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Temps de lecture estimé : 16 mn
23/06/16
Résumé:  Un étudiant est quitté par sa petite amie, dont il est passionnément amoureux. Son meilleur ami le réconforte.
Critères:  copains hépilé exhib facial fellation nopéné hdanus init confession -amouroman -consoler -initiat -gay -bisex
Auteur : Anacréon      Envoi mini-message

Série : Entre amis.

Chapitre 01 / 03
Consolation

Les épisodes les plus marquants ou les plus douloureux de la vie d’un individu sont toujours vus rétrospectivement comme offrant des contrastes. C’est du moins le souvenir que je garde encore de ce lundi 22 avril 2002.


J’arrive à la fac comme dans un nuage ; le ciel est bleu, il fait beau, la température est assez clémente pour se balader en tee-shirt, même à Lille. Pourtant, à mes yeux, tout est gris, terne. J’arrive à la cafétéria du campus, l’ambiance est électrique après le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. Moi qui milite à l’UNEF depuis la première année de DEUG et qui ai la réputation d’un militant de gauche presque avec le couteau entre les dents, j’en ai strictement rien à foutre alors que tout un tas de potes n’ont de cesse de me poser des questions sur la situation politique : je leur réponds par des marmonnements maussades. Le monde s’est écroulé pour moi bien avant cette soirée fatidique qui a mis la France en émoi : Solène m’a quitté samedi soir. Elle l’a fait comme seulement les nanas savent le faire, c’est à dire froidement et avec une fausse compassion qui donne envie de vomir : « Nous restons amis, n’est-ce pas ? »


Je n’ai envie de rien, je ne veux parler de rien. Quelque part en moi résonne l’idée que, quand même, il faut que j’aille en cours, que je prépare mes partiels. Donc, je vais en cours. Tout en ayant l’impression que c’est un autre que moi-même qui guide mes pas, qui décide de mes actes. Je bois mon café vite fait, je fume ma clope, je m’excuse lamentablement d’être pressé et je me dirige vers l’amphi où doit se tenir un cours sur la théorie de la connaissance de Nietzsche. On m’alpague au passage pour m’inviter à une AG concernant l’élection présidentielle, je marmonne un « d’accord » nonchalant et je poursuis mon chemin, mon sac à dos négligemment accroché à mon épaule.


Après le cours, j’assiste à l’AG des étudiants organisée par l’UNEF. Rien n’en sort, si ce n’est l’idée de diffuser un tract. Je me propose de le rédiger ; on se retrouve au local du syndicat étudiant. C’est là que des souvenirs de Solène assaillent mon esprit. Notre première rencontre, les manifs que nous avons faites ensemble, son corps nu offert à mon regard la première fois que nous avons fait l’amour : une vague de désespoir fait le siège de mon esprit. J’ai mal. Physiquement mal. Faut penser à autre chose.

Je me concentre sur la discussion. Que dire dans le tract ? On allume des clopes, une fille sort un pack de bières du frigo, on se les distribue, on rigole. Je me détends. Je pense à autre chose. Enfin.


Romain arrive. Encarté à l’UNEF, étudiant en histoire de l’art. Je l’ai connu à la rentrée, il vient de la fac d’Amiens. Nous sommes devenus amis et il m’a vite fait comprendre qu’il voulait plus que de l’amitié. Je lui ai vite fait comprendre que cela ne m’intéressait pas, que j’aimais les filles. C’est comme ça que notre amitié a perduré.


La réunion se termine, midi approche. Je sors du campus avec Romain et je me dirige vers la station du métro pour rentrer chez moi, dans le vieux Lille. Nous prenons la même rame.



Je lui réponds en marmonnant.



La rame de métro s’arrête dans une station. Un groupe de jeunes banlieusards braillards entre à grands cris. Je me détourne de Romain et porte mon regard au loin, il ne s’agirait pas qu’on nous prenne pour un couple. Ce faisant, alors que la rame repart, mon regard croise le sien, je vois qu’il comprend ma gêne. Je lui fais un sourire un peu forcé, j’ai honte de mon attitude à son égard.



Nous sortons du métro place Rihour et nous nous installons sur la terrasse d’un café. Nous passons commande de deux bières à la pression. Je me roule un joint discrètement en-dessous de la table en attendant que le serveur nous apporte nos boissons. Je commence à parler bien que les mots trébuchent un par un sur ma langue. La souffrance est vive mais parler devient comme une délivrance.



Mes yeux sont embués. Je sens mes larmes couler sur mes joues silencieuses. Romain pose sa main sur mon épaule, comme pour me réconforter. J’ai un geste de recul.



Si seulement il n’avait pas cet air si terriblement inoffensif, Romain, ce regard si doux, cet aspect si chétif qu’on a comme envie de le protéger, je me serais senti plus à l’aise en sa présence, sans cette ambiguïté permanente. Il sait ce qu’il en est en ce qui me concerne, pourquoi je continue à être ridiculement froid ?



Il baisse les yeux. Un ange passe. C’est presque dans un murmure qu’il me dit :



J’ignore son dernier propos.



Je passe par la supérette du coin avant de rentrer chez moi. Je me prends un pack de bières, un reblochon, une bouteille de bordeaux rouge, du jambon cru. Au programme : tartiflette.

Ce soir-là, j’ai décidé de me bourrer la gueule. Je me prépare ma tartiflette tout en sifflant quelques canettes de bière et en fumant un stick. Je prends quand même soin de mon estomac, ce qui me fait dire, avec un brin de mauvaise conscience, que finalement ça ne va pas si mal que ça.


Après le repas, je me ressers un gros verre de bordeaux et je me roule un énorme joint. Je l’allume à ma fenêtre, en contemplant le coucher du soleil sur la citadelle Vauban. Il fait beau, la température est tiède, c’est le printemps et je me sens à l’aise dans mes pompes. Pourtant, Solène, comme tu me manques !


C’est ce manque qui me pousse à boire, à finir cette putain de bouteille de pinard, pour t’oublier, Solène, pour anesthésier à la fois mon désir et mon manque de toi, de la saveur de tes lèvres, de tes baisers, de ta conversation, le manque de tout ton être dont je sens qu’il ne fera plus jamais partie de moi. Ce n’est pas que le sexe qui me manque par l’absence de toi, Solène, mais aussi et surtout cette complicité, faite de rires, de plaisanteries, de délires, tout ce qui faisait que nous étions 1+1= plus que deux. En gros, je suis vide par ton absence mais en même temps plein d’une vitalité qui ne demande qu’à être assouvie.


Je regarde le soleil couchant et je m’emmerde et je me dis que le monde est une grosse merde. Je tire sur mon joint, je le sens se faufiler avec ruse dans les méandres de mon cerveau, je me dis qu’il est temps d’arrêter de réfléchir avant qu’il ne m’ait. Las ! Trop tard !

Sur une impulsion, je sors mon téléphone portable de mon sac à dos. Je cherche le numéro de Romain dans le répertoire. Le voilà ! Je lui envoie un SMS : « Ça va ? » Réponse à peine au bout de trente secondes : « Cool ! Et toi ? » Moi : « Tranquille… bourré et défoncé… » La réponse tarde à venir. Je me surprends à la guetter, à ne pas quitter mon téléphone de l’œil. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Soudain, vingt minutes après, la sonnerie annonciatrice d’un texto retentit, brève et sèche : « Si tu veux, je viens. » Réponse : « Non merci. Demain j’ai cours, je vais pioncer. »

Je pars dans ma chambre en titubant, j’éteins mon portable, je le pose sur la table de nuit, je me déshabille, je me couche.


Je me réveille en sursaut. Putain ! 7 heures 30 ! Je suis en retard pour mon cours. Je me fais un café vite fait : clope, café, douche. Je m’habille, je bois un verre d’eau avec un analgésique car j’ai mal à la tête, je sors, je ferme à clef. Je descends les escaliers de mon appartement quatre à quatre tout en rallumant mon portable. Je cours dans la rue, j’arrive place Rihour. Métro. Je descends. Je regarde mon portable : « Code erroné. 2 essais restants. » Je refais mon code, la rame arrive avec son vrombissement particulier. Dès que les doubles portes s’ouvrent, je m’y engouffre et je m’assois à l’avant. Je me la joue à la Eminem en rabattant la capuche de mon sweat-shirt gris sur ma tête, je sors de mon sac à dos mon exemplaire flétri du Zarathoustra de Nietzsche et je fais semblant de lire d’un air « Faites-moi pas chier ».


La sonnerie des SMS retentit. Je prends mon portable, je me laisse l’espoir que c’est Solène. Ben non ! Message de Romain en date de la veille, à 23 h 48 : « Si tu me dis, je viens chez toi et je te suce. » Je sens un tressaillement étrange dans mon bas-ventre. Je lève le regard et observe les passagers du métro autour de moi, comme par crainte qu’ils aient pu être témoins d’un émoi dont je ne suis même pas tout à fait conscient. Du pouce, je réponds : « Non ».


Je sors enfin du métro. J’arrive à mon cours. J’en ai deux dans la matinée, avec une interruption d’une heure. Le prof du cours du matin, spécialiste de Hegel, me regarde interloqué : cela fait plus d’un mois qu’il ne m’a pas vu, ma personne ne lui est pas familière. Qu’importe ! Je m’assieds au fond de la salle et je me tiens coi, prenant des notes, tel un élève exemplaire, sans pour autant donner le change à un vieil enseignant qui en a vu d’autres.


Fin du cours. Je rejoins la cafétéria. Du coin de l’œil, j’aperçois Romain attablé avec un pote homo du département de l’histoire de l’art, un autre mec que je ne connais pas, puis une nana plutôt mignonne, fringuée et coiffée style baba cool. Je fais la queue pour prendre un café tout en les ignorant. Mon tour arrive.



Je prends mon café et mon verre d’eau, en jonglant périlleusement avec mon sac à dos qui souhaite visiblement me déséquilibrer avec mes deux boissons à la main, donc me couvrir de ridicule, alors que je cherche une table de libre ou au moins un coin où m’asseoir et boire mon café. Romain lève la main et me hèle. Merde !

J’arrive à sa table, je le salue, je lui fais la bise et enfin je m’assois. Romain procède aux présentations.



Quentin est en plein délire. Il est en train d’organiser la révolution pour la cause homosexuelle.



Julien acquiesce :



Je bois mon café et j’écoute quelques minutes. Puis j’interviens :



Je regarde ma montre.



J’ai un cours optionnel d’allemand. J’ai toujours voulu apprendre cette langue pour pouvoir lire les philosophes dans le texte ; je crois bien que mon ambition est au-delà de mes capacités.

Je rejoins Romain à la cafétéria après mon cours. Il est seul. Ça tombe bien, j’ai deux mots à lui dire. Je me prends un demi à la caisse et je le rejoins. D’emblée, je mets cartes sur table :



Il blêmit, baisse les yeux.



Le visage de Romain s’éclaire. Il est vraiment très beau, très mignon. J’ajoute, en me levant :



Et je m’en vais sans me retourner, en évitant de croiser son regard. Qu’est-ce qui m’a pris de dire ça ?


Le soir arrive. Je suis en train de préparer un poulet au curry. Un peu après 19 heures, mon téléphone m’avertit d’un texto. C’est Romain : « Je suis en bas. » Je cours lui ouvrir. On monte. Dès que je referme la porte, il se jette dans mes bras.



Je le repousse avec douceur. Je prends deux bières dans le frigo, je lui en tends une après l’avoir décapsulée avec mon briquet, j’ouvre la mienne.



Romain est déjà venu dormir chez moi mais à l’époque il y avait Solène. Je n’avais jamais pensé qu’il y aurait pu y avoir une ambiguïté entre nous. Jamais. Du coup, un silence malaisé s’installe.



On se met à table. Romain me complimente gentiment sur ma cuisine. Nous débarrassons puis nous nous installons au salon avec un dernier verre de vin rouge et une clope.



Il rit avec moi, rougit, puis baisse les yeux.



Je pose mon verre et je me lève. Je sens que je tremble un peu, je suis nerveux. J’enlève mon tee-shirt.



J’enlève mes baskets, mes chaussettes, mon pantalon. Je suis désormais en caleçon devant Romain. Je le regarde droit dans les yeux. Puis je me retourne et j’enlève mon caleçon. Je lui tourne le dos, il ne voit que mon cul. Puis je me rassois sur le fauteuil qui fait face au canapé où Romain est assis.



Je me lève, je vais vers lui, je le prends dans mes bras et je l’embrasse. Il se colle à moi, sa main descend doucement vers mon sexe qui se dresse lentement. Il prend mes couilles dans la paume de sa main et les caresse doucement. La sensation est délicieuse mais je m’éloigne tout doucement.



Je prépare l’infusion, puis je roule un joint bien chargé. J’aime me balader nu dans la pièce devant Romain tout en faisant les gestes du quotidien. Je me rassois et Romain vient s’agenouiller devant moi.



Romain enlève son caleçon et là, je vois qu’il a les couilles tout aussi épilées que les miennes et un très joli sexe.



J’allume le joint, je tire quelques bouffées et je le passe à Romain. Je m’agenouille ensuite devant lui et je commence tout doucement à lui caresser les couilles. Puis j’approche ma bouche et je les embrasse. Je les couvre de baisers tandis qu’il tire sur le joint. Je caresse doucement son sexe, puis je commence à en embrasser la base, exactement comme dans mes fantasmes. Il gémit tout doucement. Je me lance, je commence à lui lécher les couilles, je les couvre entièrement de ma salive. Je suis super excité, c’est génial ! Sa peau est douce sous ma langue.

Je m’écarte un peu et je lui dis :



Il me le passe et je m’assois à côté de lui sur le canapé.



Romain descend du canapé, se met à genoux devant moi puis commence à me lécher les couilles. Il les happe même dans sa bouche et les suce longuement, l’une après l’autre. Puis il décalotte mon sexe et le prend tout entier dans sa bouche. Je lui demande :



Et il reprend de plus belle ses mouvements d’aller-retour. Je l’arrête :



Nous pénétrons dans la salle de bain. J’ouvre le robinet d’eau chaude, puis je règle la température. Je dis à Romain de rentrer avec moi. Nous prenons chacun du gel douche dans nos mains puis nous nous savonnons mutuellement. J’insiste bien sur ses fesses, puis ses couilles et son sexe. Romain fait de même avec moi, puis m’écarte les fesses pour me savonner. Je me penche légèrement en avant pour lui faciliter la tâche quand je sens ses doigts palper mon anus. Il fait entrer et sortir légèrement son majeur, c’est délicieux.



Nous finissons de nous rincer, puis je dis à Romain, d’un ton froid :



Il s’agenouille devant moi.



Romain s’exécute avec ferveur.



Il lèche mes couilles toutes mouillées de la douche.



Puis :



Je le prends dans mes bras et je le serre très fort contre moi. Nous sortons de la douche et nous nous séchons. Je le prends par la main, je l’emmène dans ma chambre et je le couche sur mon lit. Je m’assois à côté de lui, je me penche et je commence à lui lécher les couilles, puis la base de son sexe. Ensuite, je me lance et je prends son sexe tout entier dans ma bouche. Je lui demande de me prévenir avant de jouir. Puis je change de position, je m’allonge sur le dos et je lui dis :



J’ouvre grand ma bouche et il me pénètre en faisant des allers-retours de plus en plus frénétiques. J’adore ! Puis il se retire :



Je commence à le branler avec ma main droite, juste au-dessus de mon visage. Je ferme les yeux et je sens une coulée chaude sur mes joues. C’est bon.