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14/03/17
Résumé:  L'archéologie occasionne des rencontres surprenantes.
Critères:  fh hplusag médical vengeance contrainte facial fellation cunnilingu 69 pénétratio fantastiqu
Auteur : Bernard Nadette      Envoi mini-message

Série : Archéologie

Chapitre 01 / 04
Découverte

Bernard se réveille dans une chambre qu’il ne connaît pas. Il se rend compte qu’il est dans un hôpital. Il se demande ce que diantre il peut y faire. Il ne sent pas malade du tout. Il se redresse comme un infirmier et un médecin entrent. Après explications, il apprend qu’il est à l’hôpital depuis une semaine, sans que rien ne puisse l’éveiller et sans que les médecins, malgré de nombreux examens, ne trouvent rien d’anormal. Bien qu’il se sente parfaitement bien, on refuse de le lâcher sans de nouveaux examens, surtout que son esprit est confus quant à ce qui a précédé son hospitalisation.


Bernard a faim. Malgré l’heure, on lui apporte un repas. Il déjeune de grand appétit, il trouve même le repas un peu léger. En dépit de sa semaine de repos, puisque paraît-il, il est resté huit jours endormi, sitôt le repas fini, il se sent épuisé. Il rejoint les bras de Morphée avant même que le plateau ait été débarrassé. Il se réveille une heure plus tard. Il en a assez d’être au lit. Il décide d’aller faire quelques pas dans le parc de l’hôpital. Il espère que l’air lui éclaircira l’esprit. Il se promène depuis une petite demi-heure quand arrive l’infirmière.


Cette dernière lui fait reproche de son imprudence. Il ne devrait pas sortir, il doit rentrer. Il ne l’entend pas de cette oreille, se sentant fort bien. Il déclare préférer continuer sa promenade. L‘infirmière entreprend de le ramener dans sa chambre. Elle saisit fermement Bernard et entreprend de l‘entraîner vers le bâtiment. Le moment de surprise passé, Il freine, trouvant le remorquage un peu exagéré. Devant cette résistance, la jeune femme s’agace et devient fébrile. Ce que voyant, Bernard décide de ne pas continuer à mettre de la mauvaise volonté à son retour au bercail. Le métier d’infirmière est déjà suffisamment difficile, inutile d’en rajouter une couche.


Tout en marchant, il discute un peu, mais sans qu’elle lâche son bras et sa main. Arrivés dans la chambre, Isabelle – c’est ainsi qu’il a appris qu’elle se nomme – continue à bavarder en lui prenant tension, température et rythme cardiaque. Pourtant elle semble à Bernard toujours stressée. Les examens terminés, elle s’éclipse. Peu après son repas est servi. Il le mange de bon appétit et lui trouve même, à nouveau, un goût de trop peu, bien que ce ne soit pas le summum du point de vue gustatif.


Une fois le plateau parti, il allume la télévision pour jeter un œil aux actualités, avant de prendre le livre sur sa table de nuit. C’est « Louis XI : mythes et réalités ». Une solide étude de plus de 500 pages qu’il n’a pas encore achetée. Ce doit être Patrick qui l’a apporté, connaissant son intérêt pour ce Roi. Il a à peine commencé l’introduction que la porte s’ouvre. C’est Isabelle, l’infirmière. Bernard est étonné de la voir, car son service est fini, d’ailleurs elle est en « civil », ne portant plus la blouse de rigueur. Elle s’approche du lit visiblement quelque peu fébrile. À son approche, il sent son pouls s’accélérer. Elle arrive contre le lit, et demande d’une voix atone :



Ce disant, il se sent de plus en plus nerveux. Isabelle lui demande s’il a encore de la fièvre. Mais au lieu de prendre le thermomètre, elle pose la main sur son front. À ce simple contact, tous deux ressentent comme une décharge électrique. Il prend sa main et une bouffée de désir le submerge. Il sent son sexe se dresser presque douloureusement. À la volonté, il réussit à la lâcher et lui dire que tout va bien et qu’elle peut partir rassurée, il n’est pas traumatisé. Elle, qui a aussi vu ses sens s’enflammer, reste penchée sur le lit, ne s’éloignant pas et le mettant au supplice, s’appuyant sur sa cuisse, à frôler son sexe. Ils restent ainsi une douzaine de secondes qui semblent une éternité.


Presque malgré lui, il pose une main sur sa jupe, un peu au-dessus du genou. Elle ne s’en offusque nullement et semble même presque soulagée. Elle tire sur le tissu avec pour double résultat que la main se trouve entraînée plus haut sur la cuisse et qu’elle se retrouve directement en contact avec la peau. Leur sensualité en est exacerbée. La main de Bernard progresse jusqu’aux fesses d’Isabelle, qu’il flatte. Il l’insinue entre les cuisses. La jeune femme ne regimbe pas à cette liberté, au contraire son ventre va au-devant de l’exploratrice et ses jambes s’écartent pour favoriser l’incursion. Il n’a aucun mal à atteindre l’entrecuisse qu’il pressent déjà plus qu’humide. Cela se confirme quand il agace la fente au travers du slip.


Il a presque les yeux qui lui sortent de la tête. Ceux de l’infirmière n’ont rien à leur envier. Elle se mord les lèvres et trouvant que les choses traînent par trop, passe les mains sous sa jupe et arrache sa culotte. Tandis que les doigts de Bernard s’activent, elle soulève le drap, baisse le pantalon de pyjama et dévoile le membre dressé. Elle se penche pour l’embrasser, puis le gober. Mais tout ceci n’est pour eux qu’amusette. Une pensée commune les unit : la pénétration ! Bernard se lève, Isabelle s’appuie sur le lit, il descend jupe et slip et pénètre dans la vulve avide. Il s’active quelques minutes et sent qu’il se vide longuement. Malgré cela, il ne débande pas et continue de besogner la jeune femme qui râle en sourdine.


Elle prend son plaisir, mais, nullement rassasiée, se redresse et pousse Bernard sur le lit. Elle l’enjambe, ajuste la bite et commence une sarabande impétueuse, tandis qu’elle déboutonne son chemiser, fait jaillir ses seins hors de son soutien-gorge pour les pétrir et les pincer. Elle est dos à Bernard qui ne peut voir son visage radieux, il entend seulement ses gémissements. Ceux-ci alertent, par contre, Béatrice une collègue d’Isabelle, qui ouvre la porte et reste saisie par le spectacle de sa consœur, nichons au vent, baisant avec entrain.


Si Bernard ne voit pas l’intrusion, la porte étant cachée par le dos d’Isabelle, cette dernière la voit parfaitement, mais peu lui chaut. Un brasier la consume. Tant qu’il n’est pas éteint, elle ne peut réfréner sa cavalcade. Même l’arrivée, sur le seuil de la chambre, attirées par ses ahanements rauques, d’une autre collègue, d’une toubib et de deux aides-soignantes ne la font s’interrompre. Tout ce monde reste cloué sur place par la scène. Une bonne minute se passe quand enfin Béatrice reprend ses esprits, écarte les spectatrices dont certaines le font de mauvais gré et ferme la porte.


Ceci fait, toutes ces dames se retrouvent dans la salle de garde pour commenter l’épisode dont elles viennent d’être témoins. Toutes sont abasourdies, car Isabelle est connue pour aimer son mari et être particulièrement sage. Légion sont les collègues qui se sont cassés les dents sur la fidélité à toute épreuve de cette magnifique jeune femme d’un mètre soixante-quinze au visage à l’ovale parfait, illuminé d’yeux noisettes et encadré de cheveux auburn. Le reste étant à l’avenant. Aucune de ces dames ne comprend et toutes se demandent ce qu’il a bien pu se passer pour que leur collègue se laisse aller non seulement à tromper son mari, mais à le faire avec si peu de discrétion et même quasiment ostentation. De plus, avec un homme approchant de la cinquantaine et qui n’a rien d’un Apollon, même si elles lui reconnaissent un certain charme.


Pendant que ces dames épiloguent, Isabelle poursuit sa chevauchée. Plus de deux heures durant encore, elle se fait sauter en variant les positions, ce qui ne l’empêche pas de prendre plusieurs fois son pied. Elle se lève un peu flageolante, le souffle court et les cheveux collés par la sueur. Elle se rend dans la salle d’eau. En se voyant dans le miroir, elle revient sur terre et réalise ce qui vient de se passer. Elle a trahi Georges, son mari. Elle a baisé dans une chambre de l’hôpital avec un malade. Elle n’a même pas pu se retenir de continuer quand des collègues sont venues. Un sentiment de honte l’envahit. Elle se nettoie rapidement, revient dans la chambre, récupère ses vêtements et se rhabille sans dire un mot ni regarder Bernard. Ce que voyant, ce dernier ne pipe mot non plus ne voulant pas accentuer la gêne qu’il sent chez la jeune femme.


Il prend la suite d’Isabelle dans la salle de bain. Le ruissellement de l’eau lui fait retrouver ses esprits. Qu’est-ce qui lui a pris de se conduire de la sorte avec cette infirmière ? Il faut reconnaître qu’elle n’a rien fait pour le décourager et même qu’elle a tout fait pour l’encourager. Cela n’est pas la seule chose qui le laisse désorienté. Quand il a pénétré la jeune femme, il a ressenti comme une sorte d’exaltation, mêlée à un sentiment de délivrance qu’il n’avait aucunement ressenti jusqu’à ce jour. Ce qui le laisse le plus perplexe ce sont les capacités génésiques qu’il a déployées. Jamais, même du temps de sa jeunesse, il n’avait fait montre d’une telle endurance. À cinq reprises au moins, il s’est vidé longuement en elle, sans que cela ne le fasse débander. Il y a du foutre plein le lit, sur le sol et lorsque la fille s’est levée, ça lui dégoulinait jusqu’aux genoux. Même si elle a mouillé abondamment, cela fait quand même beaucoup. Il ne pensait pas qu’il soit possible d’éjaculer de telles quantités.


Après avoir essuyé le carrelage avec du papier ménage, il jette un regard navré sur la literie. Il ne peut se coucher dans l’état où elle est. Il faut la changer. Il se résout à appeler. En attendant, il met les draps en boule. C’est Béatrice qui vient. Bien qu’il ignore qu’elle ait assisté à ses ébats, il est plutôt gêné en lui donnant le paquet. Elle le prend sans un mot et va chercher le change. Il l’aide à faire le lit. Elle décide de prendre sa tension et sa température et de l’ausculter. Le matin encore, il était dans une sorte de coma et, ce soir, il a sauté Isabelle pendant près de trois heures. Il vaut mieux y regarder d’un peu près.


Elle procède aux examens. Tout est normal, sauf elle. Elle se demande comment sa collègue avait pu se laisser aller comme elle l’avait fait avec cet homme. Cela lui semble ridicule. Maintenant, ce ne l’est plus du tout. Après tout, si Isa a craqué, c’est que cet homme doit avoir quelque chose. Elle avait l’air de vachement apprécier. Il doit être doué.


Insensiblement ses gestes se font moins professionnels et plus caressants. Prenant prétexte d’un examen, elle baisse son pantalon pour lui tâter le bas-ventre, dans un premier temps, avant de faire de même avec ses bourses. Bernard sent le désir monter en flèche. Il doit réunir toute sa volonté pour rouler sur le côté, remonter son pantalon, pour cacher le début de son érection, déclarer que tout va bien et qu’il voudrait dormir. C’est à regret que Béatrice quitte la chambre.


Malgré ses déclarations, Bernard est trop fébrile pour trouver le sommeil. Malgré ses galipettes avec Isabelle, il bande encore et ne peut revenir au repos, ce qui il faut bien le reconnaître n’est guère favorable à l’endormissement. La nervosité de Béatrice n’a rien à envier à celle de Bernard. Elle est irritable et tourne dans la salle de garde somme ours en cage. Elle se demande pourquoi elle a été éconduite, alors qu’Isabelle, elle, avec ses airs de sainte nitouche est parvenue à attirer l’attention de l’homme. Elle n’a pourtant rien à lui envier. Elle est aussi jolie qu’elle et ses cheveux blonds n’ont rien à envier aux cheveux auburn. Elle a même plus de poitrine qu’Isabelle qui, de ce côté-là, n’est pas très généreusement pourvue.


Moins d’une heure après avoir quitté la chambre, elle annonce à sa collègue qu’elle va dans le service pour voir si tout se passe bien et prodiguer aux malades leurs soins nocturnes. Elle prend la feuille de service et commence son tour. Près avoir vérifié des goutte-à-goutte, donné des médicaments et autres traitements, elle retourne vers la salle de garde.


En passant devant la chambre de Bernard, elle s’arrête. Ses idées sont un peu confuses. Brusquement, elle se décide à entrer et pose la main sur la poignée. Elle se ravise, va pour poursuivre son chemin, mais reste immobile. Subitement, elle passe les mains sous sa blouse et retire son slip qu’elle enfonce dans sa poche et pénètre, décidée, dans la chambre. Pourtant elle ne se reconnaît pas dans cette femme résolue à se faire baiser coûte que coûte. Elle qui, moins de deux heures auparavant, aurait toisé Isabelle presque avec condescendance pour sa conduite, n’aspire présentement qu’à l’imiter.


L’entrée de l’Infirmière ne réveille pas Bernard. Celui-ci n’a toujours pas trouvé le sommeil. Comme ses idées sont toujours embrouillées quant aux événements récents, pour tenter de se calmer, il a repris son livre sur lequel il essaye de fixer son attention avec difficulté. Les mots dansent devant ses yeux. Il est obligé de lire à plusieurs reprises la même phrase pour la comprendre. Béatrice s’arrête à côté su lit. Elle hésite le temps de prendre son souffle et se penche pour embrasser Bernard, tout en glissant la main sous le drap où elle constate avec plaisir que celui-ci est raide.


Il voudrait la repousser, mais ne le peut, emporté par un puissant désir. Il répond au baiser. Il ne faut pas une minute pour que tous deux se retrouvent nus, elle allongée sur le dos et lui sur elle, la pénétrant sans plus amples préliminaires, ceux-ci manifestement inutiles, tant la donzelle mouille. Elle accueille l’introduction avec un quasi-soulagement, tant son désir est intense. Celui de Bernard, nonobstant ses exercices récents avec la collègue, ne l’est pas moins. Il ne songe point présentement à s’en étonner, tout à l’euphorie de la partie de baise qui commence et s’annonce torride. Il honore Béatrice autant qu’Isabelle et celle-ci apprécie autant que sa consœur. Trois heures plus tard, couverte de foutre, la chatte congestionnée, mais repue, la jeune femme se lève.


Après un passage par la case toilette, elle doit aller chercher des draps, la literie étant de nouveau dévastée. Il l’aide à refaire son lit. Contrairement à Isabelle, Béatrice ne se sauve pas, oppressée par un sentiment de culpabilité. Elle ne regrette pas d’avoir trompé son copain, même si sa conduite, se jeter dans les bras d’un homme inconnu avec tant d’indécence n’est pas dans ses habitudes, surtout que l’objet de sa libido a la cinquantaine. C’était vraiment bon, très bon même et elle n’hésite pas à le dire à Bernard, qui lui retourne le compliment. Elle lui donne un ultime baiser avant de retourner vers son poste.


Sa collègue Armelle l’y attend. Après s’être inquiétée de son absence prolongée, cette dernière est partie à sa recherche en faisant la tournée du service. Elle l’a découverte en pleine action dans la chambre de Bernard, mais aucun des deux protagonistes ne s’est aperçu que la porte s’entrebâillait. Ils étaient trop occupés. Après avoir un peu profité du spectacle, elle les avait laissés à leur chevauchée.

Quand Béatrice arrive, elle décide de ne pas se priver du plaisir de la charrier un peu :



Béatrice comprend illico que sa consœur est au courant de ce qui vient de se passer. Elle aurait préféré que cela ne se sache pas, surtout après la conversation de tout à l’heure où elle s’était montrée assez goguenarde vis-à-vis de celle qui l’avait précédée auprès de Bernard. Bon ! Elle ne va pas en faire un drame et préfère faire contre mauvaise fortune bon cœur :



Béatrice partie, Bernard, après avoir bu abondamment ne parvient pas à trouver le sommeil. Il essaie de mettre de l’ordre dans ses idées. Il se souvient qu’en rangeant le contenu d’une boîte d’archives censée contenir des coupures de presse de la fin du XIXe siècle, qui n’avait pas dû être ouverte depuis qu’elles avaient été constituées, il a la surprise de trouver parmi celles-ci un parchemin. Il le date du Xe siècle, peut-être du tout début du XIe. Les moines qui l’avaient écrit y fustigeaient la permanence de la fréquentation par la population et même des rassemblements sur l’emplacement d’un temple païen en ruine, datant de plusieurs siècles auparavant.


Sa hiérarchie ne fit pas grand cas de sa découverte. Il faut dire que la nouvelle directrice, Anne Ladigo, une administrative, n’y connaît rien aux archives. C’est son deuxième poste depuis sa sortie de son école d’administration, le précédent étant dans un cabinet ministériel à l’agriculture. Elle a pour mission essentielle de faire des économies. Tout le reste, hors quelques expositions et acquisitions prestigieuses, elle le considère comme négligeable ou peu s’en faut. Seule, elle aurait été déjà plutôt insupportable, mais avec Valériane Pérégrin, sa secrétaire, elles formaient un duo infernal. Nul n’avait prévu à l’arrivée de ces deux séduisantes jeunes femmes qu’elles allaient empoisonner la vie de plus d’un.


Pourtant, en étudiant le document, il trouve que les descriptions sont suffisamment précises pour qu’il soit possible de retrouver l’emplacement de ce sanctuaire. Par contre, rien dans le texte ne donnait de piste quant à quoi ou à qui il était dédié. Il contacte Patrick Général, un ami archéologue, qui se montre intéressé. Ensemble, mais aussi souvent seul, ils dissèquent le texte, épluchent la toponymie de la région, scrutent les cartes à grande échelle, se rendent moult fois sur le terrain. C’est long, car cette tâche se fait sur leur temps libre, mais après plusieurs déconvenues et presque un an d’investigations, ils trouvent enfin l’endroit.


Ces recherches, qui l’occupent presque davantage que son travail, sont tombées à point nommé. En effet, quelques semaines avant sa trouvaille, son divorce avait été prononcé à la demande de sa femme. Ça s’est avéré un excellent dérivatif.


Pourtant, de temps à autre, il songe à cette union. Tout avait commencé six ans avant sa découverte. Il venait de fêter ses quarante-cinq ans et était veuf depuis dix ans. Caroline était morte dans un accident de voiture.


Cécile était stagiaire lors d’une formation qu’il dispensait sur les techniques de conservation. Elle s’était montrée très intéressée, mais une timidité quasi maladive la faisait se tenir à l’écart. Les participants eussent été plus nombreux, il ne s’en serait peut-être pas rendu compte, or il n’y avait que cinq participants, aussi s’attacha-t-il à l’associer au déroulement des opérations. Pour cela, il fallait la pousser à s’exprimer et à chaque fois, elle le faisait presque en chuchotant, en baissant les yeux et en rougissant. C’était une jeune femme de vingt-cinq ans d’après la fiche d’inscription. Elle mesurait 1,70 m, des cheveux noirs lui descendant dans le dos, de grands yeux noirs surmontés de longs cils, lui donnant un regard de faon, une bouche peut-être un peu grande et des formes plutôt plaisantes, autant que sa vêture permettait de le deviner. Elle s’attifait en effet à la « six-quatre-deux ».


Au soir de la dernière journée, Cécile avait traîné après le départ des autres stagiaires. Elle se tortillait, ne se décidant pas à venir lui parler. Voyant son manège, ce fut lui qui vint à elle. Après avoir tourné autour du pot en rougissant, elle finit par lui dire que son grand-père lui avait confié des papiers auxquels il tenait beaucoup, mais qui commençaient à jaunir et s’effriter. Il voulait savoir ce qui pouvait être fait avant qu’ils ne deviennent poussière.


Il accepta, redoutant le pire quant au contenu. Elle lui remit un épais dossier en expliquant que son grand-père avait fait de la résistance. Les documents dataient de la guerre, et effectivement leur état de conservation était médiocre. Le papier de l’époque, du fait des restrictions, était de mauvaise qualité.


Il fut agréablement surpris. Le grand-père avait été visiblement un responsable important. Ce qu’il avait entre les mains avait un intérêt historique évident. Il y avait de nombreux manuscrits, même des lettres du général de Gaulle, du commandant Passy, de Jacques Soustelle et de nombre d’autres pontes de la France Libre et du CNR. Il aurait dommage que tout soit perdu, aussi lui proposa-t-il de revenir afin qu’ils puissent faire un premier tri et commencer à traiter les feuillets les plus abîmés, parmi ceux présentant le plus d’intérêt. En prime cela lui permettrait d’avoir un complément pratique à ses trois jours d’initiation.


Elle accepta. La semaine suivante, elle prit un jour de congé et vint. Elle se montra une auxiliaire attentive et efficace. Par deux fois encore, elle revint. Après le troisième jour, les principaux documents étaient traités et il jugea qu’elle était apte à se débrouiller par elle-même avec un minimum de matériel. Elle dit que son établissement le possédait et qu’elle serait autorisée à en user.


Deux semaines plus tard, il eut la surprise de la voir revenir. Pour le remercier, son grand-père l’invitait à venir déjeuner le jour qui lui conviendrait. Elle délivra son message d’une petite voix en se dandinant, en rougissant et en regardant plus souvent ses souliers que lui. Pourtant durant le temps qu’ils avaient passé ensemble au labo, ils avaient échangé normalement, sans qu’elle vire au carmin. Il commença par refuser poliment, arguant qu’il n’avait rien fait que de très naturel. Elle insista, parlant de la déception de son grand-père. Il finit par accepter. Rendez-vous fut pris. Elle lui donna l’adresse où elle habitait avec son aïeul.


Un dimanche du mois suivant, il se retrouva donc à déjeuner avec Cécile et le vieux monsieur qui, dès son arrivée, le remercia d’avoir accepté de s’occuper de ses papiers. Bien qu’elle fût aux fourneaux, il remarqua que la jeune femme avait troqué ses sweats et ses jeans contre une robe jaune pâle s’arrêtant bien au-dessus du genou. Le large décolleté ne laissait aucun doute sur l’absence de soutien-gorge. Pour le bas, la robe très moulante ne laissait apparaître aucune trace de culotte. Il se demanda si elle portait un string… ou rien. Le repas fut un délice, en particulier les filets mignons de porc flambés à l’ananas. Le dessert, un judicieux mélange de bavaroise aux marrons et d’une sorte de pâte aux noix, agrémentée de quelques framboises fut du même niveau. Ses compliments à la cuisinière ne furent nullement de simple courtoisie.


Durant le déjeuner, le grand-père raconta des souvenirs. Non seulement c’était intéressant et vivant, mais raconté avec une bonne dose d’humour. Bernard lui recommanda de les consigner. Le vieux monsieur lui avoua qu’il avait déjà noirci plusieurs cahiers. Il se fit un peu prier, puis accepta de les montrer. Après les avoir un peu feuilletés, Bernard, proposa de le mettre en relation avec un ami afin de mettre en forme tout cela avant de le présenter à des éditeurs. L’idée fut acceptée avec enthousiasme. Puis le grand-père, fatigué, s’excusa et partit faire la sieste.


Ne voulant point avoir l’air de s’incruster, Bernard allait prendre congé, mais Cécile insista pour qu’il reste prendre le thé et regarder le journal que son arrière-grand-père avait tenu et qu’elle venait de retrouver en faisant du rangement au grenier. Après un excellent lapsang souchong, ils montèrent sous les toits. Elle s’empara de quelques carnets dans une malle, s’assit sur un vieux canapé et le pria de s’asseoir à ses côtés. Elle expliqua que son aïeul avait commencé à tenir son journal quand il avait une dizaine d’années en 1900 et qu’il avait poursuivi jusqu’en 1971, quelque mois avant sa mort.


Elle ouvrit délicatement un cahier sur ses genoux. C’était tenu au jour le jour, agrémenté de dessins. Celui qu’il voyait commençait au mois de mai 1916 et racontait le quotidien au front. Décidément, pensa Bernard, dans cette famille les pépites historiques abondaient. Ces carnets feraient le bonheur d’historiens et intéresseraient même probablement des éditeurs, non seulement pour le texte, mais aussi pour les dessins. Celui qui les avait faits avait un sacré coup de crayon et en plus, il y avait aussi quelques photos. Il était si pris par ce qu’il voyait qu’il ne s’était pas aperçu qu’il était serré contre Cécile et quand il releva le nez à la fermeture du carnet, il fut surpris de se trouver à quelque centimètres de son visage.


Il n’eut pas le temps de mettre une distance plus convenable entre eux que la jeune femme collait ses lèvres aux siennes en un baiser enfiévré. Certes, il trouvait la demoiselle charmante surtout dans la robe portée ce jour, mais la différence d’âge ne lui avait pas fait envisager un rapprochement. Il fut surpris par son initiative à laquelle il ne s’attendait nullement, surtout en connaissant la timidité maladive de la jeune femme. Il ne songea nullement à la repousser et répondit à son baiser. Il ne s’arrêta pas à cette mise en bouche. Ses mains se montrèrent actives, sans que Cécile s’en offusque. Il eut rapidement la réponse à la question qu’il s’était posée durant l’apéritif : elle n’avait pas de culotte.


Sa robe, l’unique vêtement qu’elle portait hors ses chaussures, abandonna ses épaules pour se retrouver en tas sur le sol. Une fois nue, elle entendit ne pas être seule en cet état, aussi entreprit-elle, avec l’active complicité de Bernard de le déshabiller. Quand ce fut fait, il s’assit sur le canapé et l’attira sur ses genoux. Il l’embrassa, la caressa, passant des seins aux cuisses pour finir à son minou. Elle apprécia et le laissa longuement œuvrer avant de se redresser. Elle s’agenouilla au-dessus de lui, saisit sa pine raide et l’ajusta à sa fente. Elle se laissa aller d’un coup et l’épieu se ficha en elle jusqu’à la garde.


Elle ouvrit grand la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle resta ainsi de longues secondes. Elle déglutit et se mit en mouvement, montant et descendant avec application et régularité, tandis qu’il accaparait ses seins. Elle poursuivit jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se retenir et se vide en elle. Le sexe amolli fut chassé de l’étroit fourreau. Ce fut alors seulement qu’il s’aperçut qu’il était barbouillé se sang. Bernard n’en revenait pas. Elle était vierge !


À la voir agir, l’idée ne l’avait pas effleuré. Après l’avoir entraîné dans une salle de bain, Cécile avait entrepris une fellation des plus convaincantes, avant de l’attirer de nouveau en elle. À la suite de cette première, de nombreux autres rapprochements au domicile de Bernard suivirent. Ils étaient amoureux et elle encore plus que lui. Trois mois plus tard, elle s’installait chez lui, et moins d’un an après c’était le mariage. Elle rayonnait de bonheur. Les trois premières années se passèrent au mieux, Cécile perdant peu à peu sa timidité presque maladive.


C’est quand Bernard commença à parler enfant que les choses se modifièrent. Il le comprit plus tard, sa femme était devenue intéressée. Un enfant aurait gâché sa petite vie confortable et Bernard ayant une honnête fortune personnelle, elle n’en aurait plus été l’héritière privilégiée. Lorsqu’elle obtint le divorce, ce fut pour se remarier illico avec un homme encore plus riche et encore plus âgé. Déjà, elle avait vingt ans d’écart avec Bernard, là, elle augmentait la mise. Elle avait trente et un ans et son nouveau mari soixante-douze ! Enfin tout cela était du passé, mais il ne pouvait s’empêcher de lui en garder rancune.


Une fois l’endroit localisé avec certitude, quelques sondages le confirment, quelques difficultés sèment encore le chemin vers la mise au jour de ce temple. L’une d’elles vient de Pascale Lantier, la propriétaire du terrain. Bernard et Patrick comprennent vite que la jeune agricultrice cherche à tirer profit d’un terrain qui l’encombre, car fort accidenté, difficilement exploitable et peu rentable, même pour le bois. Pour abréger des discussions qui s’annonçaient fort longues, Bernard se résout à l’acheter à un prix bien supérieur à sa valeur agricole. Les autres viennent des différentes administrations. D’ailleurs, si elles les avaient soutenus, il n’aurait pas eu besoin d’avoir recours à ses deniers pour l‘accès au terrain. Heureusement les qualifications de Patrick permettent d’avoir les autorisations de fouilles. L’absence de demande de subventions accélère également les choses.


Les deux amis commencent par clore le terrain et se mettent à l’œuvre tantôt seuls, tantôt avec l’aide d’étudiants venant faire des camps de fouilles, ou de gens du voisinage intéressés.


Le temple s’adosse à une paroi très abrupte. Il apparaît qu’après avoir démoli le sanctuaire, on a fait ébouler sur ses ruines la falaise le surplombant. Ce sont des tonnes de rochers et de terre qu’il faut d’abord débarrasser patiemment. Le plan du temple apparaît lentement.


Il est d’abord dégagé une place dallée en forme de demi-cercle d’une trentaine de mètres de diamètre. Elle est traversée par une allée large de deux mètres aux dalles de couleurs différentes qui se prolonge au-delà par un chemin empierré qui se continue sur une distance qui semble importante. À voir par la suite. Au centre de la place s’élevait un autel ou une stèle, dont il ne reste rien, mais dont l’emplacement est visible. Le chemin se séparait en deux pour le contourner par la droite et par la gauche. En se rapprochant de la falaise, les traces d’un portique à six colonnes sont dégagées. Sous les débris de celui-ci, un nombre important de cornes de bélier et de bois de cerf est trouvé. Il est long de dix mètres, mais seulement distant de trois de la paroi. Celle-ci est percée au centre du portique de l’entrée d’une caverne, retaillée de main d’homme pour qu’elle soit régulière. Un couloir long de 9,65 m est dégagé. Il débouche sur une salle parfaitement circulaire d’un diamètre de 11,60 m sous un dôme culminant à 7,32 m.


En pénétrant dans la salle, tous sont saisis. Deux squelettes enlacés les accueillent. Après le dépouillement du couloir, les murs sont couverts de bas-reliefs taillés dans la masse. Ils sont de formes géométriques, sauf à hauteur d’homme où une frise d’un mètre de haut, faisant le tour de la salle, représente une procession de béliers, de taureaux alternés avec des groupes de trois femmes portant des cormes d’abondance.


Le cortège est ouvert par un homme portant des bois de cerf et une femme à cheval montant en amazone, avec également dans les mains une corne d’abondance. Presque au centre de la pièce s’élève un autel cubique de 93 cm de côté posé sur un socle carré de 17cm de haut et de 1,13 m de côté. La face « côté entrée » est sculptée d’un motif reprenant l’homme aux bois et la femme à cheval. Sur le dessus il y a un petit socle qui devait accueillir une statuette disparue. C’est au pied de cet autel que gisent les deux dépouilles.


La découverte de cette salle et la qualité des sculptures qui la décorent ont un grand retentissement et même les honneurs du journal télévisé. Les différents services qui jusque-là ne s’intéressaient que très modérément aux fouilles s’agitent. Surtout une Florence Marpied, responsable du Service d’archéologie départementale, qui remue ciel et terre pour les virer de leur chantier. Heureusement, Patrick est un archéologue reconnu, soutenu par l’Université où il enseigne. Il peut conserver la direction des opérations, mais d’avoir cette Florence Marpied sur le dos pour un oui ou pour un non est éprouvant. D’ailleurs lorsqu’ils parlent d’elle entre eux, il l’appelle Florence Casse-pied.

Si le dégagement au pied de l’escarpement est assez long et laborieux et cela dure plus d’un an, heureusement une fois l’entrée dégagée, le temple rupestre est facilement accessible.


Les squelettes sont emmenés pour être étudiés. C’est après leur départ que Bernard remarque un soir au sol deux espèces de traînées, comme si quelque chose avait frotté contre la roche. Durant la nuit, il se demande si ces marques ne seraient pas dues à des déplacements de l’autel. Cette idée le turlupine. Le lendemain matin, il se lève et va voir Patrick pour lui faire part de ses réflexions. Munis d’un appareil photo pour immortaliser les opérations envisagées, ils se rendent sur les lieux et déverrouillent l’accès au sanctuaire. En effet, pour éviter toute intrusion, celui-ci a été clos par une porte et un système d’alarme installé.


Ils se rendent près de l’autel et observent les marques. Patrick rejoint l’avis de Bernard : ces marques doivent avoir été provoquées par le déplacement de l’autel. Après un court moment d’hésitation, ils décident d’essayer de le faire bouger. Ils sont surpris de la relative aisance avec laquelle ils réussissent. Logiquement, vu le poids de ce bloc, qu’ils estiment à plus de deux tonnes, ils auraient dû avoir quelques difficultés à le mouvoir. L’autel et son support dévoilent, en bougeant, un escalier taillé dans la roche. Ils l’éclairent et comptent vingt-cinq marches.


Ils descendent prudemment et se retrouvent dans une salle circulaire d’environ trois mètres de diamètre pour une hauteur à peu près équivalente. La pièce est nue et lisse sauf en face de l’escalier. Une niche dans laquelle trône une statuette haute d’une trentaine de centimètres représentant l’homme aux bois de cerf assis en tailleur, sur ses cuisses, une femme nouant ses jambes autour de sa taille et ses bras autour de son cou. Tous deux sont nus. Posée à côté, une corne d’abondance déversant parmi des fruits et légumes, deux bébés. La sculpture est dorée. Ils l’époussettent délicatement, bien qu’elle n’en ait pratiquement pas besoin. Bernard demande à son ami :



Bernard s’essuie soigneusement paumes et doigts et s’approche. Il tend les mains et les pose sur la base de la statuette. Il est surpris, celle-ci ne semble pas froide, elle lui paraît presque tiède. Après, c’est le trou jusqu’à son réveil à l’hôpital.




D’avoir pu mettre de l’ordre dans ses idées, le rassérène. Malgré ses exercices avec les deux infirmières et qu’il n’ait pas dormi de la nuit, il se sent dispo. Après le repas, son ami Patrick, averti de sa reprise de conscience, vient lui rendre visite. Après avoir exprimé son inquiétude quant à la perte de conscience de son ami, il lui apprend que dans la salle, après qu’il eut saisi la statue, il était resté comme figé. Patrick l’avait appelé plusieurs fois, il n’avait pas réagi et ensuite s’était écroulé sans connaissance. Ne réussissant pas à le réveiller Patrick avait appelé les secours.


Le récit de son ami est interrompu par l’arrivée des médecins. Après leur départ, Patrick reste avec lui. Il lui donne les dernières nouvelles. D’abord la statuette : elle est en argent recouvert d’or. Les yeux des personnages sont en nacre et les prunelles en hématite. Les bois de l’homme sont en corail noir. Elle daterait de la fin du Ier siècle ou du début du IIe. Les squelettes, eux, sont datés du VIIIe siècle. Il s’agit d’un homme et d’une femme âgés tous deux d’une trentaine d’années. Aucune trace de vêtement n’a été trouvée sur le site. Enfin la grotte a un système de ventilation, ce qui explique que l’air y soit toujours respirable. Ils conversent encore longuement, mais l’heure de fin des visites sonnant, Patrick annonce qu’il quitte la région pour rentrer chez lui et se retire.


Après son départ, Bernard se sent soudain très las, il mange son dîner et s’endort illico. Mais se croit encore éveillé. La statue est devant lui au pied de son lit, mais beaucoup plus grande. Celle-ci semble s’animer. Soudain ils sont debout devant lui, l’homme aux bois de cerf et la femme. Ils sourient. L’homme parle :



Bernard est abasourdi. Il veut poser des questions, mais il ne peut bouger et commence à s’affoler. La femme s’approche :



Il tente de nouveau de remuer, mais c’est toujours impossible. Il s’affole.



Le contact et la voix douce lui ramènent un peu de sang-froid. Les pensées se bousculent dans son esprit.



La femme s’approche et lui effleure le front :



Le contact et la voix douce lui redonnent un peu de sang-froid. Les interrogations se pressent dans son esprit.



Des divinités gauloises, se souvient Bernard.



C’est une plaisanterie, un canular monté par Patrick.



C’est alors qu’il se rend compte qu’il entend les paroles et que pourtant leurs lèvres ne remuent pas. Ce n’est pas normal. Il essaie de rassembler ses idées, d’être logique. C’est un haut-parleur, c’est ça, il y a un haut-parleur.



Bernard écoute cet échange perplexe. Autant rentrer dans le jeu. Je serais curieux de savoir de quoi je suis censé être l’Élu.



Bernard se rend compte qu’il a été répondu, non à des paroles, mais à ses pensées, ce qui achève de le déstabiliser. La femme lui prend la main et s’adressant à son compagnon :



L’homme lui saisit l’autre main :



 »croissez et multipliez » sans se l’appliquer à eux-mêmes d’ailleurs. Tous les ans avait lieu une grande fête, qui durait une semaine. Durant les trois premiers jours, les grâces étaient rendues pour l’année écoulée, les deux suivants des rites et offrandes permettaient de trouver l’Élu, celui qui pourrait devenir notre incarnation. Pendant les deux derniers, il dispensait nos bienfaits. Tu as saisi la statue, ce qui fait de toi le nouvel Élu.



Ils le regardent, amusés :



Bernard est abasourdi. En deux jours comment cela est-il possible ? Rosemerta précise :



En un éclair, il repense aux moments passés avec les infirmières.



Devançant les pensées de Bernard, elle ajoute :



C’est effrayant, pense Bernard. Heureusement, plus qu’une journée. Il faudra éviter tout contact avec les femmes.



Rosemerta l’interrompt :



Bernard pense : de toute manière cela me concerne pour si peu de temps.



Bernard les regarde suspicieux.



L’esprit de Bernard se bloque un moment, avant de s’emballer. Il s’écrit :





Ces derniers mots, il les a criés. Cela attire un infirmier. En le voyant entrer, Bernard se calme et explique :



L’infirmier s’éclipse. Bernard est soulagé que ce soit un homme qui soit venu et non une femme. Il faut qu’il parte au plus vite, car dans les hôpitaux, la gent masculine est minoritaire. Peu après, la médecin arrive. C’est, mais il l’ignore, celle qui la veille a assisté à ses ébats avec Isabelle :



La toubib pense in petto qu’effectivement, avec l’infirmière, il avait l’air très en forme. Mais son cas est quand même un mystère.



Il plaide tant et si bien, déclarant que, dorénavant, il refuse qu’on le touche, qu’elle finit par capituler et lui donne l’autorisation de sortir, sans l’ausculter. Il est soulagé, mais ressent un malaise à son départ. Il ne se le fait pas dire deux fois. Il se dirige vers le secrétariat pour les formalités, quand il se trouve nez à nez avec Isabelle. En le voyant, elle rougit, hésite et s’approche de lui :



Bernard se demandait s’il devait parler aux deux infirmières. Il hésitait, tant cette histoire paraît inconcevable. Voyant sa mine défaite, il se décide et l’interrompt :



Elle hésite un moment et pense qu’il faut mieux une franche discussion qui met les choses au point :



Ils s’assoient sur deux chaises. Il ne sait trop comment présenter ce qui lui arrive. Il se jette à l’eau :



Il se lance dans le récit de l’apparition des deux Dieux et du pourvoir qui lui est donné d’attirer les femmes. Elle le regarde de plus en plus incrédule. Quand il a fini, elle dit :



Elle est dubitative, mais ça, c’est facile à vérifier. En attendant, elle décide d’entrer dans le jeu de cet homme, de faire comme si cette histoire abracadabrante était vraie :



Le silence s’installe. Il le rompt :



Elle complète :



Ceci fait, ils se séparent. Il quitte l’hôpital et elle va prendre son service, partagée entre l’extravagance de ce qu’elle vient d’entendre et le fol espoir d’avoir un enfant. Que se passera-t-il, si c’est vrai ? Comment son mari prendra-t-il la chose ? Acceptera-t-il cette explication irrationnelle ? Quelle sera son attitude avec l’enfant ? La tête lui tourne presque quand elle se rend compte qu’elle réfléchit comme si tout cela était argent comptant.


Bernard regagne le petit appartement qu’il loue avec Patrick. Ce dernier étant parti, il sera seul jusqu’à la fin de la semaine, avant de lui-même rentrer à Paris. Il préfère cela, car il est perturbé par les dernières heures et doute de sa raison. Pour se changer les idées, il décide d’aller au temple pour voir plus en détail leur découverte. En arrivant, il discute avec Jacques le gardien et descend dans la crypte, la statue dorée n’y est plus. Il s’abîme dans la contemplation des frises.


Il est tiré de sa méditation par Florence Marpied, l’archéologue. Elle l’engueule littéralement, à la limite de la correction, pour avoir, sans l’en avertir, déplacé l’autel, ouvert la crypte et touché la statue. Avec son malaise, il aurait pu la faire tomber, qu’elle s’abîme ou pire qu’elle se brise. Comme cela dure, il finit par tourner les talons, excédé. Il reviendra demain. Décidément, c’est bien une casse-pied de première. Elle fait un drame de tout. Même si elle n’a pas forcément tort, elle s’y prend de telle sorte qu’elle agace, probablement à cause d’une certaine suffisance.


Il n’est pas encore calmé en rentrant. Avant de dîner, il téléphone à Patrick, pour lui annoncer sa sortie et lui narrer sa rencontre avec l’archéologue, ce qui leur donne l’occasion de casser un peu de sucre sur son dos. Par contre, il se garde bien de parler de Cernunnos et Rosemerta. Avant de raccrocher, il pense à le remercier pour le livre sur Louis XI. Patrick lui dit que ce n’est pas lui qui a eu cette idée, mais sa sœur Marion.


Il téléphone donc à celle-ci pour la remercier, ils discutent ensuite un long moment sur ce grand roi à la mauvaise réputation plutôt injustifiée, ce qui le fait dîner assez tard. Bien que las, il a du mal à trouver le repos, tant il se sent mal à l’aise. Il finit par s’endormir d’un sommeil agité, bien qu’aucune divinité ne vienne lui faire la conversation.


Le lendemain matin, il se lève fatigué. Après le petit déjeuner, il sort. De se retrouver dehors ne lui fait pas le bien qu’il en escomptait. De croiser des femmes dans la rue le rend fébrile. Pour couper court, il se rend au site de fouilles. Il s’assoit dans la crypte et se sens un peu apaisé, jusqu’à ce que la casse-pied surgisse. Loin d’être calmée, elle repart sur ses grands chevaux. Cela l’exaspère au plus haut point, lui qui espérait un peu de quiétude. La colère bout en lui.


Brusquement une idée lui vient. Si vraiment il lui suffit de toucher une femme pour qu’ils soient attirés irrépressiblement, cela devrait la faire taire. De plus, au-delà de son caractère, c’est une jeune femme d’environ trente-cinq ans, plutôt jolie. Des cheveux noirs toujours relevés en une espèce de chignon, de grands yeux noirs, un nez un peu fort, une bouche charnue et un menton avec une petite fossette. Elle doit mesurer aux environs d’un mètre cinquante-cinq et est assez menue, ce qui fait ressortir sa poitrine plutôt forte.


Il hésite. Il se dit qu’il est fou et que de toute manière il ne se passera rien, puis qu’après tout c’est une façon de vérifier ce qu’il en est de cette histoire. Il s’approche et lui pose la main sur le bras en disant :



Florence continue sa diatribe quelques secondes, puis bafouille un peu, fait un pas en arrière, se trouble, en sentant une bouffée de désir la submerger. Elle voudrait fuir, mais reste clouée sur place. Bernard qui lui aussi la ressent, redevient serein, comme soulagé. Il observe son interlocutrice, mais se garde bien de faire un geste ou dire quoi que ce soit. Pourtant son sexe s’est dressé et il brûle d’envie de se jeter sur elle. Il voit le combat qu’elle mène pour résister. Ce combat, elle le perd. Il se demande ce qu’il aurait fait si elle avait réussi à résister. Il préfère ne pas y penser.


Presque comme au ralenti, elle s’approche et bredouille quelques paroles inintelligibles. Brusquement tout s’accélère, elle se jette à son cou pour un baiser enfiévré. Elle y met une telle fougue que sous l’impact, il recule et se retrouve dos au mur. Il n’imaginait pas une telle force en elle. Elle doit peser cinquante kilos et lui plus de quatre-vingts. Elle se dit que c’est insensé, mais il faut que Bernard la baise, là, maintenant ! C’est quasi vital.


Elle retire son chemisier, le soutien-gorge suit le même chemin. Elle passe ensuite les mains sous sa jupe et se dépouille de son slip. Elle s’agenouille tandis que Bernard déboutonne sa braguette. Elle n’aurait nul besoin de le sucer, car il est déjà raide, mais le fait malgré tout. Oh ! Pas longtemps, vu qu’elle n’a qu’une idée : se faire prendre. Elle se met à quatre pattes et d’une voix rauque :



Il achève de retirer son pantalon et ôte sa chemise. En prenant son sexe pour l’ajuster à celui de la grincheuse qui, pour l’heure est tout miel, il lui semble qu’il est plus gros qu’auparavant. Elle n’a pas non plus besoin de préliminaires. Son con est épanoui et suintant à souhait. Il entre plus aisément que dans du beurre. Et c’est parti pour une chevauchée endiablée. L’archéologue met plus d’enthousiasme à se faire fouiller la chatte, qu’elle n’en met à fouiller un site. Ce qui n’est pas peu dire, car elle adore son travail. Autant pour ce dernier, la délicatesse est de mise, jusqu’à utiliser le pinceau, autant là elle préfère le marteau-pilon et elle est servie.


Elle apprécie et elle le manifeste, au point que le gardien arrive, intrigué par le bruit et même un peu inquiet, connaissant le peu de sympathie entre ces deux-là. En découvrant le spectacle, il en reste médusé. Il s’attendait plutôt à les voir s’écharper comme chien et chat. Déjà de voir madame Marpied se faire troncher ainsi lui était inconcevable. Elle est connue pour son caractère et la manière dont elle rembarre tous ceux qui se risquent à faire montre ne serait-ce que d’un peu familiarité. Et en plus, avec monsieur Lemua ! Ils perçoivent sa présence par son ombre et lèvent la tête.


Cela n’interrompt pas la cavalcade. Le gardien fait demi-tour, plus gêné que les deux protagonistes et ferme la porte pour éviter que d’éventuels volontaires viennent les surprendre. Ils restent près de trois heures et les échos qu’il entend ne laissent aucun doute quant à la poursuite de leur partie de jambe en l’air. Il n’aurait pas cru que Bernard ait une telle résistance.


Quand la tension retombe et qu’ils cessent leurs ébats, la dégaine de Florence laisse à désirer. Le foutre inonde ses cheveux, son visage et dégouline jusqu’à sa poitrine, et de sa chatte jusqu’aux genoux. Quant à sa jupe… ! Elle l’a quittée trop tard. Seuls son slip et son soutien-gorge qu’elle avait retirés sont présentables. Son chemisier a peu apprécié la manière un peu brusque lorsqu’elle l’a retiré ou plus exactement arraché. Beaucoup de boutons n’y ont pas résisté. Bernard est mieux loti, seul son sexe est abondamment barbouillé. En se relevant, elle constate le désastre. Elle s’affole :



Elle va pour protester, puis se dit qu’après ces dernières heures, il serait pour le moins grotesque de jouer les dégoûtées alors qu’elle a bouffé du sperme en abondance. Elle s’agenouille, s’empare du sexe de Bernard et se met à l’œuvre, en se demandant comment un homme peut en éjaculer une telle quantité. Il n’est pas mécontent de cette idée de se faire nettoyer par la langue de la donzelle. Outre que c’est agréable, c’est une petite vexation supplémentaire. Elle s’applique, parcourant, la tige, les bourses, les poils, le haut des cuisses. Il l’interrompt d’un :



Il se rhabille, sort et va trouver le gardien pour lui demander un seau et des serviettes. Ce dernier ne fait aucun commentaire et apporte ce que l’on lui demande.

Il est rapidement de retour dans la crypte, non sans avoir vidé une grande bouteille d’eau, car il est assoiffé, comme un rat empoisonné :



Elle obtempère sans discuter. Il lui nettoie la chevelure, la fait se redresser, puis s’occupe du visage, du cou, des seins, et du reste. Elle se laisse faire, comme tétanisée. Elle a l’esprit en déroute. Elle se demande :

Comment tout cela a bien pu survenir ? Qu’est-ce qui m’a pris de se conduire ainsi ? De me jeter sur Bernard, alors que j’étais là pour le sermonner sur sa conduite irresponsable ? D’avoir une telle envie de baiser, que même l’arrivée de Jacques n’a pu me faire cesser. Je ne vais jamais plus pouvoir le regarder. Il va en parler, tout le monde va savoir. Que va-t-on penser de moi ? Yassine finira par le savoir. Jaloux comme il est, ça va faire un drame, surtout s’il l’apprend par des on-dit. Il vaut mieux que je lui dise moi-même. Mais si Jacques n’en parle pas, il n’est pas homme à jaser, alors parler est inutile. C’est se mettre dans des problèmes pour rien…


Ses pensées continuent de tourner quand Bernard lui annonce :



Après un rapide « merci », elle entreprend de se rhabiller. En voyant l’état de ses vêtements :



Sans trop le choix, elle accepte en remerciant. Une fois qu’elle a enfilé le tee-shirt, son allure n’est pas top. Les épaules sont tombantes, mais ça lui fait comme une jupe qui arrive au milieu des cuisses, mais c’est mieux que rien. Ils partent en voiture. Le début du trajet est silencieux, puis Florence lâche :



Parfaitement hypocrite, il répond :



Il ajoute pour la provoquer :



Les paroles de Bernard la secouent. Il faut dire que jusqu’à présent, lorsqu’elle couchait, c’étaient avec des garçons qu’elle aimait ou au moins croyait aimer, après avoir fleureté quelque temps. Les paroles échangées étaient plutôt des mots d’amour. Dans le cas présent, rien de tel. De fait, elle a témoigné d’un sacré coup de reins. Pour ne pas rester coite, elle réplique :



L’arrivée au supermarché met fin à la conversation. Tandis qu’elle va acheter des vêtements, il fait quelques courses pour la bouche et engloutit une nouvelle bouteille d’eau. Il se dit que ce doit être pour compenser le sperme qu’il répandu en abondance. Il la dépose chez elle et retourne dans ses foyers.


Florence en arrivant chez elle, contrairement à ce qu’elle pensait, ne trouve pas la maison vide. Yassine est là devant la télé.



Il s’extirpe du canapé et s’approche.



Il va pour l’embrasser. Il s’arrête et fronce le nez et se met à renifler.



Avant qu’elle ait pu répondre quoi que ce soit, il s’empare du sac qu’elle a posé et en sort le contenu : le chemisier et la robe maculée.



La discussion se poursuit, virulente. Florence finit par dire :



Florence est remontée, ce que Yassine lui a dit, ce dont il l’a traitée, l’ont mise hors d’elle, alors que lui-même… Si elle avait dit la moitié de ce qu’il vient de dire, et traité comme il vient de la traiter, quand elle a découvert qu’il baisait avec l’autre. Là, il s’était montré tout miel, avait minimisé, juré qu’il n’aimait qu’elle, que lui, il aurait compris. Elle avait été assez conne pour le croire. Si ça se trouve, il continuait à la voir :



Elle ouvre un placard et en sort des bagages :



Yassine s’approche, menaçant.



Il se refrène à grand-peine, fait ses valises, part en fulminant et claque la porte. Elle entend sa voiture démarrer rageusement.


Une fois seule, Florence allume la télé et s’absorbe dans une émission qui pourtant, en temps normal, l’aurait peu intéressée. Il lui faut du temps pour retrouver son calme. Elle se rend compte alors qu’elle a faim. Elle se rend dans la cuisine et a la surprise de découvrir que son frigo, Yassine en partant, l’a quasi vidé. Elle se rabat sur le congélateur qui lui aussi a été ponctionné. Pourtant ce n’est en général pas lui qui le remplit. Elle ne le croyait pas aussi mesquin. Vu comme il était un peu regardant, ça ne devrait pas l’étonner.


De nouveau, elle se demande ce qui lui est passé par la tête cet après-midi, enfin pas que par la tête. Pourquoi Bernard et elle sont-ils tombés dans les bras, alors que leurs relations étaient jusque-là plutôt froides ? Cela reste un mystère. Elle ne regrette pas, pour deux raisons. Primo, elle s’est envoyée en l’air et c’était vachement bon, secundo ça lui a ouvert les yeux sur Yassine.


Bernard en rentrant se sent apaisé. Il a libéré l’énergie qui s’accumulait en lui. D’un autre côté, il ressent une sorte de culpabilité. Il sait que Florence vit en couple. Malgré cela il ne regrette pas, car elle lui tapait sur les nerfs depuis longtemps avec ses remontrances. Probablement emportée par l’enthousiasme pour son métier, était-elle déçue de ne pas avoir l’entière responsabilité des fouilles ? Après la petite séance de cet après-midi, au moins devrait-elle se montrer moins agressive. Ce qui l’inquiète davantage c’est cette pression qui va crescendo quand il ne baise pas. Moins de quarante-huit heures après l’infirmière, Béatrice, il se sentait oppressé, presque de l’angoisse. Alors que maintenant la sérénité est revenue. Il craint le tourment de cette sorte de manque, comme un drogué. Réussira-t-il à résister sans devenir fou ?