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Temps de lecture estimé : 24 mn
28/06/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Martine apprend que Chloé, sa meilleure amie, a réalisé "son" fantasme : être ligotée et asservie par un bel amant. Dopée par cette révélation, elle se lance à la conquête de cet amant idéal...
Critères:  fh caférestau voiture fsoumise hdomine cérébral nopéné attache bondage yeuxbandés init humour -voiture
Auteur : Eric Grand            Envoi mini-message

Série : Les écharpes

Chapitre 02
L'écharpe noire

Dans le premier épisode : « L’écharpe rouge »


Lors d’une chaude soirée, Chloé a souhaité vivre une expérience de ligotage avec Jacques, son amant d’un soir. Une simple écharpe et la délicatesse de Jacques ont engendré une envoûtante contrainte au cœur de la nuit. Le lendemain matin, Chloé est toujours attachée lorsque Jacques apprend qu’elle est mariée et que son homme est sur le point de rentrer. Mi-amusé, mi-frustré, il s’en va en laissant sa prisonnière dans l’étreinte de ses liens. C’est dans cette délicate posture que Chloé entend son mari ouvrir la porte de l’appartement.



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L’écharpe noire




Tétanisé à l’entrée de la chambre, Antoine fixe le corps contraint de Chloé, ses bras ligotés dans son dos, ses pieds attachés aux extrémités du lit.



Sous le choc, les pieds comme enracinés sur le pas de porte, Antoine ne songe même pas à délivrer Chloé. Ses yeux continuent d’enregistrer l’improbable tableau de sa femme prisonnière d’une longue écharpe rouge, pendant que son cerveau ne parvient pas à résoudre l’énigme des paroles rassurantes de son épouse qui se superposent à sa posture torturée.



Retrouvant soudain l’usage de ses jambes, Antoine bondit hors de la chambre et se précipite à l’extérieur de l’appartement.



Trop tard, Antoine gravit au pas de course les deux étages qui le séparent de l’appartement de Martine, la meilleure amie de Chloé. Arrivé sur le seuil, il balance d’énormes coups de poing contre la porte en hurlant :



Après une longue minute d’un énorme tapage, enfin Antoine perçoit du mouvement dans l’appartement. La porte s’ouvre et une tête recouverte d’une chevelure blonde hirsute surmontant des yeux bouffis fait face à la colère d’Antoine.



Se rappelant soudain qu’il a laissé Chloé prisonnière de ses liens, Antoine fait brusquement demi-tour et redescend au pas de course les escaliers. Malgré les uppercuts qu’elle vient de recevoir en pleine face lors de ce drôle de réveil, Martine, inquiète pour Chloé, emboîte le pas d’Antoine.


Arrivés dans la chambre de Chloé, Antoine commence à défaire les liens qui lui emprisonnent les chevilles, pendant que Martine à l’impression d’encaisser un crochet du gauche dans l’estomac en découvrant son amie pareillement harnachée. Une fois les chevilles libérées, Antoine aide Chloé à se redresser, mais au moment où il s’apprête à défaire les nœuds de l’écharpe rouge qui contraint les bras de Chloé, celle-ci réagit :



Surpris, Antoine s’immobilise. Chloé fixe Martine dans les yeux et lui lance :



Groggy par la succession d’événements qui ont précipité son réveil, Martine cherche à reprendre de l’air et le fil de ses pensées. Elle lit bien une supplique dans le regard inquiet de Chloé, mais laquelle ? Après un long silence, Martine essaye de diriger la conversation vers une issue de secours :



Martine, qui avait souvent partagé son fantasme du ligotage avec Chloé, commençait à entrevoir le début d’une explication sur l’origine de cette scène surréaliste. Ce qui l’étonnait davantage, c’est que Chloé ne lui avait jamais fait part du moindre intérêt pour cette pratique. Qu’avait-il bien pu se passer en l’absence de son homme ?



Martine sent la moutarde lui monter au nez, elle doit se retenir de toutes ses forces pour ne pas assommer Chloé.





* * *




Trois jours ont passé depuis le ligotage de Chloé et le démêlage animé qui a suivi. Antoine a fini par accepter les explications fumeuses de son épouse et depuis, le sujet a été éludé. Quant à Martine, après avoir quitté la scène du crime, elle a bien pris garde d’éviter de croiser ses voisins dans les escaliers. Mais aujourd’hui, Chloé et Martine se sont donné rendez-vous pour un après-midi shopping, comme elles le font régulièrement le mardi après-midi.



Il y a une petite gêne entre les deux amies, leurs échanges ne sont pas tout à fait aussi spontanés que d’habitude. Mais dès que Chloé glisse sa main dans celle de son amie pour l’emmener en direction des quais, la minuscule froideur initiale se dissipe et elles retrouvent leur spontanéité habituelle.



Toujours main dans la main, les deux belles s’éloignent du bord du lac sous l’impulsion de Chloé et prennent la direction d’un grand magasin situé au centre-ville.




* * *





Martine s’approche du grand bac transparent qui contient encore nombre d’écharpes de toutes sortes. Elle promène son regard sur ce melting-pot d’étoffes astreignantes, tout en laissant ses pensées vagabondager…



Sans insister davantage, Martine prend une écharpe et l’enroule autour de son bras, puis de ses poignets.



Lentement, Martine achève de contourner l’étalage d’écharpes. Collée à l’extérieur du bac, une petite étiquette attire son attention. Elle s’approche et parvient à déchiffrer ce texte :


« Tu souhaites me revoir ? echarpenoire@gmail.com – Jacques ».





* * *




Cher Jacques,


Samedi dernier vous m’avez conquise. Bien qu’ignorante de ta personne, je suis tombée en amour de ton art, je pense pouvoir vous deviner, vous ressentir. Ta manière de tisser des mots ardents avec ton alphabet de liens, cette délicatesse dans l’asservissement, la lecture de votre ligature m’a envoûtée.


J’ai eu le privilège de caresser votre ouvrage, de dénouer votre œuvre, de ressentir la passion qui brûlait encore ta captive. Je suis jalouse, jalouse de cette soumise qui ne rêvait pas ce rôle, frustrée de vos mains et de tes liens, jalouse des éphémères traces de soumission sur le corps de mon amie, ces rougeurs indélébiles qui hantent ma mémoire.


Alors maintenant je serre dans mes mains une écharpe… ton écharpe… notre écharpe… noire. Permets-moi de te l’apporter, accepte cette étoffe en échange de mon corps, encorde-moi de phrases de tissu, caresse-moi de douces griffures, enjôle-moi de noir…


Votre Martine




* * *




Martine ? Mais d’où sort cette nana ? Elle a dû trouver mon appât du magasin, mais pas totalement par hasard, car elle connaît l’histoire. Elle est vachement chaude la miss et puis elle s’imagine des trucs de folles furieuses à mon sujet… qu’est-ce que je fais ?



Martine,


Jamais je n’ai reçu pareil message, jamais je n’ai répondu à pareil message, jamais je ne serai présent demain à 15 heures au café des libraires et surtout pas pour prendre un verre avec une personne qui porte une écharpe noire.


Jacques




* * *





Jacques se lève et prend doucement la main de Martine. Un peu décontenancée, elle le suit sans trop comprendre ce qu’il a en tête. Ils montent un escalier qui mène sur une mezzanine qui domine les tables du café. Ils franchissent une porte et se trouvent dans un tout petit salon, juste vêtu d’un fauteuil, d’une chaise, d’un miroir mural et d’un petit bureau. Une fenêtre donne sur une rue latérale peu animée.



Délicatement, Jacques retire l’écharpe noire des épaules de Martine, puis, avec des mouvements très lents, il l’utilise pour bander les yeux de la belle.



Comme soulagée de cette demande, comme si elle était pressée d’en finir, Martine retire son chemisier, son pantalon et rapidement tous ses vêtements se retrouvent au sol. Sans rompre le silence qui s’est installé, Jacques déroule le long fil de la robe et commence son œuvre de tissage. Des frissons parcourent le corps de Martine lorsque de légers frôlements lui annoncent qu’un doux lien de coton prend possession d’elle. Des mailles blanches s’inscrivent sur son buste et bientôt la corde tresse un ensemble de losanges qui valorisent ses courbes. Une fois son tissage bien positionné, Jacques l’avertit :



Le corset fabriqué par Jacques comprime le corps de Martine de tous les côtés : le dos, le ventre, les côtes, les épaules, les seins… Chaque inspiration nécessite un effort et augmente significativement la pression des liens sur tous les centimètres carrés de sa peau. Mais le plus excitant, le plus affolant, le plus insupportable, ce sont les deux portions de cordes qui cheminent délicieusement entre ses cuisses, et qui profitent du moindre mouvement pour morde avidement l’intérieur de son sexe.



Jacques reprend la corde et emprisonne le haut des bras de Martine, presque au niveau de l’épaule. Elle peut encore les bouger plus ou moins librement le long de son corps, mais en aucun cas les lever au-dessus de sa tête. Ensuite, toujours sans lui retirer son bandeau noir, il aide sa complice à se rhabiller, ce qui n’est pas simple avec ses bras peu mobiles, la rigidité imposée à son buste et les effets secondaires de chaque morsure de la corde.



C’est avec une pointe d’étonnement que Martine constate que le miroir ne révèle rien du carcan qui la contraint. Malgré une observation attentive de son reflet, aucun indice ne laisse deviner la présence de l’opprimant corset et de son intimité soumise aux cordes invasives. Mais déjà Jacques a ouvert la porte et la regarde avec un petit air entendu : lui, il sait.


Les quelques pas jusqu’au sommet de l’escalier sont lents et mesurés. Martine réalise que la descente des marches va être beaucoup plus difficile. D’une part elle sera obligée de faire des pas plus importants pour passer chaque marche et d’autre part elle pourra être observée par les clients attablés dans la salle. Elle sourit en songeant que l’exercice qui l’attend lui semble beaucoup plus difficile que de fouler le tapis rouge à Cannes.


Trouvant que Martine prend trop de temps pour se décider à descendre, Jacques la dépasse. Une fois arrivé au bas de l’escalier, il se retourne et lance d’une voix exagérément forte :



Aussitôt une dizaine de paires d’yeux montent jusqu’au sommet de l’escalier.



Sa main droite solidement posée sur la rambarde, aussi haut que la corde qui lui enserre le bras le permet, Martine entame une danse étrange. Chaque pas est à l’origine d’un glissement de corde à l’intérieur de sa vulve, d’un frottement sur ses petites lèvres, d’un effleurement sur son clitoris et d’une succession de ressentis qui vont de la légère douleur à un début de jouissance. Concentrée sur chacun de ses gestes, évitant à tout prix de balayer du regard les clients attablés, Martine progresse dans son intime et bancale descente.


Après une interminable minute de trémoussements publics, l’escalier est vaincu. Tentant de surmonter son trouble intérieur et sa gêne extérieure, Martine prend la direction de la terrasse d’un pas mal assuré. Lançant un regard noir à Jacques, elle se laisse choir sur sa chaise de manière un peu trop brusque pour son corsetage. La soudaine tension de la corde à l’intérieur de son jardin secret lui arrache un petit cri, sous le regard amusé de son tortionnaire.





* * *




Depuis une demi-heure, Jacques et Martine conversent, comme si de rien n’était. Mais après avoir discuté bandes dessinées, volcans, confiture, voyages et chats, le comportement de Martine laisse apparaître des signes d’agitation. Elle tourne et retourne son écharpe dans ses doigts, lance des regards en direction du ciel et ses épaules balancent de gauche et de droite.



Passant de la parole aux actes, Sabrina lève ses bras au ciel pour tenir le bout d’une ficelle pendant que Jacques s’éloigne de dix mètres pour qu’elle soit bien tendue.



Comprenant que la situation lui échappe, Martine ne sait pas quelle contenance adopter. Elle est dans l’impossibilité de lever les bras au-dessus de sa tête pour tenir la ficelle, mais comment refuser une simple petite aide ? Ne sachant que dire ou que faire, elle reste immobile et silencieuse sur sa chaise.



S’approchant insensiblement de Martine, Sabrina lui pose délicatement la main sur l’épaule, puis commence à lui caresser le dos. Ses doigts baladeurs zigzaguent sur les mailles de la corde dissimulée sous son chemisier, pendant que Martine reste tétanisée.



Et sans plus attendre, Sabrina s’éloigne, tout en faisant un petit signe de la main à Jacques.





* * *




Martine a eu un peu de peine à se plier en deux pour s’installer dans la voiture surbaissée de Jacques. Et cet exercice a ravivé ses tourments intérieurs.



Lentement, Jacques débute l’effeuillage de Martine. Allongée sur le siège, totalement passive, la belle plante impose à son jardinier d’acrobatiques contorsions. La respiration de Jacques se fait plus profonde au fur et à mesure qu’il dénude sa passagère. En écho, les battements de cœur de Martine s’accélèrent sous les indiscrètes caresses de son déshabilleur. Et lorsque le doux assaut automnal prend fin, les seuls habits persistants de l’assiégée sont l’écharpe noire et le corset de cordes blanches.



Se soumettant enfin aux injonctions de Martine, Jacques reprend son captivant ouvrage. Encordant l’entier des bras de sa libidineuse, il soude les membres de la belle à son buste, puis continue sa besogne en ligotant intimement ses poignets avec ses cuisses. Sans s’interrompre, Jacques achève l’astreinte en liant chacune des chevilles de la dévergondée à une extrémité du siège, obligeant ainsi l’impudique à dévoiler la délicieuse fêlure qui court entre ses cuisses et offrant au regard inquisiteur une vue saisissante jusqu’au filet de corde qui lèche l’intérieur du repaire.




* * *




Filant sous le ciel étoilé, la décapotable avale les kilomètres d’autoroute. Un vent tiède se précipite dans l’habitacle et enlace le corps obligé de Martine. Amarrée à son esquif, la soumise s’accouple aux cordages qui l’affalent. S’abandonnant totalement à son capitaine, elle goûte aux tourments d’une naufragée volontaire, soupirant à chaque fois qu’une main baladeuse vient s’égarer sur son rivage. Imperceptiblement, inéluctablement, telle la marée montante, les attouchements répétés de son commandant transforment le bitume inerte de l’autoroute en une houle profonde, un puissant océan de plaisir.


Délaissant quelques instants sa concupiscente, Jacques attrape une paire de ciseaux et coupe le brin de corde qui obstrue l’intimité de la jouisseuse. Un cri de surprise vient ponctuer cet affranchissement, immédiatement remplacé par un profond gémissement lorsqu’un doigt fureteur vient remplacer la corde inerte. Pressant l’accélérateur de son pied et de sa main, le pilote fait vrombir à l’unisson voiture et passagère.


Les chevaux s’affolent. Martine réalise que son corps lui échappe et que la sauvagerie la gagne. Elle est transportée dans un rodéo passionnel où seuls les lassos de son cow-boy parviennent encore à la domestiquer. La prospecteuse de félicité lance des ruades dignes d’un pur-sang, mais les longes se crispent, se resserrent et maintiennent la pouliche allongée sur sa couche.


Jacques profite pleinement du spectacle, jamais il n’aurait imaginé que sa voiture puisse être le théâtre d’une telle furia sexuelle. Il doit cependant se maîtriser afin de ne pas être trop captivé par la jouissance manifestée par son obligée. Et alors qu’il s’impatiente d’arriver à destination, il entend le bourdonnement du smartphone de Martine et voit sur l’écran : « Appel entrant de Chloé ». Avec un sourire espiègle, il prend les écouteurs du téléphone et les place dans les oreilles de la propriétaire, puis il appuie sur la touche « répondre ».



Les sismographes se trouvant à proximité de la faille éruptive enregistrent une puissante activité souterraine. Remontant des profondeurs, un magma de plaisir transperce la chair de Martine qui hurle son bonheur.



Surpris de l’éruption soudaine de sa volcanologue, Jacques fait une embardée sur la gauche. Reprenant le contrôle de ses émotions, de son véhicule et de sa jouisseuse, il presse l’accélérateur en enchaînant les vitesses clitoridiennes… 4ème… 5ème… 6ème…


Au même moment, une intéressante discussion a lieu dans une voiture banalisée, cent mètres derrière la décapotable.



Bouleversée par les mouvements tectoniques qui la chamboulent, Martine discerne vaguement une voix qui l’appelle. Mais une nouvelle bouffée de chaleur souterraine engloutit toute pensée cohérente et un colossal magma de plaisir la submerge.



Jacques tente de satisfaire son exigeante soumise. Mais il doit consacrer une partie de son attention sur la route et notamment à cette voiture qui vient à sa hauteur et qui a… un gyrophare bleu.



Entre deux explosions de plaisir, Martine tente de reprendre son souffle. Elle n’a toujours pas compris pourquoi la voix de Chloé la harcelle au milieu de sa jouissance. Mais déjà une nouvelle poussée magmatique interrompt ses pensées et ne lui laisse pas suffisamment de temps pour comprendre la situation.



Jacques a mis son clignotant et laisse la voiture perdre sa vitesse à l’approche de l’aire de repos. Il jette un coup d’œil sur la scène de débauche qui hante sa voiture. Comment les flics vont-ils considérer cette passagère nue et entravée, parcourue de spasmes violents tout en éructant des râles incompréhensibles ?


Au moment où le premier policier sort de son véhicule, il perçoit d’étranges grognements provenant de la décapotable. Aussitôt, il sort son arme et met en joue le conducteur :



Jacques s’exécute et rapidement il est extrait de la voiture par l’expérimenté policier qui le force à se coucher face contre terre.



Alors que Martine hurle son orgasme à la face de la lune et que Chloé est tétanisée à l’écoute de son amie agonisante, Jacques se soumet aux froides menottes de la justice.


Quant à l’aspirant Rémy, il devait se rappeler durant toute sa carrière de sa première intervention. Se précipitant vers la jeune femme emprisonnée, il se dépêche de lui retirer ses liens, son écharpe et se met en devoir de la rassurer. Aussi, reste-t-il pétrifié de stupeur lorsqu’il reçoit une gifle monumentale en pleine face et que les seules paroles de remerciements prennent la forme d’un tonitruant :