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n° 15517Fiche technique29304 caractères29304
Temps de lecture estimé : 18 mn
10/03/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Marylène et Vanessa sont attirées l'une vers l'autre et le cours devient difficile à suivre. Marylène découvre les premiers émois saphiques.
Critères:  ff copains voiture cérébral revede exhib massage intermast exercice journal portrait
Auteur : Cheminamants  (Une découverte entre femmes)      Envoi mini-message

Série : Envie d'envies

Chapitre 05 / 06
Entre femmes

Envie d’envies - 5




Résumé : C’est une fiction, où j’ai imaginé le cheminement d’un couple de quinquas qui participe à une thérapie de groupe. Les pensées se libèrent, les envies montent crescendo, et des plaisirs de plus en plus grands retrouvent vie d’épisode en épisode.

Première partie : Marylène et Christophe, bien décidés à retrouver la petite étincelle de désir et leur amour, assistent à leur premier cours.

Deuxième partie : Nos quinquas font la connaissance de Vanessa et de Grégory, un jeune couple qui s’exhibe dans l’escalier juste avant le deuxième cours.

Troisième partie : Marylène et Christophe se sont abandonnés à la redécouverte du plaisir en écoutant au téléphone le récit coquin de Vanessa qui leur a décrit les jeux d’un groupe en club libertin. La jeune femme a expliqué aux quinquas l’aide qu’elle attend d’eux.

Quatrième partie : Marylène se souvient de ce qu’elle a vu en club libertin, et de souvenir en souvenir l’envie lui prend de jouer avec la complicité de Christophe. Poignée de porte, miroir… Christophe succombe et lui promet d’exaucer ses vœux.








Entre femmes




Mercredi soir, après avoir fait l’amour, je referme mon journal intime dans lequel je révèle ma perception du monde libertin et mon amour naissant. Je le range dans le tiroir de ma table de nuit. Durant la semaine, je le relis et retrouve glissée entre deux pages l’enveloppe blanche où j’ai rangé quelques photos.




—oooOooo—




Mardi soir arrive enfin.



Nous sortons de chez nous et rejoignons la Maison des Associations où nous participons à notre thérapie hebdomadaire. Au fond de la salle, nous retrouvons les autres couples dont Vanessa et Grégory, nos jeunes amis. Elle a vingt-huit ans, les cheveux coupés au carré, une allure de sportive, mais très féminine. Et son regard est d’un malicieux ! Elle déborde d’énergie aussi, avec un aplomb rompu à toute épreuve. Ce qui me plaît chez elle, c’est son pétillant et sa bonté de cœur. Lui est plutôt discret, calme et posé. Un beau brun de trente ans qui me semble patient et compréhensif. J’avance vers eux d’une démarche chaloupée avec mes fesses bien moulées dans ma jupe noire pas très courte, celle que j’avais mise pour le deuxième cours. Je me sens sexy.


Je m’arrête devant Vanessa en plaçant mon corps à seulement quelques centimètres du sien. Nous nous embrassons entre femmes et je dépose tout doucement mes bises sur les joues de cette jolie brunette, lentement, pour prolonger ce petit délice et j’ai même du mal à détacher mes lèvres de sa peau veloutée. Elle aussi, il me semble, et nous nous offrons avec ces gestes tout simples mais très sensuels un moment d’érotisme en nous faisant mutuellement plaisir.


Sa dernière bise glisse jusqu’au bord de mes lèvres. Je tressaille puis je passe ma langue sur la commissure, juste là où elle a déposé la trace de son gloss qui sent la cerise. J’espère en recueillir son goût de fruit rouge aussi pulpeux que ses lèvres. Oui, je ne suis pas déçue et je suce longuement ma langue à l’intérieur de ma bouche pour en apprécier toute la saveur.


Nos hommes perçoivent notre trouble et quand nous réalisons que leurs regards sont sur nous, le charme finit d’opérer. Nous continuons par des embrassades amicales pour eux, tout en prenant des nouvelles les uns des autres.





—oooOooo—




Nicole Chauvotte, la thérapeute, nous interrompt et invite tout le monde à s’asseoir autour des tables. Vanessa et moi nous asseyons côte à côte et chacun de nos hommes est à nos côtés. La prof commence par nous rappeler le cours précédent : l’approche des messieurs pour une redécouverte de leur compagne, les impressions et désirs des dames.



À cette demande brutale, la réponse est un silence. Certains se tortillent sur leur chaise. Un autre pianote sur la table, attentif aux mouvements de ses doigts. Une femme fouille dans son sac et en sort un mouchoir en papier qui lui semble indispensable. Bref, personne ne se décide. Et Vanessa qui est assise à côté de moi ne pense qu’à une seule chose : feuilleter mon journal. Elle me le demande en murmurant au creux de l’oreille. Je le lui donne en susurrant :



Madame Chauvotte reprend la parole :



Vanessa n’écoute plus et je la surprends à me regarder, l’œil pétillant et le sourire aux lèvres. Elle a ouvert mon journal et visiblement a commencé à le lire, car son doigt est posé sur une page qui n’est pas la première. Puis, voyant que je l’observe, elle caresse le papier en me fixant droit dans les yeux. Puis elle se penche vers moi et me chuchote :



Son murmure est une caresse, son parfum dans le creux de son joli cou dégage une touche de senteur exotique comme une invitation au voyage. Je suis troublée… déjà… Sa tête est assez près de la mienne pour que je voie mon image en reflet sur ses yeux noisette, mais l’ombre est si petite que je ne distingue pas mon sourire pour elle.




—oooOooo—




Discrètement, sa main est passée sous la table et l’instant d’après je sens ses doigts chauds sur ma cuisse. L’idée ne me vient même pas de l’en empêcher, de lui dire qu’il ne faut pas. Non, tout simplement, j’ai envie de sentir sa caresse. Ses doigts m’effleurent comme dans un geste de tendresse et descendent jusqu’au genou. Là, elle se trouve sur une des parties de mon corps qui réagit très vite, une zone érogène étonnamment sensible. Je frissonne. J’espère que personne ne m’a vue. Un petit coup d’œil autour de moi et je suis rassurée.


Puis, pour cacher mes émotions et pour que rien ne se lise sur mon visage, je le dissimule avec mes deux mains. Ma respiration devient plus profonde et je l’entends deux fois plus avec mes paumes jointes qui font caisse de résonance. C’est comme si j’entendais mon plaisir monter et c’est très agréable. J’ai tellement envie de ne pas lutter, mais je sais que ce n’est pas raisonnable, qu’il faut que j’écoute ce que dit Mme Chauvotte. Alors je secoue ma cuisse pour faire comprendre à Vanessa qu’il faut qu’elle arrête.


Elle comprend, et d’un seul coup sa main n’est plus là à chauffer ma peau. Je suis satisfaite et en même temps terriblement déçue de ne plus sentir la caresse de mon amie. Si je frissonne une fois de plus, c’est parce que je sens que j’ai froid sur ma cuisse, mon genou, même sur mon ventre qui n’a pourtant pas reçu le toucher délicat. Ça me prend tout d’un coup, comme ça, un tremblement juste parce que je suis en manque, en manque de sa main. Je me défends contre moi-même pour ne pas lui réclamer de poser ses doigts sur ma jambe encore un peu.


Je ne peux pas dire que ma raison est devenue la plus forte, non ; mais avec un effort, j’ai simplement réussi ensuite à replonger mon corps dans une certaine léthargie, un semblant d’indifférence avec une réactivité maîtrisée. J’ai réussi parce que je me suis convaincue d’être dans l’attente, dans l’espoir et que la patience a ses vertus et que la récompense a sa clé. La torture est bien douce. La privation est agréable, vraiment agréable, mais seulement parce qu’elle ne durera pas. C’est comme si Vanessa avait déjà mis dans ma main un petit papier avec écrit dessus : « Je te promets la clé » en sachant qu’il suffira juste qu’elle me la tende pour que toutes les deux nous ouvrions la porte sur le monde du plaisir saphique.


Je sais bien que tout à l’heure ses bras m’entoureront. C’est une évidence qui ne s’explique pas, et l’envie, elle l’a autant que moi. Une réalité pour nous : nos quatre bras, nos quatre mains pourront faire naître cinq fois plus de volupté pour une ivresse à vingt doigts. Je les imagine déjà vagabonder délicatement sur nos corps. Un désir de femme à femme… Imaginer cette petite échappée tactile me fait un bien fou et j’en suis tout émue.




—oooOooo—





La voix de madame Chauvotte me fait revenir un peu brusquement à la réalité. J’ai enlevé les mains de mon visage en même temps que j’ai répondu à sa question. Elle continue en s’adressant à moi d’une voix calme :



Aïe ! Excellente idée, et des pensées j’en ai des tas ; mais ce qui me chagrine pour répondre, c’est que je ne sais pas de quoi elle parle. Et comme je ne me vois pas lui poser la question, je bafouille quelques mots pour dire… un peu ce qui se passe par ma tête ? Non, pas vraiment, mais j’ai conscience que seuls mes pas me mèneront où il faut, à condition de choisir avec Christophe le chemin qui nous convient et de le prendre tous les deux dans le même sens en avançant à la même vitesse. Alors j’explique :



Je ne suis pas trop contente de ce que j’ai dit, mais au moins j’ai dit quelque chose. Bon, il n’y a pas de réaction négative de quiconque. Tant mieux : c’est que je m’en suis pas trop mal sortie. Maintenant, je me promets de rester attentive à ce qui se dit dans le groupe jusqu’à la fin du cours. Alors il vaut mieux que j’évite prudemment de croiser le regard de Vanessa. Enfin, c’est ce que j’ai décidé ; enfin, c’est ce que je souhaite ; enfin, c’est ce que j’essaie de faire. Mais après tout, ce n’est pas grave de la regarder quand même. Alors je lui souris.


Les autres continuent l’exercice et moi je lui souris !


Il me semble que Christophe a vu notre manège et, pour me ramener à lui, il pose à son tour sa main fermement sur mon genou. C’est agréable, bien que dénué de sensualité. Son geste est un peu possessif, mais sans être fait par jalousie. Sa pression masculine insistante exprime le « je suis ton mari ». J’aime beaucoup aussi que Christophe me dise de cette manière qu’il tient à moi. Comme cela, il touche plus mon cœur que ma peau, bien que ce soit ma peau qui reçoive sa main. Je pose alors ma main sur la sienne par affection, ma façon de lui confirmer que je suis bien, là avec lui.


Mais je ne peux pas m’empêcher de comparer mes impressions et je trouve qu’il y a un monde entre ce que Vanessa m’a offert et ce que je reçois de Christophe : le seul à n’avoir pas réussi à me distraire du cours au point de me faire perdre le fil des discussions, c’est mon mari. Nous restons ainsi jusqu’à ce qu’il retire sa main sans même m’avoir caressé la cuisse.




—oooOooo—




Je regarde Vanessa absorbée par sa lecture et ne suis pas très surprise qu’elle n’essaie même pas de donner le change vis-à-vis des autres. Elle est là, les deux coudes sur la table et la tête posée dans sa paume de main. Elle doit sentir que je l’observe car elle tourne la tête vers moi. Elle semble songeuse, avec un sourire un peu dans le vide ; son regard est dans le vague, comme si elle me voyait par transparence, absorbée par ses pensées. Soudain, ses yeux semblent vraiment me voir, et la seconde d’après elle quitte la salle avec mon journal intime dans sa main. Son envie de le feuilleter est encore plus grande que l’intérêt qu’elle porte à ce cours ; mais au point de quitter le groupe, ça, je ne m’y attendais pas. Je n’arrive pas à me reconcentrer sur ce qui se passe dans la salle parce que la seule chose que j’arrive à faire, c’est de guetter son retour. Et je l’attends. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est partie, mais il me tarde qu’elle revienne pour découvrir sur son visage l’effet que ça lui a produit de me lire. Juste la regarder sans rien dire. J’essaie de l’imaginer à son retour :


Peut-être que ses joues seront un peu rougies, peut-être qu’un de ses doigts aura le parfum et la moiteur de son intérieur féminin. Et si c’était le cas, c’est qu’elle ne se sera pas lavé les mains après avoir eu du plaisir à régaler son antre tout en me lisant. Est-ce que je pourrais sentir sa mouille si je prenais sa main pour la placer sous mon nez ? Est-ce que la mouille sur son doigt aura fini par sécher, le temps de revenir s’asseoir à côté de moi… si… ?


Je réalise alors que je suis partie dans une rêverie bien coquine. Mais c’est fini, car je la vois franchir la porte et se diriger vers nous. Enfin ! Vanessa reprend sa place en gardant mon journal près d’elle et me montre son visage très… Je cherche le mot qui convient et je le trouve au bout de quelques secondes : « satisfait ». Ce n’est peut-être pas le mot idéal pour décrire l’impression que j’ai, mais il est venu juste au moment où elle a mis son index dans la bouche pour me faire comprendre que son doigt est « phalliquement » délicieux.


À présent, elle trace de son doigt mouillé de salive un cœur sur la couverture de mon recueil de pensées. Comme ça, au milieu du cours et devant nos compagnons et les autres couples, sans aucune gêne. Elle a aimé les mots et moi j’ai aimé son geste.


Difficile après ça de revenir au cours, mais j’y arrive quand même quand notre prof se racle la gorge. Elle a sûrement fait ça pour nous. Excellente idée pour capter notre attention puisqu’elle y réussit.


Ensuite, la thérapeute intervient suivant les besoins de chaque participant pour aider tout ce petit monde à s’exprimer. J’écoute et je retiens ce qui m’intéresse. J’interviens aussi de temps en temps, mais je décroche plusieurs fois dans la soirée. Il fallait bien que ça arrive. Et avec le souvenir des mains sur mes genoux, j’ai rêvé de transformer le « chacun leur tour » en un seul mot : « ensemble » dans de délicats effleurements pour mes cuisses. Et le doigt de Vanessa, je l’ai imaginé dans ma bouche pour sucer le nectar qu’elle y a déposé…


Ainsi l’heure passe très vite. Madame Chauvotte demande à tous les couples de prendre le temps dans la semaine de reparler entre partenaires de la première fois où ils ont fait l’amour ensemble, puis le cours s’achève.


À présent, les « Au revoir », « Bonne soirée à vous », « Merci » s’échangent avec tous et nous nous retrouvons, Christophe et moi, avec Vanessa et Grégory un peu à l’écart. Elle a placé mon journal sous son bras et ça m’amuse de penser que la chaleur de sa peau chauffe mes écrits sur le libertinage.




—oooOooo—





Ma voix est pleine d’émotion.



Sa question sonne comme une évidence et elle me la pose en me tendant mon journal. Je le reprends en lui frôlant la main et je le serre dans mes bras en répondant :



Mon « oui » n’est que murmure avec la fin du mot qui se prolonge jusqu’à ne devenir qu’un souffle léger. Puis je reprends pour confirmer, comme une supplique plaintive :



Sur les deux hommes, seul Christophe comprend, mais Grégory ne pose aucune question. Il se contente de nous regarder à tour de rôle en réalisant qu’il se passe quelque chose d’important. Christophe, connaissant le chemin, demande à Vanessa :



Nous arrivons sur le parking et Christophe ouvre les portières électroniques. Grégory s’assied à côté de lui, côté passager et nous deux, les femmes, sur les sièges arrière. Je pose mon journal intime sur la plage arrière de la voiture, puis nous partons.


Et là… ce n’est pas difficile de deviner que nos mains se sont vite posées sur le genou de l’autre.




—oooOooo—




Je bouge mes fesses en me balançant de l’une sur l’autre jusqu’à ce que je gagne quelques centimètres pour me rapprocher d’elle.


Puis j’attends. Quelques secondes plus tard, Vanessa fait la même chose pour se rapprocher de moi. Nous ne nous regardons pas, mais nous savons toutes deux que nous sourions. Sourire pour le bonheur de faire cela, une approche par balancement de fesses. Nous sourions parce que c’est bon de savoir que l’autre n’attend que ça. Nous sourions en pensant que nos hommes doivent commencer à être troublés en nous entendant soupirer à chacun de nos mouvements. Nous sourions aussi parce qu’ils doivent rager de ne pas pouvoir ni nous regarder, ni participer.


Pourquoi nous savons cela ?

Tout simplement parce que le faible bruit du moteur ne nous empêche pas d’entendre leur respiration un peu plus rapide, un peu plus profonde que la normale. Il n’est pas difficile de comprendre qu’ils sont excités. Leur silence en dit long aussi sur l’envie qu’ils ont de profiter du moindre bruit que l’on peut faire, du plus infime geste qu’ils pourront entendre. Celui d’une main qui caresse des bas et qui soulève une jupe.


C’est fait : j’ai mes cuisses à l’air. La main était celle de Vanessa. Je recommence à déplacer une fesse après l’autre dans un dandinement qui me rapproche d’elle de plus en plus et elle m’accompagne dans le même mouvement jusqu’à ce que nos peaux se touchent.


Voilà, nous y sommes ! Je frotte ma cuisse contre la sienne et nos jambes se câlinent tendrement. Je n’ose pas relever sa jupe comme elle l’a fait avec la mienne. J’attends, parce que je sais qu’elle trouvera les gestes qu’il faut pour que je m’abandonne un peu plus.




—oooOooo—




Elle pose son autre main sur mon deuxième genou et les écarte très légèrement, puis elle retire ses deux mains de moi. Non, je ne veux pas ! et je la regarde en fronçant les sourcils. Elle ne dit rien mais fait un haussement d’épaules gracieux et elle penche légèrement la tête d’un air de dire : « si tu veux que mes mains reviennent, donne-moi envie ! ».


Oui je veux ! Alors j’écarte doucement mes cuisses, puis nous nous retrouvons le regard planté dans celui de l’autre. J’arrête mon geste. Elle me sourit. Je reprends, et j’ouvre un peu plus mes cuisses. Le tissu de ma jupe se relève jusqu’à laisser voir ma culotte blanche. Je glisse mes fesses en avant du siège en lui frôlant la jambe et je bascule mon dos en arrière jusqu’à ce qu’il touche le dossier de la banquette. Puis, d’un mouvement tout en douceur, je pose ma nuque sur l’appui-tête et je ferme les yeux.


Offerte, je suis offerte…



Je redresse ma tête et j’ouvre les yeux le temps de voir Christophe qui tourne le rétro jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien voir de ce qui se passe derrière. L’idée ne me plaît pas, alors je suggère :



Le rétro pivote et joue au miroir de telle manière que les deux hommes puissent profiter de nos jeux. Vanessa confirme que son envie est identique à la mienne :



Satisfaite de voir qu’il respecte ma décision, je recale ma tête et je ferme à nouveau les yeux.

Ma peau devient plus sensible puisque le toucher et l’ouïe prennent l’avant et compensent un peu le sens que j’ai laissé de côté : la vue.


Vanessa glisse une de ses mains entre mon dos et le dossier du siège, sous ma jupe puis attrape ma culotte pendant que son autre main s’accroche à ma culotte juste sous mon ventre. Je me cambre un peu et maintiens mes fesses soulevées le temps que Vanessa puisse enlever le tissu blanc. Ma culotte partie, elle ne fait plus rien ; alors je pense qu’elle regarde mon entrecuisse nu, découvre ma motte soigneusement épilée.


L’instant d’après je sens sa main sur mon vagin, un doigt redressé. Avec de petits frottements, elle écarte mes lèvres et comme je suis très lubrifiée, son doigt n’a aucun mal à rentrer. Je suis prise, comme je l’espérais. Je l’avais rêvé, et son doigt m’explore et me découvre.


J’ouvre la bouche ; elle sait ce que j’attends. Mais rien ne vient et je laisse un petit grognement déçu succéder à mes gémissements de plaisir. Christophe intervient :



Je suis impatiente et je l’entends toucher ses vêtements. « Oh oui, va par là, je n’attends que ça ! » et je repense au moment où elle s’est éclipsée du cours pour aller je ne sais où jouer avec son minou en emportant mon journal avec elle. Le bruit d’un léger clapotis arrive à mes oreilles et je suis heureuse de la savoir si mouillée à se masturber. Elle doit bien se régaler et je veux m’assurer que tout est tel que je l’imagine.


Rien de plus facile en approchant ma main de sa chatte. J’exagère mes tâtonnements comme si je cherchais le lieu d’où part son ravissement, mais sans arriver à le trouver. J’espère que ça va la chauffer encore plus ! J’approche mes doigts, puis je les éloigne ; je tourne autour de la zone et je touche tout autour, sans arriver sur la cible. Ça l’excite, j’en suis sûre, et je continue à faire la chipie autour de son puits jusqu’à ce qu’elle finisse par attraper ma main, redresser mon index et sans trop de délicatesse le fourrer dans sa moule le plus profondément possible. C’est le premier intérieur féminin que je visite et j’ai bien l’intention de m’y installer en touriste passionnée par la découverte du plus beau des lieux.


Elle remet son doigt en moi et nous nous explorons mutuellement, nous goûtons ce que nos jouissances déposent sur nos doigts dans des bruits de sucement. Une jubilation pour nos clitos, nos petites lèvres turgescentes et nos fourreaux savamment astiqués. S’enchaîne un ravissement pour nos bouches. Je me régale de sa liqueur quand elle en badigeonne mes lèvres avant de replonger son doigt en moi et de me le donner à lécher la minute suivante. Mon rêve devient réalité et tout ce que nos sexes peuvent produire de plaisir et de jus, nous nous en délectons. Nos masturbations de l’une à l’autre nous font hurler au moment où l’orgasme nous emporte toutes les deux.


Tout le reste de la route se passe ainsi et de manière de plus en plus frénétique. Je pense même que Christophe a pris des chemins détournés pour nous laisser le temps de profiter encore plus longtemps de ce début d’amour au féminin.

Pas une seule fois ils ne se sont retournés, Grégory et lui, et à aucun autre moment ils ne sont intervenus.


Nous n’étions que nous deux, Vanessa et moi, l’une à l’autre, sous le regard indirect de nos hommes.

Alors quand la voiture s’arrête, il nous faut un peu de temps pour arriver à nous priver de nos pénétrations et de nos dégustations. Aussitôt les doigts de Vanessa me manquent. Nous remettons un peu d’ordre dans nos vêtements pour reprendre pied avec la réalité. Je ramasse ma culotte tombée sur le sol et la range dans mon sac à main. J’attrape mon journal. Nous sommes prêtes à sortir.


Nous descendons de voiture tous les quatre et nous nous retrouvons devant l’établissement que Vanessa et moi avons choisi, le mien, celui de mon livre.




—oooOooo—




À peine Vanessa a-t-elle eu le temps d’ouvrir la porte du club libertin de ses parents que je me dirige vers le couloir de droite en serrant mon journal intime contre moi. Puis j’indique du doigt où se trouve la salle qui m’intéresse :



Sans répondre, prise par l’émotion, je vais jusqu’à la petite salle et je m’arrête devant la grande ouverture encadrée par l’arcade en fer forgé. Les trois tableaux sont là, ceux décrits sous mon insistance par Vanessa lorsqu’elle nous a raconté au téléphone les ébats des cinq libertins.


Le tableau de gauche est celui avec la femme nue qui entrouvre le rideau rouge de sa main gantée. Elle est de dos et regarde le couple qui est en train de faire l’amour sur une pile de coussins. Ce sont eux qui sont représentés dans le tableau du milieu. L’homme seul dans celui de droite regarde la femme et ne s’intéresse pas au couple. Je suis émue et Christophe me prend la main, rassurant :



C’est sûr : ici, il y a un peu de moi…