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Temps de lecture estimé : 17 mn
08/03/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Je suis Miranda et il a suffi d'une formule magique installée dans un ordi pour me faire arriver chez la sorcière où vit Bernice, en plein milieu de l'histoire que je suis en train d'écrire sur Filémon la canne et Malvin la corde...
Critères:  fhh cérébral revede massage intermast entreseins légumes préservati exercice conte portrait délire humour fantastiqu sorcelleri
Auteur : Cheminamants  (Les critères sont importants pour choisir quoi lire...)      Envoi mini-message

Série : Conte dessus dessous : Deux compères cherchent aventure

Chapitre 02 / 02
La canne, la corde et la gourde et les graines de plaisirs !

Conte dessus dessous




Deux compères cherchent aventure :

La canne, la corde et la gourde, et les graines de plaisir !




J’ai voulu faire l’andouille avec mon récit,

mais je ne râle pas d’être si gentiment punie,

car il y a deux couilles accrochées à un très beau bâton que je tiens dans la main,

et deux autres sous le menton avec un gros bout prêt à m’en boucher un coin.


Quelles impressions extraordinaires et vraiment pas banales !

Il a suffi d’une formule magique installée dans un ordi

pour me faire arriver chez la sorcière où vit Bernice,

en plein milieu de l’histoire que je suis en train d’écrire.


Pas vraiment une invitation pour me déplaire, au final

et grâce au couic informatique, je me retrouve ici

à partager avec deux compères pleins de vices

un lit pour ce soir et un espoir de délires.


Mais comme les bourdes des dits soupirants transformés en objets sexuels font légion,

le sexe de Filémon en canne et celui de Malvin en corde de chanvre,

j’espère que la gourde que je suis, ainsi accompagnée ne sera pas celle qui aura l’affliction

de subir une de leurs pannes dans cette chambre.


Vous l’avez bien compris, la gourde c’est moi, Miranda, celle qui écrit.

On me dit belle femme, pas très grande mais bien proportionnée avec des rondeurs là où il faut. La féminité me va bien et j’en joue.


À présent je vais mettre pour vous en lumière toute cette affaire comme je l’ai promis.




—oooOooo—




Voilà :


La canne et la corde sont posées sur le lit de chaque côté de moi,

tandis que je suis nue allongée sous les draps.

Je tiens Filémon par le pommeau en forme de couilles en action.

Mais si, vraiment !

et je bouge ma main pour la faire glisser le long de son bâton bien droit

et bien raide afin de découvrir s’il a des réactions.

Étonnant !

L’ensemble est doux et chaud et comme un sexe humain avide de fornication il va

en augmentant son érection.

Bandant,

le pommeau devient de plus en plus ferme et les fibres de bois se crispent sous mes doigts.

Surprenant,

Je sens aussi les pulsions !


Mais pourvu qu’il ne jouisse pas en giclant toute la sève sur moi !

Car je ne veux pas être à la colle

avec un gland qui ne resterait pas de bois.


Alors autant lui demander s’il maîtrise bien son boute-joie,

sinon je risque de mettre un bémol

et de lâcher cet amant qui vibre sous mes doigts.



Je suis bien tentée et je me laisse aller à découvrir la peau végétale de la canne et de la corde. Je me sens maintenant détendue.

Que c’est bon de découvrir qu’ils sont bien virils. Ils bandent de plus en plus et ne restent pas longtemps immobiles.




—oooOooo—




Malvin déroule doucement ses boucles et se tend avec un gémissement de corde et crisse doucement comme s’il était accroché entre le plot d’un quai et un bateau et que ses torsades se raidissent dans l’attente d’une libération.

J’ai ma main près du double nœud qui forme ses testicules et je la comprime un peu, juste pour mieux sentir tout ce qui vit en lui. Il tremble de toutes ses fibres.


Dans ma tête, les images se mélangent et se fondent entre ce qu’ils sont vraiment et ce qu’ils sont devenus :

des choses avec leurs pensées propres, leurs réactions adaptées, leurs sensibilités évidentes, tout à l’identique de celles des hommes. Ils restent humains et seules leurs apparences sont celles des objets.


Malvin, avec sa corde, fait naître mon plaisir en s’enroulant très lentement sur mon bras, tout en douceur et en caresses souples. Il rampe sur ma peau et coulisse tendrement pour ravir chaque parcelle de ma peau.



Il desserre légèrement la pression pour ne devenir qu’un effleurement sur toute la longueur qui me touche, puis il défait doucement les boucles qui entourent mon bras, avec la même délicatesse. Il fait naître en moi de délicieuses sensations. Il y a de l’érotisme dans sa façon de m’enlacer le bras en déroulant ses caresses. Je les ai reçues dans un sens, et maintenant c’est encore plus agréable. Je gémis longuement de manière presque inaudible, et je gonfle ma poitrine dans une inspiration de bien-être.


Filémon, quant à lui, vient s’allonger sur moi et redresse son pommeau. Avec, il longe le drap qui me recouvre au niveau de la naissance de mes seins. Ses bourses sont contre ma poitrine ; seul le drap les sépare de moi et je sens leurs rondeurs s’appuyer sur les miennes. La pression est délicate et, tout en caressant lui aussi ma peau douce et tendre du bout de la canne, il glisse insidieusement son arrondi sous le drap. Juste quelques millimètres, pour que j’apprécie, pour que je frémisse, pour que le désir monte en moi.


Quand il déplace son col-de-cygne, même légèrement, il masse mes lolos et ça me fait un bien fou. J’ai envie de me cambrer pour aller au-devant de son toucher, mais je ne le fais pas, de peur de rompre la magie du moment.

Alors je reste alanguie, heureuse d’être nue sous les draps. Au contact de ma peau délicate, son bout se chauffe. Nos températures montent ensemble, celles qui viennent du plaisir quand il grandit. Je le sens excité comme tout, mais il prend sur lui pour poursuivre sa balade sans précipitation. Il va d’un sein à l’autre en longeant le bord du tissu. Quand il passe au niveau du plus creux de ma gorge, là où c’est encore plus chaud et accueillant, entre mes deux monts, il s’arrête quelques secondes…



Il attendait ma supplique, avant de s’enfoncer doucement dans le sillon. Il plonge entre mes chairs volubilement offertes. Quand il est au fond, il revient au bord du vallon juste à la naissance de mes courbes. Il fait quelques allers-retours dans une délicate branlette espagnole, puis il reprend son frôlement le long du drap, de la naissance d’une de mes jolies pommes gonflées de plaisir jusqu’à l’autre en les cajolant toutes les deux.


Je le supplie d’aller encore un peu plus loin sous le drap, plus profondément entre mes seins, de gagner du terrain et de les conquérir tous les deux. Je n’en peux plus tellement j’ai envie de plus. Mes sens sont en éveil, mes tétons se durcissent.

Filémon la canne redouble de dextérité, ainsi que Malvin la corde et me ravissent en chœur. Ils m’arrachent des gémissements qui augmentent à mesure que mon plaisir s’intensifie.


Mon Dieu, que c’est bon de subir un tel sortilège !

Deux amants merveilleux qui prennent leur temps dans le but de me faire découvrir un petit bout de paradis, là où on imagine son existence impensable.

Ils sont tendres et délicats, et ne ressemblent pas aux jeunots vantards dont je me moquais dans la première partie de l’histoire. Et vivre cela dans une maison de sorcière dépasse de loin ce que je pouvais imaginer de mieux !


Je ronronne en profitant de chaque instant.

Puis, sans brusquerie aucune, tous deux se détachent de moi en même temps.




—oooOooo—




Malvin rampe sur le côté et soulève un peu le drap avec son bout de corde, puis un peu plus. Et encore, jusqu’à ce qu’il y ait la place pour que Filémon se glisse près de moi et me caresse la jambe avec toute la longueur de sa canne. Malvin se sert de l’autre bout de sa corde, celui qui possède les doubles nœuds et me caresse les seins. La corde est bien faite, elle ne me pique pas, ni ne me grattouille. Il comprime ses attributs sur mes seins, les malaxe à sa manière, titille les bouts qui pointent au milieu de mes aréoles bien brunes.


Filémon demande :



Je me laisse faire ; Malvin s’accroche à mes chevilles et doucement il m’encorde pour m’écarter les jambes, jusqu’à ce que mon entrecuisse laisse voir ma motte aux poils ras. Ma touffe, je n’aime pas l’avoir au naturel et n’apprécie pas non plus l’épilation totale. Alors, je taille mes poils assez courts et n’épile que de chaque côté de mes lèvres ainsi que la zone sensible entre mon sexe et mon anus. Il n’y a pas mieux d’après moi pour ressentir de la manière la plus agréable qui soit toutes les parties masculines qui viennent s’occuper de mon sexe et de mes fesses. Je suis de nouveau attentive à ce que me font mes amants. Malvin maintient mes chevilles entravées dans sa corde.


Voilà à présent mon intimité livrée au regard de mes deux « objets sexuels » et je trouve cela très excitant.


Filémon se redresse complètement en plaçant son pied de canne sur le lit juste au niveau de mon entrecuisse. En faisant ainsi, debout sur le lit, le drap se soulève et, en s’appuyant sur le pommeau de Filémon, il forme une tente de toile.


Maintenant, j’écarte mes lèvres intimes et je cale ma vulve sur le bois en hêtre de la canne. Je bouge mon bassin en appuyant sur le bois bien lisse et je me masturbe avec. J’ondule, je me cambre, j’augmente la pression et je m’active ainsi.



C’est un vrai délice et je vis un de mes fantasmes :

faire l’amour avec des objets humanisés qui sachent parfaitement comment donner du plaisir à une femme. En y pensant, je me sens devenir encore plus voluptueuse et l’enchantement augmente. Je suis de plus en plus fougueuse et ardente.


Le bois de Filémon grossit encore un peu, excité lui aussi, puisqu’en me masturbant je le masturbe aussi. Ma mouille se dépose sur la canne à chaque friction et le bois glisse de mieux en mieux au milieu de ma fente écartée.


Malvin tire un peu sur mes jambes pour augmenter la pression. Je me frotte, je me frotte, je me frotte sur le mandrin de Filémon, je me mets à haleter, j’ai si chaud… Mon sexe est en feu !

Mes jambes tremblent et je commence à vibrer comme si j’étais en transe. Je deviens folle de plaisir et j’arque mon corps au moment où je bascule dans un orgasme foudroyant qui m’arrache un cri long et profond. Mon cri se prolonge, accompagnant mes spasmes et finit par mourir au fond de ma gorge.

Je suis vidée, anéantie, une vraie chiffe molle ; c’était si intense !


Malvin a retiré sa corde qui liait mes chevilles et passe sur mes jambes comme un serpent qui se déplace pour découvrir la totalité de son territoire. Puis il continue sur mon ventre, mes hanches. Il ondule sur moi de toute sa longueur et forme des vagues en bougeant ses anneaux.

Le massage, bien vite, me redonne envie de repartir pour une nouvelle montée de plaisir.


Ils sont terriblement tendres, attentionnés, attachants même, et je sais déjà que lorsque le maléfice sera terminé je garderai au fond de moi l’affection qui commence à me prendre le cœur. Et si les objets inanimés peuvent ne pas avoir d’âme, eux, en tout cas, en ont une ; et une belle. Ils n’ont pas remarqué l’émotion qui me gagne ; enfin, je crois, car ils continuent les jeux érotiques en usant de tout leur savoir. Tant mieux s’ils n’ont pas remarqué mon émoi : je préfère cela.


J’ai gardé mes jambes écartées et maintenant Filémon présente son bout de canne à l’entrée de mon vagin bien ouvert. Il me caresse avec une grande délicatesse en frottant mon clito par de petits mouvements fermes, en effleurant la raie de mes fesses ou en donnant des petites glissades sur mon vagin comme si c’était des petits coups de langue. Il excite ainsi l’entrée de mon puits. Puis il me demande d’une voix douce et vibrante de plaisir et de désir :



Alors je réagis aussitôt en disant de manière ferme, mais sans méchanceté :



Très motivés, il ne leur faut que quelques minutes pour trouver dans le tiroir de la table de nuit une boîte de préservatifs. Et là j’ai envie de sourire en pensant à la sorcière qui pourrait bien s’envoyer en l’air avec son balai de manière anti-reproductive !




—oooOooo—




Ainsi bien équipés, je constate que leur rigidité n’a pas faibli. Filémon pose son bout protégé sur mon sexe et fait de légers mouvements pour que mon corps réagisse. J’aime beaucoup ses petits cercles qui font doucement le passage en écartant mes lèvres sexuelles et en avançant très lentement sur mon ouverture qui se dilate petit à petit.

Je me sens trempée par ma liqueur.



Quand mon corps essaie d’aller au-devant de sa trique de bois, il fait tout pour que je n’arrive pas à m’empaler sur lui. Quand il commence à l’entrée de ma moule à faire d’infiniment petits va-et-vient, les quelques millimètres en moi deviennent une torture et je n’ai qu’une hâte : c’est qu’il m’empale sans attendre. Je veux me sentir pleine de lui, remplie par son sexe de bois. Je ne tiens plus ; alors je l’attrape par son pommeau, et d’un coup sec je l’enfonce en moi jusqu’à ce qu’il cogne le fond de mon minou.



Je l’ai pris par surprise, mais dans mon mouvement j’ai crispé mes parois sur son manche. Ma contraction l’a enserré sur toute la longueur qui est rentrée en moi et lui a arraché un long cri de plaisir, plus proche d’un grognement bestial que celui que je pouvais imaginer venant d’une canne humanisée et délicate.



Bien enfoui au plus profond, puis revenant sur mon ouverture, il me frictionne sans répit.

Il semble heureux de vivre une telle aventure charnelle et gémit autant que moi. Mon puits prend quelques degrés et il accélère ses va-et-vient de manière frénétique.

Malvin s’est allongé sur moi et serpente sur ma peau avec des caresses divines en me disant des mots excitants au creux de mon oreille, ce qui accentue mon plaisir.


Je suis exaltée ; j’accompagne frénétiquement les piloris de cet incroyable amant qui est en moi, et quand la pression est au summum, quand mon corps frémit de toute part, quand je gémis des « ouiiii, ouiiii » sans fin avec ma façon à moi de scander l’ivresse qui m’enveloppe tout entière, alors je me mets à hurler ma jouissance. Mes contractions vaginales évacuent ma coulée de cyprine.


L’odeur des sexes chauffés à blanc envahit la pièce et je sens la moiteur de la canne au-dessus du préservatif. Filémon s’est retenu pour me laisser profiter jusqu’au bout de mon orgasme. Je ne veux pas me relâcher, je ne veux pas me détendre, et quand je reprends conscience à la fin de ma montée au ciel, quand mon corps me dit que je suis repue, alors je pense à lui.


Je veux qu’il ait un plaisir suprême lui aussi, celui qui le libérera. J’ai envie de sentir au fond de mon sexe les pulsions qui vont délivrer sa sève. J’ai même besoin de recevoir en moi les tressaillements qui me diront à quel point il trouve bon de jouir dans ma féminité. Énergiquement, je reprends mes mouvements pour accompagner ses va-et-vient et je le chauffe à mort, je lui dis des mots d’encouragement un peu cochons. Je lui parle en haletant des qualités exceptionnelles de son bâton et du plaisir infini qu’il me donne.



Il s’est tétanisé et a beuglé jusqu’au râle, enfoncé au plus profond de ma matrice. Puis son cri s’est achevé faute de forces, faute d’air. Ensuite, Filémon est sorti de moi et s’est allongé sur mon ventre de tout son long. La canne a gardé sa raideur et je sens dans ses fibres de bois comme un cœur qui bat par fortes pulsions. C’est Malvin qui lui a enlevé son préservatif bien rempli de ce qui est sa semence.


Filémon se laisse tomber sur le côté et Malvin reprend ses oscillations, me caressant les cuisses d’un côté puis de l’autre, le ventre et la taille. Il ondule et insiste sur les parties les plus sensibles de mon anatomie. Il s’approche de mon entrecuisse et j’écarte mes jambes pour recevoir tout ce qu’il est capable de me donner pour le plaisir. Pour le sien autant que pour le mien. Mon corps bouge, emporté par ces ravissements et j’arrive rapidement au moment où il faut absolument qu’un sexe masculin me prenne, me remplisse, pousse le fond de mon vagin comme pour m’en donner encore plus. C’est jouissif aussi de sentir le membre de corde augmenter de volume autant qu’une verge en pleine excitation et au bord de la jouissance. Alors, je suis prête ; j’ai envie tout de suite et je le demande, je le réclame, son jus de chanvre, même si ce n’est pas directement en moi, il est pour moi.



Alors il a éclaté de toutes ses cellules végétales dans une contorsion ; toute sa corde s’est mise à faire des ondulations frénétiques et j’ai reçu les vibrations jusqu’au fond de mon antre. Sa jouissance a duré, et elle a été si forte qu’il m’a embarquée dans un orgasme auquel je ne m’attendais pas du tout. Il libère son bout de sa protection bien remplie de son éjaculation de chanvre. Nous nous effondrons sur le lit afin de récupérer un peu.




—oooOooo—




Puis nous avons enivré nos corps à nouveau et passé une bonne partie de la nuit à nous régaler tous les trois. J’ai fait l’amour de manière incroyable avec des objets de bois qui ne sont pas restés insensibles à toutes les caresses qui me venaient à l’esprit. Nos jeux sexuels très sensuels ou torrides n’ont absolument rien eu de végétatif et je me souviendrai longtemps, j’espère, de ce bonheur partagé. Ils ont été comblés eux aussi et me l’on dit.


Nous nous sommes endormis pour quelques heures, et juste avant de fermer les yeux, emportée par le sommeil, je me suis dit que j’avais la chance d’avoir de tels compagnons pour partager toute une journée d’autres bons moments avant que la magie arrête notre aventure le soir même, d’après la promesse de la sorcière.


D’ailleurs, en parlant d’elle, il faut avouer qu’elle nous a bien laissés tranquilles sans intervenir et se plaindre. Pourtant, elle n’est certainement pas sourde et a entendu nos ébats. Alors, en définitive, la bougresse n’est sûrement pas bien méchante.



—oooOooo—




Au petit matin nous nous sommes réunis au salon, après un bonjour un peu réservé. C’est fou comme on ne voit pas les choses de la même manière quand on est dans l’amour et ensuite en pleine lumière en ayant seulement eu quelques heures de sommeil. Mais bon, tout va bien, vu les circonstances. La sorcière nous presse un peu :



Nous sommes prêts tous les trois pour faire cette balade qui nous mènera à vivre quelques aventures.


Soudain la porte s’ouvre en grand sur une jolie rousse, un sourire éblouissant sur sa frimousse. Ses yeux sont magnifiques, bleu-gris, lumineux, pétillants et ses cils immenses battent l’air en secousses comme des ailes de papillon. Elle est jeune, gracieuse avec un petit nez qui se retrousse à peine. Elle avance dans la pièce avec une démarche sexy et aérienne. Ses hanches se trémoussent. Elle regarde d’un œil dubitatif les messieurs-objets totalement immobiles et ébahis, figés, tant ils sont éblouis par sa beauté. Elle ne remarque apparemment rien d’anormal !


Puis elle me regarde, moi, avec insistante, attentive à chaque détail de mon anatomie. Elle caresse la peau douce de ses bras nus et frémit pendant que ses yeux me déshabillent. Elle roule une épaule délicate d’une manière charmante. Elle est vraiment bien jolie ; mais moi, ça ne me va pas trop, je suis tellement hétéro !



Et je montre du doigt la sorcière.


La jeune femme se fige en remarquant que la magicienne semble fort embarrassée, tête baissée. Alors elle s’exclame :



La mère ! La sorcière qui reste silencieuse est sa mère ! La canne et la corde n’en reviennent pas plus que moi.



Bernice a fini ses reproches, mais quand elle voit que sa mère reste autant embarrassée, elle réalise qu’il y a encore quelque chose qui cloche.



C’est seulement maintenant qu’on réagit.



Je suis apparue sans rien et je n’ai pas envie de repartir les mains vides ; alors je vais chercher dans la chambre les deux seuls petits souvenirs qui m’appartiennent un peu et je les mets dans un sac, puis je les rejoins.


Malvin et Filémon, eux n’ont pas bougé du salon. Bernice s’installe devant son ordi, la sorcière reste un peu à l’écart et trois minutes plus tard :


« Clic, clic, clic ! »


. . .




—oooOooo—




. . . Je suis de retour à la maison avec mon petit sac à la main, à la place exacte où j’étais avant que la sorcière ne me fasse disparaître de chez moi pour me matérialiser là-bas. Je me tâte, je me pince et je me regarde de partout pour voir si rien n’a changé. Bon, ça va ; je suis rassurée.


Je suis assise en face de mon écran d’ordinateur qui est resté allumé, et maintenant je regarde ce qu’il y a d’écrit. Bon, tout va bien : Filémon et Malvin sont sur ma page en compères pas très sages et attendent que j’écrive la suite de leurs aventures.


Mais je ne sais pas trop si j’en ai envie. Je réfléchis un peu en ayant peur d’avoir gardé quelques séquelles de la gourde, ou que je devienne sourde de m’être si bien branlée. Mais je crains aussi qu’avec le temps je finisse par me convaincre que tout cela n’est jamais arrivé.


Alors il me vient une idée. Je regarde les deux petits cadeaux que j’ai ramenés avec moi, et je ne suis pas dupe : c’est la seule preuve que j’ai que tout est vrai, et il faut tout de suite que je m’en occupe.


Je m’habille chaudement, puisqu’il fait toujours le même temps pourri, celui de l’hiver qui n’est pas fini.


Je vais au bord de la Marne en m’éloignant de mon village, là où il y a une grande friche le long du chemin de halage.


C’est là que je vide mes deux petits paquets, sur tout cet espace défriché.


Ben oui ! Juste là !

Vous ne pensez tout de même pas que j’allais le faire dans un champ prévu pour le blé !

Remarquez, ce serait bien marrant au printemps de passer devant et d’entendre l’agriculteur houspiller :



Alors, vous voyez bien que c’est une bonne idée de vider les préservatifs dans la friche,

puisque c’est le seul cadeau qu’ils m’ont fait sans aucune triche !



Et pour finir :


Comme un homme et une femme avertis en valent deux chacun,

au premier mai, faites donc un peu attention où vous mettez les pieds

quand vous cueillez du muguet.

Vous savez avec quoi les grelots sur leur tige sont faits ?

Pourtant, maintenant, en pensant à la transformation, vous devez bien avoir une petite idée…

Eh bien oui ! Vous croyez qu’elles viennent d’où,

les petites graines qui servent à la reproduction et qui poussent partout ?

Du grainetier ?

Hein ?