n° 15912 | Fiche technique | 15198 caractères | 15198Temps de lecture estimé : 9 mn | 17/11/13 corrigé 10/06/21 |
Résumé: Nathalie découvre des relations pas simples et s'interroge sur le regard des autres | ||||
Critères: ff jeunes vacances piscine voir exhib nudisme odeurs uro | ||||
Auteur : Kitty Lévine Envoi mini-message |
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Résumé du précèdent épisode : Nathalie, jeune étudiante, découvre l’amour de groupe et son penchant pour les filles dans une colo, en 1975. Après un séjour éreintant et riche en émotion, elle repart en vacance, restant amoureuse de ses deux amies Héloïse et Corinne. Elle se retrouve seule, perdue sur une île grecque pour des vacances méritées, quand une nymphe lui tombe dessus sur sa plage préférée. Celle-ci finit par l’inviter dans sa maison.
Et nous voilà parties par le petit chemin, elle devant et moi derrière. En fait de derrière, j’avais le sien devant mon nez et cela m’allait bien. C’est la première fois que je me baladais à poil dans un sentier, et j’aimais ça. Pas si puristes que cela, nous avions chacune une paire de sandales pour nous aider dans ce petit chemin caillouteux qui nous menait vers une maison plus haute et plus loin que je ne le pensais. J’imaginais que ses cousins devaient être du même genre qu’elle et cela me laissait une légère impression de… je ne saurais dire… En montant je fredonnais une chanson des Beatles fort mal à propos :
Rain, I don’t mind. Shine, the weather’s fine.
Et nous arrivâmes dans une propriété de carte postale avec piscine et tout et tout. Celle qui devait être sa cousine bronzait sur un transat, nue évidemment, et malgré cette nudité, je l’imaginais s’habiller très romantique. Elle nous fit un petit signe de la main, comme gênée. Un garçon sortit de la maison par la terrasse. Lui était vêtu d’un maillot de bain et surtout d’un regard qui me laissait sous-entendre que nous n’étions pas bienvenues.
Il semblait avoir une trentaine, était beau, bien musclé mais en même temps il se déplaçait d’une manière féline.
Il m’échauffait les oreilles celui-là, et soudain je sentis Hélène souffrir, et immédiatement je pris sa défense
Il me regarda d’abord avec surprise, puis avec un certain intérêt et me demanda à brûle-pourpoint
Désarçonnée par le propos incongru, je hochai la tête en signe d’assentiment. Finalement, je répondis :
Elle se dirigea vers une porte, l’ouvrit, me laissa passer, la claqua et… éclata en sanglots ! Je m’approchai d’elle et elle pleura un moment en suffocant blottie contre moi.
Je réalisai que je me trouvais nue dans une maison en train de consoler une fille que je ne connaissais pas il y a deux heures et dont j’ignorais le prénom il y a encore cinq minutes, le tout dans un décor de rêve, avec un beau mâle de l’autre côté et une naïade qui bronzait ! Comment ai-je fait. Je devrais partir en courant… Mais non, Hélène me touchait. Sa détresse me touchait. Petit à petit elle se calma et m’entraîna au premier après avoir pris une bouteille d’eau fraîche et deux verres. Elle me fit entrer dans ce qui devait être sa chambre, pièce assez fraîche car les volets étaient fermés. Mais une légère luminosité semblait nous proposer l’apaisement. Nous nous assîmes sur son lit, et elle nous servit un grand verre d’eau bienvenu après toutes ces péripéties.
Et elle partit dans un monologue explicatif.
Elle rigola un peu.
Pendant qu’elle parlait, elle avait posé sa tête sur mon épaule, regardait fixement un point au sol, et une de ses mains m’effleurait lentement la jambe. J’étais physiquement bien, mais moralement, elle me renvoyait à ma vie. Tout avait été si simple le mois dernier pendant la colo. Tout le monde était de mèche, partageait les mêmes goûts, les mêmes interdits. Mais, mes amis ? Ma famille, qu’allaient-ils penser quand ils sauraient ? Ma grand-mère qui ne pense qu’à me tricoter des layettes, mes parents, ma sœur ? Parce que l’évidence de mon envie de vivre avec Corinne et Héloïse m’avait occulté le jugement de la société. Comment pourrais-je affronter cela ? Et elles, le pourront-elles ?
Tout en voulant protéger Hélène de tout ça, avec le rempart puéril de mon corps nu, telle la Don Quichotte de l’amour, j’eus envie d’oublier le temps, pour elle, pour moi. Je sentais les effluves de son corps. Effluves d’un parfum doux et fruité mélangé à un début d’odeurs corporelles dues au ravage du soleil de l’après-midi. Je frissonnais de plaisir et m’en enivrais. Je lui caressais lentement le dos et doucement descendis vers ses reins. Elle sentit un changement dans la relation de nos corps, et j’eus la certitude que celui-ci me réclamait la même quiétude et l’abandon de nos angoisses pour se rouler dans un plaisir charnel intense. Elle me poussa doucement pour me forcer à m’allonger sur ce lit dans lequel on s’enfonçait toutes les deux. Puis tournée vers moi, elle commença à relever une jambe et sa main droite vint caresser doucement son sexe par légers mouvements circulaires et larges. Je la regardais, tantôt dans les yeux, tantôt hypnotisée par sa main, puis naturellement, j’en vins à faire pareil, et nous nous caressâmes ainsi longuement, les yeux dans les yeux, en alternance avec l’impudeur de voir et d’être vues. Puis nous nous rapprochâmes, les seins serrés, la tête dans le creux du cou de l’autre, et nous partîmes dans une succession d’orgasmes dont l’intensité montait, en alternance ou ensemble. J’eus l’impression que nous expulsâmes à ce moment toutes nos angoisses. Puis, je crois que nous dormîmes.
En me réveillant, j’eus l’impression de voir la porte de la chambre se refermer. Mais avais-je rêvé ? Hélène se réveilla et me fixa avec un sourire brillant de malice. La tension semblait retombée.
C’était la première fois qu’elle prononçait mon nom, et la douceur de ce Nathalie me fit frissonner. Par contre, passer une soirée dans cette ambiance ne me tentait pas. Elle le sentit et dit :
Elle finit par me convaincre, mais je décidai tout de même d’aller prévenir ma douce famille et de prendre quelques affaires. Notre maison n’était pas loin et je revins tout en me demandant si je faisais bien, mais de toute façon, le farniente solitaire avait eu sa période et j’aspirai à plus de relations humaines. La colo avait laissé deux vides dans ce domaine : les enfants, auxquels je m’étais attachée, et le groupe d’amis amant(e)s que j’avais laissé.
C’est donc un peu plus fraîche, douchée et habillée d’une petite robe d’été que je revins. Je réalisai soudain qu’à l’intérieur de la propriété la nudité était toujours de mise. J’arrivai par la piscine et les vis tous les trois en train de nager, dans le plus simple appareil. Tout en s’éclaboussant en riant. Cette insouciance contrastait avec ce que j’avais vu quelques heures auparavant, et à l’appel des trois cousins, je les rejoignis d’une tête dans l’eau.
Le chahut reprit de plus belle, mais je sentais qu’Hélène faisait attention à ne pas être trop proche de moi. Puis nous remontâmes nous sécher. Hélène alla un peu plus loin et écartant les cuisses, urina tout debout le long de la haie, rappelant à son cousin qui l’invectivait à ce sujet, que lui non plus ne manquait pas de l’arroser ! J’eus l’impression que les hostilités allaient reprendre mais ils rirent tous les deux et Jean-Marc alla lui-même se soulager. Je réalisai que l’engin était de belle taille quand j’entendis Caroline me dire :
Hélène embraya :
Au point où j’en étais, je les rejoignis. J’eus un peu de mal à commencer, j’étais un peu contractée par le fait qu’ils étaient trois à me regarder. Puis je me laissai aller doucement, debout, comme elle, quand je sentis une chaleur sur mes fesses, puis quelque chose couler qui ne venait pas de moi. Je sursautai quand je constatai que c’était Caroline qui me pissait dessus.
Elle courut jusqu’au bassin et sauta. Je suivis, trop contente de me rincer d’une manière peut-être pas très hygiénique, mais rapide. Puis le chahut reprit et enfin nous nous calmâmes. Hélène s’était mise à sécher sur un transat. Faisant la planche à côté de Caroline, je l’entendis me chuchoter :
Et sur ces paroles, elle partit d’un dos crawlé qui mettait en valeur ses tétons érigés comme des phares au milieu d’îles océaniques. Jolie ! Je me dis que je ne pouvais pas sauter comme ça sur tout ce qui bouge. Une petite voix me dit : et pourquoi pas ? Parce que, ma pauvre fille, t’es un peu paumée, chamboulée, retournée dans ta vie et qu’il est temps que tu ne t’aventures pas vers des terrains glissants. Soudain j’eus envie de rechanter ma petite chanson des Beatles :
(When the sun shines down)
Can you hear me, can you hear me ?
If the rain comes they run and hide their heads.
(Quand le soleil se couche)
Pouvez-vous m’entendre, Pouvez-vous m’entendre
Si la pluie vient ils courent et cachent leurs têtes.
En sortant, je vis arriver Jean-Marc, tout sourire, nous déclamer, tel un restaurant de la rue de la Huchette à Paris
Hélène se leva et ajouta :
Pendant ce temps je restai telle une princesse des mille et une nuits, dans une chaise longue avec un coca, à méditer sur la morale, les morales, et tout ce qui s’en suivait. Et, malgré le soleil couchant, la pluie ne venait pas.
Et cela devint clair ! Je n’ai pas à cacher ma tête !
(à suivre)