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Temps de lecture estimé : 22 mn
02/09/15
corrigé 07/06/21
Résumé:  La suite des aventures de Jeannette sur le fleuve de l'éternité.
Critères:  #aventure #sciencefiction #initiation #personnages f fh couple hépilé fépilée bain amour revede voir nudisme fmast intermast fellation cunnilingu pénétratio fdanus
Auteur : Arkayn            Envoi mini-message

Série : Contes érotiques du Monde du fleuve !

Chapitre 02
Jeannette - Deuxième partie

Résumé de l’épisode précédent : « Jeannette - Première partie »

Après leur mort, tous les humains ont ressuscité le long d’un fleuve de seize millions de kilomètres de long. À sa troisième mort, Jeannette revient à la vie en compagnie d’une petite fille, Cimaya et d’un jeune homme, Yvain de Lescar. Entre Jeannette et Yvain, l’attirance est immédiate.



_______________________________




Allongé sur la berge, Yvain avait fermé les yeux. À quoi songeait-il ? Jeannette n’aurait su le dire. Elle s’était allongée près de lui sur des serviettes que leur avait données Corélia.


Elle admira son corps musclé, ses bras puissants, ses cuisses… Son regard s’attarda sur son sexe. Il était large, pas trop grand, comme elle les aimait. Elle se revit sur le radeau, ce sexe proche du sien, entre ses jambes. Une brusque chaleur envahit son ventre. Elle avait envie d’Yvain comme jamais elle n’avait eu envie d’un homme. Surtout depuis qu’elle avait appris qui il était. Lui pouvait la comprendre.


Elle se vit le prendre dans sa bouche, l’amener vers le plaisir, le prendre entre ses cuisses grandes ouvertes, l’introduire en elle. Sa main se glissa entre ses jambes. Elle sentit de l’humidité sur ses doigts. Elle ne put s’empêcher de se laisser aller. Ses doigts trouvèrent son petit bouton, entamèrent un lent va-et-vient. Mais il lui fallait plus. Sa deuxième main vint rejoindre la première. Deux doigts vinrent écarter les grandes lèvres, mettant à nu son clitoris, qu’elle sentit grossir encore. Il bandait comme un petit sexe. Jeannette aurait voulu sentir la bouche d’Yvain se refermer sur lui, l’aspirer, le lécher… Elle accéléra le mouvement. Elle introduisit deux doigts en elle. Ce fut comme un trait de feu qui l’électrisa complètement.


Bientôt un embarcadère se dessina dans le lointain. C’était la destination de leur radeau. Yvain et Simon redoublèrent d’efforts. Leurs pagaies plongèrent dans l’eau à un rythme soutenu. Cimaya avait pris un peu de retard, mais elle était toujours à portée de regard. Elle ne semblait pas fatiguer. Visiblement, son peuple avait l’habitude de marcher et de courir. Jeannette sourit avec tendresse.


Pourtant, une certaine inquiétude ne la quittait pas. Peu après leur départ, elle avait entendu des tambours résonner. Et à nouveau quelques instants auparavant. Cela n’était peut-être rien, mais elle ne put empêcher une petite boule de s’incruster dans son ventre. La veille, dans un autre lieu, le long de ce fleuve immense, elle avait failli se faire violer par un odieux tyran et ses hommes. Elle espéra que les messages étaient pacifiques.


Bientôt Simon amarra le radeau à un anneau formé de roseaux entrelacés. Le métal était quasiment inconnu sur le monde du fleuve, hormis celui des Graals. Mais personne n’avait pu le faire fondre ni même le cabosser. Fin de quelques trois millimètres, il était d’une résistance à toute épreuve. Il avait donc fallu improviser et faire preuve d’ingéniosité pour reconstruire une civilisation à partir de rien. Simon sauta sur le ponton et tendit la main pour aider Jeannette à monter à son tour. D’un bond, Yvain vint les rejoindre.


La ville était tranquille, et chacun vaquait à ses occupations. Certains tressaient des cordelettes avec des boyaux de poissons, les seuls animaux présents sur le monde du fleuve, d’autres discutaient, d’autres encore prenaient leur bain… Tout respirait le calme et la tranquillité.


La capitale du petit pays était constituée de centaines de cases soigneusement espacées pour laisser une certaine intimité. Des allées permettaient de circuler, et peut-être empêchaient le feu de se répandre. À une centaine de mètres, au bout d’une allée partant du ponton, sur une grande place, une case plus grande que les autres devait être celle du chef. Elle faisait face au fleuve. Deux autres, plus petites, l’encadraient de chaque côté.


Et nulle part Jeannette ne vit de cages. Au contraire, tout le monde semblait amical et avenant. Spontanément, des hommes étaient même venus décharger le radeau. Il faut dire que dans ce monde de perpétuel farniente, un peu d’occupation était toujours la bienvenue. Simon les remercia chaleureusement, faisant promettre à Yvain et Jeannette de venir goûter son alcool de poisson quand ils en auraient envie. Puis il leur désigna la case solitaire où les attendait le chef. Il promit de leur envoyer Cimaya lorsqu’elle arriverait, ce qui ne saurait tarder. Le couple, nu comme des vers, s’avança tranquillement dans l’allée, au milieu de la population locale. Divers langages se côtoyaient, certains leur étant totalement inconnus. Mais partout ils reconnurent avec soulagement de l’espéranto. Et du français !


Leurs mains se frôlèrent tandis qu’ils marchaient, mais aucun n’osa faire le geste le premier. Un homme sortit de la case et les regarda approcher en souriant. Il était de taille moyenne et portait très longs ses cheveux noirs comme de l’ébène. Entièrement nu, il tenait un kilt à la main, prêt à le mettre si besoin.



L’homme se présenta, ajoutant qu’ici tout le monde l’appelait Arkayn et qu’ils pouvaient faire de même. Puis il regarda derrière eux :



Arkayn intercepta leur regard surpris et les rassura :



Jeannette se sentit soulagée. Ainsi, c’était cela les messages. Elle comprenait que ce peuple avait besoin d’être organisé. Arkanya avait adopté un système simple. La capitale se situait au champignon zéro. Les champignons étaient ensuite numérotés du plus proche au plus éloigné vers l’aval avec des numéros négatifs et positifs vers l’amont. -1, -2, -3… 1, 2, 3.

Elle prit la parole :



Arkayn eut un sourire ravi. Il détailla plus avant la jeune femme, satisfait de ce qu’il voyait. Il abandonna l’espéranto.



C’était le deuxième Français qu’elle rencontrait depuis le matin, elle qui n’avait pas parlé cette langue depuis des semaines. Et visiblement, ils devaient y en avoir d’autres dans la région.



Arkayn rit.



Une jeune femme passa près du petit groupe, l’air joyeux.



Elle s’éloigna en riant.



Les nouveaux Lazares n’eurent pas le temps de répondre. Une petite boule d’énergie se jeta joyeusement dans leurs jambes en riant.



Ce dernier se pencha, attrapa la petite fille et la fit tournoyer, déclenchant de nouveaux rires. Puis il la souleva et la cala contre sa hanche. Jeannette apprécia ce geste. L’homme semblait aimer les enfants.



Il arborait un sourire large et franc. Il semblait visiblement très heureux de l’accueillir.



Cimaya regarda ses amis, attendant un assentiment. Petite fille, oui, mais déjà un vécu énorme et l’habitude de ne pas prendre de risques.

Jeannette lui sourit et fit un petit signe de tête. Cimaya changea de bras.



Une jeune femme à la peau cuivrée ne tarda pas à sortir de la case. C’était une superbe métisse, tout aussi nue que son compagnon. Elle avait de petits seins, et son sexe – que pas un instant elle ne songea à cacher – arborait une belle toison noire soigneusement taillée. Elle n’était pas très grande, mais tout en elle démontrait une grande sensualité. Elle tenait par la main un petit garçon, lui aussi tout nu. Il devait avoir dans les sept ans.

Deux cris fusèrent en même temps. Cimaya gigota pour se laisser aller au sol. Les deux enfants s’attrapèrent en criant, tournant comme des fous, se jetant dans les bras l’un de l’autre. Ils criaient, se posant l’un à l’autre des questions dont ils n’attendaient pas la réponse.

Bientôt ils disparurent derrière la maison, Tom entraînant Cimaya.



Arkayn se plaça derrière sa compagne et l’entoura amoureusement de ses bras.



Yvain la détailla, ce qui provoqua un petit pincement au ventre de Jeannette. Elle se sentit bien fade comparée à cette jeune femme. Mais ce n’était pas le physique qui parut intriguer son nouveau compagnon.



Elle a aussi du sang maure en elle, se dit Jeannette. Mais il y avait longtemps que cela ne lui posait plus de problèmes. Ce monde n’était pas la France de son temps.



Il ne put terminer sa phrase. Arkayn venait de laisser échapper un cri de surprise.



Les jambes de Jeannette flageolèrent. Elle aussi connaissait ce nom. Elle s’affaissa dans un sanglot. Les deux hommes se précipitèrent pour la soutenir.



En 1393, Yvain de Lescar mourut à la cour du roi de France, Charles VI. Comme il est de coutume lors du remariage d’une veuve, un charivari fut organisé. Le roi, Yvain et cinq autres gentilshommes se déguisèrent en sauvages. Leur costume de lin directement cousu sur eux, enduit de poix, de plumes et d’étoupe prit feu par accident. Charles VI ne dut son salut qu’à la présence d’esprit de sa tante, Jeanne de Boulogne, alors âgée de quatorze ans. Elle l’enveloppa immédiatement de sa robe et de ses jupons pour étouffer les flammes. Ogier de Nantouillet réussit à se libérer de sa chaîne et se jeta dans un cuvier servant à rincer les tasses et les hanaps. Les autres n’eurent pas cette chance. Ils se transformèrent en torches vivantes. Il fallut quatre jours à Yvain pour mourir dans d’atroces souffrances.



Jeannette ne dit rien. Elle avait des flammes qui brûlaient en elle.



Un petit silence s’installa, que Corélia brisa bientôt.



Bientôt les deux couples s’ébattirent dans l’eau en compagnie d’autres autochtones. La bonne humeur revint rapidement. Ils jouèrent comme de vieilles connaissances, se poursuivant, s’arrosant, essayant de se couler les uns les autres. Enfin calmés, ils profitèrent de l’eau fraîche et de la chaleur de l’air. Arkayn enlaça sa compagne. Ventre contre ventre, de l’eau jusqu’à la taille, un long baiser les unit. Puis Corélia se tourna. Les mains d’Arkayn la caressèrent doucement, remontant du ventre jusqu’à ses petits seins. Ses doigts jouèrent légèrement sur les mamelons, les tétons, les amenant à gonfler sous le désir. Mais le moment n’était pas bien choisi. Ils se contentèrent d’un tendre câlin.


Jeannette reprit conscience, se rappelant du moment présent. Elle était allongée sur le dos, les jambes écartées, grande ouverte, offerte à la vue de tous. Elle se reprit et regarda autour d’elle. Personne ne semblait faire attention à elle. Seuls Arkayn et Corélia la regardaient, souriants. Elle rougit violemment. Jeannette serra vivement les jambes. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu se laisser aller ainsi. La nudité ne lui posait plus problème depuis longtemps. Mais hormis le premier jour, elle avait toujours gardé sa vie privée pour elle-même. Et pour ses amants. Rouge de confusion, elle regarda le couple s’approcher en souriant.



Jeannette ne sut trop quoi dire. Pourtant, elle se sentit curieusement à l’aise avec ce couple. Les deux couples regagnèrent la case du chef. L’autre Lazare n’allait pas tarder à arriver, et Arkayn devait l’accueillir elle aussi.



Arkayn s’arrêta de marcher et détailla Yvain.



Yvain le regarda longuement. Puis lentement, satisfait de ce qu’il avait vu dans les yeux du chef de ce pays, il hocha lentement la tête.



Lorsque la deuxième Lazare les eut rejoints, une certaine Théano, Arkayn eut un sifflement admiratif. Théano, une très belle femme à la peau olivâtre, avait été non seulement philosophe, mathématicienne et médecin au quatrième siècle avant Jésus-Christ, mais aussi la femme de Pythagore. Décidément, il paraissait avoir une grande culture.



Après avoir indiqué à cette dernière les quelques obligations envers Arkanya, il désigna les quatre cases proches de la sienne.



Théano choisit une case, et sans se poser de questions Yvain et Jeannette s’installèrent dans une autre. Il allait de soi qu’ils entendaient bien rester ensemble avec la petite fille. Ni Théano ni eux-mêmes ne prirent le moindre bout de tissu. Rester nus leur convenait parfaitement pour le moment.


Il y eut un moment de flottement. Yvain et Jeannette étaient seuls pour la première fois. Et nus l’un contre l’autre. Leur gêne était palpable. La jeune femme regretta presque de ne pas avoir pris de tissu. Une douce chaleur commençait à monter de nouveau entre ses jambes. Et elle eut peur qu’Yvain s’en aperçoive. Elle ne se reconnaissait pas, et elle avait peur du jugement de son compagnon.


Sur Terre, elle était morte vierge, comme toute jeune fille non mariée de son époque ; mais sur ce nouveau monde, elle avait bien changé. Elle avait pris des amants sans se poser de questions. Mais elle ne savait rien d’Yvain. Avait-il évolué lui aussi au point de considérer les femmes comme des égales en amour ? Pourtant, dans l’eau, leurs corps s’étaient frôlés, lorsqu’ils jouaient avec Arkayn et Corélia. Elle avait senti ses muscles puissants contre son corps et même, brièvement, sa main contre son sein. Il n’avait pas essayé de prolonger ce contact ni même, lui sembla-t-il, de l’éviter.


Pas plus, quand un peu plus tard leurs sexes s’étaient trouvés en contact. Ils jouaient avec une sorte de balle improvisée en se faisant des passes, hommes contre femmes. Jeannette avait tenté de lancer la balle à Corélia quand Yvain s’était interposé. Ils s’étaient élancés en même temps, l’un contre l’autre. À moitié hors de l’eau, elle avait senti son membre contre sa vulve. Délicieuse torture. Selon les moments, elle avait aussi senti le sexe d’Arkayn contre ses fesses, et même contre ses doigts, ou les seins de Corélia contre les siens, mais cela ne l’avait pas troublée. Enfin, si, un peu. La veille encore, elle aurait pu se laisser aller entre les bras du chef de ce nouveau pays.


Jeannette regarda autour d’elle. Sans être grande, la case était confortable, du moins pour deux personnes. Il y avait deux pièces. La première, où ils se tenaient, comportait une simple table et quatre chaises ainsi que quelques étagères. La seconde était une chambre à coucher. Un lit à deux places avait été posé contre le fond, avec quelques couvertures en prévision de la nuit. Il était tentant de se laisse aller, de s’allonger et d’écarter les jambes, de sentir le poids de l’homme se poser sur elle, de sentir son sexe investir le sien. Au lieu de cela, elle se tourna vers Yvain :



Jeannette rougit aussitôt. Implicitement, elle venait de dire que ce lit était destiné à les accueillir, Yvain et elle.



Le jeune homme sortit à la recherche de bois ou de bambous et d’outils, probablement des haches de pierre. Bien taillées, elles étaient redoutables, bien qu’elles s’usent vite.

Jeannette resta seule, en proie à ses pensées. Yvain était un homme secret. Il parlait peu, et seulement à bon escient. Qu’éprouvait-il pour elle ? Se pouvait-il qu’elle se trompât sur ses intentions ? Pourtant, à aucun moment il n’avait manifesté le désir de partir seul de son côté. Au moins, se dit-elle, il n’y a pas d’ambigüité. Peut-être avait-il laissé quelqu’un derrière lui et il lui faudrait du temps pour faire son deuil. Mais maintenant, il n’avait plus de compagne.


Les hommes mariés, elle avait donné. Un an plus tôt, très loin de là, probablement très au nord de la planète, dans un lieu trop froid à son goût, elle avait rencontré un homme.

Solon était un amant passionné. Elle aimait faire l’amour avec lui. La croupe offerte, en levrette, elle avait senti son sexe entrer en elle, écarter ses chairs. Il la tenait par la taille, accélérant les coups de reins. Jeannette était trempée. Elle sentait monter le plaisir en elle. Un doux gémissement commençait à monter de sa gorge. Elle posa la tête sur le lit. Ses longs cheveux bruns cachèrent presque entièrement son visage. Les mains désormais libres, elle écarta ses fesses, dévoilant totalement sa rosette.


Solon comprit l’invitation et sourit. Il y avait des jours qu’il souhaitait initier Jeannette à ce plaisir, mais elle hésitait. Elle avait peur d’avoir mal, bien sûr, mais surtout un reste de morale judéo-chrétienne la laissait mal à l’aise face à cette pratique. Il humecta son doigt et doucement le posa sur le petit œillet. Jeannette ondula de plus belle ; son vagin se contractait délicieusement sous la poussée impétueuse du sexe de son amant. Son petit trou commença à se détendre sous la caresse. Solon introduisit lentement un doigt. C’est dans cette position qu’une femme fit irruption dans le tipi en hurlant :



Jeannette ne put rien faire. Elle eut juste le temps de voir la femme brandir une lance. Elle sentit une douleur terrible dans son dos quand l’instrument de mort la traversa de part en part au niveau du cœur.




—ooOoo—




La journée s’était écoulée tranquillement. Yvain était revenu avec deux hommes et une femme, chargé de bambous. Arkayn n’avait pas menti : la solidarité n’était pas un vain mot dans ce pays. Construire le lit ne prit pas longtemps. En taillant de fines lanières, l’assemblage de la structure fut un jeu d’enfant. Un cadre sur pieds fut vite bâti, sur lequel des bambous constituèrent un solide sommier. Jeannette et la femme revinrent, les bras chargés de larges feuilles. Des carrés de tissu furent rapidement assemblés grâce à leurs bords magnétiques. Très pratiques, on pouvait les reconfigurer à volonté. Ici, ils constituèrent une housse qu’ils remplirent avec les feuilles. Cimaya aurait un bon matelas pour dormir. Celle-ci ne tarda pas à revenir en compagnie de Tom et d’Arkayn. Il portait des pots de peinture.



La précaution n’était pas inutile. Si personne ne pouvait ouvrir le Graal d’un autre, que de temps perdu à retrouver le bon si rien ne les distinguait…



La question fit rire les adultes qui acceptèrent de bon cœur. Les enfants n’auraient peut-être plus jamais l’occasion d’avoir un ami de leur âge.


Après le dîner et les enfants couchés, épuisés d’avoir couru toute la journée, Yvain et Jeannette ressortirent de la case pour une balade tranquille. La chaleur de la journée commençait à se dissiper, mais la nuit promettait d’être douce. L’idéal pour rester nus s’ils le désiraient. Leurs pas les conduisirent le long du fleuve. Yvain voulait montrer à Jeannette une invention qui allait leur apporter un confort qu’ils n’auraient même pas imaginé possible de leur temps : l’eau courante dans les cases.


Une grande tour se dressait, qu’ils n’avaient pas remarquée en arrivant à cause des arbres. Haute de quelques cinq toises – une dizaine de mètres – elle portait sur le côté une roue garnie de seaux en terre cuite. Le bas, plongé dans la rivière, était entraîné dans un mouvement rotatif par le courant.



Yvain regarda le visage émerveillé de sa compagne. Il avait eu le même, plus tôt dans la journée, quand on lui avait présenté la noria. Pour eux qui avaient connu le seau à remplir au puits ou dans la rivière, c’était une invention incroyable. Jeannette recula pour mieux regarder cette tour merveilleuse. Elle trébucha sur une racine et serait tombée si Yvain ne l’avait pas rattrapée par la main. Ils se regardèrent sans un mot. Ils repartirent, l’un contre l’autre, les doigts croisés. « Enfin… » pensa la jeune femme.


Des gouttes d’eau commencèrent à s’écraser sur leur peau nue. Ils avaient oublié l’heure. Comme partout sur le monde du fleuve, la pluie tombait à heure fixe : dix heures, avait précisé Corélia. Le couple se réfugia sous un champignon. Ils ne risquaient rien jusqu’au matin. L’éclair qui remplissait les Graals ne surviendrait qu’à l’aube.

Yvain s’assit. Jeannette s’installa, dos à lui, entre ses jambes écartées. Les bras du jeune homme se refermèrent autour de sa taille. Elle se laissa aller. Bientôt un rideau de pluie les cacha au regard de tous.


La tête posée contre la poitrine de son compagnon (il était tellement plus grand que son petit mètre cinquante-huit), ils commencèrent à parler, à se livrer. Pourtant, il y avait quelque chose qu’elle ne parvenait pas à lui raconter. Pas encore. Elle voulait être sienne avant. Elle avait peur que son regard sur elle ne change. Jeannette prit les mains de son compagnon dans les siennes. Il se retrouva les bras posés sur le haut des cuisses de la jeune femme, geste qui la troubla une fois de plus. Ils restèrent longtemps à parler dans cette position. Puis elle posa ses mains sur les genoux d’Yvain. Elle ressentit avec plus d’assiduité le sexe du jeune homme dans son dos. Mais elle ne voulut rien précipiter.


Petit à petit, elle prit conscience qu’Yvain descendait doucement ses mains à l’intérieur de ses cuisses dans un geste de tendresse. Rien d’appuyé, juste de la douceur. Elles n’allèrent pas jusqu’au bout. Remontèrent doucement, recommencèrent. Les mots leur venaient facilement. C’est comme s’ils s’étaient toujours connus. Aucune question ne les mettait mal à l’aise. Une main d’Yvain quitta la cuisse de la jeune femme et se posa sur son cou. Le pouce appuya doucement en un petit geste entre les épaules et la tête. Jeannette apprécia pleinement la caresse.


Au fur et à mesure que les mots venaient, elle se coula contre le corps de l’homme. Ses mains caressèrent lentement ses cuisses. La tension montait entre les deux. Elle sentait la chaleur qui revenait entre ses jambes. Ses tétons gonflaient sous le désir. Ce fut elle qui la première prit l’initiative. Ses mains redescendirent, se glissèrent dans son dos, entre leurs deux corps. Elle sentit la douceur de l’aine sous ses doigts. Leur peau serait encore imberbe pendant quelques jours.


Jeannette devina le sexe de son compagnon, tout proche de ses doigts. Elle caressa le ventre lisse. Le souffle de l’homme se fit un peu plus court. Ses doigts glissèrent entre les jambes, les pouces toujours à la hauteur du pubis. Elle releva la tête, voulant regarder ses yeux. Yvain avait la bouche entrouverte, attendant le moment où enfin il se livrerait à elle. Jeannette entendait son cœur, tout près de son oreille. Il battait fort.

Alors, doucement, elle s’empara de ses testicules, les prenant délicatement dans ses doigts. Elle les palpa, les soupesa. Ses pouces redescendirent doucement, glissant le long du sexe. Les mains finirent par former une douce cage de chair, arrachant un gémissement à Yvain.


Jeannette sentait la chaleur de ce sexe dans ses mains. Elle avait tellement attendu ce moment ! Lentement, elle entama un mouvement de masturbation. Elle sentit la colonne de chair grossir dans ses mains, prendre du volume. La position pour elle n’était pas très confortable, mais l’instant était délicieux. D’autant que les mains d’Yvain n’étaient pas restées inactives. Elles aussi étaient parties explorer son corps. Elles glissèrent sur les jambes de la jeune femme, caressant la peau tendre à la jonction des jambes, s’approchèrent dangereusement du petit abricot lisse sans défense. Mais elles remontèrent sans le toucher, passant sur le ventre plat. Ce fut quand elles s’emparèrent de ses seins que Jeannette s’aperçut qu’elle avait cessé de respirer. Elle poussa un profond soupir.


Yvain pétrit doucement la poitrine ferme, une poitrine qui resterait éternellement jeune. Ses pouces vinrent jouer sur les tétons qui gonflèrent encore sous le désir. Il aurait voulu les prendre dans sa bouche, mais la position ne le permettait pas. Alors, doucement, il les fit rouler entre ses doigts. Jeannette se cabra en gémissant. Mais elle continua le mouvement de ses mains sur le sexe de son compagnon. Les deux souffles étaient de plus en plus courts, presque à l’unisson. Ce fut presque un choc pour Jeannette de sentir une main se poser sur son sexe. Elle gémit, se tordant sous la douce torture. Son ventre était inondé. Elle pouvait sentir l’odeur qui s’en dégageait, sucrée, un peu musquée. Elle se cabra.


Alors chacun se laissa aller sous la main de l’autre, guettant la montée du plaisir.

Les jambes écartées, Jeannette sentit deux doigts entrer en elle, ressortir, rentrer de nouveau pendant que le pouce jouait sur son bouton d’amour. Elle avait de plus en chaud, une chaleur qui irradiait de son bas-ventre et se diffusait jusqu’au bout des seins. Dans son dos, elle sentit un peu d’humidité contre sa colonne. Elle sentit une vague qui montait. Mais elle ne voulait pas jouir. Pas tout de suite, pas comme ça.


Alors elle se pencha en avant, lâchant le sexe d’Yvain. Elle se mit à genoux et recula. Elle posa ses pieds sur le haut des cuisses d’Yvain. Prenant appui sur une main, Jeannette tendit le bras entre ses jambes. Elle reprit le sexe d’Yvain. Doucement, elle le fit aller et venir le long de ses lèvres gonflées. Enfin, quand elle n’en put plus de cette douce torture, elle le plaça à l’entrée de sa grotte brûlante. Elle se redressa. Son bras s’enroula autour du cou de son compagnon. Les yeux des deux amants se cherchèrent. Leurs bouches se trouvèrent, passionnément, souffle contre souffle. Leurs langues se mêlèrent. C’est dans cette position que Jeannette s’empala sur le sexe d’Yvain.

Elle poussa un cri de douleur, tandis qu’un peu de sang se mêlait à leurs sécrétions.



Cette nuit-là, Yvain et Jeannette dormirent peu. Ils avaient toute l’éternité pour cela. Il leur fallut la nuit pour explorer chaque parcelle du corps de l’autre avec les mains, avec la bouche, avec leur sexe. Repue, Jeannette se lova contre son amant. Enfin, elle lui parla. Il y avait des larmes dans les yeux d’Yvain. Il comprenait.


Quand enfin Jeannette finit par s’endormir, épuisée, elle ne rêva pas. Pour la première fois depuis qu’elle était revenue au monde sur le Monde du fleuve, il n’y eu pas de flammes dans sa nuit, pas d’échafauds, pas de foule venue la regarder mourir, presque silencieuse, sur une croix de feu, là-bas, sur cette place publique près d’un autre fleuve.

Jeannette avait enfin trouvé sa place dans le monde près de cet homme et de cette petite fille qu’elle aimait déjà.



À suivre : Hélène et Laura.




Le Monde du fleuve ne m’appartient pas. Je n’en suis pas le créateur. Libre à vous de vous en emparer aussi et d’y faire vivre d’autres amours ; je vous demande simplement de respecter le roman :


  • — Il est impossible de quitter le fleuve pour explorer le reste de la planète.
  • — Il n’y a pas d’animaux, hormis des poissons dont certains de taille à dévorer un homme (ils sont appelés dragons). Ils permettent de nettoyer le fleuve de ses déchets.
  • — Il n’existe pas de maladies, et les blessures guérissent très rapidement.
  • — Les femmes ne peuvent pas avoir d’enfants.
  • — Et surtout, surtout, tous les personnages doivent avoir existé, qu’ils soient célèbres ou non.

Merci.