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Temps de lecture estimé : 16 mn
12/06/18
Résumé:  Comment les récents évèvements sociaux peuvent faire basculer la vie d'une mère de famille.
Critères:  fh fplusag extracon inconnu train fellation nopéné -occasion
Auteur : Parisfou  (Trouble en ces temps de grève)            Envoi mini-message

Série : RER

Chapitre 01
RER

Grâce à la CGT…


Je m’appelle Marie. Je suis chargée d’affaires auprès des PME dans une grande banque. Mon bureau est dans une des tours en verre de la Défense. J’habite place de la Nation. À l’opposé de Paris. En temps normal, il ne me faut que quarante minutes pour y aller grâce au merveilleux RER A, véritable bétaillère des temps modernes. J’évite autant que possible les heures les plus chargées, car je dois toujours rester présentable. Ce qui n’est pas vraiment dans « l’esprit RER ». Le port de l’uniforme tailleur ou pantalon droit, chemisier, talons courts, collants, est de rigueur dans nos bureaux. Il faut essayer d’avoir un charme discret et surtout éviter les tenues provocantes ou négligées. J’évite donc de couper trop court mes jolis cheveux bruns. Et en conséquence d’affronter la foule des wagons surpeuplés.


Je ne souffre pas trop de mon âge (42 ans, peut-être juste un peu plus) et garde une silhouette agréable. À peu de choses près, on dirait une de ces filles dans les publicités qui expliquent que le vrai bonheur est une bouteille d’eau minérale près du photocopieur, et presque (à 5 kg près quand même) à celles qui regardent depuis leur bureau vitré ces ouvriers musclés qui boivent leur Coca-Cola. Je suis plus séduisante que celle qui semble trouver son bonheur dans la mastication de chewing-gum fluoré sans sucre à la place du dentifrice en sortant de la cantine. Nous avons, avec mon mari, deux enfants lycéens qui prennent l’essentiel de ma vie. Mais ne sommes-nous pas programmés pour vivre ainsi ?


Mais depuis cette grève des transports, cette vie tranquille est en train de basculer…




Mardi 10 avril 2018


Il est 17 heures 30. C’est la deuxième journée de grève à la SNCF. Ils annoncent un train sur deux seulement, sur le site de la RATP. Tant pis, il faut que j’y aille. J’ai promis de rentrer plus tôt ce soir pour aider mon fils à faire son allemand. Ça va encore être l’horreur. En plus, je suis en jupe aujourd’hui. J’avais un rendez-vous avec un client dans la salle de réunion pour lui présenter le nouveau système de gestion de trésorerie, qui va généreusement lui permettre d’encaisser un grand 0,025 % mensuel sur ses comptes à terme. « Quand le produit n’est pas terrible, il faut travailler l’emballage », disait mon père. Enfin, peu importe, il fait presque beau, l’hiver s’est enfin adouci et les grosses chaleurs n’ont pas encore commencé.


Arrivée sur le quai, les choses commencent mal. Le prochain train est dans dix minutes. Le quai, qui était déjà bondé, est maintenant noir de monde. On est déjà à l’étroit.

18 h 05. La rame arrive enfin. À cette heure, peu de descentes. Je joue des coudes et parviens à me faufiler au centre de la rame. Pendant quelques minutes, on est bousculé de tous les côtés. Les entrants poussent et pressent les passagers, le plus possible afin de pouvoir partager ces petites joies quotidiennes ! Quinze minutes à tenir debout sans pouvoir bouger, sans presque pouvoir respirer. Coincée du haut de mon 1,65 m entre les épaules d’une foule triste et transpirante.

Face à moi un colosse africain d’une cinquantaine d’années. Je lui arrive seulement au milieu du torse. Enfin les portes se ferment !


Il fait chaud. Il n’y a pas d’air. J’attends avec impatience l’arrivée à Étoile pour que l’ouverture des portes nous permette de respirer. Peine perdue, c’est le contraire. Re-bousculade. Encore plus de voyageurs. J’essaie de ne plus y penser. Et de me contenter de mon sort de jolie sardine.


Je tourne la tête et c’est un jeune homme blond qui se tient juste derrière moi, juste un peu plus grand. Il doit avoir dans les 25 ans. Il n’est pas en quinconce, mais complètement parallèle à moi. C’est un peu gênant. Mais impossible de se décaler, ne serait-ce que de trois centimètres. Le train repart. Je sens son pantalon contre ma jupe. Sa main droite est accrochée à la barre devant moi.


Rapidement je sens une gêne derrière moi. J’essaie de bouger un peu, mais rien à faire. Je suis bloquée des deux côtés. La gêne a pris de l’importance. Cela ressemble à un objet qui pointe au niveau de mon coccyx. J’essaie d’avancer mon bassin pour retrouver un certain confort, mais je suis déjà collée contre le colosse transpirant en face. J’espère que ce n’est pas mon généreux postérieur qui est à l’origine de cet inconfort, mais simplement le portefeuille ou le portable de mon malheureux compagnon de voyage. Quelle idée aussi de garder ces trucs-là dans ses poches dans des trains bondés ! Il faudrait imposer le sac à main aux garçons ! Cette pensée saugrenue me détend un peu, ça me fait presque rire.


Mais ce n’est pas ça, c’est différent. Moins dur et plus en forme d’endive (j’y pense parce qu’il y en avait à la cantine à midi en salade). Je ne ris plus du tout. La situation devient gênante. Je suis furieuse. Comment ose-t-il profiter ! Ça suffit d’avoir ces syndicats à la c… qui viennent nous casser les pieds, sans pour autant avoir en plus des profiteurs, des obsédés ! Des porcs. Je m’en vais le balancer par la porte celui-là, à défaut d’avoir le WIFI ici ! Faut juste avoir du courage.


J’essaie de me dégager un peu. Il ne bouge pas, n’essaie pas de me suivre. Ma fesse gauche gagne deux centimètres vers la droite. L’objet n’est plus au centre, mais contre ma fesse maintenant. Mon Dieu ! Il a encore grossi. Encore dix minutes jusqu’à Nation. J’espère me dégager un peu à Châtelet. Il est toujours parfaitement immobile. Si ça se trouve, la situation doit être aussi pénible pour lui que pour moi. On dirait un jean. Ça doit lui faire mal. Tant mieux ça le calmera.


Bip- bip. J’essaie d’attraper mon portable, je tourne la tête en cherchant dans mon sac. Je croise un instant son regard et ses beaux yeux verts. Il me sourit l’air embarrassé pour excuser son impuissance à se dégager. Il sait que j’ai remarqué. Mais il ne peut rien faire de plus. Il est coincé de partout.


C’est Céline au SMS. Je lui dis que je suis coincée dans le RER avec un truc contre la fesse ! À plus tard.

Bip- bip. Céline m’envoie un « Veinarde ! » entouré de smileys banane.

Sans commentaire.


Mes mouvements n’ont rien arrangé et l’endive a effectivement gagné en volume. Elle me comprime littéralement la fesse. Elle a l’air brûlante.

Je pense à cette idiote de Céline. Elle a presque raison, il faut le prendre avec du recul (enfin pas trop quand même). C’est flatteur. Je ne suis plus toute jeune. Mon mari ne prend jamais le métro (tant mieux en fait, je suis jalouse). Et il a l’air charmant. Le genre de gendre qu’on aimerait voir venir dans quelques années (pas trop vite quand même).


Châtelet. Bousculade. Ceux qui veulent descendre sont bloqués par ceux qui veulent s’entasser. Tout le monde s’énerve. Le jeune homme parvient à reculer un peu, mais c’est une dame assez forte qui vient se coller maintenant devant moi. J’ai son gros popotin contre mon bassin. Elle me plaque littéralement contre le jeune homme qui découvre ainsi ma fesse droite. La bousculade ne l’a pas calmé. Le pauvre. Il avait mis sa main devant son pantalon pour se protéger. Elle est maintenant coincée contre mes fesses, il n’a pas eu le temps de la retirer avant que la grosse ne vienne jouer les rouleaux compresseurs. Elle est chaude. Elle est fine. Son contact est doux. D’autant que ma jupe est fine. Il y a bien un jupon blanc, mais il est en soie et ne sert qu’à masquer mes sous-vêtements. Je bouge un peu. C’est amusant de sentir son membre bloqué contre ma fesse. Pris en otage.


Il a dû remarquer que je n’ai pas bougé pour l’éviter, mais juste pour avoir un peu plus de confort. Il fait doucement glisser le plat de sa main entre mes fesses pour être moins comprimé. Son majeur est juste entre les deux. Il ne bouge pas. Moi non plus. Le temps semble suspendu. J’aime être active dans la vie. Je suis souvent impatiente. Là, j’ai l’impression d’être un peu frustrée. Inconsciemment, je fais des petits mouvements de gauche à droite. Le bout de son doigt se redresse et je sens ou j’imagine une petite pointe douce au niveau de mon petit trou. Je suis paralysée. Je suis complètement folle. Cette situation est stupide. Je lève la tête, j’essaie de savoir où nous sommes, et j’entends le train qui commence à freiner pour arriver à la gare de Lyon. C’est bientôt la fin du voyage.


Brouhaha. Bousculade, cris. Cette fois, il y a un peu plus de passagers qui descendent que de passagers qui montent. Mon jeune homme est toujours bloqué derrière. Mais il n’a pas cherché à se dégager comme à Châtelet. Je ne dois pas lui faire si mal que ça après tout. Je n’ai pas bougé non plus. La grosse me bloque toujours, mais moins fermement maintenant.

Plus que deux ou trois minutes avant que je ne descende à Nation., la station suivante.


On dirait qu’il a profité de l’arrêt pour tourner sa main. C’est maintenant sa paume qui est coincée entre mes fesses. Ça faisait longtemps que ne n’avais pas vécu de situation comme ça. Je suis très pudique devant les enfants. Toujours gênée. Coincée. Mais là c’est pire. Ce n’est pas mon mari. Ni même un petit ami comme avant mon mariage. C’est un inconnu qui a sa main plaquée contre mon cul. Pire, un inconnu qui pourrait presque être mon fils. Et pour couronner le tout c’est l’air de Dalida : « Il venait d’avoir tout juste d’avoir 18 ans » qui vient maintenant me trotter dans la tête. Je suis devenue folle. Pour ne rien arranger je vois la grosse dame devant tenir un Paris-Match avec une photo de Brigitte et Emmanuel Macron descendant d’un l’avion. Emmanuel en plus ! Je n’avais jamais fait attention à son prénom.


Il n’avait pas retourné sa main par pure innocence. Je sens ses doigts s’écarter très doucement. Il semble me tester. Il veut rester dans l’ambiguïté. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pas décider. Je pense juste à la chanson de Dalida. Je veux bouger, mais mon ventre me brûle. Je voudrais disparaître. Je ne parviens pas à bouger d’un centimètre. Je suis tétanisée.


Doucement je le sens découvrir mes fesses puis essayer de les écarter un peu avec ses doigts. Ma jupe ne lui facilite pas la tâche heureusement. Et il y a toujours son sexe droit comme un « I », valeureux, guerrier, fier, jeune en un mot que je sens toujours appuyé contre moi. Un peu de sueur, enfin je crois, vient de perler le long de ma cuisse. Je m’imagine des choses. Je mords mes lèvres. Tout ça n’est pas réel.


Screek… crissements des roues, odeurs des freins surchauffés… Nation. La délivrance. Enfin je peux me dégager. Je sors du train et ne me retourne pas, je marche le long du quai vers les couloirs.

Tout à coup je sens une main qui prend la mienne.



Je tourne la tête à gauche, à droite comme si j’allais traverser la rue. Personne de connu. Aucune de mes amies qui rentrent souvent avec moi. Pas de voisin. Je suis seule, perdue au milieu de la foule. J’acquiesce de la tête. J’essaie de prononcer un mot, un « Et puis quoi encore », un « Non », un « Je ne peux pas », un « Une autre fois », mais rien ne sort. Je deviens toute rouge. Il m’a vu faire. Il a compris. Il me lâche la main et avance d’un pas décidé, mais suffisamment lent pour que je puisse le suivre.


J’avance. Je le suis, mais je ralentis. Il se retourne me regarde d’un air autoritaire, mais souriant. J’accélère. J’ai l’esprit vide. Il n’y a que cette chanson qui se mélange maintenant avec « Gigi l’amoroso ». Nous sommes dehors. Place de la Nation. Les travaux, les premières feuilles, les voitures… Il avance, toujours décidé. En ligne droite. Je zigzague. Mes jambes vont à gauche, ma tête à droite. Mon ventre va tout droit. Je brûle.


Il tourne à droite sous les platanes avenue de Taillebourg. Au loin, les restes de la manif d’hier sont encore visibles. SUD, CGT, quelques cars de CRS… j’ai oublié la grève. Elle ne n’importe plus. Tout est loin.


Il s’arrête devant un immeuble en pierre de taille. Devant la porte. Je ralentis. Il est à dix mètres. Il tape le code, entre et garde la porte ouverte. Je ne vois plus que sa main. Fuir, c’est le moment… plus que cinq cents mètres et je suis à la maison. Mon fils, les devoirs… mon mari qui va préparer le dîner, le chat, ma fille…


Entre nous, cette porte en chêne ouverte. Massive. Foncée. Vernie. Elle découvre une zone noire, l’ombre de l’immeuble. J’accélère, je me tords la cheville avec les talons. Je passe devant la porte, je ne veux pas tourner, je regarde le ciel. Il fait beau. Il est bleu. Les feuilles des platanes tremblent. Moi aussi.


Il m’attrape par le coude, me fait pivoter et entrer dans la cour de l’immeuble. La porte se referme. Il me fait un bisou rapide sur les lèvres prend ma main et m’entraîne au fond vers un petit escalier. L’escalier de service. Celui des bonnes au temps de Flaubert. Pourquoi lui ! Pourquoi je pense justement à lui. J’ai honte. Sa main est douce. Elle ne tremble pas. Si jeune et déjà plein d’assurance. Et ce sourire à dévorer la vie qui découvre de si belles dents blanches. Je le suis. Que doit-il penser de moi ? Est-ce qu’il fait ça souvent ? Tous les jours peut-être ?

Il se retourne, me regarde, et me dit :



Je bredouille « Françoise… » Même pas le courage de dire mon prénom ! C’est pas moi qui suis là, c’est une autre qui monte les marches. C’est une gourgandine que je ne connais pas qui vient d’enlever ses escarpins. Qui baisse la tête en regardant les mocassins de Pierre qui marche après marche m’entraîne là-haut.


Je transpire, je ne me sens ni essoufflée ni fatiguée. Je monte. Je relève la tête et regarde son jean. Il est mince. Je me dégoûte, j’ai l’image d’être un homme qui regarderait une prostituée monter. Mais non, c’est pas ça. Il se retourne et me sourit. Je pense au chat qui attend des caresses. Il ne me demande rien. Il ne mendie pas, il ne travaille pas. C’est autre chose. On dirait qu’il a besoin de moi. Qu’il me fait monter pour l’aider. Oui c’est ça, il veut montrer ses devoirs et que je l’aide à réviser…


Il est maintenant arrivé sur le palier et se retourne encore. Son regard descend le long de mon visage sans s’y arrêter et ses yeux vont directement vers ma poitrine. Il veut estimer, juger ce qu’il s’apprête à consommer. Ce n’est plus tout à fait le gentil chat qui veut des caresses, mais le félin, qui regarde la cuillère qui le sert. Je me redresse, accélère le pas. Je n’aime pas me sentir une proie. Ça me fait peur. Je monte, décidée.


Le palier laisse découvrir un couloir étroit et décrépit. Nous sommes dans le domaine au niveau des anciennes chambres de bonnes. La peinture bleu terne est écaillée. Un petit vasistas éclaire d’une lumière blafarde un couloir malodorant. La porte des w.c. à la turque est entrouverte et l’odeur de javel vient s’ajouter à la tristesse du lieu. Il me guide en me tenant par la main jusqu’à sa porte. Il m’embrasse rapidement sur les lèvres, ouvre et m’entraîne avec lui avant qu’un courant d’air ne vienne claquer la porte derrière nous.


C’est un petit studio refait à neuf. Une fenêtre entrouverte nichée dans un chien assis laisse passer l’air encore frais de ce début de printemps. On aperçoit le soleil de cette fin d’après-midi au-dessus des toits. Sur la droite, une petite cuisine sans prétention. Sur la gauche, près de la fenêtre un bureau avec un ordinateur vient se loger sous la mansarde. Un peu plus loin, toujours sur la gauche un convertible qui est resté en position ouverte laisse apparaître des draps bleus défaits. Des piles de bouquins un peu partout. Près de la porte, on devine une petite salle de bain qui vient encore réduire l’espace disponible.


Il me fait asseoir devant une petite table de bistrot chinée je ne sais où et sort deux verres. Une bouteille de blanc d’Alsace déjà ouverte vient nous rejoindre. Le vin est frais. Je pense au petit verre de rhum des condamnés. J’y trempe mes lèvres et en avale une gorgée. Je ne bois que très rarement d’alcool.

Il enlève sa veste et se dirige vers la salle de bain.



Sans attendre ma réponse, il disparaît et le silence laisse place au bruit de la douche.

Je regarde la porte fermée. Les clés sont dans la serrure. A-t-il voulu me donner une dernière chance de changer les choses, de retourner à ma vie normale ? Mes jambes croisées n’arrêtent pas de se frotter entre elles. Je ne me sens pas la force de me lever, comme si j’allais m’effondrer en me mettant debout.


Une grande gorgée. Une autre. Je me ressers. Je le ressers aussi. La bouteille est presque vide. Comme mon esprit. J’ai chaud. Je dépose ma veste derrière moi sur la chaise et ouvre le premier bouton de mon chemisier. Toujours le bruit de cette douche qui coule à gros jets. Je me lève et m’approche de la fenêtre, l’ouvre complètement et hume les premiers pollens de la saison. Je regarde les toits au loin, une main sur la rambarde, une main sur mon ventre. Mon esprit est vide. J’entends maintenant le vent qui vient remplacer celui de l’eau.


Il vient derrière moi et je reconnais immédiatement cette forme admirable collée contre mes fesses. Ses longs bras encore mouillés viennent me prendre en étau et se poser sur ma main restée sur mon ventre. Il ne semble pas porter de chemise et son torse encore mouillé vient se plaquer contre mon dos. Son souffle chaud annonce un baiser brûlant dans mon cou. Il sent bon le savon de Marseille. Ma main droite passe le long de sa jambe. Il est nu. Ça ne me gêne pas. J’aime caresser sa cuisse ferme et musclée. J’essaie de remonter le long de sa jambe pour toucher son sexe derrière mon dos, mais il se détache avant que je ne puisse affleurer l’objet de ma concupiscence.


Je me retourne et le découvre allongé nu dans le lit au milieu des draps bleus froissés. Il n’a aucune pudeur et tient ses jambes écartées exhibant fièrement un sexe bandé dont la Nature lui a généreusement fait don. Il ne pose pas, il est naturel. Il me sourit. Ses yeux verts me font craquer. On dirait qu’il veut décrocher la lune.



Alors je me redresse puis défais doucement un à un les boutons de mon chemisier. J’attends entre chacun une sorte d’approbation, d’encouragement. J’ai peur de le décevoir. Je fais glisser mon chemisier sur mes épaules d’où il rejoint doucement le sol. Je suis exposée en soutien-gorge blanc avec ma jupe bordeaux. Droite sur mes escarpins.


Il se caresse doucement le sexe de sa main droite me regardant. Sa langue passe machinalement sur ses lèvres.



Encouragée, je fais glisser mes escarpins et glisser la fermeture Éclair de ma jupe avant de rouler mes collants. J’allais le rejoindre lorsqu’il m’implore de continuer jusqu’au bout. Le soleil me dessine une crinière et le contre-jour masque avantageusement ce que les hommes ne devraient jamais voir.

Accompagnée par quelques petits mouvements rendus nécessaires par la résistance d’un petit bourrelet rebelle, ma culotte tombe sur mes pieds laissant deviner une toison sombre.



Je me glisse contre lui sur les draps et l’embrasse longuement en le serrant dans mes bras. Son sexe tendu vient déformer mon ventre. Il le brûle.


Cela ne me suffit pas. J’ai peu de temps. Je descends le long de son jeune torse et approche ma bouche de son sexe tendu. Il me caresse les cheveux et j’entrouvre les lèvres. Je guette sa réaction. Sa caresse douce me met en confiance et peu à peu c’est un délicieux bâton qui glisse sur ma langue. Son ventre sent bon le savon. Je suis heureuse. J’espère qu’il se satisfera de cette douce caresse et que je sauverai ainsi mon honneur bien mis à mal malgré moi.


Il plaque sa main fermement sur mes fesses et commence à les découvrir. C’est réconfortant. Il les trouve fort à son goût. Son majeur revient comme dans le RER chercher mon petit trou. Il l’a mouillé et c’est une merveilleuse caresse pleine de douceur que de ressentir cette petite pointe chercher à me pénétrer et masser cet endroit intime. J’accélère mes mouvements de langue et avec mes bras l’empêche de se dégager. Je veux qu’il jouisse ainsi. Mon bonheur est à son comble, je n’ai pas besoin de plus.


Le jet arrive sans crier gare. Cela fait quelques années que je n’ai plus goûté à ce jus épais. Je jouis immédiatement en passant ma langue pour nettoyer les traces de mon sacrilège. Encore haletante, je le sens se dégager et venir chercher mes lèvres pour m’offrir un petit bisou en guise de récompense et de tendresse. Mais non, c’est plutôt qu’il en profite pour me mettre sur le dos. Son baiser n’était que le prétexte à me préparer à le recevoir dans mon intimité. Je ne veux pas et le repousse.



D’instinct il se recule l’air surpris, presque apeuré.



Je me lève pour joindre le geste à ma parole. Son sexe est toujours au beau fixe, droit comme un I. C’est beau d’avoir 25 ans. Je ramasse ma culotte et la remets sans me rendre compte qu’une large tache d’humidité sur le tissu vient recouvrir ma toison brune.



Il m’attrape par les hanches et embrasse ma culotte souillée. L’odeur doit être épouvantable et je me confonds de honte. Plus j’essaie de le repousser, plus il serre son nez contre elle. Il semble se droguer de mes effluves. Son souffle tiède passe à travers le tissu et me procure un peu de fraîcheur là où j’en avais le plus besoin… Je fonds littéralement. Je suis debout et lui assis sur le bord du lit. Je ne cherche plus à partir et lui fais une petite caresse sur la nuque. En signe de séparation. Lorsqu’il essaie d‘attraper ma culotte pour la faire glisser à nouveau, je me dégage enfin.


Sans attendre, je ramasse mes affaires et me rhabille dans la salle de bain.

J’empoigne la porte d’entrée, il empoigne son sexe toujours rigide.



Je quitte la pièce.


Avenue de Taillebourg il est 8 heures moins le quart. Tout cela n’a donc duré qu’une petite heure. Si court et pourtant. Je me sens si différente. C’est la première fois depuis notre mariage à Cabourg à l’été 1998 que j’embrasse un autre homme. J’essaie de hâter le pas. Les enfants m’attendent. Sur mon portable, ils ont déjà envoyé trois SMS pour savoir quand j’arriverai. Soit ils ont faim, soit ils veulent savoir jusqu’à quand ils peuvent jouer aux jeux vidéo !


Je ne suis qu’à cinq minutes à pied, mais ça me semble loin. Le tissu mouillé me fait mal aux cuisses. J’ai l’impression d’être sale. J’avale ma salive comme pour faire disparaître le goût amer de mes baisers anisés. Peine perdue. Ma langue qui passe et repasse entre mes dents fait ressurgir les arômes coupables. Plus je veux les faire disparaître, plus ils ressurgissent. Il me semble que chaque petite misérable victime de mon amour féroce s’offre une deuxième fois en m’offrant une dernière fois leur douce amertume en guise de linceul.

Je n’ai pas honte. Je ne suis pas réjouie pour autant.


20 heures. Je pousse la porte de l’appartement. La TV : « … troisième jour de grève à la SNCF, deux trains sur trois dans le RER A. Le mécontentement gronde. Tout de suite un reportage spécial gare de Lyon avec notre envoyé spécial… »


Je profite que ma famille est captivée par l’actualité brûlante qu’ils ont devant les yeux pour leur dire que je ne monte que dans cinq minutes le temps de prendre une petite douche, car suite à un « incident voyageurs entre Châtelet et gare de Lyon », je suis restée bloquée une demi-heure dans la fournaise.


En nous couchant, mon mari qui a remarqué la culotte sale que j’avais laissée devant mon lit me dit l’air amusé qu’il a dû faire vraiment chaud vu la tête de la pièce de tissu.