Le 8 avril 1765, en milieu d’après-midi, un cavalier portant les insignes royaux pénétra dans la cour du château de Valangiès dans la province du Gévaudan. Le personnage ne pouvait pas laisser indifférent tant sa prestance et sa robuste constitution attiraient l’attention. Quand il descendit de cheval, le palefrenier du château put examiner de plus près le visiteur, son regard bleu, sa parfaite dentition, son menton carré, son nez un peu trop proéminent. Incontestablement, cet homme en pleine force de l’âge dégageait une grande énergie. En tenant son cheval, le valet s’inclina.
- — Le comte et la comtesse vous attendent, Monsieur.
L’homme ne répondit pas puis enjamba rapidement les marches du perron où un domestique l’introduisit dans le grand salon de réception. Il aperçut près d’une grande fenêtre, assis dans un fauteuil, un petit homme malingre au teint jaunâtre, vêtu de noir. À ses côtés se tenait debout une femme ravissante beaucoup plus jeune, à la taille fine et au visage agréable dont la fraîcheur et la vivacité frappèrent le nouveau venu. Il s’inclina devant le couple.
- — Lieutenant Gabriel-Antoine de Pont-Valin, grand-louvetier du Roi.
En se redressant, l’homme constata avec un certain plaisir que la jeune comtesse l’observait avec un grand intérêt comme l’éclat de ses yeux bleus en témoignait.
- — Et d’où nous venez-vous, Monsieur ? demanda la maîtresse des lieux.
- — De Normandie, Madame, pour vous servir.
- — Fort bien, Lieutenant, soyez le bienvenu en notre demeure.
- — Comme vous le savez, Monsieur le Comte et Madame la Comtesse, Sa Majesté le roi a décidé d’en finir une fois pour toutes avec cette Bête qui sème la terreur dans tout le Gévaudan. Il m’a donc fait l’honneur de prendre en charge cette mission que je compte mener à bien. Je voulais donc à la fois me présenter et vous expliquer comment je compte opérer puisque cette Bête est susceptible de traverser vos domaines.
Le comte marqua alors un signe d’agacement et fit comprendre à son épouse qu’il n’avait pas saisi ce que le lieutenant venait de dire. La jeune femme se pencha à son oreille pour lui répéter, mais le petit homme se fâcha encore davantage quand il eut compris. La Comtesse prit la parole.
- — Monsieur, le comte n’entend rien à cette mission que le Roi vous a confiée. Le mieux est que nous le laissions se reposer et que nous reprenions cette conversation dans mes appartements.
- — Comme il vous plaira, Madame.
Pont-Valin s’inclina devant un comte de Valangiès totalement indifférent et suivit la jeune femme qui, une fois entrée dans ses privés, s’excusa.
- — Veuillez pardonner, Monsieur, les écarts de mon mari. L’âge et la maladie le rendent acariâtre.
Pont-Valin lut un court instant dans le regard de la comtesse à la fois tristesse et colère.
- — Prenez place, Monsieur, dans ce cabriolet où vous pourrez m’expliquer vos projets.
Tandis que le grand-louvetier sortait une carte qu’il étala sur une console, Constance de Valangiès se saisit d’une carafe de vin du Pays d’oc, remplit deux coupes et en tendit une à Pont-Valin. L’envoyé du Roi la remercia et, après avoir bu une gorgée, expliqua ses plans.
- — Voilà, Madame. Les dernières attaques de la Bête ont eu lieu il y a trois semaines dans cette région au nord de vos domaines. Il est vraisemblable qu’elle y rôde toujours. Notre but est de rabattre l’animal dans votre comté sur la commune de Prunières où la topographie des lieux nous permettra de l’encercler à l’aide d’une cinquantaine d’hommes et, à ce moment-là, nous…
Pont-Valin releva la tête pour vérifier que la comtesse l’écoutait bien, mais il constata que ce n’était pas le cas. La jeune femme parut toutefois plus détendue. Elle avait terminé sa coupe et le fixait étrangement.
- — Madame, peut-être que ma conversation vous ennuie, voulez-vous que nous la reportions ?
- — Que nenni, Monsieur, c’est… c’est votre… votre odeur…
- — Mon Dieu, Madame, je vous prie de m’excuser, c’est que, voyez-vous, mes fonctions m’amènent à côtoyer des chiens et toutes sortes d’animaux. Je suis navré si cette odeur vous importune.
La comtesse remplit à nouveau les deux coupes et but une gorgée.
- — Je n’ai point dit, Monsieur, que cela me gênait, bien au contraire, j’aime les odeurs fortes… animales, mais peut-être cela contrarierait-il Madame de Pont-Valin ?
- — Il n’y a pas de Madame de Pont-Valin.
- — Ah, heureux homme ! dit-elle joyeusement. Ainsi vous êtes libre… libre comme l’air. Vous pouvez butiner les fleurs de votre choix.
La comtesse avait plongé un regard provocateur dans celui du lieutenant qui se réjouit intérieurement du tour que prenait la conversation. Elle vida sa deuxième coupe, se dirigea vers la porte qu’elle ferma ostensiblement à double tour et revint s’asseoir devant Pont-Valin. Le lieutenant, la gorge sèche, constata que les joues de la comtesse s’étaient colorées et que son regard pétillait.
Pendant quelques instants s’installa un face à face silencieux durant lequel chacun paraissait jauger l’autre. Puis bientôt la jeune femme murmura sur le ton de la confidence :
- — Lieutenant, vous avez compris que le comte n’est plus en mesure d’assurer son devoir d’époux. Et moi, voyez-vous… je… enfin… mon corps a des exigences naturelles très fortes.
Elle s’arrêta de parler un instant et observa Pont-Valin pour s’assurer qu’il avait bien compris. Puis, la bouche légèrement entrouverte, le souffle court, elle avoua à voix basse :
- — Lieutenant, je suis trempée depuis l’instant où vous êtes rentré dans cette maison.
Elle approcha son cabriolet de celui du louvetier et se rassit, les jambes légèrement écartées.
- — Monsieur, vous pouvez aisément vérifier l’état dans lequel je me trouve. Ah, s’il vous plaît, votre main… veuillez constater que je ne vous mens point.
Pont-Valin n’était point homme à refuser pareil service et obéit à la demande impérieuse.
- — Par tous les saints, Madame, vous coulez. Souffrez que je m’attarde en cet endroit.
En homme galant, le lieutenant activa habilement ses doigts sous les robes de la comtesse.
- — Pont-Valin, je… je m’abandonne à vous… ah oui là, là vous avez trouvé mon… ah… ah… ah… ah…
Le louvetier sentit la jeune femme se pâmer sous ses doigts et attendit poliment qu’elle reprenne ses esprits.
- — Vous m’avez branlée divinement, Monsieur.
- — Ma foi, Madame, je n’ai pas eu fort à faire, vous étiez dans de bonnes dispositions.
- — Pont-Valin, j’attends de vous d’autres galanteries, vous vous en doutez.
- — Je suis à votre service, Madame
Amusée, la comtesse examina plus attentivement le visage du lieutenant.
- — On dit que les hommes qui ont un grand nez ont aussi un gros vit. Ai-je raison ?
- — Madame, je devine vos projets avec moi, mais je dois toutefois vous mettre en garde.
- — Que voulez-vous dire, Pont-Valin, vous m’inquiétez…
- — Ah, c’est que… comment dire, Madame, combien de femmes dont je souhaitais m’attacher les faveurs ont pu se dérober et fuir à la vue de mon…
- — De votre vit ? Arrêtez, Pont-Valin, vous enflammez mes sens.
Elle se redressa, légèrement grisée, les joues en feu.
- — J’entends m’assurer de ce que vous venez de me dire.
- — À quel sujet, Madame ?
- — Au sujet de vos dimensions.
- — Il vous appartient, Madame, de vous en rendre compte.
- — Je l’entends bien ainsi.
La comtesse s’agenouilla devant Pont-Valin et dégagea son haut-de-chausse.
- — Ah ça, Monsieur, vous n’êtes point un menteur. Voilà une verge bien dimensionnée ainsi qu’une belle paire de couilles.
- — Tout cela ne vous effraie-t-il pas ?
- — Pas le moins du monde, Pont-Valin. Le laquais dont je m’attache les services quand mon tempérament l’exige est équipé pareillement.
Le lieutenant fut rassuré.
- — Dans ce cas, Madame, faites-en l’usage que vous voudrez.
- — J’y compte bien, Pont-Valin, mais votre engin n’est pas encore en situation de combattre. Souffrez que je l’y prépare ?
- — Faîtes comme bon vous semble, Madame, répondit Pont-Valin qui avait senti les deux mains de Constance commencer à le branler.
La tête renversée, il se laissa manipuler et sentit bientôt la bouche chaude de la jeune femme se refermer sur son gland et le sucer.
Au bout d’un moment, la comtesse, haletante, s’arrêta pour contempler le résultat de ses manœuvres.
- — Lieutenant, je suis en feu à la pensée du nombre de combats que votre engin a livrés et il me tarde d’en être la victime. Je devine toutefois qu’en poursuivant mes manipulations votre décharge ne saurait tarder et je vais donc présentement arrêter de le tourmenter.
- — Ma foi, Madame, il est pire tourment et il est vrai qu’en continuant ainsi vos caresses, vous m’auriez mis aisément en situation de répandre mon foutre. Je vous confirme que vous branlez comme une femme accomplie et que vous viendriez à bout dans cet exercice de n’importe qui.
- — Venant d’un homme d’expérience comme vous, le compliment me va droit au cœur et me remplit de fierté. Mais vous n’avez pas tout vu. Je n’en puis plus, Pont-Valin, j’ai hâte de connaître d’autres plaisirs.
- — Vos désirs sont des ordres, Madame.
La comtesse se déshabilla rapidement et s’allongea sur le lit.
- — J’y mets une condition, Pont-Valin.
- — Laquelle, Madame ?
- — Que vous vous retiriez juste avant votre crise, car je ne veux pas courir le risque d’être grosse. Le comte ne comprendrait pas.
Elle rit.
- — Soyez sans crainte, Madame, j’y veillerai.
- — Quel homme délicieux vous êtes, Pont-Valin !
Le grand-louvetier retira complètement son haut-de-chausse, s’approcha du lit, la verge bien raide et examina avec gourmandise la jeune comtesse jambes écartées, prête à subir ses assauts.
- — Je dois vous dire, Madame, que j’ai moi-même une fantaisie à laquelle je ne saurais me soustraire.
- — Vous m’intriguez, Monsieur.
- — Rassurez-vous, Madame, cette fantaisie ne saurait vous apporter aucun préjudice bien au contraire.
- — Faites, faites, mon ami.
Le lieutenant plongea alors sa tête dans l’entrejambe de la jeune femme et mit sa langue en action.
- — Ah, Monsieur, voilà une fantaisie qu’une honnête femme ne saurait refuser. Et vous savez insister dans les régions que nous affectionnons. Ah vous me faites… ah ah vous me faites… ah… ah. Vous me faites à nouveau mourir de plaisir, Monsieur, votre langue vaut bien votre doigt.
Pendant plusieurs minutes, le lieutenant ne cessa pas d’agacer le clitoris de Constance, lui arrachant des jouissances à répétition.
- — Ah, mon ami, béni soit le Roi qui vous a envoyé jusqu’ici. Mais j’ai moi aussi une envie.
- — Dîtes toujours.
- — Oseriez-vous en parfait gentilhomme faire honneur avec votre langue à cet endroit si particulier que… ?
Le louvetier s’exécuta immédiatement et dans l’action qu’il avait entreprise son nez se retrouva à l’endroit où sa langue se trouvait précédemment.
- — Ah Pont-Valin ! Quel délice que votre nez en action ! Et que dire de votre langue qui violente gentiment mon œillet ! Vous allez finir par me rendre folle !
- — Suis-je en droit d’espérer pareille manœuvre de votre part ?
- — Sans doute, mon ami. Je récompense souvent mon laquais ainsi quand il m’a bien foutue. Et ses cris de plaisir me laissent à penser que je ne suis pas maladroite dans cet exercice.
- — Tudieu, Madame, voilà un domestique qui n’a pas à se plaindre d’être à votre service. Je vois que certaines pratiques délicieuses ne vous sont pas inconnues et je m’en réjouis. Il me tarde à moi aussi de sentir jouer votre langue en cet endroit pourtant habitué à être honoré autrement.
- — Que voulez-vous dire ?
- — Je veux dire, Madame, que comme tout bon libertin, j’aime y être investi de plus rude manière.
- — Diable, Pont-Valin, je crois comprendre ce que vous voulez dire.
- — Il y a eu longtemps dans mon entourage un jeune homme bien membré qui ne me servait que de cette façon et qui aimait que je le lui rendisse la pareille.
- — Ah ! Vous m’échauffez la tête, mon ami, avec vos histoires de bougres, mais vous m’en entretiendrez plus tard, car pour l’heure j’ai hâte de subir vos assauts.
La jeune femme branla à nouveau le louvetier et lui soupesa les couilles.
- — L’état dans lequel vous vous trouvez me fait redouter un abondant déversement que je ne souhaiterais pas recevoir dans la matrice. Souvenez-vous, mon ami, de ce que nous avons convenu.
- — Soyez sans crainte.
Constance sentit alors l’énorme engin du lieutenant s’introduire en elle.
- — Ah ! Ah ! Mais comment peut-on bouder le plaisir d’être investie ainsi par un gros vit ?
- — Je suis fort aise d’entendre de tels propos, Madame.
Pont-Valin resta empalé quelques instants jusqu’à la garde. Puis il commença des mouvements de va-et-vient lentement, très lentement. Mais la comtesse s’impatienta.
- — J’entends que vous me preniez comme une catin, Pont-Valin, articula-t-elle d’une voix rauque. Pétrissez mes tétons, mettez-moi à mal !
Le louvetier, fouetté par l’ordre impérieux, s’exécuta sur-le-champ et commença à besogner rudement la jeune femme qui, secouée par les furieux coups de boutoir, ne cessait de crier de plaisir. Il sentit bientôt qu’il allait jouir et, comme promis, se retira, en se vidant copieusement sur le ventre et les seins de Constance.
- — Tudieu, Pont-Valin, quelle décharge ! Vous n’avez pas foutu depuis des lustres ? J’ai reçu votre semence jusqu’au menton.
- — Que nenni, Madame. Ce matin, en venant vous visiter, j’ai honoré par deux fois une jolie bergère à qui j’avais demandé mon chemin.
- — Quel diable d’homme vous êtes ! Je remercie encore le Roi de vous avoir envoyé ici.
Les yeux cernés, Constance se retourna sur le vit du lieutenant qu’elle entreprit de lécher délicatement.
- — Pont-Valin, vous êtes un délicieux libertin, mais vous allez maintenant prendre congé. J’entends néanmoins que vous veniez me rendre compte régulièrement de l’évolution de la situation concernant la traque de cette bête. Dans mes appartements, cela va de soi…
Puis elle reprit, mutine :
- — N’oubliez pas qu’il nous reste une voie à explorer.
- — N’y songez pas, Madame, votre santé pourrait en pâtir.
- — Et pourquoi donc, Monsieur. Je crains tellement que mon laquais ne s’égare là où je ne le souhaite pas qu’il a ordre de ne m’entreprendre que dans le fondement. Il me serait donc agréable d’y sentir les jets impétueux de votre foutre.
- — Contrairement à certaines femmes de ma connaissance, il m’est toutefois apparu de près que votre œillet ne semblait pas familier des gros vits.
- — Ah, Pont-Valin, détrompez-vous, vous n’avez pas idée de ce qui a pu s’y introduire.
La comtesse éclata de rire.
- — Mais vous bandez encore, Pont-Valin, votre haut-de-chausse est déformé.
- — Hélas, Madame, cette situation m’est familière. Et vos derniers propos ne sont pas de nature à m’apaiser.
La comtesse éclata de rire à nouveau.
- — Mais vous ne pouvez pas partir ainsi, mon ami. Il y a à l’office une soubrette fort dévergondée qui pourrait vous être d’un grand secours dans l’état où vous vous trouvez.
- — Je préférerais encore faire honneur à Madame.
- — Merci, lieutenant, mais vous m’avez fait trop jouir pour aujourd’hui. Allez entreprendre cette fille. Elle ne craint pas les gros vits.
- — À bientôt, Madame, peut-être que lors de notre prochain entretien la présence de ce laquais dont vous me parlez tant nous serait utile… à vous comme à moi.
- — Vous êtes un diable, mon ami, dit la jeune femme en riant.
Le louvetier claqua les talons, s’inclina et prit congé. Constance resta allongée encore un moment en jouant rêveusement avec son doigt sur le sperme étalé sur son ventre. Elle entendit quelques instants plus tard les gémissements de plaisir de sa soubrette en provenance de l’office qui ne laissaient aucun doute sur ce qu’il s’y passait. Elle sourit et pensa que décidément l’arrivée de ce lieutenant de louveterie était une bien bonne chose pour la province du Gévaudan.