n° 17049 | Fiche technique | 27896 caractères | 27896Temps de lecture estimé : 17 mn | 04/10/15 corrigé 07/06/21 |
Résumé: Suite des aventures amoureuses de nos deux héros. | ||||
Critères: fh ff ffh fbi | ||||
Auteur : Gigi 02 Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode précédent :
Stéphanie et Bertrand – un couple libertin – envisagent une soirée coquine avec d’autres participants. Estelle – ancienne copine de fac de Stéphanie avec qui elle avait eu quelques relations lesbiennes à l’époque, à présent députée – débarque à l’improviste et fait les yeux doux à Bertrand…
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Beaucoup de déplacements pour moi en ce début de juin déjà caniculaire ; la routine, en fait, si ce n’est que la chaleur rend tous ces voyages éprouvants. Et Stéphanie, elle non plus n’est pas épargnée, puisque les affaires dont elle s’occupe l’amènent de temps à autre à plaider à l’autre bout du pays. Tiens, quand j’aurai un moment, il faudra que je m’amuse à calculer le kilométrage effectué par chacun de nous au cours de cet été.
De plus, ma bien-aimée passe beaucoup de temps avec son amie madame Beaulieu, peut-être future ministre, et de fait, depuis quelque temps, nos relations sexuelles ont pris un côté minimaliste assez inhabituel. Alors, pour compenser, durant mes moments de solitude, je dévore la littérature érotique à la recherche de l’inspiration qui me fait toujours défaut. Et finalement, c’est la découverte des écrits du marquis de Sade, notamment Justine, que je ne connaissais pas, qui va provoquer en moi le déclic. S’inspirer des idées du marquis, mais seulement s’en inspirer, pour une sexualité encore plus débridée, voilà qui ne devrait pas déplaire à Stéphanie.
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Nu sur le lit, je regarde ma chérie se déshabiller. Un peu soûl, pas trop, juste ce qu’il faut pour être bien, je ne perds pas une miette de son strip-tease express ; la voir retirer son soutien-gorge et son slip est un spectacle qui me ravit à chaque fois davantage, d’autant plus qu’il est en général annonciateur de choses encore plus réjouissantes…
Ce soir, c’était dîner en amoureux, toasts variés et fondue savoyarde, accompagnés d’un magnum de champagne, s’il vous plaît ! Histoire de fêter comme il se doit nos « retrouvailles » après quelques jours de séparation. Elle est gaie, Stéphanie, elle aussi a bu un peu plus que sa tasse. Gaie et heureuse, autant que moi et c’est tant mieux, car ce soir j’ai l’intention de lui proposer des choses un peu particulières, du genre de celles que j’ai en tête depuis la lecture des œuvres du marquis. Mais à peine a-t-elle a balancé sa petite culotte qu’elle se jette sur moi, ma petite tigresse ! Du sexe, elle en veut, vite ! Tout de suite et partout ! Pas le moment d’entamer une discussion ! Surtout que c’est une fille bien élevée, Stéphanie, elle sait qu’on ne doit pas parler la bouche pleine. Alors tant pis pour le marquis, on verra plus tard !
Pour l’heure, on se donne à fond, on s’aime un peu, beaucoup, à la folie ; jeux de mains, jeux de vilains, il paraît… Je crois que c’est pas son avis, ni le mien ! Et il n’y a pas que les mains ! Ivres de nos corps, en plus du champagne, on essaie des trucs nouveaux, des positions encore jamais tentées, sans forcément y parvenir, on en rit en se prenant une overdose de sexe et puis, à bout de forces, épuisés, on s’endort serré l’un contre l’autre, après s’être barbouillés de sperme, heureux.
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Elle ouvre un œil, puis l’autre, sourit ; à travers les volets, les premiers rayons du soleil inondent la pièce d’une lumière orangée, chaleureuse ; Stéphanie se serre un peu plus contre moi ; elle est belle, magnifique dans cette lueur matinale, zébrée par les rais de lumière que distribuent les ouvertures des contrevents ; je le lui dis, elle m’embrasse ; oui, mais pas question de batifoler, ce matin ! Il y a le boulot, et nous ne sommes pas en avance ; tant pis, ce sera pour plus tard… Au moment de partir, elle me prend par le bras :
Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié.
Elle rit.
Journée ordinaire, sans grand intérêt, sauf qu’il fait de plus en plus chaud et que la clim est en panne dans tout l’étage, l’enfer ! Heureusement, en compensation je me régale des tenues légères de mes collègues féminines, et même très légères pour certaines… limite provocantes.
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Un immeuble cossu dans un quartier huppé, escalier marmoréen avec moquette, ascenseur luxueux. Au deuxième étage, c’est là qu’elle habite, madame la députée. Elle nous accueille elle-même, avec un large sourire. Et pas bégueule, puisqu’elle m’embrasse comme si nous nous connaissions depuis toujours. Et le sourire qu’elle m’adresse discrètement est bien plus qu’une marque de sympathie, c’est carrément une invite, le genre de sourire qui ferait faire n‘importe quoi à n‘importe qui ! Elle est peut-être lesbienne, cette femme, mais c’est de plus en plus évident que pas seulement ! En tout cas, c’est vrai qu’elle est mignonne, et même très jolie, Estelle Beaulieu.
Ce soir, elle est sobrement vêtue, d’une robe légère, très courte et très moulante, dans des tons gris-noirs. Au cou, un magnifique collier, en or pur, j’imagine, brille de tout son éclat. Son appartement n’est pas très grand, en fait, moins que je l’imaginais, mais très agréable et très lumineux, aménagé avec goût, tendance moderne.
Elle nous conduit dans son salon, canapé et fauteuils de cuir blanc, c’est fou ce que c’est à la mode, le mobilier blanc, table basse en bois rare, des fleurs à profusion, et, en fond sonore, une très discrète musique d’ambiance indienne ; elle parle, beaucoup, bien sûr, parce que la parole c’est l’outil de travail de la classe politique, homme ou femme, et qu’ils ne s’en privent jamais. En entrant dans la pièce, Stéphanie s’étonne :
Cela fait rire notre hôte.
On se regarde, ma chérie et moi, un peu surpris et flattés en même temps qu’elle ait réservé sa soirée rien que pour nous, mais très intimiste, diable ! Il faut comprendre ça comment ?
Installées sur le canapé, les deux femmes discutent, les documents en question à la main ; apparemment, il semblerait que les comptes de la dernière campagne électorale ne soient pas tout à fait en conformité avec la loi, et cela à l’air de la contrarier beaucoup, madame la députée. Peut-être même qu’elle se voit déjà mise en examen, la pauvre ! J’ai bien envie de lui dire que quand on fait de la politique, si on n’est pas mis en examen, on n’est pas crédible et cela ne fait pas sérieux, mais je ne suis pas sur qu’elle apprécierait… Alors, je les écoute, et j’en serais presque à me demander ce que je suis venu faire ici, s’il n’y avait le spectacle qui m’est offert par le jeu de jambes de notre hôte ; un festival ! Elle les croise, les décroise, les recroise un peu plus haut, en faisant mine de tirer sur sa robe ; face à elle, bien calé dans mon fauteuil, je ne perds pas une miette de ses gesticulations ; vue imprenable garantie, sans faire le moindre effort ! Elle est en train de me faire le coup de la provocation, la garce, et en toute connaissance de cause ; la preuve, chaque mouvement de jambes s’accompagne d’un regard appuyé dans ma direction, comme pour bien s’assurer qu’elle ne fait pas tout ça pour rien !
D’ailleurs, cela en amuse Stéphanie, qui doit commencer à se demander de quel bord elle est vraiment, son amie Estelle. Et puis, enfin, elle pose tout son tas de paperasses.
Le champagne faisant l’unanimité, madame la députée se tourne vers moi.
Je jette un regard effaré vers Stéphanie pour lui parler à voix basse :
En effet, notre hôte est de retour, poussant une petite table à roulettes chargée de seaux à champagne et de toasts tous plus appétissants les uns que les autres. Je me précipite pour l’aider et faire le service. Quelques instants plus tard, une coupe à la main, nous retrouvons nos places respectives. Estelle lève son verre pour porter un toast :
Elle nous regarde, allant de l’un à l’autre en souriant d’un air satisfait.
Cela a au moins l’avantage d’être clair ; mais il fallait vraiment être aveugle pour ne pas s’en être rendu compte ! Je regarde Stéphanie, elle sourit ; OK, on continue ; alors, je lui réponds avec un petit air gourmand :
Elle sourit, se tourne vers Stéphanie :
Elle tend sa coupe vide.
Elle a le sourire aux lèvres, ma chérie ! Exactement le genre de situation susceptible de la mettre en état d‘excitation, dans tous les sens du terme.
Il y a un bref moment d’hésitation, et puis Estelle se lève, va tourner un bouton pour diminuer l’intensité de l’éclairage, et vient se planter devant moi.
Franchement, je me demande quelle tête elle ferait si je lui disais « Non merci, très peu pour moi. ». Je souris.
Elle se tourne vers ma chérie et lui tend la main pour l’inviter à la rejoindre.
Et j’assiste alors à un spectacle de rêve ! Voir deux femmes se dévêtir l’une l’autre, c’est vraiment quelque chose de très sensuel, et dans la lumière tamisée de l’appartement, le summum de l’érotisme ! Parce qu’elles ne font pas que se retirer leurs vêtements, mes strip-teaseuses ; collées l’une à l’autre, elles minaudent, se caressent en poussant de petits soupirs, bref, tout ce qu’il faut pour amener un homme à l’extase ! Et puis, quand elles n’ont plus rien sur elles, complètement nues, elles viennent s’asseoir tout contre moi.
Rien n’est plus agréable que de se faire déshabiller par des mains de femmes ; d’autant que moi, j’ai tendance à les avoir baladeuses, les mains ; alors, j’en profite ; et elles aiment ça, les coquines, elles gloussent, me caressent, me couvrent de petits baisers croustillants ; et puis, après cette délicieuse mise en appétit, on passe aux choses sérieuses ! Les caresses se font plus insistantes, plus intimes, les bouches se cherchent, se trouvent, on se mélange, sur le canapé, et puis à même le sol, sur l’épaisse moquette ! Et on partage tout, même le champagne qui coule à flots et que l’on boit à trois dans la même coupe ; et dire que j’avais des préjugés négatifs sur l’amour en groupe ! Eh bien, je l’avoue, j’avais tort, j’aime ça ! Et je me rends compte que je ne suis pas le seul à apprécier ce qui prend maintenant l’allure d’une véritable petite partouze, quand j’entends Estelle me susurrer à l’oreille :
Une proposition pareille, cela ne se refuse pas ! « Bien sûr que je vais te baiser, ma chérie, et pas plus tard que tout de suite ! »
Elle se défend pas mal, la députée, malgré sa préférence féminine ; pas réellement une experte du niveau de Stéphanie, mais quand même ! Bon, c’est vrai aussi qu’en étant au four et au moulin, si je puis dire, elle ne peut pas satisfaire ses deux partenaires avec le même bonheur !
Pour l’heure, je m’active dans son intimité pendant qu’elle est en train de prodiguer un léchage de foufoune en règle à Stéphanie, au comble de l’excitation ; c’est vrai qu’elle vit son fantasme, ma chérie ! Je fais l’amour avec une autre ! Devant elle ! C’est un peu fou ! Il me faudrait quatre mains pour profiter de tout ce qui s’offre à ma tentation ! Je passe de l’une à l’autre, comme un gamin qui ne sait trop quel jouet choisir et qui veut tout essayer ! Mais malheureusement pour moi, je ne suis pas un surhomme, et au bout d’un moment, je finis par m’effacer pour les laisser s’amuser entre elles ; cela ne les gêne pas le moins du monde, d’ailleurs, que je les regarde s’envoyer en l’air, au contraire, on dirait que cela les stimule ! Alors, quand Stéphanie me dit que l’amour entre filles, c’est pas son truc, je dois en conclure que soit elle prend goût à l’homosexualité, soit elle sait diablement bien jouer la comédie, ma chérie !
Et c’est malheureusement la sonnerie d’un téléphone portable qui vient interrompre ces moments de félicité. Estelle peine un peu à reprendre ses esprits avant de réaliser que c’est le sien qui la rappelle aux dures réalités du quotidien.
Je n’écoute plus. Stéphanie non plus, écroulés de rire que nous sommes de voir madame la toute nouvelle ministre, complètement nue, faire des courbettes avec son téléphone, et aller jusqu’à mette un genou à terre en tenant son appareil à deux mains ! Heureusement qu’elle nous tourne le dos !
Stéphanie se tourne vers moi :
Effectivement, elle a à peine raccroché qu’elle est en pleine panique, la miss.
Je crois vraiment qu’il est temps de la laisser à ses petits tracas ; Stéphanie finit de se rhabiller, je lui prends le bras.
C’est vrai que le champagne, on en a un peu abusé…
Et cela l’amuse, ma chérie.
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On ne peut pas dire que la devanture de l’Hôtel du Béarn brille par sa splendeur. Dans une rue étroite, en pente, une simple porte vitrée avec au-dessus un panonceau « hôtel » et sur le côté, le prix des chambres à la nuit dans un cadre en bois ; quelques marches à grimper pour trouver ce qui ressemble à une réception ; derrière le comptoir, une dame entre deux âges, mais plus près du second que du premier, grignote un sandwich, qu’elle ne prend même pas la peine de poser pour nous demander, sur un ton qui se veut aimable, mais qui ne l’est pas du tout :
C’est vrai que nous n’avons pas de bagages, mais cela ne l’étonne pas plus que ça, et je suppose qu’elle s’en fout !
Stéphanie fait la grimace, mais elle qui voulait un changement d’atmosphère, elle est servie ! Je règle et récupère la clé.
Une chambre ordinaire, c’est le moins que l’on puisse dire ; papier à fleurs hideux, dans les tons vert passé, un coin toilette avec un lavabo et un bidet, quand même, et un lit pour deux personnes avec une literie qui doit dater d’avant guerre ; c’est assez déprimant ! Mais le pire, c’est la chaleur, moite et étouffante, qui règne dans cette chambre ; et pas question d’ouvrir la fenêtre à cause du bruit de la rue ! Stéphanie tâte le matelas, fais la moue.
Elle jette un coup d’œil dans les toilettes.
Elle se rapproche pour me passer les bras autour du cou.
Elle pose son doigt sur mes lèvres.
Et je repense alors au marquis de Sade… mais l’endroit ne m’inspire pas vraiment pour ça et puis je commence à ressentir la fatigue de cette journée, mais aussi les effets du champagne et de cette chaleur insupportable…
Elle sourit ; ses yeux pétillent d’envie… Je me demande comment elle fait !
La première partie du programme est bien sûr un enchantement, surtout qu’elle suce et avale avec talent et gourmandise, ma chérie ; mais la suite… Entre les étrangers de la chambre d’à côté qui parlent à voix haute toute la nuit dans leur dialecte, des Roumains sans doute, les sommiers qui grincent, les portes qui claquent, la chaleur et les incessantes sirènes de police ou des pompiers, pas moyen de fermer l’œil un seul instant ! Et Stéphanie qui dort ! Superbe dans sa nudité ; paisible et heureuse, rien ne la dérange, pas même moi.
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Il est tôt, très tôt, lorsque nous retrouvons la voiture garée pas très loin de l’immeuble d’Estelle ; deux ou trois journalistes font le pied de grue, déjà, devant la porte cochère, mais, pour nous, ce matin, pas question de monter.
Nous rentrons chez nous, directement, en rêvant à la douche qui nous attend…
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Lundi matin, huit heures ; Nicolas est déjà là, à m’attendre devant la machine a café ; il est tout content, et pour cause, la clim a été réparée ce week-end.
Il en est tout songeur, Nicolas !
Je ne peux pas m’empêcher de sourire.
Il a un haussement d’épaule agacé.
À suivre