Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18259Fiche technique77844 caractères77844
12195
Temps de lecture estimé : 41 mn
11/02/18
Résumé:  Amélie aborde sa seconde nuit au gnouf le cœur plus léger. D'autant que Bérénice a l'air excitée comme une puce ...
Critères:  fh ff hplusag uniforme noculotte fmast fellation cunnilingu policier -policier -vengeance
Auteur : Claude Pessac            Envoi mini-message

Série : Les Parques

Chapitre 06 / 06
Les Parques 7 & 8 /8

Résumé de l’épisode précédent :

Après une nuit en garde en vue, l’horizon s’est éclairci pour Amélie. Pas suffisamment toutefois pour permettre à son nouvel amant de lui éviter une seconde nuit en cellule.





23 septembre – 16 h 54


Dans l’ascenseur qui brinqueballe, Amélie Letellier affiche un franc sourire. La situation s’arrange, l’horizon s’éclaircit.



Aussi rigoriste et compassé que son patron, Pierre Lacheneau lui donne généralement du « Capitaine » lorsqu’il s’adresse à elle. Du « Letellier » parfois, dans les situations d’urgences. Elle comprend qu’utiliser son prénom est sa façon à lui, discrète, mais sincère, de lui manifester sa solidarité. Et elle en est touchée, même si elle n’en doutait guère et elle lui adresse un hochement de remerciement.

Bérénice, elle, est tout à fait guillerette, passe d’un pied à l’autre, comme une gamine préparant une bonne blague.

Dans le couloir du premier, le groupe passe devant les cages vitrées, omettant de s’arrêter à la dernière, la cellule où Amélie a passé sa première nuit de garde à vue ; ils continuent à remonter un peu le couloir. Puis, Bérénice ouvre une porte et s’inclinant, elle exagère une révérence comique :



Surprise, Amélie a reconnu une des salles de formation de l’étage.



Impassible, le capitaine Lacheneau explique :



Elle découvre son nouveau domaine. La pièce offre une ambiance plus chaleureuse que la cellule étriquée de la nuit précédente. Plus chaleureuse, enfin n’exagérons rien, disons moins tristounette. Murs bleu ciel, longue série de fenêtres donnant sur le parking arboré du SRPJ et, au fond de la salle, un mur constitué de cloisons amovibles gris perlé avec montants outremer. Seuls mobiliers présents, une mini table carrée, deux chaises et un lit. Un vrai lit de 80, avec sommier et véritable matelas, et des draps et couvertures visiblement propres et fleurant bon la vanille. Du linge bien trop fantaisie pour provenir des stocks maison. Un coup d’œil à Bérénice lui confirme son intuition, la jeune eurasienne a rapporté ce linge de chez elle.

Évidemment avec cet aménagement plus que restreint dans une aussi grande salle, Amélie ne risque pas de se sentir à l’étroit !



Comme Amélie acquiesce, elle l’entraîne à l’autre bout de la pièce pendant que Lacheneau quitte la salle.



Dans cette pièce borgne où sont stockés des matériels divers, chaises, tables pliantes, paravents, Amélie remarque immédiatement qu’au fond, un élément de cloison amovible a été purement et simplement démonté, ménageant ainsi un passage vers une mini salle d’eau, lavabo, douche, w.c.



Amélie comprend parfaitement le message : ni caméra ni micro ici !



Affichant un air exagérément surpris et faussement contrarié, la jeune OPJ, les poings fermés sur les hanches, s’insurge :



Décochant une œillade à son amie, elle ajoute :



Message reçu !

À côté du lavabo, Amélie a repéré le sac qu’elle avait préparé la veille avant de quitter son appartement. Elle entreprend de se déshabiller.



Recollant ses poings sur ses hanches, Bérénice lui répond du tac au tac :



Se radoucissant, la jeune fille se fait soudain câline et enjôleuse :



Baissant la tête, Amélie avoue :



Amélie sourit sans répondre et finit de se dévêtir.



Se collant contre Amélie, la tendre perverse lui glisse une main indiscrète directement entre les cuisses en susurrant :



Amélie s’échappe en riant pour filer sous la douche.

Elle apprécie le jet revigorant, sa chaleur bienfaisante qui lui semble effacer ses peurs des heures précédentes, lui redonne forces et courage. Bonne humeur et espièglerie aussi. Alors qu’elle se savonne avec application, elle s’ingénie à remuer du popotin, histoire de faire la nique à son amie.

Lorsqu’elle coupe le jet, se retourne, elle ne voit qu’un immense drap de bain, tendu haut, et qui l’enveloppe immédiatement de la tête aux cuisses. Bérénice la frotte, la sèche vigoureusement, la maintient dans la douceur ouatée du linge.

Puis, d’un coup, la serviette tombe au sol.

Amélie découvre Bérénice nue, face à elle.

Dire qu’elle en est surprise serait exagéré. Ou alors, agréablement surprise !


Et elle rend immédiatement les armes : impossible de se défendre quand on braque sur vous deux formidables obus aux têtes chercheuses visiblement opérationnelles. Se baissant à croupetons, elle enferme le sein droit dans une paume, histoire de neutraliser immédiatement un des missiles alors que sa bouche avale et mordille l’autre bouton dressé.

Surprise par cette fougue, Bérénice laisse échapper un petit cri, mais ne perd pas ces moyens, et si une de ses mains capture une des armes ennemies, l’autre file directement au centre opérationnel. Vu la position d’Amélie, l’accès est parfaitement dégagé et trois soldats agiles s’engouffrent sans ménagement dans le silo profond.

Cette fois, c’est Amélie qui accuse le coup !

Dans un souffle, la jeune femme parvient à demander :



Traîtresse, Bérénice profite qu’Amélie a abandonné son téton distendu pour lui plaquer sa bouche sur les lèvres. La guerre est finie, le drapeau blanc est hissé. Maintenant, l’heure est aux baisers passionnés, aux papouilles affolantes, aux caresses étourdissantes et prodigieusement indiscrètes. Les mains courent sur les corps, les doigts fouillent les antres secrets, les replis sensibles ; les deux femmes ondulent l’une contre l’autre, s’enchevêtrent. Bérénice pousse sa maîtresse contre le mur, la bloque :



Amélie sourit, et appuyant ses épaules au mur, elle décolle ses talons du mur, ouvre plus largement ses cuisses, projette son bassin vers l’avant. La bouche de son amante quitte ses lèvres, dégringole sans hâte dans son cou, laisse sur ses seins puis le ventre une série de baisers mouillés ; les lèvres s’attardent un moment sur le mont chauve, la langue lèche le fier belvédère avant de plonger gourmande, dans l’amoureux ruisseau. Elle néglige un court instant sa cible annoncée, avide de goûter d’abord au nectar écumant, de s’abreuver à la fontaine miraculeuse.

Les mains sur les hanches de son amante, elle prend un peu de recul pour admirer l’objet de sa quête.



De fait, la géographie intime de la jeune capitaine est étonnante : outre des petites lèvres nacrées incroyablement foisonnantes qui se développent en corolle, son pistil surprend par sa taille inhabituelle, par son arrogance à se dresser, insolent et dominateur ! Bérénice admire sa gangue épaisse et ronde, s’étonne encore et toujours de ce drapeau, de cet étendard orgueilleux qui expose son gland brillant sur sa hampe plissée. Une mini-bite, quasi incongrue, furieusement aguichante.


Irrésistiblement attirée, la jeune femme approche ses lèvres frémissantes du guignol érigé, le frôle délicatement, précautionneusement. Elle ressent dans ses mains les effets dévastateurs de ces approches furtives, chacune des secousses sismiques qui électrisent son amante. Implacable, elle veut prendre le contrôle absolu et enferme tout à coup le champignon amoureux dans sa bouche où sa langue, experte et dépravée affole le lutin décapuchonné. Amélie tremble entre ses mains, sursaute, se cabre, tente autant d’échapper à la langue affolante qu’elle ne s’applique à en garder le contact, acceptant le traitement qui la dévaste.


Pour assurer son emprise totale, parfaire son pouvoir absolu sur sa tendre victime, lui faire perdre définitivement pied et l’expédier dans les limbes d’un enfer chatoyant, Bérénice abandonne les hanches soumises pour plonger, et son pouce dans la figue baveuse, et son majeur dans l’entrée interdite.


Ainsi prisonnière dans cet étau d’amour et le clitoris submergé, Amélie explose en vol, rit, crie, sanglote, tremble et s’affaisse doucement. L’orgasme la propulse à des années-lumière, mais son corps s’effondre sur la main de sa délicieuse tortionnaire.

Et quand le plaisir commence à peine à refluer, quand Bérénice l’a finalement libérée de sa pince diabolique, assise au sol, sans force ni conscience véritable, elle accepte les lèvres de sa maîtresse pour lui donner en partage les derniers souffles du bonheur qu’elle vient de lui offrir.




23 septembre – 22 h 35



Malgré la lumière crue et froide des néons, Amélie s’est assoupie.

Vaguement assoupie.

Disons qu’elle somnole.


Elle ne dort que d’un œil, attentive aux bruits environnants. En début de soirée, elle a observé le ballet des voitures se dégageant plus ou moins adroitement de leurs places de stationnement. Plusieurs fonctionnaires, qu’elle n’a pas toujours reconnus, lui ont adressé de rapides signes de soutien et d’encouragement avant de s’engouffrer dans leurs voitures. Et puis, elle a aperçu ses collègues, parmi les derniers à partir. Bertin et Delmotte, raccompagnant une femme à la démarche hésitante qui, dans un élan inattendu, les avait étreints l’un et l’autre avant de les quitter. Et après qu’elle fut partie, les deux s’étaient tournés vers ses fenêtres et avaient agité vigoureusement leurs bras et poings fermés, pouces levés en signe de victoire. Et Lacheneau, toujours empêtré dans ses grands bras et qui ne lui avait adressé qu’un bref salut, presque furtif, maladroit, mais qui l’avait profondément touchée. Et Bérénice évidemment, exubérante fofolle qui avait traversé la moitié du parking à reculons en lui envoyant quarante mille baisers au moins, jusqu’à se retrouver affalée sur le capot d’une voiture malgré les grands signes qu’elle lui avait adressés pour la prévenir !


Et puis Antonin bien sûr. Démarche lourde, tête baissée, qui avait attendu d’avoir ouvert sa portière pour enfin, relever le museau et lui adresser un discret salut. Ce grand bêta était resté immobile ensuite, pendant plusieurs secondes, à la regarder, cherchant sûrement quel autre signe il pourrait faire, mais trop timide sans doute pour lui souffler un baiser de loin. Alors, avec un dernier geste de la main qui ressemblait plus à l’expression d’un dépit qu’à un salut, il avait disparu dans sa voiture.

Amélie était restée longtemps, debout aux fenêtres, après son départ.

Elle n’avait, de toute façon, rien d’autre à faire.

Et les heures s’étaient écoulées lentement avant qu’elle ne décide de s’allonger sur son lit. Mais le sommeil ne venait pas.


Trop d’excitation, trop d’interrogations, trop d’incertitudes.

Et puis le bruit incessant du côté des cellules de garde à vue et de dégrisement.

Les allées et venues dans le couloir, le bruit de portes qu’on ouvre et referme bruyamment, les cris, les appels, les suppliques, les insultes et borborygmes proférés par des poivrots éméchés. D’autres personnages arriveront tout au long de la soirée, de plus en plus alcoolisés, de plus en plus bruyants, de moins en moins canalisables par les gardiens fatigués. Viendra ensuite le tour des tapineuses, hystériques, avec leurs clients, d’abord timides et muets, mais qui donneront de la voix plus tard, pour protester, en vain, de leur innocence et exiger que l’on appelle pour eux un vague conseiller municipal de leur connaissance.

Il ne faut pas s’attendre à ce que les environs soient calmes avant 4 heures du mat’.


Là cependant, d’autres bruits se font entendre. Amélie fixe la cloison du couloir, des pas se sont approchés de sa porte, quelqu’un fouraille dans la serrure.



Amélie s’est redressée d’un bond sur son lit. Elle a reconnu l’homme. Comme son visage traduit son visible ahurissement, celui-ci s’empresse de s’expliquer, tout en re-verrouillant la porte.



Amélie n’avait aucunement l’intention de se lever. Pour saluer ce con, et quoi encore !



Rassuré par ce qu’il a vu, ou plutôt, par ce qu’il n’y a rien décelé, il fait un pas vers Amélie.



Le ton exagérément mielleux horripile Amélie, mais elle entre dans son jeu :



Tenant son rôle, Amélie fait la moue, secoue la tête avant de proposer, tout sourire :



L’homme s’approche un peu plus du lit, qu’il examine avec soin.



Ben tiens, pense Amélie, t’es rien qu’un sale flic !

Flic, Amélie utilise rarement ce terme. Trop respectueuse de l’Institution, aimant son métier, elle réserve ce terme, toujours précédé ou suivi d’un qualificatif bien senti, aux quelques éléments de sa connaissance qui s’avèrent être cons, vicieux, brutaux ou ripoux.


Et pour elle, Sidah coche au moins les deux premières cases dans la liste. Peut-être trois d’ailleurs, et pour la dernière, je lui laisse tout juste le bénéfice du doute.


Ce ripou-là n’est pas un flic véreux qui touche des pots-de-vin, ou extorque des commissions en échange de protections plus ou moins réelles. Ce ripou est un salopard de flic qui profite de son autorité et son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles. C’était bien en tout cas la réputation de Sidah lorsqu’il était à la Brigade des mineurs. Des mineures, immonde salaud !


Amélie s’en veut un peu de cette réaction épidermique à l’encontre du bonhomme, rien n’a jamais été prouvé à l’époque. Sans doute très prudent et très persuasif à l’encontre des jeunes délinquantes… Par contre, une mauvaise cabale paraît se monter contre lui depuis une affaire concernant une jeune gardienne de la paix qu’il aurait un peu trop rapidement blanchie d’une accusation de brutalité policière. Certes, l’accusation était totalement fantaisiste, mais largement suffisante pour qu’un tordu comme lui puisse impressionner et apeurer la toute jeune femme. Certains se sont étonnés de la célérité qu’il avait mise à classer le dossier sans suite et en déduisaient que le capitaine avait très bien pu obtenir les faveurs escomptées par le biais d’une affaire montée de toutes pièces dans cet unique but… Il se chuchote que la jeune femme serait allée s’ouvrir de tout ça auprès d’un substitut…

Quoi qu’il en soit, le bonhomme n’est pas en odeur de sainteté et d’aucuns tablent sur sa bêtise pour faire un faux pas. Car, qu’il soit con, ça, c’est une certitude établie !



De mielleux, doucereux, le ton est devenu fielleux, écœurant, l’homme se fait serpent peu à peu. À chaque phrase, il s’approche de plus en plus du lit et un frisson court sur la peau d’Amélie.

Voilà qu’il se coule justement à côté d’elle, lui tapote la cuisse en « bon camarade ». Et comme elle ne réagit pas, ne le repousse pas, il oublie, « par inadvertance sans doute », cette main « amicale » et compatissante sur la cuisse.

Amélie se félicite d’avoir revêtu une jupe plutôt longue, mais il lui faut un self-control ahurissant pour ne pas lui flanquer immédiatement l’énorme paire de baffes qu’il mérite amplement. La jeune femme reste de marbre, tête droite, les yeux dans le vague, visage neutre, elle se contente de ne pas réagir, sans esquisser le moindre geste qui pourrait être interprété comme une acceptation ou une invite.



Amélie baisse légèrement la tête, cherche à détendre son visage sans pour autant aller jusqu’à afficher un quelconque sourire.



Elle n’en laisse rien paraître, mais Amélie bout intérieurement. Elle en arrive à craindre que cette colère ne lui fasse monter le rouge aux joues et ne la trahisse. Mais elle se dit aussi que l’imbécile à côté d’elle interpréterait cela pour un trouble consentant. Aussi obéit-elle de suite lorsqu’il susurre :



Le salaud croit lui faire les yeux doux, elle, ne voit que des yeux de merlan frit.



Cette fois, l’enfoiré exerce une légère pression sur l’intérieur de la cuisse, ouverte. Il pousse pour inciter Amélie à écarter la cuisse. Proactive, Amélie cède à la pression et entrouvre les cuisses.


Le goujat affiche sa satisfaction par un large sourire, pitoyable grimace qui déforme ses lèvres adipeuses. Il se rapproche dangereusement d’elle, il lui souffle au visage, espérant certainement l’envoûter avec son haleine (heureusement !) mentholée.



Le salaud vient de glisser sa main entre les cuisses, sous la jupe, il enserre brutalement le sexe de la jeune femme. C’est assez, c’en est trop !


Un : Amélie se dégage

Deux : elle est debout face à lui

Trois : elle arme son bras, ouvre grand sa main droite

Quatre : il réagit et se prépare à contrer la claque

Cinq : il prend le poing gauche d’Amélie, en plein dans le pif

Six : Amélie s’est reculée de deux mètres et juge du résultat. Satisfaite !


Sidah, tâte son nez qui saigne, se relève :



Il ne va pas plus loin, la jeune femme est en position offensive de warrior, main droite horizontale, à hauteur de son cou. De son cou à lui !

Courageux, mais pas téméraire, l’homme s’éloigne d’elle, en marchant en crabe.



Au moment de refermer la porte, il éructe :





24 septembre – 8 h 47



Enfin ! Amélie n’en pouvait plus d’attendre !

Tonin lui avait dit la veille qu’il la ferait monter vers 8 heures, avant l’arrivée du proc. 8 h 10… 8 h 20 étaient passées sans qu’on vienne la chercher. À 8 h 38, Delmotte avait ouvert la porte, mais son index tendu faisait non avant même qu’il soit entré. Il n’était d’ailleurs pas entré, passant juste la tête dans l’entrebâillement et se contentant de lui annoncer :



Et il disparut !

Ça bouge ! Tu parles d’une info ! Bien avancée avec ça !

Amélie n’avait même pas essayé de comprendre. Qu’est-ce qu’elle aurait bien pu imaginer ? De toute façon, elle serait tombée à côté. Alors, elle avait continué à focaliser ses frustrations et sa colère sur Sidah. L’ineffable crétin, l’incommensurable salaud, le con majuscule !


Montrez-vous coopérative qu’il avait dit ? Coopérative ? Mais bien sûr ! Agricole peut-être ? Pauvre nase !


Amélie avait craint le voir débarquer, mais s’était vite rassurée en pensant qu’il ne se risquerait pas à glisser son museau de fouine (aplati depuis la veille !) dans les environs du procureur Bazin ! Alors, elle avait continué à tourner en rond jusqu’à l’arrivée de Bérénice.


Enfin, l’arrivée de Bérénice, de Lacheneau, de Delmotte et de Bertin et de trois gardiens de la paix ! Une troupe qui débarque dans la pièce et commence à s’affairer sans lui donner d’explications. Des tables et chaises sont récupérées en hâte dans la réserve, dépliées, installées rapidement pour former une table de réunion en U.

Bruits dans le couloir, et entrée d’une troupe nombreuse : Ladrime, Albert Bazin, le Procureur de la République, mais aussi Marc Bertignoux, le Commissaire divisionnaire, le commissaire Bordieux de la Scientifique, d’autres personnes encore, des commissaires, commandants et chefs de divers services, chacun venant à son tour saluer la pauvre Amélie un peu déboussolée par ce débarquement en force.

Le procureur et le commissaire divisionnaire s’installent pour présider, plaçant Amélie entre eux.


C’est le procureur qui ouvre les débats pour donner de suite la parole à Antonin Ladrime afin, lui demande-t-il, de faire le résumé des derniers rebondissements.



Hochements de têtes approbateurs des auditeurs.



Murmures de satisfaction dans l’assistance.



Coincée entre Lacheneau et Delmotte, Bérénice Nguyen préfère se lever pour être vue et entendue de tous.



Plus vite, Bérénice, accélère please, s’impatiente Amélie qui aimerait bien qu’on en finisse vite avec ce témoignage dont elle connaît l’issue pour aborder les autres faits nouveaux dont on lui a parlé !



Interloquée, Amélie s’est raidie sur sa chaise, et par réflexe, se penche même en avant, comme si cela pouvait lui permettre de mieux entendre. Le Procureur Bazin, qui s’attendait à cette réaction, lui tapote gentiment sur le bras pour la rassurer.



Lacheneau se lève une seconde :




Rougissante, Bérénice s’explique :



Amélie s’adosse à son siège : elle voulait du neuf, elle est servie ! Abasourdie certes, vexée d’avoir été menée en bateau, mais les neurones mobilisés. Tout, donc, était du flan ! Elle se rend compte que le PC, souvent allumé, affichant des contrats, des tableaux Excel, et autres agendas, n’était qu’une façon subtile d’ancrer dans son esprit la pseudo-identité et le statut professionnel imaginaire de Martial ! Martial ?



Amélie prend quelques secondes avant de répondre :



Amélie est interrompue par le Commissaire divisionnaire :



Levant la main, index pointé, elle exprime sa volonté de continuer :



Après un grand soupir et un geste de dépit, Amélie conclut :



Le commissaire Bordieux se lève alors. Tout le monde a vu, quelques minutes plus tôt, Bordieux consulter son téléphone portable et marquer visiblement une surprise importante.



Toute l’assistance est suspendue à ses lèvres, tous les regards tournés vers lui !



Amélie est sur des charbons ardents : Allez, vas-y, accélère, crache-la ta Valda ! pense-t-elle ».



Un léger brouhaha de désapprobation court dans la salle. Certains haussent même les épaules ou secouent la tête en signe de déception, voire de colère. Quant à Amélie, elle fulmine :



Mais Bordieux se lève brusquement, repoussant bruyamment sa chaise.



Instantanément, tous les regards convergent à nouveau sur lui !



Le commissaire Bordieux n’est pas peu fier ! Il a pleinement réussi son effet : 50% d’allèles communs du meurtrier présumé avec sa victime, c’est un coup de tonnerre !


Cette fois, le brouhaha est puissant. Tous autour de la table digèrent, assimilent, supputent, commentent l’information. On s’agite, on bouge, on se lève, nombreux sont ceux qui veulent prendre la parole, certains le font d’ailleurs, jusqu’à ce qu’un ordre soit aboyé :



Tous les regards se tournent vers Amélie. C’est elle qui vient de crier, au mépris du respect de la hiérarchie. Et elle s’est levée.



Le Procureur Bazin réagit promptement :



Amélie respire profondément avant de se lancer :



Le Divisionnaire Bertignoux se tourne vers Ladrime :



Avant que Ladrime puisse répondre, Amélie reprend son exposé :



Le procureur Bazin réagit au quart de tour :



Debout devant lui, Amélie rapproche ses mains, mimant être menottée.



Amélie ne se le fait pas dire deux fois et quitte la pièce, suivie par Ladrime et toute son équipe. Bazin et Bertignoux leur emboîtent d’ailleurs rapidement le pas.



Dans l’ascenseur, Ladrime et les autres interrogent Amélie qui explique sa théorie :



Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et Amélie entraîne sa troupe à travers l’open space où les fonctionnaires présents échangent très vite des regards interrogateurs entre eux. La gardée à vue qui mène son groupe et son commandant au pas de charge, tous comprennent que le vent a tourné et certains lui adressent déjà le V de la victoire. Amélie ne remarque pas vraiment ces signes et continue ses explications, alors qu’à l’autre bout de la salle, le deuxième ascenseur livre le passage au Divisionnaire Bertignoux et au Procureur Bazin qui se mettent presque à courir pour rattraper le groupe.



Arrivée dans le bureau de Ladrime, Amélie s’installe d’autorité derrière le bureau, dans le fauteuil de son supérieur et Ladrime se garde bien de l’en empêcher !



C’est Bérénice qui déniche l’information la première.



Toujours volcanique, la jeune femme court vers le bureau en agitant le carnet. Pour éviter la tornade, le Proc et le Divisionnaire qui viennent d’arriver, se rangent de côté, à l’écart du groupe.



Le capitaine des bœufs-carottes, accompagné d’une collègue, est en effectivement en train de remonter l’allée centrale en direction du bureau. Grand sourire, menton relevé, il a l’air très content de lui et, mis à part un gonflement anormal de l’organe et à moins de mettre… le nez dessus justement, on ne peut pas deviner son nez cassé !


Dans le bureau de Ladrime, le Procureur et le Divisionnaire, obéissant à un geste discret de Ladrime, ont déjà émigré discrètement derrière la porte lorsque Sidah et son binôme font leur entrée :



La blague, largement éculée, ne fait évidemment sourire personne ! Mais le bonhomme n’avait de toute façon pas l’intention d’amuser son public. Désignant les mains libres d’Amélie, il interroge sèchement Ladrime :



Le bonhomme se rengorge et gueule :



Ladrime s’est levé, a tourné l’écran de l’ordinateur et cliqué sur une icône. On voit nettement à l’écran, en gros plan, Sidah écarter les cuisses d’Amélie avant de lui plonger la main dans son entrejambes, sous la jupe.


Le policier de l’IGS est rouge de colère, il écume :



Se tournant vers Amélie, il ajoute :



Ladrime intervient :



Il sort à grandes enjambées, mais sa collègue ne le suit pas, lui dédie même un doigt d’honneur !


Se plaçant dans l’encadrement de la porte, Ladrime lance à la cantonade :



L’imbécile, au lieu de ralentir, obéit à l’injonction et cavale vers l’ascenseur. Éclat de rire général de toutes les personnes présentes dans l’open-space. Amélie, qui a rejoint Ladrime dans le couloir devant le bureau se penche vers le commandant :



Alors que Sidah atteint l’ascenseur, deux fonctionnaires du bout de l’allée s’interposent et lui bloquent le passage. Ils le saisissent aux épaules et ils l’obligent, manu militari, à retourner vers Ladrime, désormais entouré par toute son équipe dans l’allée. Le ripou vocifère un moment encore, mais il se tait lorsqu’il voit le Procureur et le Divisionnaire sortir du bureau.


Le commandant Ladrime tient en main une paire de menottes qu’il balance doucement avant de les tendre à son supérieur. Les deux mastards qui maintiennent le ripou lui font effectuer un demi-tour et le Divisionnaire, tout sourire, lui serre, fort, très fort, les bracelets aux poignets.



Le Divisionnaire fait pivoter le bonhomme face à lui :



Sidération et hilarité des témoins qui n’auraient jamais imaginé entendre un jour Monsieur le Procureur de la République employer un langage aussi… trivial et direct ! Sidah, lui, comprend que la partie est finie !


Le Divisionnaire Bertignoux se tourne vers Amélie :



Béatrice Libers, la coéquipière de Sidah, se manifeste :



Léger flottement dans l’assistance…



La jeune femme se plante face au prisonnier, lui offre son plus beau sourire avant de lui expédier un formidable coup de genou dans les parties.



Alors que le bonhomme se recroqueville et suffoque, l’ensemble des personnes présentes dans l’espace de travail se met à rire et applaudir. Béatrice Lipers attrape le bras d’Amélie et le lui lève bien haut, en signe de victoire !


Les applaudissements redoublent, accompagnés de vivats pour Amélie, vivats qui se transforment en huées alors que l’ex « bœuf-carotte » retraverse la salle vers les ascenseurs. Amélie n’assiste pas à la déchéance du bonhomme, elle est déjà retournée devant l’écran de l’ordinateur. Son visage s’éclaire, elle vérifie, consulte plusieurs pages avant de s’exclamer :





Trois jours plus tard – 20 h 15




Antonin Ladrime contemple, satisfait l’appartement à nouveau en bon ordre. Les tableaux ont retrouvé leurs places, ainsi que les vases, bibelots et tous les autres objets récupérés au greffe.



Antonin parle fort, pour être entendu de sa compagne, encore enfermée dans la salle de bains. Justement, la porte de la salle d’eau s’entrouvre.



Amélie apparaît, en peignoir de bain, dans l’encadrement de la porte.



Antonin sourit. Que répondre à cela, de toute façon, il faut toujours qu’elle ait raison et qu’elle ait le dernier mot !


Et puis, c’est vrai, comment résister à l’irrésistible attraction de cette œuvre ! Lui-même…

Antonin pense malgré tout qu’aussi fabuleusement érotique que soit ce tableau, il l’est mille fois moins que son modèle… dont il admire justement les fabuleuses jambes bronzées.



Alors qu’elle se tourne et re-disparait dans la salle d’eau, Antonin se dit que ce peignoir de bain rouge, ras les fesses, est une tenue d’un érotisme torride. Irrésistible !



Antonin s’affaire à préparer l’apéritif. Il a trouvé une bouteille de Prosecco dans le frigo et de l’Aperol dans le bar du salon.



Antonin est serein ce soir, il est aux anges de pouvoir jouir d’une gentille soirée tranquille avec Amélie. Soirée qu’il espère « pas trop tranquille » tout de même ! Après la tempête traversée ces deniers jours, une langoureuse soirée en amoureux est la bienvenue.


Après la diffusion du mandat d’arrêt et de la photo d’Estéban Vieira Carneiro da Cunha, deux heures à peine s’étaient écoulées avant qu’un appel de la gendarmerie d’Ambérieux-en-Bugey n’annonce l’arrestation du fugitif suite à un banal contrôle routier auquel le fugitif avait vainement tenté d’échapper en faisant demi-tour. Manœuvre trop voyante pour échapper aux gendarmes qui avaient lancé à sa poursuite les quatre motards du barrage.


Antonin et Amélie avaient immédiatement sauté dans une voiture pour se rendre sur place. Confrontation édifiante et dès ce premier interrogatoire, le salopard avait tout avoué.

Après la mort de sa mère, il avait découvert des papiers, un journal intime notamment, où il avait appris le nom de son père et les circonstances de sa conception. Fou de rage, il était venu en France pour retrouver la trace du violeur de sa mère avec la ferme intention de le faire payer. En surveillant l’avocat, il avait vite découvert ses sales petites activités, et l’avait suivi dans ses expéditions.

Il avait été cependant incapable d’expliquer comment il avait basculé lui-même, pour en arriver à doubler les viols perpétrés par son géniteur :



C’était sa seule explication !

Pourtant, sa haine contre Veillefonds avait crû en même temps que son désir brutal de femmes soumises. Justicier et violeur !

Et puis un jour, sa soif de vengeance avait pris le pas sur ses désirs brutaux, il avait suivi l’avocat avec la ferme intention de le tuer, dans la forêt. Mais ce jour-là, Veillefonds s’en était pris à Amélie.


Témoin de l’agression ratée, Estéban (qui venait de se fabriquer l’identité de Martial Maurel) avait aussi été témoin de l’accident de la jeune femme. Une enquête rapide lui avait fait comprendre qui était cette tigresse qui avait su résister, se défendre et flanquer une telle raclée à l’avocat. Il en avait conçu pour elle une sorte d’admiration, en même temps qu’une forme de haine. Toujours cette même ambivalence !


Il l’avait approchée, enjôlée, adorée et respectée pour son caractère insoumis et sa détermination. Des qualités qu’il avait aussitôt détestées chez la partenaire sexuelle. Sans violence, sans soumission de l’autre, le sexe ne l’intéressait pas, et il avait senti son désir vaciller rapidement. Mais en espionnant Amélie, il avait découvert les recherches qu’elle menait, l’alliance formée avec deux autres Amélie, le plan échafaudé contre Veillefonds. Il avait alors décidé de se servir d’elle à la fois comme instrument de sa vengeance et comme bouc émissaire.



Le transfert avait eu lieu dès le lendemain, mais personne n’en saurait jamais davantage. Au moment de quitter le fourgon des gendarmes, Estéban avait réussi à s’emparer de l’arme de service d’un de ses convoyeurs et s’était tiré une balle en pleine tête. Fin de l’histoire !


Amélie avait été surprise par cette fin. Elle ne comprenait pas qu’un tel lâche, un violeur de second rang, trouve le courage d’un tel geste. Surprise et déçue de ne pas pouvoir éclaircir son parcours, ses motivations, ses névroses. Surprise, déçue et vexée surtout de ne pas savoir comment il avait pu entrer dans son appartement pour faire son shopping avant de prendre le large vers la Suisse. Bien sûr, il avait eu mille occasions de prélever ses empreintes sur des verres, des bouteilles, chez lui, dans le loft, d’en fabriquer des copies avec de la résine et leurrer ainsi son système de sécurité. Mais pour le code à quatre chiffres, il avait fait comment ? Lumière UV pour découvrir les quatre touches utilisées, quelques essais et un formidable coup de bol ? Possible ! Du coup, elle utilisait désormais un code à neuf chiffres et envisageait des systèmes supplémentaires à l’intérieur de l’appartement, lasers, détecteurs de mouvements et de chaleur, commande vocale et reconnaissance rétinienne ! Avec ça, ce serait un méga fort Knox ! Personne ne pourrait jamais faire main basse sur son Chef-d’œuvre !


Heureusement, Antonin a su lui changer les idées, su l’aider à effacer les petites et grandes humiliations subies dans cette affaire. Elle n’est pas du genre « sado-maso » avait-elle dit, ça tombait bien, lui était du genre caresseur, longs préliminaires, sentimental et romantique.

Et il n’est pas près de se risquer de lui suggérer de porter un string fendu ! Pour l’instant, elle l’a en travers de la gorge, ce putain de string fendu !


Antonin est confortablement installé dans le canapé du salon, prêt au faire sauter le bouchon du Prosecco. Prêt à bien d’autres choses encore ! Et ça fait un moment qu’il est prêt ! Antonin est patient, mais tout de même !


Sa patience est récompensée : Amélie sort de la salle de bains, s’avance dans le salon et s’arrête à trois mètres du canapé. Elle porte une robe ahurissante. Moulante, bien sûr, une véritable seconde peau. Une robe blanche, qui fait un magnifique contraste avec son corps bronzé. Blanche pour ce qui est du tissu, mais, du tissu il n’y en pas lourd ! D’abord parce la robe est courte, très très courte, ras le bonbon. Dans le Midi, on dirait « tellement courte qu’on lui aperçoit quasi la figoulette ». Le décolleté est vertigineux, un V qui dégringole largement sous le nombril ; un V large, si large dans le haut qu’il dévoile les rondeurs fermes des seins, frise les tétons. Certes, il y a bien un voile pour relier les pans de l’ensemble, mais il est si léger, si discret, si transparent, qu’il ne masque rien de ses appâts. Et quand elle se tourne, pour se faire admirer, il faut descendre à la naissance de la vallée fessière pour trouver les premiers cm² de tissu. Et tout ça tient aux épaules par des cordelettes fines comme des brins de paille. À se demander comment l’ensemble peut ne pas glisser au sol au premier pas.


Et pourtant, elle marche Amélie, avec la démarche exagérément chaloupée des top-modèles, sans qu’un téton ne vienne pourtant glisser sous la mousseline diaphane, elle s’assied, avec élégance, dans le fauteuil, tout juste en face lui, sans qu’il puisse même deviner les contours de sa figue.

Total control !

Le bouchon de la bouteille saute et Tonin remplit les verres qui, avec l’Aperol, prennent une belle couleur orangée.


Mutin, il tend un verre à sa belle, sans trop l’approcher, pour l’obliger à se pencher.



Amélie sourit, dévoilant ses dents blanches entre ses lèvres qu’elle a habillées d’un rouge profond, mat. Ils trinquent, ils boivent une gorgée en se regardant dans les yeux. Tonin se cale contre le dossier du canapé, elle, croise ses merveilleuses jambes. Tonin toussote, cherchant comment briser le silence :



Amélie rit, secoue la tête doucement, se moquant gentiment de son compagnon.



Amélie joue de ses plus basses octaves, sa voix est un velours à donner des frissons ; elle s’ingénie à marquer des pauses qu’elle électrise par de furtifs passages de langue sur ses lèvres.



Là, c’est beaucoup demander ! Le « prince » est plutôt désarçonné par la demande formulée, il en reste coi un moment ! Cour galante et inventive ? Et en alexandrins peut-être aussi, non ?


Amélie comprend qu’elle en demande un peu trop et capitule :



Amélie croise et décroise les jambes, avec grâce, sans précipitation, mais sans toujours rien dévoiler de son charmant trésor.



Amélie rit, renversant la tête en arrière. Dans le mouvement, une aréole apparaît furtivement sous le voile avant de retourner rapidement se cacher. Antonin veut enfoncer le clou :



Quand on cherche les emmerdes, on les trouve ! Antonin ne sait que répondre, il voulait embarrasser Amélie et c’est lui qui se retrouve coincé. Des images fantasmées des deux amies se caressant défilent dans son esprit. Il se décide à répondre, timidement :



Amélie décroise lentement ses jambes



La jeune femme prend son verre, boit une gorgée, sans quitter son amant des yeux. Elle repose très lentement son verre, s’adosse profondément dans son fauteuil, entrouvrant légèrement ses cuisses.



Il est sur des charbons ardents, il bande douloureusement, la bite coincée dans son pantalon, gluante de son désir. Amélie écarte un peu plus les cuisses, expose sa chatte visiblement trempée et se caresse doucement les cuisses.



Amélie enfonce un peu plus ses épaules dans le dossier, avance son bassin jusqu’au bord du fauteuil, écartèle ses cuisses, masque en partie son chat en posant une main sur son pubis et écarte ses lèvres entre index et majeur.



Elle se caresse doucement, promenant ses doigts sur ses grandes lèvres, glissant vers le passage déjà entrebâillé de sa cheminée enchantée, y recueille des perles de mouille qu’elle étale en remontant sur les collines mordorées de sa vulve. Parfois, les doigts glissent brièvement vers le fouillis grenat de ses luxuriantes nymphettes déployées, provoquant un sursaut frissonnant de leur propriétaire.


En face d’elle, spectateur subjugué, Antonin admire ce crépon délicat des petites lèvres dépliées, ce délicat papillon rougeoyant. Il s’étonne encore et encore de l’insolence prodigieuse du clitoris dressé qu’il aperçoit lorsque la paume le dévoile en remontant plus haut sur le pubis…


Le spectacle, lascif et définitivement impudique, est délicieusement insupportable : n’y tenant plus, il décide de libérer sa queue emprisonnée. Alors qu’il ouvre son pantalon, Amélie l’encourage :



La flamberge tavelée se dresse, colonne amarante où courent les lacets de veines gonflées ; le gland écarlate brille de liqueur.



S’ancrant sur ses jambes, elle soulève un instant ses fesses, passe sa main libre sous son cul, s’assied sur cette main dont elle insinue deux doigts dans l’entrée de son antre juteux.



Tonin s’exécute, se déshabille même totalement avant de se rasseoir, la bite en main qu’il n’ose pas branler, de peur de provoquer l’irréparable. Il veut profiter du spectacle offert par son adorable salope qui se fouille la grotte d’une main et s’agace le clito de l’autre. Il voit ses hanches bouger, chalouper. Puis, brusquement la main droite abandonne le clito, file vers une des fines épaulettes, fait sauter un insoupçonnable bouton pression. La deuxième bretelle connaît le même traitement un quart de seconde plus tard, la robe s’effondre, libère les seins tendus et leurs fruits dardés, hypnotiques jumeaux arrogants, sombres et granuleux.



La fin de sa phrase finit en borborygmes incompréhensibles, mais peu importe, il comprend parfaitement ce qu’elle voulait dire. Elle a avalé sa queue, la suce, la lèche, la noie dans sa salive, lui tourmente le gland avec une langue tour à tour pointue, incisive, large, râpeuse.


Lui, caresse son sein droit, lui triture le téton, le malaxe avec douceur, fermeté, fougue, il englobe le sein, l’emprisonne, le presse, le flatte avec douceur, l’égratigne avec ses ongles.

Elle, ne relâche sa tige parfois que pour suçoter un instant ses couilles rétrécies, les lèche, les suçote, mais reviens très vite engloutir la bite frémissante tout en branlant sa foune de plus en plus vite, de plus en plus fort, et son corps s’arque, tendu vers le plaisir.


Il voudrait lui aussi plonger ses doigts dans le chaudron bouillonnant, profiter de son incroyable guignol qui se dresse si insolemment entre les coraux écarlates de son sexe ennoyé, mais il est prisonnier d’une bouche perverse qui le pompe avec ardeur, s’acharne sur son gland, balaye à grands coups de langue la hampe de son étendard. Il sait qu’il ne résistera plus très longtemps à ce traitement sauvage, implore le ciel de la délivrer elle, elle d’abord, elle, avant lui ! Mais il doit avoir frappé à la mauvaise porte, c’est Lucifer qui mène la danse, et il sent tout contrôle lui échapper : le braquemart frémit, tremble, palpite et… expulse son jus. Il éjacule dans la bouche aimée, de longs jets brûlants qui les uns après les autres le secouent, le font se redresser pour mieux l’asservir et courber l’échine. Elle, avale, sans férir, sans tousser ni crachoter, elle avale la liqueur d’homme, consciencieusement.


Alors que lui, libéré de la bouche rassasiée, lui, déjà quitte les sommets pour gagner des plaines lénifiantes, elle, dans un ultime déchaînement de ses doigts, elle, s’autorise à libérer son corps. Trois doigts disparus dans son antre, sa paume, immobile soudain, écrasant l’orgueilleux clitoris, elle succombe enfin, elle s’envole à son tour, le corps tendu à l’extrême, secoué à intervalles réguliers de spasmes dévastateurs, qui expulsent l’air de ses poumons, lui ballottent la tête en tous sens. L’orgasme est bref, violent, catapultant, tsunam-mystique, mais bref.


Antonin, tombé à genoux, la regarde reprendre son souffle. Elle tourne doucement la tête vers lui, entrouvre ses lèvres. Leur baiser est doux, tendre, sans violence aucune, sans pression, sans passion même, juste apaisant.


Quand leurs lèvres se séparent, elle souffle :



Il la regarde, inondé de bonheur, il murmure :



Elle le regarde très sérieusement, fronce les sourcils, secoue un peu la tête et se moque :



Et comme il est sur le point de protester, elle le bâillonne de ses lèvres gourmandes.


Elle aura toujours le dernier mot !