laquelle l’ombre du jour tombant s’étendait en même temps que des petits points s’allumaient telles des guirlandes de Noël. Je me disais que derrière chaque petite lumière il y avait une pièce et dans chaque pièce des gens, des enfants qui jouaient, des mères de famille qui préparaient le repas du soir pendant que leur mari se reposaient de leur dure journée de labeur assis confortablement devant la télévision, un verre à la main. Quelle vue idyllique de la société…
Puisque j’ai choisi de tout vous dire, je vous avoue que j’ai toujours été amoureux en secret de Josy, la jeune secrétaire qui travaille dans le bureau dont je suis le chef. Ma supériorité hiérarchique m’a toujours interdit des familiarités avec elle, question d’éthique. Je dois vous dire que je suis assez à cheval sur les principes, complètement déluré dans mes pensées mais très bcbg aux yeux des autres, voire coincé. Nous en sommes donc toujours restés au vouvoiement et conversations de convenances et ce, malgré mon intense envie d’aller plus loin dans nos échanges. Il est vrai aussi que je ne voulais pas prendre le risque de mettre en péril mon équilibre familial par ce qui aurait pu devenir une aventure extra-conjugale, qui plus est, au sein de l’entreprise. Tout ça pour Françoise ! Cette salope ! Cette grosse pute ! Si j’avais su…
Bon… Disons les choses nettement et sans ambages, Josy me faisait bander ! Il faut dire qu’elle a une sacrée particularité, la friponne. Bien que de taille mince, le ciel l’a doté d’une poitrine… disons généreuse… Non… disons plutôt prodigieuse ! Du style des pin-up, ces égéries américaines des années 50. Ce doit être selon mes estimations du 95 D, peut-être même du E ! Mais ce n’est pas là affaire de chiffres, plus pragmatiquement, elle était dotée de deux obus ! J’aurais bien donné votre âme au diable juste pour avoir le droit de les voir et de les palper.
Alors, aussi discrètement que je le pouvais, je jetais des regards furtifs dont la fréquence variait avec le choix de ses tenues. Quand j’avais la chance qu’elle porte ce petit tee-shirt rose au travers duquel on pouvait distinctement deviner le dessin de son soutien-gorge, mon cœur battait la chamade, je dois avouer que plus d’une fois je n’ai pas osé me lever de mon bureau, le volume de ce qui se positionne entre mes jambes me l’interdisant.
Du haut de mon building, j’avais un petit coup de blues, l’amour est une fumée faite de la vapeur des soupirs… Je ne pourrai plus jamais sentir l’odeur sucrée de sa peau lorsque je m’approchais d’elle sous prétexte de superviser son travail. Je ne pourrai plus humer sa respiration, être enivré par son regard souriant, je ne pourrai plus fantasmer sur ses lèvres si bien dessinées qui ne demandent qu’à être embrassées… La tristesse m’envahit, je ne serai plus jamais qu’un simple spectateur de la vie des autres.
Il est certainement préférable d’avoir des remords plutôt que des regrets. Moi qui ne suis plus de ce monde maintenant, je vous supplie, vous les vivants, de déguster les bonnes choses de la vie au moment où elles se présentent, ne remettez pas au lendemain le bien que vous pouvez vous faire aujourd’hui, surtout au nom de je ne sais quels intérêts matériels. On n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard, et quand bien même vous pourriez vous faire enterrer avec vos richesses comme les pharaons en d’autres temps, à quoi cela vous servirait-il ? Bon, laissons tout cela…
Je revins à la réalité. La seule chose que je pouvais faire aujourd’hui, c’était de la voir vivre, de l’observer furtivement, de me délecter de sa présence. Alors je me contenterai de ce peu…
Je pensais fort à elle, je voulais savoir ce qu’elle faisait, là maintenant, en ce moment. Et le miracle se reproduisit. Je m’évanouis en douceur et me retrouvai glissé dans un appartement sombre et vide, la nuit était déjà bien noire, la simple lueur de la lune suffisait à peine à deviner plus que voir les meubles et objets qui garnissaient ce séjour. J’observai autour de moi, ce n’était pas très grand, la pièce était bien rangée avec de multiples bibelots et poupées, un canapé en angle, un tapis épais. Je me dirigeai vers la chambre plus claire, un véritable cocon, un lit moelleux que je devinai rose bonbon recouvert d’une couette fleurie.
J’en étais là de mes investigations quand j’entendis le bruit d’une clé suivi du léger grincement de la porte d’entrée. Je me dirigeai vers le séjour et je découvris sa silhouette dans l’encadrement de la porte. L’éclairage du couloir derrière elle faisait ressortir son contour et j’observai dans la pénombre le profil de sa robe légèrement au-dessus de ses genoux, ses cheveux que je savais blonds, tombant généreusement sur ses épaules. Le déclic de l’interrupteur me fit la découvrir, rayonnante. Sans pénétrer dans la pièce, elle ôta ses chaussures à talons qu’elle déposa soigneusement sur le côté. Elle s’installa sur le canapé, poussa sa tête en arrière et resta dans cette position un long moment.
J’étais là tout près d’elle, la gorge nouée, m’enivrant autant que je le pouvais de cette vue délicieuse. J’étais enfin là, dans son intimité, un peu honteux de jouer au voyeur mais si heureux de la contempler. Elle se leva et en se dirigeant vers la salle de bain, dans un mouvement délicat fit glisser la fermeture éclair de sa robe qu’elle fit tomber à ses pieds. Elle portait un string blanc qui mettait en valeur ses jolies fesses rondes et fermes. Je levai alors le regard vers l’objet de mes désirs, la chose qui m’avait toujours fait délirer en elle, ses seins ! Son soutien-gorge à balconnets faisait ressortir le dessus bombé de cette si généreuse poitrine, le dessous formant un galbe impudique. Elle joignit ses mains dans son dos et, dans le silence absolu j’entendis le tout petit clic suivi du brusque écartèlement élastique des lanières de son soutien-gorge, elle fit passer une bretelle puis l’autre par-dessus ses épaules. En une fraction de seconde dans un petit soubresaut, sa poitrine reprit sa forme naturelle.
Mon excitation était à son comble, je me rendis compte que mes capacités physiques étaient restées les mêmes, mon sexe était dur et droit comme jamais. Elle était de profil, la lumière était tamisée, ses seins avaient la forme de deux grosses poires aux aréoles larges et foncées. Le contraste entre ces bouts sombres et ce corps blanc était étonnant. Elle souleva les bras pour attacher sa chevelure, sa poitrine remonta et je pus observer pleinement ce que j’avais si souvent imaginé. Elle était encore plus belle que dans mes rêves, très claire de peau, pas très grande, pas spécialement belle de visage, ce qui la rendait plus humaine et encore plus attirante, des fesses généreuses, une taille fine surmontée de cette lourde poitrine en poires, des épaules menues. Une magnifique pin-up de calendrier ni plus ni moins.
Toutefois, son visage exprimait de la lassitude…
Elle se dirigea vers la douche d’où se dégageait une légère vapeur, elle pénétra et leva son visage pour qu’il reçoive pleinement les bienfaits de cette onde chaude. J’aurais voulu être cette eau qui coulait le long de son corps, l’entourant dans tous ses recoins, glissant voluptueusement sur elle et son intimité. Je m’étais approché tout près et à mon grand bonheur je constatai que je pouvais la respirer, je m’enivrai de son odeur mélangée à celle du savon, je sentis mon cœur bousculer mon thorax.
Elle sortit, elle marcha avec légèreté. En douceur elle revêtit un peignoir, noua une serviette sur ses cheveux et se dirigea vers la cuisine. Là, elle se prépara un plateau repas avec un bol de céréales, une pomme et un verre de vin blanc. Elle le posa sur la table basse, introduisit un dvd dans le lecteur et alluma la télé. Elle avait choisi The Artist, elle avait coupé le son pour plus encore se plonger dans l’ambiance du film. Jean Dujardin et Bérénice Bejo formaient un couple d’un romantisme touchant et dépassé. Plusieurs fois, elle se resservit de ce vin blanc, faisant tinter la carafe contre le verre. Je fus un peu surpris de la voir abuser de cet alcool, je la croyais sobre.
J’étais là, envahi par ce spectacle quand une chose extraordinaire me sauta aux yeux. Sur une étagère de la bibliothèque, un petit cadre était posé dans lequel il y avait une photo, une photo d’elle et moi que nous avions prise au bureau lors de je ne sais plus quelle fête. La seule chose dont je me souvenais distinctement, c’est que nous avions fait différentes photos avec les uns et les autres et que c’était elle qui avait voulu que nous en fassions une ensemble. Un frisson glacé m’envahit. Telle une bulle qui éclate, la vérité m’apparut. Nous étions amoureux l’un de l’autre ! Mais nous ne nous l’étions jamais dit, n’avions jamais, ni elle, ni moi, osé casser cette coquille de pudeur qui nous enfermait. Pourtant nous étions là, tous les jours ensemble, si proches l’un de l’autre et si loin pourtant. Quelle tristesse, quels regrets…
Je me mordis les lèvres, une larme glissa le long de ma joue, comment avais-je pu être aussi stupide ? Comment peut-on passer aussi près de ce qui aurait pu devenir une autre vie ? Je m’assis jambes croisées sur le tapis et ne la quittai plus du regard.
Quand elle éteignit la télévision, je la sentis pompette, elle se leva en titubant légèrement et se dirigea vers la chambre, elle défit la serviette qui retenait sa chevelure et laissa tomber son peignoir blanc à ses pieds. Sa nudité me bouleversa. Je ne voyais dans l’obscurité que le profil de ce corps sublime, lorsqu’elle se pencha pour ôter ses pantoufles, sa poitrine pendit lourdement. Ça bouillonna en moi. Elle défit la couette et se laissa tomber dans le doux cocon. De suite elle ferma les yeux et s’assoupit. Je la sentis maintenant respirer profondément et j’étais là, moi, silencieux à ses côtés.
Sans réfléchir, sans penser aux conséquences de mon acte, guidé par un désir profond, viscéral, je m’allongeai près d’elle. Elle ne réagit pas. Je m’enhardis et posai ma main sur sa taille. Le contact de cette peau chaude et veloutée me fit frémir. Je remontai vers cette poitrine qui m’obsédait tant et saisis lentement le globe de mes désirs. Elle gémit doucement. Je posai mes lèvres dans son cou et déposai un baiser sous le lobe de son oreille.
Elle sursauta, s’assit brutalement les deux mains en arrière, posées sur l’oreiller. Elle observa autour d’elle, se leva, éclaira la lampe de chevet et scruta la pièce, elle se pencha pour regarder sous le lit. Elle tituba sous l’effet de l’alcool, resta un moment debout en réflexion, puis se laissa retomber lourdement sur le lit en soupirant. Elle resta un long moment à regarder dans le vide vers le plafond, puis finit par refermer les yeux. Elle poussa un léger souffle et replongea dans le sommeil.
Je retournai vers elle et plaçai cette fois mon corps tout contre le sien. Elle n’ouvrit pas les yeux mais gémit longuement en appuyant son corps contre le mien. Elle était couchée sur le côté, cambrée, et je moulais ses formes, ma main caressant un sein qui appuyait sur l’autre. Nous restâmes longtemps dans cette position, mon sexe en érection le long de la raie de ses fesses. Je voulais profiter de chaque seconde, je léchai maintenant l’arrière de son oreille, descendant du haut prenant le lobe dans la bouche, puis faisant pénétrer ma langue à l’intérieur. Elle ne répondait à aucune de mes caresses, passive, elle se laissait manipuler en poussant des petits soupirs de plus en plus rapides.
Je la retournai alors, la positionnai sur le dos et écartai doucement ses jambes, je plaçai deux doigts sur son sexe chaud et écartai ses lèvres. Je la pénétrai d’abord lentement jusqu’à mi-longueur puis, la sentant suffisamment humide, d’un coup sec je la pénétrai complètement. Elle poussa petit cri suivi d’un un fort gémissement dans un soubresaut électrique, les yeux toujours fermés et la tête en arrière. Je m’arrêtai et restai en elle dans cette position. Je la léchai dans le cou, puis me retirai sans sortir complètement et rentrai à nouveau accélérant progressivement le rythme de mes pénétrations. Ça ne dura pas très longtemps, pas assez longtemps, elle serra violemment ses bras autour de mon cou et poussa un long cri. Ce cri déclencha en moi une jouissance d’une intensité que je n’avais jamais connue, mon corps resta comme électrifié de la nuque aux talons. Nos souffles se marièrent et nous finîmes par nous embrasser fougueusement, nos langues se mélangeaient, nous étions soudés l’un à l’autre. Nous sommes restés comme ça longtemps et doucement nos muscles se détendirent…
Je me sentis alors progressivement m’alléger, m’évaporer, le contact de son corps s’éloignait, j’essayai de m’agripper à elle mais mes mains ne saisirent que du vide, je fus comme aspiré, je m’élevai, je vis maintenant son corps allongé, les cheveux dispersés, ses yeux toujours fermés, un léger sourire de sérénité illuminant son visage.
Je sortis d’elle, je sortis de moi, je me dispersai dans l’inconnu, dans l’infini, je la vis trouble en continuant à reculer, elle ne devenait déjà plus qu’un petit point dans le lointain. Tout tourbillonna autour de moi, une ivresse m’envahit et… je disparus à jamais…