n° 15400 | Fiche technique | 73773 caractères | 73773Temps de lecture estimé : 43 mn | 15/01/13 |
Résumé: Claire découvre le plaisir de se promener nue, ou presque nue. Près de chez elle, dans la rue ou à la fac, Claire veut faire pousser sa petite graine de folie. | ||||
Critères: f ff jeunes fépilée essayage exhib nudisme | ||||
Auteur : Claire Obscure |
DEBUT de la série | Série : Voir plus Claire Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
24 décembre 2011
Marre. Finir. Tout arrêter.
La baignoire est pleine.
Entrer dans l’eau. Me déshabiller avant ? Pourquoi ? Pourquoi pas ? Bizarre : avoir pris une décision définitive, et hésiter au dernier moment à cause de cette foutue pudeur.
Quitter la vie comme on y entre. Un symbole, le dernier. À poil.
Dernière pensée, puis adieu : je suis bien comme ça.
26 décembre 2011
Mal. Très mal.
Ma voix ? Non.
Blanc, tout est blanc.
Gris.
Noir.
28 décembre 2011
Seule. Toujours seule.
Ah non, je ne suis pas dans une chambre individuelle. Pas envie de causer. Je regarde les cicatrices sur mes poignets.
Dormir.
30 décembre 2011
Je me réveille en sursaut. Ça me brûle, partout. J’arrache ma blouse d’hôpital. Je vire les draps. À poil.
Je suis bien comme ça.
Dormir.
Mmhh, c’est ma main, ça ? Bonheur, es-tu là ?
Je jouis ; comment, pourquoi ?
Dodo.
[…]
1er février 2012
Je n’ai jamais cherché à savoir par qui et comment j’ai été sauvée. Je ne veux surtout pas apprendre que c’était Patrick.
Je suis retournée à la fac comme si de rien n’était. J’ai rattrapé mon retard. Je n’ai pas répondu aux questions ; j’ai juste dit que j’avais eu besoin d’un break. Tout le monde a cru que c’était à cause de Patrick. Tout le monde, sauf peut-être une personne. Merci quand même à toi.
Mais maintenant, je vais enfouir tout ça au plus profond de moi et aller de l’avant. Je veux prendre le bonheur où il est et le garder pour moi, rien que pour moi. C’est bizarre, cette phrase qui me revient sans cesse en tête… C’est très égoïste et ça ne me ressemble pas.
J’ai changé ; mais qui n’aurait pas changé ?
[…]
30 mars 2012
Difficile de dire quand la première graine a été plantée, en fait. L’an dernier ? Pendant mon job d’été à la boutique de lingerie de Madame Delvoix ? Il y a trois mois ? Quand ce crétin de Patrick m’a larguée ? Ou plutôt, une semaine avant cet « événement », quand je l’ai surpris en train de se masturber sur une histoire de Rêvebébé, site que je ne connaissais pas à l’époque ? Il y a deux heures, lorsque j’ai retrouvé ce récit dans l’historique de navigation, pour découvrir peut-être ce qu’il lui manquait dans notre relation ? Ce qui ME manquait ?
Je ne sais pas, mais la graine est là, maintenant, en moi. Je crois que je veux la faire pousser, cette graine de folie. Juste une fois, pour essayer, pour la vengeance… non : une revanche plutôt, une revanche sur la vie et sur moi. Et pour ce petit frisson que je ressens aujourd’hui et que je n’avais jamais senti. Si, peut-être une fois. Mais quand ? Je ne m’en souviens plus. Ce serait trop douloureux, sans doute.
1er avril 2012
Deux jours, et je n’ai toujours rien osé faire. Bon, d’accord, j’avais du boulot en retard… et la pétoche, oui ! Pourtant, j’ai envie, oh oui, j’ai envie de le faire ; j’ai envie de me libérer enfin. C’est irrationnel ? Alors soyons hyper rationnelle : il faut procéder par étapes. Une à la fois.
Allez, ma fille, première étape : tu relis l’histoire. Non, première étape : tu allumes la lumière. Il est 2 h du mat’ ; tu ne vas pas rester comme une gourde dans ton lit, les yeux écarquillés, la mâchoire qui se déboîte à force de bailler et la chatte en feu !
Peut-être que si je glissais une main dans mon pyjama, sur ma culotte… non : sous ma culotte, que je me donne enfin un peu de plaisir, peut-être que cela me donnerait du courage ?
Non, vilaine fille ; ça doit être ta récompense. Interdiction de se toucher, de se donner du plaisir tant que tu n’auras pas franchi au moins, voyons, trois étapes. Oui, voilà ; ça, c’est une bonne idée : la motivation. Il me reste juste à définir les trois étapes ; pas trop petites, ce serait trop facile. Pas trop grandes non plus : je n’y arriverais pas.
Bon, première étape : se déshabiller complètement et se lever. Je suis chez moi, seule, tous volets fermés. C’est facile, et c’est indispensable.
Toujours sous mes draps, j’enlève d’abord le haut de mon pyjama. Mes seins touchent les draps, se frottent contre eux. Oh là, rien que ça, déjà, c’est si bon ! Le pantalon suit le même chemin et vite, sans chichis, ma culotte vole à travers la pièce. C’est comme si tout ce qui touchait ma peau me brûlait. Je suis nue. Cela n’a l’air de rien comme ça, mais c’est la suite qui m’émoustille, qui me rend toute liquide et stressée à la fois.
DEBOUT !
Je sors de ma chambre, j’allume la lumière du salon puis l’ordinateur. Je ferme les yeux, là, toujours debout et nue. Je profite de la sensation de l’air sur ma peau nue ; je sens mon sexe qui se contracte sous la promesse du plaisir à venir.
Deuxième étape ! Je m’assois et commence à relire le récit de cette jeune femme de mon âge : comment, toute nue et nuit après nuit, elle marchait de plus en plus loin dans son jardin, puis sortait – toujours intégralement nue – dans la campagne environnante. Enfin, les pieds dans un ruisseau, assise sur un rocher, elle finit par jouir, la tête dans les étoiles.
Cette histoire aurait pu me dégoûter, après tout ; j’ai surpris mon ex-petit ami se masturber en la lisant (au lieu de prendre soin de moi alors que j’en avais tant besoin). Mais, non, elle m’a… touchée. Elle a éveillé mes sens, et un désir secret.
Je lis et relis les passages qui me chauffent le plus ; ma main passe et repasse sur mes seins, en érige les tétons. Mon sexe réclame son dû.
Je tiens bon, enfin presque ; je caresse mes poils pubiens et m’autorise une petite décharge électrique d’un doigt timide sur mon clitoris. Je sens que ma caverne humide en demande davantage. Vite, il faut profiter de cet instant. Je me relève et me dirige vers la porte d’entrée.
Le miroir en pied à l’entrée me renvoie l’image de mon profil. Je souris en repensant au surnom que Patrick m’avait donné : Pomme-Pomme Girl.
Il aimait croquer les pommes de mes seins, et mes fesses toutes pommelées. Désolée, mon gars : c’est plus pour toi, tout ça !
Je reste encore quelques instants devant le miroir, toujours de profil. J’observe mes courbes, que j’estime parfaites. Mince, c’est moi qui juge ! Et je m’accorde un 10 ! J’aime regarder mes cuisses, remonter les yeux vers mon mont de Vénus que je devine si bombé sous mes poils bruns. Je m’amuse à tendre le torse en arrière pour faire ressortir mes seins et mon sexe.
Il est temps de passer à la troisième étape. L’instant de vérité.
Je visualise mon futur parcours : le palier du premier étage comporte cinq appartements, un ascenseur, une porte vers les escaliers. Le palier a vaguement la forme d’un Y. Tiens, comme le sexe stylisé d’une femme, pensé-je avec un sourire coquin. Quatre appartements sont situés dans le « bas » du Y. L’ascenseur et l’accès aux escaliers sont situés dans la branche de gauche. Mon appartement occupe le bout de la branche de droite.
J’ouvre la porte ; le détecteur de présence allume automatiquement tout le couloir. Rien, ni personne ne peut me voir pour l’instant ; même quelqu’un qui irait ou viendrait des ascenseurs ne pourrait me voir.
J’avance d’un pas, puis de deux. Je suis dans le couloir. Nue. Ça me fait du bien partout de me le répéter.
Mon objectif : atteindre la fourche et vite faire demi-tour. Il est 2 h 30. Il n’y a aucun risque, pas de bruit.
J’ai la chair de poule ; ce n’est pas une question de température.
J’avance encore, plus que 2 ou 3 mètres à parcourir. Si quelqu’un ouvrait une porte, j’aurais encore le temps de reculer à l’abri des regards.
Le souffle court, je m’arrête. Je dois me donner du courage. Une main sur un sein, l’autre couvrant tendrement mon pubis. Les deux commencent à me caresser. Je ne les contrôle plus. C’est bon, si bon, si délicieux…
Allez, quelques pas de plus ; je suis à l’intersection. Le risque est maximal.
Aahhh, mon doigt en moi s’agite. J’ai besoin de jouir. J’en veux plus.
Je cours, silencieuse, sur la pointe des pieds. Mais, volontairement ou involontairement, je ne suis pas dans « ma branche » ; non, j’ai couru jusqu’à la porte des escaliers. Je me mords les lèvres. Mon cerveau s’agite, et si quelqu’un arrive ? S’il vient des escaliers, je retourne dans mon appart’. S’il vient des appartements ? Je rentre dans la cage d’escalier et je grimpe quatre à quatre vers le deuxième étage. Oui, bonne idée.
Je m’appuie contre le mur ; mon cœur bat la chamade. Mes yeux se baissent sur mes seins : je n’ai jamais vu mes tétons aussi durs. Mon ventre plat révèle ma chatte. Ma main y retrouve tout naturellement son chemin. De la paume, je caresse mon clitoris. Un doigt, puis deux s’enfoncent en moi. Je suis sourde et aveugle au monde qui m’entoure. Le plaisir monte en moi par vagues de plus en plus fortes. Je gémis alors que je pince mon clitoris. Je jouis…
Je cligne des yeux, je réalise ce que j’ai fait. Je me sens bien. Libre. Heureuse. Vivante.
Les jambes un peu flageolantes, je me dirige vers mon appartement. Lentement, je veux profiter encore de ce sentiment de liberté.
Je referme la porte doucement, je souris à mon reflet. Je retourne me coucher. Plus de pyjama pour moi : je ne couvrirai plus mon intimité que de ma main !
2 avril 2012 - matin
Je n’ai rien fait de la journée d’hier. Je n’ai pas bossé pour mes exams de fin d’année. Je m’en veux un peu ce matin dans le bus qui me mène à la fac. Mais, assise et somnolant un peu, je revis ma nuit magique. Je me revois aussi tout au long de la journée de dimanche : je suis restée nue ; j’ai bouquiné nue, j’ai regardé la télé nue, j’ai mangé nue, m’amusant à plonger quelques petits fruits dans mon sexe avant de les lécher et de les avaler.
Je n’ai pas voulu recommencer la nuit dernière mon aventure dans le couloir ; se coucher à 3 h du matin, ça finit par fatiguer, tout de même !
Je recommencerai samedi prochain. Non, vendredi prochain. Le plus tôt sera le mieux. Mais je sens qu’il me faut un nouveau défi. J’ai explosé le précédent, mais de quoi suis-je vraiment capable ?
J’ai cinq jours et quatre nuits pour y penser. Je pourrais trouver des idées sur des sites érotiques, mais je préfère laisser jouer mon imagination ; il sera bien temps de piquer les idées des autres ensuite.
Maintenant que j’ai vraiment découvert avec quelle puissance je pouvais me faire jouir grâce à mes exhibitions solitaires, je veux savourer chaque orgasme. Faire de chacun la récompense d’une petite aventure.
Voyons, je pourrais fixer un barème de points à chaque exhibition que je réaliserai. Au bout de 20 points, j’aurais le droit à mon cadeau.
Évidemment, pour corser le tout, refaire à l’identique une même promenade ne me rapportera que la moitié des points. Mmh, si je veux jouir, jouir et jouir encore, il va me falloir trouver des idées de plus en plus audacieuses. Et je veux jouir, jouir, jouir encore !
Le bus s’arrête devant la fac. Je descends, l’esprit toujours à la recherche de nouvelles idées.
Je considère ma tenue du jour. Mouais, rien de bien folichon : manteau noir qui m’arrive à mi-cuisses, baskets blanches, jean, pull bleu sur un T-shirt. Les dessous… à peine mieux que du Petit Bateau.
Je ne peux plus faire grand-chose pour rendre ma tenue plus sexy, mais je décide de passer aux toilettes avant de rentrer dans l’amphi. Je vérifie que je suis bien enfermée ; j’hésite quelques instants, puis je me déshabille complètement. Je range mon slip et mon soutif au fond de mon sac, sous mes cours. Le sol est froid sous mes pieds, mais est-ce que cela mérite un point ?
Mmh, il n’y a personne pour l’instant… Je fais un tas de mes affaires ; je pourrais les faire passer dans la cabine adjacente, les murs ne commencent qu’à une vingtaine de centimètres de hauteur. Je déverrouille ma porte. J’estime le temps qu’il me faudrait pour passer d’une cabine à l’autre. Pas plus de 5 secondes. Largement le temps pour quelqu’un d’entrer.
Plus le temps de réfléchir ; je glisse mes vêtements sous le mur. J’ouvre la porte et me précipite dans la cabine suivante. Je mets le verrou.
Juste à temps ! Une personne vient d’arriver et pénètre dans la cabine que j’occupais.
Silencieusement, je me rhabille. Si j’apprécie le contact du tee-shirt sur mes seins nus, ma chatte aime beaucoup moins les frottements rêches du jean. Eh bien, puisque je n’ai pas de jupe sous la main, ma « punition » sera d’enlever mon jean avant de partir ce soir.
2 avril - vers midi
Quel plaisir d’étudier dans ces conditions ! C’est décidé : la culotte est interdite à partir de ce jour.
Jupe sombre obligatoire tout de même pour éviter les manifestations trop visibles de mon bonheur.
2 avril - 17 h
Enfin la fin des cours ! Retour aux toilettes !
Le jean a vite fait d’être ôté. Je n’ai hélas toujours pas atteint 20 points ; je ne m’en suis accordé que 5 pour ma petite course du matin entre les cabines. Je ne peux guère que regarder la fourche de mes jambes, lui adresser un petit « tout à l’heure, promis ».
Je boutonne mon manteau jusqu’en bas et me prépare à sortir. Problème : je n’ai pas de place pour mon jean dans mon sac. Je sors la plupart de mes cours, plie au mieux le fâcheux et le fait entrer de force.
Je porterai les cours dans mes bras.
Je sors de la cabine, assez empêtrée avec mes classeurs et bouquins. Le miroir au-dessus des lavabos me confirme que je ne risque pas grand-chose, à part des regards appuyés sur mes cuisses. Tout au plus croira-t-on que j’ai une jupe assez courte pour ne pas dépasser du manteau.
Je croise une copine à l’arrêt de bus.
Je crois que je suis rouge comme une pivoine.
Elle semble remarquer ma rougeur soudaine.
Une moue dubitative, peut-être un peu déçue.
Le bus me sauve d’explications qui m’enfonceraient davantage.
Oui, façon de parler ; je n’ai pas vérifié les conséquences que pourrait avoir la station assise.
Inquiète, je suis Valérie. Et voilà, deux places face à face. Si je m’assois, je crains que mon manteau remonte trop haut. On ne verra rien, certes ; mais justement, on verra que je n’ai pas de jupe, ou alors une micro, micro. Le manteau pourrait également s’écarter entre les boutons quand même assez séparés, et là…
Je reste donc debout, essayant de tenir mes livres, mes classeurs et mon sac. Les mouvements du bus mettent à mal mon sens de l’équilibre.
Valérie s’assoit et ouvre son blouson, révélant un débardeur blanc, assez décolleté et relativement transparent. Enfin, on n’a aucun mal à voir son soutien-gorge noir au travers. Est-ce lié à mes nouvelles dispositions ? Je n’avais jamais remarqué qu’elle pouvait être provocante comme cela.
On papote de sujets sans grand intérêt pendant quelques minutes. Mes craintes se sont largement dissipées ; je pourrais presque commencer à profiter de la situation.
Elle enlève carrément son blouson et le pose sur ses genoux. J’essaie de garder mes yeux sur son visage. Elle reprend la parole.
Il faut que je dévie la conversation intelligemment, et vite.
Ah ça, mon intelligence m’épatera toujours. Valérie est une copine, mais pas une copine assez bonne pour que je puisse lui révéler quoi que ce soit.
D’ailleurs, je ne me connais aucune assez bonne copine pour ça !
Mon hésitation commence à paraître bizarre à Valérie, et je ne trouve toujours aucune idée.
Valérie fait la moue.
Le reste du trajet se passe relativement dans le silence ; je continue à jouer les malades. Valérie descend quelques arrêts plus loin après m’avoir fait la bise.
Je lui lance un petit sourire. Si elle savait à quel remède je suis en train de penser !
Je vais pouvoir un peu mieux « jouir » de la situation, à présent. Il ne me reste que quelques minutes à passer dans le bus avant mon arrêt. De quoi vais-je être capable ? Le bus est à présent presque vide ; il n’y a en tout cas plus personne sur les dernières rangées de sièges. Je me dirige vers le dernier siège, au fond à droite. Je peux m’y asseoir sans risque. Je constate qu’effectivement le manteau remonte alors assez haut. Malgré le dernier bouton fermé, il s’écarte légèrement, et quelqu’un en face de moi n’aurait aucun mal pour voir ma chatte. Mais là, en face de moi, il n’y a que les dossiers de deux sièges. Je peux bien leur donner un peu plus de spectacle : je défais le dernier bouton et m’attribue aussitôt un point supplémentaire.
Le bus s’arrête, mais ne fait que perdre des passagers. J’ose défaire un bouton de plus, et écarter les pans du manteau, à présent ouvert presque jusqu’au nombril. J’ai le sexe à l’air, en plein lieu public ! Mais sans aucun risque, puisqu’il me suffirait d’une fraction de seconde pour rabattre les pans de mon manteau et me lever. Enfin, je pense que cela suffirait.
J’ai une envie folle de me caresser, là maintenant, tout de suite. Non, non, je n’ai pas le droit, j’ai juste, allez, combien ? 6+4 : 10 points.
J’ai tellement envie… Je coule sur la doublure de mon manteau. Je me promets que si j’arrive à 20 points demain, je me fais jouir dans ce bus.
Mon arrêt est pour bientôt, et des passagers pourraient arriver. À regret, je referme mon manteau, mais pas complètement.
Quelques minutes passent, puis je descends du bus mais décide de laisser le dernier bouton défait. La marche est un peu haute, et si quelqu’un se trouve dans le bon axe, il doit bien se régaler.
Le trajet jusqu’à mon appartement ne dure que quelques minutes, mais je contrôle sans cesse la taille de mes pas. Je vérifie aussi les regards des passants. En fait, il n’y a pas plus de regards sur mes jambes que lorsque je me balade en jupe l’été. Sont-ils plus étonnés ? Je ne sais pas et, finalement, ces quelques coups d’œil furtifs contribuent à augmenter mon excitation et ma joie.
Me voilà déjà devant mon immeuble ; je prends mon courrier et monte quatre à quatre les escaliers vers ce que j’ai envie d’appeler maintenant mon terrain de jeux.
À mi-palier, je déboutonne complètement mon manteau. J’ai la gorge serrée. Pas de peur, mais d’excitation trop fortement contenue. J’entrouvre la porte palière ; les lumières sont éteintes, je suis donc seule. Hop, un petit entrechat, me voici à l’intersection des trois couloirs. Un pas de côté, je retire mon manteau. Un pas de plus, j’enlève mon pull et mon tee-shirt. Je cours jusqu’à ma porte et dépose toutes mes affaires.
Je retourne à l’intersection sur la pointe des pieds. Petite folie ? Ah ! Non, du bruit dans l’escalier : quelqu’un monte. S’arrêtera-t-il à mon étage ? Je recule vers la sécurité de mon appartement. Mince, la personne habite bien au 1er étage. Je panique un peu ; où sont mes clefs ?
Je farfouille dans mon sac ; j’entends le voisin qui siffle. Suis-je bien invisible dans mon coin ? Oui, oui. Je me rassure, mais j’ai une boule au ventre, un pressentiment. Mes clefs ! J’ouvre, pousse du pied mes affaires, claque la porte derrière moi. Je regarde par le judas. Ce n’était pas un voisin, mais un électricien ou que sais-je. Il est dans ma partie de couloir à présent. Il ouvre un panneau d’accès aux câbles du téléphone, toujours en sifflant. C’était moins une !
Je range mes affaires, frustrée. Pour me consoler, j’essaie de penser à ma soirée. Tout d’abord, je dois aller à la boutique de lingerie de Madame Delvoix : elle m’a demandé de passer la voir à la fermeture. J’espère que c’est pour me proposer de retravailler avec elle cet été. Je suis plus hésitante s’il s’agit de travailler occasionnellement pour elle, le samedi par exemple. Avec mes révisions, cela pourrait me poser quelques difficultés, même si quelques sous en plus seraient bien utiles.
Déambulant nue, ne me souciant pas des volets ouverts (mais les rideaux sont tirés tout de même), je choisis soigneusement ma tenue. Je jette rapidement mon dévolu sur des chaussures noires à talon plat et une jupe noire au-dessus du genou. Pas de culotte bien sûr ! Le haut me pose plus de problèmes. Je décide finalement de porter un chemisier blanc, avec un sage soutien-gorge blanc acheté l’an dernier à la boutique.
J’entrouvre juste un peu le chemisier pour laisser deviner la lisière en dentelle du soutien-gorge. Je contrôle le résultat dans mon miroir. Mmh, assez sympa : mes seins sont bien remontés et serrés l’un contre l’autre, offrant le spectacle d’un sillon bien dessiné, invite à plonger son nez à l’intérieur (hop, un peu de parfum). Je rassemble mes cheveux en une queue de cheval, et me voilà prête. Je tire la langue à la belle brune du miroir qui semble me reprocher mes trop nombreux habits.
« Promis, la prochaine fois que tu me vois, ça sera dans ta tenue préférée. »
Mais pour l’instant, il me faut me couvrir encore davantage, avec la nuit qui tombe et le froid qui revient ; le manteau sera lui aussi de sortie.
Mon petit décompte de points ne fait pas grand-chose pour me redonner le sourire. Comment récupérer 9 points d’ici ce soir ? C’est que j’ai la chatte en feu, et cinq à dix petits pompiers qui n’attendent qu’une seule chose : se jeter dans les flammes.
2 avril - début de soirée
En route, il est l’heure !
J’apprécie de ne pas avoir de culotte sous ma jupe pendant la courte marche vers la boutique du centre ville, mais moins que je le croyais.
Certes, c’est sans comparaison avec le jean ; mais par rapport au manteau seul, pff, je me sens petite joueuse, là. Entravée, emprisonnée de mon carcan de vêtements, oui ! Dire qu’il y a 72 heures, je n’aurais jamais imaginé enlever ma culotte à la maison avant d’atteindre la salle de bain pour prendre la douche ! Pour un peu, je te dirais presque merci, Patrick. Tout ce que tu as fait (et pas fait, surtout) ça a finalement du bon. Mais pas pour toi ; dommage pour ta gueule !
Me voici devant la boutique Chez Chloé, quelques minutes avant la fermeture. Comme je suis un peu avance, j’en profite pour explorer la vitrine. Deux mannequins présentent des dessous très classiques dans leur forme, mais aux couleurs vives. Je suis plus intéressée par le dernier mannequin qui porte une guêpière très échancré noire et rouge, des bas et un porte-jarretelles assortis.
La température qui a bien baissé me fait comprendre tout l’intérêt de porter des bas. Je n’y avais pas pensé en partant. C’est vrai que je n’ai que des collants à la maison, et qu’il serait sans aucun intérêt d’en mettre. Par contre, des bas, cela pourrait convenir à ma nouvelle philosophie et préserver en partie mes jambes du froid pendant les ballades nocturnes en extérieur. Je m’imagine vêtue seulement d’un imper, de bas et d’un porte-jarretelles. Mmh… Non ; dans ma vision, le porte-jarretelles est de trop. C’est peut-être sexy, mais je sais pas ; j’aurais l’impression d’avoir une drôle de ceinture. J’essaie alors de me visualiser ne portant que des Dim-up ou équivalent ; c’est mieux, mais c’est pas ça.
Décidément, je ne veux plus me voir qu’intégralement nue… Vivement l’été !
Madame Delvoix m’a aperçue et me fait signe d’entrer depuis l’intérieur de la boutique. Je franchis la porte. Elle me sourit :
Nous échangeons quelques nouvelles fort banales en attendant que la dernière cliente sorte de la cabine d’essayage.
Ah, la voilà qui vient régler ses emplettes. Pendant qu’elle paye et discute avec madame Delvoix, je me saisis de ses achats pour les emballer, retrouvant les réflexes acquis il y a quelques mois. Madame Delvoix me regarde faire avec un sourire bienveillant. Mon attitude n’est pas totalement désintéressée, ceci dit. Au premier abord, on pourrait croire que j’essaie de me « vendre » pour récupérer un job cet été ; bon, oui ça joue bien sûr. Mais je veux surtout détailler les dessous que cette jolie blonde de 25-30 ans s’est offerts.
Je suis étonnée ; le contenu de la boutique a dû bien changer depuis l’an dernier. Je n’y avais jamais vu de tels modèles. Ils jouent tous sur la transparence. Quelque part, ça m’amuse ; pourquoi porter des dessous qui montrent tout, plutôt que de ne rien porter du tout ? Un dessous qui cache, à la limite dévoile par inadvertance un peu plus qu’il ne devrait, c’est jouer du mystère. Mais là, quelque chose, sans doute du haut de ma naïveté de jeunette de 19 ans, m’échappe. Je me dis aussi qu’il est possible que porter un string transparent, ça peut passer pour une blonde ; mais pour une brune comme moi, voir des poils tout écrasés, ça doit pas être génial. Non, décidément, la foufoune à l’air, c’est le top(less) !
La cliente s’en va, visiblement ravie de ses achats et sans doute de la soirée qui s’annonce.
Madame Delvoix descend le rideau de fer puis me fait signe de la suivre dans l’arrière-boutique. Je constate qu’il y a eu beaucoup de changements ; une machine à coudre a été installée sur une table au milieu de la pièce. Il y a aussi une grande glace dans un coin.
Le reste de la pièce contient les habituels cartons, mais aussi tout un tas de patrons plus ou moins en vrac.
Ah ? Ça se précise ! J’imagine que réaliser ses propres modèles lui prend du temps, et qu’elle va avoir besoin d’une vendeuse un peu plus souvent.
Je la regarde, étonnée. De quoi me parle-t-elle ? Réaliser des patrons ou coudre, je ne sais pas faire !
Tester de la lingerie, y a pire comme job !
Vu les prix pratiqués dans la boutique, c’est un beau cadeau. Elle a vraiment besoin de mon aide, visiblement. La lingerie ne m’intéresse plus vraiment à titre personnel, mais les maillots de bain, pourquoi pas ? Encore que… Oui, je n’y avais pas pensé : vivement la plage ; je sais où il y a des coins qui pourraient facilement m’accueillir dans ma nouvelle tenue de prédilection.
Madame Delvoix semble attendre ma réponse ; elle ne veut pas me brusquer. Si elle savait que je suis en train de m’imaginer nue sur la plage, et non pas portant ses maillots de bain…
Visiblement ravie et soulagée, elle me tend un premier ensemble. Tanga blanc et soutien-gorge pigeonnant assorti. Trop de dentelles à mon goût, ceci dit.
Je sors de l’arrière-boutique, entre dans la cabine d’essayage et tire le rideau. Je me retrouve vite nue. Les deux miroirs perpendiculaires me renvoient mon image démultipliée. Mine de rien, il y a de bons côtés, ce job.
Enfin, il faut bien travailler, aussi ; j’enfile les dessous. Bon, c’est assez sage quand même. Je ne devrais pas avoir trop de difficultés à me montrer ainsi devant madame Delvoix. Amusante tout de même, ma pudeur à géométrie variable.
À propos de pudeur… il va falloir que je sorte de la cabine dans cette tenue. Bon, il n’y a en fait aucun risque d’être vue depuis la rue ; la cabine est située tout au fond, juste à côté de la porte de l’arrière-boutique. Il n’y a pas plus d’un mètre à parcourir.
Madame Delvoix m’attendait assise devant sa machine et ce qui doit être les patrons de l’ensemble que je porte. Elle hoche la tête, satisfaite.
Je rougis un peu. Madame Delvoix me sourit et se veut rassurante. Elle se lève et s’approche de moi.
Je m’exécute. Madame Delvoix est juste derrière moi. Je reste toute rougissante.
En disant cela, elle tire avec ses mains sur les bords du tanga. Ses gestes sont professionnels, mais les sensations que me procurent le tanga en moulant davantage mes fesses et ma chatte ne le sont pas !
Maintenant, madame Delvoix scrute les bonnets. Je lui sais gré de ne pas me regarder dans les yeux. Là encore, elle procède à quelques ajustements, bien obligée de me toucher les seins à travers le tissu. Je ne peux m’empêcher de tressaillir quand elle glisse un doigt entre le soutien-gorge et ma poitrine pour faire mieux ressortir la dentelle.
Mince, mais… je mouille. Il faut que je me retienne ; je ne peux pas laisser de traces ! Plus j’y pense et plus j’ai l’impression que ma chatte dégouline.
Madame Delvoix retourne à sa table et prend des notes sur les patrons. Je reste sagement debout face à elle, essayant de ne penser à rien. De temps en temps elle jette un coup d’œil sur ma poitrine ou sur le tanga. Je me tourne et retourne selon ses instructions.
Je le récupère sur la table et me précipite vers la cabine d’essayage.
Je contrôle l’intérieur du tanga : ouf, tout va bien. Je cherche quelque chose pour m’essuyer tout de même. N’ayant rien d’utilisable dans mon sac, je me rabats sur l’intérieur de ma jupe. Le contact de la doublure satinée sur mes lèvres m’électrise instantanément. Promesse, promesse !
[…]
Avant-dernier essayage. Ah, on passe au maillot de bain.
Dans la cabine, j’enlève le string et le soutien-gorge rouges de l’essayage précédent. Je me contrôle mieux à présent. Et puis, tout semblait convenir à madame Delvoix qui n’a pas eu besoin d’effectuer des ajustements manuels comme pour le premier ensemble.
Je regarde le maillot de bain. C’est un maillot une pièce, noir, uni, sauf une bande blanche qui passe sous la poitrine. Ouais, pourquoi pas ?
Je l’enfile et me regarde dans la glace. Problème ! Le maillot est super échancré ; j’ai l’impression d’avoir la moitié des poils du pubis qui dépasse. J’essaie fébrilement de les faire rentrer, mais il n’y a bien sûr rien à faire.
Madame Delvoix m’appelle :
Rouge comme un coquelicot (ça change des pivoines), je retourne dans l’arrière-boutique.
Madame Delvoix fait ensuite le « tour du propriétaire ». Elle ne semble pas très contente.
Elle rit.
Madame Delvoix tend la main vers moi. Elle semble vraiment très pressée. Hé, ho ! C’est pas moi qui ai demandé à faire les essayages ce soir.
Sa main s’agite, pressante.
Je me tourne et enlève le maillot. Je crois que je suis rouge du front jusqu’aux pieds. Je suis bien obligée de lui faire face pour lui donner le maillot. Je suis un peu rassurée : elle ne me regarde pas vraiment. J’ai tout de même placé une main devant mon pubis.
Elle me tourne déjà le dos pour retourner à sa table.
Je regarde à droite, à gauche, sur et sous la table : pas de body en vue.
J’ai un bras devant ma poitrine et toujours la main devant mon sexe.
Madame Delvoix relève la tête. Ah, bravo, bien joué.
Elle rebaisse la tête. Et… donc… je suis supposée aller jusqu’au comptoir à poil. Au comptoir situé en face de la vitrine. Qui donne sur une rue de centre-ville. À 20 h. Ça va pas la tête ?
Ah, la tête je sais pas… mais tout le reste du corps me dit : « Vas-y, vas-y ! ». Sans un bruit, je sors de l’arrière-boutique. Je me faufile, à moitié courbée, entre les présentoirs. Il me reste deux mètres à faire avant le comptoir. Je serai pleinement visible depuis la rue. J’aurais dû éteindre les lumières de la boutique en laissant juste celles de la vitrine : cela m’aurait rendue presque invisible de l’extérieur. Mais je me sens capable de le faire. Oui, je peux le faire. Je fonce et m’accroupis une fois derrière le comptoir. Le body est effectivement dessus.
Bon, allez ! J’y prends goût ; je me saisis du body et retourne me mettre à l’abri derrière une rangée de maillots de bain. J’enfile le body.
Mais, mais, il est tout transparent ! C’est quoi, cette manie ? J’ai les poils qui dépassent sur les côtés, et on voit aussi tout le reste de ma chatte. Je parle même pas de mes seins. Alors eux, ils sont pas gênés comme moi : leurs tétons se dressent fièrement, proclamant au monde entier que je ne suis qu’une petite excitée toute dévergondée.
Je crois que je pénètre l’arrière-boutique les yeux fermés.
Hein ? Je crois que mon cerveau enregistre sans vraiment comprendre.
J’allais me diriger vers la cabine d’essayage mais… une envie, d’un coup, comme une chaleur – ma foi agréable – sur toute ma peau. Je retire le body et le pose sur la table. Madame Delvoix me regarde juste un instant et marmonne un « Merci » pour le lui avoir rendu. Elle semble complètement déconnectée du monde réel. Mais, si ça se trouve, elle s’en fout parce que lors de ses propres essayages elle faisait pareil ? J’imagine alors madame Delvoix se pavanant dans toute sa boutique, à poil comme moi maintenant. L’image est sympa ; madame Delvoix est une belle femme de trente, trente-cinq ans, et elle a des jambes superbes. Et sans doute de beaux seins. Et sa chatte alors ? Mmh, j’en sais rien, mais vu les tenues testées ce soir, je l’imagine bien avec un tout petit triangle de poils, peut-être même un « ticket de métro ». L’idée m’émoustille ; je ne sais pas si j’oserai l’esthéticienne, mais un petit coup de rasoir, pourquoi pas ? Non, pas le rasoir. Mon esprit se ferme instantanément.
Je sors de l’arrière-boutique ; j’hésite de nouveau : la cabine, ou l’enveloppe ? Par quoi commencer ? Poser la question, c’est y répondre ! Je ne cours même pas sur les deux derniers mètres qui séparent l’abri des étals du comptoir, et c’est debout, la poitrine fièrement tendue vers le monde extérieur que je récupère l’enveloppe. Je crois que j’ai bien mérité 4 points supplémentaires !
C’est donc toujours toute nue que je retourne dans la cabine. Revoir mes vêtements m’arrache un soupir de frustration. Faisons les comptes : chaussures, jupe, soutif, chemisier, manteau. Ça fait 6 points. Il m’en manque 5 pour arriver à 20. Je ne peux guère me passer des chaussures : je pourrais me blesser et choper vraiment froid. Mais raisonnablement (ou pas), je ne peux retourner chez moi en portant juste mes chaussures.
Bien obligée de prendre mon manteau. Mon sac parvient tout juste à contenir le chemisier et la jupe bien pliés. Le soutif ne tiendra pas en plus. Je le glisse dans une poche du manteau. Je suis prête !
Après avoir remonté d’un mètre le rideau de fer, je me glisse à l’extérieur. Je pense que mes fesses ont pris l’air quelques secondes. Le regard courroucé d’une vieille dame qui passait au mauvais moment au bon endroit me le confirme bien vite ! Quand elle me tourne le dos pour poursuivre sa route, je lui tire la langue. Puéril ? Oui ! J’espère toutefois que cela n’aura pas de conséquences sur la réputation du magasin.
Arrivée à quelques dizaines de mètres de mon immeuble, je m’arrête un instant. Bon, voyons : la petite balade nue sous le manteau, en définitive, ça vaut pas plus de 2 points ; j’avais presque fait l’équivalent en rentrant de la fac. Il me manque donc 3 points. Et pas question de passer une journée sans me faire jouir. L’orgasme, j’y ai droit, et tous les jours. Alors, cocotte, faut se remuer maintenant !
La rue est déserte derrière et devant moi. La plupart des volets sont fermés… Je défais tous les boutons du manteau. Mais je croise les bras devant ma poitrine si bien qu’il ne s’ouvre pas. Je fais quelques pas. En fait, si, il s’ouvre assez largement, un peu au-dessus du pubis, en-dessous de la ceinture. Je dénoue la ceinture et j’essaye avec les mains dans les poches. Amusant ; je peux ainsi contrôler le degré d’ouverture. Enfin, relativement. Je peux sans problème cacher mon corps du haut des cuisses jusqu’au niveau des seins. Mais le manteau s’entrebâille alors et laisse deviner leur galbe, un peu comme un décolleté plongeant. Ça me va ! Et ce qui me va encore plus, c’est lorsque je tiens mes mains, toujours dans les poches, le long du corps : tout mon sexe, mon ventre et mes seins jusqu’à la limite des aréoles sont alors visibles. C’est dans cette position que je parviens jusqu’au hall de mon immeuble. Là, je renoue la ceinture, bien obligée pour attraper mes clefs qui ont glissé au fond du sac sous la jupe et le chemisier, maintenant en vrac et qui dépassent.
J’entre dans le hall, mais la lumière du couloir s’allume aussi ; il y a donc quelqu’un qui arrive. Vite, je me tourne vers les boîtes aux lettres et j’essaie d’une main de fermer le plus possible mon manteau, tout en faisant semblant de chercher le courrier dans ma boîte.
Un voisin, la cinquantaine, sort avec ses poubelles. Il a les deux mains prises. Mauvais réflexe de fille bien élevée, je me précipite vers la porte pour la lui ouvrir. Heureusement, faisant cela, je lui tourne le dos ; mais qu’a-t-il pu voir dans le reflet de la vitre ? Il me dit bonsoir et merci, et, ouf, c’est tout ; pas un regard en arrière, pas de rougeur suspecte du visage.
Je tiens ensuite ma promesse, et c’est bien sûr toute nue que j’entre dans mon appartement faire coucou au miroir et déposer tout mon barda.
Je ressors aussitôt. Je me positionne à la limite de l’embranchement du Y. J’opte pour une position assise, les jambes bien écartées, le dos bien appuyé contre le mur.
Je commence par de douces caresses sur mes seins. J’humidifie régulièrement mes doigts, d’abord avec ma bouche puis de plus en plus en recueillant ma cyprine. La fraîcheur que cela apporte à mes tétons est une douce sensation qui contraste avec les mouvements plus saccadés que j’imprime à mes seins, les pressant l’un contre l’autre, les malaxant et les pétrissant. Maintenant, d’une main je tire sur mes tétons et de l’autre j’excite mon clitoris.
Je me pénètre d’un doigt, je le fais jouer à l’intérieur, à l’extérieur, sur le bord de mes grandes et petites lèvres. Un autre doigt n’oublie pas de titiller mon clito régulièrement, par de lents mouvements circulaires. Je les regarde mener tendrement la danse presque tout seuls, comme dotés de leur propre volonté. Ah, ils savent y faire, les bougres ! « Oh, vous me donnez à boire du nectar, maintenant ; oui, c’est bon, encore… » Les yeux mi-clos, je m’approche doucement, lentement de la jouissance. Je m’allonge à présent. Je dois avoir les jambes qui dépassent du couloir. Peu importe.
Ma main se fait plus inquisitrice. Deux doigts tournent rapidement sur mon bouton, un autre entre et sort de mon vagin. Mes gestes sont désordonnés, mais je n’oublie pas de m’abreuver à ma fontaine éternelle. Mes seins réclament leur part. Non, je ne vous oublie pas. Tout mon corps se tend. Mon ventre explose de plaisir, mon clitoris subit des assauts violents, je jouis, une fois, puis deux fois. C’est le même orgasme, mais je le fais durer et revenir.
Je reprends mon souffle et me relève. Je n’ai pas envie d’en rester là, et il me faut prendre quelques points d’avance pour demain. Il n’est pas très tard ; aussi c’est d’une course silencieuse et agile que je vais explorer jusqu’au bout les deux autres branches du Y. Juste pour un petit point, mais c’est toujours ça de pris !
[…]
Ah, les délices de la cuisine toute nue ! Les assaisonnements sont particuliers, mais pas sans saveur !
[…]
Il est temps de dormir. Mais pas sans avoir réfléchi au lendemain. Non, ce ne serait pas commode, ce concombre à la fac. Gardons-le juste pour l’instant bien au chaud.
3 avril 2012
J’ai décidé d’aller à la fac sans jupe. Je la mettrai une fois arrivée et je l’enlèverai avant de partir. Je préfère garder pull et tee-shirt en haut. C’est regrettable, mais plus prudent.
[…]
Tiens, une gomme. Est-ce que je peux parvenir à l’insérer dans mon vagin sans qu’on me voie ?
Je suis dans la cinquième rangée en partant de l’estrade, en plein milieu de l’amphi. C’était pas franchement malin, mais après tout ça corse le challenge. Mon manteau est derrière moi et me camoufle donc vis-à-vis des rangées du dessus. Je suis entourée de Julie et Sylvia, toutes deux très concentrées sur le cours. Je soulève mes fesses de quelques millimètres et tire sur l’arrière de ma jupe dans l’espoir de pouvoir poser mes fesses directement sur le siège, mais sans me découvrir par-devant. Impossible : la jupe est trop rigide. Je laisse passer un peu de temps pour ne pas attirer l’attention de mes voisines.
Je soulève de nouveau un peu mes fesses et, avec mes deux mains, je tire un grand coup sur la jupe. Immédiatement, je pose mon classeur sur mes cuisses nues. La jupe est chiffonnée mais « ras le bonbon ». Un peu de patience ; je griffonne deux trois trucs. Je tiens à présent la gomme dans ma main droite. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche. Je passe ma main sous le classeur, entre mes cuisses, et hop : la gomme s’insère à moitié dans mon vagin. Je sens que le bout rose est entièrement entré, le bout bleu est à l’extérieur. Je tire sur ma jupe pour la redescendre à un niveau plus convenable. J’en profite pour qu’en me rasseyant la gomme entre plus profondément. Je pince les lèvres pour ne pas gémir.
Petite gomme, grande coquine. Maintenant, chaque petit mouvement de mes hanches fait jouer la gomme sur mes lèvres et mon vagin. Je crois que je peux jouir comme ça. Et ce n’est du coup pas de la triche avec l’histoire des 20 points, puisque je n’utiliserai pas mes mains.
J’y consacre toute la fin du cours, mais j’y parviens juste quand le prof annonce les travaux à réaliser pour la semaine prochaine. Je ne retiens pas un petit soupir. Julie me regarde. Je lui réponds du tac au tac:
Elle range ses affaires ; je me lève également, mais j’ai tellement mouillé que la gomme glisse et tombe par terre. Sylvia la ramasse et la repose vite sur la table.
Je me sauve, le feu aux joues.
[…]
Passage obligé aux toilettes pour enlever la jupe. J’hésite pour le haut, mais je respecte le plan fixé ce matin.
Je retrouve Valérie à l’arrêt de bus. Mince, deux jours d’affilée ; pourtant, on n’est pas dans le même groupe, et d’habitude on n’a pas les mêmes horaires.
On se fait la bise ; je constate qu’elle porte à peu près la même tenue qu’hier, et qu’on peut toujours aussi bien voir son soutif. Elle aussi a l’air de constater que je suis encore « en jupe ».
Enfin, elle n’en fait pas mention ; je pense être tranquille pour aujourd’hui.
Il y a plus de monde dans le bus ce soir, mais il reste tout de même une place libre presque au fond, un siège qui donne sur la travée centrale.
Je laisse Valérie s’asseoir et je peux ainsi rester debout. Le trajet commence tranquillement, et comme chaque soir le bus commence à se vider bien avant que nous arrivions à l’arrêt de Valérie. La place à côté de Valérie est toujours occupée par un mec, mais celui-ci ne s’intéresse pas à nous ; son bouquin et sa musique le passionnent beaucoup plus.
J’ai les mains occupées, l’une par mon sac, l’autre qui s’appuie sur la têtière du siège devant Valérie. Ainsi, je n’ai ni le temps ni la possibilité de faire quoi que ce soit quand elle défait le bouton le plus bas, situé à peine à deux ou trois centimètres en-dessous de mon pubis. Elle écarte les deux pans du manteau et les referme aussi sec. Elle est toute rouge et jette des regards frénétiques autour d’elle. Je suis tétanisée.
J’obéis ; je ne me contrôle plus, de toute façon. Les ordres passent direct dans les muscles sans passer par la case cerveau. Je crois que mon manteau s’écarte quelques instants mais Valérie a déjà jeté son blouson sur mes cuisses.
Elle me regarde ; elle a l’air… émerveillé.
À voix encore plus basse, elle ajoute :
Elle reprend :
Je fais juste non de la tête.
Je ne dis toujours rien ; je crois que mes yeux parlent pour moi.
Je ne le remarque pas sur l’instant, mais le bus est presque vide maintenant ; il ne se remplira probablement pas avant d’approcher du centre-ville. Le voisin de Valérie est descendu et nous sommes maintenant seules au fond du bus. Valérie l’a bien remarqué.
Que veut-elle dire ?
Encore une fois, j’obéis ; je pose d’abord mes affaires et son blouson sur mon siège et me mets debout entre celui-ci et celui de Valérie. J’essaie alors de reboutonner mon manteau ; mais, d’une main impérieuse, Valérie m’en empêche.
Elle glisse alors ses mains sous son débardeur, dans son dos, se tortille un peu. Quelques contorsions de plus et elle a retiré son soutif.
Ses aréoles brunes sont assez clairement visibles.
Le bus s’arrête, d’autres passagers descendent.
Dès que le bus redémarre, elle retire ses chaussures. Elle me dévisage à présent ; elle me tire la langue et me refait un clin d’oeil.
Non, pas possible, mais… si ! Elle déboutonne son jean, soulève ses fesses, et retire prestement son pantalon et son slip. Je ne saurai pas si c’est une vraie blonde ! J’en avais bien sûr entendu parler, voire discuté avec d’autres copines, mais c’est la première fois que je vois un sexe intégralement épilé. Je vois toute sa chatte : ses grandes lèvres, et même son clitoris qui pointe le bout du nez.
Cette vue me donne envie de faire la même chose qu’elle pour pouvoir toucher ma peau qui doit être si douce à cet endroit.
Je le ramasse et le lui tends.
Valérie se lève et s’entoure la taille avec son blouson, fait un nœud avec les manches.
J’ai retrouvé ma voix, même si je reste assez estomaquée. En tout cas, je ne pense plus du tout à ma quasi-nudité. J’ai trouvé ma maîtresse !
Elle écarte aussitôt les manches du blouson, réoffrant à ma vue son pubis tout lisse et l’ourlet de ses lèvres. Je ne peux m’empêcher de dire :
Elle relâche tout de même les manches de son blouson.
Je déglutis :
Je rougis devant sa crudité. Décidément, il me reste beaucoup d’étapes à franchir pour devenir celle que je veux être à présent.
Je suis toujours sous sa coupe, et je me retrouve donc sur l’une des places du fond, Valérie devant moi, bouchant la vue au conducteur qui va quand même finir par se poser des questions. Le jean, la culotte et les chaussures de Valérie sont toujours par terre, mais elle semble s’en moquer pour l’instant.
Nouvel arrêt du bus. Deux personnes montent ; ouf, elles restent à l’avant.
Comment a-t-elle pu lire ainsi mes pensées ? Peut-être tout simplement parce que je ne me suis pas opposée à me déshabiller devant elle, mais juste inquiète de me montrer à d’autres ?
Je me glisse dans le coin du bus au lieu de rester bêtement en plein milieu de la travée. J’aurai ainsi trois remparts : les sièges devant, la paroi derrière, et Valérie qui s’est placée sur le côté.
Je déboutonne complètement le manteau.
Je me dépêche, aiguillonnée par la peur et le plaisir de me retrouver de nouveau nue. Je cale le manteau contre la fenêtre, fragile écran pour mon reste de pudeur. Mon pull et mon tee-shirt se retrouvent très vite sur le siège. Valérie jette un coup d’oeil en arrière.
Visiblement, elle veut aussi profiter : sa main passe sous les manches et je n’ai aucun doute sur le petit plaisir qu’elle est en train de s’offrir. Je m’attribue aussitôt mes 17 ou 18 points manquants ; je ferme les yeux et mes mains s’activent à leur tour dans leur ronde favorite : la droite sur mes seins, la gauche sur mon pubis. Je perds le contrôle ; il n’existe de nouveau plus rien, rien que moi et mes doigts. Sur un plan purement érotique, mon cerveau sait que je suis nue, devant une copine, dans un bus ; mais les yeux toujours fermés, la situation n’est plus qu’un rêve au pouvoir hautement électrisant. Je me masturbe de plus en plus fort ; le plaisir monte, monte… Je mords mes lèvres ; je crois que j’enfonce trois ou quatre doigts dans mon vagin, et je gémis, fort. L’orgasme est imminent ; j’ouvre les yeux sur le beau visage de Valérie : ses yeux bleus sont dilatés, sa langue passe frénétiquement sur ses lèvres. Je lui murmure :
Je n’ai pas remarqué que le bus s’est de nouveau arrêté et que de nombreux passagers sont en train de monter. Valérie se réveille avant moi :
Je tressaille, pas encore remise ; j’enfile mon manteau, le reboutonne vaguement. Valérie a récupéré nos affaires, s’est assise, le gros paquet de vêtements camouflant vaguement ses cuisses.
Je me lève et un peu plus consciente, je rectifie mes boutons. Je me dirige vers la porte du bus, Valérie sur mes talons.
La marche jusqu’à mon immeuble se passe presque normalement. Valérie a tout de même préféré se mettre plutôt sur mon côté, légèrement en arrière, longeant de près le mur. Elle tient tous nos vêtements entre elle et moi. Je la sens un peu nerveuse quand même. La conversation se réduit au minimum. Heureusement, il n’y a pas de rue à traverser, mais Valérie attire quand même bien des regards.
Dès que j’ai ouvert la porte d’entrée de l’immeuble, Valérie se détend et pousse un « pfiou » de soulagement.
Je hoche la tête. Ce n’était pas vraiment ce qui s’était passé avec Patrick, puisque jamais à l’époque je me serais foutue à poil dehors ; mais voilà, il n’y avait jamais de réciprocité non plus entre nous.
Je fais oui de la tête. Encore un clin d’œil de Valérie, qui me colle les vêtements dans les bras (que j’ai déjà bien chargés). Un instant plus tard, j’ai son débardeur sur le visage et son blouson sur l’épaule.
Je secoue la tête pour faire tomber le débardeur ; j’ai juste le temps de voir ses fesses nues avant qu’elle ne rentre dans la cage d’escalier.
Bon sang, il est à peine 18 h !
J’entends ses pas dans l’escalier, et je me précipite derrière elle. Je crois que des frusques sont tombées, abandonnées au champ d’honneur ; tant pis ! Dieu reconnaîtra les seins, euh, les siens.
Valérie m’attend à l’embranchement de la fourche, les mains sur les hanches, m’exhibant fièrement sa nudité la plus totale.
Je ne peux qu’acquiescer, avec une pointe de jalousie tout de même. C’est mon territoire, et j’envie son épilation parfaite. Mais pourquoi je n’y ai pas pensé avant ? C’est ça, être nue !
Je ne veux pas être en reste ; aussi, je dépasse Valérie pour être dans « ma » branche de couloir. Je pose toutes les affaires, et après un coup de menton arrogant, je laisse tomber mon manteau et me mets moi aussi les mains sur les hanches.
On ramasse tout ce qui traîne et j’ouvre ma porte.
À peine ai-je pénétré dans l’appartement que Valérie me saisit par les épaules et me roule un patin. Je suis un peu – juste un peu – surprise.
Je lui rends tout de même son baiser. Profite, profite, me dis-je.
Nous sommes toujours dans l’entrée, la porte ouverte, elle d’un côté du seuil, moi de l’autre. Son corps se rapproche du mien. Nos seins se frôlent, se touchent, puis nos pubis se collent l’un à l’autre. Je suis un peu triste de ne pouvoir profiter de la douceur de son sexe ; le barrage bien mince mais réel de mes poils me privent sans doute de quelque chose.
Les mains de Valérie parcourent à présent mon corps, s’attardant sur mes fesses, puis un doigt s’insère en moi, sans difficulté : je ne crois pas avoir déjà autant mouillé !
Je lui rends ses caresses, mais ma main semble ne vouloir solliciter que son pubis glabre. Oh, c’est encore plus doux que je n’imaginais…
Valérie m’attire vers l’extérieur de l’appartement et doucement m’allonge sur la moquette du couloir. Sa tête se dirige vers mon sexe, et sa langue a tôt fait de titiller mon clitoris. Je m’installe entre ses cuisses et découvre pour la première fois le goût d’une autre femme.
Je regrette aussitôt de ne pouvoir offrir à Valérie le même antre de douceur qu’elle propose à ma bouche. Vu l’ardeur qu’elle met à lécher mon clitoris et à enfoncer sa langue dans ma chatte, mes regrets sont vite oubliés.
Elle jouit très bientôt et me mord gentiment le sexe. Elle se relève et m’aide à en faire autant. Elle m’embrasse tendrement ; sa langue fouille ma bouche pour trouver la mienne et je retrouve la saveur de ma liqueur intime sur ses lèvres.
Elle m’amène jusqu’à ma chambre, m’allonge sur le lit. Sa bouche est partout, sa langue lèche le creux de mes oreilles, mes lèvres, mon cou, mes seins, mon ventre, retrouve le chemin de mon clitoris. Ses mains caressent mes seins, mes fesses ; ses doigts me pénètrent dès que sa langue abandonne mon vagin. Je tiens sa tête serrée contre mon pubis, et je lui crie presque :
Et elle me fait jouir.
Jusqu’à minuit, nous nous sommes donnés du plaisir. Nous avons mangé, nous servant de nos seins et de nos pubis comme assiettes, de nos vagins comme de verres. Les doigts étaient tacitement interdits. Nous nous sommes endormies. Sa main caressant mes cheveux, ma joue posée sur son pubis. Je crois que j’ai laissé mes doigts en elle toute la nuit.
4 avril 2012
Le petit jour a réveillé Valérie avant moi. Quand je me réveille, je suis seule et cela me procure un instant de panique et de peur. Mais je l’entends qui s’agite dans la cuisine. Cette peur ! Non, je ne veux pas. Je ne veux plus.
J’ai l’odeur de mon amie sur les doigts. C’est plutôt d’ailleurs nos odeurs mêlées. Mais non, ce n’est pas possible…
J’enfile la première robe trouvée dans mon placard. Il me faut aller à la cuisine.
Valérie est toujours nue et prépare le petit-déjeuner. Elle sourit et chantonne.
J’ai la gorge nouée.
Elle essaie de plaisanter, mais son sourire a disparu.
J’ai les larmes aux yeux. Elle aussi.
Elle semble anéantie. Le suis-je autant qu’elle ? Sans doute plus.
Elle passe devant moi, dans le couloir ; elle cherche ses affaires parmi les miennes. Elle ne retrouve que ses chaussures, son pantalon et son blouson. Pas de débardeur : il a dû tomber pendant que je courais derrière elle.
Elle ne se rhabille pas. Elle laisse retomber ses vêtements et couler ses larmes. Elle se précipite vers moi, me tient les joues dans ses mains et, sur la pointe des pieds, me pose un bisou sur le front. Elle ne dit rien. Elle me tourne le dos, récupère ses affaires et sort de l’appartement, dont la porte est restée ouverte toute la nuit.
Elle me tourne toujours le dos, et je ne peux m’empêcher de regarder ses fesses. Juste avant de refermer la porte et de les soustraire à ma vue, elle me dit :
La porte claque.
Les vannes sont ouvertes en grand ; à genoux, je pleure, je pleure des minutes entières. J’ai enfin compris, j’ai tout compris. Oh Valérie… Ma Valérie !
Bonheur, malheur, bonheur, malheur. Mais combien de cadeaux faut-il encore que tu me fasses ? Je te dois la vie, je te dois tout. Et je suis là comme une cruche dans ma robe.
Je cours, j’essaie de la rattraper ; je suis pieds nus mais je m’en fous.
Trop tard : elle est partie.
Mais moi aussi je peux t’offrir un cadeau. Pas un cadeau d’adieu ; juste un petit cadeau d’au-revoir et à très bientôt.
Je retourne toujours en courant vers mon immeuble ; j’ai de la chance : quelqu’un sort au moment où j’arrive. J’étais partie sans mes clefs. Il ou elle, je ne sais pas, me regarde passer comme une furie.
Je n’ai pas franchi la porte des escaliers que j’ai déjà jeté ma robe loin derrière moi. Plus jamais je ne te porterai, sale traîtresse !
Je fouille mon sac, en sors mon téléphone portable. Je cours toujours, vers l’ascenseur. J’appuie frénétiquement sur le bouton. Il arrive, je me jette dedans.
Je me prends en photo, une fois, deux fois, dix fois. De face, de profil, de dos ; je m’arrange pour que sur les photos on me voie en double exemplaire avec l’aide du miroir.
J’ai appuyé sur le bouton du rez-de-chaussée. Je continue à me mitrailler, devant les boîtes aux lettres. J’envoie toutes les photos que je peux sur le portable de Valérie.
La première photo était accompagnée de ce message :
Pas aujourd’hui, pas demain. Peut-être pas la semaine prochaine. Mais ce cadeau est pour toi, rien que pour toi. Si tu en veux encore.
J’attends, toujours nue au milieu du hall d’entrée, en pleine journée. J’attends désespérément une réponse.
Elle arrive enfin :
Je serai toujours là, toujours là pour toi.
À suivre…