Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18403Fiche technique45512 caractères45512
Temps de lecture estimé : 25 mn
01/06/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Beisse, député de la Raie Publique est une saloperie... mais bon, un Inconnu met fin à ses pratiques... paraît même qu'il...
Critères:  fh humilié(e) contrainte -policier
Auteur : Domi Dupon  (une antiquité sur le site)            Envoi mini-message

Série : Quatre balles pour un trou-du-cul !

Chapitre 01 / 06
Introduction fatale

INTRODUCTION FATALE



Vendredi soir : quelque part en Sologne, l’inconnu.


Des phares illuminèrent l’allée. Une voiture arrivait. Enfin, il se passait quelque chose. Il ôta ses gants et colla immédiatement l’œil à son viseur. Il ne regrettait pas l’achat de cet appareil bien qu’il fut hors de prix. Il savait qu’il aurait une photo aussi nette que s’il l’avait prise en plein jour. En fait de voiture, il s’agissait plutôt d’un utilitaire. À son approche, les lampes extérieures s’éclairèrent. M. le député avait de la visite. Pas un de ses confrères en voiture de luxe, mais un mec en camionnette. L’homme ouvrit la porte arrière de l’utilitaire. Il chargea sur son épaule, comme si c’était un ballot de linge sale, ce qui semblait être une forme humaine. Un zoom sur sa cible lui confirma qu’il s’agissait effectivement d’un être humain, plus précisément une femme. Inconsciente, pieds nus, vêtue seulement d’un peignoir, elle ne venait pas pour une visite de courtoisie.


L’homme devait être attendu. Il n’avait pas atteint la porte que, déjà, elle s’ouvrait. M. le député accueillit chaleureusement son visiteur. Il l’invita à entrer, mais l’autre n’avait pas l’intention de s’attarder. Il se débarrassa de son fardeau humain comme il l’aurait fait d’un vulgaire sac de patates et s’empressa de retourner vers son véhicule. Se retournant, il lança :



Exit le malfrat. M. le député, sans ménagement, tira à l’intérieur la femme qui commençait à remuer. L’inconnu avait pris photo sur photo. Cette fois, il le tenait. En plus d’être plongé jusqu’au cou dans les affaires de drogues, cette saloperie de politicard trempait dans des affaires encore plus sordides. Enlèvement, séquestration, son compte était bon. Quel était le sort réservé à cette fille ? En était-il le gardien ? Lui avait-on livré une proie pour satisfaire quelques instincts pervers ? Pire, allait-il la tuer ? Toutes ces questions flashaient dans sa tête. Quelles que soient les intentions de Beisse, elles n’étaient pas catholiques. Bien qu’intervenir contrariât ses plans, il ne pouvait pas prendre de risque. Cette gonzesse le contraignait à une action immédiate, foutait en l’air un boulot de plusieurs mois et risquait de l’exposer.


Il lui avait fallu des semaines de filatures fractionnées pour arriver à ce relais de chasse dans la forêt solognote. Cette nana allait tout gâcher. Il était parvenu à cette bâtisse lors de sa dernière filature, quinze jours auparavant. Le week-end précédent, il avait fait le poireau pour rien : sa cible ne s’était pas manifestée. Enfin presque pour rien ! Il en avait profité pour explorer l’extérieur de la propriété et pour prendre l’empreinte de la serrure de la porte de derrière. Celle de la porte d’entrée était trop complexe. Il avait trouvé drôle ce luxe de précautions sur celle-ci alors que M. le député n’avait pas trouvé nécessaire de prendre des précautions semblables avec celle de derrière. Il n’allait pas se plaindre, cela lui permettrait d’entrer sans problème. Y’avait sans doute une alarme. La livraison à laquelle il venait d’assister le tranquillisait : elle ne devait pas être reliée à une centrale de sécurité quand il était présent. Il n’avait certainement pas envie d’être dérangé par des vigiles trop curieux.


Surveillant la maison depuis le début de l’après-midi, il savait que Beisse s’y trouvait seul. Il devait tirer la femme de ce mauvais pas, mais ni elle ni l’autre salopard ne devait pouvoir l’identifier. Il retourna à son 4 x 4 pour s’équiper. Depuis qu’il s’était lancé dans cette opération de surveillance, il emportait toujours une cantine en fer dans laquelle se trouvait un certain nombre d’« utilitaires ». Après avoir rangé son matos photographique, il enleva la parka (la journée avait été belle et ensoleillée, mais en mars les nuits étaient encore fraîches), elle allait le gêner dans ses mouvements. Il enfila des gants de latex. Il fallait qu’il dissimule son visage. Il allait devoir parler. Il ne faudrait pas qu’on puisse reconnaître sa voix. Il farfouilla dans sa cantine. Il y dénicha un vieux masque à gaz qu’il ne s’était jamais résolu à jeter. À défaut d’être sexy, cela le rendrait méconnaissable et déformerait sa voix. Ajouté à sa tenue de camouflage, ils auraient du mal à le décrire. Il vissa un silencieux sur son Sig-Sauer, ôta le cran de sûreté.


D’un pas décidé, l’arme à la main, il contourna la maison. Un petit doute à l’instant d’enfoncer la clé dans la serrure. No problemo, sa copie était bonne ! Il allait devoir agir rapidement une fois entré. Dès qu’il ouvrirait, une alarme se déclencherait sans doute. Il lui fallait être en position favorable quand M. le député viendrait vérifier. Si son analyse était juste, l’autre irait couper l’alarme avant toute autre chose puis irait en premier lieu vérifier l’entrée principale.


Il franchit la porte sans difficulté. Il eut le temps de se dire « tiens, il ne l’a pas branchée » avant qu’un bruit strident lui perce les oreilles. Il embrassa les lieux d’un regard circulaire. Malgré l’obscurité, il comprit qu’il se trouvait dans une espèce de débarras/buanderie. Aucune cache possible excepté derrière la porte du réduit. Il joua sur le fait que l’autre n’était pas un pro et se plaqua au mur, prêt à renvoyer la porte à son envoyeur si celui-ci la claquait.


Tout se passa comme il l’avait prévu. La sirène se tut. Quelques secondes passèrent. Des bruits de pas furtifs s’éloignant puis se rapprochant. Un rai de lumière diffus sous la porte, M. le député s’était probablement muni d’une lampe torche. Le battant s’ouvrit doucement. Il entra dans la pièce une arme à la main. Vêtu d’une robe de chambre blanche il faisait une cible idéale. L’inconnu le laissa s’avancer jusqu’à la porte, se glissa derrière et lui posa le canon de son pistolet contre la nuque. Le petit homme sursauta.



Devant le ton menaçant, M. le député s’exécuta.



L’inconnu sortit d’une de ses poches un lien d’électricien avec lequel il emprisonna les poignets offerts. Il ramassa le 22 et le glissa dans la poche de son pantalon de treillis.




Il délivrerait la fille lorsqu’il en aurait fini avec cette ordure, mais il devait d’abord s’assurer qu’elle ne risquait rien. Arrivé dans le salon, il poussa brutalement le député dans un fauteuil club plus de première jeunesse, mais qui ne venait pas de chez Ikea. Dans le mouvement, la robe de chambre mal fermée révéla que son prisonnier portait en tout et pour tout un ridicule slip en cuir, ouvert au niveau de sa bite. Bite qui était à l’échelle du bonhomme. La trouille l’avait fait sans doute se racornir, car elle avait l’épaisseur d’un gros spaghetti et la longueur d’une coquillette.



Machinalement, Beisse répondit :



L’inconnu ne prit pas la peine de répondre. Il appuya le canon du silencieux contre l’articulation de l’épaule gauche, hésita puis le retira. L’espace d’une seconde, le regard du député s’éclaira d’une flamme ironique. Son agresseur n’oserait pas tirer. Il venait sans doute de se rendre compte à qui il avait affaire.



L’inconnu, posément, sécurisa son Sig-Sauer, le remit dans son holster. Il prit le calibre 22 dans sa poche arrière, vérifia que la sûreté était ôtée, posa le canon contre l’épaule et cette fois, sans hésitation, appuya sur la détente. Détonation sèche, hurlement strident que l’inconnu calma d’une grande baffe.



La peur avait changé de camp. Il transpirait d’abondance. Sa célèbre tête d’œuf toujours soigneusement rasée ruisselait. Il ressemblait de plus en plus à une caricature à l’échelle un demi du Duce. Terrorisé, il voulut obéir. Il tenta de se lever, mais les forces lui manquèrent. Il retomba lourdement au fond du fauteuil.



Et soudain d’une voix pleine d’espoir, il reprit :



De son bras valide, il désigna un le téléviseur extra-plat accroché au mur puis la télécommande sur la table basse. L’inconnu s’exécuta. Sur l’écran apparut en effet la fille filmée sous quatre angles différents. Nue, crucifiée sur une croix de Saint-André, bâillonnée par un gag ball. Une terreur absolue se lisait sur son visage. Elle roulait des yeux exorbités, de grands yeux noirs baignés de larmes. C’est tout ce qu’il vit. Envie de meurtre ! Il dut se retenir pour ne pas tuer cette ordure sur-le-champ. Mais il n’était pas là pour ça. Il en avait encore besoin vivant.


Dilemme : il lui fallait du temps pour « interviewer » cet avorton dénaturé, mais laisser la jeune femme dans cette posture le révoltait. Ce connard avait installé ces quatre caméras probablement pour revivre ces exploits. Il devait stocker ces images sur un ordi. Il s’en occuperait plus tard. D’abord délivrer la gonzesse. Il empoigna son prisonnier par l’épaule indemne, le souleva et lui ordonna :



Tremblant de peur et de douleur, le député parvint à se relever. S’appuyant à la cloison, il le conduisit à une porte discrètement dissimulée par une tenture.



Sans l’écouter, l’inconnu le poussa dans les escaliers. L’autre faillit tomber la tête en avant. Il ne dut son salut qu’à son poids de minus et à la poigne de l’inconnu qui le retint. Ils débouchèrent dans une pièce judicieusement éclairée mettant en relief la croix de Saint-André et sa suppliciée. L’ordure avait bon goût. Sous cette lumière artificielle, la fille était vraiment mignonne. De longues jambes au galbe élégant, un triangle d’amour brun bien dessiné, un ventre musclé juste ce qu’il fallait et une poitrine en poire légèrement tombante. De quoi affoler n’importe quel satyre. L’effet était totalement gâché par cette balle noire fichée dans sa bouche, par les larmes qui souillaient ses joues et par les crispations spasmodiques de tout son corps.


À l’apparition des deux hommes, elle tenta de hurler. L’inconnu balança son fardeau dans un coin de la pièce. Jugeant que le député ne présentait aucun danger immédiat, il remit le revolver dans sa poche arrière. Il s’approcha de la fille, lui ôta le bâillon. Elle hurla, hystérique. Il ne voulait pas parler ! Il prenait déjà assez de risque à entrer dans cette pièce où ils étaient filmés sans en plus laisser un exemplaire de sa voix, même déformée. Il s’attaqua aux liens de la fille, commençant par les chevilles. Elle se débattait comme une furie, rendant l’affaire malaisée. Lui bloquant la tête contre la croix, il lui caressa doucement les cheveux et approchant le masque de son oreille, il murmura :



Il désigna le député. Il lui répéta plusieurs fois avant qu’elle ne se calme. Lorsqu’elle se tut, il enchaîna :



Incapable de décrocher un mot, la fille acquiesça d’un mouvement de tête.



L’inconnu lut une certaine satisfaction dans le regard de la fille.



Nouvel acquiescement. Lorsqu’il eut ôté le dernier lien, la fille s’écroula dans ses bras. Après cette longue immobilisation, ses jambes ne la portaient plus. Il l’assit, l’adossant délicatement contre une des parois. Ensuite, il souleva l’avorton qui s’était évanoui, le débarrassa de sa robe de chambre, de son slip ridicule. Se retenant pour ne pas l’émasculer, il l’attacha sur la croix. Lorsqu’il voulut plaquer l’épaule blessée contre le montant, Beisse reprit connaissance et hurla de douleur. Sans aucun état d’âme ni aucune précaution supplémentaire, l’inconnu finit le travail. Sa victime eut le bon goût de se taire : elle s’était de nouveau évanouie.


Il récupéra la robe de chambre et la posa sur les épaules de la jeune femme. Il dut l’aider à grimper les escaliers en passant son bras sous ses aisselles. Durant cette montée, il réfléchit. Il ne pouvait pas prendre le risque de lui faire confiance. Apparemment, il l’avait délivrée, mais ce sauvetage ne faisait-il pas partie de ce jeu cruel auquel on l’avait convié contre son gré. Lui, cette idée l’aurait pour le moins effleuré. S’il la laissait libre de ses mouvements, elle pouvait tenter de fuir et au passage identifier sa voiture. Ou voire pire : elle trouvait un téléphone, elle appelait la cavalerie. Ceux-là, ils n’avaient aucune envie de les rencontrer. Troisième solution, la moins probable, mais pas la moins ennuyeuse, elle redescendait au sous-sol et le trouvait en train d’interroger Beisse. Pas cool, surtout qu’il était pressé et n’avait pas l’intention de faire dans la dentelle. Conclusion : il n’avait pas 36 solutions. Il déposa précautionneusement la fille sur le fauteuil.



Il sortit deux nouveaux liens souples de sa poche et lui lia poignets et chevilles. De retour au sous-sol, il réveilla le député par deux claques sèchement appliquées. S’approchant, il parla assez bas pour que d’éventuels micros ne puissent l’enregistrer.



En suivant ces indications, l’homme se retrouva dans un petit réduit, sorte de petit studio miniature. Pas de mobilier superflu. Seulement une table sur laquelle se trouvait un laptop haut de gamme, un hub USB et fixés à la paroi quatre écrans offrant quatre angles de vue de la pièce qu’il venait de quitter. Il comprit que le téléviseur du salon reprenait le flux de cet ordi. Chaque écran mural affichait l’image d’une des caméras ensuite réunies et partagées sur l’ordi. L’inconnu explora le disque dur. Déception totale. Celui-ci ne contenait que des dossiers – plusieurs dizaines – contenant les exactions SM de sa dégénérescence. Il avait la confirmation que le député était un grave prédateur sexuel et avec ça, il pouvait le retirer du jeu, mais ce n’est pas ce qu’il cherchait. Il débrancha le hub, voulut mettre le laptop en mode avion pour déconnecter d’éventuels flux wifi ou Bluetooth, mais c’était déjà fait. M. le député n’avait pas envie que ses exploits fassent le buzz sur la toile. Par sûreté, il tira une clé USB de sa poche et la connecta à l’ordi et lança la copie des fichiers.


Il revint dans la salle de torture. Ne craignant plus d’être enregistré, il parla d’une voix forte.



L’inconnu lui assena un coup de pied dans les génitoires. Nouveaux hurlements.



Son visage déjà blafard, démentant ses dénégations, devint plus blanc que blanc. Ses petites perversions, il avait assez de relations pour étouffer l’affaire, mais les Mariani…



L’inconnu appliqua le 22 sur l’épaule droite et appuya sur la détente. Évanouissement. Trois paires de claques plus tard.





**********




Vendredi soir : quelque part en Sologne, Alexandra


Alexandra émergeait doucement d’un sommeil profond. Elle avait fait un cauchemar. Quelqu’un sonnait chez elle, un policier en uniforme. Elle lui avait demandé de patienter le temps de passer une robe d’intérieur. Quelle sale habitude aussi avait-elle de dormir nue. Elle se dépêchait. L’inquiétude la rongeait. Que venait faire un flic à cette heure tardive ? Il était forcément arrivé quelque chose de grave. Elle avait ouvert la porte. Le palier était dans l’ombre. Le policier s’était avancé et puis après tout était devenu flou.


Elle voulut ramener le bras sur sa poitrine, sans succès. Sensation de tension sur ses bras, ses jambes. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Ses poignets étaient entravés. Était-elle toujours dans son rêve ? Elle voulut ouvrir les yeux, mais les referma aussitôt sous l’agression lumineuse. Revenue de l’effet de surprise, elle les ouvrit à nouveau. La lumière n’était pas aussi forte que ça. Sa vision s’accoutumant peu à peu, elle distingua ce qui l’entourait. Elle ne connaissait pas cette pièce. Qui était cette espèce d’avorton, revêtu en tout et pour tout d’un slip en cuir qui dévoilait ses génitoires et d’un masque ricanant à l’effigie d’un ancien président. Il faisait claquer dans sa main, une badine de cavalier. Complètement réveillée, elle se rendit compte simultanément de deux choses : un elle était crucifiée, deux, elle était entièrement nue. Elle réalisa soudain ce qui se passait. Elle hurla de terreur.



Malgré, sa terreur, elle se rendit compte que ses cris excitaient le monstre. Son vermicelle avait enflé et se redressait « fièrement ». Alexandra était tout, sauf une pleureuse professionnelle. Elle se reprit. Il fallait qu’elle garde son sang-froid. Le fait qu’il porte un masque lui laissait un espoir.


Il s’approcha d’elle. Du bout de sa badine, il dessina des arabesques sur son corps, tout en lui parlant.



Une sirène stridente se déclencha.



Il se précipita vers une table médicale, il en revint avec un bâillon à balle. Alexandra pensa brièvement :



Son tortionnaire n’avait pas que le bâillon, il avait aussi une télécommande. Il la manipula, la croix pivota et Alexandra se retrouva la tête en bas. Profitant de sa surprise, il lui posa le bâillon. Le salaud serra si fort les lanières qu’elle ne put retenir un cri de douleur. Du moins essaya-t-elle : la balle enfoncée dans sa bouche l’en empêcha.


Il la remit en position verticale, s’empara de ce qu’elle supposa être une arme et sortit précipitamment de la pièce, claquant la porte derrière lui. Quelques secondes plus tard, l’alarme se tut.


Le temps s’étirait, les secondes s’égrenaient dans son horloge personnelle. Alexandra commençait à paniquer. Et s’il la laissait là comme ça. Elle tenta de se libérer en vain. Les menottes de cuir qui enserraient poignets et chevilles serraient trop. Qu’allait-il faire d’elle ? Elle était à sa merci. S’enfonçant dans ses tristes pensées, elle perdit la notion du temps. Subissant encore les effets de la drogue qu’on lui avait administrée, elle sombra dans une torpeur nauséeuse.


Un charivari la ramena à la réalité. Son tourmenteur entra brutalement poussé par un inconnu portant un masque à gaz. Lui, par contre avait perdu son masque et sa superbe. À sa grande stupeur, elle reconnut Rick Beisse, député de la république auprès duquel elle avait brièvement travaillé quelques années auparavant. L’homme jeta sans ménagement le député contre la paroi. L’autre s’y recroquevilla en couinant.


Alexandra éprouva une intense satisfaction à voir son bourreau ainsi traité. Satisfaction vite réprimée, en voyant l’inconnu s’approcher d’elle. Pas le même modèle que le nain. Plus grand qu’elle, assez lourd, tenue de camouflage, flingue à la main, il faisait peur. Les gants de latex noir et le masque qui dissimulait son visage en rajoutaient une couche. N’allait-elle pas tomber de Charybde en Scylla ? Au corps à corps avec Beisse, elle aurait eu une chance, mais avec celui-là…


Il jeta un œil au couineur et rangea son arme. Maladroitement, mais avec une certaine douceur, il lui ôta le bâillon. Ce fut plus fort qu’elle : elle se mit à hurler comme une possédée. Il entreprit de défaire ses liens. Mais au bord de la crise de nerfs, elle ne parvenait à se raisonner. Sa tête fut collée sans brutalité contre la croix, et l’inconnu lui murmura des mots apaisants d’une voix déformée par le masque.


Lorsqu’elle se calma, il lui expliqua ce qu’il attendait d’elle. Il la délivra. Elle s’écroula contre lui, sans force. Sentir la chaleur de ce corps la rassura. Malgré son harnachement de warrior, l’homme se montrait extrêmement doux. Il eut même la délicatesse de voiler sa nudité, avec une robe de chambre. Il l’aida à monter les escaliers et la déposa sur un fauteuil. Pourquoi lui chantait-il du Knopfler, genre berceuse. Elle vit le poing se lever et ce fut à nouveau le noir complet.


À la sortie d’une brève perte de conscience, son regard fut attiré par l’écran qui était en face d’elle. Le député Beisse geignait toujours sur la croix. Il était seul dans la pièce. Où était passé son « sauveur » ? Soudain l’image disparut, l’écran devint neigeux. Il avait dit qu’il voulait être seul avec Beisse. Était-ce vrai ? L’avait-il abandonné à son sort ? Ou alors allait-il se débarrasser du député avant de s’occuper d’elle ? Mais s’occuper d’elle pour la sauver ou pour la… Les questions explosaient dans sa tête comme autant de bulles pas pétillantes du tout. Stop les questions. Il fallait qu’elle voie le positif : sa situation matérielle s’était nettement améliorée. Elle reposait dans un fauteuil confortable, sa nudité dissimulée par une robe de chambre. Le trou et la tache rouge sang sur l’épaule faisaient un peu désordre, mais au moins, elle n’avait pas froid. Ses liens ne la serraient pas trop. Elle pouvait même se gratter le nez. Même qu’elle aurait pu crier, cette horrible boule ne lui obstruait plus la bouche.


Elle aurait pu essayer de se lever, tenter de s’échapper. La manière dont l’inconnu l’avait entravée ne rendait pas la chose impossible. Déplaisante sans doute, mais tout à fait réalisable. Mais, elle ne fit rien, elle ne s’en sentait pas la force. Elle était épuisée : impression d’avoir couru un marathon. Une petite voix au fond d’elle lui disait d’avoir confiance. Elle devait être conne, faire confiance à un mec armé, en tenue de camouflage. Elle n’aimait pas les hommes, mais lorsqu’il l’avait prise dans ses bras, lorsqu’il l’avait chastement recouverte, lorsqu’il l’avait soutenue, il lui avait rappelé le seul homme qu’elle n’ait jamais aimé : son père.


Elle s’installa plus confortablement, exécuta quelques mouvements pour rétablir sa circulation sanguine. Elle avait cessé de réfléchir, se contentant d’attendre le retour de l’inconnu. Il réapparut portant deux ordinateurs, les posa sur la table puis s’agenouilla en face d’elle.



Son absence ne dura qu’une petite minute. Il revint avec la robe. Pour la seconde fois, il défit ses liens. Alexandra frotta ses poignets et ses chevilles endolories.



Il lui tendit la robe. Sans pudeur inutile, la jeune femme se débarrassa du vêtement taché qu’elle portait. Le froid, la peur, l’émotion, un de ces éléments ou les trois confondus avaient durci ses tétons qui dardaient leurs pointes avec arrogance. L’homme ne put cacher son intérêt devant le spectacle qu’elle lui offrait. Soudain effrayée, elle s’empressa de passer la robe dont l’étoffe soyeuse épousant ses formes ne fit qu’accentuer l’intérêt de l’homme. Avec élégance, il détourna le regard pour ne pas augmenter la peur qu’il sentait chez la jeune femme.



Il la regarda sans la détailler.



À la seule idée de se retrouver face à un autre inconnu et dans cette tenue, la jeune femme paniqua. L’inconnu s’en rendit compte.



Rester dans cette maison était au-dessus de ses forces. Elle se résigna. Lorsqu’ils arrivèrent à la porte, elle enfila elle-même la cagoule que l’homme lui tendait. Il lui prit le bras, elle le suivit.



Il lui mit le laptop entre les mains, la souleva sans aucune difficulté et la porta jusqu’à son véhicule. Étonnamment, elle se sentait bien. Elle se laissa aller. Son corps épousa celui de l’homme. Une pensée stupide, après ce qu’elle venait de vivre :



Mais il ne l’embrassa pas. Sans la lâcher, il ouvrit la portière de son véhicule et la déposa sur le siège. Il claqua la portière. Une fois installé au volant, il lui demanda avec un brin d’humour :



Bruit de moteur. La voiture se mit en mouvement. Route sinueuse, changement de vitesse. Malgré sa fatigue, elle ne parvenait pas s’endormir. Le jeu de questions recommença dans sa tête. Pourquoi elle ? Elle avait eu de la chance que son chauffeur se soit trouvé là. Fort à propos d’ailleurs ! Que voulait-il à ce sadique de Beisse ? Que lui reprochait-il ? Manifestement, il ne lui voulait pas du bien. Et s’il l’avait emmené juste pour se débarrasser d’elle, loin de chez le député pour brouiller les pistes. Peut-être qu’elle aurait dû rester et appeler les secours. Et ça tournait, tournait. Elle aurait dû accepter qu’il mette de la musique. Au bout d’un temps qui lui parut interminable, la voiture s’arrêta.



Tiens ! Il avait remis son masque. Plutôt bon signe.



Malgré, le masque, elle entendit le rire de l’inconnu.



Il sortit de la voiture. Son absence fut de courte durée. Il n’avait pas dû s’attarder au téléphone. Avant de redémarrer, il mit de la musique : Dire Straits comme par hasard. Elle s’endormit au son de la guitare de Knopfler.


On la secouait doucement :



Il l’aida à descendre de la voiture, se plaça derrière elle.



Libérée de ce carcan, Alexandra s’ébroua, secoua ses longs cheveux noirs et avança vers la porte. Elle sonna plusieurs fois. Sans se retourner, elle demanda :



Pas étonnant que Penny ne réponde pas. Enfin à force d’insister, une voix ensommeillée lui parvint !



Ses derniers mots furent couverts par le bruit d’une voiture qui démarrait. Malgré l’interdiction, elle se retourna. Elle ne vit que des feux arrière disparaître au bout de la rue. Et elle ne l’avait même pas remercié ! Quelle conne !




**********




Nuit de vendredi à samedi : baisodrome d’Éléonore Riquebit.



Éléonore se félicitait de son choix. Elle avait levé ce jeunot sans grande difficulté dans son club de muscu et l’avait entraîné dans son baisodrome habituel : un hôtel aux chambres anonymes. Le gamin avait du répondant. Il l’avait déjà fait jouir plusieurs fois et lui en était au deuxième éjaculat. Après l’avoir délesté de son préservatif, elle l’avait pris en bouche et se délectait de la semence qui imprégnait encore sa bite toute molle, mais qui avait gardé un volume intéressant.


Intéressant aussi, le fait que le jeune homme (elle aurait pu lui demander son prénom) ne s’était pas avachi après son deuxième tir. L’imitant, il avait plongé la tête entre ses cuisses et d’une langue experte, malgré son jeune âge lapait la cyprine qui coulait de son vagin, tandis que d’un doigt délicat, il titillait son clito érigé. Plus de trois semaines qu’elle n’avait pas baisé. Lorsqu’elle était en manque comme ça, elle devenait insatiable. Il lui fallait un certain nombre d’orgasmes pour apaiser sa faim. Pas vraiment aficionados de positions compliquées, des jeux tordus, elle choisissait toujours des jeunes partenaires. Ces derniers, en général, ne se laissaient pas détourner de l’essentiel par des digressions perverses et avaient plusieurs balles dans le chargeur.


Malgré ses multiples jouissances, sous les menées combinées de la langue et des doigts de son jeune amant sur et dans son nid d’amour, elle avait entamé une nouvelle grimpée aux rideaux. Elle avait envie qu’il la fourre et pas seulement avec ses doigts. Aussi s’appliquait-elle : tout en effectuant de lents va-et-vient sur la tige amollie du garçon, elle lui massait les boules. Elle avait tenté une percée vers son petit trou, mais il avait serré les fesses. À cet âge, on n’est pas forcément fana des massages de prostate. Elle-même n’appréciait pas du tout qu’on lui titille la rosette. Pour tout dire, à 41 ans, malgré sa vie de patachon, personne n’avait franchi sa porte étroite si l’on excepte quelques doigts habiles qu’elle n’avait pu refuser.


Elle le prenait totalement en bouche malgré la longueur conséquente de ce phallus puis remontait presque totalement jusqu’au gland qu’elle suçotait, mignardait de la pointe de sa langue. Ses manigances commençaient à produire leur effet : le membre enflait, s’allongeait, durcissait. Elle ne parvenait plus à l’engloutir. Pour éviter tout tir anticipé, elle se contentait de maintenir la flamme en léchouillant cette tige de la base au méat, suivant la veine écarlate. De sa main droite elle usait des testicules contractés comme de boules de relaxation, de la gauche, elle pinçait alternativement les tétons. Elle avait remarqué que beaucoup d’hommes aimaient ça.


Entre ses cuisses, la bouche du jeune homme avait remplacé ses doigts. Faisant saillir le clitoris entre ses doigts, il alternait frappe sur le sommet du bout de la langue ou doux passage langue ouverte. Lorsqu’il saisit ce mini-pénis entre ses lèvres, elle sut qu’ils allaient passer à l’étape suivante. Celle qu’elle préférait au-delà de tout dans une brutale simplicité. C’est à ce moment crucial que retentirent les premières notes de la Marseillaise. Son chef ! Il n’aurait pas pu choisir un pire moment.



Le jeune homme relevait la tête. D’une main preste, elle la renvoya d’où, elle venait.



Il savait qu’elle était en goguette. S’il l’appelait, il devait vraiment avoir un truc relou. Elle décrocha.



Oup’s, il l’appelait par son grade. Le commissaire Mabel n’était pas seul. Pas bon ça !



Le salaud, un film, tu parles. Il savait très bien qu’à cette heure, un vendredi soir, j’étais en train de baiser.



Inutile de poser des questions. Le ton n’y incitait pas. Ce devait vraiment être du lourd. Quinze minutes. Cinq pour s’habiller ! Il lui en restait dix pour jouir une dernière fois. La brève conversation avec son supérieur l’avait un peu refroidie, mais elle constata que le gamin en lui prodiguant ses caresses avait autoentretenu son ardeur. Son barreau avait la dureté de l’acier. Le temps de lui enfiler un préso, elle le fit basculer sur le dos et en bonne cavalière qu’elle l’était, l’enfourcha. Pas de problème de pénétration, sa lubrification naturelle, la salive du petit et ses précédentes pénétrations avaient ouvert la voie. Pas de trot, ni de galop d’essai, elle n’avait pas le temps. Elle entraîna immédiatement sa monture dans une chevauchée effrénée. La stimulation exercée par le frottement du vit sur les parois de son vagin l’amena à une excitation maximum et à une jouissance rapide. Le pauvret n’avait pas joui. Elle n’avait vraiment pas le temps de faire dans la dentelle. Elle se déficha, sauta du lit, enfila ses vêtements à l’arrache. Elle finissait de boucler son jean quand elle lui dit :



Habillée de pied en cap, elle arriva à la porte de l’hôtel avec cinq minutes d’avance. Voiture banalisée avec gyrophare. Pas vraiment discret. Le commissaire au volant. Ça n’annonçait rien de bon. Impression confirmée par le démarrage sur les chapeaux de roue.



En privé, Riquebit et son chef se tutoyaient.




À suivre