n° 18849 | Fiche technique | 34596 caractères | 34596 6116 Temps de lecture estimé : 25 mn |
19/02/19 |
Résumé: Esseulé, frigorifié, au cours d'un soir d'errance dans Paris, je recontacte un amant qui ne m'a pas oublié, lui, et qui me bouleversera... | ||||
Critères: hh hplusag hagé frousses rousseurs grossexe hépilé complexe ascenseur amour hsoumis humilié(e) vengeance contrainte dispute revede voir hmast intermast fellation préservati coprolalie hsodo uro confession | ||||
Auteur : M. Gentil (jeune auteur, Paris) Envoi mini-message |
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Résumé épisode 2 :
Attiré par une annonce de vente d’antiquités sur « Le Bon Coin », je suis attiré par l’homme qui me reçoit.
Mois de janvier.
Un soir froid était tombé sur Paris. Je sortais d’un bar. Je venais de quitter un groupe d’amis et je marchais seul dans la lumière jaunâtre des lampadaires parisiens.
Sans me presser, je marchais vers le métro Faidherbe-Chaligny. Dans les lumières sales de la ville dansaient, tournoyantes, des particules d’eau irisées. L’eau brillait un peu partout. C’était joli. Mais moi, j’avais froid. Et je ne savais plus trop comment occuper le reste de la nuit sans charme qui semblait commencer.
Il était exactement 22 h 22. Je le sais car je regardais compulsivement l’écran taché de perles froides de mon téléphone portable, la tête enfoncée dans la capuche de mon manteau, les mèches de mes cheveux déjà humides après les quelques pas tracés dehors. Je rechargeais Facebook, Twitter, WhatsApp sans m’arrêter. Pas de message. Rien d’intéressant à lire. Personne ne semblait penser à moi, nulle part.
Le vide.
J’avais froid, tout me fatiguait mais je n’avais pas envie de rentrer. Je n’avais pas non plus envie de sortir « vraiment », à savoir, aller m’agiter en boîte, enchaîner avec un autre bar, ou aller me faire éclater en sauna par un mâle inconnu.
Faidherbe-Chaligny. En passant près d’un bar punk, Le Hula-Hoop, je repensai à un amant occasionnel qui habitait dans le coin. Éric, un homme rencontré deux ans plus tôt, une amourette à éclipses, interrompue quelques mois auparavant qui paraissaient des années maintenant. Je ralentissais mes pas, furetais du regard dans les façades.
Éric. La chaleur montait en moi. Il était peut-être chez lui, seul, devant la télé à s’ennuyer et disponible pour se coller à moi, peut-être ? Éric était timide mais c’était le feu sous la cendre. On s’était rencontrés dans un bar du Marais l’année d’avant ; un type adorable, attentif, plein de tendresse : quarante-cinq, travaillant dans la mode, épilé, grand, assez musclé, légèrement hâlé par de réguliers voyages en Tunisie, en Italie et au Cambodge, des cheveux blonds courts et bouclés et de très beaux yeux azur. Il était tendre, extrêmement attentif et doté d’un très gros sexe, large, épais, assez long, qui rien qu’au repos affichait déjà bien les treize, quatorze centimètres. Une belle livre de chair très bien dessinée. Un chorizo souple et épaissi en sa fin par un gros gland imposant. Une andouillette, qui avec un peu d’attention, se transformait rapidement en un gourdin raide, dur, renflé au gland comme un casse-tête tribal du Pacifique. Un majestueux pilon que l’on sentait dur, un os tendu sous une chaussette de chair épaisse, qui glissait, coulissait sur lui.
Éric. Une bite incroyable. J’aimais relever son long et épais prépuce, jouer avec et en le relevant découvrir le gland mi-rose mi-violacé, bombé, qu’il cachait. Un bon gros gland, beau comme une figue, brillant, perlant toujours un peu, humide. Une pomme-prune couronnant, fichée en son bout, le serpent trapu de sa grosse verge. La contemplation du sexe d’Éric m’intimidait. Il était si beau, si majestueux. J’aimais voir Éric marcher dans l’appartement, verre en main, son sexe balançant comme une banane accrochée à son pubis, dodelinant.
Je l’aimais mou. Je l’aimais dur. Et j’aimais m’empaler dessus.
Évidemment.
Quand le sexe d’Éric s’enfonçait en moi, quand Éric me tenait fermement les hanches, quand il me prenait, cambré, souvent à quatre pattes, je devinais son prépuce, ce bas de chair. Je le devinais rouler à l’appui de mon fourreau anal, se bloquer, se tasser à la base de l’épais, du gros gland d’Éric pour finalement s’arrêter tassé, formant comme une couronne, un deuxième passage un peu plus large, résistant, une bague de chair encore, une deuxième bordure à franchir.
Comme j’aimais jouer avec ces deux anneaux successifs, ce cassis intime. C’était délicieux. J’aimais ce rite. Le « cloc-cloc » de ce double passage m’arrachait toujours un petit soupir miaulé de satisfaction et je me repliais souvent pour en profiter au mieux.
Après les deux anneaux, c’était alors le grand virage de la longue hampe légèrement courbée d’Éric. Quand elle se glissait en moi, j’imaginais, parfois, je ne sais trop pourquoi, le virage d’une route de montagne bordée par la mer, comme on en voit en bord de Méditerranée. Avec Éric, malgré l’épaisseur de son engin je n’avais jamais besoin de lubrifiant, ni même d’être doigté.
Excité, je facilitais naturellement le passage de sa grosse verge de la mouille graisseuse que mon anus préparait à sa vue.
Traînant sous la pluie, je précisais la scène future de notre rencontre de ce soir.
Après un échange de messages plein de sous-entendus, je déboulerais chez lui, trempé. Je monterais les escaliers quatre à quatre, je sonnerais. Il se lèverait pour m’accueillir, aurait allumé quelques bougies. Il serait en pyjama devant la télévision déjà, sans doute : pantalon de tissu léger, t-shirt blanc. Il aurait un plaid sur les épaules. Assez silencieux mais sûr de son droit comme à chaque fois, il m’accueillerait moi, le ruisselant, le petit effronté au front trempé, dans la lumière chaude des chandelles. Il éteindrait la télévision, me proposerait un verre de vin blanc. Comme à chaque fois, je tremblerais un peu et, après un long baiser, je laisserais glisser mon lourd manteau au sol, mon bas de jogging dans un sourire et je descendrais, les yeux baissés vers sa queue, sa grosse queue mi-molle, encore un peu flasque mais déjà fière.
Après une légère caresse de mes doigts fins rougis par le froid, j’appliquerais ma bouche douce et humide, bavante de désir, contre sa grosse verge, dense. J’abriterais son entièreté dans ma cavité buccale. Sans la blesser, je ferais de ma bouche un nid pour cette belle belette de chair. De ma langue, je la masserais, la titillerais. Rapidement elle grandirait, prendrait sa forme dure, d’outil achevé de fécondation. Alors je me relèverais et, cambré, je m’appuierais contre le dossier du canapé pour la recevoir en moi. Éric aurait un temps d’arrêt, comme à chaque fois, et contemplerait l’ovale blanc de mon désir offert, saisirait dans le tiroir d’une console une capote qu’il enfilerait et reviendrait à moi pour me baiser, là, moi aux yeux mi-clos, debout derrière son canapé, le sweat relevé sur mes fesses rondes et déjà prêtes à l’offrande, à la passion, offertes comme un fruit mûr et gonflé, prêtes à être ouvertes et fendues comme une pêche par le soleil du désir. Il appuierait son gros vit presque raide à blesser contre mon anus et comme toujours, celui-ci lui ouvrirait sa porte. Et sans douleur, doucement, m’écartant littéralement, il se glisserait lentement en moi : à la fois me faisant fondre intérieurement autant que m’offrant un nouvel organe, manche dur raidissant mes reins. J’aurais senti les deux passages, le grand virage ensoleillé, la route de montagne en moi… et après quelques inspirations de poppers, je m’enfoncerais un peu plus dans les coussins, au soleil de mon désir. Il achèverait alors d’enfoncer en moi sa quille épaisse et je pousserais un petit râle cassé.
Des éclairs de pensées reviendraient :
Le salaud, il n’a pas le droit de me faire ça, de me faire sentir si bien, de m’astiquer comme une petite femelle en chaleur. Deux-trois lents allers-retours, quelques moments à l’arrêt, enfoncé entièrement en moi, alerte et recueilli, pour mieux habituer mon corps à sa présence entière et pour faire de mon espace son territoire aussi, achevant, s’il en était besoin, de me faire « rendre cœur », de me faire compte que je suis à lui, qu’il me possède par le corps et l’esprit maintenant, en m’habitant, en m’emplissant entièrement et sans choix. Et il entamerait la glissade, les chaudes allées-venues de son sexe qui m’ouvre et me découpe, asphyxiant mon organe pourtant goulu.
Je goûterais chaque seconde du précieux cisaillement de mes reins par son sexe. Un limage en bonne et due forme. L’union dans le plaisir de nos deux corps emboîtés m’électriserait. De plus en plus rapidement, il glisserait plus loin, plus fort, dessinant de son vit épais et expert mon tunnel de chair au fil de sa grosse queue et mes jambes ne me porteraient plus autant.
Pêche blanche, pâle, offerte et fendue, j’éclaterais dans le débordement d’un désir qui comme à chaque fois me débordera sans doute. Me sentant comme fondant de l’intérieur sous ses coups de reins dominateurs, j’aurais un peu peur de mon désir, de n’être capable de supporter ses assauts. Mais travaillant ma chair en sourdine, tanné, préparé, j’entendrais finalement le claquement de nos corps. Mon cul n’aurait plus de défense pour lui. Je ne serais plus qu’un fourreau lâche et parcouru. Il commencerait alors à me parler rudement. Ses paroles résonneraient :
Évidemment j’acquiescerais à ses mots crus et j’en rajouterais dans l’obscénité :
Comme à chaque fois, les mots « femme » et « fécondation » le rendraient alors fou, et après avoir un peu rendu hommage à ma petite bite en la branlant frénétiquement jusqu’à me blesser de plaisir, il achèverait de me limer furieusement, de me scier, de me limer et je sentirais le moment de bascule où il rentrerait au fond de lui pour trembler un peu avant de jouir en crispant ses mains sur mes hanches en nage.
Les derniers coups de ses reins. La grosse bite qui mollit en moi.
À peine encore capable de contrôler quelques articulations de mon dos pour recevoir sa jouissance finale, bien cambré, je pousserais un dernier petit cri autant de plaisir que de satisfaction :
Un peu plus égoïste, je sais que d’une main rapide, je me branlerais, jambes tendues. Je sais que je repenserais alors à ce qui viendrait juste de s’achever : à la grosse queue d’Éric en moi, à mon corps empli de sa chair, ployant presque, n’en pouvant plus d’être limé comme ça, d’être ouvert. Et je sais qu’il resterait alors contre moi, debout, qu’il me caresserait le dos, la nuque, le cul, qu’il flatterait mes couilles et ma verge pour aider ma jouissance, côté « pile », à monter. Il me regarderait me vider, il me regarderait me traire les couilles, mes couilles de petite chienne, sur son sol, son tapis, et sur le dos de son canapé. Je sais qu’il dirait des mots comme « t’en avais plein, dis donc, coule, vas-y, coule, purge-toi, ma salope » et sa voix s’éteindrait dans l’espèce de jouissance bizarre mais nécessaire de ma verge, alors rougie par la friction et bandante à moitié.
Il irait à la salle de bain, la bite en banane, toujours si belle, grosse, perdant lentement de son volume et reviendrait, un gant dans les mains. Dans mon rêve, il m’applique un gant de toilette chaude.
On allumerait des clopes et on commencerait à parler, à rire, dans la lueur des chandelles, bien plus courtes.
À l’évocation de tout ça, je m’excitais. Je souriais, m’allumais une clope pour me calmer. J’étais à deux doigts de me doigter sous un porche. La pluie redoublait. Mes jambes commençaient à être cotonneuses, à moins me porter. Tout en marchant, j’envoyais évidemment un message WhatsApp à Éric. Allait-il me répondre ?
Je tremblais un peu en envoyant le message :
Salut, ça va ? T’es chez toi ? Je suis dans le coin. Libre. Tu veux qu’on se voie ? Je passe chez toi ?
À peine le message envoyé, mon cœur s’emballa. Je repensais à mon scénario, puis à notre dernière étreinte, à son gros gland disparaissant dans le secret de mes fesses offertes sous mes cuisses repliées. Un chaste missionnaire. J’étouffais un soupir. Un frisson parcourait mon cul rebondi. Faites qu’il soit libre.
Je recevais presque aussitôt une réponse distanciée de sa part :
Oui, si tu veux. Mais pas chez moi
Je répondais intrigué :
Pourquoi ? Il y a quelqu’un ? Tu reçois ta mère ? :)
Il répondit encore :
Non, il n’y a personne. Mais je ne veux pas que tu viennes chez moi. On doit parler. Il m’arrive plein de choses. Je t’expliquerai. Parlons.
Pas de rebond sur la blague au sujet de sa mère. Il m’indiqua l’adresse d’un bar, pas très loin, j’y arrivais rapidement. Éric était toujours aussi beau : toujours quarante-cinq ans environ, toujours 1,80 m, toujours les cheveux blonds bouclés courts, toujours une corpulence moyenne, pas ultra-musclé mais le corps simplement entretenu, bronzé. Toujours un beau mec, quoi. Jeans et chaussures de ville, style fausses baskets-détente-assez chics, une petite doudoune noire ajustée. Je me dis que son look « casual », citadin lui allait bien. Moi, je l’ai dit, j’étais habillé n’importe comment : gros manteau de laine à capuche sur un sweat à capuche aussi, un gilet crado entre les deux en plus, une énorme écharpe, un bas de jogging gris épais, pas de sous-vêtements et des baskets noires hors d’âge… Du grand n’importe quoi vestimentairement parlant, mais pratique, doux et puis, merde, je serais bientôt à quatre pattes à poil sous lui oui ou merde !
Je souris en le voyant. Il était toujours aussi beau, oui. L’émotion redoubla en moi. J’avais envie de le saisir, de l’embrasser à pleine bouche là, dans le bar, devant la serveuse qui nous regardait en souriant d’un air entendu. Il devait venir souvent dans ce bar. Elle semblait trop attentive, ne perdait pas une miette de nos échanges tendus.
Moi, Éric, je voulais l’engloutir, lui montrer pourquoi j’étais venu. On parlerait après.
Je sentais la chaleur en moi, toujours là. Je m’embrouillais dans mon bonjour. Je fondais. Mes jambes flageolaient légèrement, le contact du coton sur mon sexe m’affolait. Et pour tout dire, je sentais mon cul prêt à m’asseoir sur sa queue pour l’engloutir tout de go… là, tout de suite, toute crue, dans le bar heureusement à moitié vide.
J’avais un peu honte, j’étais convaincu que tout ce manège se voyait littéralement sur mon visage, que la gentille serveuse se disait intérieurement « en voilà un qui va passer à la casserole ». Je roulais du cul sans doute. J’avançais.
Rapides bonjours, je m’assis, et, soudain, je réalisais : Éric avait l’air si triste.
J’enlevais mon écharpe en laine. Je le dévisageais. Il buvait un verre de vin blanc. Je commandais le même verre de vin blanc. Le visage d’Éric était défait. Ses beaux yeux bleus étaient rouges, ils tremblaient légèrement : avaient-ils pleuré ? Il sentait la cigarette, avait les traits creusés.
Un silence.
J’avais à peine porté à ma bouche le bord de mon verre ballon que le flot des paroles d’Éric s’emballait.
Depuis que nous nous étions perdus de vue, il n’avait cessé de penser à moi. Il n’avait cessé de se réveiller, de se masturber en pensant à moi. Il avait rêvé que nous avions transformé en atelier la moitié de son appartement pour que je sculpte et répare des objets anciens — mon rêve. Il avait rêvé une nuit que nous nous engueulions, que je cuisinais pour lui, cul nu. Il avait même rêvé que nous avions un bébé ensemble.
Oui, une nuit, il avait rêvé que je l’accueillais, en culotte de coton dentelle et t-shirt ballant de danseuse, un enfant, notre enfant, dans les bras, mes cheveux roux déliés devenus très longs et tombant sur mes épaules, plus féminin et plus rayonnant que jamais d’après lui, sourire aux lèvres. Il s’était réveillé en sueur, plus seul que jamais.
Il avait simplement rêvé d’un quotidien avec moi. D’une vie posée et heureuse avec sa « rouquine » comme il me surnommait parfois. Pourquoi ne m’en avait-il pas parlé avant ? Et ne m’en aurait-il jamais parlé sans mes messages de ce soir ?
J’étais troublé, un peu sous le choc. J’avais espacé nos rencontres car je n’avais pas voulu m’engager avec Éric, c’est vrai. Il était trop pressant. Je ne voulais pas d’une vie de couple, rangée. De toute façon, je pensais partir m’installer au Japon. Le projet était sans cesse remis au lendemain oui, mais il était là. Aucun attrait pour un projet commun sérieux et j’avais laissé courir. Lui avait fait le mort. Très bien, « dont acte ». Nous nous étions perdus de vue sans nous en rendre compte.
Enfin, c’est ce que je croyais. De son côté, il avait vécu les choses différemment et d’un coup, je le réalisais. Moi, la tendresse incarnée, j’étais un salaud complet.
Pendant des heures, il déplia sa souffrance. Je l’écoutais attentivement. Je lui devais bien ça. Ma peau, mon rire lui manquait. Pour m’oublier il était parti à Florence. Mais dans la Galerie des Offices, c’est moi qu’il avait vu dans les Botticelli. Vénus pâle, Princesse au regard franc, zéphyr ou Saint-Sébastien, c’était toujours moi dans les tableaux. Vénus, il me saisissait, me roulait, me couchait dans l’écume et aspirait mon sexe fin dans sa bouche avant de me faire l’amour, fiévreux, nos jambes croisées perlées d’écume. Saint-Sébastien blessé, il me déliait, pansait mes plaies et me faisait oublier tout supplice par une étreinte douce finissant en sourires communs.
Fiévreux, haletant au milieu de tous ces trésors, il était rentré à son hôtel se branler en pensant à moi.
Plus il me confiait ces souvenirs douloureux et plus je m’échauffais. J’avais honte. Il continua :
Il continuait. Mon absence avait été terrible pour lui mais comme je refusais de m’engager, lui qui était un type « carré », avait décidé de ne plus me revoir. D’où son silence.
Sa douleur, sa décision radicale, la description de la pipe dans le sable et celle dans l’écume… À vent contraire de tout ce qu’il m’avouait, j’avais plus que jamais envie de le sentir en moi, dans ma bouche, dans mes bras, dans mon cul mais bon, je devais le respecter. Je devais l’écouter. Entier. Complet.
Il ajouta encore :
Je pris sa main :
J’écoutais tout : les rappels sur sa vie difficile, le besoin de voir un psy, de passer à autre chose. Je l’aimais, je le comprenais, mais je n’étais pas capable de lui donner ce qu’il attendait, et toujours pas maintenant.
On sortit fumer une clope.
Il me tint la main.
Plusieurs verres de vin blanc et les lumières du bar se tamisèrent. J’en avais marre de la salle, marre de la serveuse qui ne semblait pas en perdre une miette. Deux homos qui s’engueulent, quelle distraction ! Je proposai de sortir marcher. Il était fatigué, avait envie de rentrer chez lui. Moi, mon excitation était au plus bas de toute façon, alors je lâchai :
La serveuse lui glissait avec la note « Vous êtes très mignons tous les deux ». Je pensais : Salope, qu’est-ce que ça peut te foutre ?
J’étais au bord du vide avec tout ça.
Je ne pensais pas à mal. Oui, il m’excitait et ses propos pleins de rage amoureuse m’avaient allumé, mais j’étais capable de me tenir. Je voulais simplement faire un bout de chemin avec lui, être certain qu’il rentre chez lui entier, d’aplomb, pas lui sauter dessus. Il me répondit, sèchement :
Je répondis dans un sourire faussé, un peu triste, résigné mais léger :
Et puis, sans prévenir, à quelques pas de chez lui, il prit ma main, la tira, me tira à lui et sa bouche vint s’écraser contre la mienne. Son bras autour de mes hanches. Oh merde ! Comme j’aimais ses lèvres charnues, me sentir tenu dans l’ovale ferme de ses bras. Je glissais ma langue dans sa bouche et notre chaste baiser se transforma en gadin goulu. Nous étions avides l’un de l’autre, c’était clair. Il se détacha un peu. Je mis mes mains autour de sa taille pour le retenir mais il me repoussa :
Je n’y croyais pas. Il ne me laisserait pas là. J’abattis ma carte « pipi », on verrait bien. C’était vrai d’ailleurs, la sortie du bar m’avait donné envie d’uriner. Le chaud et froid sans doute fatal à ma vessie légère. Il devait m’accueillir chez lui. Réponse froide une fois de plus :
Je le suppliais comme une petite fille :
Il ouvrit la porte de l’immeuble. À peine les boîtes aux lettres franchies, il m’attira à lui à nouveau. Il me tint face à lui, il me dévisagea, je souris. Cette fois, c’est moi qui initiai le baiser, un baiser langoureux. Comme j’aimais le goût de sa salive. Comme nos langues se trouvaient parfaitement. Comme sa langue emplissait ma bouche ! Ses lèvres épaisses, sa grosse langue, sa large bouche qui semblait pouvoir m’engloutir. J’empoignais ses fesses de mes mains pour coller nos deux sexes l’un contre l’autre quand il me repoussa :
Je répondis :
Il me coupa :
J’acquiesçai :
On monta les étages en se cherchant de nos mains. Les marches filaient. Je me souvenais de l’odeur familière des gros tapis de cet immeuble ancien. Puis arrivés chez lui, l’odeur chaude d’une fin de chandelle mais la froideur à nouveau :
J’allais au bout du couloir, dans les toilettes. Je laissais la porte ouverte, « sait-on jamais » ? Je baissai ma braguette quand il apparut :
Sa voix était sèche, mais moins dure que quand il m’avait repoussé dans la rue.
Je déboutonnai mon pantalon, il déboutonna le sien, et nos deux sexes furent au-dehors, têtes baissées dans la crue lumière des toilettes, immobiles au-dessus de la faïence, mon petit sexe au-dessus de mon élastique, son gros sexe émergeant des boutons de son jeans. Nos respirations devinrent plus bruyantes. Le temps soudain plus plastique ralentit sa course à la mesure de sa respiration.
Je regardais son gros sexe épilé dépassant de son jeans. Si mat, si gros, si beau. Un sceptre. Mon petit sexe rose semblait ridicule à côté de sa belle livre de chair veinée. J’étais en jogging, il était en jeans. J’étais en baskets d’un modèle et d’un exemplaire en bout de course, il était en chaussure de ville sympas, en cuir et rutilantes. Nous commençâmes à uriner en même temps. D’autorité, il rapprocha son sexe du mien et nos jets se croisèrent, se cassant, se mêlant. Lui forçait visiblement pour casser mon jet d’urine et du coup, il approcha sa verge de la mienne. Loin de m’écarter, j’approchais subrepticement ma « petite anguille » de sa verge majestueuse en guise d’acquiescement, d’invitation.
Il articula, un peu plus difficilement, d’une voix un peu plus douce, fendant l’armure :
Je ne répondis rien mais doucement ma main droite glissa vers la belle queue d’Éric, qui achevait d’uriner, pour la saisir délicatement et entamer un va-et-vient décidé. Je retrouvais le contact merveilleux de la chaude chaussette de chair et le corps de sa verge encore mou mais toujours résistant au-dessous. Le long prépuce qui glissait, épais, sur le noyau dur de plaisir. Éric retira sa main de sa verge pour me laisser entièrement libre de le saisir, libre de diriger son sexe offert à ma menotte, libre de pouvoir doucement branler son membre en entier si je le voulais, tendrement, chastement, encore un peu interdit par son agressivité latente que je comprenais tout à fait maintenant. J’étais au guidon de sa belle tige d’où tombaient encore quelques gouttes dorées. Lentement, je dégageais son gland, puis l’encapuchonnais à nouveau. Déjà son méat urinaire s’ornait d’une perle de liquide séminal. Après quelques mouvements attentifs de calottage-décalottage de son épais et long prépuce, son gland brillait comme un gros têtard humide.
De son côté, Éric avait saisi ma verge pâle entre trois de ses doigts et malgré quelques poils coincés dans mon prépuce qui gênaient un peu, il me décalotta complètement. Il contempla ma queue et démarra un va-et-vient lascif, attentif. Dans ma main droite sa verge s’épaississait. Nos respirations, paroles muettes éloquentes de ce moment suspendu, accompagnaient nos va-et-vient mutuels de plus en plus assurés.
Je regardais Éric, ses yeux étaient clos. Dans ma main, je sentais avec délice sa verge se gonfler. Pour être plus libre de mes mouvements et me concentrer sur son plaisir, je repoussais alors doucement son corps contre le mur. De ma main gauche, je saisis la base de son sexe, empoignant la base de sa verge et ses couilles gonflées entre mon pouce et mon index formant comme un « cockring » et de la main droite, je le branlais, d’abord debout, puis à genoux.
Sa voix revint, émergente :
Je répondis d’un doux « Merci ».
Il m’intima l’étape suivante d’une voix coupée mais de nouveau sèche, un ordre :
C’était prévu. Je me mis complètement à genoux et j’engloutis son gland, puis rapidement j’enfilai sa hampe complète dans ma gorge.
Il éructait, tête en arrière, transi de plaisir :
Je connaissais mon rôle, je ne répondis rien. Je continuai à littéralement le branler de ma gorge. Il allait loin. Au bout d’un moment, des gorgées acides remontèrent de mon estomac mais rien à foutre, je crachais dans le calice de la faïence la bile amère et je reprenais mon ouvrage. Éric soufflait, gémissait :
Je retirai ma bouche. Mes genoux sur le carrelage froid et la bite coincée dans mon jogging mal remonté, mon cul à moitié à l’air, le crâne un peu lourd — sans doute l’alcool faisait-il maintenant son effet – la mâchoire douloureuse, la gorge un peu blessée, raclée, baisée, la tête troublée, dans les vapes, j’articulai :
Il me releva, m’embrassa, puis littéralement me saisit et alla me jeter sur le lit, il arracha mon t-shirt et m’embrassa. Il retira mon jogging, jeta mes chaussures, m’embrassa goulûment, pressa mon corps nu, m’embrassa partout d’autorité, excité. Crotale en main, il m’allongea sur le ventre, dans les draps blancs de sa petite chambre seulement éclairée par la lumière venue des toilettes par le couloir étroit.
J’essayais de me retourner pour m’allonger sur le dos, intimer un missionnaire. Peine perdue. Il enfila une capote et s’enfonça en moi, volontaire.
Je glapis, embué :
Mon cul s’écartait autour de lui mais j’avais mal. Je gémissais, les yeux humides :
Je gagnais un court répit. Il trancha de sa voix :
Je me défendis :
Han ! Sa verge en moi recula un peu. Allait-il se retirer ?
Non. Il regagna soudain du terrain, décidé. Je me replaçai pour un peu moins souffrir et l’accueillir en moi mais la capote accrochait. J’étais empli mais j’avais mal. Il reprit :
J’acceptai en gémissant. C’était ce qu’il voulait, il l’aurait :
Il me coupa :
Il se retira. Je m’installais correctement, puis il représenta sa verge à l’entrée de mon bassin. Les couilles tassées dans un repli de ma couette, je lui offris mon cul.
Il s’enfonça alors doucement en moi et mon corps céda. Je l’accueillis. Il me coucha sur le côté et je sentis qu’il entrait sa verge entièrement en moi. Tout de suite, il démarra ses va-et-vient, des va-et-vient hachés, trop secs, énervés, si loin, toujours plus fort, mais bizarrement je l’acceptais.
Il attrapa du poppers d’une main libre sous le lit. Nous sniffions tous les deux allongés en cuillère, lui en moi. La douleur du départ, le raclement de sa vengeance première ne disparut pas, mais le plaisir se superposa à elle.
Éric avait pris toute sa place et maintenant me fouillait. Je lui donnais tout ce qu’il voulait. Je gémissais, ouvert. Les mèches dans les yeux, je l’appelais « mon amour », « mon chéri », « mon amant », « l’homme de ma vie ». J’étais une traînée, putain. Pourquoi je disais ça ? Rien n’était résolu. J’en faisais trop. J’avais honte mais en me baisant si bien il avait créé une bulle où, là, contre lui, j’étais tout ce qu’il voulait que je sois.
Il commença par reparler de son projet d’atelier, que je pourrais vivre nu ou habillé en femme chez lui, qu’il m’aimerait comme jamais on ne m’a aimé. J’étais son prince et sa déesse. Moi, j’encaissais sa verge, couché sur le côté. J’avais l’impression d’être une boîte de sardines à l’huile éventrée, vide, roulant dans les rouleaux d’une plage de sable fin de la baie de Somme. Après la dissipation des effets du poppers, je reprenais petit à petit le contrôle de mon corps, et de notre étreinte. Doucement je tournais et sans le perdre, je me glissais sur le dos. Couché sur le ventre, je le sentais entièrement en moi, fiché. Il reprenait doucement, attentif, ses profonds va-et-vient, lancinants et habiles comme un archet de violon, me sciant toujours, mais dans une ponctuation de délice.
Alors lentement je me cambrais et la tête perdue dans mes mèches folles, je lui offrais ce qu’il désirait : mon cul tendu au point final de la courbe de mon dos, ouvert, creusé en virgule renversée.
Cambré, sa verge était prise en moi. Lancinant, précieux métronome, il fouilla en moi. L’archet de son sexe parcourait, cisaillait la caisse de résonnance opaline de ma chair, ce violon-giron formé par mon corps. Il saisit mes hanches, enfonça ses ongles dans ma chair, me ploya des mains et je rugis :
J’effondrais ma tête dans les coussins, cul tendu vers lui, à lui, pour lui, à la lune, rampe renversée pour son plaisir. Je le sentais apparaître et disparaître au secret de mon globe, de mon anus, de ce couloir dont il parcourait la route secrète maintenant plus large par la présence de son vit puissant. Il me parcourait en maître absolu, maître et possesseur, les mains ancrées dans ma chair attendrie par le plaisir.
Puis il se contracta et les spasmes vinrent, se communicant par sa verge à mon cul. Il venait en moi. Je le sentais. Sa queue se contractait et se relâchait. Ses giclées de liquide fécond venaient et mouraient, retenues par l’affreuse capote. J’aurais tué pour qu’il coule vraiment en moi, que ses giclées inondent l’intérieur de mon anus dilaté. Ramolli, il se retira, enleva la capote qui venait de lui servir d’écrin et s’allongea. Je me repliais comme une vestale, à genoux, les jambes repliées sous mon buste droit, perpendiculaires à lui. Je contemplai sa verge, encore. Il caressa mon cul. Je dépliai mes jambes en équerre, dressai mon buste, sa main gauche dansa sur les deux globes de mes fesses nues. Nos corps à peine éclairés étaient toujours bleu-gris. Je commençai à me masturber.
Ma main gauche vint se poser sur son sexe.
Je le caressais, encore, toujours, ce gros sexe tant désiré et maintenant assagi. Je me fis plus pressant à mesure que le plaisir montait en moi.
Je finis par me reculer pour mieux, voûté comme un arc, baiser de mes lèvres la salamandre de son sexe redevenu souple. Rapidement le goût de la capote disparut et je le léchais, jouais avec, dessinant son prépuce à la pointe de ma langue ou lapant lentement de toute la largeur de ma petite langue la grosse verge amie. Je repris son gland en bouche.
Alors la salamandre s’anima, s’épaissit et finit dressée à nouveau. Je me contentais de garder le gland d’Éric en bouche, de le téter comme un sein de femme et je jouis ainsi, voûté, sa main sur mon cul et son gland dans ma bouche. Mon sperme jaillit de ma bite cette fois raide pour tomber en giclées épaisses, grasses, sur ses draps et sur son ventre. L’orgasme me submergea. J’écrasais ma tête au creux de son aine.
Il semblait satisfait.
Nous nous essuyâmes avec du sopalin. Éric proposa de fumer une clope, d’aller au salon, je l’y suivis.
Assis côte à côte, silencieux sur le canapé du salon, télé rallumée, je sentais mon anus me faire mal.
Quel avenir donner à notre relation ? J’avais envie de rester, de boire, de le sucer encore, de m’endormir contre lui, mais je savais que je ne pourrais pas lui donner ce qu’il attendait.
Nos problèmes n’étaient en aucun cas résolus.