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Temps de lecture estimé : 11 mn
08/12/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Après une colo qui avait éveillé la sexualité de Nathalie en 75, la rencontre avec une fille particulièrement sensuelle révèlera que les amitiés particulières créent des tensions à une époque où tout n'était pas aussi simple qu'on le croit !
Critères:  f ff cousins vacances cérébral voir exhib nudisme fmast confession
Auteur : Kitty Lévine      Envoi mini-message

Série : Après la colo

Chapitre 03 / 04
Blessure

Résumé des épisodes précédents :


Après une colo qui avait révélé la sexualité d’une Nathalie durant l’été 75, celle-ci fit la connaissance, lors de vacances sur une île grecque, d’une fille particulièrement sensuelle et de son cousin et sa cousine. Mais les amitiés particulières créent des tensions dans une époque où tout n’était pas aussi simple qu’on le croit !








Blessure




La soirée commença nonchalamment par un mélange de piscine et d’ouzo, mais pas dans le même verre. Les tensions étaient tombées, et j’en appris un peu plus sur les uns et les autres.

Jean-Marc était danseur-chorégraphe, passionné de ce qu’il faisait. Il profitait d’avoir sous la main sa sœur et sa cousine pour monter, petit à petit, quelques tableaux pour le grand projet de Bob Gloss : All that blues. Les deux danseuses répétaient les différents adages d’un groupe, l’un après l’autre. Parfois elles travaillaient des parties seules, le tout sous la direction de Jean-Marc qui parfois participait, montrait avant de voir ce qu’il avait en tête dans la peau d’une des deux. Dès qu’on parlait de danse, ils étaient envoûtés, emportés dans l’œuvre qu’on sentait naissance. Moi-même je m’intéressais à leurs discussions, voire à leurs mouvements, en général dans la piscine, ce qui engendrait des fou-rires lors de certains pas qui se terminaient par des tasses mémorables.


Puis nous sortîmes de l’eau pour un dîner que j’imaginais dans le plus simple appareil (sur ce point, Jean-Marc nous avait rejoints dans l’eau en tenue d’Adam, ce qui ne m’avait pas empêchée de reluquer en connaisseuse un trois-pièces au long vit emmanché d’un bon bout, déjà entraperçu dans l’après-midi), et quelle ne fut pas ma surprise de voir les uns et les autres arriver en collants, chaussettes et tee-shirts longs.



Je compris alors le problème, mais j’étais un peu désorientée en arrivant avec ma petite robe de plage. Hélène me proposa une de ses tenues qui, ma foi, m’allait très bien. Et c’est ainsi attifée que je passai à table enduite de citronnelle, par-dessus le marché. Adieu, abricots, bananes et fruits défendus !


Durant le repas, la conversation sur la comédie musicale se poursuivit, Jean-Marc expliquant qu’ils avaient l’intention d’en faire un film. Il semblait bien éméché car il avait bu pas mal depuis le début de la soirée. Il nous parla de son maître chorégraphe, Bob, avec admiration, finissant par nous dire à la fin qu’il était sensuel et bien foutu.



On le regarda soudain toutes les trois, se demandant si on avait bien compris. Jean-Marc fit soudain une tête bizarre, sans doute celle de celui qui se rend compte qu’il a parlé avec son cœur et non sa raison. Soudain, Hélène éclata de rire, qu’elle refréna quand elle vit que Jean-Marc s’était levé et nous tournait le dos. Elle se leva à son tour et vint poser sa tête sur l’épaule de son cousin.



Jean-Marc hésitait. Ses yeux passèrent de l’une à l’autre, de la table à la maison, du sol au haut de la maison à une vitesse fulgurante, et il se livra enfin. Sa voix avait perdu une octave et quelques décibels.



Et elle enfonça le clou :



Il y eut un silence, puis Caroline prit la parole.



Il y eut un silence.



Hélène l’embrassa doucement sur la joue et retourna s’asseoir.

Il semblait ne plus savoir quoi dire ni quoi faire. Soudain il sembla réaliser ma présence et entreprit de me demander si je ne voulais pas rester un peu avec eux pour les aider car, disait-il, je me débrouillais pas mal dans mes mouvements chorégraphiques aquatiques. Flattée et un peu grisée par la retsina qui avait suivi l’ouzo, et que le tarama-pita n’arrivait pas à éponger, je lui répondis que pourquoi pas, me sentant soudain bien avec eux et un peu curieuse.

Alors il eut un sourire et regarda Hélène avant de lui dire :



Je me levai et allai vers lui lentement avec le sourire. Il écarta ses bras, persuadé que j’allais l’étreindre, mais le pauvre avait peut-être oublié où il se trouvait. Et d’un coup sur le torse, je le poussai et il tomba dans la piscine tout habillé.

Nous éclatâmes de rire toutes les trois et nous sautâmes en éclaboussant un maximum les alentours qui se transformèrent en terrain de jeu pendant un moment. Puis nous sortîmes. Les filles se déshabillèrent en m’expliquant que le nuage de moustiques de sept heure était passé depuis, que les derniers étaient rentrés se coucher, et qu’on ne risquait de nouveau rien jusqu’au lendemain.


La température extérieure étant ce qu’elle était, chaude et sèche, nous nous installâmes sur les transats pour sécher en blablatant de rien et de tout. Au bout d’un moment arrosé d’une dernière bouteille de retsina rosée, Hélène bâilla et décréta qu’elle allait se coucher alors que j’avais entrepris une partie de dames chinoises avec Caroline sur la petite table entre deux transats. Elle me dit que la porte de sa chambre était ouverte au cas où je chercherais un lit et s’approcha de moi, m’embrassa telle qu’elle était, comme le frôlement d’un nuage. Du coup, je passai mes bras autour de son cou et lui rendis son baiser très tendrement, mais très sensuellement. Elle se désenlaça et nous gratifia d’un petit signe de la main.

Je repris ma partie avec Caroline, et Jean-Marc alla se coucher à son tour. Je le regardai partir en espérant qu’il allait bien, et allait bien dormir après toutes ces révélations.

À un moment, Caroline tarda à jouer à son tour. Elle prit un pion, le reposa, faillit dire quelque chose. Puis ses yeux s’absorbèrent dans la contemplation du carrelage de la piscine. Un long moment passa et elle marmonna dans un petit sourire :



Puis, changeant de conversation :



Je me levai, pris la bouteille sur la table ainsi que nos deux verres, les remplis à moitié et me rassis en lui tendant le breuvage. Elle en but plusieurs gorgées. Je sentais en elle une envie de parler. C’est décidément la mode, dans cette famille.



Elle but une grande rasade de son digestif et posa le verre.



Il y avait une chambre de deux garçons qui avaient le nez plongé dans les maths en permanence. Pour les autres, j’ai toujours réussi à y surprendre quelque chose. Les trappes me donnaient un peu de lumière et me guidaient, et le boîtier d’alarme incendie donnait une faible lueur qui me permettait de rentrer quand tout était éteint. Sinon, je dois dire que c’était instructif. Je pensais que les garçons se caressaient tous de la même manière : eh bien non. Avec deux doigts, avec la main entière, avec de la crème Nivea, avec du lait solaire, avec le polochon. Tout y passait. Il y en a un qui mettait les pieds au mur et qui essayait de se la mettre dans la bouche. Il n’y arrivait pas, mais prenait plaisir à éjaculer directement dans sa bouche et sur son visage. J’avais une vue sur son anus et ses bourses. C’était super. Je savais toujours quand il allait venir car son cul se contractait.

Dans une autre chambre c’était le triomphe du doigt dans le cul chaque soir ; ailleurs, c’était les bouquins pornos pour un multirécidiviste que j’ai pu voir grimper au plafond trois fois dans la même soirée avec un sexe de plus en plus démesuré. Quant aux chambres de deux, c’était aussi la fête : concours de rapidité, mesure avec la règle, partage des mains.

J’adorais tout cela, car le lendemain je les croisais tous et les entendais pérorer sur les chimères de conquêtes présumées en me rappelant la réalité de leur sexualité. Mais je ne pouvais rien dire, y compris quand deux beaux mâles passaient leur temps à utiliser un vocabulaire peu agréable envers d’autres garçons un peu introvertis, à base de « tapette », « pédé » et autres gentillesses alors que le soir arrivé, ils y allaient d’un beau 69 avant que l’un pénètre l’autre. Et ils jouaient cela chaque soir à pile ou face, en plus ! Quelle aurait été la vie du groupe si tout le monde avait osé dire son intimité…

Les filles, c’était pareil. Et de la même manière, il y avait autant de techniques que d’individus : avec deux doigts, en se massant d’une manière circulaire, certaines avec l’autre main pénétrant anus ou vagin, et certaines en couple. Par contre, je sentais plus d’affection chez les filles. Elles dormaient dans le lit de celles où elles s’étaient donné du plaisir. Et j’adorais regarder leur visage, la montée du plaisir uniquement en regardant un visage. Regarder ces rictus, ces râles, la tension du corps et la détente soudaine. Le retour sur terre des yeux après la vague. Et ça, chez les garçons comme chez les filles, cela me procurait des frissons tant j’avais l’impression de partager leur plaisir.



Là, j’étais anéantie. Comment une si belle fille, sensuelle et si portée sur la jouissance des autres, arrivait à ne jamais se toucher ? Mystère.



Et je l’entraînai dans la maison, dans une pièce qui devait servir de bureau mais aussi de débarras. Il y avait là un grand miroir. J’approchai un fauteuil et la fis asseoir.



Elle regarda son reflet dans la glace, celui d’une belle fille semblant sortir des rêves de troubadours médiévaux, et elle dit doucement :



Elle décroisa ses jambes, avança légèrement son bassin.

Je ne bougeais pas, ne voulant pas rompre le charme. Je voyais mon reflet dans la glace, mais elle l’intégrait juste dans le décor de ses fantasmes quand elle vit une main s’approcher de son buisson, écarter ses lèvres une à une, avancer une nouvelle fois son bassin pour mieux écarter ses jambes. Son autre main enveloppa son sein gauche, frôlant son téton d’une exquise caresse circulaire. Soudain, la main exploratrice se fit pieu, pénétrant sa caverne de doux allers-retours, provoquant quelques mélopées gutturales brèves mais émouvantes. Puis, son regard fixé dans la glace, elle changea de tactique et revint en surface frotter son clitoris doucement, puis plus vite, en tremblant dans le silence de la nuit. Très rapidement, et très soudainement, un orgasme salvateur emportant les digues d’années de frustrations l’emporta dans des convulsions impressionnantes, tout autant du silence qui rappelait ces années de voyeurisme discret qu’elle n’avait pas encore réussi à expulser.


Elle posa sa tête en arrière et ses cheveux vinrent caresser mon ventre. Voulant l’accompagner dans son retour sur terre, je posais mes mains sur ses épaules quand elle eut un sursaut, se leva en se retournant et me lança, assassine :



Puis je vis ses yeux effarés, sa mine défaite, et elle tourna les talons et disparut vers les chambres.

Je restai un instant, face à mon image dans une glace reflétant un fauteuil vide, et qui fut incapable de me renvoyer les larmes d’incompréhension qui coulaient soudain de mes yeux. Pourquoi ? Je me sentais blessée, salie, ne sachant plus que faire ni où j’étais. La main d’Hélène vint me ressusciter en se posant sur mon bras, de son extraordinaire légèreté. Elle posa sa tête contre mon cou et me dit tout doucement :



D’une main, elle m’entraîna dans la chambre où le temps se mit à tournoyer dans le plaisir des sens, et c’est le nez dans son joli petit cul que je m’endormis d’un sommeil sans rêves.