Ce texte est un arc narratif de l’histoire 15264 (1707 – Les cinq questions).
Il n’est pas indispensable d’avoir lu le récit initial.
Presque deux ans se sont écoulés depuis mon mariage avec Angeline, un peu plus de vingt mois que je ne regrette absolument pas, même si souvent ma charmante femme et élève se révèle plus que douée, voire rouée. J’avoue qu’ainsi, je ne tombe point dans la routine.
De temps à autre, je retourne à Versailles auprès de notre grand roi vieillissant, faire acte de présence, et jamais bien longtemps, car entre ce grouillement de courtisans mielleux et fielleux, et ma douce et tendre épouse, je n’hésite absolument pas ! De plus, Louis le Quatorzième est fort occupé par les suites du terrible hiver que nous avons eu, la Seine ayant gelé, et même le bord de mer ! Puis, hélas, la disette s’est installée en plus de la guerre avec la plupart des royaumes voisins. Notre bon Roi a même lancé un appel au peuple qui a été lu dans toutes les églises du royaume. Que Dieu nous vienne en aide !
Moi, égoïstement, je me moque de tout ceci, je suis en train de poursuivre ma femme à travers les différentes pièces du château de mes aïeuls, les Mestrevant. Alors que j’étais à deux doigts de pouvoir enfin capturer ma femme, je tombe nez à nez avec mon père, intrigué par tout ce charivari :
- — Eh bien, François-Philippe, mon fils ! Que faites-vous donc ci-séant ?
- — Euh… bonjour, Père…
- — Ne me dites pas que vous étiez en train de courser votre légitime épouse comme on le ferait d’une vulgaire chambrière ?
- — Si vous avez quelques bons conseils à ce sujet, je serais fort aise de les écouter de votre bouche experte, Père.
Assez interloqué, mon père ne répond pas, et semble chercher ses mots. Derrière lui, ma femme passe la tête dans l’embrasure de la porte afin de savoir pourquoi je ne suis plus sur ses talons. Voyant le dos de mon père, elle se recule précipitamment pour qu’il ne la découvre pas, m’adressant au passage un bref geste de la main accompagné d’un petit sourire moqueur, avant de disparaître de ma vue. Je lui aurais bien envoyé un bisou, mais ce serait signaler sa présence à l’auteur de mes jours qui vient de retrouver le fil de ses pensées :
- — Foin de tout ceci, mon fils ! Alors cet héritier, il arrive quand ?
- — Je crois que nous avons eu plusieurs fois cette conversation !
- — Je ne compte plus ! Et à chaque fois, vous me faites la pirouette pour ne pas me répondre ! Je me demande bien ce que vous allez me narrer à présent !
- — Comme vous avez pu le constater, Père, j’essayais de capturer ma femme…
- — J’ai vu et j’ai surtout entendu ! Et alors ?
- — Eh bien, Père, si vous m’empêchez de la capturer, comment voulez-vous que je lui fasse subir les premiers outrages qui amènent à cette conclusion qui vous tient tant à cœur ?
Une fois de plus, mon père en reste bouche bée, tandis que je jubile intérieurement ! Il secoue la tête pour lâcher d’un ton désabusé :
- — J’aurais décidément tout entendu dans ma vie ! Je vous signale, mon fils, que vous êtes marié depuis deux ans bientôt, et que vous avez eu largement le temps de capturer votre proie depuis ! Et d’après ce que j’entends presque chaque nuit, vous avez assurément bien acculé votre proie dans votre lit !
- — Acculé ma proie ? Oh, Père, c’est une image bien… hum… téméraire…
Mon père devient écarlate :
- — C’est… c’est un terme de… de chasse !
- — Oui, je n’en disconviens point !
- — Ne me dites pas que vous faites tout ce tintamarre la nuit pour jouer à la morra ?
Je souris, mon père me tend décidément la perche :
- — Ce serait plutôt au jeu de la mourre que nous jouons…
L’auteur de mes jours lève les yeux au ciel, en même temps que sa canne enrubannée :
- — Puis-je avoir avec vous une discussion un tant soit peu sérieuse ?
- — Alors, je crains que ce ne soit pas aujourd’hui, car je viens de voir passer ma proie, ma biche plus précisément, à travers les carreaux de la fenêtre. Et pour mieux vous obéir, il serait intéressant que je puisse m’emparer de celle avec qui Dieu m’a uni.
- — Dieu, Dieu, c’est vite dit ! Vous semblez oublier que ce sont son père et moi qui avions eu l’idée de vous marier avec votre belle-sœur.
- — Une très brillante idée, j’en conviens !
- — Comme toujours venant de moi ! Et je crois me souvenir qu’à l’époque, vous n’étiez point trop chaud…
- — Maintenant, je suis devenu bouillant !
Avisant un fauteuil, mon père s’assied dedans, puis me lance :
- — Allez mon fils, coursez votre biche comme vous dites ! Et n’oubliez pas de me faire des petits faons !
- — À vos ordres, Père !
Et je sors en courant de la pièce. Il ne me faut pas bien longtemps pour capturer ma biche juste derrière un bosquet. Et je viens cueillir ma récompense sous ses jupons qui me sont largement acquis ! Et il ne me faut pas bien longtemps pour que, du bout de la langue, je fasse jouir ma coquine et insatiable épouse…
--ooOoo--
En ce milieu d’été, nous sommes partis depuis hier matin, et d’ici quelques heures, nous serons enfin arrivés chez mon ami Jean-Armand que je n’ai pas vu depuis un certain temps. J’ai demandé à ma femme de se vêtir assez simplement, car les robes trop amples se marient mal avec l’intérieur d’un carrosse. En bonne épouse, elle m’a obéi.
- — C’est vrai que c’est assez étroit…
- — Assez large pour que nous soyons assis l’un à côté de l’autre…
- — Auriez-vous une idée derrière la tête, mon époux ?
- — C’est-à-dire, chère épouse ?
Du bout de son éventail, gracieusement, elle me désigne une certaine protubérance au sommet de mes chausses.
- — Je vois que vous ne perdez nullement la forme…
- — Avec vous, jamais !
- — Sans doute que je ne devrais pas vous le dire, mais… j’aime beaucoup voir que vous avez toujours la forme pour moi…
- — Tout le plaisir est pour moi !
- — Et aussi le mien…
Un peu surpris, j’hésite entre faire comme si de rien n’était, ou de m’occuper sérieusement de ma chère et tendre femme. Était-ce une invitation déguisée, ou une simple constatation ? Je reste sage ou moins sage ? C’est un cahot de la route qui décide pour moi en nous jetant l’un sur l’autre.
Je ne cherche pas à comprendre, je profite de la situation, je l’embrasse tout en égarant une main sous ses deux jupons légers. Elle ne s’oppose nullement à mon baiser, ni à ma main, écartant même les jambes pour que je puisse mieux remonter. Mes doigts touchent son petit bosquet, puis dénichent dans son nid douillet, un mignon bouton que je taquine avant de m’en occuper plus assidûment. Elle soupire d’aise, jambes largement écartées pour me faciliter la tâche.
Son petit con est déjà tout détrempé, je me fais un plaisir de cueillir sa mouille pour mieux agacer son clitoris bien roide. Je m’amuse à décrire de larges cercles taquins autour de cette tour érigée, le frôlant très souvent, sciemment !
Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour qu’elle jouisse malgré les chaos du chemin. Ou peut-être aidée par ceux-ci… Elle se pelotonne contre moi, comme très souvent après être repue. Je l’enlace. Elle reste blottie ainsi. J’aime ces instants.
Soudain, elle me lance :
- — Et vous ?
- — C’est-à-dire ?
- — Vous n’avez pas envie que je vous prenne dans ma bouche ?
- — Est-ce bien prudent avec les chaos du chemin ? Vous avez de belles dents, mais elles savent mordre, même si c’est malgré vous…
- — Vous pouvez éjaculer sur mes seins…
- — Merci de cette attention, je préfère prendre ma revanche ce soir dans un lit moelleux !
- — Comme vous voulez…
Elle change soudain de conversation :
- — Votre ami, bien que militaire, n’est-il pas parti à la guerre qui sévit partout sur nos frontières ?
- — Moi-même, je ne suis pas non plus face à l’ennemi… Il y a des rotations, et je reconnais avoir fait jouer quelques appuis pour ne pas être éloigné de vous, ma chère Angeline…
- — Merci, mon cher mari d’apprécier ma présence. Mais si cela arrivait, je vous accompagnerais partout afin d’être toujours à vos côtés.
- — J’en suis fort heureux, mais je m’en voudrais qu’il vous arrive quelque chose, car un champ de bataille n’est pas une partie de plaisir, même si avec votre présence, il en serait plus égayé !
Elle me bouscule légèrement :
- — Oh, François-Philippe, vous exagérez !
- — Pas du tout ! Il est fort aisé de combattre quand on sait que le soir même, on combattra à nouveau dans de fort jolies conditions…
Elle ne répond rien, se contentant de me fixer, les yeux brillants. Je m’approche d’elle, bien décidé à cueillir un baiser sur ses lèvres sucrées, et même plus. Soudain, le carrosse s’immobilise. Intrigué et un peu dépité, j’ouvre un petit volet puis je passe la tête dans l’écoutille qui sépare les deux cochers :
- — Que se passe-t-il, mes braves ?
- — Je ne sais pas où il faut aller, maintenant, Monseigneur, je ne suis jamais venu jusqu’ici…
- — À Quend, comme convenu. Nous avons dépassé la ville de Rue, il y a quelques lieues déjà, nous en sommes à présent très proches. Je dirais qu’il y a tout au plus deux lieues ensuite.
- — Oui, Monseigneur, mais… il y a un carrefour et je ne sais point où aller.
- — Ah ! Je viens voir…
Je sors du carrosse, le vent souffle actuellement assez fort dans le Marquenterre. En effet, plus aucune indication, pas même une borne. Pourtant, j’aurais juré qu’il y avait une indication, la dernière fois que j’étais venu. Je regarde la position du soleil, d’où vient le vent, j’hume l’air qui est à présent salin. J’opterai bien pour la gauche. Au pire, je tombe sur Saint-Quentin-en-Tourmont, qui est proche d’une lieue de l’endroit qui m’intéresse.
- — À gauche, mes braves ! Faites attention, les routes sont étroites par ici, et il y a souvent du sable.
Puis après un dernier coup d’œil, je remonte dans le carrosse, rejoindre ma femme. Celui-ci reprend la route assez chaotique. Peu après, Angeline m’interroge, vaguement inquiète :
- — Nous étions-nous égarés ?
- — Non, n’ayez crainte, ma mie.
Empressé, je m’approche à nouveau d’elle, bien décidé à continuer ce que j’avais commencé, il y a peu de temps. Les yeux toujours brillants, sourire aux lèvres, elle me répond :
Une phrase à double sens, mais qui va dans le sens qui me convient. Je passe mon bras autour de sa taille, elle ne proteste aucunement, je murmure :
- — Nous sommes presque arrivés, je vous…
Soudain, le carrosse s’immobilise à nouveau, une voix rude crie :
- — Encore un autre carrefour, Monseigneur !
Encore un autre carrefour et déjà ? Un peu plus désappointé, je sors à nouveau, mais cette fois-ci, à la grande stupéfaction de mes cochers, je viens me jucher sur le toit du carrosse. Debout, je scrute l’horizon. Je distingue clairement un clocher. Je demande à Jean, l’assistant du cocher, de me rejoindre :
- — Tu vois, là, ce clocher ?
- — Ch’ui qu’est jœst’ in fache, Mincheignœur ?
- — Oui, celui-là. Eh bien, c’est celui de Quend. Maintenant, là, au bout de mon bras, tu vois cette dune un peu allongée et toute verte ?
- — Oui-da, j’la voés, Mincheignœur.
- — C’est là que je désire aller. Donc, vise d’abord le clocher puis arrange-toi à aller vers cette dune, mais à droite de celle-ci, il y a un chemin qui la longe et qui s’arrête face à la mer. Tu as compris ?
- — Oui-da, Mincheignœur.
Je descends rejoindre ma femme. Je ne suis pas à l’aise dans mon titre de Monseigneur, mais comme je suis à présent l’héritier. Je m’assieds à côté d’elle, je passe mon bras autour de son épaule pour l’attirer à moi, et je dépose un doux baiser sur ses lèvres sucrées. Puis après une longue accolade très tendre, nos bouches se séparent à regret, elle pose sa tête contre mon épaule, et nous restons ainsi jusqu’à ce que, une dernière fois, le carrosse s’immobilise.
- — La mer ! Monseigneur !
- — Ch’est l’mer, Mincheignœur !
Nous sortons. Angeline est un peu surprise du vent, elle a juste le temps de poser sa main sur sa coiffe pour l’empêcher de s’envoler. Alors je noue son ruban rose sous son menton. Ceci fait, je vérifie du coin de l’œil où sont passés mes deux cochers : ils sont partis se libérer d’un besoin naturel plus loin. Puis, à la grande stupéfaction de ma femme, m’accroupissant, j’ôte ses chaussures, puis, m’approchant d’elle, je retire ses bas, elle se laisse faire. J’en fais ensuite de même pour moi, puis je dépose le tout à l’intérieur du carrosse.
- — Suivez-moi, ma chère épouse…
- — Je vous suis, mon cher mari !
Main dans la main, nous nous engageons vers une petite dune.
- — Faites attention où vous posez les pieds, il y a souvent quelques branches épineuses dans pareil endroit !
- — Ce n’est pas grave, vous me soignerez ! Non ?
- — Je me ferais un plaisir de vous apporter tous les soins nécessaires et même plus !
Nous marchons sur le sable chaud, lentement, car Angeline n’est pas habituée à cet environnement. À mi-chemin du passage dans les dunes, elle constate :
- — C’est curieux, le contact du sable sur les pieds, mais c’est très agréable !
- — N’est-ce pas ? J’ai passé quelque temps en ces lieux à répertorier la flore locale.
- — Ah oui, votre passion pour la botanique ! Il y a donc des champignons qui poussent par ici ?
- — La botanique ne se limite pas qu’aux champignons, ma chérie !
- — Je le sais bien, mais avouez que ces champignons vous passionnent ! Parfois, je me demande si je ne devrais pas être jalouse !
- — Sachez, ma mie, que vous êtes mon champignon unique et adoré, surtout avec votre large coiffe !
- — Vous savez parler aux femmes, il n’y a pas à dire !
Et elle rit. Je l’accompagne. Encore quelques pas, puis au détour de la petite dune, nous arriverons face à la mer.
- — Oooh ! Est-ce donc ceci la mer ? Et tout ce sable ?
- — C’est marée basse, et par ici, il n’est pas rare que la mer recule une demi-lieue, voire plus.
- — Tant que ça ? Je croyais que la différence entre les marées était plus courte !
- — Tout dépend des endroits. Sachez qu’un peu plus au sud, dans la baie de Somme, ça peut aller jusqu’à deux lieues. Mais il est vrai que c’est une baie. Par contre, bien au sud du royaume, en Méditerranée, l’amplitude des marées est nettement plus faible.
Personne sur cette vaste plage. Sauf au lointain, une barque et deux silhouettes. Des pêcheurs sans doute.
- — J’aurais pu vous faire découvrir la pointe de la baie, mais j’ai préféré vous faire découvrir mon coin préféré. Nous aurons l’occasion de découvrir la baie par la suite, un autre jour.
- — Qu’aimez-vous ici ?
- — J’aime surtout quand le soleil se couche, quand il s’enfonce petit à petit dans la mer, ses reflets dans l’eau, la quiétude et le vent dans les dunes…
- — Oh, mon mari serait-il poète à ses heures ?
- — Moquez-vous !
Elle se penche sur moi, pour me poser un furtif baiser sur la joue :
- — Je ne me moque pas, je ne vous savais pas ainsi. D’habitude, vous avez une face plus… comment dire ?
- — Doctrinale ?
- — Il est vrai que vous êtes mon professeur et que je suis votre élève !
- — C’est fort bien de ne point l’oublier !
- — Auriez-vous prévu une leçon, séance tenante en ces lieux ?
- — En quelque sorte : baladons-nous !
Je lui prends la main et je l’entraîne vers la mer, d’abord sur le sable sec puis sur le sable mouillé. Nous traversons ci et là des petites bâches pleines d’eau légèrement chaude, ça lui plaît beaucoup, elle s’arrange à rester le plus longtemps possible dedans. Puis petit à petit, les bâches deviennent plus profondes et plus froides. L’eau monte jusqu’à nos genoux. Elle pousse des petits cris quand le clapotis commence à caresser l’intérieur de ses cuisses toutes blanches, car elle est obligée de remonter ses deux jupons pour ne pas les mouiller.
- — Je commence à comprendre pourquoi vous avez demandé à ce que je m’habille comme une fille du peuple !
- — Toutes les filles du peuple adoreraient être habillées comme vous l’êtes, ma mie…
- — Vous avez compris ce que je veux dire. C’est vrai que c’est plus pratique.
- — Je vous signale que vous êtes souvent habillée en fille du peuple chez nous.
- — Ce n’est pas tout à fait pareil. Mais les hommes ne sont pas doués pour savoir distinguer les tenues des femmes.
- — C’est vrai que je suis nettement plus fort en ce qui concerne les plantes, les champignons surtout !
Enjouée, elle rit :
- — J’imagine si vous vous y connaissiez autant en robes qu’en champignons ! Vous seriez alors une femme !
- — Ça vous déplairait ?
- — Oh oui ! Je vous préfère nettement en homme, avec vos différences par rapport à moi. Une certaine différence en particulier… qui ressemble d’ailleurs à certains champignons que j’ai pu voir dans vos bocaux…
C’est à moi de rire !
- — Vous avez de ces comparaisons !
- — Pas pire que les vôtres, cher professeur ! Et puis, pour tout vous dire, je ne déteste pas du tout les champignons, le vôtre surtout que j’aime déguster et grignoter suavement…
- — Et c’est vous, mon innocente épouse qui dites ça ? Il y a eu quelques changements depuis la toute première fois que je vous ai vue !
- — Laquelle de première fois ?
Elle n’a pas tort de demander la précision…
- — Disons, ma mie, pour simplifier, à l’époque de mes cinq questions… et aussi avant, bien sûr…
- — Ça me fait songer que, de vos cinq questions, il n’y a eu réponse complète que d’une seule et partiellement d’une autre…
- — C’est vrai, mais qui va doucement, va sûrement. On ne gravit pas une montagne comme on se balade sur une plage.
- — Ah oui, votre allégorie de la montagne et de ses cimes successives noyées dans les nuées. Je pense que nous avons déjà bien exploré certains sommets.
- — En effet, ma mie ! Et vous avez été incontestablement une excellente élève ! Toujours assidue à l’étude !
- — Le professeur est donc fier de son élève ?
- — Oui, le professeur est très fier de son élève ! Très amoureux aussi…
Elle rougit. Ça m’étonnera toujours, surtout quand je sais ce que nous faisons durant nos nuits et certains de nos jours. Nous continuons à marcher vers la mer. Soudain, je pense à voix haute :
- — Ça me fait étrange de savoir que vous avez été ma belle-sœur avant d’être ma femme…
- — Ah bon ?
- — Oui… ce qui m’étonne le plus, c’est que quand je vous ai vue la première fois… comment dire… je ne trouve pas mes mots…
Elle s’arrête, et dit doucement :
- — Que vous n’avez rien éprouvé pour moi à cet instant ?
- — Je vous détrompe, j’ai éprouvé divers sentiments… pas ceux que vous croyez… Enfin si, mais pas tout à fait…
- — Je pense qu’il y a une explication très simple, mon cher mari…
- — Je vous ouïs…
- — J’étais la femme de votre frère aîné… donc intouchable…
- — Oui, je crois que vous avez raison…
Elle reprend sa marche vers la mer :
- — Pourquoi m’avez-vous consolée de la sorte, quand je suis devenue si tôt veuve ?
- — J’étais fort chagriné pour vous. Ce n’était pas juste, à mes yeux, que vous soyez veuve quelques jours après votre mariage… La Divine Providence m’est apparue bien étrange dans ses desseins…
- — La Divine Providence avait peut-être pour cible de nous… euh, rapprocher…
- — Sinueux cheminement, vous en conviendrez ! Il eut été plus simple qu’Elle vous jette directement dans mes bras !
- — Par ce décès, n’êtes-vous pas devenu l’héritier ?
- — Je n’en demandais pas tant ! J’avais en tête de frayer mon petit chemin à la Cour et de continuer mes études botaniques. Puis plus tard, de faire si possible un assez beau mariage…
Elle tourne sa tête gracile vers moi :
- — Un beau mariage ?
- — J’ai fait un beau mariage avec vous, assurément. Vous êtes… vous avez tout pour vous. Vous n’êtes point sotte, vous êtes même érudite, vous êtes belle, très belle. Et aussi très… coquine…
- — Que de compliments, monsieur mon mari !
D’un bond, je la capture dans mes bras, elle pousse un petit cri de surprise. Je l’embrasse aussitôt, elle s’abandonne. C’est elle qui se sépare de moi peu après :
- — N’étions-nous pas venus voir la mer de plus près ?
- — Vous avez raison, mais vous ne perdez rien pour attendre !
- — Je l’espère bien, cher professeur !
Quelques minutes plus tard, elle court comme une petite folle, jupons haut relevés, parmi les vaguelettes, dans de grandes gerbes d’eau salée. Plus tard, fatiguée, endormie dans mes bras, portant avec délicatesse mon précieux fardeau, je rejoins le carrosse, elle si frêle, si attendrissante…
--ooOoo--
Alors que l’après-midi touche doucement à sa fin, nous arrivons enfin au château de nos hôtes, les Maye-Authy, au lieu-dit des Cinq-Bois. Le carrosse s’immobilise aux pieds du grand escalier en pierres blanches. Je sors le premier afin d’aider Angeline à sortir.
- — Vous voici ! Soyez les bienvenus en mon humble demeure ! Tonne une voix grave.
Angeline ouvre de grands yeux en découvrant un géant d’environ sept pieds de haut, venir à eux, bras largement ouverts :
- — Ça va faire un bon bout de temps que je ne vous ai point vu, François-Philippe !
- — Vous de même, Jean-Armand !
Et mes pieds décollent de terre quand mon ami me serre contre lui. Il a toujours été démonstratif. Puis il me repose afin de demander :
- — Est-ce bien Angeline, celle dont vous me vantez les charmes à longueur de missives ?
- — Oui, je vous présente ma tendre épouse, Angeline.
Celle-ci amorce une révérence, Jean-Armand s’incline, je pense qu’il doit avoir une certaine vue sur le décolleté de ma femme… Je le reconnais bien là. Notre hôte se penche sur moi et me confie :
- — Délicieuse, vraiment délicieuse ! À croquer !
- — Je suis parfaitement d’accord avec vous, mon ami, mais n’oubliez pas qu’il s’agit de ma femme.
- — Dommage que vous l’ayez vu le premier, François-Philippe !
- — Vous êtes marié, vous aussi, il me semble…
- — Oui, il y a eu en effet une épidémie de mariage chez nous tous, ces derniers temps, c’est même vous qui avez ouvert le bal, François-Philippe ! Mais au vu de votre épouse, je comprends fort bien que vous n’ayez pas trop tergiversé ! Allez, venez !
Et le géant remonte les marches du grand escalier. Angeline se penche vers moi :
- — Il est très différent de vos autres amis que j’ai pu rencontrer…
- — C’est-à-dire, Angeline ?
- — Il est plus… peuple ? Et il a un curieux accent…
- — Étant jeune, il a longtemps vécu de l’autre côté de la Manche, ce qui explique son accent. Je crois même qu’il est né, là-bas, son père était attaché à la maison de l’ambassadeur.
- — Un accent anglois ? Pas tout à fait, j’ai parfois entendu des anglois, ce n’est pas la même chose.
- — Puis il a vécu aux Pays-Bas catholiques, à Bruges.
- — Un mélange d’accent ?
- — Et de mentalité de trois pays…
Arrivé à l’intérieur, en homme du monde, Jean-Armand saisit la main d’Angeline et la baise comme il se doit ; sans doute aussi pour « goûter » ma femme… Précédés par mon ami, nous traversons diverses pièces pour arriver à un petit salon assez intimiste, au milieu une menue jeune femme attend, debout. Le géant se place derrière, accentuant encore plus la fragilité de la jeune femme qui n’a visiblement pas ses vingt printemps.
- — Je vous présente Henriette-Louise de Sainte-Luynes, ma femme !
Je m’approche de cette petite, mais mignonne créature, pour baiser sa main :
- — Enchanté de faire votre connaissance, depuis le temps que Jean-Armand me vante vos charmes à longueur de missives.
Jean-Armand se contente de sourire, tandis que les deux femmes se saluent réciproquement. Quelques instants plus tard, tandis que nos femmes devisent comme si elles se connaissaient depuis des lustres, je demande en catimini à mon ami :
- — Vous l’avez fait exprès, pour Henriette-Louise, de la prendre si petite ? Il y a au moins deux pieds d’écart entre elle et vous !
- — Deux pieds et quatre pouces exactement. Vous aviez remarqué ?
- — Il faudrait être aveugle ! Vous m’aviez bien dit qu’il y avait une certaine différence, mais j’ignorais que ce fut à ce point. Il est vrai que vous êtes un grand gaillard, un soldat bien bâti et elle, une nymphe gracile…
- — Ne vous embarrassez pas des mots : une nymphe toute fluette et menue ? Une frêle brindille ?
Je regarde prestement vers nos femmes, je secoue la tête :
- — Dites plutôt une poupée… une adorable poupée !
- — Votre femme n’est pas en reste non plus ! Vous me l’aviez bien décrite, mais c’était en dessous de la réalité ! Bref, vous comme moi, avons réussi avec nos femmes.
- — En effet, assurément !
Puis nous prenons momentanément congé de nos hôtes, une jeune chambrière nous conduit à notre chambre que je trouve très plaisante et bien disposée ; la jeune servante nous aide à défaire notre malle et à ranger son contenu. Mes deux cochers se sont déjà éparpillés dans le domaine, à la recherche sans doute d’une bonne fortune pour cette nuit…
Le repas est très agréable. Les femmes ont visiblement sympathisé. J’avais eu quelques doutes à ce sujet, mais elles ont au final beaucoup de points communs, dont un certain amour des livres. Je me suis alors demandé si ces points communs se poursuivaient jusqu’aux choses intimes de la chambre…
Puis c’est l’heure d’aller nous coucher, car après deux jours de carrosse, nous aspirons à un bon lit. Nous nous retirons dans notre chambre. Celle-ci est confortable, ni trop grande, ni trop petite, avec un balcon donnant sur le grand jardin à la Française et ses bassins symétriques. Une belle vue au clair de lune…
Tandis que nous nous déshabillons, Angeline me fait remarquer :
- — Votre ami Jean-Armand est bien différent d’Alexandre-Louis ! En tout point !
- — Il vous déplaît ?
- — Point du tout. J’aime beaucoup sa conversation et ses anecdotes. Il est beaucoup plus du siècle d’Henri le Quatrième que de celui de notre grand Roi…
- — Je ne vous contredirai pas !
- — Et puis, il est vraiment aux petits soins de sa femme. C’est surprenant, ce contraste entre ces deux-là, mais tellement attendrissant ! En tout cas, je suis contente de bien m’entendre avec elle.
Je suis en chemise, assis sur le rebord du lit :
- — Je suis fort aise que vous vous entendissiez bien, et que vous… Angeline ? Tout va bien ?
Elle semble sortir d’une sorte de rêve éveillé :
- — Ah pardon ! J’étais en train de songer…
- — À quoi ?
- — Si je vous le dis, vous ne vous fâcherez pas ?
- — Malepeste, comme diraient les anciens, il ne faut pas demander !
- — Il est vrai que c’est mâle en quatre lettres… mais est-ce mal, en trois lettres ?
- — Vous mourrez d’envie de me le dire… Allez-y donc !
Elle ôte un jupon qu’elle pose sans égard sur une chaise à haut dossier :
- — Je faisais un comparatif entre Alexandre-Louis et Jean-Armand…
- — Un comparatif ?
- — Hum-hum… je sais déjà ce que vaut Alexandre-Louis, il me l’a prouvé plusieurs fois. Je me demandais ce que ça pourrait être avec Jean-Armand… Ça doit être… impressionnant de se sentir petite chose entre ses larges mains…
- — Vous vous dévergondez, ma chère !
- — J’ai eu un bon professeur !
- — Je ne vous le fais pas dire, chère élève assidue !
Elle pouffe puis déclare :
- — J’aime bien Alexandre-Louis, il sait y faire, mais je le trouve plutôt collant !
- — Comme ça ? Cet homme vous adore !
- — Vous aussi, vous m’adorez, mais pas de la même façon ! Je le plains d’ailleurs, il faudrait lui trouver une gentille demoiselle.
- — Je crains que ce ne soit pas suffisant…
- — Comme cela ?
Je m’approche d’elle :
- — Alexandre-Louis est tout simplement fou de vous, vous l’avez ensorcelé. Je le soupçonne même de rêver de m’occire pour prendre ma place.
- — Ah ça, il n’en est pas question ! C’est vous mon mari, pas lui !
- — Merci pour votre cri du cœur. Mais voilà, vous avez trop bien réussi avec lui. Et pourtant, je puis vous assurer que vous n’êtes pas la première femme avec laquelle il ait pu… folâtrer…
- — Je me doute bien qu’il avait acquis son expérience autrement que dans les livres… Et quelque chose me dit qu’il n’a eu que l’embarras du choix pour affiner son expérience, je me trompe ?
- — Vous ne vous trompez pas : Alexandre-Louis sait jouer avec les femmes comme on pince une harpe, il sent parfaitement pour en tirer toutes sortes d’harmonie. Je n’aurais certainement pas choisi n’importe qui pour vous…
- — C’est bien dit…
C’est elle qui se rapproche de moi :
- — Mais, aussi doué soit-il, c’est un harpiste collant, et c’est vous que je préfère. À moins que vous ne vouliez me jeter dans ses bras afin de vous débarrasser de moi ?
- — Loin de moi, cette sinistre idée ! Vous êtes à moi ! Rien qu’à moi !
Elle sourit, les yeux brillants :
- — C’est la bonne réponse, mon cher mari, c’est la très bonne réponse…
Je ne peux réprimer un frisson devant l’intensité de son regard et de la façon qu’elle a eue de prononcer ces mots. Elle continue :
- — Et osez me dire, mon cher professeur, que vous n’avez pas une petite idée derrière la tête en me faisant venir ici ? Et autre que la bosse de votre haut de chausses… Une bosse comme maintenant d’ailleurs !
- — Vous faire découvrir la mer, les dunes…
- — À d’autres, mon cher mari… à d’autres…
- — Douteriez-vous de ma sincérité ? Vous méritez une bonne fessée !
- — Oh oui, je mérite une bonne fessée !
Je ne me fais pas prier ! Je l’attire à moi, je la couche aussitôt sur mes genoux, et une première main claque sur ses fesses blanches qui rosissent. Docile, elle se laisse faire, elle sait parfaitement que c’est un prélude à bien d’autres jeux qu’elle adore et qu’elle réclame !
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Baignée dans la lueur des bougies, allongée sur le ventre, ses mignonnes fesses bien en évidence, balançant les jambes, elle déclame :
- — Dans l’intimité d’une chambre, ni Dieu, ni le Diable n’existent. Il n’y a plus que deux personnes, parfois plus, qui fusionnent.
- — N’est-ce pas moi qui vous ai dit ça avant notre mariage ?
- — Oui, c’est vous.
Adossé à un large oreiller, j’attends la suite, me reposant de mon précédent assaut. Angeline ne lance pas sans arrière-pensée ce genre de fil dans l’eau de la conversation. Comme rien ne vient, je me décide :
- — Et où voulez-vous en venir, ma mie ?
- — Deux personnes, parfois plus, qui fusionnent…
- — Deux personnes, vous connaissez depuis un certain temps, je crois. Quant à « plus », notre harpiste collant, comme vous le désignez, s’est employé à vous faire découvrir ce type de fusion.
- — Oui… mais c’était un homme…
- — Auriez-vous des vues sur notre hôtesse ?
Elle croise et décroise les jambes :
- — Non, ce n’était pas à elle que je songeais…
- — Ah bon ? Alors qui ?
- — La jeune chambrière, la blondinette pleine de taches de rousseur…
- — Ah bon ? Je n’avais pas fait attention…
Elle rit, croisant et décroisant toujours les jambes :
- — C’est normal, vous n’avez d’yeux que pour moi !
- — Vous voilà bien présomptueuse !
- — Osez dire le contraire !
- — Je reconnais que notre hôtesse serait assez fortement à mon goût…
- — Vous aimez les poupées ?
- — N’êtes-vous pas ma poupée adorée ?
Elle pose ses talons sur ses fesses, jouant à les faire tressaillir :
- — C’est une bonne image… Je vais me permettre de vous poser une question, monsieur mon mari-professeur…
- — Allez-y…
- — Que diriez-vous si… demain matin… pendant que vous vaquez avec votre ami à diverses choses…
- — Oui ? Je vous écoute…
Elle lève les yeux vers le plafond, cherchant ses mots… Elle hésite, puis en me regardant, poursuit sa phrase :
- — Comme travaux pratiques, j’aimerais bien jouer les coquines avec la chambrière…
- — Rien que ça ?
- — Rien que ça…
Ma femme va un peu plus vite que je ne l’aurais cru. De plus, elle prend des initiatives. Quelque part, je ne puis lui dire non, c’est bien moi qui l’ai initiée.
- — Soit, ma mie libertine. Je pose une petite condition…
- — Laquelle ?
- — Je vous laisse entièrement libre demain matin pour parvenir à vos fins. Et si vous y parvenez et que vous recommencez un autre jour, j’aimerais être spectateur, de façon cachée, afin de ne point vous nuire dans vos ébats.
- — Rien que ça ?
- — Rien que ça…
Elle redresse, s’agenouille auprès de moi, ses seins délicats trop proches de mon nez et aussi de ma bouche qui salive déjà :
- — Ceci me convient. Vous me laissez toute latitude demain, et l’autre fois, vous serez présent, dissimulé. Et sans intervenir, n’est-ce pas ? J’aimerais pouvoir profiter de cette jolie chambrière que pour moi seule !
- — Seriez-vous possessive ?
- — J’aimerais savoir m’amuser de mon seul chef… avec votre permission, monsieur mon mari.
- — Je vous comprends. Je ne suis pas contre vos amusements sans moi. Mais ne me les cachez pas, je vous fais confiance.
- — Je ne vous cacherai rien. Il ne me reste plus qu’à faire tomber Toinette dans mes filets.
- — Toinette ?
Elle s’approche un peu plus près, ses seins à portée de mes lèvres :
- — Que croyez-vous, mon mari, j’ai déjà un peu tâté le terrain !
- — Bonne initiative… et si j’avais dit « non » ?
- — J’étais sûre que vous auriez dit « oui » ! Mais il vous faudra détourner l’attention de cette chère Henriette-Louise. Je vous fais confiance.
- — Pour faire simple, si je vous ai bien compris : je m’occupe des basses besognes tandis que vous croquez le fruit ? J’y gagne quoi à vous rendre ce service ?
- — Vous y gagnez moi ! dit-elle, posant délibérément son sein contre ma bouche qui l’accueille aussitôt.
Il est vrai qu’avec ce genre d’argument, il m’est difficile de dire non…
Inutile de préciser que notre fin de soirée fut torride, et c’est avec une grande satisfaction que je me suis écroulé jusqu’au petit matin dans les draps défaits.
--ooOoo--
Laissant Angeline dans la chambre, je descends saluer nos hôtes. Me voyant seul, mon ami demande :
- — Votre épouse n’est point avec vous ?
- — Elle est encore un peu fatiguée du voyage d’hier, elle garde le lit ce matin, puis je pense qu’elle sera en pleine forme ensuite.
Henriette-Louise intervient, l’air chagriné :
- — Dommage qu’Angeline soit alitée…
- — Je vous rassure, vers midi, elle sera des nôtres. Mais elle n’est point du tout habituée aux longs voyages.
- — Pensez-vous que je puisse tout à l’heure lui tenir compagnie ?
- — Je crains que ce ne soit pas amusant pour vous : quand ma femme est fatiguée, elle dort à poings fermés, et même un tir de canon ne saurait la faire se lever !
Puis sur ces bonnes paroles, nous nous sommes entretenus de tout et de rien. Versailles fut souvent le centre de notre conversation. La situation politique n’étant pas des meilleures, nous avions quand même quelques inquiétudes pour l’avenir du Royaume. J’ai été surpris par la profondeur des réflexions d’Henriette-Louise. Qui a dit que le sexe faible était sans cervelle ? Jean-Armand avait fait un bon choix. Je me suis même demandé s’il ne faisait pas la même chose avec sa femme que moi je ne faisais avec la mienne…
Il faudra que je sonde le terrain auprès de mon ami. Car plus Henriette-Louise parlait, plus je me disais que je retrouvais des morceaux d’Angeline en elle.
Puis quittant momentanément mes hôtes, je me suis dirigé vers notre chambre, officiellement pour m’enquérir de la santé de ma femme. Arrivé sans bruit à la porte, j’ôte mon chapeau et je pose l’oreille sur le panneau laqué : des bruits incongrus, mais pas inconnus, retentissent !
J’en conclus que ma chère femme est arrivée à ses fins. Mais je serais fort aise de pouvoir voir ça de mes yeux. Hélas, j’ai promis de ne pas entrer la déranger en pleine action. C’est alors que je songe au balcon de notre chambre. J’avise la fenêtre la plus proche que j’ouvre aussitôt sans bruit. Environ dix pieds me séparent du balcon désiré. Je baisse la tête ; il y a une corniche d’à peine un pied de large. J’aurais aimé plus, mais il faut savoir se contenter de ce qu’on a sous la main, ou plutôt sous le pied !
Avec précaution, plaqué contre le mur, mon chapeau entre les dents, je progresse vers le balcon. J’espère ne pas tomber. J’espère aussi ne pas être surpris dans cette position par nos hôtes ! Peu après, j’enjambe le parapet du balcon convoité, puis m’accroupissant, je remets mon chapeau puis je jette un coup d’œil dans la chambre. Je ne vois rien ; il me faut changer d’endroit. C’est à quatre pattes que je change de côté. Ah ma chère coquine de femme, que me faites-vous faire !
Je jette à nouveau un coup d’œil dans la chambre et je découvre deux corps féminins dénudés dans le lit. Je reconnais sans problème celui de ma femme ; je suis assez surpris des courbes de son amante : ma femme a décidément un bon coup d’œil. Je n’aurais pas supposé que cette Toinette fut si avenante ! Je me redresse pour avoir un meilleur point de vue. Mes yeux à la hauteur de la commode qui jouxte la fenêtre, j’ai à présent un beau spectacle sous les yeux !
Elles sont parties toutes les deux dans une figure de style que les libertins ont chiffrée comme étant un trois fois vingt-trois. C’était un sujet de plaisanteries entre nous, quand je faisais mes humanités, que de prendre un paquet de trente-deux cartes, de les retourner et d’annoncer à la cantonade qu’on désire deux autres jeux de cartes ainsi ! Ne comprennent alors que les initiés… et aussi certaines dames toujours prêtes à rendre service…
Quelque chose me dit que la Toinette en question n’est pas une débutante dans les amours saphiques, ce qui n’est pas un mal pour Angeline. En tout cas, j’ai sous les yeux un gracieux spectacle que bien des hommes paieraient très cher. On dirait qu’au petit jeu auquel mes donzelles se livrent, ce soit Angeline qui perde. J’en ai confirmation en la voyant jouir sous les coups de langue efficaces de sa chambrière !
Que ma femme est adorable dans sa jouissance !
Après qu’elle se fut un peu reposée, c’est elle qui enfouit sa tête entre les blanches cuisses de Toinette qui apprécie énormément l’initiative. Elle se caresse voluptueusement les seins qu’elle a assez lourds et avenants. Je la vois trembler de plaisir avant de se laisser aller à son tour à la jouissance. Ma femme lape visiblement avec ravissement toute la mouille qui envahit le con de cette libertine. Mon vit bien roide aimerait bien qu’on lui fasse la même chose !
Les deux femmes sont épuisées et reposent à présent dans les bras l’une de l’autre. Moi, j’en profite pour quitter mon poste d’observation, très réjoui d’avoir vu ce que j’ai pu découvrir derrière la fenêtre. Je repasse par la corniche puis par la fenêtre ouverte. J’attends un peu afin de retrouver une bonne contenance avant d’aller rejoindre mes hôtes. Je prétexterai qu’Angeline était assoupie et que je l’ai veillée un peu, ce qui est plausible. Au pire, mon hôte pensera que nous avons fait quelques galipettes, mais je le vois mal me le reprocher, lui qui était de toutes les sorties festives possibles et imaginables quand nous étions sous les ordres de Sa Majesté !
Ensuite, je patienterai un peu avant de revenir dans notre chambre. Ma femme sera peut-être alors moins occupée…
--ooOoo--
Angeline est descendue à mes côtés pour le repas du midi. Quand je suis entré dans la chambre, elle n’a rien dit, mais son visage radieux parlait pour elle. Patient, je lui demanderai son impression et des détails plus tard.
Le repas est très agréable, ma femme joue très bien son rôle de petite chose moulue par le dur et difficile voyage, c’est une rusée ! Je me dis même qu’il faudra que je me méfie dans certains cas, tant elle paraît crédible !
Le repas pris, nous nous baladons, tous les deux, dans le parc de nos hôtes, promenade digestive, et bon bol d’air pour ma femme soi-disant souffrante. Nous devisons de tout et de rien. Soudain, Angeline lance :
- — Mon cher mari, la prochaine fois, évitez de vous lancer dans des acrobaties afin de conjuguer votre parole donnée et votre curiosité !
- — Euh… je ne comprends pas bien…
- — Vous croyez que je ne vous avais point vu sur le balcon, à nous épier ?
- — Ah ! Je pensais avoir pris mes précautions pour ne point vous déranger dans vos si charmants jeux…
- — N’ayez crainte, cher mari, Toinette n’a rien vu, mais la prochaine fois, quand vous passerez à quatre pattes sous ma fenêtre, ôtez votre chapeau, et surtout sa plume ! Je vous prie de croire que voir une plume se balader toute seule derrière des carreaux est un spectacle étrange !
Pour toute réponse, j’éclate de rire. Angeline en fait autant.
Alors que nous arrivons à un petit pavillon de chasse, et que nous nous apprêtons à nous asseoir, Angeline demande à brûle-pourpoint :
- — Alors, mon cher mari, mes petits jeux vous plaisent-ils tant ?
- — Je reconnais que de vous voir ainsi est très… stimulant !
- — Et Toinette est-elle aussi à votre convenance ?
Je sens indistinctement un danger :
- — Je reconnais que vous avez un bon coup d’œil et que vous savez choisir vos compagnes de jeu.
- — Mes compagnes de jeu ? Dois-je comprendre que je peux recommencer quand je le désire ?
- — C’était une figure de style, ma chère femme… Mais j’avoue que vous voir batifoler ainsi est très plaisant, et que je m’en voudrais de nous priver, vous et moi, de certains agréments de la vie.
- — C’est fort bien dit, mais vous avez oublié de répondre à ma question concernant Toinette…
Adossé au banc de pierre, je ris :
- — Vous ne lâchez rien, ma douce Angeline !
- — J’aimerais savoir, voyez-vous…
- — J’ai été surpris par les courbes de votre Toinette, courbes que je n’imaginais même pas chez cette servante. Mais elle ne vous égale en rien, ma chère femme !
- — Femme et élève appliquée… Merci d’apprécier mes courbes, mon cher mari…
- — Et pas que vos courbes, ma chère élève, pas que vos courbes, mais aussi tout le reste !
- — Vous voici bien cavalier, monsieur le professeur !
Elle est toujours debout, face à moi, en train de me dévisager comme si elle tentait de lire en moi. Elle ignore qu’à la Cour, on se doit de savoir se dissimuler des autres courtisans, tant la concurrence est rude, voire cruelle et sans pitié ! Et je ne suis pas mauvais à ce genre de jeu, même si celui-ci m’insupporte de plus en plus, surtout depuis mon mariage !
- — Que diriez-vous, mon cher mari adoré et professeur avisé, de vous joindre à nous nocturnement, ce soir ?
- — Je croyais être censé rester dissimulé dans mon coin et admirer vos ébats ?
- — N’est-ce pas ce que vous avez fait ce matin ? Ou plutôt ce midi ? Nous nous devons donc de passer à la montagne suivante, à la prochaine cime…
- — Vu sous cet angle…
Elle s’assied à mes côtés, posant sa main sur la mienne :
- — J’ai envie de voir ce que ça donne de vous partager. À chacun son tour, car vous m’avez partagée, et j’ai été intriguée. Je reconnais que ce fut une belle expérience, trop bien réussie si j’en crois l’empressement d’Alexandre-Louis envers moi…
- — De quoi vous plaignez-vous ? Vous faites tourner les têtes !
- — Oui, mais Alexandre-Louis est peut-être gentil, mais lourd ! Voire même jaloux, ce qui est un comble pour un amant vis-à-vis de mon mari !
- — Tout le monde n’a pas la chance de faire un vrai mariage d’amour…
Angeline rougit à ces mots, elle me surprendra toujours… Elle éclaircit sa voix avant de reprendre :
- — Merci, François-Philippe… il est toujours très agréable de l’entendre dire…
- — Quand je pense que nous aurions pu passer nos vies pas loin l’un de l’autre sans jamais avoir su que vous et moi…
- — Un signe du Destin, comme je vous l’ai déjà signalé, même si ce fut aux dépens de votre défunt frère.
Je lui capture les mains :
- — Tant pis pour lui, c’est malheureux pour lui, mais ce qui m’importe le plus, c’est vous et de faire votre bonheur !
- — Vous êtes lyrique, François-Philippe ! Arrêtez, je vous prie, je ne vais plus savoir où me mettre !
- — Aucun souci, vous vous mettrez dans mes bras !
Elle ne répond rien, elle se contente de poser sa délicate tête sur mon épaule. Nous restons quelques instants ainsi, sans rien dire, parmi les arbres qui bruissent.
C’est elle qui rompt le silence :
- — Merci de m’adorer ainsi, mais revenons à nos moutons, et surtout à une bergère, une chambrière. Que pensez-vous de ma proposition : vous, Toinette et moi ?
- — J’aimerais connaître les règles du jeu, chère Angeline…
- — Les règles du jeu, comment ça ?
- — Qu’est-ce qui m’est permis de faire, que ne voudriez-vous que je fasse à votre compagne de jeu ?
- — Laissez-moi réfléchir, je vous dirai ça d’ici ce soir…
Je la serre très fort contre moi, à l’étouffer :
- — Je vais être franc avec vous : je ne voudrais pas éveiller votre jalousie ou votre ressentiment, je ne désire pas vous perdre !
- — Si… si vous continuez… comme ça… vous allez… être… veuf… Vous m’étouffez !
- — Ah ! ? Pardon !
Je la relâche aussitôt, elle souffle, une main sur sa poitrine :
- — Vous ne mesurez pas votre force, mon cher mari !
- — Excusez-moi…
- — Je suis très heureuse que vous songiez à moi ainsi, vous êtes un adorable mari et aussi un amant admirable !
- — Vous me flattez, ma chère femme, élève et maîtresse !
Elle se lève, en souriant :
- — Foin de toutes ces flatteries, allons-y, mon ami, rentrons…
- — Flatteries ? Vous ne pensez pas ce que vous venez de dire ?
- — Si, je pense sincèrement que je suis très bien tombée avec vous, et je désire que vous soyez fier de moi, et je m’emploierai à toujours vous satisfaire !
- — Faites attention à ce que je ne vous prenne pas au pied de la lettre !
Elle rit doucement :
- — Je sais… Et je vais vous le prouver, séance tenante !
- — Comment ça, séance tenante ?
- — Votre fameuse bosse va m’y aider, mon cher mari !
Et aussitôt, elle s’agenouille entre mes jambes, et avec dextérité, elle met à jour mon dur mandrin, celui qui s’occupe d’elle tous les jours ou presque. Tandis qu’elle le taquine, elle commence à raconter son expérience lesbienne :
- — J’ai été assez surprise d’être si entreprenante envers cette pauvre servante qui ne s’attendait pas à ça…
- — Entreprenante ? Vous l’êtes, assurément, comme maintenant.
- — Avec vous, oui, je commence à savoir le faire. Mais avec une inconnue, non. Surtout que c’était bien la première fois que je lutinais de la sorte, de mon propre chef avec une femme.
- — Et ? Vos impressions ?
- — Toinette n’en était pas à sa première expérience, je crois. Ou bien, elle est très douée naturellement ! Tout s’est très bien passé ! Je comprends même pourquoi certaines femmes préfèrent les autres femmes aux hommes.
Elle donne un petit coup de langue sur le bout de mon gland tout écarlate. Je tressaille un peu, c’est très efficace ! Je réponds du mieux que je peux :
- — Ah bon ? Vous m’inquiétez !
- — Oui, je comprends fort bien, mais je vous rassure, je vous préfère toujours, vous, mon cher mari ! Mais je vous avoue sans détour que si j’étais restée mariée avec votre frère, j’aurais assurément choisi les femmes pour les joies du lit et du libertinage ! Mais je doute que j’en aie eu l’idée… Comme quoi qu’il faut un bon professeur pour découvrir des nouveaux horizons !
- — N’est-ce pas, ma chère élève…
- — En effet, mon cher professeur !
Et elle engloutit ma verge entre ses lèvres et commence une splendide fellation, jouant vicieusement de la langue autour de ma tige veinée ! Je sens que je ne vais pas résister bien longtemps, surtout que j’ai toujours devant les yeux les deux corps féminins en train de s’offrir mutuellement du plaisir !
Il n’y a pas à dire, ma femme sait s’y prendre avec la verge des hommes. J’imagine bien qu’un jour, elle s’attaque de la sorte à dix, vingt verges, qu’elle les épuise les unes après les autres, joyeusement, coquinement ! Ce voluptueux spectacle me plairait bien ! Ma si délicate Angeline en train de s’occuper de tant de verges à la fois !
Je serre les dents, il y a des choses auxquelles il ne faut pas songer dans pareil cas ! Cette coquine a dû bien sentir que j’avais quelques soucis, car, à présent, elle s’active vicieusement et j’ai des difficultés à me retenir !
Soudain, elle capture mes boules soyeuses et les masse avec application tandis que sa bouche se fait encore plus charmeuse. Un premier jet fuse, lourd de sperme, sa langue caresse lascivement mon gland, je soupire :
- — Vous êtes une délicieuse catin, ma mie !
- — Hum-hum !
Un second jet bondit dans cette bouche si accueillante et suave, je me libère, j’expulse, j’explose. C’est divin que de remplir de foutre une si jolie bouche, sa verge dure et virile entre de si exquises lèvres roses ! Je me sens transporté vers d’autres cieux, nettement plus ravissants que ceux promis par la religion. Le paradis sur terre est finalement nettement plus intéressant que l’hypothétique enfer de l’au-delà ! Surtout dans la bouche sensuelle d’une délicieuse et adorable catin qui sait indéniablement s’occuper d’une verge, et qui continue de la choyer après qu’elle se soit entièrement vidée !
J’adore le regard trouble qu’elle m’envoie, une fois qu’elle m’a ôté de sa bouche souillée, ses lèvres barbouillées de sperme, puis sa petite langue rose qui lèche voluptueusement les traces poisseuses…
Main dans la main, joyeusement, nous retournons au château. C’est alors que je réalise que ma femme ne m’a finalement pas parlé de son expérience matinale avec Toinette !
--ooOoo--
Le soir commence à tomber. Après le repas, nous devisons, Jean-Armand dans le petit salon quand soudain ma chère femme entre dans la pièce, l’air assez contrarié, ayant visiblement quelque chose à me dire. Me levant à moitié, je dis à mon hôte :
- — Excusez-moi, je crois que mon épouse me réclame…
- — Pas de souci, mon cher François-Philippe !
Je m’isole dans un coin reculé avec elle. Angeline me confie alors d’un air navré :
- — Toinette a dû partir en urgence tout à l’heure, sa mère est au plus mal.
- — Ah… ce sont des choses qui arrivent, vous savez…
- — Oui, je sais, mais… enfin… j’aurais beaucoup aimé… d’autant que j’en avais pris l’initiative, et ça tombe à l’eau !
- — Ce n’est pas tragique, ma chère épouse. Il y aura d’autres occasions.
- — Oui, mais ça me gêne vis-à-vis de vous…
Délicatement, je l’attire à moi :
- — N’ayez crainte ! Vous valez largement toutes les Toinette du monde !
- — Merci, mon cher mari flatteur !
- — Et si vous tenez vraiment à vous faire pardonner pour cet impondérable, alors soyez deux femmes cette nuit.
Elle prend un air pensif, un doigt sur les lèvres :
- — Pourquoi pas, mon cher époux. Vous êtes si arrangeant…
- — Pourquoi ne le serais-je pas ? Surtout avec vous !
Me penchant un peu plus, je dépose un preste baiser sur ses lèvres roses auquel elle répond avec une certaine ardeur. Après cette petite conversation, nous profitons de nos hôtes, nous parlons un peu de tout, nos femmes s’exercent parfois au clavecin, nous jouons un peu aux cartes avec de menus gages, dont le plus osé est un petit baiser entre Adeline et Henriette-Louise, répété trois fois, il est vrai. Je soupçonne mon ami d’avoir testé les bonnes dispositions de ma femme, mais n’ayant pas réussi à gagner, ce n’est jamais tombé sur lui. Pour ma part, je comprends qu’il semble y avoir une possibilité, mais pas tout de suite, du moins, pas ce soir.
Tardivement, nous prenons congé de nos hôtes après moult embrassades. Arrivée la première dans la chambre, Angeline me déclare sans complexe, une fois la porte fermée :
- — Je pense qu’Henriette vaut largement Toinette, comme vous dites.
- — À quoi devinez-vous ceci ?
- — Vous les hommes, vous ne savez pas voir les petits signes. Sans compter les baisers des gages.
- — Ce furent de simples baisers de gage, justement.
- — Il y a la façon de les donner, mon cher époux !
Je ne réponds rien, pensif. Ça confirme ce que je pensais. J’aide ma femme à ôter son corset, d’autant qu’elle ne peut pas y arriver seule. Et puis, ça m’amuse de le faire, de révéler lentement sa blanche chemise assez transparente, et de goûter des yeux les courbes de son corps que je connais si bien à présent, mais dont je ne me lasse point ! D’ailleurs, m’en lasserai-je un jour ?
Le corset enlevé, je m’allonge sur le lit, me calant dans les oreillers, puis j’ordonne à ma femme et élève :
- — Venez donc vous asseoir sur mon vit !
- — Je suis votre humble élève, cher professeur particulier !
Elle s’exécute avec grâce, ce n’est pas la première fois que je lui propose une amazone, et je sais qu’elle aime cette position, car elle peut mieux contrôler mon pieu en elle, et se donner ainsi un maximum de plaisir. Mais j’ai prévu autre chose…
Avec lenteur, elle pivote, elle ondule autour de mon mandrin rivé en elle. Visiblement, elle apprécie beaucoup ! J’aime voir se peindre petit à petit sur son visage la couleur du plaisir puis celle de la jouissance… Je la laisse profiter de moi encore quelques instants. Elle ferme les yeux pour mieux profiter du plaisir qu’elle s’inflige.
Avant qu’elle ne parte complètement, je décide de passer à la suite :
- — Il est temps d’aborder le chapitre suivant !
- — Quel est donc cet autre chapitre ?
- — Pour commencer, faire la même chose, mais dans votre petit trou…
- — Oh !
Ce qui ne l’empêche pas de se retirer pour positionner ma verge juste à son entrée des artistes. Je lui ordonne :
- — Comme il est bien lubrifié à présent, c’est vous, de votre plein gré, qui allez vous empaler sur mon braquemart, car vous aimez être prise de la sorte !
- — C’est moi qui dois faire tout le travail ? Comme si vous étiez un morceau de bois ou de bronze ?
- — Exactement !
Elle guide sans faiblir mon gland vers sa sombre entrée, puis quand elle pense avoir trouvé le bon angle, elle s’assied posément dessus, le faisant entrer lentement mais sûrement dans ses profondeurs. Elle pousse divers soupirs au fur et à mesure que mon vit disparaît en elle.
Puis arrive le moment où tout a été englouti en elle. Elle soupire longuement, l’anus écarté, ses entrailles envahies. Elle demande :
- — Toute votre belle verge est enfin en moi…
- — C’est très bien ! La sentez-vous ?
- — Oh oui, je la sens bien ! Elle m’écartèle ! C’est… Ooh ! Puissant ! !
- — Très bien ! Maintenant, j’exige que vous remuiez dessus, qu’elle entre et qu’elle sorte, qu’elle aille en vous dans le moindre recoin. Et interdiction de vous masturber ! Seulement lors de mon autorisation !
- — Vous êtes un professeur exigeant !
Elle exécute ce que je lui ai ordonné. Elle pivote, ondule, se tord autour de mon pieu de chair. Elle le fait sortir un peu pour mieux replonger dessus. Elle halète, elle soupire longuement, mais elle ne faiblit pas, en bonne élève appliquée qu’elle est. Soudain elle accélère son va-et-vient autour de ma verge qui commence à souffrir un peu de cette malaxation forcenée. Elle se pistonne carrément sur mon vit que je vois sortir puis entrer dans son étroit tunnel. Les bougies jettent sur elles leur lueur blafarde, étirant les ombres de ses courbes si féminines, faisant luire ses lèvres entrouvertes.
Je constate qu’Angeline commence doucement à décoller, je décide de la faire retomber un peu sur terre, la leçon étant loin d’être finie :
- — Angeline, passons à l’étape suivante, la fille à soldat ! J’explique le contexte : vous vivez de votre cul, vous êtes une petite traînée capable de faire n’importe quoi pour quelques sous. Avez-vous compris ?
- — Oui, cher professeur
- — Très bien, allons-y !
Je me repositionne mieux, pour jouir du spectacle qu’elle va m’offrir. J’espère ardemment que je ne craquerai pas entre-temps, car ça promet d’être très excitant dans la dégradation ! Et je reconnais avoir une petite arrière-pensée, mais je tiens à vérifier les aptitudes de mon élève.
- — Maintenant, mettez-vous en appui sur vos bras et vos jambes, ventre en l’air, votre con bien dirigé vers moi, et déchaînez-vous sur mon vit afin qu’il vous perfore les entrailles.
Docile, elle se positionne comme je le lui ai indiqué, sans s’évader de mon mandrin fermement rivé en elle. Une fois arrivée en bonne situation, elle constate :
- — Cette position est trop forte ! J’ai l’impression que vous allez me déchirer avec votre pieu et qu’il va transpercer mon ventre !
- — Mon pieu n’est pas assez grand pour que ça vous arrive, ne vous inquiétez pas. De plus, vous savez très bien que je ne veux que votre plaisir, loin de moi de vous mettre en danger.
- — Oui, je sais bien, mais ça me fait un peu peur !
- — La peur est un bon stimulant… Écartez un peu plus vos jambes, oui comme ça, que je puisse admirer votre fente afin de la câliner ou de la torturer à souhait !
Admirable ! Ma femme est impudiquement ouverte à mes caprices, ses délicates lèvres intimes à ma portée. Je me fais un plaisir de jouer avec, d’abord doucement puis de plus en plus rudement. Durant ce temps, elle pivote lascivement autour du pieu qui la rive à moi. Je décide de franchir un premier pont :
- — Très bien, ma délicieuse estudiantine ! Passons à l’étape suivante !
- — Oui, cher professeur ! Votre élève est tout ouïe !
J’arrête de jouer avec ses lèvres, pour mieux me caler sur les oreillers :
- — Remue mieux ton cul, petite vicieuse ! Je veux une vraie putain au bout de mon vit !
- — Bien, monsieur !
- — Je vais te défoncer le cul, ma biteuse ! Jusqu’à que ce qu’il se fende en deux ! C’est tout ce que mérite une chaudasse comme toi !
- — Humm, oui ! C’est tout ce que je mérite, moi qui ne suis qu’une sale petite garce !
Angeline semble avoir compris les nouvelles règles du jeu. Je vais donc me faire un plaisir d’entamer la partie. Et une incroyable chevauchée commence, autant de mon fait que de l’ardeur qu’elle y met !
Au bout d’un certain temps, je préfère lui demander de se retirer, car je crains que mon cinquième membre finisse par subir bien des mortifications, tant cette chevauchée est diabolique ! Ma femme ne s’est guère ménagée depuis tout à l’heure, et en a fait de même pour moi !
- — Il suffit, salope ! Libère ma queue et fais-lui réparation de ta bouche !
Elle s’exécute sans discussion. Sa délicieuse sucette me permet de reprendre contenance et surtout faire que ma verge ne soit plus soumise à un traitement forcené ! J’aime son cul, je l’adore même, mais ses lèvres et sa langue sont très douces !
Puis j’exige d’elle à nouveau diverses choses, la traitant en vraie fille à soldat, elle semble beaucoup apprécier ce nouveau jeu, en élève appliquée qu’elle est depuis notre mariage. Oui, je ne pouvais pas rêver de meilleure femme et maîtresse qu’Angeline !
Je me surprends à caresser ses cheveux. Elle lève alors la tête, ses yeux sont brillants, elle sourit étrangement. Je fronce les sourcils pour paraître plus méchant, mais elle ne change pas d’expression pour autant. J’ordonne :
- — Offre-toi en chienne ! Maintenant !
- — Bien, monsieur le soldat !
Me tournant lascivement le dos, elle est agenouillée, le séant bien en évidence, la tête dans l’oreiller, les bras en arrière, abandonnée, totalement docile. Pas tout à fait l’image d’une fille à soldat, mais ce n’est pas déplaisant ! Je suis en train de lui ramoner impétueusement le con, sans trop d’égard, comme je le faisais parfois juste après une bataille, pour oublier l’odeur de mort qui nous imprégnait tous, comme pour faire la nique à tous ces malheurs, pour me sentir vivant et puissant.
C’est une période de ma vie que j’aurais aimé effacer de ma mémoire, même si souvent elle revient périodiquement à mon esprit. Angeline m’aide beaucoup à oublier, à sa façon…
- — Tu vas goûter à ma grosse queue, ma gueuse !
- — Oooh oui ! Encore ! plus fort !
Elle se laisse faire passivement, totalement abandonnée à mes coups de boutoir. Mon corps claque sur ses fesses dont les masses tremblotent sur les divers impacts, telles des masses gélatineuses. Ton corps est au diapason de mon braquemart qui rythme impitoyablement son con offert et défoncé. C’est une immense jouissance que de la posséder ainsi, sans retenue, bestialement !
- — Ah oui, petite catin ! Prends ça et encore ça !
- — Ah ! Ah ! Encore ! Oui encore ! Ah !
- — Hein, que tu aimes ça, bougresse ? Tu vas en avoir plein, je vais te remplir à fond, tu vas voir !
Je ne résiste pas bien longtemps et dans un grand râle, je me vide en elle, férocement, en longues salves, tout en la pistonnant sans relâche, indifférent à mon sperme qui déborde, qui dégouline ! A-t-elle joui ? Je ne sais pas ! Sans doute, si j’en crois certains tressaillements. Je dois reconnaître que sur le moment, j’ai un peu oublié d’être un mari équitable…
Peu importe ! Emporté par mon élan, je continue à plonger en elle et à sortir, tant que ma verge, qui s’amollit de plus en plus, me le permet encore ! Et même si j’en mets partout ! C’est si bon de revenir à des comportements primitifs ! Trop bon !
Puis épuisés, nous nous effondrons dans les draps. Pas pour bien longtemps, car bien vite, nous reprenons nos turpitudes, Angeline ne semblant pas détester son nouveau rôle de fille à soldat. Et bien sûr, je me fais un plaisir de lui enseigner ce que je sais et même un peu plus ! Il y a toujours moyen d’explorer certaines voies qu’on aurait aimé sillonner sans avoir osé le faire à l’époque ! La relation professeur-élève est décidément bien pratique !
Hélas, tout possède une fin, même les meilleures choses ! Et bien même que l’appétit vienne en mangeant, nos corps ont finalement besoin de repos, nous ne sommes malheureusement que des êtres humains. La Divine Providence n’a pas toujours bien fait les choses ! Quelle tristesse de devoir s’arrêter quand l’esprit veut et que le corps n’en peut plus…
Nous sommes avachis dans les draps complètement froissés et souillés, l’un contre l’autre. Dans un dernier sursaut, je me redresse pour souffler et moucher les chandelles. Puis à nouveau enlacés, nous nous endormons bien vite !
--ooOoo--
Après cette nuit assez mémorable, nous avons dormi, Angeline et moi, une bonne partie de la matinée. Ce fut un doux réveil très tendre, bien différent des turpitudes d’hier, comme quoi nous pouvons avoir en nous une face blanche et une autre noire, tel des Janus à deux visages… Plus tard, Jean-Armand et moi devisons dans un petit salon, nos femmes faisant dehors la causette en ce début d’après-midi. Je demande sans fard à mon hôte :
- — L’hiver n’a pas été trop dramatique pour vous ici, aux Cinq-Bois ?
- — Ne m’en parlez pas ! Avec le printemps qui fut tardif, la plupart des récoltes sont compromises ! Mais par bonheur, nous avons la chance d’avoir la mer à nos portes. Et le blé manquant, ainsi que les légumes, pourront être remplacés par le poisson, à défaut de moules et les coques, car elles ont toutes crevées, hélas.
- — Vous avez quelques réserves, je suppose.
Attrapant sa chopine, mon vis-à-vis soupire :
- — Oui, quelques maigres réserves, car les précédentes récoltes n’ont pas été à la hauteur. Mais si le prochain hiver est pareil à celui que nous venons de subir, alors nous sommes dans la mouise la plus totale ! Je repars aux armées à l’automne, j’espère bien que mon commandement et nos victoires permettront à ma bourse d’être plus grosse !
- — Je vous l’espère !
- — Ne parlons plus de cela, mais plutôt de ce qui fait notre joie : nos femmes.
- — Vaste sujet, Jean-Armand !
Il brandit sa chopine, j’en fais de même. Il sourit :
- — À nos femmes et à toutes les autres, mon ami !
- — À nos femmes, et aussi aux autres, mon ami !
Puis nous buvons. C’est lui qui attaque sans détour :
- — Quelque chose me dit, mon cher François-Philippe, que vos nuits ne sont pas de tout repos avec votre charmante épouse !
- — Et pas que les nuits…
Posant sa chopine, il rit bruyamment :
- — Je me doute bien que pareille femme ne se contente pas de respirer l’air du temps… On devine qu’elle est polissonne et même plus, je ne saurais pas dire pourquoi, mais quelque chose me le susurre à l’oreille.
- — Vous n’êtes point sourd ! Et vous-même ?
- — Vous voulez parler de ma tendre et petite femme ? Tout se passe pour le mieux avec elle. Pour tout vous dire, au départ, on me destinait sa sœur qui était certes plus jolie, mais aussi plus prude.
- — Et vous avez préféré la moins prude ?
Il rit bruyamment à nouveau :
- — Une belle femme, c’est bien, mais nous autres, les hommes, nous avons d’autres plaisirs que ceux des yeux et de la religion !
- — Je ne vous le fais pas dire…
- — Nos femmes, qui semblent très bien s’entendre, ont aussi un point commun : nous ne sommes pas les premiers, mais elles nous font très facilement oublier ce petit détail !
- — Je crains de ne pas comprendre tout à fait.
- — Vous faites semblant de ne pas comprendre. Vous avez épousé votre belle-sœur, il me semble. Quant à moi, Henriette avait un peu fauté avec un nobliau du coin, mais heureusement pour elle, pas de polichinelle dans le tiroir ! Bref, j’ai sauvé ma femme du couvent où elle devait être enfermée, et tout le monde, elle, sa famille, la famille du nobliau détrousseur, a été content du dénouement. Et moi aussi !
Sans attendre ma réponse, il se lève et va vers la fenêtre. Après avoir jeté un coup d’œil, il dit simplement, d’un ton enjoué :
- — D’ici, je peux voir nos pouliches, nos belles pouliches.
Je me lève pour aller voir à mon tour ce qu’il y a derrière la fenêtre. Comme je le pensais, il fait bien allusion à nos deux femmes qui devisent près d’un bosquet parfaitement taillé. Mon ami est resté un peu trop longtemps dans l’armée, il en a gardé quelques rudes manières peu compatibles avec la Cour. Peut-être est-ce mieux ainsi…
Soudain, il s’enflamme :
- — Foin de toutes ces billevesées sur la piété et la dévotion ! Voyez combien la Cour est elle-même bigote à un point inimaginable ! Pourtant, l’hiver fut épouvantable, les innocents sont morts à milliers, Dieu, là-haut, n’a rien fait. Pourtant, la France n’est-elle point la fille aînée de l’Église ?
- — Méfiez-vous de ce que vous dites, Jean-Armand…
- — Je sais que je peux avoir confiance en vous. Je parie que vous pensez la même chose, mais pas avec les mêmes mots, vous êtes plus policé que moi.
En effet, ce n’est pas faux. Posant ma main sur son épaule, je réponds :
- — Pas tout à fait avec les mêmes mots, je vous l’accorde…
- — Le Roi est vieux, et quand il partira bientôt rejoindre le Père Éternel par-delà les nuages, le peuple dansera de joie, les nobles respireront et le libertinage sera effréné pour compenser toutes ces dernières années sombres.
- — Le libertinage sera effréné ? Je crois savoir que, vous comme moi, nous n’avons pas attendu la mort du Roi pour y glisser… J’ai même souvenir que vous n’étiez pas le premier à confession, mais pas le dernier pour certains soupers…
Hilare, il se tourne vers moi :
- — Ce que j’aime chez vous, c’est votre façon de le dire sans avoir l’air d’y toucher !
- — Chacun son caractère, mon ami.
- — Encore une autre démonstration ! Parlons franchement : je suppose que vous et votre femme ne vous contentez pas que des chemises de procréation, comme on dit.
- — Certes non ! Vous non plus, n’est-ce pas ? D’ailleurs, je me demande s’il existe une chemise ayant une ouverture assez large pour laisser passer votre bâton de vie, bien qu’une paire de ciseaux puisse allègrement rectifier le tir !
- — Du moment que cette paire de ciseaux ne coupe pas mon bâton de vie, comme vous dites si bien !
Il s’appuie contre le mur qui borde la fenêtre. J’attends la suite, même si je pense avoir une petite idée de ce qui va être dit… Il se décide peu après :
- — Vous ne me tendrez pas la perche à ce que je crois comprendre, François-Philippe…
- — Qui me disait, il y a quelques années, qu’il faut savoir plonger dans la mêlée et advienne ce que pourra, Dieu y reconnaissant les siens ?
Enjoué, il s’esclaffe :
- — Vous n’avez décidément point changé, mon cher François-Philippe ! Votre pauvre paternel doit maudire le ciel de votre sens de la répartie !
- — Vous ne croyez pas si bien dire ! Il me lance, il me tance et me poursuit au sujet de mon héritier ! Pas un jour sans qu’il n’y fasse allusion…
- — Laissez-moi deviner que vous faites tout ce qu’il faut, en apparence, pour que survienne un petit Mestrevant, mais que curieusement, rien n’arrive ?
- — En apparence, c’est vite dit… Mon père me reproche à demi-mot d’être assez nocturnement… sonore… Et trop démonstratif envers mon ex-belle-sœur et nouvellement ma chère épouse.
- — Je ne vous jetterais certainement pas la pierre puisque je n’ignore pas non plus comment on ne fait pas les héritiers, enfin, pas tout de suite. Mais, contrairement à vous, je n’ai pas de père sur mon dos pour m’inciter à perpétuer mon nom !
- — Vous ne connaissez pas votre chance !
Il ne répond rien, nous nous contentons de regarder à nouveau nos femmes en train de papoter avec enthousiasme. C’est alors que je pose la question qui me trotte dans la tête depuis que je connais Henriette-Louise :
- — Excusez-moi, cher ami, mais j’ai une question indiscrète à vous formuler…
- — Formulez, formulez…
- — Sachant votre gabarit et tout ce qui s’ensuit, et constatant les deux pieds et les quatre pouces d’écart entre vous et votre tendre épouse, je me demandais comment l’épée pouvait être entière en son fourreau ?
- — C’est dit en de galants termes !
Je me contente de sourire ; amusé, il me regarde du coin de l’œil. Je développe ma pensée :
- — Comme nous avons fréquenté les mêmes soupers tardifs et autres festivités, je sais que votre réputation en la matière n’est point une légende, d’autant que j’ai pu vous voir à l’œuvre.
- — Moi aussi, j’ai pu vous voir à l’œuvre, et votre imagination en la matière, comme vous dites si bien, était largement plus grande, à l’époque, que mon bâton de vie ! Et je suppose que rien n’a beaucoup changé depuis cette époque…
- — Je dirais même que mon imagination s’emballe au fil du temps…
- — Avec pareille femme, je vous crois sur parole !
Il regarde une fois de plus par la fenêtre. Je lui demande :
- — Vous n’avez toujours pas répondu à ma question… Elle est si… fragile et vous si fort.
- — Des fourreaux, il y en a trois, voire quatre. Je reconnais que son vase naturel n’est pas très adéquat, pour parler comme vous, François-Philippe. À mon grand étonnement, Henriette-Louise sait très bien se servir de sa bouche, mais ça reste limité en profondeur, même si c’est très bon. C’est un plaisir qu’elle me refuse rarement. Je suppose qu’il en est de même pour votre femme…
- — Bien raisonné, Jean-Armand ! Angeline est douée…
- — Nos femmes sont douées, mais je reconnais que j’aimerais pouvoir comparer leurs mérites respectifs…
Je pose à nouveau ma main sur son épaule, tout en souriant :
- — Je vous reconnais bien là !
- — Vous n’avez pas dit non…
- — Je n’ai pas dit oui, non plus… Et le troisième fourreau ?
Jean-Armand pose son front contre la vitre :
- — Si j’ai été étonné pour sa bouche, je dois avouer que j’ai été totalement stupéfait quant au troisième fourreau, le plus sombre !
- — Vous voulez dire qu’elle… absorbe tout ?
- — Oui… et avec une facilité déconcertante ! Je peux même me laisser aller à des cavalcades insensées, et ma pouliche adore ça !
- — C’est… c’est incroyable !
- — Oui, c’est incroyable, mais c’est la stricte vérité !
Rêveur, je regarde mieux par la fenêtre :
- — Si je m’écoutais, je vous dirais que je demande à voir…
- — Demandez… demandez, mon cher François-Philippe… et vous n’avez pas dit non pour un comparatif…
- — En effet… pensez-vous que nos femmes seraient d’accord ?
Les mains sur les hanches, il soupire :
- — Avec les femmes, nous les hommes, nous ne savons jamais rien…
- — Oui, je reconnais que l’étude des champignons offre beaucoup moins d’aléas que celle des femmes ! Et le quatrième fourreau ?
- — Il faut de la gorge pour cela, et nos femmes n’en ont pas assez…
- — Je vois à quoi vous faites allusion… mais elles ont néanmoins de quoi pallier nos plaisirs et désirs !
- — Je vous le concède, François-Philippe, mais j’aime la chair, la chair débordante…
Étonné, je lui fais remarquer :
- — Je ne vous comprends plus, Jean-Armand ! Pourquoi avoir épousé une telle frêle jeune femme ? Votre épouse ressemble nettement plus à une délicate poupée qu’à une robuste tenancière dont vous étiez fort friand naguère !
- — Moi-même, je ne me comprends pas bien. Les extrêmes s’attirent, dit-on… Et peut-être que nos femmes se doivent d’être différentes de nos maîtresses…
- — Pourquoi donc ? Auriez-vous une maîtresse quelque part ?
- — Même pas ! Sauf bien sûr des filles à soldat quand je suis à la guerre, il faut bien du réconfort après avoir tranché, coupé, éviscéré, mousqueté à tout va !
- — J’en ai su quelque chose… Depuis, je préfère nettement l’étude des champignons et surtout les jupons et corsages de ma femme…
Soudain, Jean-Armand reprend du poil de la bête :
- — J’ai une proposition à vous faire !
- — Je suis à votre écoute…
- — Je vous fais une démonstration du troisième fourreau en échange d’un comparatif buccal.
Je suis assez surpris de cette proposition. Il y a bien des années, elle ne m’aurait pas étonnée alors que nous étions tous les deux dans l’armée, mais là, il s’agit de nos épouses légitimes et non de filles à soldat ! Je le fais remarquer :
- — Jean-Armand, je vous signale qu’il s’agit de nos épouses…
- — Épouses, filles, catins, putains, ce sont toutes des femmes ! Ne me dites pas que vous contez chastement fleurette à votre Angeline ?
- — Loin s’en faut, loin s’en faut ! Mais vous savez comme moi ce qu’il en coûte à ceux et celles qui pratiquent le plaisir des bougres. Le dernier bûcher n’est pas encore tout à fait refroidi…
- — Ne me dites pas que vous ne passez jamais par là ? Vous me feriez largement rire, séance tenante !
- — Je ne dirais certainement pas le contraire… Vous avez raison, si ça reste entre vos murs, pas de souci, en effet… Et puis, ça fera une nouvelle leçon pour la chère Angeline !
- — Ah bon ? Une leçon ? Expliquez-moi donc cela…
Je lui explique, ça l’amuse beaucoup. Une fois mon histoire achevée, il me donne une grosse bourrade dans le dos qui manque de me faire choir, et il s’esclaffe :
- — Sacré filou ! Ah la belle excuse du professeur et de son élève ! Et cette histoire de montagnes et de cimes dans un pays de plaine, c’est fabuleux ! Si j’écris un jour mes mémoires, faudra que je case cette historiette, sans mentionner qui, bien sûr !
- — En tout cas, ça marche très bien !
- — En tout cas, votre Angeline est une fieffée coquine ! Comme la mienne d’ailleurs !
Sur ce, il ouvre grand la fenêtre et hèle les deux femmes :
- — Mesdames, si vous vouliez nous rejoindre, je vous prie !
Puis il se tourne vers moi :
- — Alea jacta est, comme le dirait le grand Jules !
- — Alea jacta est…
--ooOoo--
De retour du dehors, nos deux femmes sont à présent avec nous, dans le salon. Je m’approche de la mienne et je lui glisse à l’oreille :
- — Chère élève, voici venir une leçon non prévue, mais qui sera très profitable…
- — Vous… vous voulez dire quoi, par une leçon pas prévue, mais très profitable ?
Durant ce temps, Jean-Armand s’entretient avec sa femme qui rougit. Les yeux grand ouverts, elle se tourne vers nous et bafouille :
- — Vous… vous êtes… vous êtes d’accord ?
- — Pour ma part, je le suis. Quant à Angeline, ce sera une agréable leçon.
Henriette-Louise bredouille :
- — Ah… ah bon ? Qu’il en soit ainsi selon le désir de mon cher époux…
Et aussitôt, sous le regard étonné de ma femme, elle relève tous ses jupons pour venir allonger son buste sur la table, les fesses délicatement blanches, encore plus mises en valeur par les bas et leurs rubans. De sa large main, Jean-Armand caresse ce mignon petit fessier et demande à Angeline :
- — Que pensez-vous du cul de ma femme, chère Angeline ?
- — Que c’est un beau cul, cher Jean-Armand…
- — C’est un beau et bon cul, je suis parfaitement d’accord avec vous ! Et que pensez-vous de ceci ?
Sans sourciller, il révèle au grand jour sa grosse verge. Écarquillant les yeux, ma chère femme lui répond néanmoins sans ciller :
- — Vous avez là un bien beau vit, cher Jean-Armand…
- — J’en suis fort aise ! Vous plaît-il ?
- — Il ne me déplaît point…
- — J’en suis encore plus fort aise ! Voulez-vous y goûter ?
Angeline se tourne vers moi, me questionnant du regard. Je lui murmure :
- — C’est vous qui décidez, selon votre propre plaisir…
- — Et Henriette ?
- — Son mari désire nous démontrer sa stupéfiante capacité à l’engloutir au plus profond.
- — Quoi ? Où ça ? Devant ? Derrière ?
- — Derrière…
Elle s’exclame :
- — Mais c’est impossible ! Il a une telle épée et elle est tellement frêle que…
- — Il paraît qu’Henriette-Louise est coutumière du fait.
- — Franchement, là, je demande à voir ! Oh pardon !
- — Ne vous excusez pas, moi aussi, ma chère femme !
À petits pas, Angeline s’approche du couple. Elle interroge du regard sa nouvelle amie qui lui répond en souriant. Elle demande à Jean-Armand :
- — Vous souhaitez nous démontrer que votre énorme vit peut s’enfouir dans votre délicate femme ?
- — Je vous remercie pour le « énorme ». Croyez-moi ou pas, mais ma femme aime que j’entre en elle de la sorte.
- — Est-ce vrai, Henriette ?
Toujours allongée sur la table, fesses nues, celle-ci répond, enjouée :
- — Oui, c’est vrai !
- — C’est un sacré morceau !
- — Comme vous vous exprimez, Angeline !
- — Chère Henriette, pour les joies de la bagatelle, j’ai appris qu’il faut savoir nommer un chat un chat ! J’ai eu pour cela un bon professeur !
- — Je n’en doute point… moi aussi…
- — Serions-nous deux gourgandines ?
- — Sans doute…
- — Dans ce cas, chère Henriette, puis-je me permettre une privauté envers votre seigneur et maître ?
- — Faites donc, mais faites en sorte que je puisse voir…
- — Il va de soi.
Elle s’approche alors de Jean-Armand, puis d’une main, elle capture la base de sa grosse verge palpitante :
- — Venez donc avec moi, que votre femme en profite.
- — Je vous suis sans problème !
Ils se déplacent de quelques pas, Angeline dirigeant Jean-Armand par le vit comme s’il s’agissait de la main d’un enfant. Puis elle s’agenouille, capturant le mandrin de chair à deux mains :
- — Vous avez un sacré engin, Jean-Armand !
- — Merci ! Il est ma fierté !
- — Je vous comprends ! Mon mari n’a pas le même, mais il me convient parfaitement, car le vôtre, je vous l’avoue, me fait un peu peur !
- — N’ayez crainte ! Quand vous le connaîtrez mieux, vous verrez qu’il ne fait plus peur ! Ma chère femme en sait quelque chose, n’est-ce pas ?
- — Oui, mon chéri, répond-elle.
Angeline ouvre grand la bouche et accueille sans ciller le gros gland écarlate. Jean-Armand soupire d’aise, il apprécie vivement ces nouvelles lèvres qui s’occupent ainsi de lui. Henriette regarde avec attention. Elle n’est visiblement pas une oie blanche, et mon ami a dû le deviner assez vite. Angeline câline de la langue la large tige, suivant du bout de la langue diverses veines palpitantes, avant d’aller chapeauter à nouveau un gland qui semble se gonfler encore plus, envahissant sa bouche, déformant ses joues.
- — Occupez-vous de ma femme, François-Philippe. Il n’est pas bon de laisser languir une femme !
- — Vous avez parfaitement raison !
Et je m’agenouille devant cette belle croupe offerte, jouant de la langue du mieux que je puis. La réaction à mes caresses insidieuse est assez rapide ; déjà la cyprine humecte ses lèvres intimes. Je me fais un plaisir d’aller boire à cette source. Henriette-Louise soupire d’aise. Mes doigts remplacent ma langue, et commencent à taquiner un petit bouton rose qui s’avère être très sensible. Mon nez remonte dans le sillon fessier où je déniche un petit trou palpitant. Je m’aperçois que celui-ci s’entrouvre déjà, sans doute l’habitude, surtout quand on connaît l’importance du pieu qui s’enfonce dans ce délicat endroit.
Durant ce temps, Angeline joue toujours avec son nouveau jouet qu’elle manipule avec dextérité malgré son épaisseur. Jean-Armand est aux anges, je le comprends ! Alors que je joue sensuellement de la langue à l’orée de son anus délicatement ouvert, Henriette-Louise s’agite, vibre, halète ! Son mari me lance :
- — Eh bien, petit filou, je vois que ma femme aime vos petites manières !
- — Je vois aussi que vous aimez les petites manières de ma femme !
- — Elle sait indéniablement s’y prendre ! Une fieffée coquine que vous avez là !
- — La vôtre n’est pas en reste ! Venez donc nous faire voir comment elle vous reçoit…
Ôtant la verge raide de sa bouche, Angeline proteste :
- — Et moi alors ?
- — N’ayez crainte ! Je me ferais un plaisir de vous honorer par la suite, je ne suis pas un mousquet à un seul coup ! Les doigts des deux mains ne me font pas peur !
- — Tant que ça ? Ou vous vous vantez ?
- — Demandez donc à ma femme !
Entre deux soupirs d’aise, celle-ci arrive à répondre :
- — Et même plus… c’est infernal…
Jean-Armand s’approche de sa femme, je m’écarte un peu, je positionne ma main autrement pour continuer à masturber Henriette-Louise. Puis posément, il darde son gland plein de salive vers l’entrée sombre et pousse pour venir s’engloutir sans trop de difficulté, tandis que sa femme gémit faiblement. Angeline ne peut s’empêcher de s’exclamer :
- — Eh bien ! Quel morceau !
- — Et ce n’est pas fini, il me reste encore toute la tige !
Et sans vergogne, il commence des va-et-vient pour s’enfoncer pouce par pouce entre les fesses tendues de sa femme. Je dois reconnaître que ça me fait tout drôle de voir un tel engin s’enfouir dans un si frêle petit cul !
Henriette halète, je ne saurais dire si c’est l’effet de mes doigts ou celui du mandrin qu’elle a à moitié en elle. Ou les deux. Jean-Armand marque un petit temps d’arrêt, puis écartant bien les fesses de sa femme, il s’enfonce lentement et impitoyablement jusqu’à la garde, tandis qu’elle hulule. Puis il relève la tête, majestueux :
- — Ne vous avais-je point dit que ma femme m’accueillait en elle tout entier ?
- — En effet, c’est… extraordinaire ! Mais où peut-elle mettre tout ça ?
- — Et vous n’avez encore rien vu !
Soudain, il commence à pistonner furieusement sa femme ; elle se débat, mais elle le ne chasse pas. Il accentue ses terribles va-et-vient, sortant presque pour venir ensuite disparaître totalement. Henriette-Louise s’agrippe à la table, poussant des tas de petits cris désarticulés, subissant cet assaut impitoyable, les fesses bien tendues vers son tortionnaire.
Puis elle se dresse à moitié, se fige…
Elle explose, jouissant comme une petite folle, toujours pistonnée sans relâche par son mari qui, visiblement, éjacule en elle dans un grand râle bestial.
Angeline et moi sommes assez impressionnés par cette sodomie très ardente ! Rivé dans sa femme, Jean-Armand reste immobile, sans doute pour bien ressentir sa présence en elle. C’est quelque chose que j’aime bien faire, moi aussi. Je retire ma main toute détrempée des lèvres moites d’Henriette-Louise. À ma grande surprise, ma femme s’en saisit pour lécher un de mes doigts. Comme visiblement elle aime, elle lèche mes autres doigts.
Après un faible grognement, Jean-Armand se retire lentement des entrailles de sa femme qui reste prostrée sur la table, secouée par diverses vagues. Abandonnant ma main, fascinée, Angeline s’approche, mettant presque son nez sur la tige qui s’extirpe peu à peu du corps de sa nouvelle amie.
À peine le gland est-il sorti qu’elle le capture dans sa bouche, le savourant comme un bonbon, saisissant la tige molle et poisseuse de ses deux mains, indifférente à la souillure de ses doigts. Jean-Armand se tourne alors vers moi et dit d’une voix hachée :
- — Ce n’est pas une catin que vous avez épousée, mais une remarquable putain ! Veillez bien sur elle ! Sinon, je vous l’enlève !
- — Je n’y manquerais pas !
Envoûté, je regarde Angeline qui s’active toujours autour de sa nouvelle friandise. Puis me tournant vers la femme de mon hôte, je suis impressionné par l’ouverture béante qu’elle possède encore entre les fesses, d’où ruisselle un foutre qui dégouline suavement le long de ses cuisses puis de ses bas…
Je me dis alors que ça ne fait que commencer !
--ooOoo--
Après, tout s’est enchaîné avec une facilité stupéfiante, une sorte de tourbillon des sens, nos femmes nues, ayant néanmoins gardé leurs bas, leurs rubans qu’il a fallu remettre plus d’une fois. J’ai pu goûter à la saveur onctueuse du fruit d’Henriette, tout comme Jean-Armand a pu le faire avec Angeline. J’ai pu couvrir deux corps de femmes de moult baisers, de caresses à la fois voluptueuses et insidieuses…
Nous avons fait beaucoup d’agaceries entre nous, découvert petit à petit les autres corps, goûté, caressé, patiné, mordillé. Henriette a peut-être un physique de poupée quand elle est vêtue, mais c’est incontestablement une femme, une fois ses habits ôtés. Et c’est une bonne découverte pour moi. De son côté, Angeline ne semble pas se lasser de découvrir son nouveau et géant partenaire.
À présent, nos femmes sont à quatre pattes, toutes les deux, elles sont face à face, leurs lèvres soudées dans un long et sensuel baiser. C’est très émoustillant de voir à quel point elles sont devenues plus qu’amies. Peut-être un souvenir du couvent. Nous, les hommes, nos mains sur leurs hanches charnelles, nous sommes agenouillés entre leurs jambes, en train de les prendre de concert en levrette. Nous synchronisons nos va-et-vient en elles, profitant de ce moment de parfaite harmonie. Je me laisse aller à dire :
- — Quel parfait moment !
- — À qui le dites-vous ! La parfaite félicité avec deux délicieuses femmes, nos femmes dont nous profitons. Le paradis sur terre existe, nous le vivons actuellement !
- — Et ce paradis ne fait que commencer…
- — Ça fait pourtant un certain moment que nous foutons allégrement !
- — Oh, je n’ai pas compté, et je ne me lancerai pas dans un concours avec vous, Jeannot !
- — Ah, vous avez utilisé mon surnom de l’époque !
Fourrageant toujours ma femme avec volupté, levant les yeux, je réponds :
- — C’était une certaine époque. Nous sommes dans une autre…
- — Une autre qui est très bien, surtout avec nos femmes !
- — À ce propos, voulez-vous qu’on échange nos places ?
- — Avec plaisir ! Mais Angeline acceptera-t-elle ?
C’est ma femme qui répond à ma place :
- — Je veux bien de vous, Jean-Armand, mais soyez doux, car je n’ai pas l’habitude des vits démesurés !
- — Vous me flattez ! Je promets d’être à votre écoute et de faire attention. Mon souhait est de vous donner du plaisir, pas de vous faire mal !
- — Si vous respectez votre parole, je veux bien de vous en moi…
Nous échangeons nos places. C’est avec un grand plaisir que je dirige puis enfonce ma verge dans l’antre accueillant et humide d’Henriette qui semble apprécier ma venue en elle. De son côté, Jean-Armand s’apprête à entrer dans ma femme qui appréhende un peu la chose.
- — N’ayez crainte, détendez-vous, chère Angeline…
- — On voit bien que vous n’êtes pas à ma place, Monsieur le cheval !
Jean-Armand se contente de rire. Guidant précisément son gland, il s’introduit sans trop d’effort dans ma femme qui se pince les lèvres, anxieuse. Il demande :
- — Alors, cela vous convient ?
- — Pour l’instant, oui. En effet, vous prenez de la place !
- — Comme vous le constatez, ça glisse tout seul, vous êtes totalement humide !
- — Dites tout de suite que je suis en chaleur comme les chattes et les chiennes !
- — Ha ha ha ! C’est vous qui le dites, pas moi ! Moi, je me borne à constater que vous ruisselez ! Et ce n’est pas une image !
Puis, par-dessus nos femmes toujours à quatre pattes, Jean-Armand me dit :
- — Non, ce n’est pas une image, mon ami ! Votre femme est comme une fontaine ! Et vous ? Êtes-vous bien, là où vous êtes ?
- — Incontestablement bien… En tout cas, pas trop à l’étroit !
Jean-Armand rit de bon cœur :
- — Ah non, certes non ! Désolé d’être déjà passé par là ! Ha ha ha !
- — Vous avez toujours aimé défricher de nouveaux horizons avant les autres !
- — Vous avez parfaitement raison, sauf en ce qui concerne Angeline ! C’est vous qui en avez eu la primeur, tout au moins l’éducation que vous avez parfaitement réussie !
- — Je vous retourne le compliment, Jeannot !
Puis doucement, délicatement, il commence ses va-et-vient, ma femme est partagée entre le plaisir et la crainte. J’en fais de même, cherchant le meilleur angle dans le vagin offert. Soudain, Henriette me souffle :
- — Oui, comme ça, c’est très bien…
- — À vos ordres. Je vous conviens ainsi ?
- — Vous me convenez, vous êtes différent de mon cher mari.
- — Ah ça, côté mandrin, il est clair que ce n’est pas la même chose…
- — C’est agréable, très agréable… différent…
Je m’applique au mieux, comprenant ce qu’elle essaye de me dire en catimini. Il est vrai que son mari explore plutôt plus loin, alors que certaines femmes préfèrent qu’on reste plus au bord, elles sont plus sensibles et réceptives ainsi. Mon expérience des femmes m’a fait savoir qu’il y a des femmes qui préfèrent très profondément, certaines moins, d’autres juste au bord, et même pour certaines, ce n’est pas du tout !
Je crois avoir trouvé le bon endroit, au vu des réactions de ma partenaire de jeu. Angeline subit les yeux fermés, la bouche ouverte, l’entrée progressive en elle du gros mandrin de mon ami qui s’applique à ne pas forcer trop les choses et ma femme. Elle gémit :
- — Oooh, quelle chose ! Quelle chose ! Où en êtes-vous, Jean-Armand ?
- — À la moitié environ…
- — Que la moitié ? Il faut savoir vous accueillir !
- — Je peux me retirer, si vous le souhaitez…
- — Pas question, je veux savoir ce que ça fait que d’avoir en soi une telle queue !
- — Ma queue est à votre service, chère Angeline !
- — Alors, continuez, continuez… n’hésitez pas à brusquer de temps à autre, mais de grâce, ne mettez pas tout qu’un seul jet !
- — J’y veillerai…
Durant les instants qui suivent, je vois bien qu’Angeline subit l’assaut intrusif de son amant du jour. La sueur perle sur son front, elle a peur, elle a envie. Elle désire être complètement comblée, écartelée. Face à elle, Henriette l’encourage, baisant parfois ses lèvres.
- — Ah ! Que c’est fort, fort ! Mais que c’est bon !
- — Vous aimez ma queue, n’est-ce pas, petite vicieuse !
- — Oui, j’aime votre queue ! Elle m’éclate le con, mais c’est si… si…
- — C’est si bon ! N’est-ce pas, petite vicieuse ?
- — Oui, c’est bon ! C’est bon !
- — Alors, ça va l’être encore plus !
Jean-Armand projette son bassin en avant, entrant visiblement de toute sa longueur dans ma femme. Surprise, elle crie :
- — Ah ! Vous me déchirez ! !
- — Ça vous fait quoi d’avoir toute ma queue dans votre petit con ?
- — Ça fait mal et ça fait du bien, c’est… divin ! Ah oui ! C’est divin !
- — Alors ça le sera encore plus, petite catin…
Et il commence à la pistonner dans vergogne ! Elle crie, elle hurle, elle se tord, elle proteste, mais jamais, elle ne se dégage. Elle s’offre impudiquement à ce sexe de cheval qui la laboure. De son côté, excitée, Henriette se laisse aussi aller, tortillant de la croupe pour mieux me ressentir en elle. C’est ensemble que nos femmes jouissent dans de multiples cris !
Quelques instants après, c’est dans leurs bouches avides que nous nous soulageons à notre tour ! Insatiables, elles boivent tout jusqu’à la dernière goutte.
--ooOoo--
Nos femmes se reposent ensemble dans le canapé d’angle. Verre en main, nous récupérons à notre façon. Jean-Armand me confie :
- — Votre Angeline, c’est un cas ! Vous avez rudement bien fait de mettre la main dessus !
- — Votre Henriette vous fait largement honneur. Vous pouvez en être fier.
- — C’est vrai, mais l’attrait de la nouveauté me fait oublier certaines évidences. Disons que nos femmes sont à égalité, chacune différemment.
- — Oui, chacune différemment…
Il vide son verre :
- — Dommage qu’il ne soit pas possible dans ce pays d’échanger quelque temps nos épouses…
- — Comme vous y allez ! Ceci dit, rien ne nous empêche de revenir ici ou vous de venir chez nous.
- — Vous avez raison. J’espère revenir entier de cette foutue guerre ! Je ne la sens pas bien, cette maquerelle-là !
- — Maquerelle ?
- — Oui, la guerre est une maquerelle, elle attire les hommes dans ses filets en leur faisant miroiter plein de bonnes choses, mais beaucoup d’entre eux ne s’en extirpent jamais.
- — Belle image… sinistre et cruelle image…
Il se ressert un autre verre et change de sujet :
- — Soyons plus gais ! Regardez donc nos femmes assoupies, dans les bras l’une de l’autre ! C’est ravissant, dommage que je n’ai pas le don du dessin, j’aurais immortalisé cette touchante scène !
- — Avec ce que vous avez fait subir à Angeline, je comprends sa fatigue !
- — Henriette a beaucoup apprécié vos services…
- — Content de l’avoir satisfaite !
Nous restons là à contempler nos femmes endormies.
- — Votre Angeline est une splendide catin qui adore les expériences, elle n’a pas failli quand j’ai tout rentré en elle ! Je parie qu’elle voudra recommencer. Je vais finir par croire aux vertus de vos cimes successives à atteindre ! Je sens que je vais me faire un plaisir de l’utiliser avec ma femme ! Belle image en tout cas !
- — Pour faire quoi, Jeannot ? Votre femme est déjà très bien éduquée ! Songez à ce que vous lui faites subir avec votre engin dans tous les orifices que la nature lui a prodigués !
- — C’est vrai… Mais une femme, c’est comme à la guerre, il y a toujours un nouveau territoire à conquérir !
- — Vous êtes un grand guerrier insatiable !
Il se contente de sourire, il boit à moitié son autre verre. Il le regarde puis le pose sur la table :
- — Je ne pense qu’il soit judicieux d’abuser de la boisson dans pareils moments… il reste tant de choses à faire…
- — Je suis d’accord avec vous… D’ailleurs, nos femmes se réveillent !
- — Si elles se réveillent, que la fête continue !
Et c’est en effet la fête, la célébration des corps…
Après quelques agaceries pour remettre nos chères femmes dans le bain, je constate qu’elles sont fin prêtes pour bien d’autres aventures ! À commencer par ma femme qui semble avoir jeté son bonnet par-dessus tous les moulins du comté !
Angeline est actuellement agenouillée sur le canapé, dos tourné, les jambes bien relevées, présentant impudiquement ses deux entrées. La mine effrontée, elle s’adresse sans détour à Jean-Armand qui la lutine sans relâche depuis son réveil :
- — Eh bien, Monsieur « queue-de-cheval », que diriez-vous de me foutre le trou du cul ?
- — Vous avez un de ces langages, ma chère !
- — Ne faites pas votre innocent, je sais très bien que ça vous excite !
Pour toute réponse, il vient positionner son sexe bien raide sur l’entrée convoitée. Angeline précise quand même :
- — Allez-y doucement, car je ne suis pas du tout habituée…
- — Vous n’étiez pas non plus habituée d’être envahie ainsi dans votre con, et vous en avez pourtant redemandé !
- — Il faut savoir aller de cime en cime…
- — C’est une très bonne raison, chère Angeline ! Je vais me faire un plaisir d’aller investir votre adorable cul, jusqu’à ce que tout mon vit disparaisse en vous ! Et si vous êtes dans pareille position, c’est pour mieux voir la scène, je suppose…
- — Vous avez raison…
- — Alors commençons ! Henriette, allez me chercher un peu de beurre, ça nous sera utile par la suite, même si mon vit est actuellement luisant de vos cyprines.
Tandis que sa femme part à la recherche de l’ingrédient recherché, Jean-Armand écarte bien les fesses convoitées, met un coussin dessous, puis pose son gros gland sur la petite cuvette de l’anus d’Angeline qui se prépare à l’assaut.
- — Soyez détendue, ma chère Angeline…
- — J’essaye, mais ce n’est pas évident. Euh, Jean-Armand… pourriez-vous… pourriez-vous utiliser d’autres mots me concernant ?
- — Des mots comme « catin » par exemple ? Pour mieux vous exciter ?
- — Vous avez tout compris !
- — À votre « sévice », chère catin !
Elle se détend un peu, il en profite pour pousser son sexe en elle. Les doigts crispés sur les coussins, elle respire bruyamment durant l’introduction puis pousse un petit cri quand le gland s’engloutit d’un coup en elle.
- — Vous voyez, il est déjà en vous, le fieffé coquin !
- — Ça… ça fait quelque chose !
- — Pourtant votre cher mari vous a déjà prise de la sorte plus d’une fois, je me trompe ?
- — Oui, mon mari aime m’enculer, si vous voulez tout savoir ; surtout les jours où il est dangereux de passer par le vase naturel.
- — Sage précaution !
Henriette revient avec l’ingrédient. Elle se penche sur son amie :
- — Qu’en pensez-vous ?
- — Que c’est conséquent !
- — C’est vrai, surtout au début, on croit qu’on va éclater ! Puis on s’habitue sans souci…
Angeline la regarde droit dans les yeux :
- — Et vous, vous aimez ?
- — Oui, je le reconnais, j’aime beaucoup, c’est… c’est une façon de s’offrir complètement à son mari…
- — Vous avez parfaitement raison, chère Henriette, mais votre mari l’a quand même trop grosse.
- — Ne vous en faites pas, j’ai apporté de quoi aider la nature…
Tandis que Jean-Armand se prépare, se badigeonnant de beurre, avisant un siège bas, je m’en empare pour m’asseoir dessus. Puis j’attrape Henriette pour l’attirer à moi :
- — Venez donc, chère hôtesse, vous asseoir afin de bien profiter du spectacle !
- — Profiter du spectacle ou profiter de votre vit bien dressé ?
- — L’un n’empêche pas l’autre…
C’est en riant doucement qu’elle s’exécute de bonne grâce, s’empalant sur mon sexe pointé vers les cieux. Je soupire d’aise quand je me sens entrer dans ses profondeurs humides et chaudes. J’enserre sa taille de mon bras puis je pose mon menton sur son épaule, tandis que je caresse un sein qui tient merveilleusement dans ma main. Elle se laisse faire. J’en profite alors pour glisser vers son ventre, puis son pubis afin de lui procurer du plaisir. Elle arrête mon geste et murmure à mon oreille :
- — Vous voici bien câlin ! Si je puis vous commander, caressez mon sein d’abord et quand il sera l’heure, mon intimité vous sera totalement offerte…
- — Comme il vous plaira…
- — Merci, vous êtes charmant, et je m’en voudrais de jouir trop vite sans avoir vu le vit de mon mari disparaître complètement dans Angeline.
- — Je vous comprends…
Jean-Armand a commencé son travail d’introduction sous nos yeux attentifs. Son pieu coulisse petit à petit dans la sombre entrée. Angeline respire de façon saccadée, presque comme si elle accouchait. Le parallèle me frappe, ayant déjà assisté à diverses naissances. Jean-Armand se retire un peu, au soulagement de ma femme, mais c’est pour mieux revenir, sous un angle différent. Visiblement, ça passe mieux, la moitié du sexe de mon ami est à présent dans le corps de ma mie qui a commencé à se masturber pour supporter cette violation contre nature.
- — Cela va-t-il, belle catin ?
- — Vous êtes envahissant ! Si je m’écoutais, je me précipiterais vers les commodités !
Jean-Armand rit :
- — Quelle idée ! C’est juste une impression ! Je vais à présent passer à la suite…
Il se retire un peu à nouveau, puis replonge lentement en elle. Toujours sur mes genoux, Henriette se trémousse, excitée. J’en profite pour pincer délicatement son téton. Elle apprécie, se plaquant un peu plus sur moi, tout en commençant à se caresser l’autre sein.
Angeline ferme les yeux, gémissant doucement. Agiles, ses doigts jouent avec ses lèvres, avec son petit bouton rose turgescent. Son ton monte un peu quand son tourmenteur commence à coulisser doucement en elle, s’avançant à chaque fois plus loin en elle. Les va-et-vient deviennent de plus en plus amples, elle se tord, mais résiste, vaillante. Je vois bien que cet énorme pieu la tourmente, mais elle le réclame malgré tout.
Soudain, Jean-Armand s’immobilise :
- — Mission accomplie !
- — Vous… vous voulez dire que… que votre queue est entièrement en moi ?
- — Oui, elle est entièrement en vous, petite catin !
- — Mais… mais comment est-ce possible ? Toute cette longueur ?
- — C’est une question d’angle de tir, comme en artillerie… maintenant, il convient que l’artilleur tire !
- — Foutez donc mon cul, cher artilleur !
C’est alors qu’Henriette me fait comprendre qu’elle souhaite que je l’entreprenne. Ce que je fais sur le champ, il ne faut jamais faire attendre une dame. Tandis que je torture toujours un téton et qu’elle se caresse l’autre sein, entre ses cuisses largement ouvertes, mes doigts câlinent, caressent, frôlent son intimité très réceptive ! Elle ondule autour de mon vit planté en elle, cherchant son contact en elle. Tendue comme un arc, elle me susurre :
- — Ralentissez un peu, je vous prie, sinon je ne verrais pas Angeline jouir sous la queue de mon mari !
- — Puis-je vous en demander la raison ?
- — D’habitude, c’est moi qui me fais… enfin…
- — Enculer…
- — Oui, comme vous dites, je veux voir ce que je subis avec tant de délectation et de souffrance mélangées !
Je l’embrasse dans le cou, elle se raidit. Elle proteste mollement :
- — Pas maintenant, sinon je perds mes moyens !
- — Ce ne sera que partie remise, chère Henriette…
De son côté, Jean-Armand a commencé son travail d’artilleur, il coulisse à mi-chemin, entrant, sortant sans pitié pour le pauvre rectum de ma femme qui se tord sous l’effet conjugué de ce supplice et de ses doigts qui agacent son clitoris. Jean-Armand donne un bon coup de reins pour tout entrer :
- — Ça vous plaît, belle catin ?
- — Ah ! Oh ! Oui ! Oui !
Satisfait, il ressort un peu, attend quelques secondes, puis s’enfonce à nouveau sans aucune mansuétude :
- — Ça te plaît, belle putain ?
- — Aaah ! O-oui, oui !
- — Tu aimes ma grosse queue qui te défonce le cul ?
- — Oui ! Oui !
Il se retire un peu à nouveau, Angeline attend le prochain coup, se masturbant comme une folle. Mais ça ne se passe pas comme prévu, car à présent, il la pistonne frénétiquement :
- — Je vais te faire décoller, te fendre le cul en deux, bagasse !
- — Oui ! Oui ! Fais-moi décoller !
- — Depuis quand une sale pute ose me tutoyer ?
- — Pardon, pardon !
Henriette fait des efforts désespérés pour se contenir ; pour l’aider, je ralentis un peu. Merci, me souffle-t-elle. Jean-Armand est reparti dans un pistonnage plus violent, chaque coup faisant tressaillir ma femme. Elle souffre, mais elle aime, c’est évident. Une facette d’elle que je n’avais pas explorée…
- — Tu vas avoir ta récompense, petite traînée !
- — Oh oui, oui, donnez-la-moi !
- — Je vais remplir ton cul de mon foutre !
- — Remplissez-moi de foutre !
Démoniaque, il lui donne de grands coups qui se fichent profondément en elle, c’est assez incroyable ! Henriette est subjuguée par ce spectacle décadent. Moi aussi, je le reconnais…
- — Pas de problème, gourgandine ! Tu vas l’avoir mon foutre ! Et dans ton cul et dans ta bouche ! Car j’exige que tu me suces ensuite !
- — Oui, tout ce que vous voulez !
- — Tu veux mon foutre dans ton cul ?
- — Oui, je le veux !
- — Tu veux mon foutre dans ta bouche ?
- — Oui, oui, oui !
- — Alors le voiciii !
Il explose, éjaculant dans de grandes secousses, tandis que ma femme crie de multiples fois :
- — Encore ! Encore ! Encore !
Pour toute réponse, Jean-Armand se contente de grogner, occupé à se soulager dans l’anus déformé d’Angeline. Devant cette scène avilissante, Henriette jouit à son tour intensément, se trémoussant autour de mon vit ancré en elle. C’est alors que je me laisse aller, maculant l’intérieur de son vagin si accueillant, sentant ensuite mon sperme dégouliner sur mes testicules, mes cuisses. C’est dans un brouillard que je vois Jean-Armand s’extirper des profondeurs de ma femme pour lui imposer une grosse couleuvre baveuse dans la bouche, chose visqueuse qu’elle accepte sans broncher, comme en adoration.
--ooOoo--
Après nos exploits, une bonne heure plus tard, je devise avec mon hôte qui range divers papiers, tandis que nos femmes font la causette dans une autre pièce.
- — Eh bien, vous n’y avez pas été de main morte avec Angeline !
- — J’ai deviné qu’elle aurait aimé… Elle aime bien être secouée de temps à autre, d’être prise comme une fille de bordel militaire !
- — Oui, j’ai vu !
Il se tourne vers moi :
- — Elle vous a dit quelque chose à ce sujet ?
- — Elle m’a dit qu’elle avait beaucoup apprécié, que ç’avait été une bonne expérience et découverte, mais qu’elle ne ferait pas ça tous les jours…
- — Vous n’aviez jamais agi de la sorte avec elle ?
- — Si quand même, mais, voyez-vous, il y a une différence de gabarit entre vous et moi, ce n’est pas tout à fait la même intensité…
- — Oui, je vois…
Puis nos femmes sont entrées dans la pièce, Angeline venant se planter devant Jean-Armand. Elle annonce :
- — Ce fut une belle expérience, cher Jean-Armand, je la ressens encore en moi, mais pas à chaque fois que nous nous rencontrerons, si vous le voulez bien…
- — Comme je l’expliquais à votre époux, je me suis permis d’agir de la sorte, car j’avais bien cru comprendre que vous n’étiez pas contre…
- — Hummm, quelque chose me dit que vous n’avez pas utilisé les mêmes termes…
Il se gratte la tête :
- — Vous voulez vraiment connaître ce que j’ai dit ?
- — Oui, j’aimerais…
- — J’ai dit que vous aimez bien être secouée de temps à autre, d’être prise comme une fille de bordel militaire…
Interrogatrice, Angeline se tourne vers moi :
- — C’est ce qu’il a dit ?
- — Oui, précisément. Au mot près, ma chère femme…
Angeline se penche vers moi, puis murmure prestement à mon oreille :
- — Au fait, mon cher professeur, je comprends mieux votre leçon d’hier soir… c’était donc prévu d’avance ?
- — Honnêtement non, Angeline adorée, mais j’avais quelques soupçons concernant la suite des événements… Donc je me suis dit qu’il valait mieux prévoir…
Inclinant la tête, elle se redresse, me sourit puis elle nous tourne le dos, rejoignant son amie :
- — Une fille de bordel militaire… Vous aviez raison, chère Henriette !
- — Je vous l’avais dit, chère Angeline…
Elles s’assoient toutes les deux, l’une à côté de l’autre. C’est Henriette qui continue la conversation dont nous sommes exclus :
- — Mon mari est parfois un soudard, mais il sait se montrer délicat…
- — Je n’en doute point puisque vous le dites…
- — Votre mari est différent, plus policé, plus habitué à la vie mondaine…
- — Incontestablement ! Il est capable de frayer parmi les courtisans, sans toutefois s’abaisser. J’aime son côté… comme dire… policé, oui c’est ça. Mais sous ses apparences éduquées et raffinées, il est capable de bien des choses ignominieuses et décadentes dont il m’accable…
- — Pour votre plus grande satisfaction ? Comme pour moi ?
Saisissant le bras de sa voisine, Angeline rit :
- — Oui, comme pour vous et moi !
Et elle embrasse Henriette qui répond à son baiser, sous nos yeux étonnés.
Je pensais bien que notre venue ici serait l’occasion de franchir une étape, comme ce fut le cas avec Toinette, mais je ne pensais pas que ça irait si loin en si peu de jours, là où je pensais raisonnablement en avoir pour des mois dans le meilleur des cas. Le reste de notre séjour me prouva qu’une autre page avait été écrite.
--ooOoo--
Puis il a fallu partir. Nous aurions aimé rester encore quelques jours, ce que nous avons fait, mais nous ne pouvions pas plus. Après une dernière nuit mémorable, Angeline dans la chambre de notre hôte et Henriette dans la mienne, nous nous sommes séparés, bien tristes.
Notre carrosse a déjà parcouru la moitié du chemin. Angeline dort contre mon épaule, moi, je regarde le paysage en songeant à ce qui s’est passé ces derniers jours. Je songe au terrible hiver que nous avons subi, il y a quelques mois. Notre domaine a été miraculeusement assez épargné, mon père avait raison de dire que nos terres avaient quelque chose de particulier. Je crois surtout que votre petite vallée est abritée des vents trop froids, tout en étant exposée au sud, ce qui a limité les dégâts. Ce qui n’a pas empêché d’avoir moult arbres fruitiers qui ont éclaté sous l’intensité du gel ! Par bonheur, le blé semé tardivement est sorti de terre, et même s’il ne porte pas autant de grains que les autres années, avec nos réserves, nous devrions nous en sortir. Du moins, je l’espère, car la guerre n’arrange pas les choses.
Tout ceci, je l’ai caché à Angeline, je ne désire pas l’inquiéter avec ces problèmes d’intendance. Et puis, que pourrait-elle faire ? Je la préfère joyeuse et sa chaleur me fait tant de bien !
En parlant de chaleur, j’ai cru comprendre qu’un des cochers n’était pas trop ravi de repartir chez nous. Par contre, l’autre aspirait manifestement à revenir. Un heureux, un malheureux. À moitié malheureux, car je lui ai signifié que nous reviendrons de temps à autre, et là, son visage s’est éclairé.
Angeline vient de se réveiller. Nous discutons un peu de tout, surtout de nos amis et de ce que nous avons pu faire ensemble. Elle est positivement ravie de son séjour, mais avoue qu’elle est aussi bien contente de revenir au domaine, retrouver son foyer. Soudain, sans raison apparente, elle change d’attitude :
- — Mon cher mari, je crois que vous me prenez pour une ingénue…
- — Pourriez-vous être plus précise ?
- — Nous sommes mari et femme, n’est-ce pas ?
- — Indiscutablement, et d’ailleurs, je m’en réjouis !
- — Je vous en remercie. Donc en tant que mari et femme, nous sommes censés tout partager, n’est-ce pas ?
- — Tout dépend de ce que vous entendez par « tout partager »…
- — Ne cherchez pas à me dérouter ! Je parle ici des problèmes du domaine.
- — Ah…
- — Oui, ah ! Je suis votre femme, non ? Pourquoi ne m’en avez-vous pas parlé ?
- — Je ne voulais pas vous navrer avec ça… Je vous préfère joyeuse et insouciante…
Secouant la tête, elle soupire :
- — Je comprends que vous êtes parti d’un bon sentiment, mais nous sommes un couple, voyez-vous et pas que pour la galipette, même si je suis loin de détester… Soyez-en fier d’ailleurs, vous êtes assurément un bon professeur, mon cher mari !
- — Merci beaucoup, chère et adorable élève ! Mais j’ai cru remarquer que vous aviez de moins en moins besoin de cours, et que vous seriez à même d’en donner…
Elle rit franchement :
Elle se ressaisit aussitôt, devenant plus sérieuse :
- — Bon ! Maintenant, expliquez-moi la situation du domaine, l’hiver, la guerre, afin que je sois pleinement au courant.
- — Soit…
Et je lui explique. Elle me pose diverses questions auxquelles je réponds au mieux. Puis elle s’immobilise, perdue dans ses réflexions. Soudain elle déclare :
- — Bon, la situation n’est pas bien bonne, mais je croyais qu’elle était pire. Vos connaissances en botanique y seraient-elles pour quelque chose ?
- — Je suis plutôt de nature prévoyante, avec dans ma poche, une solution de repli en cas de souci.
- — Oui, c’est vrai, j’ai plusieurs fois constaté votre état d’esprit en la matière. Vous savez en général où vous mettez les pieds et quelles sont les diverses possibilités auxquelles vous serez alors confronté. Je m’en suis aperçue lors de vos cours et de nos diverses expériences applicatives…
- — Surtout en ce qui vous concerne, ma chère femme… vous êtes mon bien le plus précieux !
Elle rougit, elle toussote, puis elle reprend :
- — Merci… Revenons à notre affaire. Si j’ai bien compris, la situation n’est pas désespérée, mais il convient de faire attention.
- — C’est tout à fait ça, ma mie. Même si le prochain hiver est catastrophique, il nous reste encore une petite réserve pour avoir la tête hors de l’eau. Mais si un autre hiver très rude arrive encore ensuite… Quant à la guerre, elle va hélas perdurer encore quelques mois, mais je pense que le Roi sera obligé, tôt ou tard, de revoir ses ambitions, le royaume est épuisé et l’argent rentre mal. Et une guerre coûte toujours très cher.
- — Il ne nous reste plus qu’à prier que tout aille mieux ?
- — Je ne vous savais pas si dévote…
- — J’ai été élevée dans un couvent…
- — Ah bon ? Quelle surprise ! Je constate néanmoins avec plaisir que vous n’avez pas retenu grand-chose de votre long séjour…
- — Ah oui ? Et à qui la faute, mon cher mari ? Qui s’est empressé de me dévergonder avec ses cinq questions ?
- — Vous me sembliez si prometteuse que je n’ai pas pu m’en empêcher !
Et je l’embrasse, elle se laisse faire, coulant son corps contre le mien.
Je me laisserais bien aller, et aller plus loin, mais Angeline me repousse délicatement. Ses yeux brillent étrangement, je la soupçonne d’avoir en tête une idée assez spéciale. J’attends donc la suite qui ne tarde pas à venir :
- — Soyons un peu sérieux, mon cher mari, si vous le voulez bien !
- — C’est vous que je veux…
- — Vous m’avez déjà, je suis tout à vous, vous le savez bien…
- — Je n’en ai jamais assez de vous, vous le savez bien…
- — Soyez sérieux, s’il vous plaît, juste quelques instants.
Je pose mes mains sur mes genoux, pour éviter la tentation de la prendre dans mes bras :
- — Je vous écoute, mon Angeline.
- — Bien. Pensez-vous que nous puissions tirer divers avantages d’organiser des soirées thématiques chez nous ?
- — Qu’entendez-vous par « soirées thématiques » ?
- — Par exemple, « Bergers et Bergères », sans les moutons, quoique… mais avec une verte prairie… très accueillante…
- — Dois-je comprendre que vous évoquez des soupers fins ?
- — Ah, c’est comme ça que l’on dit ? Souper fin ?
- — Pas tout à fait, c’est une image, dirons-nous… Si je vous comprends à demi-mot, vous souhaitez organiser des soirées durant lesquels les corps s’entremêlent ? Comme s’il y avait plusieurs Jean-Armand et plusieurs Henriette-Louise ?
- — Exactement ! Et ajoutons quelques Toinette pour ma « consommation » personnelle !
Ma chère femme m’étonne ! Je n’en demandais pas tant ! Il est vrai que ça peut nous aider beaucoup par la suite, c’est indéniable. Nous sommes assez près de Versailles tout en étant assez loin. Fidèle à une certaine habitude, j’argumente :
- — Donc des soirées délurées. Que faites-vous de mon père ?
- — Ah oui, c’est vrai… On trouvera bien une idée, non ?
- — Nous trouverons bien… Passons à la suite : qui inviter ? Et pourquoi ?
- — Nous avons déjà un couple à inviter, n’est-ce pas. De plus, vous avez plein de connaissances, je crois. Jean-Armand aussi. Et si j’ai bien compris, il règne actuellement à Versailles une atmosphère pesante et très religieuse, et certaines personnes n’y souscrivent pas de bon cœur…
- — C’est indéniable… vous êtes bien renseignée.
Prestement, elle saisit mes mains, fébrile de son idée qui suit son cheminement :
- — Justement ! Invitons quelques personnes de confiance pour commencer. Nous dirons que c’est une soirée littéraire, ou botanique…
- — Oui, je vois, je vois… Tout dépendra du type de littérature à déclamer ou des fleurs à butiner…
- — Ou des deux à la fois…
- — Ou des deux à la fois, comme vous dites, ma chère femme… Puis-je avoir une idée de ce que vous entendez par là ?
- — Je vous vois venir !
Elle n’en dira pas plus ; avidement, je me jette sur elle. Malgré l’exiguïté du lieu, nous faisons l’amour de grandiose façon, nos corps qui se cherchent, qui se veulent.
Ce séjour fut une belle expérience. Et Angeline est assurément la femme idéale et coquine que je rêvais, elle est docile, inventive, imaginative et avide d’apprendre. Il ne me reste plus qu’à être le meilleur professeur qu’il soit pour elle et à ne jamais la décevoir ! Aurais-je assez d’une seule vie ?
Un grand merci à Jakin pour ses divers conseils…