n° 18928 | Fiche technique | 35792 caractères | 35792 5971 Temps de lecture estimé : 24 mn |
02/04/19 |
Résumé: Bigbo se résout à quitter sa forêt pour partir à la recherche d'Aerin, princesse des Elfes, afin de lui remettre le pendentif qu'elle a égaré. Aerin décide elle aussi de quitter le confort de son royaume pour le retrouver. | ||||
Critères: #merveilleux #fantasy fhhh grp grossexe partouze | ||||
Auteur : Ellian Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Erotic fantasy Chapitre 02 | Fin provisoire |
Résumé de l’épisode précédent : « L’aventure
Bigbo, petit homme et forgeron de talent, est contraint de quitter son village suite à une malheureuse querelle liée à la taille démesurée de son sexe. Il part à l’aventure et rencontre en forêt la princesse elfe Aerin. Ils sont interrompus dans leur rapprochement charnel par des gardes royaux. Aerin part précipitamment et en oublie son précieux pendentif.
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Bigbo aurait pu rester bien plus longtemps dans cette forêt. Il avait sans difficulté retrouvé tous ses talents de cueilleur et de chasseur, arrivant à se sustenter et se tenir bien au chaud. Il y avait autre chose. Quelque chose qui le poussait, lui ôtait sa sérénité habituelle. Il parvenait néanmoins à apaiser pour quelques moments cette tension qui lui pesait toute la journée durant. Le soir venu, saisissant fermement son sexe, il l’astiquait fermement jusqu’à ce qu’enfin, les images du fruit juteux qui l’obsédait disparaissent quelques instants lui permettant de trouver le sommeil.
L’ennui qui le gagnait n’arrangeait en rien l’envahissement de ses pensées. Il restait bandé, prêt à tirer sur une cible qu’il ne trouverait plus en ces lieux. Il lui fallait partir. Il lui fallait la retrouver et lui rapporter son collier. Peut-être trouverait-il en ville un quelconque érudit qui pourrait lui en apprendre davantage sur les colliers magiques. Bien sûr, il faudrait être prudent, mais Bigbo savait être habile et tenir sa langue quand il le fallait. Hors de question de retourner dans son village. Personne ne pouvait l’aider là-bas et il ne se sentait pas de taille à en affronter ses habitants et leurs attitudes déroutantes.
Il trouverait un forgeron qui lui offrirait l’hospitalité le temps de ses recherches. Les forgerons des terres sombres répondaient à un code que l’on disait aussi vieux que la première épée forgée. Ils devaient le gîte et le couvert à tous ceux qui maîtrisaient l’enclume. Ils partageaient ainsi lors de ces visites leur savoir et permettant à chaque village d’être mieux préparé pour affronter les périls chaque année plus grands.
Au moment de quitter la forêt, une bouffée d’angoisse l’envahit. Et si les elfes étaient à la recherche du collier ? S’ils le prenaient pour un voleur ? S’il perdait le collier et ne pouvait plus le rendre ? Si à la ville on lui cherchait querelle ? Bigbo inspira profondément et entra dans la plaine. Il était parti à l’aventure, il lui fallait assumer son choix et aller jusqu’au bout de ce chemin dont il ne connaissait ni la longueur, ni la pente, ni les obstacles qui le parsèmeraient.
Bigbo en croisa plusieurs. Ses oreilles fines bien que plutôt grandes lui permirent d’entendre de loin les pas des chevaux et sa petite taille de se cacher aisément derrière des rochers ou des petits buissons. Nombreux furent les passages d’éclaireurs, tantôt elfes, tantôt humains. Les peuples s’agitaient. Cette guerre dont tout le monde parlait depuis si longtemps allait peut-être avoir lieu finalement.
Bigbo arriva finalement sans encombre aux portes d’une cité. Les armures des gardes brillaient d’un éclat certain. Elles n’avaient que peu servi, il s’agissait plus d’une garde d’apparat qu’une réelle défense contre les envahisseurs.
Bigbo franchit les portes et suivit les indications du garde. Il reconnut sans peine la maison qu’il cherchait, marquée du blason des forgerons : un bouclier et une épée pommeau vers le haut. Il frappa à la porte. N’entendant pas de réponse, il contourna la bâtisse. Somptueuse, elle affichait sans trop d’ostentation la richesse attribuée au forgeron d’une cité qui ne devait avoir aucune difficulté à équiper ses hommes. Bigbo aperçut son frère de marteau en plein coulage de lame. Connaissant bien l’importance extrême de cette étape et la concentration qu’elle demandait, Bigbo attendit le bon moment pour se présenter.
Était-il recherché ? Avait-on eu vent jusqu’ici des tourments qu’il avait causés au maître d’armes ? Bigbo crut défaillir.
Le forgeron de Karos devint brutalement tout à la fois émerveillé et surexcité.
Il faisait presque le double de la taille de Bigbo, si bien que les pieds du petit homme décolèrent lors de la chaleureuse étreinte qu’il reçut.
Il joignit le geste à la parole, faisant mine de boire son pouce en éclatant d’un rire sans aucune retenue. Bigbo se sentit rassuré par l’accueil qu’il venait de recevoir et la simplicité joviale de cet homme.
Vendel franchit difficilement l’encadrement de la porte qui était pourtant plus qu’imposante. Tant sa taille que son envergure semblaient s’y ajuster au millimètre près. Bigbo lui, avait de la marge.
Érane n’avait pas hérité de la carrure de son père, fort heureusement. Elle avait en revanche de sa mère les courbes prononcées, tout aussi harmonieuses chez l’une que chez l’autre malgré une vingtaine d’années d’écart et quelques kilos de différence. La longue chevelure rousse d’Érane, comme celle de son père, contrastait avec celle plus courte et brune de sa mère caractéristique des femmes du pays de Brahan. C’était la teinte de presque toutes les femmes de Ragath, le roux était dans le village de Bigbo une marque de lignée prestigieuse.
Cette lueur dans les yeux d’Isaelle, ce sourire si soudain… Bigbo comprit qu’il avait fait une erreur. Il aurait dû rester dans sa forêt, éloigné des hommes, mais encore davantage des femmes.
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Être chevalier dans la garde d’Eleris est un des plus grands privilèges qui puisse être accordé à un elfe. La création de la garde remonte à celle de la ville, devenue capitale en remplacement de Haut-Loreï après sa destruction. Bien plus ancienne que cette dernière, Eleris servait de refuge à tous les elfes égarés lors de ces terribles événements. Les tout premiers elfes avaient mis fin à leur vie d’errance en s’installant sur ces hauteurs. Le temple qui surplombait la région n’était pas l’œuvre des elfes ni celle des hommes, bien incapables d’une telle magnificence. Les anciens elfes interprétèrent la présence de ce temple comme un signe des dieux, et bâtirent les premières fondations de la ville, à ses pieds.
Afin d’honorer les dieux, de leur témoigner la reconnaissance du peuple des elfes, mais aussi pour tenter de percer les mystères du temple, une elfe fut désignée. Elle serait celle qui consacrerait sa vie au temple et aux dieux. Dix autres elfes choisirent de l’assister et de l’accompagner dans cette mission : les prêtresses du temple. On pouvait les apercevoir dans les rues, le visage masqué par un ovale blanc brillant, dépourvu d’expression. Il était dit que le reflet des masques était tel, qu’on pouvait voir jusqu’à sa propre âme en les fixant. Personne ne les fixait cependant, tant les prêtresses jouaient de furtivité et de rapidité. Jamais elles ne flânaient au détour d’une boutique, comme pressées de retourner au plus vite au temple, comme si chaque rencontre était un danger potentiel. L’essentiel de leurs sorties semblait dicté par les besoins de ravitaillement du temple, mais aussi quelques affaires plus secrètes. Seul le roi les recevait en privé, nul n’avait vent de la teneur de leurs entretiens.
Lothrel était bien conscient de l’honneur qui lui était fait, cependant cet état de conscience n’empêchait pas son corps de geler de froid alors qu’il prenait sa garde devant un des accès à la ville, bien loin de l’entrée principale. Depuis qu’il était en poste, il s’était aperçu que seuls quelques rongeurs et arachnéens s’intéressaient encore à ce passage, comme à la petite dizaine d’autres où ses frères de la garde avaient, comme lui, les honneurs du froid.
Lothrel venait d’apercevoir la prêtresse quand le doux murmure de ses paroles lui réchauffèrent le cœur et un même peu plus. Elle poursuivit son chemin, sans s’arrêter, vers deux autres elfes non loin, avant de disparaître dans la nuit naissante.
Tout elfe avait connaissance de ces invitations, bien que les raisons et le déroulé échappent à tous ceux qui n’ont pas eu la chance d’y participer. Il se disait que le secret devait être gardé par ceux qui revenaient, sous peine d’attirer le courroux des dieux, et même pire, de ne plus jamais pouvoir y retourner. Lothrel avait eu le temps, tout au long de ces années, de réfléchir autant que d’imaginer…
Lorsqu’il se trouva devant le lac, l’astre n’était pas encore apparu. Lothrel était toujours en avance, et encore davantage aujourd’hui : hors de question de manquer ce rendez-vous. Le lac était paisible. Le tumulte de la chute d’eau qui tombait des hauteurs du temple n’en était que plus saisissant. L’eau sacrée était blanche comme le lait et brillante comme la nacre. Son reflet prenait petit à petit une teinte pourpre, l’astre de paix libérant ses premiers rayons. L’apparition de l’astre coïncidait avec le début de la nuit. Les elfes aimaient la nuit, elle ne leur conférait aucune appréhension. Elle signifiait souvent une pause dans le fracas des armes en période de guerre, et les animaux de la nuit étaient plus des alliés qu’un danger.
Les deux autres elfes invités étaient eux aussi arrivés et patientaient comme lui aux abords du lac. Deux silhouettes semblèrent se former tout en bas de la chute d’eau. Alors que la nuit se faisait plus sombre, l’astre rendait de plus en plus nets les masques qui seuls habillaient deux prêtresses du temple. S’avançant légèrement en avant du rideau d’eau qu’elles venaient de franchir, elles invitèrent d’un signe de la main les trois chevaliers à les rejoindre. Puis elles disparurent à nouveau comme un mirage derrière l’eau en furie qui ne semblait pas perturber leurs mouvements le moins du monde.
Il était impossible d’accéder à la chute d’eau à pied. Les trois elfes se déshabillèrent et nagèrent en direction du lieu où les prêtresses étaient apparues. Lothrel était maintenant proche du torrent et pourtant aucun courant ne le repoussait. Il s’enhardit et franchit le premier le voile qui était bien plus constitué de magie que d’eau. Il découvrit alors une caverne immense. Peut-on appeler une telle merveille une caverne ? La voûte et les murs semblaient faits de pierre lisse et éclatante, et de marbre clair. Le lac se poursuit et en occupe la majeure partie. Ses abords étaient aménagés de grandes marches larges et profondes et de colonnes finement taillées. Le bruit assourdissant de l’eau, présent à l’extérieur, avait complètement disparu. Les trois chevaliers nagèrent jusqu’aux marches, n’apercevant pas celles qui devaient les attendre. Quelque peu surpris de ne voir personne d’autre que les deux acolytes qui l’avaient accompagné jusque-là, Lothrel scrutait le moindre recoin, espérant une divine apparition.
Les remous de l’eau, tout proches de lui, attirèrent son attention, ils semblaient se diriger vers lui. Il sentit le flux atteindre son bas-ventre puis une main attraper fermement son sexe qui réagit en se dressant d’un bond. Une créature émergea alors des eaux. Il remarqua d’abord le masque caractéristique, mais largement ouvert autour de la bouche, puis ses deux superbes seins sur lesquels ruisselait l’eau lactée du lac. C’est tout ce qu’il put voir avant d’être englouti dans la faille qui séparait les deux globes. La prêtresse ne relâchait pas son étreinte et branlait violemment le roseau dressé. Lothrel recouvra la vue, presque malgré lui, pour apercevoir que la deuxième prêtresse, elle aussi entièrement nue, tenait ses compagnons par la verge, les astiquant en rythme.
La symétrie de ses mouvements n’était brisée que par les coups de langue et succions qu’elle leur prodiguait, à tour de rôle, sur les glands. L’attention de Lothrel se concentra à nouveau entre ses jambes, sa queue venait de découvrir une grotte où l’eau était bien plus chaude que celle du lac. La place était réduite, son sexe était presque aussi serré que par la main qui l’avait emprisonné quelques instants plus tôt. Lothrel suça bien volontiers la petite perle que la prêtresse imposa à sa bouche, et prit même l’initiative de partir à la découverte de l’autre globe, sa main voguant sur ce territoire immense. La prêtresse qui tenait compagnie aux deux autres elfes les amena par la queue, comme s’il s’était agi d’une laisse, jusqu’à sa partenaire de jeu. Cette dernière s’appliqua à reproduire la symphonie des lèvres et des doigts qui semblait beaucoup plaire aux deux bienheureux. C’est au sortir de cette bouche experte que le premier d’entre eux explosa, déchargeant des jets puissants, qui arrosèrent tour à tour : le masque jusqu’ici immaculé, la petite langue sortie pour rattraper comme un lasso le gland qui s’échappait, et de quelques gouttes finales la poitrine exposée.
Son compère, quelque peu émoustillé par le spectacle, contribua bien vite au tableau qui commençait à se dessiner, en peignant de son foutre les deux énormes seins. Le bassin de la prêtresse s’agitait sans retenue sur la verge de Lothrel, éclaboussant les alentours de giclées de lait qui se mêlaient au produit de jouissance qui la recouvrait. Ayant fini de lustrer jusqu’à la dernière trace les queues vidées, elle plaqua ses lèvres contre celles de Lothrel lança sa langue comme un grappin pour ramener celle de l’elfe, la capturant pour un doux supplice. Elle suçait ce petit bout de toutes ses forces, tentant comme elle pouvait de combler ce manque qui l’avait envahie quand les deux gros dards l’avaient lâchement abandonnée. Elle lui faisait presque mal. Enivré par les cris de plaisir de celle qui le montait, l’œuvre de Lothrel, fut bien plus discrète, mais pas moins abondante : il arrosa au plus profond la grotte qui l’avait accueilli.
Pris dans ce songe qui accompagne le plaisir le plus intense, il en fut brutalement extrait par une lame qui le transperça de part en part. Aucune goutte de sang ne coula. Le poignard qui venait de le frapper était celui de la culpabilité, de la peur, de la mort. La prêtresse qu’il venait de souiller ôtait son masque. Il sentait encore sur son sexe les contractions de celle qui devait un jour devenir sa reine : Aerin, princesse d’Eleris, et fille intouchable du Roi des elfes. Nullement perturbée, elle jouait à mélanger de son index la liqueur de plaisir et l’eau du lac qui recouvraient sa poitrine, avant de le lécher et le sucer comme elle venait de le faire avec les bites des mâles maintenant pris de terreur.
Elle accompagna ses paroles de caresses appuyées des deux mains sur sa poitrine, finissant d’étaler la crème qui les recouvrait.
Lothrel et ses compagnons sentirent la mort s’éloigner.
La confidente de la Princesse qui avait aussi ôté son masque acquiesça de la tête.
D’un regard à ses deux compagnons qui gardaient eux aussi cet accès à la ville, il put constater qu’ils étaient en accord.
Elle déposa un doux baiser sur les lèvres de Lothrel, comme pour apaiser son âme tourmentée, avant de disparaître dans les eaux.
Le lendemain, les trois gardes du sentier de la forêt sombre étaient à leur poste. Aucun d’entre eux ne bougea ni ne sembla même remarquer la présence de la silhouette, recouverte d’un long manteau noir, dont la capuche masquait presque entièrement le visage. Seul le frisson qui parcourut Lothrel lorsqu’elle le frôla aurait pu le trahir s’il avait été observé.
Aerin franchit les limites de la cité et s’enfonça dans la forêt, disparaissant rapidement de la vue de ceux qui ne devaient pas la voir.
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Aerin connaissait bien la forêt que beaucoup d’elfes n’acceptaient de parcourir qu’en cas d’extrême nécessité. La forêt sombre tenait son nom de l’épais feuillage des arbres qui ne laissait passer que quelques rayons de lumière. La terre était presque entièrement recouverte de mousse qui seule parvenait à se développer par une si faible luminosité.
Aerin savait qu’elle était épiée. Était-ce un des gardes qui avait pris l’initiative de la suivre ? Elle courait à travers la forêt en prenant soin d’amortir ses pas, tentant de semer celui qui la suivait. Ne parvenant à ses fins, elle décida de tendre un piège à son poursuivant. Elle poussa un puissant cri de douleur avant de s’effondrer par terre. Apparut quelques instants plus tard un elfe inquiet qui la cherchait désespérément du regard. Elle se releva d’un bond quand elle reconnut Elasel. Elasel était depuis bien longtemps un amical compagnon. Ses sentiments balançaient depuis toujours entre un amour profond pour la Princesse et une peur incontrôlable du roi. Il avait trouvé un équilibre entre ces deux sentiments en se tenant proche de la Princesse, toujours à son écoute, sans jamais se mettre en position de la moindre ambiguïté.
Aerin pensa qu’elle ne parviendrait à se débarrasser de ce compagnon bien encombrant. Elle songea un temps à lui donner un bon coup sur la tête, mais elle craignait qu’il ne donne l’alerte s’il retournait à la cité après qu’elle l’ait assommé.
Elle regretta rapidement sa décision. Elasel se révélait être un piètre compagnon d’aventure. Il se plaignait sans cesse de l’humidité de la forêt, du froid, inquiet du moindre bruit, toujours pessimiste sur la réussite de leur expédition. Plus les jours passaient, plus il lui venait en tête des scénarios pour s’en débarrasser. Songeant au moyen de se procurer des cordes pour l’attacher à un arbre, elle fut rappelée à la réalité par le cri puissant émis par Elasel. Elle se retourna pour constater que son compagnon était tombé dans un trou profond visiblement creusé à dessein.
Aerin chercha désespérément autour d’elle un moyen de le faire sortir. Elle tenta d’attraper sa main, mais il était tombé si bas que plusieurs mètres les séparaient. Des bruits commençaient à se faire entendre au loin, se rapprochant à chaque instant.
Elle hésita quelques secondes, mais il était déjà trop tard. Une horde les encerclait totalement. Des êtres immenses, dépassant d’au moins trois têtes les elfes, colosses faits de muscles puissants et massifs, le torse et l’entrejambe habillés de cuir bloquaient toute échappée. Leurs yeux nimbés de flammes trahissaient leur origine démoniaque. Deux d’entre eux s’approchèrent d’elle, la saisissant fermement par les bras tandis qu’un autre lui liait les mains dans le dos et lui voilait la vue. Elle entendit Elasel, l’appeler, hurler, avant qu’il ne se taise après un dernier cri.
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Elasel ne savait depuis combien de temps il était enfermé dans cette cage. Il avait fini par s’habituer à cette pénombre, et en distinguait sans difficulté les recoins. Il ne se faisait pas à l’humidité de cette caverne ni à cette bouillie qui lui était jetée certains jours. Mais ce qui le torturait au plus profond de son âme et de son corps, c’étaient les cris de la Princesse qui parvenaient jusqu’à lui et faisaient trembler tout son être. Il n’avait pas été interrogé, ni frappé depuis son arrivée, mais la privation de nourriture l’affaiblissait chaque jour un peu plus et les pleurs le gagnaient à chaque torture que subissait celle qu’il aimait de tout son cœur.
Un jour où les cris avaient été encore plus violents que les fois précédentes, Elasel vit deux Démons se rapprocher de sa cage, tenant chacun par un bras un corps inerte.
Dans un mélange de pleurs et de rage, Elasel frappait les barreaux qui le séparaient de la princesse. Un des deux démons les percuta alors violemment du poing, l’onde de choc projeta l’elfe au sol. La porte de la cage s’ouvrit, la Princesse fut jetée au sol sans ménagement, avant que les geôliers ne referment la porte.
Elasel se précipita vers Aerin, qui était, à son grand soulagement, toujours en vie. Il la prit dans ses bras, lui relevant légèrement le buste pour qu’elle puisse respirer sans gêne.
Aerin se blottit contre Elasel. Si les circonstances avaient été autres, l’elfe aurait donné sa vie pour ce moment de proximité avec sa bien-aimée. Ils restèrent ainsi un long moment, sans bouger. Elasel sentait le cœur d’Aerin battre contre son torse. Lentement, elle approcha son visage du sien, ses lèvres frôlant les siennes jusqu’à s’appuyer délicatement en un tendre baiser.
Elasel eut alors un mouvement de recul.
Lui revenaient en tête les centaines d’années de contrôle, de maîtrise de ses envies, ses pulsions, de cet amour interdit qu’il pourrait payer de sa tête s’il succombait. Conditionné, il lui était impossible d’enfreindre cette règle si longtemps respectée.
L’elfe ne sentait plus en lui la force de résister. L’affaiblissement progressif de son être ne lui permettait plus d’y voir clair. Il devait tenir. Il ne pouvait… Il sentait pourtant le corps d’Aerin se réchauffer tout contre lui. Ils seraient bientôt morts tous les deux, il n’y avait aucune échappatoire à leur funeste destin. Les lèvres d’Aerin se firent plus pressantes, sa langue cherchant une compagne avec laquelle jouer. Il finit par la lui donner, par s’abandonner à elle tandis que chacune des inspirations de sa princesse, chaque fois plus ample, faisait frotter contre son torse ses seins gonflés qu’il avait si souvent imaginés. Elle reprenait des couleurs, ses joues s’empourpraient. La vie reprenait petit à petit ses droits au fur et à mesure que le plaisir l’envahissait.
Encouragé dans ses élans, Elasel s’enhardit à caresser de ses mains les courbes sinueuses que seule sa vue avait eu le droit de toucher. Sans interrompre la danse qui se jouait entre leurs lèvres, des ondulations se rependaient jusqu’au bassin d’Aerin dont l’intérieur de la cuisse caressait le membre d’Elasel. Ce membre qui se tenait dressé avec une force dont le reste de son corps était bien incapable. L’elfe n’était plus dans sa cage, il était dans ce rêve qu’il avait si souvent fait. Ce rêve des plaisirs interdits. Ce rêve où la pointe de son sexe venait goûter le nectar du fruit défendu. Il palpait à pleines mains deux melons bien ronds et fermes en tétant les baies rougies et tendues.
Il suffit qu’Aerin écarte légèrement les cuisses pour que le dard s’infiltre dans la ruche dégoulinante. Cette entrée soudaine donna à la Princesse un regain d’énergie. Elle saisit fermement la tête de son partenaire, les coudes sur son torse, pour forcer la queue dressée à pénétrer chaque fois un peu plus loin et plus fort. Puis prenant appui de ses mains contre le mur, elle redoubla encore l’intensité des mouvements de son cul, percutant de ses seins, à chaque impulsion, le visage de l’elfe béat. Guidé par le son de la jouissance de sa Princesse, Elasel répandit sa gelée dans la chatte royale.
C’est seulement lorsque la toute dernière goutte eut giclé, qu’Aerin se releva, les appuis encore fragiles. Elle parvint à se maintenir debout en se tenant aux barreaux de la cage. Elasel, encore perdu dans une autre réalité, ne comprit pas tout de suite ce qui suivit. Les deux démons ouvrirent la porte, Aerin sortit de la geôle, avant qu’elle ne soit refermée. Ce sont d’abord ses yeux bleutés aux reflets pourpres qui se teintèrent de rouge et d’orange mêlés. Puis elle sembla devenir plus grande et des cornes naquirent au sommet de son crâne. Enfin sa chevelure devint vermillon. Le rire strident qui s’échappa de la gorge de la créature sortit l’elfe de sa torpeur. Il comprit alors, même s’il ne mesurait pas encore l’étendue des conséquences de ce qu’il venait de faire.
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Aerin analysait depuis son arrivée les mouvements des gardes. Tentant de trouver une faille qu’elle pourrait exploiter. Elle avait réfléchi à un scénario, mais lui était impossible de le mettre en œuvre tant que les gardes faisaient leur ronde à deux.
Elle commençait à perdre espoir quand, un jour, les tours de garde se firent plus rares. Il lui était difficile d’en avoir le cœur net, elle perdait petit à petit la notion du temps, mais l’organisation habituelle semblait perturbée. Elle redoubla de vigilance et se tint prêtre à agir si une occasion se présentait.
Les deux Démons qui s’arrêtaient régulièrement devant sa prison paraissaient tendus. Elle ne comprenait pas leur langage, mais ils donnaient l’impression de se quereller. À tel point que l’un d’entre eux abandonna l’autre, non sans avoir préalablement tenté d’étrangler son acolyte.
Alors que le dernier garde s’éloignait, elle poussa un grand cri. Le garde accourut, mais ne la trouva pas dans sa cage. Après de longues minutes à inspecter du regard le moindre recoin il se résolut à entrer dans la geôle. Sitôt passé le pas de la porte, l’elfe tomba du ciel lui enserrant fermement le cou de ses cuisses. Il tenta de les lui écarter de ses bras puissants, mais il ne parvint à obtenir que quelques secondes de répit avant de s’écrouler sur le sol.
Aerin arracha le trousseau de clefs qui pendait à sa ceinture et partit à la recherche d’Elasel. Elle le trouva bien plus loin, prostré au fond de sa cellule. Lorsqu’il la vit, il hurla violemment.
Il se tut, elle lui ouvrit la porte, mais il resta à sa place.
Aerin, ignorant ce que l’elfe avait subi, ne comprit pas les raisons de son comportement. Cependant elle songea au meilleur moyen de lui prouver qu’elle était bien sa princesse.
Elasel comprit que seule la princesse pouvait connaître cette information à l’exception du petit homme… et de lui-même qui comme à son habitude l’avait suivie ce jour-là.
Elasel se leva et suivit sa Princesse.
Ils furent surpris par le peu de gardes qu’ils rencontrèrent. Il leur était difficile cependant de trouver leur chemin dans le dédale de cette caverne. Ils tentaient de se repérer à la luminosité des tunnels, espérant tomber sur une ouverture vers l’extérieur. Ils s’imaginèrent toucher au but en atteignant un couloir particulièrement éclairé. Ils découvrirent non pas une sortie, mais un antre immense, dont une grande partie était occupée par un lac de lave. Sur l’autre partie, faite de roche noire, se tenait une masse grouillante. En regardant de plus près, Aerin comprit que cette masse, qu’elle observait depuis les hauteurs de la caverne, était constituée de milliers de démons qui semblaient converger vers un autel un peu plus haut. Les démons se poussaient les uns les autres sans ménagement, échangeant parfois des coups, pour y accéder. Allongée sur l’autel, une créature à la chevelure vermillon, la taille enserrée de cuir, la gorge nue, attrapait avec les mains, la bouche et la chatte, toutes les queues que les démons parvenus jusqu’à elle lui présentaient. Les bites des démons étaient énormes, si grosses qu’Aerin parvenait à les distinguer d’où elle était sans la moindre difficulté. Elle les voyait se vider, les unes après les autres, et la créature chercher instantanément une remplaçante, la première près de sa main. Déjà recouverte de foutre, elle continuait à branler tant qu’elle pouvait pour en recueillir davantage encore.
Les démons les plus chanceux défonçaient sans retenue ses deux paires de lèvres, seuls les plus forts arrivaient à se frayer un chemin jusqu’à cette place de choix. Certains s’enfonçaient même profondément dans un autre trou qui n’était plus si petit. Les autres s’astiquaient fermement à distance dans l’espoir que leur jet atteigne cette peau souillée.
D’un seul mot, elle les fit tous taire. Ils s’éloignèrent de l’autel. Elle se releva, dégoulinante de leur jouissance, et descendit lentement les marches qui menaient vers le lac de lave. Quelques démons initièrent une incantation, bientôt reprise, en rythme et de plus en plus fort par la foule entière.
Arrivée en bas des marches, elle ne s’arrêta pas et continua son chemin en avançant dans la lave, sans la moindre réaction de douleur. Ses bottes et son serre-taille furent consumés par les flammes. Plus elle s’avançait plus elle s’enfonçait et fut bientôt entièrement recouverte de lave. Un silence total se fit dans la caverne. Aerin et Elasel restaient là, comme hypnotisés par le spectacle, oubliant le péril qui les attendait s’ils ne fuyaient pas au plus vite. Aerin se demanda si ce qui ressemblait à une cérémonie rituelle était terminé, mais les démons ne bougeaient pas et fixaient le lac, attendant, espérant un signe.
C’est alors que la lave, paisible jusque-là, se mit à frissonner, puis à bouillonner, éclaboussant les pourtours du lac. Des mains puis des bras en agrippaient les bords, les premiers démons s’extirpant du magma. Ils étaient de plus en plus nombreux, s’appuyant sur ceux qui les précédaient, montant les uns sur les autres, grossissant comme une vague en plein tempête. Aerin aperçut alors le sommet d’une colline qui commençait à pointer au milieu du lac de lave, s’élevant petit à petit de plus en plus haut. C’est alors que la princesse ressentit une profonde terreur. Il ne s’agissait aucunement d’une colline, mais bel et bien d’un être dont elle pouvait maintenant distinguer les premiers reliefs du visage. Deux immenses brasiers tenaient la place des yeux. Une créature à la taille démesurée s’extrayait du liquide brûlant. Aerin n’a jamais vu ni même entendu parler de pareille chose !
À moins que… non c’était inconcevable… Ce n’était qu’une légende : nul être vivant en ce monde ne pouvait en attester. Elle se tourna vers Elasel et comprit. Encore plus pâle que lorsqu’elle l’avait trouvé, il tenait plus du cadavre que de l’être vivant.
C’était donc ça. L’alliance interdite par les dieux, entre elfe et démon. La légende raconte qu’une seule fois cet acte odieux eut lieu, et que la bête qui en résultat détruisit plus de la moitié du monde connu avant d’être arrêtée grâce au sacrifice d’innombrables êtres de toutes origines et de toutes races. On dit que sa peau est plus résistante que le plus solide métal, que son toucher consume la chair des êtres non démoniaques. Alors que les bras du Brachior émergeaient, Aerin reconnut au creux d’une main, celle que l’on appelle la Mère des Démons, inconsciente. Il la déposa délicatement sur l’autel. Tous les démons autour le fixaient avec inquiétude. Une immense clameur se fit entendre lorsque le buste de la démone aux cheveux rouges se redressa. Le regard d’Aerin fut attiré par une scène étrange qui se déroulait tout en périphérie de la foule. Un démon accourait vers ses congénères, hurlant des paroles incompréhensibles. Très rapidement les autres démons transmirent le message qui parvint jusqu’à la matriarche. Elle se mit à hurler à ses troupes des ordres qu’ils s’empressèrent de mettre en œuvre, s’enfonçant au pas de course dans chacun des accès qui menaient à la caverne.
C’est alors qu’Aerin le remarqua. Le Brachior s’était tourné vers elle et l’observait. Sa main s’avança brusquement dans sa direction. Les deux elfes eurent juste le temps d’un saut sur le côté avant qu’elle ne s’abatte sur le parapet sur lesquels ils se tenaient, le détruisant et s’enfonçant profondément dans la roche. Déstabilisés par le choc, ils parvinrent à se relever et entamèrent une course folle, sans savoir où le chemin les menait, évitant tant bien que mal les assauts de la bête démoniaque. Arrivés tout en haut de la caverne, ils pénétrèrent dans un long couloir. Aerin aperçut tout au bout une lumière intense. Bien qu’aveuglés par tant de luminosité, ils parvinrent à atteindre ce qui était par chance une sortie. Elle débouchait dans une forêt qui leur était inconnue. Ils ne s’arrêtèrent que bien plus tard, lorsque plus aucun bruit ne parvint plus à leurs oreilles.
Elasel s’en alla, non sans se retourner une dernière fois. Il devait trouver la lisière de la forêt : une fois au-dehors, il saurait trouver sa route vers la cité.