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Temps de lecture estimé : 38 mn
30/01/13
Résumé:  Paul, auteur à ses heures d'histoires érotiques, décide de tester ses scénarios dans la vraie vie. Pour cela, il organise la rencontre de sa femme avec un homme qui a pour mission de la séduire.
Critères:  fh fhh couleurs couple cadeau cocus vacances anniversai amour voir miroir intermast fellation cunnilingu anulingus pénétratio double sandwich fsodo yeuxbandés confession -couple+h -cocucont
Auteur : VincenLise      Envoi mini-message

Série : Du rêve à la réalité

Chapitre 01 / 02
Travaux pratiques

J’entre comme un voleur. Enfin, un voleur qui a pensé à désactiver l’alarme de la porte du sous-sol. Il est vrai qu’on a trente secondes, une fois la porte ouverte, pour taper le code. Mais le coffret est malheureusement programmé pour signaler son arrêt par une sonnerie à réveiller les morts. Alors vous pensez, même si le couple est concentré sur son plaisir, ils ne pourraient pas ne pas entendre.


C’est à ce moment que je me suis dit : « Paul, tu n’es pas en train d’écrire une histoire entièrement sortie de ton imagination. Non, c’est de la vraie vie dont tu parles. L’histoire de ton couple, de ta femme, de toi, et d’un troisième larron qui s’est immiscé entre nous. Laisse le côté artificiel et les astuces d’écriture. Commence par le début. Sinon personne ne comprendra rien. »

Il a raison, enfin je veux dire, j’ai raison, moi le mari, celui qui a tout manigancé.


Donc, voici le début.


Mariés depuis… un siècle… la cinquantaine bien avancée… ma femme et moi vivons encore en « presque » parfaite harmonie. Je lui suis fidèle, à l’exception d’une escapade au cours d’un déplacement professionnel à Varsovie, où une « secrétaire », certainement appointée par l’entreprise, m’a fait découvrir la réalité de l’expression « sucé jusqu’à la moelle ». Seul bémol, Maude, ma femme s’en est doutée. Ah, la perspicacité féminine ! Cela a été l’occasion d’une période délicate avec déclaration du genre : « Moi aussi je pourrais. J’ai bien failli, une fois, avec un collègue ! » Ce qui me fait penser qu’elle doit aussi m’être fidèle.


Et puis, la crampe de l’écrivain s’est déclarée. Oh, rassurez-vous : je n’ai pas la prétention d’être « Un Auteur » ; non, juste le gars qui s’éclate dans l’écriture de petites nouvelles. Cela fait travailler les neurones, la grammaire, l’imagination et les fantasmes. Eh oui, les fantasmes, car ce sont des histoires érotiques que j’écris.


Le problème, c’est qu’au bout d’un moment réalité et fiction ont tendance à se mélanger, surtout si – comme c’est mon cas – je m’inspire de mon entourage, gens et lieux, pour servir de canevas. Alors j’ai commencé à me dire que, peut-être, je pourrais déplacer le curseur de notre sexualité. Mes histoires tournent souvent autour du thème « couple avec mari ou femme trompés, heureux d’être cocus ou pas ». N’importe quel psy dirait que j’extériorise dans mes histoires des pulsions cachées ou des colères rentrées. Alors j’ai décidé de sauter le pas. Mais comme je ne voulais prendre qu’un minimum de risques, j’ai essayé de tout prévoir, tout organiser.

Pas question que ce soit Maude qui me surprenne avec une maîtresse. Sa réaction pourrait être définitive. Non, l’inverse est le bon plan. Si je suis choqué ou blessé par ce que j’organise, je ne pourrai n’en vouloir qu’à moi.


Première étape : trouver un candidat. Pas évident. Je ne me vois pas demander à nos amis ou des collègues ce genre de service. Par contre, je pourrais tenter avec des anonymes. Bien sûr, pas question d’arrêter quelqu’un dans la rue et lui demander : « Vous voulez coucher avec ma femme ? ».


Mais, pour la parution de mes premiers textes sur le site, j’avais laissé mon adresse mail, et j’ai reçu pas mal de courriels. J’ai arrêté par la suite, car la plupart n’étaient que des offres de partouze, croyant que mes textes étaient un appel pour des échanges.

Cependant dans le lot, certains – cinq en réalité – écrivaient pour bavarder, me félicitant ou me critiquant, qui pour le scénario, qui pour une scène, qui pour la crédibilité. Alors j’ai repris contact avec eux, me disant que ceux-là seraient plus à l’aise dans ce que je prévoyais.

Pas de lourdauds ou collectionneurs de femmes mûres. Non, je voulais quelqu’un qui accepte de jouer le jeu de la séduction, avec le risque de se faire jeter et non pas arriver dans un lit, avec ma femme dedans et attendant « The Mâle » pour baiser.


Je vous passe les détails et les échanges, très nombreux. Arrive le moment de l’envoi des photos. J’avais choisi avec soin celle de ma femme se faisant bronzer nue sur notre terrasse, visage et arrière-plan floutés, pour m’assurer que même des amis ne pourraient pas la reconnaître. On n’est jamais trop prudent. Bien sûr, les candidats ont apprécié. Maude est une belle femme. Par contre, de l’autre côté, pas de séducteur ! Et même si je ne suis pas un expert, je ne voyais pas Maude succomber à l’un deux. Quitte à être cocu et faire goûter la saveur du fruit défendu à ma femme, autant que ce soit par un homme différent de moi. Je ne sais pas, moi : plus jeune, ou plus beau, avec une belle allure. Un séducteur en somme.

Et puis arrive la dernière réponse. Surprenante.


« Votre femme est très belle. Vous êtes un homme heureux. Bien sûr, elle me plaît, mais je veux vous rencontrer, vous, avant de donner ma réponse. J’habite dans la région parisienne et vous ? »


Nous avons donc pris rendez-vous. Vous savez, du genre : « Au bar du café…, un livre à la main », comme dans les films d’espions ou de premier rendez-vous du courrier du cœur.


Dès la seconde où je l’ai vu, j’ai pensé : « Bingo, j’ai trouvé ». Il ne doit pas avoir plus de trente ans, assez grand, avec une silhouette presque féminine, au point qu’un instant j’ai eu l’idée que c’était un homme qu’il recherchait et non pas une femme. Mais la vraie raison de ma joie, c’est sa couleur de peau. Noir ; il est noir.


N’allez pas imaginer que je tombe dans le cliché de l’homme noir, bien pourvu par la nature et qui fait jouir toutes les femmes qu’il possède. Non, la vraie raison, c’est que Maude, lorsqu’elle était encore étudiante – donc avant que je la connaisse – a eu une liaison avec un garçon de couleur. C’est une amie qui m’a raconté que cela avait duré longtemps, en précisant qu’à l’époque ce n’était pas si courant, une liaison affichée et assumée entre une Blanche et un Noir. Mais Maude ne m’a jamais parlé d’« Avant » ; donc, je suis censé ne rien savoir.


Lorsque nous avons commencé à discuter, mon idée s’est confirmée. Ce garçon fait un très bon candidat. Il est jeune, rappellera sa jeunesse à mon épouse avec, il me semble, une bonne éducation. Français d’outre-mer, ayant passé toute son adolescence en Métropole. Bien sûr, je le presse de questions auxquelles il répond sans détour, ne se privant pas de m’interroger sur mes intentions réelles.


Nous convenons d’un autre rendez-vous, chez lui, car je ne veux rien laisser au hasard. Je n’imagine pas ma femme amener un homme à la maison, du moins au début. Je veux une ambiance qui la mette en confiance, loin des chambres d’hôtels et des baises rapides entre deux portes.


L’appartement, un studio, est typique du célibataire qui passe plus de temps dehors que chez lui.


Il connaît maintenant mes intentions, mon exigence de suivre à la lettre le scénario que j’ai imaginé, mais aussi et surtout de ne jamais rien dire de notre accord et ne pas chercher à la revoir après. Je lui confie le maximum d’informations sur les goûts de Maude, de la danse à ses lectures, avec cette passion pour le cinéma d’auteur. Il accepte de me tenir informé, chaque fois qu’ils se rencontreront, de l’avancement de leur relation. Il accepte aussi de filmer tout ce qui se passera chez lui, avec une caméra espion incorporée dans un réveil que je vais lui fournir. La seule chose qu’il refuse, ce sont des informations sur nos pratiques sexuelles, ce qu’elle aime, ce que j’aimerais, etc.



Pour le premier contact, cela se passe chez moi, car j’ai invité le « Séducteur », Yanis, à dîner comme je le fais quelquefois avec des collègues. J’ai juste parlé à Maude d’un CDD très sympa. Je travaille dans l’informatique, et comme elle est imperméable à la technique, elle ne risque pas de voir qu’il n’y connaît rien.


La soirée s’est très bien passée. Le bouquet, avec ses fleurs préférées, a bien servi d’introduction. Comme par hasard, ils ont découvert des centres d’intérêts communs. Pour un peu, j’aurais pu être vexé de me retrouver hors-jeu.


Quelques jours plus tard, je transmets à ma femme, de la part de Yanis, deux invitations pour un film à la cinémathèque. Bien sûr, je m’arrange pour me désister et le proposer, lui, pour l’accompagner.


Pendant plusieurs semaines, je ne vois que la partie émergée de l’iceberg. Yanis raccompagne ma femme à la maison après un ciné ou une expo. Je le remercie chaleureusement, devant Maude, de servir de chaperon. Yanis vient manger, c’est moi qui l’invite. Toute une mise en place qui dure. Un moment, je me demande si ma femme va se laisser séduire. Je n’arrête pas de faire des compliments sur Yanis, au travail, en ami, etc.


Enfin, après tous ces « RAS » que je reçois après chaque rencontre, un « Premier Baiser » vient me mettre du baume au cœur. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas le « scénariste », plutôt que le mari, le plus heureux : celui qui voit son œuvre prendre forme.


Puis la partie immergée de l’iceberg devient d’actualité. Elle resterait immergée si Yanis ne me tenait pas au courant comme prévu, car Maude ne me parle plus des sorties. C’est vrai que je suis absent de la maison du matin au soir et que son boulot d’enseignante lui laisse des plages de liberté.


« Nous avons rendez-vous, chez moi, demain, 14 h. » Voilà ce qu’il m’annonce. Le sort en est jeté. Pendant toute la nuit, je n’arrive pas à dormir. Maude non plus d’ailleurs, que je sens agitée. Comme souvent, lorsque nous sommes dans l’attente d’un sommeil qui ne vient pas, je m’approche d’elle et la caresse pour lui faire l’amour. Elle n’est pas très entreprenante, peut-être gênée d’avoir des pensées pour un autre homme. Moi aussi, je suis perturbé de savoir que demain un autre fera peut-être gémir ma femme sous ses assauts.


Voilà ; j’éjacule, et elle se relâche un peu. Chacun retourne dans ses pensées, dans ses rêves. Le matin, lorsque je quitte la maison, j’ai bien réfléchi et décide de laisser faire le destin. Enfin, un destin bien balisé, bien borné.

Je ne vous dis pas la journée que j’ai passée. Vers 18 h, je reçois un SMS :


« Tout va bien. J’ai pensé que vous seriez impatient de savoir. J’ai glissé la carte mémoire dans la petite poche du sac de Maude. »


Il a fallu attendre qu’elle dorme pour que je puisse enfin récupérer la carte et regarder sur mon PC. La vidéo est très mauvaise. Ma femme a voulu qu’il tire les rideaux et éteigne la lumière. On ne voit que des ombres, surtout Yanis que sa couleur de peau rend presque invisible, si ce n’est par contraste avec le corps blanc de mon épouse. Mais, une chose est sûre : ils n’ont pas passé deux heures à jouer aux cartes. C’est fait et, si je ne l’ai pas vu, je l’ai entendu, sans erreur possible. Un autre a fait jouir ma femme, et plutôt deux fois qu’une. Je ne pense pas qu’une maîtresse simule avec son amant, n’est-ce pas ?


Après cette première fois, j’ai l’impression qu’un flot impétueux, certainement trop longtemps retenu, emporte ma femme avec son amant. Bien vite les fausses pudeurs, qui font tirer les rideaux pour se dissimuler aux yeux de l’homme qui va vous prendre, laissent la place à une amoureuse sans complexes. Les vidéos que je visionne sont une succession de scènes torrides. Oui, des scènes que même dans mes rêves les plus fous je n’osais envisager.


Et si j’avais fait entrer le loup dans la bergerie ? Elle se laisse complètement diriger par son amant, qui mérite d’ailleurs un hot d’or. Il lui impose. Non, le terme est trop fort : on pourrait croire à une relation de contrainte. En réalité, il lui propose, et la guide dans des plaisirs nouveaux. La sodomie, par exemple, est passée comme une lettre à la poste, si j’ose dire, alors qu’elle me l’avait toujours refusée.


Mais le moment le plus fort a été après qu’ils aient échangé des contrôles sanguins négatifs. Je félicite Yanis de s’être positionné dans l’axe de la caméra pour me faire assister à une fellation, somme toute très classique, mais dont il s’est arrangé pour ne laisser aucune porte de sortie à Maude. C’est dans sa gorge qu’il s’est répandu, l’amenant au geste suprême de la déglutition. Cela aussi, elle me l’avait toujours refusé.


Bien que jamais je n’aie entendu le moindre mot qui puisse faire penser à de l’amour, voire de la tendresse, j’ai décidé d’arrêter. Il faut savoir être raisonnable, et surtout ne pas attendre trop longtemps pour tirer profit de son investissement.


J’ai donc demandé à Yanis d’organiser une rencontre chez moi, dans mon lit. Je ne sais pas comment il s’est arrangé, mais le jour prévu ils sont bien là.



C’est ici que l’on retrouve le début de mon texte.


[J’entre comme un voleur. Enfin, un voleur qui a pensé à désactiver l’alarme de la porte du sous-sol. Il est vrai qu’on a trente secondes, une fois la porte ouverte, pour entrer le code ; mais le coffret est malheureusement programmé pour signaler son arrêt par une sonnerie à réveiller les morts. Alors vous pensez, même si le couple est concentré sur son plaisir, ils ne pourraient pas ne pas entendre.]


J’ai même pensé à graisser la porte de l’escalier pour rendre mon arrivée totalement silencieuse. J’ai déjà préparé un scénario pour justifier mon intrusion intempestive, au cas où Maude me questionnerait. Mais je suis bien persuadé qu’elle ne pensera pas à cela avec la pression que je vais lui mettre.


Yanis a bien retenu mes consignes : la porte de la chambre est entrouverte et la pièce est illuminée par le soleil de ce bel après-midi de juin. La fenêtre de notre chambre donne sur le jardin, mais la végétation nous cache aux regards des voisins ; aussi, souvent nous faisons l’amour le rideau et les volets ouverts. Il n’a donc pas eu besoin d’insister pour que la lumière soit parfaite. C’est indispensable pour deux raisons. La première, c’est que de cette façon je suis relativement invisible dans la pénombre du couloir. La seconde et la plus importante, c’est que la mini caméra intégrée dans le réveil espion demande un éclairage suffisant, si l’on veut obtenir un film correct.


Combien de fois ai-je décrit ce genre de scène dans les textes que j’ai soumis au site ? J’ai l’impression de vivre ce que j’ai écrit, car souvent je situe les actions dans des lieux familiers, en particulier ma maison.

L’homme avance sans bruit pour surprendre les amants. Il découvre la femme allongée sur le lit. Non, pas simplement allongée : plutôt à genoux, la tête cachée dans le drap, cambrée outrageusement, offrant à son amant ses fesses laiteuses quelle écarte de ses mains avec une vulgarité que le mari ne connaît pas.


L’amant, lui, est agenouillé derrière la femme, le visage plongé dans la raie transformée en vallée facilement accessible. Ses bras disparaissent entre les cuisses de la femme. On devine, plus qu’on ne peut le voir, ses mains puissantes s’accrocher aux seins dont les pointes doivent frotter sur le drap de lin.

Choc des contrastes. Peau noire sur peau blanche. Langue rose sur chatte rouge. Lèvres charnues sur petites lèvres, ailes de papillon. Langue qui monte pour plonger dans l’anus déjà entrouvert par l’attente et les mains qui le déforment.


Mais aussi ces bruits si difficiles à rapporter avec la précision voulue sur le papier. Ces bruits, je les entends parfaitement, comme si mes oreilles étaient capables de se glisser près d’eux. La bouche qui aspire le clitoris. La langue qui glisse et pénètre, entraînant avec elle des torrents de salive, du con au cul, du cul au con. Et le bruit des corps sur le tissu, d’un genou qui s’enfonce un peu plus dans le matelas pour faire osciller le bassin. Mais le plus fort et le plus difficile à reporter, ce sont tous ces gémissements, ces petits cris, ces soupirs, qu’elle surtout, laisse échapper de ses lèvres pourtant plaquées contre le drap.


Il m’a vu, me sourit. Ce n’est pas un inconnu, ce n’est plus une inconnue. C’est ma femme, Maude, et Yanis. Nous étions convenus d’un scénario. Manifestement, il est dans les temps et je suis arrivé comme prévu. Alors il se relève, et maintenant il se positionne. Il a juste besoin de légèrement fléchir les genoux pour que son sexe trouve le bon angle. Comme un pro, il se tourne légèrement pour que sa hanche ne me cache pas le spectacle de son gland qui entre dans le vagin après avoir écarté les petites lèvres cramoisies. Les vidéos qu’il m’avait fait parvenir ne m’avaient pas vraiment permis, prises de trop loin, de juger la bonne proportion de son sexe déployé. Nous ne jouons pas dans la même catégorie, et pourtant c’est avec ce bâton que Maude a fait ses premières expériences de suceuse et de sodomisée. Un moment de distraction et la queue est entrée entièrement, accompagnée d’un cri de plaisir de la femme. C’est drôle, je n’arrive pas encore à quitter mon rôle d’écrivain pour celui du mari.


Quelques va-et-vient et maintenant le gland se déplace légèrement vers le haut. Les mains noires, à la proportion du sexe de Yanis, se placent sur les fesses, que ma femme lui abandonne. Il se penche et laisse tomber un long filet de salive sur l’anus. Étrangement, ce crachat me tire totalement du rêve éveillé de l’écrivain pour me ramener chez moi, dans ma réalité, ma chambre, ma femme, son amant. Jamais dans mes textes je n’aurais pu écrire un tel geste. Bizarre, non ?



La queue qui fraie son chemin dans ce cul encore vierge un mois plus tôt arrache un cri de douleur à Maude, qui se cabre. Je vois son visage dans la glace et je recule pour qu’elle-même ne puisse pas me découvrir.



C’est comme un soupir sans fin qui accompagne maintenant la lente progression du pieu dans son fondement. Il est entré. Comment un tel objet peut-il entrer dans un conduit si étroit et surtout si peu rodé car, si je ne me trompe, Yanis m’a parlé d’un maximum de dix fois.


On ne sait si c’est ma femme qui est attirée par les mains de son amant ou elle qui vient s’embrocher sur la queue, mais le pubis et les fesses sont en contact. Comme si le plus dur était fait, Maude se replace, visage contre le drap, ultime appui de son corps, sous les coups de boutoir de son amant. Car il ne la ménage pas. Il est puissant, possessif, avec la hargne d’un violeur. C’est peut-être ce que cherchent certaines femmes ; en tout cas, celles dont il fait la conquête, la mienne faisant partie du lot. Peut-être que nous, les maris, sommes trop doux et que nos épouses veulent, au moins de temps en temps, un peu de sexe sauvage avec le côté mâle dominant.


Et en ce moment, elle est servie. Il lui ramone le cul et chaque fois qu’il va au fond, elle pousse un cri, mélange de douleur et d’encouragements. Mais petit à petit, ce ne sont que des « Oui, oui, oui » qui sortent de sa bouche de façon ininterrompue. Si j’avais un doute ou un regret de m’être engagé sur le chemin tortueux de ce scénario qui transforme ma femme en objet sexuel sans son assentiment, alors je serais soulagé. Je savais, par les vidéos et les commentaires de Yanis, que Maude s’était prêtée volontiers à sa séduction sexuelle ; mais j’ai vraiment sous les yeux le meilleur des pardons. Je suis heureux, pour moi, mais surtout pour elle. Quand on aime quelqu’un, et Dieu sait combien j’aime ma femme, toutes les intentions sont bonnes pour le contenter. Alors, si en plus j’y trouve ma part !


Yanis me regarde. Je comprends qu’il va venir. Cela va bientôt être à moi. Nous avions décidé de le laisser jouir avant mon entrée, ultime cadeau du mari voyeur à l’amant complice.


Voilà, il jouit. Ses mouvements ralentissent. Son jus inonde le cul. Si la quantité est en proportion de l’engin alors… C’est le cas, sûrement, car lorsque le sexe quitte le fondement, une source de sperme coule de l’anus.

Je prends ma respiration. Ma colère monte. Je hurle. La porte va buter dans un bruit assourdissant contre le mur. J’insulte, je vitupère, utilisant mes poings pour frapper le mur, le matelas, comme si je me retenais de frapper les amants. Je pousse l’homme, le traite de salaud, lui promettant les pires tracas. Je ramasse ses affaires, les lui jette et le pousse dans le couloir, toujours avec cris et insultes. Arrivé dans l’entrée, je fais mine de le jeter dehors avec le fracas d’une porte claquée. Laissant Yanis se rhabiller discrètement avec le sourire du devoir accompli, je retourne dans la chambre.


Ma femme s’est blottie sous les draps comme pour se protéger. Elle est figée. Jamais elle ne m’a vu en colère. Je suis plutôt du genre placide. Bien sûr, elle se demande ce que je vais faire.

Rien ; enfin, presque… Le ton de ma voix a changé. Je suis glacial. Juste quelques mots.



Et je tire le drap qui la recouvre.



Je ne lui laisse pas le temps de réagir. Je quitte la pièce. Je quitte la maison, retrouvant au café du coin Yanis qui m’attend. Ceux qui nous voient bavarder ne peuvent pas se douter de ce que nous venons de faire. Des amis qui discutent, voilà ce que nous sommes. Je promets de le tenir au courant. J’ai déjà sa promesse de ne pas chercher à revoir Maude, même si elle l’appelle ; et dans ce cas, de m’en informer. J’ai presque de l’affection pour ce garçon. Je pense qu’elle est partagée. Nous avons tellement de points en commun, de façons de penser partagées, malgré notre différence d’âge. Dommage que nous ne puissions plus nous revoir, du moins officiellement.


En entrant à la maison, je retrouve Maude qui m’attend dans le salon. Manifestement, elle s’est douchée. Le lit est fait. Elle a changé les draps. Du parfum embaume, certainement pour couvrir l’odeur des amants. Je récupère la mini mémoire du réveil. À mon tour, je m’installe au salon, mais avec mon PC dans lequel j’ai placé la carte. Elle visionne avec moi sa partie avec son amant.


Petit à petit, elle se recroqueville sur son siège. Elle doit avoir honte. Et pourtant, si elle savait comme ces images me font plaisir… Oui, plaisir, car mon plan – pour l’instant – a très bien fonctionné. C’est une femme sensuelle et décomplexée que montre cette vidéo. Une femme à qui son amant a fait découvrir de nouvelles sensations. Une femme qui suce une queue noire avec avidité, qui recueille la semence, joue avec et l’avale. Une femme qui se fait prendre et sodomiser avec un plaisir affiché et même exprimé.


Pour l’instant elle me regarde, attendant mes réactions. Mais je ne dis rien. Alors elle parle, s’excuse, se justifie.


« Ce n’est pas de l’amour, non, juste du sexe… C’était la dernière fois… » Elle me rappelle mon écart de conduite, dix ans plus tôt, comme possible excuse. Aussi elle insiste sur l’absence de protection en sortant de son sac un résultat d’analyse de Yanis. Non, jamais elle n’aurait mis en danger ma santé, etc. etc.


Je ne réagis pas, ni en bien, ni en mal. À partir de maintenant commence la partie la plus délicate de mon plan, celle justement qui laisse la place à l’improvisation. D’un côté, je ne dois pas pardonner trop vite, sous peine de passer pour faible. D’un autre, je ne dois pas me bloquer dans la situation du mari cocu qui n’arrive pas à tourner la page. Ce serait un comble de me priver de sexe alors que tout cela n’a pour but que de mettre un peu de piment et de nouvelles pratiques dans notre vie.


Aussi, les jours suivants, je m’évertue à faire semblant de me forcer pour reprendre une vie normale. Pas de reproches, mais tout de même une certaine retenue, une distance conservée.


Quinze jours sans sexe, c’est dur, surtout qu’il fait beau et que les femmes se montrent dans des robes légères et des décolletés plongeants. Je me masturbe pour faire tomber la pression, profitant de l’absence de ma femme pour regarder la vidéo. Elle aussi est très en beauté. Je la soupçonne de jouer la tentatrice car elle se promène assez dévêtue à la maison, prétextant « cette chaleur insupportable ». Elle se prend à son propre jeu car une nuit j’ai bien remarqué de petites secousses du matelas, révélatrices d’un massage de clitoris.


Heureusement, la fin juin arrive. Les vacances sont toujours une période propice pour un changement.


Chaque année, nous partons le mois de juillet en vacances dans l’île d’Oléron où nous louons une maison. Les valises sont prêtes, les vélos chargés. Huit heures de route sous un soleil de plomb que même la climatisation a du mal à combattre. Il fait nuit lorsque nous arrivons à notre destination.


La maison est une fournaise, et même avec la fenêtre de la chambre grande ouverte, la chaleur est intenable. Allongés nus sur le lit, nous cherchons un sommeil qui ne vient pas. Maude se lève.



La douche est juste là, de l’autre côté du muret. C’est un des charmes de cette maison, la douche italienne, gigantesque, bien conçue avec le sol parfaitement réalisé qui évite ces écoulements ou ces flaques d’eau mal canalisées, que l’on trouve malheureusement assez fréquemment. Je suis sûr que vous avez souvent pesté contre ce genre de problème. Mais ce n’est pas mon propos. Maude dirait « Paul, tu es trop perfectionniste. Tu te gâches la vie avec ces détails ».


En attendant, l’eau fraîche coule sur son corps. Je suis aux premières loges. Le lit est juste dans l’axe et je peux la voir sous deux angles. Par-dessus le muret, mais surtout par le grand miroir. Bien sûr, elle le sait. Souvent, nous avons fait l’amour sous la douche : c’est un des rares fantasmes que je lui connaisse. Moi, ce n’est pas trop mon truc, l’eau qui s’insinue partout ; mais je ne peux pas décemment lui refuser ce plaisir.


Donc, elle sait que je peux la voir, comme je sais qu’elle sait, etc. Elle est belle, ma femme. Encore plus belle qu’avant. Savoir qu’un homme jeune et vigoureux qui peut séduire toutes les filles qu’il veut ait accepté de la mettre dans son lit, comme une jeunesse de vingt ans, me la fait redécouvrir. C’est vrai qu’à cinquante-cinq ans, elle porte toujours beau. Toujours aussi fine, avec juste des rondeurs aux bons endroits, que la maternité n’a fait que souligner. C’est vrai que son métier l’y aide. Je crois vous avoir dit qu’elle est enseignante, mais je ne sais plus si j’ai précisé : en sport. D’ailleurs je devrais bien m’y mettre moi, au sport, si je veux faire disparaître mes poignées d’amour et mon début de ventre. Car je sais que j’ai joué avec le feu en lui mettant Yanis dans les pattes. Il ne faudrait pas que cela lui donne des idées…


Pour l’instant, c’est moi qui ai des idées. Vous savez, le genre d’idées qui se concentrent dans le sexe d’un homme pour le faire grandir. La fautive ? Maude, bien sûr. Non pas que la seule vision de ma femme nue me fasse cet effet, non ; c’est ce qu’elle fait. La coquine ! Sans avoir l’air d’y toucher, elle me fait le grand jeu. J’ai l’impression de relire un de mes textes. Ce n’est pas surprenant, car j’ai déjà utilisé cette douche dans un scénario torride.

Vous savez, cette façon de placer son corps pour que l’eau coule sur chaque centimètre de peau. Elle utilise le jet qui tombe de la pomme de douche comme un axe autour duquel elle pivote. Cascade sur la nuque, ruisseau le long de la colonne qui irrigue le creux des reins pour s’écraser au sol après le toboggan de la croupe cambrée. Pluie fine sur la poitrine, que deux mains qui pressent les seins l’un contre l’autre transforment en torrent dans la vallée étroite ainsi créée. Ne parlons pas des gouttes rescapées qui vont se cacher dans les plis de la vulve.


Voilà pourquoi je bande, ce qui ne peut pas échapper à Maude lorsqu’elle revient, rafraîchie, pour retrouver sa place à côté de moi.



Je suis sûr qu’elle sourit en me disant cela. Je pense « Attends, coquine ; je vais te rafraîchir, moi… ».

Pas la peine de vous faire un dessin. Sexe, sexe et encore sexe. Nous avons du retard à rattraper. Mais attention, sexe sage. Enfin, si cela existe. Je veux dire, classique ; notre classique. Je n’ose pas, elle n’ose pas plus s’essayer aux positions qui, pour l’instant, auraient le goût de la faute.


Mais vous me connaissez, j’ai un plan.


Je laisse passer quelques jours où nous roucoulons comme de jeunes perdreaux. Chaque matin, elle va faire son footing. Ce jour-là, alors qu’elle revient, je fais semblant de ne pas l’entendre, plongé dans le film que je regarde sur l’écran plat du salon. Bien sûr, tout est synchronisé. J’ai même monté le son. C’est le moment où Yanis la sodomise, sous mes yeux, dans notre chambre. Son cri résonne dans la pièce. Elle ne peut pas ne pas l’entendre, réagir.

Elle s’approche, je la remarque, elle me dit :



Et, comme si elle venait de vraiment comprendre, elle me prend par la main.



Dans la chambre, le lit encore défait ; elle fait glisser mon short, me pousse sur le lit, m’abandonne le temps de quitter ses vêtements et revient vers moi. Sa bouche s’empare de mon sexe à peine tendu. Elle le cajole, d’abord petite chose à l’aise dans son espace, puis bâton envahissant, plus difficile à circonscrire, au point qu’elle doit lâcher prise par moments pour reprendre son souffle. Moments que ses mains utilisent pour me branler et me caresser les bourses, question de bien montrer que ce n’est que partie remise. Elle m’embouche à nouveau, reine en gorge profonde, défiée par elle-même sur la télé, qui se doit de faire avec son mari ce qu’elle a accordé à son amant.


Il ne faut jamais demander l’impossible, surtout à un mari qui sent que la jouissance arrive alors que sa queue est au chaud dans une bouche accueillante qu’il a déjà vue accepter et avaler un flot de sperme étranger. Mais ce qui est meilleur que tout, le plus excitant, le plus jouissif, le plus graveleux, c’est l’aisance avec laquelle Maude accepte cet hommage si longtemps refusé. Pas une goutte, pas une traînée n’est perdue. Elle fait son devoir. Petit soldat jusqu’au bout qui présente au propriétaire une langue chargée de son propre fruit. Et, j’accepte l’hommage. Oui ; je ne fais pas partie de ces hommes qui demandent à leur femme de boire leur semence et refusent d’y goûter. C’est pour moi un devoir, un plaisir, un pardon accordé de partager ce goût particulier du sperme masculin.


C’est le soir même, au moment de ranger la vaisselle, que j’ai demandé la suite du programme. Après la douche, de retour de plage, Maude reste en chemisette ou tenue légère. Il a été facile pour moi de la bloquer devant l’évier pour rendre hommage à sa féminité. Rendre hommage, oui, mais d’abord avec ma bouche et ma langue. Souvent, c’est un exercice que nous pratiquons, sachant que des passants peuvent voir cette femme, dans sa cuisine, qui se charge des tâches ménagères, sans se douter qu’une langue se charge d’autres tâches. La différence, c’est qu’aujourd’hui cette langue prend ses aises. Bien sûr, elle excite le clito et pousse dans la vulve, mais aussi elle montre un autre chemin, une autre porte, celle que l’on qualifie de « porte de derrière », ou « fondement », ou « porte des vierges ». Car ce chemin, le cul pour être trivial, a toujours été le succédané pour l’amant délicat. Mais oui, délicat, car il prenait soin de ne pas engrosser sa maîtresse. La pilule et la pudibonderie se sont chargées de rendre la route honteuse.


Honteuse ? Mon cul ! Si j’osais ce jeu de mots, que j’aurais fait dans une de mes histoires inventées. Mais je dois rester au plus près de la vérité. Pourtant, c’est bien là que mon gland demande la permission. Accordée, semble dire le long soupir que ma femme pousse alors que mon pieu progresse.


Divine révélation… Chemin étroit, presque vierge. J’imagine un passant qui voit Maude, immobile, la bouche ouverte, comme pétrifiée. Que peut-il penser ? Peut-il imaginer qu’un mari est en train d’enculer sa femme, dans la cuisine, à la vue de tous. Enfin, pas tout à fait. Heureusement, le mari – moi, en l’occurrence – est plus petit que la femme et donc ne dépasse pas à la fenêtre. Avantage, les petits. Les grands ne peuvent pas goûter à ce plaisir. Baiser une femme sous les yeux d’un passant qui s’évertue à saluer cette femme qui ne le voit pas. Eh oui, les yeux de la femme sont ailleurs. Ses yeux regardent la queue qui la possède, qui glisse millimètre par millimètre dans son cul pour venir prendre possession et enfin planter le drapeau du propriétaire dans cette zone inexplorée. Qu’importe que ce territoire ait déjà connu un explorateur. Qui se souvient des Vikings, véritables conquérants de l’Amérique ? C’est Christophe Colomb, le découvreur officiel.


Les yeux qui voient dans le dos ? Cela n’existe pas ! Vous êtes sûrs ? Vous n’avez jamais senti cette chaleur qui vous envahit si un regard se pose sur vos fesses, Mesdames, ou vous, Messieurs ?


Peu importe. En tout cas, pour la première fois mon sexe est dans son cul. Expérience totalement nouvelle, jamais réussie. Annapurna premier 8000 ! Les plus grands sont dans ma tête.


Le passant doit être étonné des soubresauts de ma femme. Ma queue, mandrin magique, baguette de sorcier, la possède avec une vigueur insoupçonnée. Elle tressaute. Je suis sûr que ses pieds décollent du sol. Elle se retient à l’évier pour éviter de tomber. Je veux résister à l’appel du plaisir. Non, je compte. Compter dans un moment pareil ! Ridicule ? Pas sûr ! Je veux tenir aussi longtemps que Yanis dans le cul de Maude, chez moi. On a la fierté que l’on peut !

Vingt. Oui, vingt secondes de plus. C’est idiot, mais je suis fier. On a les défis que l’on se donne. J’ai le temps d’entendre Maude jouir, longtemps, longtemps. D’entendre sa voix m’appeler, moi et personne d’autre.



Une seconde. C’est le temps qu’il faut pour balayer toutes les questions que j’ai pu me poser sur ce plan audacieux et risqué.


Voilà. Tout le reste du mois de juillet est à l’identique. Pas tout à fait. Sauf lorsque les enfants sont venus, les amis aussi. Dans ces moments-là, nous sommes allés nous cacher dans la pinède, repère des amoureux, des jeunes, des amants. Dans quelle catégorie sommes-nous ? On s’en fout ! Vive la baise des vacances !


J’aime travailler au mois d’août. Les clients sont plus cools, surpris que d’autres travaillent aussi. Ma femme m’attend à la maison, et le soir est le prétexte à de longues balades dans Paris. Paris, ville lumière ! C’est vrai… Si vous êtes dans l’ambiance et si vous avez de l’argent… Mais c’est une autre question.


24 août. Anniversaire de Maude que nous fêtons toujours avec les amis présents à cette période. La famille et les autres seront dans la deuxième fournée, après les vacances, en septembre. Comme souvent, on a bien bu, mais ce n’est pas grave : nos invités sont du coin. Ils rentrent à pied. Quant à nous, pas de radar entre le salon, la cuisine et la chambre. Il est deux heures du matin et les derniers invités viennent de partir.

On sonne. Maude va ouvrir et lance comme un éclat de rire.



Mais en réalité elle se trouve nez à nez avec Yanis. Il lui faut quelques secondes pour retrouver sa voix.



Et il lui tend un magnifique bouquet. Elle le prend par réflexe mais cela ne la rassure pas. Alors, plus bas, elle lui dit :



Du miel. Ses derniers mots sont comme le chant des anges pour mes oreilles. Ainsi, elle avait vraiment tourné la page. Mais je dois rompre le face-à-face.



Elle tourne son visage vers moi, suivant le son de ma voix. Elle montre une complète incompréhension, comme si j’avais parlé une autre langue. J’insiste.



Elle hésite, nous regardant l’un après l’autre, comme pour nous sonder. Elle semble rassurée.



Lorsque je reviens, ils sont sagement assis et semblent bavarder. Je nous sers le champagne avec quelques pâtisseries soigneusement mises de côté. Nous bavardons un peu, mais rapidement je me lève et m’excuse auprès de Yanis.



J’abandonne les deux ex-amants afin que Yanis puisse reprendre le jeu de la séduction. J’imagine que Maude le questionne pour connaître ses véritables intentions.


Dans la vraie vie, une femme, mère de famille, mariée depuis vingt-cinq ans, est en droit de se poser des questions. Un auteur – et je l’ai fait très souvent – écourte ces moments de doute et de questionnement pour aborder rapidement des situations plus chaudes et érotiques.


Donc sur ma terrasse, que je viens surveiller de temps en temps, le couple s’est reformé. Oh, ne les imaginez pas nus, s’adonnant sauvagement aux joies de la copulation. Non : tout simplement, ils dansent. Ils dansent langoureusement sur un slow. Cela me rappelle ma jeunesse ou tout le monde attendait les slows pour « emballer ».


Enfin, danser est un grand mot. Disons qu’ils piétinent sur place, corps contre corps. Les mains de l’homme parcourent plus de chemin que ses pieds. Elles font de longues poses sur les fesses de Maude, qui n’a pas l’air de s’en plaindre.


Yanis, tout en restant dans le flou sur le déroulement de la soirée, a dû lui sortir le couplet que nous avons répété ensemble. Il faut rester plausible. Dire qu’une fois la surprise passée de les avoir découverts amants dans mon lit, j’ai été troublé par ce que j’ai vu, revu par la vidéo. Et surtout que j’ai remarqué combien leur relation avait apporté un piment nouveau dans notre vie sexuelle. D’où cette invitation, pour – comme on dit au poker – pour voir…


Je m’approche doucement et susurre à l’oreille de ma femme :



Pas de vraie réponse, aussi je considère que c’est oui. Je me plaque contre le dos de mon épouse, chassant les mains de Yanis qui remontent vers les épaules et je me glisse ainsi dans leur danse. Frottements déclencheurs d’érection, voilà le résultat. Je ne sais pas s’il bande, mais moi si ; et ma femme ne peut pas ignorer ce bâton qui se frotte contre ses fesses. Si elle avait une inquiétude sur ma réaction, la réponse est bien là.



Et je lui tends une pochette dont elle extrait un foulard de soie noire du plus bel effet.



Et je m’en sers pour former un bandeau sur ses yeux.



J’ai souvent utilisé, dans mes textes, cet artifice du bandeau pour permettre à mes « héros et héroïnes » de donner un accord tacite à ce qui allait suivre, c’est-à-dire des scènes de sexe.


Eh bien, il suffit de voir le visage de ma femme en cet instant pour pouvoir suivre le cheminement de sa pensée. Déjà, elle comprend qu’en lui cachant les yeux, je signifie que cette soirée peut prendre un tour plus libre. Mais aussi qu’elle-même, en acceptant ce morceau de tissu, donne son accord pour la suite. Et que peut-être la suite entre une femme et son amant, même ex-amant, avec un mari présent et organisateur ?


Je fais le malin, mais c’est plus facile à écrire qu’à vivre. Maude peut très bien refuser. Me tromper, oui, mais tout de même pas devant moi ! Nous, auteurs, imaginons souvent des parties de baise, sans tenir compte de certaines difficultés « techniques ». L’amant ou le mari qui n’arrivent pas à « bander » en présence d’un tiers. La femme qui accepte mais ne participe pas vraiment, juste ce qu’il faut pour que les hommes se servent d’elle et réalisent leurs fantasmes.


Mais moi, je ne veux surtout pas d’une Maude qui se force, juste pour me faire plaisir, juste pour effacer son infidélité. Non, si je fais tout cela, c’est pour moi mais aussi pour elle. Pas question de la transformer en poupée articulée mais insensible. Je veux ma Maude, celle avec Yanis ce printemps, celle avec moi cet été, cette femme volontaire et qui aime faire l’amour. J’insiste, au creux de son oreille alors que mes lèvres jouent sur sa nuque :



Oh, pas un « OUI » tonitruant. Non : un « oui » timide de jeune pucelle qui cède son corps pour la première fois. Après tout, c’est bien « une première fois » que nous allons vivre.

Je lui prends la main et je la guide pour franchir le seuil de la porte-fenêtre qui nous sépare de la chambre.



Deux pas et nous sommes dans le lieu mythique des couples. Mais il faut aller vite ; on ne sait jamais, un revirement est vite arrivé. Nous sommes sur un fil.


Yanis et moi reprenons nos places. Je guide les mains de mon épouse vers les boutons de la chemise de son amant pendant qu’il se penche sur elle pour l’embrasser à pleine bouche. Au début, elle semble indécise ; mais de mon côté, je reprends mes baisers dans la nuque alors que je fais doucement, tout doucement, glisser la fermeture Éclair de sa robe.


Cette robe, nous l’avons achetée à La Rochelle, cet été. Robe noire, assez courte, sans ostentation, juste un peu de dentelle à la taille et en bas, avec un zip depuis la nuque jusqu’aux reins. Elle lui va à ravir : assez près du corps pour souligner sa taille fine et ses formes, mais pas trop pour éviter de « faire pute ». En plus, je lui ai offert un ensemble de lingerie rouge, soutien-gorge très fin qui ne se remarque pas, et string qui évite de montrer ces traces que je trouve disgracieuses au travers du tissu.


Maintenant, elle défait les boutons un à un et je m’amuse à tirer sur le zip à la même vitesse. Elle tire sur la chemise pour sortir les pans du pantalon. Ses mains se glissent sur la poitrine de Yanis, entre peau et tissu, et elle remonte lentement jusqu’aux épaules pour chasser la chemisette. Il est maintenant torse nu et les deux amants sont toujours soudés par les lèvres dans ce baiser interminable. Un instant, Maude abaisse ses bras, permettant à sa robe de tomber au sol. Elle la pousse du pied dans un mouvement lascif.


Il n’est plus nécessaire d’intervenir. Elle s’attaque à la ceinture, tire sur la braguette, abandonne les lèvres de son amant pour s’agenouiller et faire glisser le pantalon et le shorty au sol. Elle est aveugle mais doit bien se rendre compte que, libéré de la pression du tissu, le sexe semble plonger pour se retrouver horizontal. Mais elle remonte. Yanis l’imite et fait disparaître le string pendant que je quitte mes habits.


Lorsque je reprends ma position, Maude ne peut que sentir mon membre raide sur ses fesses. Peau contre peau. Yanis doit aussi lui faire apprécier le sien. Je ne peux m’empêcher de bouger légèrement, comme pour mieux me positionner et lui faire sentir ma vigueur de mari participant.


C’est elle qui se tourne pour me faire face et chercher mes lèvres. Pile et face. Les verges frottent d’autres lieux. Elle est prisonnière entre son amant et son mari. Le bandeau ne peut dissimuler qui est face, qui est pile. Nous ne jouons pas dans la même catégorie.


Le trio se défait. Je pousse ma femme pour qu’elle se couche au bord du lit. Je plonge entre ses cuisses pour la lutiner. Oh, pas longtemps. Juste ce qu’il faut pour goûter son humidité, cette odeur inégalable, ce goût particulier qui montre qu’elle est excitée, vraiment excitée. La signature est bien présente et, rassuré, je l’abandonne à son amant.


Il prend ma place. Ses mains s’emparent des cuisses pour les soulever, les écarter, basculer le bassin, et d’un passage étroit il fait une place offerte, du nombril au bas des reins où son visage disparaît. Écartelée ainsi, très vite Maude réagit aux caresses et je retrouve toutes les sensations que j’avais ressenties la fois où je les ai « surpris » dans ce même endroit. Les bruits, les gémissements, le contraste des couleurs. Tout est là, mais encore plus fort, plus intense car je suis avec eux dans l’action.


Soudain, Yanis abandonne les jambes pour porter ses mains sur la poitrine de mon épouse. Elle essaie de maintenir la position, mais même le professeur de gym qu’elle est ne peut se tenir ainsi sans fatigue. C’est elle qui tend ses mains pour servir de drisse à ses jambes, et qui maintenant s’exhibe sans pudeur.


La bouche et la langue rose se confondent avec le sexe de Maude. Elles parcourent le chemin délicieux, effleurant chaque parcelle de chair, chaque recoin, chaque obstacle ou chaque orifice. Parfois, il utilise son nez comme sexe dans le vagin alors que la langue occupe l’anus.


Elle gémit. Sait-elle que c’est son amant ? Est-elle capable de faire la différence ? Par la langue, ou la bouche plus fournie ? Par les mains, larges, puissantes qui pressent sa poitrine ? Le pouce et le majeur se rejoignent à la base de chaque sein, le propulsant vers le haut, masse de chair gonflée par l’excitation, rougie par le sang prisonnier et les tétons qui jaillissent tels de petites bites. Ces petites bites que je prends dans ma bouche pour leur apporter un peu de fraîcheur, que mes dents mordillent ou que je fais rouler entre mes doigts.


Elle adore et le dit. Mélange de mots à moitié mangés par les soupirs et sa langue qui humecte ses lèvres en permanence. Oh, cette bouche humide et ce petit morceau de chair rose ! Ils m’attirent. Je bouge. Le matelas oscille. Maintenant je suis sur elle, à contre-sens. Mon sexe penche, irrésistiblement attiré. Le bout du gland se fait avant-garde. La langue a déjà compris et anticipe. Elle le rencontre, lui fait fête et m’encourage. Mon gland est comme aspiré. Je suis tellement raide que je dois me pencher encore pour pouvoir le lui présenter en entier.


Yanis bouge aussi. Il est maintenant debout. Son sexe est là, magistral, bâton de chair noire avec un gland en proportion, rose sombre. Il est à moins d’un mètre de moi. J’ai une vue plongeante sur la scène. Le petit pli de chair qui laisse sortir le clitoris. Les petites lèvres, brillantes de salive et de mouille, cramoisies d’envie, comme entrouvertes pour laisser l’orifice du vagin à la merci de qui voudra bien l’envahir.

Rose sur rose. Rose dans rose. Le gland a disparu, le temps d’un battement de cil. La hampe plus sombre fait comme le mât du bateau qui coule. Elle s’engloutit, le capitaine encore au garde-à-vous sur le pont de son bateau. Pubis contre pubis. C’est si facile…


Hé, doucement ! Ma femme me mordille le sexe. C’est sûrement sa façon de marquer son plaisir. Je me venge en serrant ses tétons. Yanis reste immobile quelques secondes. Mais la nature reprend ses droits et il commence à bouger. Je vois nettement sa queue sortir, entraînant avec elle les lèvres comme si elles ne voulaient pas le laisser partir. Mais il replonge dans l’œil du cyclone. Ressort, rentre. Chaque fois, le vagin semble plus souple, plus large, restant ouvert dans l’attente de la possession. J’aimerais sucer son clito comme je le fais quelquefois lorsque je la prends avec un sextoy. Mais c’est impossible. Seuls mes doigts peuvent se glisser pour branler la petite bite pendant que le gros mandrin noir la baise.


Elle étouffe. Je retire ma verge de sa bouche. Sa jouissance est violente. Elle tremble mais nous ne cessons pas nos caresses. Enfin, elle se calme. Premier orgasme de la soirée. J’en espère beaucoup d’autres pour elle.

Un signe à Yanis et il se retire. Belle queue brillante, à rendre homo.


J’entraîne Maude. Je la place debout, face à ce miroir qui a souvent vu nos ébats. Mains de part et d’autre du cadre, légèrement penchée, jambes écartées. Il n’est pas nécessaire de lui faire un dessin, nous jouons souvent à ce jeu-là. D’ailleurs, sans avoir à demander, elle se place correctement, cambrant même les reins.


Un signe ; Yanis se place derrière elle et l’enfile d’un mouvement conquérant. Mais je veux plus. Oui, je veux retrouver les émotions que j’ai ressenties dans mes écrits, situations créées dans mon esprit, prémonitoires. Yanis se retire. Je lui montre les fesses. Il comprend mais je le stoppe d’un geste. Alors je délace le bandeau. Le temps de retrouver sa vision et ma femme découvre la scène. Son amant derrière elle, sa propre image dans le miroir et moi qui suis juste à son côté. Détail cocasse, son regard descend le long de mon corps et découvre mon érection. Elle revient vers le miroir et sourit. Elle sait combien je suis friand de cette façon de faire l’amour. La première fois, lorsqu’on nous a livré l’objet, elle m’a gentiment traité de satyre, d’obsédé. Mais au fil des semaines, elle aussi est devenue adepte de ce petit jeu. Je ne connais pas beaucoup de situations plus érotiques pour les deux en même temps.


Un geste et Yanis se positionne. Il est obligé de fléchir les jambes pour amener son sexe en place. Soudain, le visage de ma femme change. Elle sait ce que son amant prépare. Déjà, la pression s’applique, les mains noires attrapent les hanches. De mon côté, je caresse son opulente poitrine qui a retrouvé sa couleur d’origine. Elle ferme les yeux. Je n’ai pas besoin de voir pour savoir ce qui se passe. Par réflexe, elle cherche à se soustraire au sexe qui doit forcer le passage de son cul. Yanis la maintient bien et chaque millimètre de possession se lit sur le visage de Maude par une contraction des petites rides autour de ses yeux et de ses lèvres. Ses lèvres ouvertes, comme si par cette attitude elle reproduisait ce qui se passe plus bas, dans son anus, lentement envahi par le bâton noir. Un soupir. Sa bouche se referme. Ses yeux s’ouvrent. Elle me regarde mais ne me voit pas. Son regard est trouble, ailleurs, dans un monde où je ne peux pas être. Ils sont seuls, l’enculeur et l’enculée.


Si ! Elle me voit. Me sourit ! Pas sûr… Elle sourit aux anges, aux anges du démon, de celui qui promet de la jouissance. Pas l’archange Gabriel. Non, anges de Satan, de ceux qui volent la queue raide, en étendard, prêts à baiser les bourgeoises en rut.


Yanis la possède avec une force incroyable. Il la secoue au point qu’elle a du mal à tenir sur ses jambes. Elle gémit, puis doucement parle, se parle, comme si elle rêvait.



Ses paroles obscènes ne me choquent pas ; au contraire, j’aime. Elle aime.



Ce cri va réveiller les voisins. Merde, j’ai laissé la fenêtre ouverte ! Mais qui est encore éveillé à cette heure ? Personne. Va, crie ma chérie. Crie ta jouissance, ton plaisir, ton orgasme, ton plaisir de te faire prendre par le cul, par ce sexe que ton mari t’a trouvé.

Frissons révélateurs de la jouissance, du sperme qui doit jaillir à tout prix. Yanis annonce l’éjaculation. Avez-vous remarqué que ce mot semble fait pour ce moment ? Car c’est là, dans le fondement, dans le cul dilaté, ouvert, consentant, qu’il va… Non qu’il crache sa purée, sa gourme.


Les deux amants semblent tétanisés. Ils ont joui au même moment, suprême instant, que tout le monde cherche quelquefois pendant une vie entière.


Maude revient parmi nous un long moment après que Yanis s’est retiré, abandonnant sa crème en elle. Ses yeux reviennent vers nous, comme après une longue nuit ou un rêve éveillé.


La situation a changé. Nous avons changé de place. Je suis derrière elle, son amant à ses côtés. Elle ne comprend que lorsque je pousse ma queue dans son fondement. C’est si facile. La voie est ouverte, dilatée par le mandrin noir, lubrifiée par le sperme et la jouissance de ma femme. Si un instant j’ai peur de faire « petit » devant mon prédécesseur, je suis rassuré par la joie affichée par mon épouse. Comme si son orgasme ne lui avait pas suffi.


Pendant tout le temps où je l’ai possédée, elle m’a regardé dans le miroir. Échange parfait de nos sensations, de nos montées de plaisir, de nos fantasmes. Oui, je suis plus court. Oui, je suis plus fin. Mais la taille ne suffit pas. Moi, le mari, je l’encule et notre imagination fait le reste. Nous imaginons ma queue glisser, raide, turgescente, presque douloureuse de l’attente, dans son cul, gras, lubrifié par le jus de son amant. Moi aussi je la besogne. Moi aussi je la retiens par les mains, crispées sur ses hanches. Elle, de son côté, parle, gémit. Que c’est bon de l’entendre…



Connaissez-vous plus bel hommage ? Que nenni ! En tout cas, c’est le meilleur moyen pour me faire jouir. Moi aussi je balance la purée. La goutte qui fait déborder le vase. Celle qui déclenche un tsunami, qui submerge.


La vie est belle !



—ooOoo—



Après. Longtemps après. En réalité, je n’ai aucune idée du temps. Nous sommes allongés sur le lit, côte à côte. Noir, blanc, blanc. C’est un moment où l’on regrette de ne pas être noir, juste pour l’harmonie, la répétition. Chacun reprend contact avec la réalité. Maude surtout, qui ne voit à gauche comme à droite que sexe humide mais lascivement relâché sur son propriétaire. Elle-même ne voit pas les traînées de foutre que ses deux amants lui ont abandonnées et que le relâchement des chairs transforme en coulées blanchâtres.


S’est-elle posé la question ? Qui vais-je réveiller en premier ? Yanis gagne. Elle se relève pour se pencher vers lui, m’offrant alors la vision de ses fesses que le maillot de bain minimaliste de cet été a livrées aux ardeurs du soleil.


Je veux voir. Le sexe, la sexualité, c’est aussi, c’est surtout dans la tête. Surtout dans mon cas. Certain âge, âge certain. Auteur malhabile de nouvelles, directement inspirées de mes fantasmes. La bouche aspire le sexe encore mou de son amant. Petite chose bien fragile au repos. Mais bien vite, il lui faut céder un peu de place et diminuer ses aspirations. Jamais, non jamais elle ne pourra absorber un tel instrument lorsqu’il est dans sa splendeur. Qui pourrait d’ailleurs ; un boa, peut-être ? Sa langue seule peut se promener sur le gland, la hampe et les couilles. Ses lèvres et sa bouche doivent se contenter d’une partie de l’engin.


Elle se tourne vers moi. J’ai pris de l’avance. Le spectacle de cette fellation a balancé ce qu’il faut d’hormones pour que mon sexe commence à bouger. Après le monstre, le nain. Mais un nain qui tient dans sa bouche, en entier, du méat aux couilles. Ça c’est de la pipe, de la vraie. À quoi cela sert de rester à la porte ? Les petits ont des plaisirs que n’ont pas les gros, et inversement.


Voilà, maintenant la table est remise. Juste pour le fun, je replace le bandeau sur ses yeux. Je l’entraîne au bord du lit. Yanis s’installe confortablement. J’abandonne Maude, debout en face de lui. Ses mains cherchent. Une cuisse. Un genou. Une autre cuisse. Voilà, elle le trouve. Sa main découvre la queue en érection. Elle sait de qui il s’agit. Je l’encourage en la poussant un peu.


Une jambe ici. Une jambe là. La messe est dite. Elle n’a plus besoin de consignes. Toutes les femmes savent comment chevaucher un homme, prendre le pouvoir, dominer, juste revanche sur le quotidien encore rétrograde. Appuyée sur les genoux, de part et d’autre du corps de Yanis, elle guide de la main le sexe vers sa grotte.


Je suis derrière et je regarde la lumière entre les deux corps, entre les deux pubis, diminuer lentement jusqu’à ce que le noir s’installe. La queue est entrée au fond de la vulve, les fesses de ma femme formant un joint parfait entre les deux corps. Seules les bourses sont encore visibles, heureuses de ne pas être écrasées par la dominatrice.


Voyeur. Oui je suis un voyeur. Et vous savez ce que je fais en ce moment ? Je m’agenouille, curieux de m’approcher au plus près de l’action. Oui, voir, voir encore ma femme monter et descendre sur le bâton noir qu’elle utilise comme un sextoy. Elle est infatigable, enchaîne flexion après flexion, faisant par moments sortir totalement la verge pour mieux la chevaucher.


Je viens m’appuyer sur elle, faisant corps pour l’arrêter et se pencher sur Yanis. C’est le moment attendu, le fantasme suprême, celui que les créatures de mes histoires finissent toujours par faire. J’écarte les fesses pour dégager au mieux son anus. Je présente mon sexe à la porte, pousse, pousse encore. Sans la queue de Yanis, je serais déjà bien au chaud ; mais il est là, et bien là. J’insiste et soudain j’entre. Sans m’arrêter, je continue pour disparaître totalement. Étrangement, Maude ne proteste pas. Pourtant, la pression doit être énorme. Le sexe de son amant occupe toute la place et ma propre verge est plaquée contre la sienne.


Comme je reste immobile, ma femme bouge légèrement pour mieux se placer, faisant frotter les queues l’une contre l’autre. D’une main, je fais sauter le bandeau. Je veux qu’elle aussi se voie dans cette position, en sandwich, prise par deux hommes. Là encore, le miroir fait office d’amplificateur de sensations. Nous nous regardons. Son regard change lorsque je déplace ma verge pour la faire sortir, puis rentrer d’un seul trait. Encore. Encore. Jusqu’à ce que les chairs s’assouplissent et libèrent plus de place.

Elle me regarde toujours lorsque mes mains, glissées sous ses fesses, l’invitent à bouger. Elle doit redevenir la femme dominatrice et prendre son plaisir en main. Personne ne peut mieux qu’elle doser sa possession. Yanis et moi devenons des objets qu’elle utilise. C’est Maude qui contrôle sa montée du plaisir. Elle contrôle tout. La force, la profondeur, jouant des cuisses et du bassin pour varier les sensations.


Enfin, j’ai ma récompense. Celle qu’un homme, qui aime sa femme, ne peut que désirer : elle jouit. Un orgasme. Un autre. Si elle me regarde, elle ne me voit plus.


Je ne sais pas vraiment lequel s’est répandu en premier. En tout cas, mon épouse a encore eu du plaisir sous nos poussées.


Mais enfin, arrêtez de sonner comme cela !


Il me faut un moment pour réaliser que je ne rêve pas et que l’on sonne à la porte. Dans le lit, Maude et Yanis dorment encore, alors que je me lève pour aller ouvrir.


J’utilise l’interphone de la porte du jardin qui donne sur la rue.





À suivre