Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18413Fiche technique49493 caractères49493
Temps de lecture estimé : 27 mn
07/06/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Beisse, député de la Raie Publique, est une saloperie... mais bon, la mort l'attendait au tournant. On en apprend des belles sur ses pratiques !
Critères:  fh ff policier
Auteur : Domi Dupon  (Une antiquité sur le site)            Envoi mini-message

Série : Quatre balles pour un trou-du-cul !

Chapitre 02 / 06
Mise en scène... de crime

MISE EN SCÈNE… DE CRIME




Résumé du chat pitre précédent :


Un inconnu libère une jeune femme des griffes du député Beisse et laisse ce dernier attaché sur une croix de Saint-André. Le commandant Riquebit est dérangée dans sa partie de jambes en l’air : on aurait assassiné le député Beisse.

Un conseil si vous voulez y comprendre quelque chose : lisez la partie 1, Introduction fatale



**********



Nuit de vendredi à samedi : appartement Penny Leyne


Penny ne prit pas le temps de s’habiller ; elle déverrouilla sa porte et l’entrouvrit. L’urgence qu’elle avait sentie dans l’intonation de son amie la troublait. Elle entendit l’ascenseur monter. Faisant fi de toute pudeur, elle sortit sur le palier en petite culotte, ses longs cheveux blonds dissimulant son absence de poitrine. Les portes de l’ascenseur coulissèrent. Alexandra en jaillit et se jeta dans ses bras.



Toujours cramponnée à son amie, elle claqua la porte. Le voyage en voiture lui avait permis de retrouver un semblant de sérénité, mais le départ de son sauveur l’avait à nouveau précipitée dans une terreur sans nom. Celui qui l’avait enlevée était libre. Il savait peut-être où habitait Penny. Tremblant de tous ses membres, en pleine panique, elle voulut s’appuyer contre la porte. Elle avait présumé de ses forces. Dans une séquence au ralenti, elle s’affaissa, son dos glissant le long de la paroi. Assise, les bras entourant ses jambes, elle éclata en sanglots. Penny s’agenouilla devant elle.



Le ton « mode supplique », pas vraiment dans les habitudes d’Alexandra, inquiéta Penny. Que lui était-il arrivé pour qu’elle se pointe pieds nus et en tenue légère à cette heure ? Et dans cet état nerveux. Le cœur de son amie battait à tout rompre. Elle s’efforça de la calmer en lui murmurant de mots doux, peignant de ses doigts effilés ses courts cheveux bruns bouclés. Peu à peu, le rythme cardiaque ralentit, le corps soudé au sien se détendit. Penny aida son amie à se relever. Aussitôt debout, Alexandra se blottit dans ses bras.



Penny s’exécuta. Elle l’enlaça et la tint serrée contre elle. L’écrin de ses bras, la chaleur de son corps semblèrent la rassurer. Le corps retrouva du tonus. Une main s’anima, se posa sur sa nuque. Leurs bouches se joignirent. Bien qu’elle fût une hétéro pratiquante, Penny ne dédaignait pas, au gré de son humeur, batifoler avec sa copine lesbienne confirmée. Connaissant sa « normalité » sexuelle, Alexandra lui laissait généralement l’initiative. Aujourd’hui – plutôt cette nuit –, la situation était particulière. Un désir impérieux l’animait. Elle avait, sans doute, besoin d’exorciser ce qu’elle avait subi.


Sa langue fouillait fiévreusement sa bouche, son bassin ondulait sensuellement contre le sien. Aux frottements de leurs monts de Vénus accolés répondait le crissement de l’étoffe de la culotte contre celle de la robe. Leurs poitrines s’incrustaient l’une dans l’autre. Les tétons tendus d’Alex pénétraient durement dans les chairs tendres de sa poitrine. Leurs corps soudés se balançaient tel un roseau soumis aux aléas d’une douce brise. Penny ne pouvait résister à une telle offensive ; elle fut bientôt au diapason de sa partenaire.


Alexandra menait le jeu. Interrompant leur collé/collé, elle se détacha de son amante, la prit par la main et l’entraîna vers la chambre. Les deux jeunes femmes s’écroulèrent sur le lit défait.



Penny avait bien compris le message ; elle entreprit un doux et lent massage, caressant, frôlant, effleurant le corps alangui de son amie. Alex, si active jusque-là, lâcha prise, s’amollit, s’abandonna. Sciemment, dans un premier mouvement, Penny ignora totalement les zones érogènes. Elle parcourut le torse, les bras, les jambes. Elle appliquait de tendres baisers innocents partout où ses mains s’étaient posées. Elle remarqua les meurtrissures qui marquaient les poignets et les chevilles d’Alex. Qu’avait-elle subi ? Elle devait lui faire oublier. Quoi ? Elle ne savait pas, mais elle redoubla de tendresse. Ses gestes se firent plus aériens, délicats. Le corps noué d’Alexia se détendait peu à peu. Son visage retrouvait une expression plus sereine. Ses tétons qui s’étaient rétractés s’érigeaient de nouveau. Elle revivait, réagissait. Signe évident qu’il fallait passer à autre chose.


Penny empauma ses deux magnifiques poires, les pressa doucement l’une contre l’autre. Sa langue s’en prit aux mamelons turgescents. Passant de l’un à l’autre, elle les léchait, tournoyait autour de ces aréoles foncées. Enfin décontractée, mais toujours aussi passive, Alex ronronnait. Les lèvres abandonnèrent les tétons à des doigts experts, descendirent jusqu’au nombril bien ouvert. Un bout de langue tournicota langoureusement dans ce puits naturel avant de s’en échapper pour se diriger au pied d’un mont à la coupe militaire : Alex ne supportait pas ses longs poils bruns, véritable broussaille lorsqu’elle leur laissait la liberté de pousser. Elle détestait tout autant ces chattes rasées qui transformaient les femmes en filles nubiles. Elle avait adopté ce compromis : une toison toujours bien taillée, mais visible.


Les cuisses d’Alex s’écartèrent avant même que la bouche de son amie ait entrepris d’escalader la colline des plaisirs. Évitant le dolmen qui crevait sa forêt de Brocéliande, contournant les grandes (réellement grandes) lèvres, elle se posa au creux de ses cuisses, quelques millimètres en dessous de la zone de feu. La position devenant inconfortable, les mains délaissèrent la poitrine. Penny appuya sa joue contre les cuisses de son amie, positionna ses mains de part et d’autre du torse d’icelle. Elle resta ainsi immobile, les yeux rivés sur le sexe entrouvert d’où perlait une goutte de rosée. Elle attendit.

Brève attente : abandonnant sa passivité, Alex poussa son bassin au contact des lèvres closes.


Lèvres à lèvres.

Baiser mouillé.

Langue qui se glisse, s’insinue, monte, descend, se retire.

Visage qui recule, bassin qui avance, et on recommence.

Main qui presse un sein, main qui écrase une fesse.

Qu’il est dur, ce téton !

Qu’elle est ferme, cette fesse !

Respiration syncopée.

Cuisses qui enserrent la tête.

Langue plus haut, toujours plus haut.

Bouton qui frémit sous l’attouchement.

Décor qui se désagrège.

Plus rien que…

Halètement, gesticulation embrouillée.

Tension, cri, relâchement.


Alexandra attira Penny l’enlaça, la serra contre elle, la baisouilla sur tout le visage en répétant alors que de grosses larmes coulaient sur ses joues :



« Pourtant, je l’ai déjà vue monter bien plus haut. » se dit Penny. Maintenant, elle allait devoir la confesser. Alex poursuivit avec une voix qui ne lui ressemblait pas :



Alex raconta….


**********



Samedi matin : scène de crime


Mabel se gara derrière les voitures qui stationnaient devant la maison. La scène de crime, sécurisée, était gardée par deux uniformes qui les laissèrent passer après qu’ils se fussent identifiés. L’équipe de la Police Technique et Scientifique les avait précédés. Leur véhicule était garé devant la porte d’entrée et deux technos débarquaient du matériel. Ils furent accueillis par un flic en civil. La quarantaine, grand, baraqué, de type méditerranéen. Le commandant Éléonore Riquebit le trouva fort à son goût, mais ce n’était pas vraiment le moment. Il s’avança vers eux et se présenta :



Ils échangèrent une brève poignée de main. Encore sous le coup de la frustration causée par son interruption de coït, Éléonore apprécia le regard de connaisseur que jeta l’inspecteur à sa silhouette sportive. Elle en aurait bien fait son quatre heures, mais il l’avait déjà oubliée et s’adressait à Mabel :



Tout en parlant, l’inspecteur les conduisit à la maison. « Tu parles d’un pavillon de chasse… De quoi loger plusieurs familles d’ouvriers ! » pensa Éléonore en remarquant l’aspect imposant de la bâtisse.



Arrivé à la porte, l’inspecteur leur tendit les incontournables surchausses bleues.



Se rendant compte de l’énormité de son propos, il reprit précipitamment :



Il désignait le laptop ouvert en face d’eux devant lequel s’affairait un policier.



Ils s’approchèrent. Éléonore eut un geste de recul. Pas grand-chose ne la choquait, mais là… Une espèce de nabot, en qui elle reconnut immédiatement Beisse malgré le masque ricanant de son ancien président, torturait les seins d’une brunette d’une vingtaine d’années. Jeux SM consentis ou pas, elle n’aurait pu le dire. Les souffrances de la fille étaient bien réelles. Le bag-ball qui lui obturait la bouche l’empêchait de crier. Par contre, Beisse l’injuriait avec des mots d’une vulgarité crue. On était loin, très loin du monsieur propre sur lui qui pérorait à la tribune de l’Assemblée Nationale. Elle partageait l’analyse du technicien : la fille ne jouait pas.

L’OPJ continua :



Ils empruntèrent à leur tour l’escalier. Le crucifié ! La tête en bas de surcroît, le visage figé dans un dernier rictus. En entrant dans la pièce, on ne voyait que lui, petit Jésus à l’envers, entièrement chauve. Éléonore le trouva plutôt ridicule. Certaines scènes de crime donnaient envie de gerber. Ici, pas de sang, pas de désordre. Le bois rare de la croix, les liens en velours, l’éclairage suggéraient un jeu. Un profane n’aurait pas instantanément pensé à la mort. Sauf que les gens qui s’affairaient autour du corps donnaient une autre lecture de la scène.


De plus près, le regard d’Éléonore se focalisa sur ce que Beisse avait entre les cuisses. Pas sur ses parties génitales, mais sur un objet noir luisant planté entre ses fesses. On aurait dit un… Elle fut interrompue dans son observation par l’apparition d’un homme, la soixantaine, portant beau, qui puait le toubib à cent lieues.



Puis il enchaîna :



Le spectacle qu’ils découvrirent en s’approchant la croix, dans d’autres circonstances aurait pu prêter à rire



Éléonore avait vu juste : le député – plutôt l’ex-député – avait un revolver de petit calibre fiché dans le cul.



Une jeune personne, cheveux courts, hommasse, qui attendait manifestement le départ du toubib pour intervenir s’approcha.



Pendant cette discussion, Éléonore s’était approchée du corps. Elle remarqua alors les blessures aux épaules. Deux balles placées à la jointure de l’articulation. Peu de sang sur les plaies : elles devaient être antérieures à l’exécution, ou alors post mortem. L’autopsie le leur dirait. À première vue, pas d’autres traces de violence. Du travail propre. Si ce n’était le revolver dans le rectum, elle aurait tranché pour un contrat : questions, puis exécution. Les deux balles dans l’épaule corroboraient l’idée d’interrogatoire, mais l’exécution par l‘anus induisait quelque chose de plus personnel.


Délaissant le cadavre, elle s’intéressa à la pièce elle-même : un donjon en sous-sol avec les accessoires que l’on trouve généralement en ces lieux. Rien d’original sinon le côté cosy, bien loin de la rusticité primaire habituelle de ces installations. Continuant son examen, elle s’aperçut qu’à l’autre bout de la pièce, derrière la croix existait une ouverture. Les techniciens, trop absorbés par les alentours immédiats de la scène de crime, ne semblaient pas encore s’en être préoccupés. Poussée par la curiosité, elle s’y rendit.


**********



Samedi matin : appartement de l’inconnu


Arrivé chez lui, l’inconnu s’était déshabillé entièrement, avait pris une douche et passé toutes ses fringues au lave-linge. Après avoir mis un survêt, il avait allumé sa télé. Il n’avait pas dit à la jeune femme que non content d’appeler la police, il avait aussi prévenu la presse. Il espérait bien que les chaînes d’infos continues s’emparent de l’histoire avant la fin de la nuit. Pas question que cette saloperie de Beisse ne sonne le tocsin pour étouffer l’affaire.


Ensuite, il s’était servi un whisky bien tassé et il s’était attaqué à l’ordi qu’il avait ramené. Méticuleux et prudent, Beisse avait couvert ses arrières. Les dossiers qu’il avait constitués se révélaient passionnants : si leur contenu se révélait exact, il y avait de quoi envoyer les Mariani à l’ombre pour un certain temps, et pas seulement eux. Quelques politiques et d’autres truands figuraient aussi dans ces dossiers occultes. Beisse avait une large palette qui allait de perversions mineures de certains de ses coreligionnaires à de sombres histoires de prostitution en passant par des détournements d’argent public et du trafic de drogue. Sa seule erreur : s’être cru intouchable et avoir stocké tous ces documents sur un laptop pas vraiment protégé. Il ne pouvait pas lui donner vraiment tort : si lui-même n’avait pas utilisé des moyens que la loi réprouve au cours de cette opération commando impromptue et musclée, il n’aurait pas trouvé cet ordinateur.


Il avait de quoi faire tomber Beisse, mais ce serait chose faite quand la police découvrirait ce qu’il tramait dans son pavillon de chasse. La presse se chargerait du reste. À lui de s’occuper des Mariani. Ces dossiers acquis de manière illégale ne pouvaient être présentés à la justice. Pouvaient-ils servir de preuve ? Il en doutait, mais ils lui indiquaient où et quoi chercher. Totalement absorbé, il en avait complètement oublié la télé.


Une envie urgente l’envoya aux toilettes. En revenant, il jeta un œil à l’écran. Effaré, il lut le défilant : « Le corps d’un individu non encore identifié a été trouvé dans le pavillon de chasse du député Éric Beisse. » Pour l’inconnu, cela ne fit aucun doute : à moins d’un concours de circonstances incroyable, l’individu ne pouvait être que Beisse lui-même. « Merde, merde et merde ! Les blessures que je lui ai infligées ne pouvaient le tuer. Ce con devait être cardiaque. Je suis dans de beaux draps… » Sur place, il avait fait très attention. Il avait la quasi-certitude de n’avoir laissé aucun indice, aucune trace qui permette de l’identifier. Il voulut se servir un nouveau whisky ; malheureusement, il avait terminé la bouteille sans même s’en rendre compte. Mais après…


Beisse vivant, le rechercher n’aurait pas été une priorité. En tout cas, le plan ORSEC n’aurait pas été déclenché. Sa mort changeait tout. De bourreau, il devenait victime. Jusqu’à Paris, il avait pris des routes secondaires en respectant le code, donc peu de risques. Mais dans Paris, c’était une autre paire de manches. S’ils remontaient jusqu’à la gonzesse – et ils allaient le faire – des caméras indiscrètes risquaient de révéler la présence de sa voiture dans le quartier.


Pourquoi avait-il joué les Robin des Bois ? Il était bien avancé maintenant. Il monta le son ; un journaliste campé devant le pavillon pérorait. En fait, il ne dit rien de plus que ce qu’il avait lu sur le bandeau. En arrière-plan apparut un trio – des flics probablement – qui se dirigeait vers une voiture banalisée. Riquebit ! Un de membres du trio était cette Marie-couche-toi-là d’Éléonore Riquebit ! Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Ce n’était pas sa juridiction. Si elle était en charge de l’enquête, ça sentait encore plus mauvais pour lui.


Il ne pouvait rien. Il ne lui restait plus qu’à attendre. Déjà dormir.


**********



Samedi matin : appartement de Penny Leyne



Ainsi Alexandra acheva-t-elle son récit, lovée contre son amie qui n’avait cessé de la câliner, de la réconforter par le geste. Penny l’avait écoutée, silencieuse. Elle avait retenu ses exclamations, ses mots de compassion. Quand Alex se tut, le silence s’installa. Un silence lourd d’angoisse. Penny le rompit :



Elle éclata d’un rire nerveux.



Des larmes coulaient sur ses joues. Penny l’enveloppa de ses bras protecteurs.



Tout en lui murmurant des mots rassurants, elle la berçait. Dans une lente reptation, Alex hissa sa bouche à la hauteur de la sienne. Leurs lèvres se collèrent, s’entrouvrirent. Leurs langues se mélangèrent dans un ballet incertain. D’un geste décidé, Alex bascula sur elle, repoussant son dos contre le drap. Leurs corps s’épousèrent. Les petits seins en poire d’Alex repoussaient sa maigre poitrine contre ses côtes. Leurs tétons jouaient à qui seraient les plus durs. Les hanches marquées de l’attaquante recouvrirent les hanches étroites de l’assaillie. Toujours conquérante, Alex lui força les cuisses. Celles-ci s’ouvrirent sans difficulté, provoquant un contact très étroit entre leurs toisons. Leurs boutons d’amour émergeant de leur capuchon se retrouvèrent à quelques millimètres l’un de l’autre. Distance vite réduite à zéro par une savante manœuvre. Entre-temps, elle avait posé ses chevilles à l’arrière de celles d’Alex, avantage des grandes jambes. Cette position lui permettait d’ouvrir et de fermer les jambes de l’étage supérieur. Ce petit jeu provoquait de délicieuses ondulations, un délicieux frémissement qui se répercutait dans leur clito.


Elle sentait l’excitation grandissante de son amie. Pour preuve, ces gouttes qui tombaient sur sa toison. Bizarrement, elle – qui n’avait pas encore joui – avait plus de mal à se mettre au diapason. Le récit d’Alex l’avait vraiment perturbée. Bien sûr, le désir était là, mais elle ne grimpait pas aussi vite.


Celle-ci avait passé, d’ailleurs, la vitesse supérieure. Des mains autoritaires avaient attrapé ses chevilles, remontant ses cuisses contre ses épaules. Arquée, Alex la baisait… comme un mec. Son sexe frottait le sien virilement. Elle allait et venait entre ses cuisses comme si elle voulait la pénétrer. Jamais elle n’avait vécu ça. Ce fut le déclic. Voir son amie la pilonner, toute féminité oubliée, instinct primaire libéré, haletante, transpirante, déclencha une brutale montée du plaisir. Elle ressentit un premier orgasme. Elle n’avait plus la main. Ses mains, elle les avait posées sur les épaules d’Alex, se contentant de l’accompagner dans sa chevauchée fantastique. Cette dernière ne ralentissait pas, au contraire. La sueur dégoulinait sur ses seins en poire puis tombait sur son ventre. Elle subit un second orgasme plus fort que le premier. Insatiable, Alex poursuivait, gagnée par une sorte de frénésie. Elle avait abandonné ses chevilles et avait empoigné ses seins. Maintenant elle plantait les ongles dans la chair tendre des mini-globes. C’était fou. Penny s’envola pour une troisième jouissance dévastatrice.


La dernière. La douleur prenait le pas sur le plaisir. Son clito irrité par les frottements, comme ses nénés maltraités, devenaient douloureux. Elle tenta d’abord de lui faire comprendre en ôtant les mains de ses seins. Sans succès : les ongles se replantaient aussitôt. Elle essaya par la parole. Échec aussi. Elle dut employer la manière forte. Après une lutte âpre, elle se retrouva à cheval sur le ventre d’Alex, plaquant ses poignets meurtris sur le lit. Quand elle réussit à la maîtriser, Alex éclata en pleurs.



Ses larmes s’arrêtèrent aussi vite qu’elles étaient venues.



Penny fut envahi de honte et sa peau de blonde s’enflamma.



Penny récupéra son iPhone.



Penny éclaira la télé et la positionna sur France Info. Elles n’eurent pas à attendre longtemps. Alex était catastrophée.



*********



Samedi matin : scène du crime


Le divisionnaire était parti depuis un bon moment. Éléonore avait décidé de rester sur place pour superviser les recherches et rester au plus près de l’enquête. La vérité était un peu différente : elle n’avait aucune envie de se payer trois heures de route avec son patron suite à la discussion houleuse qu’ils avaient eue. Après la découverte du studio d’enregistrement, ils avaient regagné la pièce à vivre. À peine s’étaient-ils installés à la table pour examiner les pièces à conviction que les techniciens remontaient du sous-sol. Mabel, avec son sens aigu de la diplomatie, avait mis les pieds dans le plat :



Ça avait marqué la fin de la discussion. Mabel s’était levé brusquement et s’en était allé sans un mot de plus.


Un « Commandant, Commandant, venez voir : je crois que j’ai trouvé quelque chose d’intéressant ! » la tira de ses mornes pensées. C’était le techno qui s’occupait du laptop. Il lui montrait l’écran. Il avait pausé la vidéo sur l’image d’un homme en tenue de camouflage, une arme à la main, le visage dissimulé derrière un masque à gaz qui poussait devant lui le député en robe de chambre.



Ils regardèrent la vidéo jusqu’à la fin. Éléonore vit son intuition première confirmée : la fille n’était pas consentante. Deuxième constatation : l’assaillant était un pro. Il savait qu’il était filmé. On pourrait peut-être retrouver ce qu’il avait dit au député, mais aucune chance d’identifier une voix. Déception : la vidéo s’arrêtait subitement. Troisième constatation : cependant, à cet instant Beisse ne présentait qu’une seule blessure.



Racoune et son binôme remontaient du sous-sol.



Elle leur expliqua brièvement ce qu’elle avait vu sur la vidéo.



Éléonore se souvint que sa partenaire l’avait appelé « Ricky ».



Elle avait déjà été moins lourde pour draguer un mec, mais bon, le jour se levait. Elle était crevée, mais comme d’habitude l’action lui donnait des envies. Ce que n’avait jamais compris ce connard de Jaude. Son œillade n’avait pas échappé à Johanne Lénones.



Elle alla saluer les gars de la PTS. Alors que Johanne avait déjà rejoint la voiture, Ricky l’attendait.



Il hésita quelques secondes avant de répondre :



La nuit (bien qu’il fût déjà 4 heures du mat) n’était peut-être pas finie. Le beau Ricky aurait-il une idée derrière la tête ? Ni son ton ni son expression ne laissaient paraître quoi que ce soit.



Johanne s’étant installée à l’arrière, elle prit place aux côtés de l’inspecteur. Durant le trajet, elle appela Mabel pour lui faire le compte rendu de leurs découvertes. Tant mieux si elle le réveillait. Il répondit immédiatement. Il ne décolérait pas, mais elle n’était plus la cause de cette ire : la presse s’était déjà emparée de l’affaire. Les flics de Nice qui devaient avertir la femme de Beisse avaient trouvé une meute de pisse-copie qui campait devant une porte close. Selon le gardien de la propriété qu’ils avaient tiré de son lit, elle séjournerait dans leur appartement parisien. À cause des compressions de personnel et du nombre d’affaires en cours, il n’avait trouvé personne de libre et il était en route pour prévenir la veuve. Connaissant son chef, elle savait qu’il voulait surtout la surprendre avant qu’elle n’ait le temps de se préparer à la visite de la flicaille.

Après cet échange téléphonique, ils roulèrent silencieusement. Éléonore, épuisée, somnola.


Arrivés aux abords d’Orléans, Johanne demanda à ce qu’on la dépose en premier. Lorsqu’elle descendit de la voiture, elle ne put s’empêcher de leur lancer d’un air narquois :



Rick habitait un petit appart pas très loin du centre-ville. Lorsqu’il eut verrouillé la porte, il y eut un instant de gêne qu’il rompit en lui proposant de préparer la chambre d’amis pendant qu’elle prenait sa douche. Elle s’était sans doute plantée : il voulait juste rendre service. Mais elle n’avait pas envie de finir la nuit seule, alors elle plongea :



Il ne répondit pas. Elle s’approcha de lui, l’enlaça. Quand il répondit à son avance, elle se laissa aller dans ses bras. Il voulut l’embrasser, elle le repoussa :



La prenant par la main, il l’entraîna vers la salle de bain. Ils se déshabillèrent rapidement sans fausse pudeur. Éléonore lut le désir dans le regard de Ricky. C’est vrai qu’à 41 ans, elle n’était pas mal conservée : un ventre plat, des loloches pas ridicules (même si elle ne rivalisait pas avec Dolly Parton, mais qui tenaient encore l’horizontale), pas une once de graisse ni de cellulite (merci, la pratique quotidienne du sport). Comme disaient ses copines, « Tu ne fais pas ton âge. » Elle remarqua, amusée, l’étonnement de Ricky à la vue de sa chatounette entièrement glabre. Pas vraiment son truc. Mais dans son choix de draguer des jeunots, il lui avait fallu s’adapter aux goûts du jour.


Cette observation appuyée avait déclenché le redressement d’une partie spécifique de son individu. Redressement tout à fait significatif. Dame Nature l’avait gâté : un membre épais au gland en fuseau, avec une longueur suffisante pour combler n’importe quelle chatte. Éléonore ressentit une humidité significative à un endroit tout aussi significatif de son anatomie.


Elle aimait que l’eau ruisselle mollement sur son corps. Elle fut surprise par le jet à forte puissance qui cingla sa peau. Avant qu’elle ait eu le temps de lui demander de modifier le réglage, il plaqua ses mains contre la paroi de la cabine, viola sa bouche et la pénétra sans plus de précaution. La bite, malgré son épaisseur, s’enfonça dans sa chatte sans difficulté. Elle sentit les boules cogner contre ses lèvres. Point de douceur, point de chichi : il la baisait cash. Leurs dents s’entrechoquaient dans un baiser passionné. Il la pistonnait férocement, meurtrissant son cul contre le verre de la paroi. Sentant la partie bien engagée, il lui lâcha les mains pour lui pétrir les seins. Pour ne pas être en reste, elle avait empoigné ses fesses qu’elle malaxait. Accompagnant ce pilonnage en règle, son bassin allait à la rencontre du sien. L’eau qui se glissait entre eux à chaque mouvement générait à chaque retour des « splash » retentissants. Il la prenait à la hussarde, et c’est tout ce qu’il lui fallait à cet instant.


Soudain, les fesses de son amant se contractèrent. Il la pénétra profondément, si profondément qu’elle eut l’impression d’être transpercée. Elle fut à nouveau propulsée contre la paroi. Elle devina plus qu’elle ne sentit la bite gonfler et cracher sa semence. L’orgasme arriva. Leur jouissance fut brève et brutale.

Elle avait chassé tout le stress, la tension emmagasinée dans la soirée.


Alors qu’elle finissait de se sécher, elle prit soudain conscience qu’ils avaient complètement oublié d’enfiler un préso. Un grand froid l’envahit : le SIDA faisait partie de ses obsessions, et jamais elle n’avait baisé sans protection. Inquiète, elle l’apostropha :



Soulagée, elle l’embrassa. Elle ne s’était aperçu de rien. L’important était qu’il en ait enfilé un.


La chambre de Ricky ne correspondait pas du tout à l’image qu’elle s’était faite de lui. Pas le bordel intégral, pas non plus un rangement psychorigide : sobre dans sa déco, des murs blancs auxquels étaient accrochés quelques reproductions de peintures abstraites et colorées. Sur une commode trônait une grande photo. Sans doute un portrait de famille. Deux personnes d’un certain âge encadraient Rick et une charmante jeune femme. Il la tenait enlacée et elle le regardait comme une sœur regarde son grand frère ou comme une femme regarde son amoureux. Sœur, petite amie, elle n’aurait su le dire. Alors elle demanda :



« Ouille ! J’ai touché un point sensible ! Y’avait dû avoir des trucs pas seulement familiaux avec la petite cousine… » présuma-t-elle en ricanant intérieurement. Hypothèse confirmée par le brusque changement de sujet :



En fait, peu habituée à dormir avec quelqu’un, elle n’en avait pas. Parfois elle s’endormait, le temps de récupérer, brièvement du côté où l’avait portée sa dernière jouissance. La plupart du temps, elle renvoyait son amant d’un soir après consommation. Ricky prit son hésitation pour de la retenue.



Ils n’allaient pas philosopher à cette heure sur un sujet aussi anodin. Cette baise sous la douche avait eu raison de ses dernières réserves. Elle s’écroula sur le lit, tournant le dos à son petit inspecteur. La prenant au mot, Racoune vint s’allonger contre elle, la bite entre ses deux globes. Le macho qu’elle avait cru voir en lui se lova tendrement contre elle, la main posée au-dessus de son mont de Vénus. Déjà le sommeil la prenait. Dernière pensée : devoir travailler avec ce looser de Tom Jaude.


Il n’en fallait pas plus pour la tenir éveillée. Souvenir douloureux du seul mec de qui elle aurait pu tomber amoureuse, mais qui l’avait jetée comme une vieille chaussette, arguant qu’il ne voulait pas être un numéro de plus sur une liste. Le seul avec qui elle avait abaissé ses barrières. Le seul à qui il lui suffisait de penser pour avoir des frissons dans le bas-ventre et des pincements un peu plus haut dans le cœur. Le seul dont la simple allusion à son nom lui faisait perdre son sang-froid. Ça lui avait servi (servait toujours) de leçon ; elle ne se ferait plus avoir. Elle ne serait jamais – comme l’avait été sa mère – baisée dans tous les sens du terme par ses amants successifs. Non, jamais.

Sur cette résolution, elle s’endormit enfin.


**********



Samedi midi : appartement de l’inconnu


Après quelques heures de sommeil, il se réveilla avec un mal de tête carabiné. Pourtant, il n’avait pas fait la bringue. Il n’avait pas réellement dormi, seulement sommeillé. Les idées se bousculaient. Aussitôt levé il mit une chaîne d’infos. Le maigre espoir qu’il conservait s’envola : le cadavre était bien celui de Beisse.


Son idée initiale avait été de demander l’aide d’un pote de la préfecture pour identifier le truand qui avait livré la fille. La DCPJ – et surtout cette salope de Riquebit – ayant récupéré l’affaire, ça devenait difficile, voire impossible. Pourtant il fallait que ce mec soit interrogé ; si ce n’est par lui, au moins par les flics. Il allait le leur offrir sur un plateau. Il n’avait aucun doute que ce fût un truand. Peut-être pourraient-ils déjà établir un lien avec Mariani. Ce serait un début. Et s’ils essayaient d’étouffer l’affaire, il préviendrait la presse.


Il chargea ses photos sur son PC et en sélectionna deux. La première où l’on voyait distinctement l’individu portant la fille ; ce connard devait être fiché. Sur la seconde, la plaque du fourgon apparaissait nettement. Il anonymisa les clichés et s’apprêta à les envoyer par mail. « Débile, le mec ! Ils vont me tracer facile ! » Avec les caméras qui traînaient un peu partout, il devait éliminer l’alternative cybercafé. Par défaut, il se rabattit sur la solution présentant le moindre risque, même si moins rapide : une bonne vieille lettre. Il enfila des gants chirurgicaux et prit garde à ne laisser aucune empreinte en imprimant les clichés et l’adresse du destinataire. Il eut envie d’adresser directement le courrier à Riquebit ; il renonça à cette gaminerie nominative et l’adressa simplement au responsable de l’enquête. La poster ne lui poserait aucun problème : il connaissait une boîte aux lettres où même si l’on avait eu la mauvaise idée de mettre une cam, les dealers du coin se seraient chargés de la mettre en rideau.


Au moment d’y aller, il réalisa qu’il avait deux autres problèmes : le téléphone et le laptop de cette ordure. Il fallait qu’il les mette en lieu sûr. Heureusement, il connaissait un endroit où l’on ne les chercherait pas. Mais ça pouvait attendre. Il se contenta de les dissimuler sous une pile de revues.


La lettre envoyée, il se mettrait en sommeil en espérant que Riquebit soit toujours aussi performante. Si elle résolvait cette affaire sans qu’il soit impliqué, il reprendrait ensuite la traque des Mariani si cela se révélait encore nécessaire.


**********



Samedi après-midi : P.J. d’Orléans


En début d’après-midi, après une brève étreinte suivie d’une douche tout aussi rapide et avoir acheté un sandwich à un foodtruck, Éléonore et Racoune rejoignirent le commissariat. Johanne Lénones, déjà plongée dans ses dossiers, les salua avec un air narquois :



Sans relever l’ironie sous-jacente, Éléonore embraya immédiatement sur le boulot :



Racoune, silencieux jusque-là, se mêla à la conversation :



Durant le trajet, nul ne pipa mot. À sa descente de voiture, elle se pencha vers lui et posa un baiser sur ses lèvres.



Alors qu’elle s’éloignait, il l’interpella :



Et elle s’engouffra dans le hall de départ après un dernier signe de la main.





À suivre



* Snuff ou snuff movie : vidéo ou long-métrage mettant en scène torture, meurtre, suicide ou viol d’une ou plusieurs personnes. Dans ces films clandestins, la victime est censée être une personne véritablement tuée ou torturée.