n° 18256 | Fiche technique | 48867 caractères | 48867Temps de lecture estimé : 28 mn | 09/02/18 |
Résumé: Pour l'anniversaire de son homme, elle a décidé d'explorer la profondeur de leurs fantasmes, de son audace, de leur confiance... Est-ce juste un plan d'un soir, ou le début d'une nouvelle vie ? | ||||
Critères: f fh frousses couple cadeau hépilé caférestau anniversai amour hsoumis fdomine humilié(e) cérébral voir lingerie fmast nopéné jeu -hsoumisaf | ||||
Auteur : devianttalesfromadeviantmind (Auteur amateur en quête d'expérience, de découverte...) Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : D'anniversaire à nouvelle vie Chapitre 01 | Épisode suivant |
Maudissant la chaleur qui lui donnait une raison supplémentaire de détester cette journée, il descendit de sa voiture. Sérieusement, l’une des principales raisons qui l’avaient motivé à choisir le Canada comme terre d’exil, c’était la fraîcheur du climat. Résultat, les trois semaines qui s’étaient écoulées depuis son installation avaient été caniculaires. Il jeta un regard dépité au soleil qui semblait lui dire « Eh alors ? Tu croyais pouvoir m’échapper comme ça, p’tit con ? ». Mais la fournaise n’était pas la véritable source de son humeur exécrable – même si elle y contribuait plus qu’à son tour.
La vraie raison, c’était la date. Rien n’était plus déprimant qu’un anniversaire dans l’indifférence générale. Comme toute personne née au cœur du mois d’août, il avait l’habitude de passer des anniversaires calmes et discrets, à l’heure où tous ses amis étaient éparpillés aux quatre vents, au gré de leurs destinations estivales. Mais d’ordinaire, en ce jour qui aurait dû être spécial et qui ne l’était finalement pas, il ne voyait pas grand monde, aussi n’avait-il pas la sensation de passer à la trappe. Or, aujourd’hui, sa journée avait été normale, il avait côtoyé ses nouveaux collègues et avait ainsi pu constater comme leur monde tournait bien, sans que personne ne sache que le Frenchi fraîchement débarqué fêtait ses vingt-quatre ans. Il les avait vu travailler, rire et vivre dans l’indifférence la plus totale sans oser leur révéler qu’aujourd’hui devait être son jour, de peur de passer pour un égoïste capricieux.
Maintenant qu’il rentrait chez lui, déprimé et transpirant, il ne désirait rien d’autre qu’une soirée tranquille, faire comme si ce jour était comme tous les autres, et ne surtout pas penser à son anniversaire. Bien sûr, il restait sa femme, qui l’attendait. Au fond de lui, il savait qu’elle lui réservait une surprise qui lui ferait oublier ses déceptions de la journée. Elle avait un véritable don pour deviner ce dont il avait besoin pour aller mieux, en toute circonstance. Mais malgré cette certitude, le mal-être qui l’étreignait pour le moment l’empêchait d’envisager toute issue positive immédiate. Au contraire, il n’avait pas envie de sortir ou de rester trois heures à table.
Il entra, et la fraîcheur de l’intérieur l’accueillit agréablement. Bordel, qu’est-ce que ça fait du bien… S’étonnant de voir la porte du salon fermée, il entra et découvrit la pièce plongée dans l’obscurité. Le fauteuil avait été déplacé et lui faisait face, abandonné au milieu du salon. ,Mais qu’est-ce qu’elle a foutu ?
Il l’appelait tout en remettant de l’ordre, et un grand bruit lui répondit finalement depuis la salle de bain, puis plus rien.
Au bout de quelques instants, le loquet s’actionna bruyamment. Sa femme en sortit, visiblement surprise, enroulée dans une serviette de bain.
Elle regarda dans le salon et il remarqua que quelque chose la faisait tiquer, semblait même l’agacer une fraction de seconde.
Elle lui offrit un joli sourire franc. Ses yeux caramiels (il avait trouvé ce néologisme qui les décrivait parfaitement) brillaient de telle façon qu’il ne pouvait même pas faire semblant de ne pas la croire pour la faire culpabiliser. Il soupira encore et l’embrassa avec tendresse.
Il l’embrassa à nouveau, avec plus d’insistance, et elle lui rendit son baiser qui devint progressivement fougueux. Lorsqu’ils se séparèrent, ils étaient l’un et l’autre haletants. Il reconnaissait dans la façon dont elle gardait les lèvres légèrement ouvertes et les yeux baissés les signes de son excitation. Doucement, il glissa la main le long de son épaule et voulut passer sous la serviette.
La demande lui fit l’effet d’une douche froide, il recula d’un pas, dépité.
Un instant, une épique bataille de regard les opposa, l’un, façon cocker battu, reflétant le désespoir, l’autre essayant d’amadouer le premier par dessous ses cils, tout en grâce féminine. Il craqua bien évidemment le premier, avec un râle frustré.
À peine ressorti, sa bonne humeur fondait comme un glaçon dans un four. Loin du doux visage de son aimée (et de ses formes aux vertus antidépresseurs), ses pensées négatives le reprenaient d’assaut. Il réalisa que quoi qu’elle ait prévu, la soirée ne s’annoncerait pas spécialement longue puisqu’en bonne commerçante, elle travaillait le lendemain. Adieu donc le restaurant en ville et le match de hockey qu’il espérait et pour lequel il essayait de planter la graine ni vu ni connu depuis leur arrivée. Et désormais, l’excitation sexuelle et la frustration qu’elle le repousse lui faisaient remarquer qu’il s’était presque attendu à la trouver déjà nue, accompagnée d’une lettre lui disant qu’elle était son cadeau et qu’il pourrait lui faire tout ce dont il avait envie. Peut-être l’avait-elle déjà trop souvent fait et considérait-il cela comme acquis ? Cela expliquerait peut-être sa déception… En tout cas, il avait l’impression qu’il allait fondre, et sa déprime de plus tôt s’était changée en une colère sourde qu’il sentait pulser sous sa peau. Pour ne rien arranger, le supermarché était bondé en ce début de vendredi soir. Entre les gens et la chaleur, il ne savait pas trop ce qu’il détestait le plus. Il arpenta lentement les rayons à la recherche de son Graal, la tête rentrée dans les épaules et le dos voûté, rongeant son frein.
Et puis, comme une fleur, il reçut un SMS de sa femme.
« J’ai trouvé des bougies en fait… elles étaient planquées. Je suis vraiment vraiment désolée. »
Il aurait pu hurler de rage. Elle s’était carrément foutue de lui, et il était maintenant complètement furax.
En passant devant la maison, il constata que les volets étaient à nouveau fermés. Mais à quoi jouait-elle ? Sa colère monta d’un cran. Tout comportement irrationnel l’irritait profondément lorsqu’il était furieux.
Et la porte du salon était encore fermée. Putain, mais elle fait exprès, c’est pas possible. Elle s’est donné une mission, me rendre chèvre. Beeeeh. Beeeeeeeh. PUTAIN DE BEEEEEEEEEEEEEEEEH ! Sur ces pensées constructives, il ouvrit brutalement la porte.
En poussant le battant, la lumière s’engouffra timidement dans la pièce, et vint immédiatement se poser sur les lèvres de celle qui l’y attendait. Les rideaux avaient été tirés, toute source de lumière soigneusement éliminée, et ce fut la première chose qu’il distingua dans l’obscurité : un rouge à lèvres vif et brillant qui dessinait un sourire tout à la fois hautain et mutin. Son cerveau cessa instantanément de fonctionner, sa colère s’évanouit en une seconde, remplacée par… par rien. Un écran bleu, à la limite… Erreur. Cerveau.exe a rencontré une erreur critique et doit fermer. Pour redémarrer, merci d’évacuer votre femme de votre champ de vision, de prendre une douche froide, et de demander aux régions pubiennes de partager le stock de sang.
Dans l’obscurité, la silhouette de sa femme se dessinait entre ombres et lumière, dans un caléidoscope aussi surréel qu’érotique. Elle avait soigneusement travaillé son effet, sa robe de cuir noir se confondant avec le fauteuil sur lequel elle était installée, effaçant les limites entre son corps et son environnement. En conséquence, sa peau laiteuse ressortait, presque luminescente, là où elle était découverte. Son visage, ce splendide visage qu’il aimait tant, illuminé actuellement d’un regard brûlant soutenu par un maquillage sophistiqué et provocant. Ses bras gracieusement posés sur les accoudoirs. Un losange découpé sur sa poitrine et qui révélait son prodigieux décolleté. Un triangle de cuisse, là où ses jambes croisées tiraient sur sa robe, barré de ce qu’il devinait être l’une des jarretières retenant les bas, qui se fondaient à leur tour dans l’obscurité.
Il la contemplait, médusé. Tout à sa tourmente, il avait été à des lieux d’imaginer ce genre de surprise. Comme s’il avait reçu un choc électrique, il se trouvait paralysé, son cerveau ayant cessé d’analyser la scène. Il se passa quelques secondes durant lesquelles le regard arrogant de sa femme et le sien ahuri s’accrochèrent. Il se sentit un peu honteux, comme si elle pouvait lire au plus profond de son âme sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Elle leva un bras vers lui, très lentement, avec majesté, et d’un claquement de doigts pointa le sol à ses pieds. Le bruit, dans le silence total qui les enlaçait, résonna et le percuta comme un coup de poing. Son souffle resta coincé dans sa gorge et il sentit son bas-ventre s’animer. Il fit un pas hésitant, comme un enfant qui n’était pas sûr d’avoir fait une bêtise et qui, hélé par un adulte, le rejoignait sans savoir s’il allait se faire punir ou non.
Il approcha en soutenant à peine son regard amusé. Lorsqu’il l’atteignit, après un court instant, elle n’eut besoin que d’un haussement de sourcil impatient pour qu’il tombe à genoux. Il osait à peine lever les yeux. De près, il distinguait à peine mieux sa plantureuse silhouette, mais se trouvait profondément intimidé par son port altier et fier. Elle le toisait, conquérante. Elle se pencha vers lui et il sentit sa main effleurer doucement ses épaules, son cou, puis saisir vigoureusement ses cheveux pour lui incliner la tête vers l’arrière. Une pointe de douleur qui, loin de le sortir de sa transe, l’y plongea encore un peu plus. La jeune femme approcha alors son visage très près du sien, jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent. La langue vint l’aguicher, et lorsqu’il ouvrit la bouche pour l’embrasser, elle forcit sa prise pour le retenir et recula à peine son visage pour rester hors de sa porté, mais guère plus. Elle eut un petit rire satisfait et, plongeant ses yeux dans le regard désespéré de son homme, elle murmura, d’une voix basse et chaude.
Elle lui mordilla le lobe de l’oreille, puis baissa les yeux et entreprit de défaire les boutons de sa chemise, très lentement, un par un.
Le vêtement ouvert, elle posa les deux paumes sur son ventre et remonta doucement. Il frémit, sous les griffures des ongles profondément enfoncés dans sa peau. Elle monta ainsi jusqu’aux épaules, séparant le tissu et la peau, collés par la transpiration.
La chemise glissait maintenant le long de ses bras ; mais plutôt que de la lui retirer, elle la roula sur elle-même et l’emmêla pour immobiliser ses poignets derrière ses reins. Alors, elle explora son dos, toujours aussi sensuellement, laissant de longues traces rouges le long de sa colonne vertébrale.
Elle parlait d’une voix distraite, sans même relever les yeux, machinalement, tout absorbée qu’elle était par l’exquise torture qu’elle infligeait désormais aux tétons de son homme. Avant de continuer, elle reporta néanmoins son attention sur son minion.
Sa voix n’était plus qu’un souffle, et elle lui fit répéter pour mieux l’entendre. Elle l’avait intoxiqué ; elle savait si bien le faire. Elle pouvait, à loisir, le rendre aussi impuissant qu’un pantin. Son attitude royale et supérieure, ainsi que ses gestes gracieux et sensuels, la sublimaient, l’enveloppaient d’une aura qui brisait toute volonté de résistance et le laissaient pantois devant la magnificence exacerbée de sa dominatrice. Vidé de toute conscience propre, il ne restait en lui qu’un désir insatiable de lui faire sentir tout son amour pour elle en s’offrant sans limite à ses caprices et ses envies. C’était un sentiment déraisonné, surpuissant, qui l’envahissait pour le laisser presque au bord du désespoir. Un état second plus fort qu’un trip à la plus puissante des drogues.
Désormais, il sentait le bout arrondi d’un escarpin caresser son entrejambe. Passant ses doigts sous sa mâchoire, elle releva délicatement le menton de son mari pour verrouiller leurs regards.
Il n’y eut pas de silence, pas d’hésitation. Les yeux levés vers son âme sœur, l’esprit ensorcelé par ce rôle qu’elle jouait si bien, il lui souffla dans l’instant la réponse qui résonnait au fond de lui même ; celle qui lui semblait naturelle, évidente. Celle qu’elle méritait. Une reddition inconditionnelle.
Elle approcha à nouveau son visage du sien, en le saisissant encore par les cheveux pour le forcer à tendre le visage vers elle. Il ouvrit la bouche pour l’embrasser, mais au lieu de ça elle ne fit que le frustrer encore en passant sa langue sur ses lèvres sans les franchir. Puis elle murmura, tout bas, comme on confit un secret :
La réflexion ne lui prit que quelques instants, et sa trouvaille le fit rire.
Ils partagèrent quelques secondes de complicité, un regard amoureux qui témoignait comme ils tenaient l’un à l’autre. Puis, en une seconde, son sourire laissa place au masque froid et impersonnel de la domina.
À peine eut-il verrouillé la porte de la salle de bain derrière lui qu’elle poussa un long soupir. Elle s’avachit sur sa chaise, laissant la pression retomber. Elle réalisa alors que, depuis qu’elle avait décidé de mettre son plan à exécution, c’était le premier moment où elle se retrouvait seule avec ses pensées, sans rien à faire, et qu’elle pouvait faire le point sur le chaos émotionnel dans lequel ce prologue l’avait plongée. Elle s’était vraiment mis la pression pour se montrer à la hauteur des fantasmes de son mari. Depuis le temps qu’ils étaient ensemble, elle savait quel effet elle avait sur lui, et elle adorait l’enivrer ainsi. Mais elle aimait d’autant plus cela qu’elle sentait le mériter, alors elle y mettait tout son cœur. Elle était toujours surprise de ses réactions, de la confiance totale qu’il lui exprimait et du degré d’abandon auquel il se laissait chaque fois un peu plus aller. Avant de le rencontrer, elle n’avait jamais porté quelque intérêt à l’univers sadomasochiste, et elle n’avait jamais pensé un jour faire ce qu’elle venait de faire. Tout à ses insécurités, elle n’avait même jamais imaginé qu’un homme qu’elle aimait tant se plierait un jour ainsi à sa volonté. Mais si elle s’était sentie stressée au début, les réponses de son homme à ses attentions l’avaient rapidement mise en confiance et son désir n’avait cessé d’augmenter. Elle se sentait tellement puissante, tellement forte quand elle le soumettait, et l’ivresse de son pouvoir la gonflait d’une fierté qui la faisait rayonner.
Elle n’avait toujours pas décidé si elle irait au bout de ce qu’elle avait prévu. Elle ne savait pas si elle en aurait envie le moment venu ni si elle en aurait le courage. Même si elle ne réalisait que la moitié de son programme pour la soirée, cela démontrait déjà une immense progression par rapport aux limites qu’elle n’aurait jamais pensé franchir. Et maintenant que le calme retombait, que la tension sexuelle baissait, elle commençait à douter. Enfin, se dit-elle, il sera toujours temps d’improviser sur le moment. Let’s go with the flow, comme elle se disait toujours. De toute façon, elle était tout à fait consciente que dans l’excitation du jeu, elle ne pouvait répondre de rien. Aucune limite n’était gravée dans le marbre tant la soumission de son homme lui donnait une envie irrépressible de voir jusqu’où il était prêt à aller pour elle. Jusqu’alors, elle avait souvent été surprise, mais jamais déçue.
Le bruit dans le couloir la tira du fond de ses pensées, elle se rajusta, droite comme une reine, le dos cambré, la poitrine gonflée et les jambes savamment croisées pour révéler le haut de ses bas et la naissance de ses cuisses. Son mari reprit sa place à ses pieds, mais son sourire en coin et ses gestes beaucoup plus éveillés lui firent comprendre qu’il avait repris ses esprits. Elle lui rendit son sourire, dans lequel elle mit toute sa supériorité. Après sept ans de vie commune, elle connaissait ses faiblesses. Du haut du piédestal sur lequel il la plaçait, elle était vulnérable, et parfois, s’il elle ne le gardait pas scrupuleusement à sa botte, il savait saper lentement, subtilement sa domination et inverser les rôles. Tel qu’elle le connaissait, si elle ne voulait pas perdre le contrôle de la soirée et finir attachée à sa place, elle allait devoir le briser à nouveau. Et mieux. Cela promettait d’être amusant.
Elle inspecta soigneusement la tenue qu’elle lui avait choisie pour vérifier qu’il s’était bien exécuté. Il portait bien la chemise serrée blanche, le pantalon de costume et le nœud papillon. Et aucun sous-vêtement. Il avait bien serré le large collier en cuir brun, au-devant duquel pendait une médaille sur laquelle était gravé un C tenant un J en laisse, leurs initiales. C’était un symbole qu’il avait dessiné lui-même, mais dans l’autre sens, destiné à la base à son collier à elle. Se l’être ainsi approprié était une petite garcerie qui la rendait très fière d’elle, merci beaucoup ! Elle regrettait de ne pas avoir pu voir sa tête quand il l’avait remarquée, seul dans la salle de bain – si tant est qu’il l’ait remarqué. Elle passa son doigt dans l’anneau et attira son homme vers elle. Elle recommença à jouer avec ses lèvres et sa langue, l’excitant, le frustrant, mais elle nota qu’il ne répondait plus aussi bien. Loin de se débattre pour tenter de forcer un baiser, il jouait lui aussi, esquivant presque de lui-même les assauts de sa langue, et par deux fois il réussit à la mordiller. Une pointe d’agacement vint la piquer lorsqu’elle réalisa qu’elle avait furieusement envie de l’embrasser. Le goût de ses lèvres sur sa langue, la douceur de celles-ci… La chaude sensation de crispation dans son bas-ventre et l’essoufflement qu’elle ressentait étaient symptomatiques de son désir croissant. Et lorsque leurs regards se rencontrèrent, elle y lut qu’il l’avait vu. Elle enragea contre elle-même, et contre son soumis. Elle était furieuse qu’il la défie après tous les efforts qu’elle avait faits pour lui faire plaisir. Il voulait la jouer comme ça ? Elle n’aurait aucune pitié. Elle allait être la garce qui lui disait souvent adorer. Elle savait parfaitement comment le remettre à sa place. Finalement, en agissant de la sorte, il lui rendait service : plus de scrupules ! Il était temps de se débarrasser d’une première de ses limites qu’il crevait d’envie qu’elle arrive à franchir. Il n’allait pas le regretter. Elle se redressa, se désintéressa de sa bouche et ouvrit lentement, par des gestes mesurés, son pantalon. Il s’était parfaitement rasé, comme elle le lui avait intimé. Elle ricana, narquoise, en voyant la cage de plastique dure qui ceignait le sexe de son homme. Elle prit ses bourses à pleine main et tira délicatement dessus.
Elle avait dit ce mensonge sur le ton de la conversation, feignant de n’y prêter aucune attention. Elle qui était si satisfaite sexuellement, qui retirait tant de plaisir du sexe de son homme, n’avait jamais compris ce fétichisme étrange. Elle avait toujours refusé de céder à ses sollicitations à ce sujet, d’abord parce qu’elle ne le pensait pas, et surtout de peur qu’il ne soit pas réellement prêt à l’entendre et qu’il ne le prenne mal. Au moment de balayer ce tabou, toutes ses appréhensions lui revinrent, et en le voyant vaciller comme s’il avait pris un coup de poing, elle le regretta immédiatement. Le visage de son homme se décomposa et il cligna plusieurs fois des yeux. Mais au même moment, elle sentit la cage pousser contre sa main, elle vit son sexe tenter de durcir dans sa prison. S’il avait l’air décontenancé par la remarque, celle-ci n’avait pas eu l’air d’atteindre son excitation. Au contraire, elle nota enfin le retour du regard vide et hypnotisé. Elle y lut à nouveau la capitulation et l’excitation. Cette victoire la gonfla d’une satisfaction orgueilleuse qui l’étonna un peu elle-même, et elle se sentait rassurée sur l’endurance de son homme. Il semblait prêt à encaisser beaucoup, ce qui lui laisserait le loisir de mener la soirée très librement. Dans l’allégresse du moment, elle n’arriva pas à réprimer un sourire, qui heureusement passa facilement pour une moquerie. Et elle rit intérieurement ; en se disant qu’elle serait certainement la première femme à simuler l’insatisfaction pour plaire à son homme. Et qu’elle avait de la chance. Elle préférait être dans cette situation.
Il sortit de sa poche une fine chaîne en argent à laquelle était suspendue une petite clé en fer. Elle lui ordonna de l’attacher à sa cheville. Le résultat la satisfit, avec son côté burlesque sexy.
Elle se leva et le remit sur ses pieds en tirant sur le collier. Ils sortirent dans la chaleur toujours étouffante, mais cette fois-ci son mari ne parut même pas la remarquer. Elle, elle avait de toute façon chaud, et elle jeta quelques regards angoissés autour d’elle. Heureusement, les voisins s’étaient tous isolés dans la fraîcheur de leur intérieur, et personne ne les remarquèrent, elle, dans sa robe de cuir à l’indécente ouverture sur la poitrine et lui, un collier bien en évidence autour du cou. Comme à son habitude, il lui ouvrit la porte passager, mais une excellente idée surgit alors à l’esprit de la jeune femme. S’arrêtant devant la porte arrière, elle le regarda fixement en haussant un sourcil du même air impatient qu’elle avait eu plus tôt. Il comprit immédiatement et vint lui ouvrir la porte arrière. Elle se promit de retenir ce geste magique et amusant et se glissa sur la banquette arrière.
Le trajet fut rapide, la route du centre-ville étant quasiment déserte. Ils restèrent silencieux, elle ne parlait que pour lui indiquer le chemin à prendre, ignorant magnifiquement son chauffeur le reste du temps. Lui essayait de rester concentré sur la route malgré la tension sexuelle palpable. Elle faisait mine de jouer avec son téléphone, mais son esprit n’y était pas. Contrairement à la première « pause », lorsqu’il avait dû aller se préparer, l’excitation ne redescendait pas. Au contraire, elle sentait ses entrailles se contracter, ceinte d’une délicieuse appréhension. Une enivrante sensation de vertige lui montait à la tête quand elle se passait le film de la soirée tel qu’elle se l’imaginait, comme lorsque l’on s’apprête à faire quelque chose d’interdit, comme si son plan était trop grand pour elle, mais qu’une force extérieure l’obligeait de toute façon à le mener à bout. Elle se demandait si elle serait réellement capable de le mettre à exécution, mais l’adrénaline la submergeait à tel point qu’elle se sentait prête à tout. Elle était seulement inquiète de la réaction de son amoureux. Il le lui réclamait depuis longtemps, mais allait-il assumer la réalité ? Serait-il assez fort pour y faire face ou était-ce un de ces fantasmes faits pour en rester un ?
Tout en se posant ces questions, elle se perdit dans la contemplation de son chéri, dans le rétroviseur. Elle dévorait amoureusement ses traits sérieux, son nez cabossé et sa barbe fournie. Elle devinait ses yeux fins, son regard noisette si profond et expressif, ses pommettes hautes et marquées… Elle se rendit compte de la chamade de son cœur qui semblait au bord de l’explosion, et de l’inondation dans son string, bon à essorer. Elle le voulait, elle voulait le rendre heureux, satisfaire le moindre de ses désirs. Elle se sentit envahie du désir égoïste de se rendre indispensable à son bonheur, comme il l’était pour le sien. Elle voulait le capturer, pour elle toute seule, le rendre esclave de sa présence. Elle voulait le rendre aussi vulnérable qu’elle l’était vis-à-vis de lui. Elle se rendit compte qu’elle avait glissé la main sous sa robe et qu’elle avait commencé à se caresser en le regardant. Ses yeux glissaient sur son bras, le tissu tendu de la chemise qui épousait délicatement la forme de son biceps. Oh, il n’avait pas beaucoup de muscles, mais ils étaient magnifiquement bien dessinés. Ses doigts avaient écarté le dernier rempart de son intimité et s’activaient avec une ardeur croissante sur son clitoris, alors que son regard remontait sur la silhouette de son torse de trois quarts. Elle devinait ses pectoraux, la « croix » de poils qu’elle avait toujours adorée chez un homme, et ses tétons qu’elle savait ultra-sensibles. Elle vit le collier, symbole de l’appartenance qu’elle lui avait imposé, et une vague d’euphorie la submergea, insufflant une vigueur nouvelle dans ses doigts. Elle se sentait si heureuse d’avoir trouvé un homme qu’elle aimait tant, et tellement fière qu’il soit à son service de cette façon. Elle voulait en profiter sans aucune modération, tester ses limites, voir jusqu’où cet homme parfait pouvait s’offrir à elle. Elle avait lâché un gémissement, et elle vit son regard dans le rétroviseur disparaître et revenir aussitôt, avec une expression de surprise absolument comique.
Elle avait aboyé son ordre plus autoritairement qu’elle ne l’avait voulu, entre deux halètements. Tout son corps était en feu, à présent. Sa main droite retenait le string et gardait ses lèvres écartées entre son index et son majeur tandis que de l’autre main massait vigoureusement son bouton. Celui-ci pulsait sous ses doigts, diffusant de violentes vagues de plaisir qui remontaient le long de son dos et résonnaient dans ses reins, qui lui semblaient à la fois brûlants et glacés. Consciente qu’elle le perturbait, elle se laissait désormais totalement aller, gémissant haut et fort et le dévorant du regard. Sans cesser de se caresser, elle avait glissé deux doigts dans son sexe, un geste aussi délicieux que frustrant tant il était futile par rapport à son besoin de se sentir remplie par le sexe de son mari. Elle criait sans ménagement, se tortillait, les cuisses largement écartées. Elle sentait son bassin brûler, ses nerfs crépiter. Sadiquement, son plaisir s’accroissait à la vue des signes des efforts de son chauffeur pour rester concentré sur la route : sa mâchoire serrée, ses yeux plissés, ses muscles tendus. Pas une seule fois, son regard ne dévia de la route, ce qui la faisait osciller entre fierté et vexation.
Une immense frustration l’envahit lorsqu’elle réalisa qu’ils étaient arrivés, après avoir passé plusieurs minutes au bord de l’orgasme. Elle essayait de reprendre ses esprits, haletante, mais le plus léger des frôlements de la pulpe d’un doigt sur son clitoris lui donnait la sensation d’une décharge électrique qui remontait le long de sa colonne vertébrale. Elle dévorait des yeux son homme, hurlant intérieurement pour qu’il vienne combler l’immense sensation de vide qui lui gelait douloureusement les entrailles. Cette sensation lui aurait totalement fait perdre le contrôle de la situation si elle n’avait pas été contrebalancée par une autre, encore plus forte. En l’observant, elle remarquait que son regard la fuyait toujours. Sa docilité était telle qu’il évitait toujours le spectacle de son sexe offert et trempé. Et son corps portait les stigmates des efforts que cela lui coûtait : ses muscles contractés, ses dents verrouillées qui faisaient ressortir les fossettes de ses joues, son regard désespéré et la couche de transpiration qui couvrait son front. Qu’il s’inflige une telle torture pour aucune raison que celle, absurde, du bon vouloir de sa femme, la dépassait ; mais elle s’en sentait aussi honorée. Il n’en était que plus attirant qu’il était autant prêt à nier ses propres pulsions pour lui obéir ; et elle comptait vraiment en profiter, sans culpabilité.
Son regard baissé et sa respiration saccadée la gonflèrent d’un orgueil enivrant. Tout son être désormais, ne poussait à rien d’autre qu’à se faire chérir par celui qu’elle aimait et à le pousser encore plus dans la soumission. Elle se rajusta et lui ordonna de venir lui ouvrir.
Lorsqu’il sortit de la voiture, il avait du mal à tenir sur ses jambes tant il se sentait vidé. Son sang battait dans ses tempes, l’assommait d’un bruit assourdissant. Tout son corps secoué de tremblements incontrôlables, il ressentait la douloureuse compression de la cage qui le privait même du plaisir d’avoir une érection, une sollicitation constante et pourtant vouée à rester sans réponse. Il fit le tour du véhicule lentement en s’appuyant sur la carrosserie. Il était en nage, mais cette fois la chaleur y était pour peu.
Il ouvrit la portière et dut réprimer son envie de se jeter à genoux devant la majesté de sa femme. Celle-ci glissa délicatement ses jambes hors du véhicule et se tourna sur le siège en restant assise. Elle tendit gracieusement la main vers son visage, comme une lady qui réclamait le baise-main, ponctuant son geste d’un ton sec.
Son cœur accéléra encore, l’étreinte de la cage forcit. Il approcha son visage de la main de sa maîtresse, se laissant enivrer par l’odeur délicieusement musquée de son intimité, et il commença à lécher lentement, se régalant du goût des doigts encore trempés. Elle se laissa faire, tournant sa main dans tous les sens afin que rien ne fût oublié. Il eut fini trop tôt, elle dut presque lui reprendre sa main de force avant de lui tapoter la joue.
Elle sortit alors de la voiture en le poussant sur le côté. Il lui emboîta le pas, remarquant la démarche féline qu’elle exagérait avec beaucoup d’érotisme. Il se laissa hypnotiser par le balancier des fesses de son aimée, le mouvement accaparant tant son esprit qu’il remarqua à peine quand elle s’arrêta brusquement et fit volte-face.
Passant un doigt dans l’anneau du collier, elle l’attira à elle, jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent. Avec ses talons, elle le dépassait d’une bonne quinzaine de centimètres, et il se voyait absolument minuscule dans son regard supérieur, alors qu’elle faisait doucement courir sa langue sur ses lèvres entrouvertes, suppliant d’obtenir la grâce d’un baiser. Mais après un (trop) court instant, elle reprit son trajet, sans lâcher le collier.
De l’autre côté de la rue, un immeuble se dessina rapidement comme leur destination évidente. Sur deux étages, sa façade peinte en noire et ses fenêtres obstruées de l’intérieur par de lourds rideaux en velours noir lui donnaient une allure étonnante, détonante même, dans la jungle urbaine standardisée.
Franchir la lourde porte capitonnée lui donna l’illusion de remonter dans le temps. Du parquet ancien aux murs, moitié lambris sombre, moitié velours carmin, le couloir de l’entrée semblait tout droit tiré d’un cabaret du début du siècle.
L’endroit était intimidant, par l’étrange atmosphère et l’érotisme qui s’en dégageaient. Le soumis sentit l’appréhension se lover au creux de son ventre, et réalisa qu’il était un peu plus difficile de respirer dans cet étroit couloir. Un mélange de curiosité et d’inquiétude alourdissait son pas, alors qu’il commençait à se demander ce qu’était ce lieu étrange, et ce que diable elle pouvait bien lui avoir préparé. Mais au-delà du trouble, c’était surtout l’écho des talons de sa maîtresse qui lui faisait perdre la tête. TAC. TAC. TAC. TAC. Le bois réverbérait le son, qui claquait contre les murs et semblait lui revenir droit dans la face, chaque coup provoquant un flash devant ses yeux. Il déglutit avec peine. Malgré son côté étouffant, l’endroit décuplait la puissance sexuelle de la situation.
Le couple atteint une pièce plus large dans laquelle trônait un comptoir digne d’un saloon du Far West. Derrière se tenait une femme d’un certain âge, toujours séduisante, vêtue d’une tenue burlesque qui lui allait à ravir. Elle releva la tête lorsqu’ils approchèrent, un étrange demi-sourire aux lèvres, comme si tous trois partageaient un secret inconnu du reste du monde. Lorsqu’elle s’exprima, sa voix sensuelle et enveloppante se révéla chargée d’un double sens qu’il peinait encore à saisir.
Son pauvre cerveau, surchargé d’informations et parasité par le désir qui ralentissait son fonctionnement, peinait à assembler les pièces, et il se demandait encore dans quel genre d’endroit sa femme les avait emmenés lorsque l’hôtesse leur demanda leurs cartes d’identité. Ce fut finalement la décharge et le règlement qu’ils durent signer qui lui en dévoilèrent la nature. Et son cœur loupa un battement devant l’évidence, et la honte de ne pas avoir compris plus tôt s’ajouta au maelstrom émotionnel qui le ravageait – après tout, les signes apparaissaient maintenant explicites. Médusé, il interrogea sa compagne des yeux, mais il n’était plus tout à fait sûr qu’il s’agissait réellement de la femme qu’il connaissait, et qui avait toujours refusé de visiter un tel lieu. Elle lui rendit un sourire plein de défis. Les lieux lui apparurent sous un œil nouveau, désormais : l’érotisme palpable, l’intimité de l’éclairage et de la décoration, la tranquillité un peu kitsch… Il n’aurait jamais imaginé un jour franchir le pas d’un club libertin, et surtout pas de son initiative à elle.
Pourtant, l’excitation de voir un de ses fantasmes de longue date réalisé ne vint pas comme il l’espérait… Au contraire, la boule qui serrait ses entrailles grossit davantage. Si elle avait été prête à franchir le pas, jusqu’où serait-elle capable d’aller ? Il commençait à s’inquiéter de la suite qu’allait prendre la soirée, des autres surprises qu’elle avait pu lui préparer. Il commença à lister mentalement tous les fantasmes qu’il lui avait un jour confiés, pâlit instantanément devant sa propre luxure, et se demanda s’il était réellement prêt à affronter chacun d’entre eux. Sa confiance envers elle était aveugle, c’était de lui, désormais, qu’il doutait. De sa capacité à assumer la débauche qu’il avait toujours adorée chez cette femme qu’il aimait tant. L’hôtesse interrompit ses pensées en reconnaissant leur réservation.
Oh putain… À en juger par le pouffage qui vint fêler le masque de la dominatrice, sa réaction devait être priceless… Visiblement, la soirée avait été organisée selon quelques consignes précises, et même cette professionnelle qui avait dû voir passer beaucoup de choses en soulignait l’originalité. Et « l’audace » ? Il aurait commencé à avoir sérieusement peur, mais il ne pouvait absolument pas ignorer la torture de son sexe au bord de l’explosion ni son envie folle de se laisser aller aux perversions que sa femme lui avait préparé. L’excitation commençait à remporter le combat contre l’appréhension, et le sang formait un immense embouteillage à l’entrée de la cage…
Ils passèrent les formalités d’usage, la gérante leur expliqua le fonctionnement du lieu (il y avait un restaurant au premier étage, et un club au sous-sol, aucun dress-code, et globalement une grande liberté dans la limite du respect des autres pratiquants), puis elle les conduisit à la salle de l’étage. Il y régnait une atmosphère plutôt étrange pour le profane, des groupes totalement hétéroclites se côtoyaient aux différentes tables : ici, un couple très bien habillé, là, trois hommes décontractés et une femme entièrement nue, plus loin, deux femmes en lingerie fine et un homme visiblement riche… Se retrouver ainsi confronté à l’ambiance d’un tel lieu l’intimidait beaucoup plus qu’il ne l’aurait imaginé. Il se sentait déplacé, intrus… Malgré leur sexualité débridée, et ses envies de clubs, il réalisait qu’ils avaient toujours été très pudiques vis-à-vis de l’extérieur. Il n’était pas naturel pour lui de s’ouvrir ainsi aux regards d’autres. Pourtant, ici, tous semblaient assumer la publicité du lieu, et tout le monde paraissait à l’aise avec la nudité et la sexualité explicite qui les liait tous.
Avant de s’engager dans la pièce, sa femme demanda à leur guide de les laisser un instant, ce qui provoqua le resserrement de ses entrailles. Elle tourna son attention vers son soumis du soir, se lova contre lui, dans un mouvement tout félin. Il déglutit devant l’aura sexuelle que dégageait celle qu’il reconnaissait de moins en moins – sans trop savoir que penser de cette évolution, mais il remarqua en dépit de ses efforts qu’elle était nerveuse : elle se balançait d’une jambe à l’autre et sa voix chevrotait, derrière son apparente assurance.
La nouvelle est brutale, tombe comme une sentence. Un instant, un flash l’aveugle et le monde se met à tanguer. Il est tenté de la faire répéter, mais il sait très bien qu’il a bien entendu. Tout se met en place dans sa tête, révèle le sens de chaque détail étrange qu’il a remarqué depuis le début de la soirée. Et effectivement, ne peut qu’admirer l’audace de sa femme. Elle a visé haut, et juste. Il ne lui a jamais caché ce fantasme, ni plus qu’elle ne lui a jamais caché son refus total de le réaliser. Elle a sauté le pas, faisant fi de toutes les étapes intermédiaires qui, normalement, y mènent progressivement. Maintenant qu’il le touche du doigt, il n’est plus bien sûr qu’il en a envie, d’être prêt à le vivre. Un fantasme est toujours plus facile à assumer lorsque l’on sait qu’il en demeurera un.
De toute évidence, elle aussi semblait un peu perdue. Il voyait bien qu’elle attendait une réaction, mais il ne savait pas lui même ce qu’il en pensait. Tout un tas de questions se bousculait dans sa tête comme des punks dans un moshpit, sans pourtant qu’il ne puisse réellement les saisir. Il ne savait même pas par où commencer.
Il ne savait ni quoi dire ni quoi penser. Il était absolument terrifié à l’idée de voir sa femme avec un autre homme, le genre de peur qui retourne le ventre, une peur alimentée d’ailleurs par l’utilisation du mot « amant ». Mais il ne pouvait nier mourir d’envie d’assister à ça. Au pire, pensa-t-il, ce n’était qu’un dîner. Il serait toujours temps d’arrêter si les choses ne lui plaisaient pas. Il poussa un long soupir. Il regarda sa femme, sa merveilleuse femme qui ne lui avait jamais parue aussi belle.
Elle sourit. Un sourire carnassier, de garce.
Et elle tourna les talons.