Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
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Temps de lecture estimé : 21 mn
21/12/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  C'est le récit d'un couple audacieux mais bloqué qui écrit sur Revebebe et qui va rencontrer, par ce truchement, un homme avec lequel ils vont imaginer des scénarios. Du fantasme à la réalité...
Critères:  fh plage telnet revede fellation pénétratio confession
Auteur : Collectif Coquin      

Série : Vérités et Fantasmes

Chapitre 01 / 05
Vérités et Fantasmes - Part 1

Vérités et Fantasmes - Part 1




Bonjour à vous.

J’ai conscience que ce récit et les suivants seront un peu difficiles à suivre car ils relatent une aventure qui s’est déroulée sur dix mois et impliquent quatre personnes différentes : Anne et Robert, un couple qui vit en Charente-Maritime, Martin, célibataire qui vit à Paris, et moi, Sabine, qui vis aussi dans la région parisienne.

Cette première partie va vous parler surtout d’Anne et de Robert. Mais en réalité vous les connaissez déjà – enfin, de façon indirecte – car ce sont les auteurs RobertAnne, RobertAnne62 et RobertAnne92 qui publient sur Revebebe depuis un certain temps.

Chacun va vous parler de tout ce qui a déclenché cette aventure.

Je leur laisse la parole.








Robert


Chaque printemps, dès que le temps le permet, nous allons à la plage. Mais les premières fois, Anne choisit toujours la plage naturiste, entre Saint-Palais-sur-Mer et La-Palmyre, bien qu’elle soit assez loin de chez nous. La raison ? Une sainte horreur des marques de maillot. En préparant sa peau de blonde – qu’elle a naturellement laiteuse – par un premier bronzage, elle s’évite une transition trop soulignée de la partie exposée au soleil avec celle restée à l’abri du tissu. Le reste de la saison, nous profitons plutôt des plages familiales bien plus accessibles depuis notre maison.


Un mot sur notre couple.


Anne et moi vivons ensemble depuis plusieurs années, chacun ayant déjà eu l’expérience malheureuse d’une liaison précédente. Dès notre première rencontre, j’ai su que c’était la femme de ma vie. Ma fascination a mis ma copine de l’époque en pétard et j’ai eu droit à une scène en rentrant chez nous. Mais c’était trop tard. Trop tard pour ma compagne et le compagnon d’Anne. Huit jours plus tard, nous étions amants. Trois mois plus tard, nous avions décidé de vivre ensemble.


Anne est la perle que je souhaite, à vous, Messieurs, de trouver un jour. Belle, intelligente, de la classe. Je sais que je suis de parti pris. Je l’aime. Ce que j’apprécie aussi chez elle, c’est son côté « double personnalité ». En public, elle est plutôt réservée, sûrement dû à son métier : prof dans un lycée du coin. Mais en privé, c’est une autre. Enfin, en privé, je veux dire juste elle et moi.


Dire que nous sommes sexuellement compatibles est un euphémisme. Au début, il suffisait d’un regard pour déclencher un corps-à-corps torride. Chaque jour nous apportait son lot de plaisir. Lorsque je l’ai connue, Anne était une perle encore cachée au fond de son écrin. Manifestement, son ancien mec n’était pas une flèche, au moins pour le sexe, car pour lui, donner du plaisir à une femme consistait à la pénétrer et la besogner longtemps sans autres fioritures. De mon côté, je ne manquais pas d’idées mais mon ex n’était pas portée sur la chose et, en tout cas, refusait de sortir du bien classique « papa sur maman ».

Ainsi notre inexpérience est devenue notre force. Nous avons donc construit ensemble, pas à pas, notre propre sexualité. Bien vite ma chérie est devenue une maîtresse m’accordant tous les plaisirs, bien sûr, mais aussi entreprenante et imaginative. Si je vous dis qu’elle m’a converti à la sodomie, moi qui trouvais que cette pratique était réservée aux couples d’hommes ! Il est vrai que c’est difficile de demander à sa maîtresse ce genre de possession et lui refuser la pareille pour des raisons qui deviennent vite des excuses bidon.

Aux réfractaires, imaginez seulement que votre amie, harnachée d’un double gode dont vous savez qu’une extrémité est déjà au plus profond de sa chatte, s’approche et vienne vous prendre par derrière. Imaginez aussi que tout en vous enculant, elle vous caresse la verge et les bourses. Bien sûr, avant, elle vous a sucé et s’est longuement attardée sur votre rondelle pour l’apprivoiser.


Bref, tout va bien dans notre couple alors qu’en ce printemps 2011, nous allons pour la première fois de la saison à la plage. Cette fois-ci, nous avons été trop optimistes sur la température, avec une brise qui empêche de rester en bord de mer où seuls quelques touristes sont disséminés, bien protégés par des coupe-vent. Nous n’avons pas prévu cet accessoire, aussi nous cherchons un endroit dans un creux de la dune.

Nous venons seulement de nous installer, qu’un autre couple se présente. Eux aussi cherchent un coin protégé et comme ils nous demandent s’ils peuvent se mettre là aussi, nous ne pouvons qu’accepter. Très vite, nous savons qu’ils viennent d’arriver de leur Hollande natale, et comme ils apprennent que nous sommes du coin, ils ne tarissent pas de questions. L’homme est assez imposant, blond et massif, faisant paraître sa compagne presque menue. Comme leur français est limité, Anne leur propose de continuer en anglais. Très vite, je perds le fil de la conversation. Ils parlent longtemps, lorsqu’Anne se tourne vers moi et me dit :



Elle ne finit pas sa phrase et son regard se tourne vers eux, comme si elle cherchait un soutien. Ils sourient.



Je réalise ce que signifie ce « partants pour ». Partants pour un échange ! C’est vrai que nous avons déjà abordé le sujet, mais juste comme une idée en l’air, plus un fantasme pour pimenter une soirée câlins que pour vraiment la réaliser. Il est certain que cela me tentait, mais je pensais qu’Anne était plus en retrait.

Quelques minutes plus tard, nous sommes sur la route de la maison, l’autre couple nous suivant avec leur voiture. Comme je fais un détour, Anne me demande :



En petit couple stable, nous avons depuis longtemps abandonné l’usage de ces accessoires, et je préfère avoir des capotes neuves.



À la maison, pendant que nos invités prennent une douche pour se débarrasser du sable envahissant, nous préparons un petit en-cas. À leur retour, ils ont la délicatesse de revenir habillés ; nous faisons de même.

Après la collation et quelques échanges de banalités, nous nous sentons un peu inexpérimentés devant une telle situation. Heureusement, la femme propose que nous mettions de la musique pour danser. Elle a raison, tout devient plus simple. Bien sûr, le géant enveloppe de ses bras puissants ma douce Anne qui se laisse guider pendant que je m’efforce de conquérir ma nouvelle partenaire. Les corps s’apprivoisent. Les lèvres se cherchent. Découverte de nouvelles saveurs, d’une langue qui joue avec la mienne et mène un combat pour venir dans ma bouche. La femme se frotte à moi. Mes mains se promènent sur la robe légère et caressent ce qu’aucun sous-vêtement ne protège. Ses mains pressent ma nuque pour m’encourager dans la découverte de ses charmes pendant qu’un murmure de satisfaction ponctue chaque geste caressant.


Anne est tout à côté ; le salon n’est pas si grand pour que mes yeux la quittent. Eux aussi s’embrassent fougueusement et l’homme a déjà glissé une main sous la robe pour atteindre le minou secret. Il me semble qu’Anne aussi explore son amant et qu’une main disparaît déjà dans le short.

Je reviens vers ma partenaire qui entreprend de défaire ma ceinture. Moi aussi je passe ma main sous la robe pour découvrir une chatte humide et brûlante.

Anne et son partenaire sont déjà nus. Il s’est placé derrière elle et la caresse de ses mains de bûcheron. Le sein disparaît dans la paume ; un poignet qui s’agite sur le pubis montre que la grotte secrète doit déjà connaître la caresse des doigts.


Ma partenaire me pousse pour me faire asseoir. Elle quitte sa robe, dégrafe ma ceinture et plonge sur ma verge pour la gober comme une friandise.

Anne se dégage de son entreprenant amant, mais c’est pour aller cueillir quelques préservatifs, le retrouver et, le prenant par la main, l’entraîne vers l’escalier qui monte à la mezzanine où nous avons un lit. Je les suis des yeux pendant qu’on me suce.

L’homme parle à son amie. Elle me lâche pour tourner la tête et ils échangent quelques mots.

À partir de cet instant, tout bascule. Je vois Anne parler à l’oreille de son amant. Ils nous regardent. Nos invités échangent quelques mots. En quelques minutes ils se rhabillent et nous quittent, avec un « au revoir » assez sec.

Anne semble avoir changé d’avis. Elle vient vers moi, m’enlace, m’embrasse, me cajole, me dit des mots d’amour. Elle m’aime. Je l’aime.




Anne


Je souscris tout à fait au texte de mon chéri. Il vous a très bien résumé cette partie de notre vie. À une exception. Une seule. Mais elle n’est que la traduction de son amour.

C’est pendant notre première tentative d’échange avec ce couple de Hollandais si entreprenant. Tout semblait se dérouler comme on peut le rêver dans ce genre de situation. L’homme et la femme nous plaisaient. J’étais déjà chaude et décidée à sauter le pas. Mais alors que je montais, entraînant mon amant, son amie qui suçait mon Robert l’a abandonné un instant pour répondre à son compagnon. Et, à cet instant, j’ai vu que le sexe de Robert n’était pas du tout en forme alors que normalement il aurait dû être déjà bien raide. Et lorsque j’ai pu voir son regard, j’ai compris qu’il souffrait. Souffrir n’est peut-être pas le bon mot, non, plutôt désemparé et loin du regard de complice que je pensais trouver. Alors j’ai tout de suite mis fin à cette expérience. Jamais, non jamais je ne ferai quoi que ce soit qui puisse faire souffrir Robert. Jamais.

Il n’était pas prêt pour cela. Et alors ? Je savais que ce n’était pas de la jalousie ou une quelconque pensée négative. Il n’était pas prêt. C’est tout. Je l’ai enlacé et chéri de tout mon cœur.

Cette tentative malheureuse n’a pas entaché notre couple, au contraire.


Je ne sais plus lequel de nous deux a eu l’idée d’écrire des histoires érotiques. Robert me faisait quelquefois partager un texte qu’il trouvait intéressant sur Revebebe, mais j’avais toujours des critiques à apporter. Mal écrit, situation impossible, pur fantasme… vous, les lecteurs assidus, vous savez de quoi je parle.

La critique est facile et j’ai depuis appris à mes dépens que ce n’est pas si facile de bien faire dans ce genre de littérature. Je bats ma coulpe pour mon comportement de l’époque. Toujours est-il que nous nous sommes lancés dans l’aventure sous le pseudo de « RobertAnne ».

Succès mitigé. Tant de cruauté des lecteurs inscrits et des autres qui n’ont pas reconnu mon talent m’ont fait me mettre entre parenthèse.


Rassurez-vous, je plaisante. Je n’ai pas la grosse tête. En réalité, c’est un surcroît de travail qui m’a fait abandonner Robert en rase campagne alors qu’il venait de terminer un texte sur la domination. En manque d’inspiration et cherchant des idées sortant de l’ordinaire pour la deuxième partie, il s’est décidé à demander de l’aide aux lecteurs.

Plusieurs se sont proposés. Finalement, il a fait affaire avec « Martin ». Ils ont donc entrepris des échanges de mails, couchant sur le papier des idées, des scénarios, des situations que la pauvre héroïne allait devoir subir.


Robert utilise l’adresse mail anonyme que nous avons créée pour Revebebe mais aussi pour éviter d’être assaillis de pub sur nos boîtes perso. Si nos boîtes perso sont vraiment personnelles, celle-ci est commune ; aussi je suis leurs échanges, et d’ailleurs mon chéri me relate souvent l’avancement ou les difficultés de leur projet.

« Martin », son correspondant, semble très à l’aise dans l’univers de la domination et j’ai l’intuition que cela ne vient pas seulement de fantasmes couchés sur le papier. Mais, comme disaient de parfaits inconnus, « cela ne me regarde pas ».


Tout en avançant dans leur projet, ils échangent quelques banalités plus personnelles, du genre : « Je vis avec une copine. J’ai tel âge. Je travaille dans tel endroit, etc. ». Robert, toujours prudent, reste très évasif même s’il s’expose un peu. Son correspondant aussi se dévoile. Il habite à Paris, est enseignant à l’Université et se fait un devoir de trouver un job à ses étudiants. Il avoue être un pratiquant de la domination et n’avoir du plaisir que dans ce genre de relation. Mon intuition était donc bonne. Il insiste beaucoup sur sa vision de la sexualité, n’hésitant pas à déstabiliser mon Robert lorsqu’il affirme que la plupart du temps les femmes sont des candidates qui s’ignorent dans cette pratique.


Je ne sais pas pourquoi ses propos me piquent ; pourtant, il n’est qu’un correspondant avec lequel Robert collabore. Mais je me sens solidaire de mes congénères et je ne supporte pas ce genre de propos. Robert essaie de me raisonner en me disant que les affirmations de « Martin » sont liées avec le texte qu’ils écrivent et que, d’une certaine façon, il se met dans la peau des personnages de l’histoire.

Mais je me fais mon cinéma et tourne en boucle.

Je cherche désespérément une idée pour river son clou à ce macho. La première qui me vient à l’esprit est de faire des recherches sur le net, mais les profs de fac à Paris sont pléthore et je n’ai pas assez d’indices pour circonscrire ma recherche. La chance va m’aider. Une discussion entre collègues m’apprend que les fichiers Word contiennent un certain nombre de métadonnées comme la date, le titre, etc., mais aussi le nom de l’ordi et de son propriétaire.

Juste pour info, cliquez droit sur le fichier, puis « propriétés », puis « détails ». Et bingo ! Je trouve un nom dans un des fichiers du correspondant de Robert : Jean Daumesnil. La seconde suivante j’ai sous les yeux le CV et deux photos de ce Jean, enseignant à Paris. C’est évident que Jean est bien ce « Martin », nom d’auteur du net. C’est drôle ; il n’a pas le physique de l’emploi. Par « emploi », je veux dire mâle dominateur que j’imaginais, que j’imaginais… Ridicule, c’est quoi cette idée idiote, comme si cela pouvait se voir sur un visage ?

Il est pas mal, ce Jean ; enfin, je veux dire ce « Martin ». Visage souriant, yeux pétillants, la quarantaine, pas plus. Il ne doit pas avoir de difficultés pour séduire les femmes. Bourreau des cœurs et dominant. Mesdames, éloignez-vous de ce prédateur !




Robert


Avec « Martin », nous avons commencé par lancer des idées, puis très vite chacun s’est mis au travail pour compléter le texte de l’autre. Chaque envoi du fichier, résultat de notre avancement, était l’occasion de bavarder ; et comme le dit Anne, nous nous dévoilions un peu. Le fait de dire qu’elle et moi avions la trentaine, que nous étions enseignants dans le Sud-Ouest et d’autres détails du même type ne peut pas être considéré comme prendre un grand risque. Après tout, écrire des histoires érotiques n’est pas passible des tribunaux. Mais Anne, poussée par son amie Armelle qu’elle avait mise dans la confidence, ne cessait de me rabâcher la prudence.

Il est vrai que sa démonstration de trouver l’identité réelle de « Martin » était une preuve de la difficulté de conserver un parfait anonymat.

Heureusement, elle a abandonné l’idée d’utiliser cette information pour « punir » le macho dominant qu’elle disait reconnaître dans les propos de « Martin ».

Sur sa demande, j’interroge mon correspondant pour savoir s’il accepte que ma copine, qu’il connaît juste par mes rares confidences, se joigne à nous et même entreprenne une correspondance parallèle à la mienne.

Bien sûr, il accepte. Il ne sait pas dans quel guêpier il s’est fourré !




Premier message d’Anne à « Martin »


Bonjour,


Vous savez, bien sûr, que Robert ne me cache rien de vos échanges et je suis de tout cœur avec vous dans votre entreprise.

Il vous a dit que je ne suis pas du tout une fan de la domination et que c’est une des raisons qui font que je ne m’associe pas à son récit, comme d’habitude dans ceux de « RobertAnne ».

Je ne partage donc pas votre point de vue que les femmes sont demandeuses de cette pratique car cela leur permet de se laisser diriger, commander – même si ce ne sont que par des paroles – pour offrir à leurs amants des choses qu’elles n’oseraient pas proposer spontanément, mais qu’inconsciemment elles désirent.


Vous trouverez, dans le document joint*, la preuve que nous apportons à la thèse qu’un couple bien dans sa tête, équilibré, libéré, peut réaliser sans avoir recours à des méthodes de contrôle de l’esprit.

Je fais partir le document avant que la raison reprenne sa place et que je jette cette chose indécente à la corbeille.

Le mot de passe est le nom d’auteur que nous utilisons sur Revebebe, tout en minuscules. Bonne lecture.


Anne


*Note de Sabine : Pour comprendre la phrase d’Anne, il faut savoir que le document joint contenait une série de photos d’un érotisme torride. Si les visages sont floutés, le reste ne l’est pas et – croyez-moi sur parole – le couple en question, Anne et Robert, est particulièrement photogénique. Ils mériteraient d’être pris comme exemple dans un Kama Sutra moderne, avec le côté spontané en plus.




Réponse de « Martin »


Ma chère Anne,


Vous permettez que je vous appelle familièrement ainsi ; maintenant, il me semble vous connaître assez intimement pour me permettre cette liberté. Liberté : voilà le mot que vous portez en étendard – enfin, si l’on peut dire – alors que vous vous montrez à moi dans le plus simple appareil, avec une sensualité qui me fait envier votre ami Robert.

Je suis heureux qu’un quiproquo ait été le déclencheur de cet envoi. J’espère que ma confession ne va pas tarir la source et que vous allez continuer d’abreuver mes rêves par votre beauté mise en scène et soulignée par le réalisateur (Robert, sans doute). Il en a de la chance, d’avoir une maîtresse si entreprenante.


En réalité, je ne suis pas tel que vous le pensez. Je respecte et j’aime les femmes. Mais je suis un peu plus vieux que vous, si j’ai bien compris ce que m’a dit Robert, et j’ai découvert presque par hasard, grâce à une maîtresse, que la domination pouvait apporter un supplément qui exacerbe l’esprit et le corps. Aussi bien pour la dominée que le dominant, ou l’inverse si vous voulez. Car vous ne pensez que « dominée » au féminin ; mais avez-vous pensé à « dominé » au masculin ? Non ?


Pour ne rien vous cacher, je vous dois bien cela après vos photos ; j’ai participé à des soirées libertines classiques, où chaque couple s’essaie à un autre, où toutes les variantes sont envisagées et acceptées. Bien sûr, c’est très bien. Mais ce n’est rien, comparé à une soirée que le jeu de la domination rend inégalable. Voir un mari, un amant, mettre sa femme en situation et lui infliger des punitions, des gages ou des missions ! Jamais de violence, jamais de contrainte. La femme qui se serait donnée spontanément à un autre pendant une soirée classique le fait alors avec une intensité différente sous les ordres de son « Maître ».

Réfléchissez !


Donc, non, je ne suis pas macho. Non, je ne suis pas un prédateur. Joue avec moi celle qui le veut bien. Bien sûr, j’ai aussi des relations « classiques » avec autant de plaisir, mais ce n’est pas la même chose.

Voilà. Désolé de vous décevoir.


N’hésitez pas à me rejoindre par mail et, encore mieux, m’envoyer des photos.

Suis-je vulgaire ou déplacé si je vous dis que j’ai bandé en vous regardant ? Robert a de la chance…


Votre Martin








Arrivé à ce stade du récit, j’imagine que vous avez maintenant une petite connaissance du couple Anne-Robert. C’est un petit couple bien mignon qui croit connaître la sexualité parce que tous deux sont entreprenants et volontaires pendant l’amour. Elle le suce, boit son jus, se laisse sodomiser et le sodomise. C’est manifestement elle « le dominant » du couple. D’accord, ils ont établi un équilibre qu’ils croient immuable. La preuve : le refus du partage avec les Hollandais. Ils ont trouvé un exutoire par des récits sur Revebebe pour aller plus loin, au moins par la pensée.


Vous me trouvez bien critique peut-être ; et d’abord, qui suis-je pour dire que, finalement, ce sont des « petits bourgeois » dans leur sexualité ?

Comment je les connais ? Par « Martin », justement.

Un mot sur « Martin » et moi.


« Martin » est mon amant. Nous nous sommes découverts alors qu’il donnait un cours sur L’art de préparer un CV et surtout Toujours contrôler l’image que le Web vous renvoie. Il faut dire qu’avec moi, il a eu du travail !

En préparant sa présentation et regardant sur le net ce que chacun de ses étudiants y avait abandonné, il a découvert mon site d’Escort. C’est un malin et un vrai professionnel qui sait que la plupart du temps nous choisissons des pseudos qui contiennent les mêmes lettres que notre nom ou notre prénom et que Sabine, dans mon cas, avait donné « Sibanne ».

Oui, je suis Escort pour assurer mes études ! Oh, ne me plaignez pas : ce n’est pas une vraie charge pour moi car je suis addicte au sexe. J’aime cela, depuis longtemps, et au moins en profiter pour arrondir mes fins de mois.

Ce n’est rien, comparé à mon statut de « dominée » que j’assume pleinement. Très vite, je me suis rendu compte que ma sexualité était différente, plus forte, amplifiée, sublimée si elle était contrôlée par un tiers. J’ai – ou plutôt, j’avais – un Maître qui se chargeait de me confier des missions dont vous n’avez même pas idée.


C’est ainsi que « Martin » est entré dans ma vie. Petit à petit, d’amant occasionnel il est devenu un confident, remplaçant lentement l’emprise acceptée de mon Maître, pour prendre sa place. « Martin » – et en ce point Anne a totalement raison – aime avoir une relation « dominant-dominé ». Mais elle a tort, par contre, lorsqu’elle pense que c’est une méthode de contrôle de l’esprit. Le soumis ou la soumise sont totalement volontaires, demandeurs de ce contrôle et des ordres donnés.

Attention : je ne parle ici que de ce que je connais bien, c’est-à-dire des relations « Maître-esclave » avec missions, punitions légères, bondage, bandeaux, liens, voire quelques sévices ; mais jamais de SM violent.


Donc j’ai suivi dès le début le contact de « Martin » avec Robert, puis avec Anne. Très vite, dès le premier message polémique d’Anne, « Martin » s’est pris au jeu. Pour lui, elle était devenue un défi à relever, une obsession permanente. Comme je lui faisais remarquer que cette femme n’avait aucun penchant pour la domination et qu’elle le lui faisait bien comprendre, il rétorquait que c’était tout le contraire. Que son refus était trop violent, trop argumenté pour être vraiment crédible, et que surtout son envoi de photos sous un faux prétexte était déjà un début. Sinon, pourquoi dévoiler son intimité et celle de Robert ?

Par contre, pour lui, la vraie difficulté était de leur faire abattre les barrières d’un anonymat poussé au paroxysme. Anonymat qu’ils justifiaient par la vie d’enseignants en province.


« Martin » menait deux combats en parallèle. Avec Robert pour travailler leur texte. Avec Anne pour des bavardages dont le contenu pouvait être parfois très libre, surtout de sa part à elle. D’une certaine façon il devenait un ami, confident lointain et tellement anonyme que l’on peut se lâcher librement. Manifestement, elle cherchait à le provoquer, se croyant maîtresse de ce jeu ; mais en réalité elle se dévoilait toujours un peu plus.


Le texte ci-dessous est un exemple typique. Elle le lui a envoyé en le présentant comme un début de récit pour Revebebe et elle sollicitait son avis.








Anne


Cette nuit, je me suis réveillée en sueur vers les trois heures. Encore ensommeillée, j’ai un drôle de goût dans la bouche et je ne cesse d’avaler ma salive comme si mon palais gardait la trace de quelque chose. En un éclair, je me souviens. Je sors d’un rêve étrange, insolite, un rêve érotique. C’est surprenant car je suis peu familière du genre ou tout le moins, si j’en fais, ils disparaissent avec le jour. En plus, nous avons encore fait l’amour hier soir.


Cela commence alors que j’ai dans ma bouche le petit morceau de chair qui sert de sexe aux hommes et je me souviens très bien de ma première pensée : « Je ne lui fais aucun effet, il ne bande même pas. C’est pas la peine que je lui envoie des photos. ». Mais c’est parler trop vite, car la verge donne des signes de vie, de ceux qui la font d’abord frémir, puis gonfler et enfin se tendre pour lentement envahir ma gorge. C’est un moment que j’aime, mais que j’ai rarement le plaisir de vivre avec Robert, ou alors il faut que je le prenne par surprise alors qu’il dort encore ou à la sortie de la douche, le corps toujours humide. Que voulez-vous, mon Robert, je lui fais toujours beaucoup d’effet et cela malgré nos années de vie commune. Il se met très vite au garde-à-vous.


Pour en revenir à mon rêve, je me souviens très bien que j’ai pensé « Mon petit, tu vas voir ce que tu vas voir. Si tu as pensé que mes photos sont truquées, je vais te montrer que tout est vrai. ». Et je m’applique, embrassant le gland, lissant le frein avec la langue, m’insinuant à la liaison entre gland et hampe, étalant ma salive jusqu’à ce que la verge brille comme un cierge en pleine nuit.

Bien sûr, je lui fais ma gorge profonde perso et – c’est là que le rêve rend tout possible – je le garde sans respirer pendant un temps improbable. Ce traitement produit ses effets et, alors que son visage reste dans l’ombre, j’entends une voix grave qui me dit tout le bien que je lui fais.

Je sais reconnaître les petits signes avant-coureurs de la montée de la crème d’amour, et alors que je pense abandonner le sexe pour qu’il se répande librement, cette voix dit : « Non, il ne faut pas salir. ». Cette remarque me paraît si naturelle que j’obéis et accepte sa liqueur dans ma gorge, m’étouffant presque sous la violence et la quantité des jets successifs. Si je devais mesurer la qualité de ma prestation et l’intérêt de mon donneur à la quantité de sperme qu’il me donne, alors je suis en tête de classe.


Les rêves sont des choses étranges, mélangeant le réel, les souvenirs et les fantasmes pour construire des scènes surréalistes. Mais dans la vraie vie, le rêve pendant mon sommeil et sa reconstruction par la pensée me laisse dans un émoi troublant. Si je veux me rendormir, il faut que je fasse « retomber la tension » qui s’est emparée de mon corps. Robert dort calmement à mes côtés. Mes mains savent trouver le chemin et les gestes qui soulagent. Elles découvrent une poitrine gonflée et un vagin humide, preuves évidentes de mon excitation. Mon clito est déjà d’une sensibilité presque douloureuse.

Mais Robert bouge. A-t-il remarqué mon manège ? Il murmure doucement :


  • — Tu ne dors pas ?

Avant même que je ne réponde il est contre moi, et bien sûr remarque des mains qui ne sont pas à leur place.


  • — Oh ! Oh ! On est tout excitée ?

Alors je lui raconte mon rêve. Il n’est pas particulièrement dérangé par ma confidence, au contraire, et comme depuis le début de cette relation, il positive et m’encourage. Son corps se presse au mien. Tout naturellement, je me tourne pour qu’il vienne s’enchâsser derrière moi. C’est notre position fétiche, celle du matin, dans le lit encore chaud de la nuit, son ventre plaqué contre mes fesses dans une levrette confortable. Ses mains m’enveloppent pour venir se crocheter sur mes seins, mes seins qu’il trouve déjà gonflés, les pointes saillantes et exacerbées par le désir.

Son sexe, sa queue raide d’envie se frotte dans ma fente. Je soulève ma jambe, dégageant mon intimité, et sans effort il glisse en moi, remplissant ce vide que mon rêve avait créé. Il trouve mon vagin détrempé et maintenant nous ne faisons qu’un, chevillés l’un à l’autre. Ses baisers me caressent la nuque, ses lèvres rampent vers l’oreille.


  • — Imagine… Ce sexe est peut-être celui de ton rêve. Pense que c’est lui qui te prend et qui te fait du bien.

Pendant qu’il distille ces paroles à mon oreille, Robert commence ses va-et-vient. Ses mouvements déclenchent ce bruit de succion si caractéristique que nos corps libèrent lors de la séparation de nos épidermes déjà détrempés par la sueur. Il est vite rejoint par ce petit clapotis du sexe qui avance dans un conduit inondé de mon jus.

Douce musique de l’amour. Symphonie des corps en action. Il avance, se cambre pour essayer de me remplir au plus profond de ma vulve, s’éloigne pour me réinvestir.


  • — Alors ? C’est lui ? Tu sens comme il te possède ? Tu aimes ?

Tout ! Je suis prête à tout pour qu’il continue.


  • — Oui, c’est lui, c’est la sienne. Ne vous arrêtez pas ! Continuez. Encore.

Robert n’est plus qu’une machine qui me pistonne. Son ventre claque mes fesses. Je sens son souffle contre mon dos. Il s’est éloigné pour favoriser encore mieux la possession. Ses mains s’agrippent aux hanches pour me retenir et m’attirer toujours plus fort.

Lui aussi est dans un fantasme. Il est un autre. Un nouvel occupant des lieux. Sa queue n’est plus la sienne. C’est celle d’un autre. Il n’est que le messager. Le représentant de… Oui de…

Ouiiiii ! Je crie mon plaisir, ma jouissance, mon orgasme qui arrive, arrive, m’engloutit, me submerge, mêlant ma mouille à celle de mon amant. Il se répand en moi et je sens sa semence progresser à chaque jet.


Enfin le calme revient.


Au matin, j’ai pensé avoir rêvé, mais mon sexe poisseux apporte la preuve du contraire. Dans quel chemin me suis-je engagée ? Pourquoi suis-je perturbée ?


  • — Alors chérie, contente? Ton amant a été au niveau de tes attentes ? me taquine Robert.

Il ajoute d’une voix grave :


  • — Femme, obéis à ton Maître et prépare-lui son petit déjeuner.

Il se sauve pour éviter l’oreiller qui vole dans la chambre.








Je suis certaine que vous aussi avez tout de suite remarqué que ce texte, soi-disant sorti de l’imagination d’Anne, est une allusion aux relations ambiguës qui s’établissent entre « Martin » et elle, sous le regard bienveillant de Robert. Moi aussi, je suis persuadée que ce texte n’est que la traduction de ce qui s’est réellement passé une nuit, dans la chambre du couple. Ou bien, a minima, un fantasme révélé aussi bien par elle que Robert. Car il ne faut pas oublier que Robert était obligatoirement informé de tous les échanges.


Et puis les deux hommes ont terminé leur texte, Traitement et guérison. Les critiques ont été terribles avec une note moyenne de 9 alors que la première partie, Diagnostic et début de traitement, rédigée uniquement par Robert avait obtenu 15,4. Bien sûr, Anne a sauté sur l’occasion pour asticoter « Martin » en lui envoyant un message.








Mail d’Anne


Cher Martin,


C’est la honte ! Avez-vous vu la note de votre texte avec Robert ? Manifestement, je ne suis pas la seule à ne pas apprécier la domination, et pourtant je suis sûre que la plupart des lecteurs sont des hommes !




Réponse de « Martin »


Chère Anne,


Vous avez raison. Manifestement, il manquait une touche féminine qui aurait atténué la rudesse d’un récit d’hommes qui se sont laissé emporter dans leurs fantasmes. Peut-être aussi, sans nous en rendre compte, Robert et moi avons fait assaut de virilité. Vous en êtes certainement la cause, ma chère Anne. Chacun veut briller à vos yeux. Mais puisque vous critiquez notre travail, pourquoi ne pas nous associer ?




Réponse d’Anne


Cher Martin,


Je n’ai pas beaucoup de temps actuellement ; et puis, écrire à trois me paraît trop compliqué.

Aussi, sans vous juger, vous connaissez nos écrits sur Revebebe ; mais avez-vous déjà publié quelque chose ?




Réponse de « Martin »


Chère Anne,


Toujours aussi directe ; mais j’apprécie votre franchise.

Pour répondre à votre demande, j’ai déjà publié un texte en plusieurs épisodes, Cinquante et plus nuances de… que je vous envoie.


Petite précision : si les récits sont romancés, les situations n’en sont pas moins bien réelles. Si elles ne se sont pas enchaînées comme je le raconte, j’ai pourtant vécu chacune d’elles avec des amies qui ont bien voulu se soumettre à mon jeu. Rassurez-vous : elles ont aimé, comme je suis sûr que vous aimeriez…


On ne raconte bien que ce que l’on a déjà vécu ! Oui ?




<à suivre>