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Temps de lecture estimé : 23 mn
23/02/16
Résumé:  Au grand dam de Roméo (même s'il ne veut pas admettre que ça l'affecte), Flora passe du bon temps avec Hernan, le stagiaire qu'ils ont recruté. Par ailleurs, ils sont toujours espionnés, à leur insu.
Critères:  fh ff collègues travail photofilm théatre humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - Le stagiaire

Chapitre 03 / 06
Mais elles n'en sauront rien !

Les personnages principaux :


Juliette – Une somptueuse jeune femme

Cassandra – La meilleure amie de Juliette


Roméo – Un beau jeune homme, le petit ami de Juliette

Siriac – Le meilleur ami de Roméo, et le petit ami de Cassandra


Eloïse – Une superbe jeune femme, qui vit avec Juliette et Roméo


Flora – Une splendide jeune femme, troublante collègue de travail de Roméo

Daphné – La sœur de Flora, avec qui elle partage tout


Adelya, Hernan – Des jeunes gens qui postulent pour un stage dans l’entreprise où travaillent Roméo et Flora



Les personnages secondaires :


Bud – Un livreur, amant occasionnel de Daphné

Coline – Un agent immobilier

Conrad – L’agent d’entretien dans l’entreprise où travaillent Roméo et Flora

Gertrude – Une jeune femme qui postule pour un stage dans l’entreprise où travaillent Roméo et Flora

Marcel – Le patron de l’entreprise où travaillent Roméo et Flora

Raoul – Un ami de Cassandra et Siriac

Des serveuses, des serveurs, des clients – de bars et de restaurants

Des jeunes hommes – Amants occasionnels de Flora




***




Résumé de l’Acte I : Flora et Roméo, dans le cadre de leur travail, doivent recruter un stagiaire. Juliette, soupçonneuse des sentiments de Roméo pour sa collègue, installe en secret une caméra et un micro-espions dans leur bureau, et épie leurs moindres faits et gestes. Pour l’instant, rien de bien inquiétant ; Juliette, Eloïse et Roméo savourent l’amour à trois dans une sexualité débridée.


Résumé de l’Acte II : Flora et Roméo reçoivent tour à tour les trois candidats au poste de stagiaire. La première, très laide, est renvoyée rapidement ; la seconde, Adelya, très jolie et provocante, qui a séduit d’emblée Roméo, est évincée par Flora ; le troisième candidat, Hernan, convient très bien à cette dernière, qui le trouve très séduisant et finit par le recruter sans tenir compte de l’avis de Roméo.





***






ActeIII, scène 1

Jeudi 5, 15 h 10

Un bureau

(Roméo, Hernan)



(Roméo est assis devant son ordinateur et tapote à toute allure sur le clavier. Hernan est assis à un autre bureau et classe des dossiers. Ils ne parlent pas. La sonnerie d’un téléphone retentit. Personne ne réagit.)



Roméo : Tu veux bien répondre ?

Hernan : Okay.


(Il décroche.)


Hernan : Bureau du personnel. … Ah, bonjour, monsieur. … Non, je suis désolé, elle est absente pour le moment. … Elle est en réunion avec le secteur commercial depuis ce matin. … Oui, je transmettrai. … Voulez-vous que je vous passe Roméo ? … Très bien, je vous remercie, monsieur. … Bonne fin de journée à vous aussi.


(Il raccroche.)


Hernan : C’était le patron.


(Roméo ne réagit pas et continue de pianoter rapidement.)


Hernan : Il voulait parler à Flora. J’ai proposé de vous le passer, mais apparemment il s’agit d’un dossier qu’elle a suivi. Dès qu’elle reviendra, il faudra qu’elle passe à son bureau.


(Roméo pouffe.)


Hernan : Qu’est-ce qu’il y a ?

Roméo : Elle ne t’a pas parlé de ses… euh… de ses dossiers spéciaux ?

Hernan : Non. C’est quoi ?

Roméo : Flora et moi avons le même poste, le même grade, la même ancienneté, mais il y a certains dossiers que le patron ne veut traiter qu’avec elle, en s’enfermant dans son bureau…

Hernan : Hmm, okay, en gros elle suce le boss, c’est ça ?


(Roméo ne répond pas.)


Hernan : Bah, je m’en fous, elle peut bien sucer qui elle veut…


(Un silence.)


Hernan (à part) : Tant qu’elle continue à me sucer moi…


(Un silence. Flora entre.)


Flora : Salut les garçons !

Roméo (froid) : Salut.

Hernan (chaud) : Salut !

Flora : Ah ! Enfin fini avec cette réunion à la con ! Il a fallu qu’on déjeune ensemble.


(Elle pose ses affaires près de son bureau.)


Flora : Ça va, Roméo ? Pas trop de boulot ?

Roméo (austère) : Ça va.


(Elle paraît un instant surprise du ton qu’il emploie, puis se reprend et sourit avec malice.)


Flora : Bon, dans ce cas, je peux te laisser avancer encore un moment tout seul…


(Elle marche jusque derrière le fauteuil d’Hernan, et s’approche tout contre lui.)


Hernan : Le patron a appelé, Flora. Il a demandé que vous passiez le voir dès que possible.

Flora : Eh bien, il va attendre un peu…


(Elle pose ses mains sur les cheveux du jeune homme et plaque sa tête en arrière contre son torse, jouant un instant avec ses seins. Puis elle se penche pour l’embrasser.)


Flora : Laissons Roméo travailler ; accompagnez-moi jusqu’aux toilettes.


(Hernan ne répond rien, mais se lève et suit Flora en souriant. Ils sortent sous les regards affligés de Roméo, qui soupire ensuite longuement.)






ActeIII, scène 2

Vendredi 6, 17 h 10

L’appartement de Juliette et Roméo

(Eloïse)



(Eloïse est assise sur le canapé, un ordinateur sur les genoux, dont elle regarde fixement l’écran. La sonnerie d’un téléphone retentit. Elle le prend, le regarde un court instant, puis décroche en soupirant.)



Eloïse : Salut m’man… … Non, ben rien de spécial. … Oui, oui, tout va bien. … Et toi ? ça va ?


(Un silence. On entend s’ouvrir la porte d’entrée. Juliette entre.)


Juliette (fort) : Salut ma puce !


(Eloïse fait de grands gestes pour montrer qu’elle est au téléphone. Juliette, confuse, pose sa main sur sa bouche en levant les sourcils.)


Eloïse (soupirant, au téléphone) : Oui, m’man, j’habite toujours avec eux…


(Juliette ricane en posant sa veste et son sac. Elle vient ensuite embrasser Eloïse à pleine bouche dans un grand bruit baveux. Celle-ci finit par se dégager en souriant.)


Eloïse : Euh… non, c’est rien, je… je presse des oranges…


(Juliette s’assoit à côté d’Eloïse dans le canapé et se tourne vers elle, posant une main sur ses cheveux et l’autre sur son ventre.)


Eloïse : Mais non, m’man, je ne suis pas leur bonne à tout faire…


(Juliette sourit. Elle caresse la nuque d’Eloïse et glisse son autre main sous son chemisier.)


Eloïse : Non, ne t’inquiète pas, je ne me laisse pas faire…


(Juliette caresse franchement la poitrine de sa compagne, qui lui lance en retour des yeux de braise.)


Eloïse : Mais tu ne m’appelais quand même pas pour me faire encore la morale ?


(Juliette déboutonne le chemisier d’Eloïse et baisse son soutien-gorge.)


Eloïse : Non, vas-y, j’ai tout mon temps.


(Elle repousse un instant Juliette en lui faisant signe d’attendre un peu, puis, coinçant le téléphone contre son épaule, se déshabille entièrement sous ses yeux amusés.)


Eloïse : Attends, m’man, je m’installe juste un peu plus confortablement.


(Elle s’allonge sur le canapé, passant une jambe par-dessus le corps de Juliette, et penche la tête en arrière en écartant bien grand les cuisses.)


Eloïse : Je t’écoute.


(Juliette, amusée, observe un instant Eloïse qui a glissé machinalement une main entre ses jambes.)


Juliette (fort) : Tu veux que je te lèche ou tu préfères un gode ?

Eloïse (couvrant en hâte le téléphone) : Chhhut ! Tais-toi !


(Elle se redresse pour agripper les cheveux de Juliette, qu’elle attire contre son entrejambe en se laissant retomber.)


Eloïse : Hein ? … Mais non, m’man, tu me déranges pas.


(Juliette se repositionne pour mieux s’installer, et plonge la tête entre les cuisses d’Eloïse. Celle-ci se cambre bientôt en réprimant un soupir.)


Eloïse : Aaaaah bon ?


(Elle plaque sa main libre sur les cheveux de Juliette et accompagne ses caresses de vives oscillations du bassin.)


Eloïse (s’efforçant de rester discrète dans ses gémissements) : Hmmm… Non, je ne savais paaaaââas… … … Qui çaaaa ? … Aaah ouiiii ! … … Hmmm… non, non, tout va très bieeeen… … … Si, si, je t’écoute ! … … Ouiiii ! … … Et comment l’ont-ils appelé ? … … Aaaaah, c’est bieeeen !


(Les mouvements de ses hanches deviennent de plus en plus saccadés autour de la tête de Juliette qui poursuit ses attentions.)


Eloïse : Aaaa… aattends, m’man… Juliette a besoin de moiii… Je te rappelle un de ces jours. Embrasse-les tous. Bisous !


(Elle raccroche et balance son téléphone.)


Juliette (se redressant) : Ah bon, j’ai besoin de toi, moi ?


(Eloïse lui lance un regard électrisé, et agrippe sa tête des deux mains pour l’attirer de nouveau contre sa vulve. Juliette reprend ses caresses.)


Eloïse (sans plus la moindre retenue) : AAAAAAHHH ! OUIIIII ! VAS-YYYY ! CONTINUE ! AAAAHH !


(Elle s’agite par à-coups en crispant ses cuisses autour de sa partenaire et en hurlant un long cri d’extase. Puis elle s’effondre inerte dans le canapé. Juliette se redresse, s’essuie les lèvres d’un revers de poignet, puis s’avance à genoux par-dessus le corps d’Eloïse et l’embrasse à pleine bouche. Les jeunes femmes finissent par se rasseoir sur le canapé, côte à côte. Eloïse se blottit contre Juliette.)


Eloïse : C’était ma mère…

Juliette : Ah bon ?

Eloïse (souriant) : Elle dit qu’il faut que tu arrêtes de profiter de moi ainsi…


(Juliette rigole.)


Juliette : Rien de grave ?

Eloïse : Non, non, c’était pour m’annoncer la naissance d’un petit cousin ou quelque chose comme ça, je n’ai pas très bien compris.

Juliette : Je soupçonne que tu n’étais pas entièrement à ta conversation…


(Elles s’embrassent. Eloïse entreprend de caresser Juliette.)


Juliette : Non, attends, je vais aller prendre une douche.

Eloïse : Eh ben, je vais y aller avec toi, si tu veux.

Juliette (désignant l’ordinateur) : Tu as regardé du côté de Roméo ?

Eloïse : RAS. Le calme plat. J’ai laissé en bruit de fond quand j’étais là, et j’ai passé en accéléré les moments où j’étais absente, il se passe rien.

Juliette (étonnée) : Rien du tout ? Flora n’a rien tenté ?

Eloïse : Que tchi ! Elle s’est absentée deux fois avec son stagiaire, une fois ce matin, une fois cet après-midi. Mais c’est comme si Roméo n’existait pas. On dirait même qu’ils se font la gueule.

Juliette : Tant mieux !

Eloïse : Trois jours de suite où y a rien à voir, à mon avis, tu t’es ruinée pour rien, avec ce matos.

Juliette : M’en fous ! Ça me rassure, c’est déjà bien.

Eloïse : En tout cas, on a été mauvaises langues, il a effectivement rien à se reprocher.

Juliette (avec un sourire) : Vu tes cris, je n’ai pas été si mauvaise langue que ça…


(Eloïse sourit. Elle se lève et prend Juliette par la main ; celle-ci se lève à son tour. Elles sortent vers la salle de bains.)






ActeIII, scène 3

Mercredi 11, 13 h 50

Un bureau

(Flora, Hernan)



(Hernan est assis sur un fauteuil à roulettes en plein milieu du bureau ; Flora, à demi nue dans un bustier en cuir rouge presque arraché, le chevauche, face à lui, ses gros seins contre son visage. Le jeune homme lui assène, comme il peut dans sa position, de grands et rapides coups de bassin, qui déplacent peu à peu le fauteuil dans la pièce.)



Hernan : Aaaah ! Vous êtes vraiment trop bonne, madame…

Flora : Hmmmm !


(Roméo entre. Il s’immobilise en découvrant la scène. Le couple continue de baiser sans lui prêter attention.)


Roméo (froidement) : Tout va bien ? Je ne vous dérange pas ?


(Il admire avec insistance les fesses de Flora qui montent et descendent autour de la verge d’Hernan.)


Roméo : Mets-lui un doigt dans le cul, elle adore ça !


(Hernan s’exécute. Flora gémit un peu plus. Crispé, Roméo soupire, et danse un moment d’un pied sur l’autre en contemplant la scène. Il finit par faire demi-tour, tire sur son pantalon et sort en claquant la porte.)


Hernan (entre deux gémissements) : Vous vouliez peut-être qu’il se joigne à nous ?

Flora : Surtout pas !






ActeIII, scène 4

Mercredi 11, 18 h 20

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Eloïse)


(Toutes les deux sont attablées et discutent en savourant une boisson chaude. Près d’elles, sur la table, se trouve un ordinateur portable ouvert.)


Juliette : Et ça, c’était quand ?

Eloïse (manipulant la souris) : À… 13 h 50, apparemment.

Juliette : Et ensuite ?

Eloïse : Rien. Ils ont bossé, c’est tout. Et là Roméo vient de partir, il devrait pas tarder à rentrer.

Juliette : Je ne sais pas quoi en penser…

Eloïse : Il a pas cédé, c’est plutôt bien.

Juliette : Oui, mais à l’évidence, il a eu envie d’y aller.

Eloïse : Pourtant on s’occupe de lui comme il faut…

Juliette : Et je ne comprends pas son « surtout pas ». J’ai l’impression que cette grosse salope prépare quelque chose…

Eloïse : Elle en a peut-être juste marre que tu viennes la pourrir dès qu’il l’approche…

Juliette : Mouais… Alors tant mieux… Mais je vais continuer à les surveiller.

Eloïse : Ben tu feras ça toute seule, parce que moi j’en ai un peu marre de me taper leurs discussions de bureau en bruit de fond. Au début, ça m’amusait un peu de l’imaginer ou de la voir de temps en temps baiser avec son stagiaire, mais je commence à saturer…


(Un silence.)


Juliette : Je ne comprends pas pourquoi il continue à la vouvoyer…

Eloïse : Sans doute que ça les amuse. Une sorte de jeu entre eux. Moi ce qui me fait halluciner, c’est son affreux bustier rouge en espèce de skaï. C’est d’un laid… Je préférais vraiment son petit ensemble en dentelle noire de l’autre fois.

Juliette : Si tu comptes sur moi pour m’extasier sur les sous-vêtements de cette…


(Le bruit de la porte d’entrée la fait s’interrompre. Eloïse manipule rapidement la souris. Roméo entre.)


Juliette : Salut !

Eloïse : Hello !

Roméo : Coucou les filles !


(Il dépose sa veste et quelques affaires et va les embrasser à pleine bouche l’une et l’autre. Juliette se lève pour l’embrasser de nouveau plus langoureusement, et se frotter contre lui. Eloïse reste assise, mais tourne sa chaise pour parvenir à caresser les fesses de l’une et l’entrejambe de l’autre.)






ActeIII, scène 5

Jeudi 12, 19 h 25

Le salon de Flora

(Flora, Daphné)



(Les deux jeunes femmes sont assises dans un canapé. Elles discutent, un verre à la main.)



Daphné : Alors ? Ton stagiaire ?

Flora : Il commence à se débrouiller de mieux en mieux ; je lui ai montré pas mal de trucs, il apprend vite.

Daphné (hésitante) : Tu me parles de son boulot, là ?

Flora : Non, de sa bite.


(Daphné rigole.)


Flora : Remarque, niveau boulot, c’est pas trop mal non plus. Mais on le gardera pas, il est pas fait pour ça.

Daphné (amusée) : Alors t’es en train de le former pour rien ?

Flora : Bah, je pourrai toujours le revoir après…

Daphné : Quand est-ce que tu me le présentes ?

Flora : Je pensais l’inviter samedi soir. Tu es là ?


(Daphné acquiesce en souriant. Elle boit une gorgée d’apéritif.)


Daphné : Et Roméo ?

Flora : Il commence à accuser le coup. Hier, quand je baisais avec Hernan, j’ai bien cru qu’il allait me sauter dessus pour m’enculer.

Daphné : Et ça ne t’aurait pas plu ?

Flora : Si, peut-être, mais c’est pas ça que je veux. Je veux pas qu’il me saute vite fait pour se vider les burnes sur un coup de tête, je veux qu’il me supplie de revenir vers lui.

Daphné : Et Machiavel peut aller se brosser…

Flora : Hein ?

Daphné : Non, rien…


(Un silence. Elles boivent une gorgée.)


Daphné : Du coup tu ne baises plus qu’avec ton stagiaire ? Tu es presque devenue fidèle…

Flora : Bah y a bien mon patron, mais ça ne compte pas vraiment, c’est pour ma prime. Mais sinon, c’est vrai que…


(Elle réfléchit.)


Flora : Ah bah non ! J’ai failli oublier : samedi soir, je suis allée chez Anton ; y avait son frère et un copain à eux ; on a baisé tous les quatre.

Daphné (rigolant) : Et t’as failli oublier… j’en reviens pas !

Flora : Et toi ?

Daphné (mutine) : J’ai revu Bud…

Flora : Le livreur de godes ? Avec ses beaux pectoraux et sa bite tordue ?

Daphné : Lui-même…

Flora : Ah oui, j’ai remarqué la semaine dernière qu’il t’avait bien plu… Et alors ?

Daphné : Ben rien de spécial. On a baisé. C’était bien.

Flora (innocente) : Il t’a parlé de moi ?

Daphné : Oui, évidemment.

Flora (ravie) : Aaah !

Daphné : Mais je lui ai dit que t’étais frigide, et que c’est pour ça que t’essayais désespérément plein de trucs…

Flora (rigolant) : Ah ben il a dû te croire, c’est sûr…

Daphné (enjouée) : Bon, sinon, ton gode aussi, m’a bien plu, la semaine dernière…


(Flora se lève en rigolant, et sort, puis revient un instant plus tard avec un gros sextoy.)


Flora : Tiens, je te le prête.

Daphné : On ne peut pas déguster sur place ?






ActeIII, scène 6

Vendredi 13, 16 h 20

Un bureau

(Roméo, Flora, Hernan)



(Roméo est assis devant un ordinateur et travaille. Flora est assise sur un bureau, et désigne quelque chose sur un écran à l’attention d’Hernan qui, assis près d’elle, écoute avec attention.)



Flora : Voilà, et vous n’avez plus qu’à cliquer ici, puis à valider.

Hernan : Attendez, je n’ai pas saisi. C’est où ?

Roméo (agacé) : Pfff, vous êtes ridicules à vous servir des « vous » à la pelle. Vous pouvez peut-être vous dire « tu » avec tout ce que vous passez comme temps à baiser…

Flora (l’ignorant superbement) : Ici, et là pour valider.

Hernan (gêné) : Euh… merci.

Roméo : Et puis, Flora, tout ça tu pourras lui montrer lundi. On lui a promis son après-midi. Il est déjà presque quatre heures et demie. Laisse-le filer.

Flora (se tournant vers Roméo, amusée) : Mais c’est bientôt fini, ta crise de jalousie ?

Roméo : Hein ? Moi ? Jaloux ? Tu penses toujours que tu as une quelconque importance pour moi, Flora ?


(Elle se retourne vers Hernan.)


Flora : Bon, allez-y, Hernan, filez avant que Roméo nous fasse un boudin. De toute façon, on se voit demain soir, c’est toujours d’accord ?


(Roméo tourne vers elle des yeux curieux. Hernan se lève et rassemble ses affaires.)


Hernan : Oui, avec plaisir. Qu’est-ce que je vous apporte ?

Flora : Rien. Ou éventuellement des préservatifs. Je vous présenterai ma sœur.


(Roméo pouffe malgré lui. Hernan a un sourire de gosse.)


Flora : Reposez-vous d’ici là, reprenez des forces…

Hernan : Promis !


(Il l’embrasse.)


Hernan : Bon week-end, monsieur Roméo !

Roméo : C’est ça, bon week-end…


(Hernan sort. Flora descend du bureau et s’installe sur le fauteuil qu’il vient de quitter. Roméo soupire lourdement.)


Roméo : Ça va ? Tu t’amuses bien ? C’est ça, ta dernière trouvaille ? Me rendre jaloux ?

Flora (ironique) : Oui, et ça ne marche pas du tout, hein…

Roméo : Non, je ne suis pas jaloux ! Je n’en ai rien à faire, je trouve juste ça puéril et insupportable.

Flora (se retournant sur son ordinateur) : Très bien, tant mieux ! Alors continue à ne pas t’en occuper et à travailler.


(Un silence ; chacun fait mine d’avoir quelque chose à faire.)


Roméo : Mais franchement, je me demande ce que tu lui trouves !


(Flora sourit.)


Roméo : Ça t’amuse de te taper un jeunot, c’est ça ?

Flora : Faut pas exagérer, il a une dizaine d’années de moins que moi, c’est pas le bout du monde…

Roméo : Et donc, t’es en train de te maquer avec un gamin d’à peine vingt ans ?


(Flora soupire.)


Flora : Mais qui parle de se maquer ? On baise un peu, c’est tout. Il est beau, il est résistant, il a une belle queue, il baise bien…

Roméo : Pfff !

Flora : Tu es jaloux…

Roméo : Pfffffff !


(Un silence. Flora tapote sur son clavier. Roméo paraît hésiter et réfléchir.)


Roméo (souriant) : Il baise mieux que moi ?

Flora (satisfaite) : Je ne sais pas, je ne me rappelle plus…


(Roméo hésite encore un peu, puis se lève et s’approche derrière le siège de Flora. Il pose ses mains sur ses épaules et la caresse doucement. Elle penche la tête en arrière et savoure un instant les massages de Roméo.)


Flora : Hmmm, c’est agréable, mais je préfère que tu arrêtes.

Roméo (incrédule) : Hein ?!?


(Il fait tourner le fauteuil de Flora pour lui faire face et la regarde avec insistance. Il se penche par-dessus elle, en appuyant ses mains sur le bureau derrière le fauteuil de chaque côté de Flora.)


Roméo : Tu peux me redire ça sans rigoler ?


(Flora le regarde intensément, puis passe une main entre les jambes de Roméo pour constater son excitation.)


Flora : Je suis charmée de tes désirs, mais je préfère qu’on en reste là.


(Roméo s’approche encore pour l’embrasser et pose une main sur sa poitrine.)


Flora : Roméo, arrête !


(Roméo se relève et se recule ; dubitatif, il braque des yeux étonnés et désespérés vers Flora.)


Roméo : Tu n’as pas envie de moi ?

Flora : Écoute, je viens de baiser il y a moins d’une heure avec Hernan, qui m’a largement satisfaite…

Roméo : Hein ? Et depuis quand ça t’arrête, ça ?

Flora : … j’aime autant garder un peu d’énergie pour m’éclater ce soir…

Roméo : ???

Flora : … et je ne veux pas d’ennuis avec tes bobonnes !

Roméo : Mais elles n’en sauront rien !


(Un silence.)


Flora : Écoute, si tu n’en peux vraiment plus, va te branler dans les chiottes… Et sinon, garde des forces pour elles, tu leur feras leur fête ce soir…


(Un silence.)


Roméo : Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as picolé ou quoi ?

Flora : Alors parce que je me refuse à toi, tu imagines que…

Roméo (l’interrompant en soupirant) : Pfff, allez, laisse tomber !


(Elle le regarde, apparemment amusée.)


Roméo (visiblement avec un effort) : Excuse-moi, Flora, je suis désolé…


(Il retourne s’asseoir à son bureau, soupire profondément, et reprend son travail. Flora sourit.)






ActeIII, scène 7

Vendredi 13, 16 h 25

L’appartement de Juliette et Roméo

(Personne)



(On entend s’ouvrir la porte d’entrée. Juliette et Eloïse entrent, les bras chargés de paquets. Elles s’avancent dans la pièce et les déposent sur la table.)



Eloïse : C’est cool que t’aies pu te libérer. C’est sympa de faire les courses ensemble, comme ça, l’après-midi. On a plus de temps.

Juliette : Oui. Je ne sais pas si mon banquier va apprécier autant que nous, mais c’est vrai que c’est sympa.

Eloïse : Bon, il faut qu’on emballe les cadeaux pour Roméo avant qu’il rentre.

Juliette : Bah, y a le temps, il rentre rarement avant dix-huit heures.

Eloïse : Des fois un peu plus tôt le vendredi, mais c’est vrai qu’a priori on a le temps.

Juliette : Ben remarque, y a qu’à l’espionner, comme ça on verra quand il part.

Eloïse : Mouais. À mon avis, tu devrais te les faire rembourser, tes caméras et tes micros. Tu t’es fourré le doigt dans l’œil. Ça fait bientôt deux semaines que tu l’espionnes et y a vraiment rien à lui reprocher.


(Juliette, l’ignorant, démarre un ordinateur portable. En attendant qu’il soit prêt, les deux jeunes femmes déballent quelques vêtements.)


Eloïse (tenant un vêtement devant elle) : J’aime vraiment bien cette petite nuisette.

Juliette : Oui, j’ai hâte de te voir là-dedans. (Elle déballe un pull.) Et ça, regarde, c’est chouette aussi.

Eloïse : Oui. Et on devrait pouvoir se le prêter sans problème.


(Juliette le tient devant elle, puis devant Eloïse, et finit par le replier. Elle s’approche ensuite de l’ordinateur, et clique à quelques reprises sur le pavé tactile, puis revient vers Eloïse.)


La voix de Roméo : Ça va ? Tu t’amuses bien ? C’est ça, ta dernière trouvaille ? Me rendre jaloux ?


(Eloïse et Juliette s’arrêtent immédiatement, balancent les vêtements qu’elles tenaient, et se précipitent jusque devant l’ordinateur.)


La voix de Flora (ironique) : Oui, et ça ne marche pas du tout, hein…

La voix de Roméo : Non, je ne suis pas jaloux ! Je n’en ai rien à faire, je trouve juste ça puéril et insupportable.

La voix de Flora : Très bien, tant mieux ! Alors continue à ne pas t’en occuper et à travailler.

Juliette : Ouh là ! Que se passe-t-il là-bas ?

Eloïse : Oui, on dirait qu’on tombe à point…


(Juliette prend l’ordinateur et les deux jeunes femmes vont s’installer sur le canapé.)


La voix de Roméo : Mais franchement, je me demande ce que tu lui trouves !

Juliette (parlant à l’ordinateur) : Mais qu’est-ce que ça peut nous foutre qu’elle ait mauvais goût ! Du moment qu’elle te coure plus après !

La voix de Roméo : Ça t’amuse de te taper un jeunot, c’est ça ?

La voix de Flora : Faut pas exagérer, il a une dizaine d’années de moins que moi, c’est pas le bout du monde…

La voix de Roméo : Et donc, t’es en train de te maquer avec un gamin d’à peine vingt ans ?

Juliette : Tant mieux ! Si seulement elle pouvait se maquer !

Eloïse : Et qu’ils partent vivre en Alaska…

La voix de Flora : Mais qui parle de se maquer ? On baise un peu, c’est tout. Il est beau, il est résistant, il a une belle queue, il baise bien…

La voix de Roméo : Pfff !

Juliette : Pffff !

Eloïse : Pfffff !

La voix de Flora : Tu es jaloux…

La voix de Roméo : Pfffffff !

Juliette (crispée) : J’espère que ce n’est pas ça…


(Elle se tourne vers Eloïse.)


Juliette : Tu crois que…

La voix de Roméo (l’interrompant) : Il baise mieux que moi ?

Eloïse : Ooops…

La voix de Flora (satisfaite) : Je ne sais pas, je ne me rappelle plus…


(Un silence. Juliette, crispée, tremblote.)


Juliette : Non ! Non ! S’il te plaît…

Eloïse : Oh putain ! il ne va quand même pas…

La voix de Flora : Hmmm, c’est agréable, mais je préfère que tu arrêtes.

La voix de Roméo (incrédule) : Hein ?!?


(Juliette larmoie.)


La voix de Roméo : Tu peux me redire ça sans rigoler ?

Eloïse : Oui, c’est vrai que c’est dur à croire, ça…

La voix de Flora : Je suis charmée de tes désirs, mais je préfère qu’on en reste là.


(Juliette pleurniche en regardant l’écran.)


Eloïse : Putain mais c’est pas vrai ! Qu’est-ce qu’il fout ?!?

La voix de Flora : Roméo, arrête !


(Un silence. Eloïse est atterrée. Juliette sanglote.)


La voix de Roméo : Tu n’as pas envie de moi ?

La voix de Flora : Écoute, je viens de baiser il y a moins d’une heure avec Hernan, qui m’a largement satisfaite…

La voix de Roméo : Hein ? Et depuis quand ça t’arrête, ça ?

La voix de Flora : …j’aime autant garder un peu d’énergie pour m’éclater ce soir… et je ne veux pas d’ennuis avec tes bobonnes !

La voix de Roméo : Mais elles n’en sauront rien !


(Juliette s’effondre en larmes. Eloïse soupire en remuant la tête de gauche à droite.)


La voix de Flora : Écoute, si tu n’en peux vraiment plus, va te branler dans les chiottes… Et sinon, garde des forces pour elles, tu leur feras leur fête ce soir…

Eloïse : Ben là, c’est mal barré…


(Juliette referme rageusement l’écran de l’ordinateur.)


Juliette (sanglotant) : J’en ai assez entendu !


(Elle s’essuie les yeux, se lève et se dirige vers la porte d’entrée.)


Eloïse : Qu’est-ce tu fais ?

Juliette : Je vais fermer à clé et bloquer la porte !


(Elle sort.)


La voix de Juliette : Je ne veux plus qu’il mette les pieds ici !

Eloïse : Ben ou alors on le laisse entrer et on le pourrit, non ?


(Juliette revient.)


Juliette : Non ! Il nous a trompées !

Eloïse : Ben… techniquement, non…

Juliette : Oh, arrête, ça me fait vraiment pas rire ! Il en avait clairement l’intention !

Eloïse : C’est ça qui m’étonne le plus, c’est que Flora lui ait dit non.


(Un silence. Juliette a les mains crispées sur le dossier d’une chaise.)


Eloïse : On devrait peut-être l’appeler pour la remercier…


(Juliette lui lance un regard sombre.)


Eloïse : Okay, okay, j’ai rien dit… Mais comment tu comptes expliquer à Roméo qu’on est au courant ?

Juliette (vertement) : En lui montrant ce qu’on vient de voir !

Eloïse : Ah ouais ? Cash ? Ben en tout cas, du coup, il faut le laisser entrer…

Juliette : Y a pas moyen de lui envoyer cette vidéo sur son tel ?

Eloïse : Non, sans doute pas simplement, mais on doit pouvoir héberger en ligne le bout qui nous intéresse et lui envoyer le lien…


(Juliette se rassoit et rouvre l’écran de l’ordinateur.)


Eloïse : Mais… tu es sûre que c’est une bonne idée ?






ActeIII, scène 8

Vendredi 13, 17 h 30

Un bureau

(Roméo, Flora)



(Chacun travaille sur son ordinateur. La sonnerie de messagerie du téléphone de Roméo retentit. Il le consulte rapidement, puis interrompt son travail, se penche en arrière dans son fauteuil, et consulte plus longuement son téléphone. Un silence.)



La voix de Roméo (sortant du téléphone) : Il baise mieux que moi ?


(Roméo blêmit soudain. Flora s’interrompt et tourne vers lui des yeux étonnés.)


La voix de Flora (sortant du téléphone) : Je ne sais pas, je ne me rappelle plus…


(Roméo pose le téléphone et se prend la tête dans les mains. Flora se lève et s’approche en écarquillant les yeux.)


Roméo : Mais c’est pas vrai ! J’hallucine !


(Flora se colle contre lui pour voir ce que diffuse son téléphone.)


La voix de Flora : Hmmm, c’est agréable, mais je préfère que tu arrêtes.

La voix de Roméo : Hein ?!?

Flora (couvrant le son du téléphone) : Incroyable ! On est sur écoute… Et ça vient de qui, ce message ?


(Roméo lève vers elle un regard démoralisé.)


La voix de Flora : Je suis charmée de tes désirs, mais je préfère qu’on en reste là.

Flora (stupéfaite) : Me dis pas que ça vient de tes bobonnes ?


(Roméo soupire ; déconfit et désemparé, il reporte son attention sur l’écran. Flora écarquille encore les yeux.)


La voix de Flora : Roméo, arrête !


(Flora sourit en entendant ça.)


Flora (couvrant la suite) : Bon, on va commencer par chercher d’où ça vient… (Elle regarde partout autour d’elle dans le bureau en continuant à parler.) Étant donné ce qu’on voit, la caméra doit être quelque part de ce côté-ci. Peut-être vers cette armoire-là…

La voix de Flora : …et je ne veux pas d’ennuis avec tes bobonnes !

La voix de Roméo : Mais elles n’en sauront rien !


(Flora pouffe.)


Flora : Eh bien apparemment si…


(Elle revient chercher une chaise qu’elle approche de l’armoire et y grimpe.)


Roméo : Putain de merde !

Flora (repérant l’appareil espion) : Gagné !


(Elle s’en saisit et l’observe un moment avant de redescendre de la chaise, puis le dépose sur le bureau de Roméo. En passant, elle se penche pour observer l’écran du téléphone que regarde toujours le jeune homme.)


Flora (ironique) : Ah, y a un message en plus ? C’est sympa, cette nouvelle forme de communication…


(Roméo, décomposé, se saisit de la caméra et la scrute avec tristesse.)


Flora : Bon, y a sans doute un micro aussi quelque part.


(Elle parcourt la pièce en fouillant rapidement les endroits où cela pourrait se trouver. Roméo ajuste la caméra en face de lui.)


Roméo (s’adressant à la caméra) : Je ne pensais pas que vous iriez jusqu’à m’espionner de la sorte. C’est vraiment n’importe quoi !


(Flora se retourne pour constater ce qu’il fait.)


Flora : Dis, demande-leur aussi où est le micro, tant qu’à faire…

Roméo (à la caméra, sèchement) : Et de toute façon, ça ne donne pas envie de rentrer !


(Il appuie un bouton à l’arrière de l’appareil.)


Flora (cherchant toujours) : Je me demande depuis combien de temps elles nous espionnent comme ça. En tout cas, faut vraiment être névrosée…


(Roméo se lève pour chercher à son tour.)


Flora : C’est y a dix jours, sûrement, quand elle est venue te pomper au bureau, le matin…


(Ils cherchent.)


Flora (amusée) : En tout cas, tu vois, heureusement pour toi que j’ai dit non, tout à l’heure… (Fort, théâtrale) : Tu imagines si on avait baisé comme on le fait en général ?

Roméo (excédé) : Oh arrête, Flora ! Tu fais chier ! On ne baise pas, en général ! Je ne te touche pas, en général !

Flora : Oui, c’est d’autant plus con de t’être fait gauler comme ça…


(Un silence. Ils cherchent toujours.)


Flora : Enfin, comme elles disent sur leur message, si tu ne sais pas où dormir…

Roméo : Tu penses vraiment que c’est bien que j’aille coucher chez toi ?

Flora (poursuivant) : … je peux te laisser la maison, j’irai dormir chez ma sœur.


(Roméo s’immobilise, incrédule.)


Roméo : Hein ? Tu… tu ne veux pas que…

Flora : Ah ! Tiens ! Regarde ! Ce serait pas ça ?


(Elle détache un objet aimanté du dessus d’une lampe de bureau. Roméo s’approche.)


Roméo : Si, c’est bien possible.


(Flora le lui tend. Il s’en saisit et l’observe sous tous les angles, puis appuie un bouton sur l’objet.)


Flora : Reste à voir s’il n’y en a pas d’autre…

Roméo : Je pense pas. Mais t’as raison, vaut mieux continuer à chercher.

Flora : Conrad a pas un truc à l’atelier qui permettrait de détecter ça ?

Roméo : Si, sans doute, mais à cette heure-ci un vendredi soir, c’est pas gagné.

Flora : Bah, on verra lundi matin.


(Un silence. Roméo retourne s’asseoir à son bureau et soupire. Flora le regarde un moment, puis s’approche de lui.)


Flora : Ça va aller ? Tu vas trouver où dormir ?

Roméo (hésitant) : Je… je vais me démerder.


(Il la contemple quelques secondes, puis fait rouler son siège jusque tout près d’elle et referme ses mains sur ses fesses.)


Flora (le repoussant doucement) : Non, je ne préfère pas.


(Roméo laisse tomber ses bras en soupirant. Elle rassemble quelques affaires.)


Flora : Allez, je file. Si tu as besoin d’un lit, appelle-moi. Bon courage avec tes bobonnes !


(Elle sort.)


Roméo : J’hallucine complètement ! C’est vraiment le monde à l’envers !






ActeIII, scène 9

Vendredi 13, 18 h 50

Le salon de Flora

(Flora, Daphné)



(Les deux jeunes femmes sont assises dans un canapé. Elles discutent, un verre à la main.)



Flora : Du coup, c’est vrai, ça m’arrange presque bien qu’elles nous aient espionné comme ça…

Daphné : Mais je ne comprends pas, tu n’avais qu’à le cueillir et le ramener là, non ?

Flora : Pour qu’il se réconcilie une fois de plus avec ses greluches deux jours plus tard, et qu’il me glisse encore entre les doigts, non merci ! Je te l’ai dit : je veux qu’il comprenne à quel point il me désire, à quel point ça va lui manquer que je ne le touche plus, que je fasse comme s’il n’existait pas. Et qu’il vienne délibérément vers moi pour de vrai, pas juste dans un moment de faiblesse pour tirer un coup.

Daphné : Et… si… s’il ne vient pas ?

Flora : Il viendra, ne t’en fais pas. C’est juste une question de temps. Je le connais trop bien.


(Un silence.)


Flora : Bon, en attendant, c’est week-end. Demain, on baise avec Hernan, mais ce soir, j’ai rien de prévu…

Daphné (souriant) : Tu veux que j’appelle Bud ?

Flora : Pourquoi pas. Essaie de voir s’il a pas quelques potes désœuvrés… Je commande des pizzas ?

Daphné (se levant) : Okay.


(Elle fouille dans son veston pour prendre son téléphone et sort vers la cuisine. Flora prend le sien. Mais alors qu’elle le manipule, il sonne. Flora le regarde curieusement, puis décroche.)


Flora (froidement) : Oui ? … Non. … … Non, je ne sais pas. … … Ben franchement, c’est quand même n’importe quoi de nous avoir espionnés comme ça ! … … Eh ben la preuve, y a rien eu à voir ! … …


(Daphné revient. Elle s’assoit en écoutant attentivement.)


Flora : Non, écoute, je m’en fous complètement ; ça ne m’intéresse pas, toutes vos histoires. Si toi et ta copine n’arrivez pas à le satisfaire, je n’y peux rien.


(Daphné sourit.)


Flora : De toute façon, tu as dû voir que je ne courais plus après lui, donc ne me prends plus la tête avec ça. … … Non, je te répète qu’il n’est pas ici. Mais avec ce que j’ai découvert aujourd’hui, j’imagine que tu as piraté son téléphone pour y mettre une balise et que tu le sais déjà…


(Daphné sourit encore.)


Flora : Mouais. … Okay. … À plus.


(Elle raccroche et regarde Daphné en souriant à son tour.)


Flora : C’était Juliette…

Daphné : Ah ?

Flora : Oui, c’est presque drôle…


(Un silence.)


Flora : Bon, et ton livreur ?

Daphné : Il arrive. Il sera là dans une demi-heure.

Flora : Tout seul ?

Daphné : Il essaie d’en parler à quelques copains, et il me rappelle pour dire à combien ils viennent.

Flora : Mouais… Vaut peut-être mieux prendre les devants et prévoir deux ou trois autres mecs. Au pire, s’ils viennent à plusieurs, tu t’en chargeras ?




À suivre…