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Temps de lecture estimé : 23 mn
14/01/19
corrigé 06/06/21
Résumé:  Julia, nouvellement promue à la tête d'une agence commerciale, va devoir demander à sa secrétaire de faire des heures supplémentaires. Là, elle découvrira auprès d'elle de nouvelles façons d'aimer.
Critères:  f ff travail cérébral lingerie cunnilingu nopéné -initff
Auteur : Predictor18      Envoi mini-message

Série : Les nouvelles aventures de Julia

Chapitre 01 / 03
À la découverte de l'autre

Voici les nouvelles aventures de Julia…

Nouvelles, car il y a quelques années (c’était en 2015), elle avait déjà fait l’honneur d’une publication sur ce site. À ce titre, ne vous sentez pas obligé de relire ce qui concernait sa « vie d’avant », car aujourd’hui Julia recommence une nouvelle vie professionnelle et sentimentale. Le lecteur n’éprouvera pas de difficultés à prendre le train en marche pour ces nouvelles aventures…

Néanmoins, pour étancher les soifs des plus curieux, sachez que Julia avait deux amants aussi différents l’un que l’autre et que par suite d’une mutation professionnelle, elle dut quitter la région poitevine (et ses deux amants) pour de nouvelles fonctions dans la région bordelaise.

Bonne lecture et comme moi : Aimez Julia !




Les jours passaient à ne plus pouvoir les compter. Déjà six mois que Julia tenait à bout de bras son « agence ». Le directeur annoncé avait fait faux bond et le nouveau responsable était comme l’Arlésienne de Daudet. Tout le monde en parlait, mais personne ne le voyait.


Du lundi au samedi, elle se consacrait à son travail. Les journées commençaient tôt et finissaient tard et, lorsqu’elle rentrait chez elle, le film du soir était presque fini. Ses pensées étaient toutes tournées vers sa vie professionnelle et elle se demandait si un jour elle pourrait avoir une vie à côté de celle qu’elle menait.


Le dimanche, elle s’astreignait à faire le vide de sa semaine. Elle faisait même le vide en tout, car elle dormait à ne plus finir jusqu’à midi et le reste de la journée était consacré à l’entretien de son appartement. Quelquefois un ciné ou un resto, mais en « célibataire » et cela ne lui plaisait guère.


Sa vie sexuelle était restée à son ancienne adresse. Rien en six mois. Rien de rien. Sa libido n’avait pas suivi. Elle n’en souffrait pas et ne s’inquiétait pas de ce manque d’appétit. Bien sûr, en cette période de vaches maigres, elle s’était quand même octroyé des faveurs qui lui avaient fait du bien. Quelques orgasmes arrachés péniblement après d’incessantes caresses pourtant placées là où elle se sentait la plus réceptive. La machine à fantasmes semblait s’être grippée, car, même à ces occasions, elle n’arrivait pas à visualiser les scènes qui, dans un temps pas si lointain, l’avaient amenée vers des moments heureux.


Ainsi était sa nouvelle vie. Toute tournée vers son « job » et ne laissant plus de place à ce qui faisait son bonheur il y a peu. Aucune rencontre, même éphémère, n’était venue rythmer son quotidien. En souffrait-elle ? Cette question n’avait pas cours en son esprit.

Samedi matin, encore un… Elle s’habilla avec beaucoup de simplicité et se prépara à rejoindre les locaux de « son » agence. Elle savait qu’elle n’y trouverait personne, car le samedi était le début du week-end pour tous les employés. Elle aimait rentrer dans les locaux et en faire le tour. Il y en avait six, une kitchenette, des sanitaires, un coin détente et une salle de réunion. Son bureau lui était maintenant familier. Elle pensait que bientôt, elle le laisserait (avec regrets ?) à son nouveau responsable et prendrait celui qui lui était contigu.


Elle s’assit à son fauteuil et mit en route son ordinateur qui, dès l’ouverture de sa session, lui indiqua les courriels « non lus ». La veille, tard dans le soir, elle avait quitté les lieux à 22 h 30 en ayant pris soin de consulter sa boîte aux lettres. Qui, après cette heure, lui envoyait des courriels ? Quand elle vit l’expéditeur, elle comprit que cela était important. La direction du groupe lui envoyait le message suivant :


« Madame, depuis plusieurs semaines notre groupe vous a chargée de mettre en place, d’activer et de faire prospérer l’agence de Bordeaux. La personne pressentie pour occuper le poste de responsable n’a pu être recrutée conformément à nos aspirations. Notre groupe a décidé de former en interne un responsable qui ne pourra rejoindre l‘agence que dans un délai de six mois. Notre confiance vous est accordée pour cette période de latence. Vous bénéficierez des prérogatives de cette fonction durant cette période… »


S’ensuivait un rappel des objectifs à atteindre et, si possible, à dépasser.


Julia le relut trois fois et ressentit une grande lassitude. Encore six mois à peiner et à endosser des responsabilités qui l’écrasaient !

Elle se partagea entre le découragement et la fierté d’être ainsi adoubée dans son rôle de manager et imagina ses six prochains mois à arriver la première, partir la dernière et être en première ligne au moindre souci.


De toute façon, pensait-elle, je ne tiendrais pas six mois de plus à ce rythme. Des vacances ? Hors de question. Le message est simple, je tenais l’agence pour qu’elle roule à peu près bien, maintenant, j’en suis la cheffe et j’ai des objectifs. Il va falloir que je m’organise mieux et que je délègue.


Elle travailla jusqu’à midi et décida de s’octroyer son après-midi de libre. Elle rentra chez elle, se fit un rapide casse-croûte et envisagea d’aller faire quelques courses dans une grande surface. Avant de se changer, elle se prépara à prendre une douche. Nue devant sa glace elle prit le temps de se regarder, se mira sous tous les angles et se rendit compte que depuis quelque temps, elle n’avait pas pris le soin de s’épiler. Puisqu’elle en avait le temps, elle s’attela à cette tâche.


Les aisselles furent faites en premier et elle continua par les jambes et les cuisses. Rapidement, la place fut nette et arrivant au pubis, elle s’aperçut que le rasoir ne pourrait y arriver en raison de l’épaisseur de sa toison. Elle finit sa toilette, sortit de la douche, s’essuya et prit une paire de ciseaux pour enlever le surplus de pilosité. Debout, cette opération ne fut guère aisée. Elle s’assit en tailleur sur le carrelage froid, posa un miroir entre ses jambes et commença d’un geste sûr à couper les poils. Elle avait une vue sur son intimité qui lui permettait de voir ses grandes lèvres bien ouvertes. Les petites étaient encore sagement closes et défendaient le passage. Tant bien que mal, elle coupa tout ce qu’elle pouvait et laissa une petite épaisseur tout autour de son vagin. Elle se retourna, se mit à quatre pattes et mettant le miroir derrière, elle regarda son postérieur. Le spectacle de sa pilosité bien fournie à cet endroit ne lui plut pas du tout. Cependant, il lui était trop difficile, seule, de pouvoir s’épiler correctement. Elle pensa qu’il lui faudrait aller faire cela dans un institut de beauté.


Elle prit le temps de se regarder. Ce n’était pas son spectacle préféré de voir son intimité de cette façon, mais cette vue, à cet endroit si peu accessible, lui occasionna un certain trouble. L’épilation rapide qu’elle avait faite dégageait bien l’entrée de son vagin. Elle écarta les jambes et avec un doigt titilla ses lèvres. Elle s’aperçut que cela l’excitait. Jamais, elle ne s’était caressée de cette façon et elle continua, curieuse des sensations qu’elle se procurait. D’habitude, elle pratiquait ces caresses dans sa chambre, allongée sur le lit, un drap la recouvrant. À présent, entièrement nue, à quatre pattes sur le carrelage et aidée d’un miroir, elle se regardait en train de s’effleurer. Elle vit ses doigts tourner autour de son intimité, en se sentant différente, elle accentua la cambrure de son dos pour s’offrir encore plus complètement à sa main. Délicatement, elle força le passage et s’introduit au plus intime d’elle-même. Un doigt inquisiteur trouva une douce moiteur due à son excitation.


Elle commença un imperceptible va-et-vient en bougeant son bassin et écrasa sa poitrine contre le carrelage froid. Elle sentit la petite boule de plaisir grossir au milieu de son ventre. Elle savourait le moment et aurait aimé se voir dans cette position où elle se présentait totalement offerte à la pénétration. Elle imaginait un inconnu qui la prendrait dans cette position et investirait son vagin sans préliminaires. De cet inconnu, elle ne voudrait rien savoir. De lui, se souvenir seulement de cette étreinte sauvage qu’il lui accorderait. Elle s’imaginait un colosse au torse velu qui la pénétrerait en une seule fois d’un mouvement impétueux. Penser qu’elle pourrait se sentir investie de cette façon était le chemin le plus direct pour l’amener à l’orgasme. Elle voulait qu’elle puisse le sentir en elle, que des mains puissantes lui écartent au mieux ses fesses. Elle se voulait offerte sans savoir qui, dans son dos, la fouillait de cette façon. Elle imaginait ses testicules qui, à chaque fois qu’il allait au fond d’elle, venaient s’écraser sur ses lèvres. À chaque fois, c’était une onde de plaisir qui remontait et rejoignait la boule de feu qui se formait. Elle voulait que son inconnu prenne son plaisir en hurlant sa jouissance et l’inonde de sa semence.


C’est elle qui laissa aller la boule de feu de son ventre vers tout le corps. Ce fut un bel orgasme comme elle le voulait. Tout en restant dans la même position, elle se relâcha, libéra son intimité et s’allongea sur le froid carrelage. Sa main qui n’avait pas participé aux ébats alla vers son visage et disciplina des mèches trempées de sueur. Son autre main, restée sous son ventre, continua à prodiguer de légères caresses et s’aventura entre ses fesses. À la sensation d’humidité ressentie, elle put constater que son désir et son plaisir avaient été puissants.


Bien entendu, il lui fallut se relever et malgré le plaisir reçu, ce fut un sentiment de frustration qui l’habita. Elle rentra dans la douche, continua sa toilette. Le jet d’eau tiède dirigé vers son intimité ne lui apporta que peu de plaisir. Elle dirigea celui-ci vers toutes ses parties sensibles, mais la magie du moment était passée et malgré ses efforts, aucun plaisir ne revint.


Ainsi était, pour le moment, sa vie. Le week-end passa bien plus vite qu’il n’était arrivé. Le lundi, elle réunit le personnel présent, lui annonça les directives du siège social et se retira dans son bureau pour faire le point sur les semaines à venir.

Deux coups légers à la porte la firent sortir de sa rêverie…




***********





Ce fut Patricia sa secrétaire qui entrebâilla la porte et d’une voix posée lui demanda si elle pouvait entrer.



Elle prit le temps de regarder Patricia s’asseoir. En ayant étudié les fiches des personnels, elle savait qu’elle était âgée de quarante-trois ans, célibataire, et depuis neuf ans, travaillait dans l’agence. Depuis plusieurs mois, elles avaient bien travaillé ensemble, elle avait assuré le rôle discret et efficace d’adjointe. Par deux fois, Julia avait fait remonter auprès du siège social sa satisfaction de travailler avec elle et leurs rapports, s’ils étaient cordiaux, étaient encore empreints de respect mutuel, le vouvoiement était de rigueur.


Pendant que Patricia préparait ses fiches, Julia prit le temps de la regarder à la dérobée. Une jolie brune de taille moyenne avec des yeux légèrement en amandes. Des cheveux mi-longs en queue de cheval, un teint de peau légèrement mat et un maquillage discret mettant en valeur ses lèvres. Sous une apparence un peu rigide accentuée par un tailleur sombre, Julia devinait un tempérament de feu. Son apparence était soignée, rehaussée par le port de bijoux discrets. Ses mains manucurées étaient fines, le rouge à ongles était d’une douce couleur pastel.


Hétéro, bisexuelle, lesbienne ? Voilà les questions qu’elle se posait en continuant à l’observer. Comment se comportait-elle dans ces moments intimes ? Cette rêverie commença à déclencher au plus profond d’elle une sensation bien connue de désir qui fut vite étouffée par la prise de parole de Patricia.



Ensuite furent évoquées les banalités de gestion et 45 min plus tard, Patricia quitta le bureau. Julia prit le temps de l’observer lorsqu’elle se leva. Patricia avait une silhouette qui lui permettait de s’afficher en tailleur. Si elle n’était pas parmi les plus grandes, elle pouvait s’enorgueillir de frôler 1,70 m. Julia pensa que beaucoup d’hommes devaient la désirer.


La semaine passa vite et la pression des pontes du siège social de la Direction se fit de plus en plus forte. Maintenant qu’ils en avaient fait d’elle la responsable officielle, ils ne se gênaient plus pour lui demander plus et encore plus. Un appel téléphonique du directeur financier lui demanda de fournir pour samedi midi le montant du volume d’affaires réalisé durant la semaine écoulée. En temps normal, cela était transmis le lundi en tout début d’après-midi.

Julia se sentit prise au dépourvu et alla dans le bureau de Patricia. Par correction, elle frappa à la porte, attendit une seconde et sans attendre d’invitation, entra dans celui-ci. Sa collaboratrice compulsait les notes de frais des commerciaux.



La réponse de Patricia ne se fit pas tarder.



Le « pour vous » lui avait été dit d’une façon différente et presque sensuelle. De plus, Patricia, à ce moment-là, l’avait regardée dans les yeux et n’avait pas baissé le regard.



En regagnant son bureau Julia se laissa aller à imaginer ce que le regard et les paroles de Patricia voulaient bien laissaient transparaître. Une attirance ? Un défi de subordonnée à supérieure ? Ou alors un simple mouvement d’humeur…

Vers 19 h, les locaux étaient vides hormis Patricia et Julia. Ce fut Patricia qui vint doucement toquer à la porte du bureau de Julia et vint lui souhaiter une bonne soirée en l’assurant qu’elle serait présente le lendemain matin. Le ton était neutre et bienveillant. Julia referma la boîte à fantasmes ouverte trois heures plus tôt en se traitant de godiche qui voit en chaque femme une assoiffée de sexe et de luxure.

Faut-il que tu sois en manque d’hommes pour te comporter de cette façon… pensa-t-elle.


Elle travailla jusqu’à 21 h 30 et lorsqu’elle rentra chez elle, elle prit une rapide collation, se coucha et dormit d’un sommeil lourd.

À sept heures, le vibreur de son lui rappela que sa journée allait commencer et c’est rapidement qu’elle se leva pour aller aux toilettes afin de libérer sa vessie. En se soulageant, elle put voir par la fenêtre du vasistas que la journée s’annonçait printanière et, réflexe féminin, passa en revue la tenue adéquate qui se devait de convenir au lieu et au temps.


Inconsciemment, elle était contente. Pouvoir travailler en « tête à tête » avec Patricia lui faisait plaisir. Julia appréciait autant ses compétences que d’être à ses côtés. Le petit-déjeuner fut simple et frugal et elle se déshabilla pour pénétrer dans la cabine de douche. Au sortir de celle-ci, toute nue, elle alla dans sa chambre afin de choisir ses vêtements.


Elle se disait qu’une jupe sage et un chemisier feraient l’affaire en raison de l’absence de personnel dans l’agence. Le choix des sous-vêtements lui était plus important. Elle aimait porter « sa » parure jaune qui, par une coupe hardie, mettait en valeur ses hanches et ses fesses. Le soutien-gorge lui plaisait beaucoup aussi, car il rehaussait sa poitrine et trouvait que cet accessoire mettait en valeur ses seins.

Elle enfila ses deux pièces et se regarda dans la glace. Sans se trouver belle, elle se jugea… convenable, mais eut un moment de doute qui, durant un bref instant, l’interloqua.


À quoi cela rimait-il ? Pourquoi et surtout pour qui faisait-elle tout cela ? Avait-elle besoin de séduire une femme ? Cette idée lui parut incongrue et malsaine. Rapidement elle se déshabilla, rangea sa parure et enfila une culotte toute simple avec un soutien-gorge « de tous les jours ».

À huit heures trente, elle arriva devant l’agence en même temps que Patricia et, dans un bel ensemble, se garèrent côte à côte. Une poignée de main fut échangée sur le parking et c’est Julia qui ouvrit la porte donnant accès aux bureaux. Dès que Patricia fut rentrée, elle referma à clef derrière elle.



D’un commun accord, elles décidèrent de se retrouver en salle de réunion pour finaliser le travail demandé. Installées face à face et simplement séparées par leur ordinateur portable elles échangèrent les données collectées et, au fur et à mesure des informations données, Julia préparait la synthèse destinée au siège de son entreprise.

À onze heures tout cela fut fini. Les ordinateurs furent rangés et Patricia alla préparer du café.



Julia involontairement, dans cette fin de phrase, y mit un ton chargé d’ennui. Elle regretta d’avoir livré ainsi ses émotions, mais le contexte se prêtait à entrebâiller la porte des confidences et ce fut Julia qui reprit le fil de la conversation.



Julia se mit sur la défensive. Patricia était une femme qu’elle connaissait professionnellement depuis plus de six mois. Rien, dans son comportement n’avait éveillé son attention. Jusqu’où cela pouvait-il aller ?



En disant cela, Julia se leva pour finir de ranger ses dossiers. Elle put durant un court instant avoir une vue plongeante sur l’échancrure du tee-shirt de Patricia. Deux globes lourds et bien installés dans des bonnets de couleur bleu azur. Elle se força à détourner son regard et s’interrogea sur ce voyeurisme qui, à son goût, était malsain.

Julia préféra laisser parler Patricia qui en quelques phrases lui parla de sa vie. C’est ainsi qu’elle apprit qu’elle était divorcée depuis six ans et n’avait jamais voulu ou n’avait jamais pu refaire sa vie avec un compagnon. Des amants de passage lui avaient fait découvrir une autre façon d’aimer la vie et cela lui suffisait. Elle se disait ouverte d’esprit et estimait que, la quarantaine passée, il fallait aller voir ailleurs afin de découvrir d’autres sexualités.



Julia l’écoutait, pensive et imaginative. Patricia s’exprimait à demi-mot, mais elle n’avait pas besoin de détails plus précis. Heureuse femme qu’elle était de pouvoir vivre sa vie apparemment sans contrainte ! Ainsi, en quelques mots, une nouvelle facette de Patricia se montrait. Rien dans son ton ou ses paroles ne sentait la vantardise. Des mots simples pour des situations exceptionnelles à ses yeux.

Patricia lui confia qu’à la suite de sa vie de couple ratée elle avait été attirée par le milieu féminin. Depuis quelques années, elle pouvait s’enorgueillir d’avoir eu des amants… et des amantes qui, pour des plaisirs différents, lui en avaient apporté beaucoup dans le domaine de la découverte.

Pour Patricia, c’était ainsi. Plus de barrières et le plaisir à prendre où qu’il soit.



Mais que se passait-il dans la tête de Julia ? Six mois sans voir un homme. Était-ce une raison pour la complimenter et par cette grossière dénégation lui ouvrir une porte vers des lieux inconnus. En disant cela, elle prit ses dossiers et alla dans son bureau les ranger. À son retour en salle de réunion Patricia était debout et alla à sa rencontre. Sans un mot, elle lui prit la main. Julia se laissa faire. Une bouffée de chaleur lui monta au visage et la peur au ventre, se laissa guider.



Julia le fit avec un frisson d’angoisse. Plus tard, en remémorant ces secondes fatidiques, elle ne pourra expliquer comment, après une vie consacrée au genre masculin, elle se sera abandonnée entre les bras d’une femme.

Les yeux fermés, elle attendit et sur ses lèvres passèrent deux doigts qui, sensuellement, l’effleurèrent avec douceur. Ce fut comme une électrisation ! Un frisson la parcourut et les deniers remparts de sable qu’elle s’évertuait à construire s’écroulèrent en une fraction de seconde.


C’était donc cela, cette chose qui, enfouie dans son inconscient éclatait au grand jour ? Cet abandon envers les femmes qui de la répulsion l’avait amenée vers la méfiance puis ensuite la compréhension et maintenant lui faisait accepter cette condition et sûrement la ferait désirer…

Que dire, que faire ? Rien, plus rien. Se laisser faire et se dire que Patricia saurait faire et sûrement bien faire. Les doigts de celle-ci continuèrent à se promener sur ses lèvres. Julia n’avait pas ouvert les yeux. Si elle avait osé, elle aurait vu Patricia à quelques centimètres d’elle le sourire aux lèvres et le regard admiratif envers elle.



En prononçant ses paroles, Patricia la fit allonger sur une des tables de bureau. Ses jambes étaient dans le vide et malgré le bois dur et la position inconfortable, se sentir à la merci de Patricia ne lui déplaisait pas.

Surtout, surtout, se disait-elle, ne pas prendre d’initiative et laisser faire. Toi qui n’as jamais goûté aux plaisirs entre femmes, laisse-la te guider…


Julia sentit le souffle de Patricia se rapprocher de sa face. Elle ouvrit à demi la bouche et leur premier baiser fut échangé. Un baiser entre femmes ! Qu’avait-il de différent que ces milliers et milliers de baisers donnés et reçus par ses amants ? Elle ne saurait dire, mais un baiser entre femmes valait bien le centuple de ceux qu’elle avait échangés auparavant.


Quelle douceur dans cette langue qui cherchait la sienne. ! Quelle suavité ! Julia répondit de son mieux et ce premier baiser fut pour elle un moment d’extase. Il dura longtemps, chacune voulant profiter de ce moment magique. Elle se sentait fondre et de partout cédaient les défenses installées depuis la nuit des temps. Sans s’en rendre compte, elle s’abandonna encore plus en se décontractant à demi allongée sur la table, ses bras allèrent le long de son corps et ses jambes imperceptiblement s’écartèrent. Gênées par la jupe étroite elles furent cependant entravées. Une douce chaleur commençait à irradier vers son intimité.


Patricia mit ses mains sur la poitrine de Julia et malgré les barrières de tissu, ses seins prirent cette caresse comme si plus rien ne les voilait. Un à un les boutons de son chemisier furent enlevés avec douceur et sans hâte. Même le meilleur de ses amants n’y avait mis autant de grâce. Quelle douceur dans le geste de Patricia qui, une fois le chemisier ouvert, put voir la poitrine de Julia encore défendue par son soutien-gorge ! En prenant les bonnets par le bas, elle les dégagea et les fit remonter au-dessus des seins. Elle ne se priva pas de le faire doucement, sensuellement en caressant le dessous de la poitrine.


Des coups de langue autour des aréoles et sur les pointes achevèrent de mettre le feu dans son esprit et dans son corps. Les mains de Patricia prenaient la relève de la bouche et de la langue et les caresses furent un supplice pour Julia qui n’en pouvait plus de désir.

D’autres baisers furent échangés, d’autres caresses furent prodiguées. Pas un mot entre les deux. Une communion silencieuse qui plaisait ainsi à Julia. Elle se laissait faire encore, partagée entre l’émotion de l’inconnu et le besoin d’en connaître encore plus.


Que ses caresses sur les seins avaient été douces et combien elles avaient mis le feu et dans son corps et dans son esprit ! Ses jambes, ses hanches remuaient et appelaient à de nouvelles découvertes encore plus intimes et sans tabou. Patricia comprit l’invite et sans la forcer l’aida à relever son bassin. C’est de cette façon qu’elle put remonter sa jupe au-dessus de la ceinture pour ne plus présenter que son intimité pudiquement cachée par sa culotte.


Libérée de toutes entraves, Julia put écarter ses jambes et attendit des caresses plus précises. Elles ne tardèrent guère, des mains se perdirent sur l’intérieur de ses cuisses et arrachèrent des frissons annonciateurs de grands bouleversements.

D’elle-même, Julia se recula sur la table pour pouvoir mieux s’offrir en posant ses pieds à la même hauteur que son bassin. Patricia était en face d’elle et maintenant une de ses mains s’était posée sur la culotte et, à travers le tissu, dessinait la fente de ses lèvres.


Un doigt passait et repassait sur le sillon de mieux en mieux dessiné. Ce n’était plus une caresse, c’était une torture. En vouloir toujours plus et ne pas oser le demander. Elle se sentait de plus en plus moite. Comment étaient ses dessous ? Trempés à coup sûr, mais cela se voyait-il de l’extérieur ? Elle ne savait pas si elle devait en avoir honte ou remplir de fierté Patricia qui méthodiquement passait et repasser ce doigt enchanteur.


N’en pouvant plus, elle se souleva sur son bassin et prestement, Patricia fit glisser sa culotte sur ses jambes. Plus de pudeur, plus de gêne, plus de honte. Elle était là, couchée sur une table, son intimité exposée et sa culotte accrochée à une cheville.

Patricia découvrit le plus secret de Julia. Un sexe aux grandes lèvres béantes et humides. Tout autour de son vagin, sa toison était détrempée. Une main ferme la força à écarter encore plus ses jambes et Patricia s’agenouilla entre celles-ci. Ce que Julia n’aurait jamais imaginé était en train de se faire. Elle sentait le souffle chaud se rapprocher de son intimité et cette sensation, à défaut d’être nouvelle, était porteuse de volupté. Si elle me lèche aussi bien qu’elle m’a embrassée… pensa Julia.


Et ce fut ainsi. Patricia colla sa bouche dans l’intimité de Julia. Ce furent des sensations extraordinaires. Une douceur, une persévérance dans l’exploration de son sexe où elle se vit sur le point de défaillir. Elle prenait ses jambes au niveau de ses genoux pour mieux les écarter et s’ouvrir totalement afin de donner à Patricia tout ce qu’elle désirait. Elle ressentait cette langue qui explorait ses grandes lèvres. Jamais, que ce soit auprès de ses amants ou lorsqu’elle se caressait, elle n’avait connu autant de plaisir. Le passage des petites lèvres fut forcé et elle découvrit de nouvelles sensations en se sentant fondre et s’imaginant qu’un flux ininterrompu de sécrétion sourdait de son intimité. Un doigt s’immisça au bord de son vagin. Il ne pénétra que d’un ou deux centimètres, mais sut avec bonheur flatter cette zone si riche en sensations. C’était une caresse de femme faite pour les femmes. Elle pensait à tous les hommes qui croyant bien faire introduisait au plus profond leurs doigts ou leur sexe alors que là, tout au bord, le bonheur était et existait.


Julia était devenue un réceptacle à sensations. Hormis elle, plus rien n’existait. L’extérieur n’existait plus. Tout était en elle et les ondes de bonheur qui arrivaient primaient sur le reste. D’elle-même, elle porta ses mains à son entrejambe et écarta vers le haut les lèvres de son pubis. Son clitoris se dégageait encore mieux. L’invite était claire, car jamais elle n’avait été excitée comme cela. Tout éclata quand son bouton d’amour fut happé par des lèvres expertes. La boule de feu qu’elle connaissait si bien jaillit du creux de son ventre. Elle, qui d’habitude prenait le temps de grandir dans son corps et dans sa tête, explosa en quelques secondes.


Ce fut presque une déflagration. Julia ne s’attendait pas à cela. Elle prit son plaisir en gémissant et en se tordant obligeant Patricia à coller encore plus sa bouche pour rester en place. La boule de feu ne la laissa pas en paix. Si elle avait su réussi à irradier l’ensemble de son corps elle ne semblait pas vouloir s’éteindre. Ce fut le plus long orgasme qu’elle connut dans sa vie de femme. Les yeux ouverts, le visage tourné vers le plafond elle savourait ce moment inoubliable, des larmes perlant à ses yeux.


Petit à petit, tout cela se calma. Patricia se retira, et l’aida à se mettre debout. Elle se vit débraillée, le chemisier ouvert et le soutien-gorge autour du cou. Sa jupe était à moitié redescendue et sa culotte traînait par terre encore accrochée à une cheville.

Son amante était face à elle. Les cheveux à peine décoiffés, le rouge aux joues et la bouche luisante. Julia se laissa encore embrasser. Que ces baisers étaient bons ! Des baisers tendres et chargés des saveurs de son intimité. En échangeant ces baisers, Julia frottait sa poitrine sur le tissu du tailleur de son amante. Cela ne valait pas les caresses précédentes, mais l’accompagnait dans les derniers moments de son plaisir. Leurs bouches se séparèrent et prestement, Patricia se baissa et prit la culotte de Julia. Avec un sourire non feint, elle porta le tissu aux lèvres de Julia et rapidement la mit dans sa poche en lui disant :



Julia laissa faire, heureuse de cette situation.



Julia baissa les yeux et attendit.



Julia ne répondit pas. Comment analyser cela ? Patricia qui continuait à la vouvoyer et la considérait toujours comme sa supérieure. Après ce qui s’était passé entre elles ?

Toute à ses pensées, elle la vit rassembler ses affaires et partir en lui déposant un chaste baiser au coin de la lèvre. Quels seraient les rapports futurs ? Comment envisager de travailler ensemble après ce qui s’était passé ?


Quand elle entendit la porte se refermer, Julia se remémora ces délicieux moments. Pas plus de dix minutes entre le premier baiser et le dernier baiser. Quelle rapidité ! Elle qui aimait que ces choses-là traînent un peu ne ressentait pas de sentiment de frustration.

Une grande interrogation était dans son esprit. Si cela devait se reproduire, comment se comporterait-elle ? Saurait-elle, elle aussi donner à Patricia tout ce qu’elle avait elle-même offert. Était-elle prête à caresser le corps d’une femme, à laisser aventurer ses mains dans ces endroits si secrets ? Saurait-elle faire avec sa bouche des caresses si intimes ?


Elle se partageait entre le refus d’aller plus loin et le besoin d’en faire plus, accompagnée en cela par Patricia. Elle enleva son soutien-gorge et en reboutonnant son chemisier caressa ses seins. Depuis que les mains et la bouche de Patricia étaient venues les flatter, les caresses qu’elle se prodiguait n’avaient plus la même saveur… Presque à regret, elle abandonna cette pratique et rajusta sa jupe.


Se sentir libre de toute entrave lui occasionna un bonheur discret. Elle resta à son bureau encore une vingtaine de minutes et prit la décision de rentrer chez elle. En quittant son lieu de travail, elle eut un regard amusé vers la salle de réunion où une table mal alignée témoignait qu’à cet endroit, elle avait connu le plaisir.


Le week-end passa vite, partagé entre les tâches ménagères et le repos. En boucle, durant ces journées, passait ce moment si particulier avec Patricia. Qu’en retirait-elle ? La porte des amours saphiques avait été entrouverte. Était-elle lesbienne ? Elle se refusait à l’accepter. Son esprit d’analyse l’amenait vers l’explication d’une frustration de sexe masculin et les besoins de son corps qui l’avait conduite vers des pratiques disponibles au moment présent. Avec appréhension, elle espéra et redouta le lundi, la prise de service et de se retrouver avec Patricia.


Cette journée arriva vite. Arrivée la première dès 7 h 30, elle fila à son bureau et commença à consulter ses dossiers. Elle entendit la voiture de Patricia se garer et quelques instants après la porte s’ouvrir. Elle retint son souffle et d’un air détaché compulsa diverses notes. Patricia alla dans son bureau et Julia entendit les bruits habituels de l’occupant en titre qui reprend possession de son territoire.


Est-ce que Patricia l’ignorait ? Cette interrogation ne dura pas. Deux petits coups discrets furent frappés à sa porte. D’une voix blanche, elle autorisa l’entrée et Patricia pénétra dans le bureau. Rien dans son regard ou sa façon de se comporter ne trahissait ce qui s’était passé l’avant-veille et, en s’approchant, tendit la main à Julia.



Que de banalités ! Que pouvait-on espérer de cela ? Julia ne sut que dire et alla dans le sens de cette conversation presque irréaliste.



La phrase resta en suspens et un silence s’installa. Ce fut Patricia qui reprit l’initiative par ces quelques mots qui résonnèrent longtemps dans la tête de Julia :