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Temps de lecture estimé : 12 mn
26/04/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Entre rêve et réalité, une femme se laisse submerger par son envie.
Critères:  fh extracon revede
Auteur : Seommane            Envoi mini-message

Série : Les rêveuses

Chapitre 02
Carole

Carole



Un petit vent se leva dans la campagne de Montarlieu ; une brise qui ondoyait dans les herbes se rapprochait d’une petite maison ravissante. Le souffle d’air qui pénétra par la petite fenêtre se mélangea à la fumée ambiante, tourbillonna, formant une silhouette diaphane devant la petite lampe. Les yeux de Carole revinrent immédiatement vers son époux. David, l’œil brillant, tirait allègrement sur un joint avant de le passer à Sylvain juste à côté. Carole était amusée par la scène : cela faisait longtemps que David n’avait pas touché à un pétard ; au moins cinq ans. Elle le taquina :



Sylvain inspirait de larges bouffées, faisant briller le bout incandescent du joint. La fumée se répandait autour de la table, laissant une odeur douceâtre dans l’air. C’était la fin du repas ; les trois convives avaient fait bombance et appréciaient la fin de ce repas savoureux. Une musique douce emportait tout le monde vers une douce béatitude. Carole prit le joint que lui tendait Sylvain ; elle ne sut pas quoi en faire et finit par aspirer la fumée âcre et douceâtre. La fumée s’insinua doucement en elle, laissant un goût suave dans la bouche. Carole s’enivra de l’odeur, doucement, fermant les yeux, appréciant le très léger dérèglement des sens qui suit la première inspiration. Carole profita d’une autre bouffée, puis tendit la fin du pétard à David.


La musique résonnait dans le silence de la pièce, chacun appréciait le moment présent. Cela faisait presque dix ans qu’ils n’avaient pas vu Sylvain, qui s’était exilé dans le sud de la France pour suivre sa jeune épouse. Chacun avait continué sa vie de son côté ; Sylvain et David s’appelaient de temps en temps, et ils n’oubliaient jamais la carte de vœux en début d’année. L’année passée, Sylvain s’était séparé de sa femme, Julie, et il était revenu dans la région. Il n’avait pas changé : juste les tempes un peu grisonnantes, mais il avait toujours son visage d’enfant espiègle et ses yeux d’un bleu profond. Carole le trouvait même plus séduisant maintenant qu’à l’époque. « Il a muri ; il a été blessé par sa rupture d’avec Julie. »


Carole avait connu David et Sylvain en même temps ; ils étaient inséparables. Elle était tombée profondément amoureuse du premier, Sylvain étant à l’époque un jeune homme trop sûr de lui pour lui plaire. « Le genre playboy, très peu pour moi ! » L’homme assis en face d’elle n’était plus le même ; il se dégageait de lui une sorte de mélancolie, une tristesse qu’elle ne lui connaissait pas. « Je ne m’inquiète pas pour lui : un mec mignon comme lui, il trouvera chaussure à son pied en un rien de temps. »


Carole dévisagea son époux qui discutait d’une voix tranquille avec Sylvain. « Ils se ressemblent beaucoup : les même intonations, la même corpulence, la même gestuelle. » Elle remarqua quand même que l’effet de l’alcool se faisait sentir chez son mari ; sa voix se faisait plus forte, il cherchait ses mots. « Il s’est jeté sur l’apéro, c’était évident. En plus, avec le joint, il va dormir sur le canapé, c’est presque sûr ! » En fait, Carole ne pouvait pas vraiment en vouloir à David ; ce n’était pas souvent que ce genre de choses arrivait. David ne buvait de l’alcool que très modérément ; et l’herbe, il n’en fumait quasiment jamais. Sylvain, malgré la quantité d’alcool ingérée, semblait relativement frais. Un sourire accroché aux lèvres, il taquinait gentiment son ami sur ses balbutiements.



La soirée se passa tranquillement, les discussions s’enchaînaient, les rires fusaient lorsqu’une histoire sur le bon vieux temps revenait sur le tapis. David avait les yeux plissés, qui se fermaient tout seuls. Ils allèrent s’installer dans le canapé pour continuer leur discussion. Carole entreprit de débarrasser la table et elle se dirigea vers la cuisine, les mains chargées de vaisselle sale. Lorsqu’elle s’en retourna au salon, elle percuta Sylvain qui, en parfait gentleman, revenait avec le plat de bœuf bourguignon. Le plat se déversa sur les deux jeunes gens, les maculant de sauce aussi bien l’un que l’autre. Carole éclata de rire, bientôt suivie de Sylvain.



Il ne restait rien au fond du plat : l’intégralité de la sauce s’était déversée sur son chemisier et son pantalon, ainsi que sur le tee-shirt et le short de Sylvain. Carole fonça vers le lavabo, s’empara d’une éponge et commença à nettoyer son propre chemisier. Elle s’acharna à grand coup d’eau et de vigoureux va-et-vient pour rattraper tant bien que mal les taches de son chemisier, mais son pantalon était HS. « Celui-là, je ne suis pas près de le remettre… » Lorsqu’elle fut satisfaite, elle se tourna vers Sylvain, l’éponge à la main.



Carole s’approcha de Sylvain et tamponna son tee-shirt délicatement ; l’éponge trempée rendait le vêtement blanc translucide, presque transparent. Le jeune homme ne dit pas un mot ; il semblait comme gêné par la situation. Carole ne comprit pas tout de suite pourquoi. Puis en regardant la transparence du tee-shirt, elle comprit la raison de la gêne de son ami. En effet, elle jeta un bref regard vers son chemisier : ce dernier était tout aussi translucide que le vêtement de Sylvain, et on pouvait apercevoir le soutien-gorge de Carole à travers le tissu. « Je vais aller me changer après. » Les deux amis continuaient à rire, mais il fallait bien reconnaître que Carole ne se sentait pas à son aise. Elle commença à nettoyer le short de Sylvain sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, toute concentrée qu’elle était à son affaire. Sylvain lança :



Le rouge aux joues, Carole tendit l’éponge à Sylvain qui continua d’enlever la tache ; la jeune femme se sentait honteuse comme jamais. « Qu’est ce qu’il m’a pris de faire ça ? Quelle honte… » Laissant Sylvain continuer son ouvrage, Carole se dirigea vers le salon pour trouver son mari endormi, la tête posée sur l’accoudoir. « Eh bien, voilà : super, la soirée ! » Sylvain la rejoignit quelques secondes plus tard ; il s’esclaffa en regardant son copain affalé sur les coussins, ronflotant doucement.



Carole, gênée, laissa un moment de silence avant de répondre :



Ils se dirigèrent vers la cuisine et s’installèrent au bar, l’un en face de l’autre. Sylvain, toujours d’humeur nostalgique, lui lança :



La discussion prit un tour nostalgique. Ils se remémoraient de bons moments ; Sylvain parlait de Julie, un pointe de regret dans la voix. Carole écouta longuement son ami s’épancher sur sa vie conjugale, sur les problèmes qui les avaient séparés elle et lui. Au cours de la discussion, elle se rendit compte que les yeux de Sylvain s’aventuraient de plus en plus sur sa poitrine de jeune fille, de façon très furtive, très discrète, comme seuls les hommes peuvent le faire. « Il me mate ; il n’a pas si changé que ça, en fin de compte. » Carole, comme toutes les femmes, feignit de ne pas voir le manège de Sylvain et continua d’écouter les raisons de la rupture de son ami.



Carole et Sylvain discutèrent encore un long moment car elle sentait qu’il en avait vraiment besoin, puis ils se levèrent pour aller se coucher. Carole alluma la petite lampe de chevet sur la table de nuit, puis se dirigea vers la porte de sa chambre. Sylvain passa dans le couloir pour rejoindre la chambre d’amis. Elle entendait le ronflement de son mari dans le canapé. « Comment a-t-il pu se mettre dans un état pareil ? S’il n’y avait eu que le punch, mais il s’est jeté sur le vin comme un assoiffé ! »


Carole ferma la porte en disant au revoir à Sylvain qui s’enfermait dans la chambre d’amis. Elle déboutonna son chemisier blanc et le posa délicatement sur la chaise près de la commode. Elle dégrafa son soutien-gorge, libérant sa poitrine, et enleva sa jupe en prenant soin de ne pas la froisser. Lorsqu’elle fut nue, elle se contempla dans le miroir de l’armoire ; le reflet renvoyé lui plut. Carole était fière de son corps ; elle l’entretenait avec rigueur en se forçant à des exercices toutes les semaines. Ses seins étaient fermes et se tenaient bien pour ses trente-quatre ans. Elle se glissa dans sa nuisette transparente, se retenant à la commode pour ne pas tomber. « Le punch a aussi fait son effet… »


Même avec la porte fermée, les ronflements sonores de son mari résonnaient jusqu’à sa chambre. Elle décida d’aller se rafraîchir dans la salle de bain, ne prenant pas la peine de se couvrir. « Sylvain doit dormir… » Elle fit le moins de bruit possible et se glissa dans le couloir.

Devant le lavabo, pensive, elle mit un peu d’eau au creux de ses mains et s’aspergea le visage, puis elle attrapa la serviette éponge pour se tamponner brièvement. Elle ressortit sur la pointe des pieds. Elle laissa échapper un petit cri lorsqu’elle aperçut la silhouette à demi nue de Sylvain dans le couloir. Ce dernier sortait des toilettes tout aussi silencieusement, et sursauta à sa vue. Carole eut le réflexe de cacher ses atours avec ses mains et de détaler dans sa chambre non sans avoir dit :



Carole, le feu au visage, se tenait derrière la porte de sa chambre ; elle entendit celle de Sylvain se refermer. Elle poussa un soupir de soulagement. « La gaffeuse… Qu’est-ce qu’il m’a pris de sortir dans cette tenue ? » L’alcool y était sûrement pour quelque chose, mais la situation était très gênante. Elle prit le temps de regarder son reflet dans le miroir : la tenue qu’elle portait était très sexy, pas le genre de chose qu’elle portait habituellement ; c’était la lingerie qu’elle portait pour émoustiller David. Mais aujourd’hui elle n’avait rien d’autre, le reste était sale. La nuisette presque transparente s’arrêtait au niveau de ses fesses et mettait en valeur ses formes épanouies. Son string, lui aussi presque transparent, laissait voir le dessin de son sexe. « Il m’a détaillée des pieds à la tête ; m’a-t-il entendue sortir ? Cette rencontre était-elle due au hasard ? »


Une bouffée de honte la rattrapa ; cela n’avait duré que quelques secondes, mais elle s’était sentie déshabillée du regard. Carole aussi avait eu le temps de l’apercevoir. Il était en boxer, un corps athlétique, des cuisses musclées… « Mais qu’est ce qu’il me prend de penser à ça ? Fantasmer sur les cuisses d’un ami comme ça… Ce n’est pas correct de penser à lui de cette façon. » Avec le recul, elle avait remarqué que Sylvain l’avait souvent regardée ce soir ; elle avait surpris plus d’une fois un œil plongé dans son décolleté. Elle avait mis cela sur le compte de l’alcool, mais en y repensant…


Carole se glissa entre ses draps, songeuse, trop émue pour trouver le sommeil immédiatement. Elle laissa ses pensées dériver, rageant intérieurement contre David qui n’était pas près d’elle. Ses mains frôlaient sa peau dans un glissement sensuel. Elle n’avait que très rarement recours à la masturbation, mais elle sentait que ce soir elle en éprouvait le besoin. « Tu es une débauchée : tu es excitée par l’ami de ton mari ! » Sa main gauche remonta vers ses seins sous la nuisette, ses doigts jouaient avec les tétons qui durcissaient sous la caresse. Son autre main plongea vers ses cuisses et remonta doucement vers son puits d’amour. Son plaisir monta très rapidement ; ses doigts trouvaient les points sensibles et les stimulaient habilement. Elle sentit les contractions de son périnée et de son vagin lorsque l’orgasme l’emporta. Elle ne put s’empêcher de gémir lorsque son corps entier se contracta, puis elle se détendit, fermant les yeux pour chercher le sommeil.


Un bruit attira son attention : quelqu’un était derrière la porte, elle en était certaine. « Il m’a entendue, il m’a écoutée jouir. La honte… Il est derrière la porte ! » Carole songea à la silhouette collée contre la porte écoutant sa respiration. « Il se branle peut-être… » Quand cette pensée surgit, elle sentit aussitôt que cela l’excitait terriblement. « Cet homme… » Sa main reprit son ballet sur ses zones érogènes. « Ah, tu m’épies ? Eh bien tu vas en avoir pour ton argent ! »


Elle enleva carrément sa nuisette, frotta toutes les parties de son corps sur les draps en ondulant tandis qu’elle respirait de plus en plus fort. L’excitation était telle que ses doigts glissaient sur son sexe trempé. Le son qu’elle laissa échapper était sans équivoque un gémissement de plaisir. Elle entendit un bruit vers la porte ; elle l’imagina en train de faire coulisser sa main sur son sexe tendu, attentif au plaisir qu’elle se donnait pour lui. Elle gémissait de plus en plus fort, le plaisir inondait tout ses sens, elle crut sentir une main sur son pied… Non, elle sentait une main qui remontait sur sa jambe.



La main remonta vers ses cuisses dénudées. « Mon Dieu, mais qu’est ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que je fais ? » Prête à crier, elle se retint quand la main toucha les poils humides de son sexe. Un doigt vint habilement se glisser entre les lèvres humides.



La silhouette qu’elle distinguait s’allongea près d’elle ; pas une parole ne fut échangée. Des mains parcouraient son corps et enflammaient les pensées de Carole. Elle se sentait l’objet de cet homme qui lui donnait du plaisir. Sa langue tournoyait sur un de ses seins, déclenchant un fourmillement agréable. Son autre main s’occupait de son sexe ; des doigts la fouillaient tandis que d’autres agaçaient son petit bouton. Elle cria plus fort. La frénésie de l’amour tomba sur elle. Ses mains partirent à la découverte de ce corps étendu près d’elle. Elles trouvèrent rapidement l’objet tendu et gorgé de sang. Elle fit rouler doucement sa main sur le sexe palpitant. Elle le sentait vibrer. Elle approcha son visage et donna un coup de langue sur le bout du pénis. Il respira plus fort. Elle le prit carrément en bouche, une vraie furie pendant qu’elle sentait la langue de l’homme la pénétrer. Le membre semblait plus gros maintenant. Ne voulant pas le faire jouir de suite, elle ralentit le rythme. Lui ne s’arrêta pas ; ses doigts et sa langue tourbillonnaient sur son sexe, déclenchant des ondes plaisir dans tout le corps. « Il me le faut, il me le faut maintenant ! »


À ce moment, elle ne pensait plus du tout à l’acte qu’elle allait commettre : toutes les pensées cohérentes avaient disparu, remplacées par un feu brûlant dans son bas-ventre. Elle repoussa le corps de l’homme, le plaquant sur le lit. Elle enjamba l’objet de son désir et le perçut à l’entrée de son vagin. Elle descendit doucement, le laissant envahir le conduit étroit. Le plaisir intense qu’elle ressentit la bouleversa ; elle le sentait la remplir entièrement. Elle entama des va-et-vient rapides, se laissant littéralement tomber sur ce pieu de chair.


Des mains se saisirent de ses seins, les palpèrent durement. Cela décupla son plaisir ; elle était tellement excitée qu’elle glissait sur le membre tendu. Elle se sentait ouverte, remplie comme jamais. Les coups de hanches de l’homme accompagnaient ses propres mouvements dans une danse d’une intensité phénoménale. Ils eurent leur jouissance au même moment, et elle cria comme jamais quand elle le sentit venir. Le liquide chaud qui se déversa en elle ne s’arrêtait pas de couler. Elle se pencha pour embrasser cet homme qui lui avait si bien fait l’amour.

La voix de son mari résonna dans la pièce :